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 « Représailles? Et ma main dans ta gueule? » — PV Naelthan.

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❝ April ❞
April


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MessageSujet: « Représailles? Et ma main dans ta gueule? » — PV Naelthan.   « Représailles? Et ma main dans ta gueule? » — PV Naelthan. I_icon_minitimeMar 22 Mai - 20:23

« Plaider l'ignorance n'enlèvera jamais notre responsabilité. » John Ruskin.

Deux jours. Cela faisait deux jours qu’April n’était pas entrée dans un véritable bar, avec cette odeur d’alcool qui vous enivre tout en vous détruisant les narines. Il y avait bien deux jours qu’elle s’était absentée de ce genre d’endroits et, étrangement, après avoir traîné dans la forêt pendant quelques temps, elle se sentait dépaysée. Un bar … Après tant de temps … Cela ne pouvait lui faire que du bien, non? Un endroit chauffé, avec de la boisson … Et de la vie.

Le problème, cependant, fut simple. Elle était à proximité du bois où l’incendie avait eu lieu. Et, au vu de ses vêtements pleins de traces noirâtres, ainsi que l’odeur qui s’était agrippée à elle, il serait simple de la … repérer? En même temps … April n’était pas toute blanche – c’est bien le cas de le dire – dans cette histoire … De ce fait, il risquait d’y avoir de véritables commères qui viendraient la voir. Ou d’autres personnes, mais leurs intentions seraient certainement variées.

Elle entra, comme toute autre personne, et se posa simplement sur l’un des sièges, près du bar. L’odeur vint lui caresser doucement les narines, faisant naître, sur ses lèvres, un petit sourire satisfait.
Ce petit bonheur fut de courte durée, cependant, puisque peu de temps après, l’ambiance bascula du blanc au noir.

    — Alors comme ça, tu étais dans la forêt? Pourquoi y a que toi? C’est toi qui as tué mes camarades? Les rumeurs vont vite … Et ça m’étonnerait pas que tu sois impliquée dans cette histoire, vu ta tronche !


Il la bouscula, et, finalement, l’attrapa avec une force féroce.
Cet homme, plus grand qu’elle d’au-moins vingt centimètres, la toisait depuis une bonne dizaine de minutes, à lui répéter sans cesse la même chose. Il parlait, s’adressant au plus grand vide qu’il ne pourrait jamais connaître. Depuis dix minutes, il lui rabâchait cette phrase, comme quoi elle n’était que raclure, incapable de se défendre, de parler, muette comme une carpe. Encore et encore, comme pour se persuader lui-même, il remettait sur le tapis une bataille, comme quoi sa main viendrait décrocher la mâchoire de la lancière.

La jeune femme, silencieuse, les yeux perdus dans le vague, se contentait de hocher la tête. Elle ne se défendait même pas, trouvant cela clairement inutile. Puis bon. Elle n’était vraiment pas toute blanche, dans cette histoire ; ses compagnons étaient, effectivement, presque tous morts sous sa main. Du coup, cela ne lui servait à rien d’exposer quelconques arguments, voire tenter de défendre une certaine cause, puisqu’elle était … coupable? D’une certaine façon. Alors, pendant que l’autre passait son temps à balancer des choses inintéressantes depuis d’interminables minutes, April attendait. Oui. Au fond, même si elle ne l’écoutait qu’à moitié – ou pas du tout –, la blondinette attendait la claque qu’il lui promettait si chaudement. Lui bousiller la bouche? Lui casser ses dents? Avec juste une main? Mais qu’il agisse, enfin ! Elle soupira et, quand, enfin, il eût terminé de parler, elle prit la parole. Sa voix montrait à quel point l’exaspération marquait son esprit, à quel point il l’ennuyait et lui donnait envie de s’enfoncer Satsugai en plein ventre.

    — Ouais, bon. J’aime bien tes petites menaces, tes discours à deux balles mais … Tu veux me frapper? Bein écoute. Qui t’en empêche?


