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 Yue, la chasseuse

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Yue
YueBeorc


Messages : 244
Age : 30
Autre Indication : Grosse dalleuse

Feuille de personnage
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MessageSujet: Yue, la chasseuse   Yue, la chasseuse I_icon_minitimeDim 19 Sep - 21:46

Yue, la chasseuse


Nom : inconnu
Prénom : Yue
Age : environs 15 ans
Race : Beorc
Classe : archer
Lieu d’origine : née à Daein

Personnalité :

Les mauvaises herbes sont des vraies calamités ; on a beau les arracher maintes et maintes fois, elles repoussent toujours plus fortes et plus droites que jamais.

Cette description correspond parfaitement au caractère de Yue. C’est une jeune fille butée, entêtée, persuadée de détenir toute la vérité, à qui il est difficile de faire entendre raison sans une argumentation construite et cohérente. Elle n’est pas de nature agressive cependant, elle peut être particulièrement cinglante, sarcastique voire vexante sans s’en rendre compte, juste en étant honnête avec elle-même. Ses remarques, parfois véhémentes sont d’autant plus dures à encaisser du fait qu’elle les lance toujours avec sincérité et en arborant un sourire chaleureux interdisant toutes répliques. Elle a vécu dans l’isolement et la solitude toute son enfance à cause de son physique quelque peu particulier et a donc appris à se débrouiller par ses propres moyens. Les seuls contacts qu’elle ait partagés avec le monde extérieur avant l’âge de 12 ans furent ceux d’Eristoff, l’homme-loup qui l’a prise en charge et l’éleva comme son propre enfant depuis leur rencontre.

Ayant été élevée par ce dernier, elle ne possède aucune hostilité pour les Laguzs et serait même plus enclin à les protéger de la race de ses parents. De plus, elle partage ses valeurs, son sens de l’honneur et son orgueil. Elle est donc fière de ce qu’elle est et ne laissera jamais personne lui marcher dessus ou pénétrer son territoire. Ainsi, malgré son jeune âge, la personnalité de Yue cache un roc sans faille aucune, prêt à défendre ses convictions à couteaux tirés.




Physique :

Yue reste discrète et ne se distingue pas particulièrement d’un autre archer en surface. Sa taille moyenne ne la rend ni imposante, ni ridicule. Cependant, elle ne peut être confondue avec un autre de ses congénères car, bien qu’enfantée par des parents Beorc à la peau halée, aux yeux olive et à l’épaisse chevelure d’un noir d’encre, Yue n’a hérité d’aucune de ces caractéristiques. Non. Yue a le teint blafard comme le reste de sa personne. Elle est albinos.

Ses longs cheveux d’un blanc cassé retombent en une queue de cheval effleurant le haut de ses reins. Une frange tombant en mèches effilées masque ses yeux d’un rouge écarlate, caressant légèrement son nez fin et sa mâchoire carrée. Cependant, peu sont ceux ayant aperçu ses traits réguliers et ses iris car elle ne sort qu’au crépuscule quand les rayons agressifs du soleil ne peuvent plus l’atteindre. De plus, la longue cape d’un vert feuille qu’elle porte constamment sur ses épaules, cache aux yeux du public son allure longiligne et son corps finement musclé, idéal pour se mouvoir à travers bois et montagnes.

L’apparente absence de forme caractérisant son corps, est en partie dû à son jeune âge mais surtout aux nombreux bandages qu’elle porte sous sa tunique, afin de comprimer au maximum ce qui pourrait la déranger dans son art, la chasse.

Son carquois de cuir, gravé par ses soins, est attaché à sa taille sous sa cape à l’abri des regards indiscrets, mais cela lui demande une certaine maîtrise pour en sortir ses flèches. Son arc, quand il n’est pas entre ses mains, repose sur son dos, accroché par une lanière de cuir à ses épaules directement à sa portée pour le bander rapidement.

Enfin, les seuls signes qui la rapprochent du peuple d’Eristoff sont deux têtes de loup permettant de fermer sa cape au niveau de ses épaules.