Provocatrice? Pas vraiment. Plutôt … En fait, si. Provocatrice. Vraiment. Mais cela l’amusait. Oh, oui. Enfin un homme qui se croyait puissant, qui se croyait intouchable grâce à son statut d’homme. Un connard, en gros. Mais cela lui donnait doucement envie de rire. Au lieu de lui faire peur, il lui soufflait juste l’envie de lui en coller une en pleine tête. Plus que les autres, en fait. Parce que ces gens-là n’attendent que ça. Une bonne rouste en pleine face. Pour la fermer définitivement. Peut-être que la lancière pourrait lui envoyer son arme en plein tronc, joyeusement, pour que cette dernière vienne jouer avec ses entrailles?
Ses lèvres s’étirèrent suite à cette délicieuse pensée. Le détruire …
Croire en son prochain? Pas quand celui-ci n’entrait pas dans cette catégorie, à vrai dire. Lui n’était pas un prochain. Plutôt un condamné. Certains méritaient de vivre, d’autres non. Aussi simple que ça.

Le grand homme finit par la lâcher, un air surpris et enragé prenant place sur son visage. Pauvre petit, il a l’air de très mal le vivre. Peut-être va-t-il enfin me frapper? Comme ce serait drôle … Étrangement, il finit par s’arrêter. Ne plus bouger, se rendant compte, enfin, qu’il ne faisait que parler sans agir. Peut-être, qu’au final, il avait compris que ses amis ne s’étaient pas envolés aux cieux pour rien? Ou s’agissait-il d’autre chose? Une raison plus complexe, qui expliquerait tout? April n’y croyait pas. Mais vraiment pas.

Et elle avait raison.
Pris d’une colère noire, le gros balourd leva un bras bourru pour lui coller une claque en plein visage. Sa main était si grande, si épaisse, que l’impact serait violent, à tel point qu’elle risquait d’en avoir de méchantes séquelles. Cependant, elle ne bougea pas. Immobile, April ne faisait qu’attendre. Oui, sous les yeux de tous les gens du bar, elle attendait qu’il lui colle sa gifle, qu’il lui fasse mal. Pourquoi? Un accès de masochisme, peut-être? Non, non … La blondinette attendait quelque chose. Quoi? Le choc, évidemment. Pourquoi? Quelle belle question.

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MessageSujet: Re: « Représailles? Et ma main dans ta gueule? » — PV Naelthan.   « Représailles? Et ma main dans ta gueule? » — PV Naelthan. I_icon_minitimeSam 1 Sep - 19:21

La soirée s'annonçait fraîche. Le soleil descendait dans le ciel, et déjà le crépuscule jeta un voile froid sur la ville. Pas un nuage pour assombrir le tableau, sans compter la pleine lune qui pointait le bout de son nez, timidement après l'astre solaire. Le jeune assassin adorait ces nuits, non seulement pour la beauté du ciel nocturne, mais aussi car elles sont messagères d’évènements inattendus. Et dans ce cas-là, elle avait un peu de retard, car un incendie avait eu lieu dans la foret. Naelthan, ne se sentant pas réellement affecté par cette nouvelle, ainsi que par la probable disparition d’êtres vivants divers, se dirigea vers le bar le plus proche.

Son entrée jeta un blanc sec dans la salle. On y voyait rarement quelqu'un habillé de la sorte. Mais les discussions et les gorgées d'alcool reprirent aussitôt. Il passa au bar commander une bière et s'installa dans un coin, un peu en retrait. De par sa profession, le jeune homme a toujours prit l'habitude de prendre position de manière à pouvoir observer librement autour de lui, ainsi que de surveiller les différentes portes.

La boisson arriva enfin et Naelthan en but une gorgée. Dans la vie, il y a bien deux choses qui peuvent réconforter un homme après une dure journée: la compagnie d'une belle femme, ainsi que l'alcool.
L'assassin se mit à l'aise et observa les clients du bar.

Il y avait cet homme, là, qui était ivre. On voyait ce genre d'homme dans tous les bars. Il avait surement du rêver de faire carrière dans la garde national étant plus jeune. Refusé, frustré, il devint un mercenaire minable, épousa une prostituée qu'il battait de temps en temps. Père involontaire d'une fille qui le déteste, il passe ses journées en buvant pour oublier la réalité de sa vie aussi misérable qu'une vie peut l’être, attendant des missions qui n'arrivent jamais.

Puis il y avait ce groupe de jeunes, bruyants, buvant plus qu'ils n'en étaient capables, criant plus qu'ils ne le devraient. Il y avait le leader, celui qui parlaient le plus. Puis venaient les futurs lèches-bottes, ne cessant d’approuver et de rigoler pour s'attirer la sympathie du leader. Enfin, le timide. Ayant à peine touché à sa chope de bière, il n'aime pas cet endroit, et n'y serait surement pas si tous ses amis n'y étaient pas.

Là-bas se trouvait une femme, légèrement vêtue. Elle tenait un verre de vin à la main mais ne boira aucune goutte d'alcool. Elle se contentera qu'un homme sera assez ivre pour aller le charmer et lui proposer sa compagnie en échange d'une coquette somme. Mais il ne se rendra pas compte, il sera saoul.

Enfin il y avait un homme qui ne cessait de regarder dehors, en direction de la foret, d'où s'échappait un énorme panache de fumée noire ébène. Stressé, il semblait attendre quelqu'un. Assez grand et musclé, il fait peut-être partie d'un groupe de mercenaire traversant le pays à la recherche de missions.

Les autres n'était pas digne d’intérêt, présentant tous à peu près le même symptôme de la monotonie.

Naelthan prit une autre gorgée lorsqu'une jeune femme entra dans le bar et s'installa au bar. Avec son armure et ses rubans, on aurait dit une poupée de porcelaine prête à vous égorger au moindre faux pas. Bien que mignonne, elle jeta un froid au jeune assassin qui a appris à se méfier des apparences plus que tout. Surtout que la jeune fille en question était noircie par endroits, et sentait fort le brûlé, ce qui laisse peu de doutes quant à ce qu'elle a fait récemment.

C'est alors que le stressé s'approcha d'elle, le visage déformé par la colère.


"Alors comme ça, tu étais dans la forêt? Pourquoi y a que toi? C’est toi qui as tué mes camarades? Les rumeurs vont vite … Et ça m’étonnerait pas que tu sois impliquée dans cette histoire, vu ta tronche ! "

Il la bouscula assez fortement, et l'attrapa prêt à lui donner un coup de tête. S'en suivit alors une liste assez conséquente d'insultes et de basses provocations. Mais le jeune assassin, habitué, vit bien sur le visage de la fille, oui car son allure était celle d'une jeune fille, qu'elle était ailleurs. La peur, la surprise, l'étonnement, le stress d'une correction... tout cela ne semblait traverser les pensées de cet être qui semblait si fragile.
C'est lorsqu'il se fatigua lui-même de parler, après de longues minutes, qu'elle lança au grand gaillard une flèche de glace droit dans son orgueil.


"Ouais, bon. J’aime bien tes petites menaces, tes discours à deux balles mais … Tu veux me frapper? Bein écoute. Qui t’en empêche?"

Naelthan aperçut alors un changement chez la demoiselle, un changement dans son regard. De lassée, elle était passée à amusée; de spectatrice elle est devenue actrice. Elle savait pertinemment ce qu'elle faisait, et semblait en attendre les conséquence.
Le "mercenaire" fut d'abord surpris, ahuri, la lâchant mollement, pour ensuite devenir fou de rage. Il leva la main, s’apprêtant à décrocher la mâchoire de la jeune femme, mais s’arrêta en pleine course. Comme paralysé, un éclair d'intelligence sembla avoir traversé son esprit. Sa "victime" elle, ne bougea toujours pas. Elle pouvait s'enfuir, se perdre dans la foret et échapper à une gifle douloureuse, elle pouvait lui donner un bon coup là où sa fait mal, mais elle restait la, plantée droit comme un arbre, attendant de pied ferme la claque. Presque impatiemment.

Un silence lourd était tombé sur la salle. Tous regardaient la scène avec stupeur. Personne ici ne comprenait ce qui se passait, et surtout personne ne comprenait ce qui pouvait faire peur à cet homme.
De longues secondes s'écoulaient, l'horloge du bar était le seul bruit qui retentissait, battant le rythme. Naelthan prit une dernière gorgée, remit son masque et sa capuche en place et se leva en direction du bar, où se trouvait l'attraction locale. Les clients furent surpris de le voir arriver de là, car il ils l'avaient oublié.


"Tu sais mon gars, à ta place j'y réfléchirai à deux fois avant de faire ce que tu t’apprêtais à faire. Penses-y bien. D'abord, c'est une femme. Une jeune femme. Et c'est très mal vu de frapper une femme pour un oui ou pour un non, je sais pas si tes potes seraient content de le savoir. Ensuite, tu ne trouves pas ça anormal que cette fille revienne de là où se trouvaient tes potes, sans tes potes? De plus, en plein milieu d'un incendie. Cela veut dire qu'elle a réchappé à un feu de foret, qu'elle a peut-être provoqué, en s'assurant que tes amis y reste. Ils étaient combien? Quatre? Cinq? Elle a tué cinq grands gaillards comme toi, facilement même vu qu'elle ne porte aucune trace de combat, et tu veux t'attaquer à elle, seul?"