Histoire :

Yue n’a que peu de souvenirs de sa petite enfance ; tout ce qu’elle en sait, c’est Eristoff qui le lui a raconté. Elle serait née à Daein près de la frontière avec le désert abritant Hatary, la ville des Homme-loups. Ses parents étaient fermiers et vivaient à l’écart de la ville pour des raisons que l’on ne peut que supposer. Elle aurait également eu un frère selon les dires de son tuteur, mais aujourd’hui encore, elle ne s’en souvient pas. Eristoff est la seule personne dont elle se souvient clairement. Il est le seul ayant partagé sa vie. Aujourd’hui encore, leur rencontre reste floue pour Yue, mais avec le peu qui lui revient parfois et ce qu’elle a réussi à arracher de son tuteur, elle a reconstitué cette journée décisive de son existence.

Ce jour là, des homme-loups avaient pénétré la forêt proche de Daein. Eristoff n’était alors qu’une jeune recrue apte à démontrer sa force. Leur silhouette leste et souple se dessinait au loin alors qu’un homme faisait paître ses chèvres dans une prairie découverte. Il ne fallut pas longtemps avant que les Laguzs ne le repèrent, son odeur était presque plus horripilante que celle des boucs dont il s’occupait. Sans réfléchir, il prit ses jambes à son cou laissant ses chèvres énervées, apeurées, seules et sans défense, derrière lui en espérant qu’elles suffiraient à les retarder pour qu’il puisse prévenir sa famille et fuir. Eristoff s’étonnait réellement de la bêtise des Beorcs. Son chef lui ordonna de le suivre discrètement pendant qu’eux se régaleraient de ce bétail à portée de main. Il s’exécuta.

Quand le berger arriva à sa maison, le loup qui l’avait suivi, vit sa femme étendre le linge fraîchement lavé, en sifflotant un air familier et son fils jouer avec un jeune chien. Comment pouvait-il avoir des liens de parenté avec une créature si disgracieuse, il se le demandait vraiment. L’homme les saisit violemment par le bras, à bout de souffle mais rassuré d’avoir semé ses poursuivants. Il ordonna à sa femme de prendre le minimum de vivres et de se préparer à partir dans cinq minutes. Il fixa son fils et l’enfant suivit sa mère. Ils pensaient certainement pouvoir s’en sortir en se dépêchant.

C’était sous-estimer un homme-loup que de penser qu’un simple humain pouvait le distancer. Lorsque sa femme et son fils disparurent dans le cadre de la porte, le reste du groupe l’avait déjà rejoint. Le père se retourna en entendant le bruit de leur pas dans les fourrés et vit la horde d’homme-bête, qu’il n’avait qu’entraperçu dans la plaine, en sortir l’air goguenards. Ils le regardèrent de leurs yeux étriqués, certains souriant et laissant couler un filet de sang qui n’était pas le leur. L’homme fit deux pas en arrière avant de heurter les murs de sa maison. La femme sortit, avertie par le bruit, au lieu de rester à l’abri. Eristoff en conclu qu’elle n’avait aucune jugeote comme son mari qui les avait mené droit à sa demeure.

Les yeux de la femme s’écarquillèrent quand elle passa le pas de la porte et vit que sa maison était encerclée. La peur l’envahie, ses membres commençaient à trembler faisant tomber lourdement les vivres qu’elle avait réunit, puis elle s’écroula à quatre pattes. Sa position suppliante fit éclater de rire tous les Laguzs, cet aspect pitoyable du Beorc, sans fierté, ridiculement faible était tellement hilarant à voir. Le père imita sa femme et posa un genou à terre en un signe de soumission. Les homme-loups rigolèrent de plus belle et l’un d’eux vint piétiner sa tête baissée dans un geste de triomphe. Eristoff n’aimait pas les faibles et encore moins ceux qui s’en prenaient à eux. Il émit son point de vue à haute voix mais se fit foudroyer du regard par ses ainés.

Soudain, l’homme agenouillé se releva, envoyant terre et cailloux dans les yeux de celui qui avait osé le toucher. Le jeune garçon, resté à l’abri, sortit avec un arc à la main, un arc bien trop grand pour ses bras frêles. Il tira. La flèche pénétra la poitrine du Laguz dans un craquement d’os affreux. Le père attrapa bras et épaule de sa famille et les entraina avec lui. Ils ne parcoururent pas 200 mètres avant de se faire rattraper et tuer.

Eristoff ne les avait pas suivis, il était resté auprès du blessé. Mais une odeur le dérangeait, une odeur masquée jusque là par celle trop forte du père de famille. Il se mit à la recherche de la source de ce parfum et remonta jusqu’au poulailler. Là, deux grands yeux rouges l’observaient. Silencieuse comme une tombe, une petite fille y était enfermée. Il s’approcha et l’examina. Elle n’avait que la peau sur les os, ses cheveux étaient recouverts de boue comme si quelqu’un avait essayé de cacher la blancheur inhabituel de cette tignasse. Sa longue frange recouvrait partiellement ses yeux mais leur rouge vif passait à travers cette barrière qui ne les rendait que plus effrayant.

Ses parents ne s’étaient même pas inquiétés pour elle. Ils l’avaient complètement oublié et au vu de sa silhouette cela faisait surement plusieurs jours qu’ils ne s’occupaient plus d’elle. Les coquilles d’œufs brisées au sol, prouvaient qu’elle avait un bon instinct de survie. Ses mains ensanglantées montraient son envie de liberté et sa volonté. Elle n’avait rien à faire dans cette cage. Il lui ouvrit la porte mais le petit être resta immobile à le regarder droit dans les yeux.

Ses camarades le rejoignirent, ils regardèrent le frêle morceau de viande blanche et l’écartèrent nonchalamment. Certains se saisirent des poules affolées et les dévorèrent sans retenu, mais le jeune homme-loup restait captivé par cette petite fille de quatre ans à peine. Son regard analysait le moindre geste de ses congénères, mais aucune peur ne se lisait dans ses yeux. Seule une curiosité grandissante transparaissait sur son visage. Il était incapable de se repaitre de la chaire de cette volaille trop grasse, une boule lui serrait la gorge. La jeune fille arbora un discret sourire lorsqu’ils terminèrent leur repas et sortirent le ventre plein en émettant des sons grotesque. En passant à ses côtés, ils étudièrent la ridicule petite Beorc blafarde d’un œil dégouté. L’un des homme-loups se détourna et ordonna à Eristoff de la tuer. Puis, il partit sans écouter les protestations indignées du loup. Il ne resta bientôt plus que lui et la petite Beorc sur cette terre rougie du sang des poules.

Il était déshonorant pour un homme-loup de tuer un être sans défense. Il n’y avait aucun plaisir à tuer pour tuer, sans combat, sans honneur. Tous le savaient, c’est pourquoi personne ne voulait se charger de ce genre d’exécution gratuite. Mais Eristoff était un bleu, un petit nouveau impétueux qu’il était facile d’humilier. Il était obligé d’obéir aux ordres quels qu’ils soient même s’ils les trouvaient déshonorants, affligeants.
Ce petit humain blanc comme la lune, faible, fragile, ne survivrait pas une nuit dans la forêt, seul. Il lui évitait des souffrances inutiles… il en était convaincu. Il la saisit par la nuque, prêt à lui briser. Elle ne se débattit pas et continua à le dévisager de ses yeux sanglants. Il se sentit obligé de s’excuser pour ce qu’il allait faire et la petite fille lui adressa un sourire radieux en lui disant :

- Mon nom est Yue.

Comment pouvait-on exécuter un être si pur, si intelligent. Comment pouvait-on le traiter comme du bétail et l’enfermer dans une cage. Il n’était pas une bête, il n’était pas barbare. Il ne pouvait se résigner à la tuer. Il la reposa au sol et partit.

Elle resta toute la journée immobile, sans bouger. Quand les rayons du soleil vinrent agresser sa peau sensible, elle s’accroupit et se réfugia dans un petit coin d’ombre. Quand la nuit vint, elle se repositionna là où elle était quelques heures plus tard. Elle passa la nuit debout dans le froid, seule sous la lumière des rayons de lune.