Il tourna la tète vers la jeune fille. Malgré le fait qu'on ne voyait pas son visage, l'assassin sentait qu'elle le fixait droit dans les yeux.
Cette histoire l'intriguait, cette femme encore plus, et il voulait voir jusqu'où ça pourrait aller.

Décidément, les nuits de pleines lunes sont vraiment fabuleuses...
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April


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MessageSujet: Re: « Représailles? Et ma main dans ta gueule? » — PV Naelthan.   « Représailles? Et ma main dans ta gueule? » — PV Naelthan. I_icon_minitimeVen 15 Fév - 19:52

Un blanc. Le silence, l’absence de mouvements. Comme si le temps s’était entièrement figé. Il ne bougea plus, pris de terreur. April le regarda. Il semblait médusé, horrifié par quelque chose d’inexplicable. La blonde soupira. Alors, il se défilait ? Quelle mauviette. Cela l’attristait purement et simplement. Les pauvres types comme lui avaient pour don de rendre son univers encore plus morne qu’il ne pouvait déjà l’être. Elle ne détourna pas le regard, pas même distraite par la nouvelle présence qui venait de s’ajouter à la scène. Un homme, vu sa voix. Et quelqu’un de lucide. D’assez intelligent. Cela arracha un sourire à la demoiselle. Le balourd laissa son bras retomber mollement contre sa hanche, lui adressant un regard haineux, plein de rancune. Puis, la blondinette détourna le regard, ses prunelles améthystes cherchant à donner un visage sur cette voix. Une capuche. Noire. Une ombre. Comme s’il n’y avait absolument personne sous ce costume. Il l’intriguait. Énormément.

Le gros bonhomme chopa violemment le bras d’April, la tirant de ses pensées. Il manifestait sa présence, le gros. Craignait-il qu’elle ne l’oubliât, le laissant aux bras de la solitude ? Il venait de mettre la main sur un nouveau pantin, une petite fille à vaincre, pour montrer sa puissance ? Quelque part, cela s’avérait mignon. Presque innocent. Le compagnon de voyage désormais seul au monde qui se battait contre l’absence et voulait faire payer son crime à la vile sorcière aux yeux violets. La blonde ne put réprimer un sourire moqueur.

    — T’as quoi, à rire comme ça ? Tu m’crois pas capable de t’arracher le visage ? Si j’te bute, j’aurais encore plus de prestige ! Alors t’crois vraiment que je vais te laisser courir comme ça ? Haha. T’es mignonne.


Sa main se leva pour caresser la joue de la demoiselle qui, instantanément, rattrapa cette dernière et la serra d’une petite poigne d’enfant. L’attendrir ? Là n’étaient pas ses intentions. Au contraire. Elle savait exactement comment il réagirait. Et elle avait raison. Le lourdaud lui tira la patte et la souleva au-dessus du sol. April se mit à rire, comme une enfant dans un manège. Les nerfs du gros lâchèrent prise. Il la relâcha comme s’il ne s’agissait que d’un vieux torchon. Étrangement, lorsque la main du balourd se releva, la blonde lui avait déjà placé Satsugai sous la gorge. Il resta bloqué un court instant, la regardant avec des yeux ronds comme des billes. Il ne l’avait pas senti venir, celle-ci.

Le sourire innocent d’April devint plus sadique, plus fier. Il ne fallait pas sous-estimer une crevette. Même si elle paraissait vraiment incapable de bouger ses pattes. Ses lèvres se retroussèrent le long de ses dents, dévoilant un sourire carnassier, féroce.

    — Bah quoi mon pépère, on a peur ? Ne sais-tu pas, pourtant, que tu ne crains rien ? Voyons … Je ne suis qu’une gamine pré-pubère, non ?

Nouveau rire. Encore plus sadique que le sourire. Il recula d’un pas, croyant échapper à la blondinette qui, par réflexe, le suivit dans le mouvement. Une sensation extrêmement agréable s’empara de son être. La puissance. L’impression de tout écraser, de dominer tout ce qui se trouvait alentour. D’être surpuissante.

    — Fais-toi pardonner.

Il bégaya, balbutia des monosyllabes incompréhensibles, avant de reculer à nouveau. April fit deux pas, cette fois-ci, lui coupant légèrement la gorge. Une petite estafilade, rien de bien grave. Quelques petites gouttelettes de sang perlèrent sur sa peau. Il n’y en avait pas suffisamment pour que cela fît une longue traînée sur son épiderme, mais la couleur rouge plaisait grandement à la blonde. Le gros recula et mit sa main sur son cou, tandis que la jeune femme lui fit une petite entaille sur cette dernière.

    — Demande pardon !

Il recula et lui demanda pardon avec grand bruit, prenant directement la fuite après cela. La blonde retourna s’asseoir avec un grand sourire, satisfaite. Dès lors, elle commanda un petit verre de liqueur de pomme. Le serveur, un peu surpris, le lui tendit sans rien dire, comme respectueux. April se tourna vers l’inconnu à capuche, lui souriant gentiment.

    — Pardon pour cette étrange scène, mais je pense que vous vous y attendiez, non ?

Après tout, il avait calculé justement – ou presque – la situation de la forêt, donnant suffisamment de détails pour ne pas se tromper complètement. Il semblait intelligent et, surtout, très intéressant. Il était sombre et différent. Mais peut-être était-il solitaire ? Peu habitué à faire la parlote ? Quoique. Avec sa longue tirade … Non, certaines chances qu’il parlât subsistaient. Elle l’espérait.

    — Eum … Vous voulez quelque chose ? Je l’offre, au pire, ça m’excusera pour la gêne occasionnée.


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MessageSujet: Re: « Représailles? Et ma main dans ta gueule? » — PV Naelthan.   « Représailles? Et ma main dans ta gueule? » — PV Naelthan. I_icon_minitimeSam 16 Fév - 10:58

Naelthan resta en simple spectateur de la scène. Une petite blessure, du sang, des menaces, de la peur, et une humiliation. Oui, la peur. Ce qui avait dicté cet échange fut la peur. La peur de la mort, la peur de la souffrance, la peur de perdre la face. Alors que la jeune fille la maîtrisait, le grand gaillard la subissait. Elle avait joué avec ses sens, elle l'avait troublé, appâté dans la gueule du loup pour enfin lui faire comprendre qui elle était vraiment, ne lui laissant que la fuite ou la mort comme option. Elle avait joué avec les sentiments de bandit, le brisant en l'espace de quelques minutes. Cette fille manipulait la peur des autres, et en jouait. Puis, faisant preuve d'une naturel à la limite du cynisme, elle s'installa tranquillement au bar et commanda à boire. Alors que Naelthan allait retourner à sa place, et à sa boisson, elle lui adressa la parole.

"Eum … Vous voulez quelque chose ? Je l’offre, au pire, ça m’excusera pour la gêne occasionnée."

Une toute autre personne semblait avoir prononcé ces paroles. Une personne simple, gentille, une jeune femme innocente, une jeune femme...réelle, à l'opposée de ce qui venait de se passer dans cette salle, il y a à peine deux minutes. Qu'allait-il faire? Compte-tenu de ce qu'il avait vu, elle serait bien capable de l'égorger sur place. Quoique...non. Cela ne semblait pas son "genre". Cette invitation était on ne peut plus sérieuse, compatissante; la jeune femme semblait vraiment gênée. Mi-humaine, mi-démone. Elle intriguait en même temps qu'elle repoussait. On ne pouvait s’empêcher d'en savoir plus sur cette poupée fragile, en sachant pertinemment que c'est un piège recelant un quelconque danger mortel.

"Je vous remercie, mais j'ai déjà une boisson qui n'attends que moi. En revanche, pourquoi ne pas venir partager ma table là-bas? Nous trouverons bien un sujet sur lequel converser. Et puis pour être franc, je n'aime pas voir une jeune femme seule à un bar, ce n'est pas convenable."

Naelthan attendit une réponse de sa part. Un simple refus et ils reprendraient chacun le chemin de leur existence, de leurs cotés, ayant peut-être la chance, ou malchance, de se recroiser en un quelconque endroit de ce monde, plus ou moins fortuitement. Une acceptation et il passerait la soirée en compagnie d'un démon dans un corps de jeune femme. Qui sait ce qui pourrait arriver. Peut-être apprendrait-il des choses intéressantes sur elle? Peut-être aurait-il à se battre? Ou peut-être en ce lieu naîtra un lien fort entre ces deux personnages atypiques? Rien ni personne n'aurait pu prédire en ce moment ce qui se passerait, mais une chose est sure, c'est que la lune s'est montrée pleine ce soir. Et Naelthan le sait par expérience, cela n'est pas anodin.

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