Eristoff revint deux jours plus tard avec de la nourriture et de l’eau. Il la retrouva comme il l’avait laissée mais des brulures et des rougeurs recouvraient la peau de son visage et de ses épaules. Elle était vraiment bornée. Il lui offrit la nourriture avec douceur. Elle la prit de ses petites mains et la mangea d’abord doucement puis elle la dévora littéralement. Elle se jeta ensuite sur l’eau. Elle ressemblait à un petit animal sauvage, plus intelligente qu’une simple Beorc et avec un meilleur instinct qu’un Laguz. Avec lui, cette petite pourrait devenir forte. Il repartit.

Le lendemain, il lui apporta une couverture et lui ordonna de le suivre, si elle en était capable. Elle le pouvait. Il la mena dans une grotte plus éloignée de la frontière Laguz. Il l’avait aménagée de telle sorte que la petite soit préservée du froid et des bêtes sauvages. Jours après jours, il revenait avec de quoi manger mais il ne passa jamais la nuit avec elle. Quand elle atteignit l’âge de six ans, il l’obligea à aller chercher sa propre eau et récupérer des baies pour les repas. A huit, il lui apprit à bander un arc mais vu qu’elle ne pouvait pas encore utiliser celui de son frère, il en avait donc conçu un avec elle. Puis, il lui enseigna l’art de la chasse et de la cuisine. Elle devait tuer avec respect, éviter les souffrances inutiles et chaque erreur qu’elle commettait lui valait une réprimande. Il développa sa musculature en la forçant à grimper aux arbres pour récupérer les plus beaux fruits, en l’obligeant à le suivre dans la tempête, à travers la forêt dense. Il l’éduqua comme il aurait éduqué un fils.

Yue ne comprenait pas pourquoi il lui accordait tout son temps, mais il lui révéla que sa horde le méprisait pour ses idées d’honneurs et de tolérance et refusait de reconnaitre sa véritable valeur pour ses raisons. Il préférait donc s’exiler et rester à ses côtés, car il pouvait être libre et partager ses idées sans avoir peur d’être critiqué. Le temps qu’il lui donna fut le plus beau de son existence. Tout ce qu’elle savait, il lui en avait fait don. Néanmoins, elle ne profita pas de lui aussi longtemps qu’elle le désirait car il partit, là où elle ne pouvait le suivre. Il mourut, écrasé par un arbre lors d’une tempête, alors qu’elle entamait son douzième été. Elle ne le pleura que peu, car il l’avait bien éduqué et elle ne voulait pas lui faire affront en se lamentant sur un sort si risible.

Elle continua à vivre dans la forêt durant quelques années appliquant son enseignement pour survivre. L’eau était abondante, le bois généreux. Elle ne rencontrait jamais d’ennemis capables de résister à ses flèches mais cette vie de solitude lui pesa rapidement. Du vivant d’Eristoff, elle n’avait jamais pensé à sortir de ce havre de sécurité. C’était sa maison, l’endroit où elle pouvait toujours retourner. Mais elle était seule et il était mort sans répondre à sa curiosité maladive. Eristoff lui avait souvent parlé des Laguzs et des Beorcs mais jamais elle n’en avait vu et jamais il ne lui avait proposé d’en rencontrer.

Il lui avait décrit ces derniers comme des êtres grossiers, lâches et faibles et les Laguzs comme des créatures entêtées, imbues d’elle-même. Mais, maintenant qu’il n’était plus là, elle voulait les voir et se faire son propre avis sur eux. Elle voulait rencontrer des hommes capables de voler, d’autre utilisant la magie. Elle avait soif de nouvelles connaissances, de nouvelles expériences. Elle était très reconnaissante envers Eristoff, mais désormais elle vivrait seule sa propre vie.

Elle prit son arc et ses flèches sachant qu’elle trouverait de la nourriture sur la route de Daein. Elle voulait voir, où elle était née.



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