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 Nos trésors perdus

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Maître du Jeu
Maître du JeuQuintessence de l'Absurde


Messages : 339
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Feuille de personnage
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MessageSujet: Re: Nos trésors perdus   Nos trésors perdus - Page 2 I_icon_minitimeDim 27 Nov - 23:41


Jubilation… Exaltation… Que de beauté ! Elle en avait des frissons… la foule en délire devant la scène, les acclamations, les déclarations d’amour. Valentina était aux anges et ce spectacle était d’une telle qualité. Elle avait bien fait de convaincre son frère de les amener dans l’arène. Lui, et ses stupides idées étriquées de faire passer de bons moments à ceux qui n’en ont que peu voire pas. Quant à l’autre pimbêche qui se lancinait doucereusement devant les yeux de son frère. Elle n’avait pas encore éclairci quel sort elle lui avait lancé mais si elle ne leur était pas utiles pour leur mise en scène ça ferait longtemps qu’elle aurait mis fin à tous ses envoutements. Enfin… si elle s’en sentait capable car souvent dans ce monde, il ne faut pas se fier aux apparences.
Le petit loup l’avait bien prouvé, le jeune mage noir en ferait de même.

*
Le premier était parti en un tas de poussières, jolie petits éléments carbonés s’envolant dans les airs, s’éparpillant au gré du vent. Quant au second, il se baignait dans son propre sang, la tête à moitié coupé, la bouche ouverte qu’il était pitoyable. Le mage encapuchonné de la tête aux pieds ignoré de tous car ne possédant ni une grosse hache, ni une cervelle de moineau ne servant qu’à tranché, avait avancé jusqu’au centre de la piste. Il avait laissé trainer ses mains sur le sol humide de sang, il l’avait humé, il l’avait goûté… ça avait un gout exécrable et pourtant…
Il repéra la dragonne, il s’attarda sur la lancière et la soubrette aux cheveux blancs. Il avait bien aimé son discours si plein de passion, emplit de cœur et d’esprit… mais elle n’avait trouvé aucun écho dans cette arène sans cœur ou si elle en avait trouvé ça n’avait pas eu d’effet. Après tout ça ne restait qu’un Laguz loup hors de ses terres et menaçant. Quant à la gamine, elle n’avait rien d’inoffensive, alors comment attirer la pitié sur elle. Son regard se posa alors sur sa jambe. Le rouge qui la recouvrait était si tendre, si frais quand à son arme ensanglantée il pouvait sentir son odeur de là où il était. Et la soubrette si entaillée, si souillée par l’hémoglobine… c’était parfait. Ces deux là étaient pour lui. Il laissait la dragonne à Valentina. Quelle combattante ne rêve pas de tuer un dragon, surtout une combattante de sa trempe.

- Valentina, je te laisse la gamine, les blessures par le feu ne saignent pas assez à mon goût !

La voix était étrangement aigue…
Il se tourna vers elles avec un sourire à peine visible sous sa capuche et leva les mains. Dans l’une d’elle un livre, sur l’autre un tatouage qui serpentait le long de son poigné, un tatouage écarlate à la beauté séduisante.

- Le saviez-vous mesdemoiselles, nous avons en moyenne 5-6L de sang dans le corps, et lorsque l’on perd 4 de ces 6L, on est comme mort. D’après vous, combien de litres avez-vous perdu jusqu’à présent ?... Vous ne savez pas alors nous allons bien voir.


Sa voix se fit plus silencieuse, on ne comprenait pas ce qu’il disait mais une oreille avisée savait ce qu’il faisait… Il incantait un sort. Imperceptiblement, le sol se mettait à se mouvoir les grains de sable s’élevé dans le ciel et comme porté par un vent puissant, ils fondirent en une nuée de petites flèches sur les deux femmes. Plus tranchante que des lames et plus sanglante que sa hache. Elle essayèrent d’esquiver, mais le sang imprégné dans le sol et leur vêtement s’était comme animé sous la voix du charmeur et retenait les deux femmes faisant d’elle des cibles parfaites.

- Vous en avez assez perdu pour que je vous retienne apparemment !!!! Hahahahahaha !!!

***
Valentina rigola alors qu’elle voyait se former l’épée de sang et de sable. Le petit mage se déchainait, elle en ferait de même.

- Alors on dirait que tu es pour moi ma jolie… mais avec un cuir comme le tien, je vais avoir du mal à le percer… qu’est ce que je pourrais bien utiliser comme arme…
_ elle se tourna vers l’estrade et avec une voix claire et cristalline elle demanda _ Frère, as-tu quelque chose en magasin capable de trancher cette peau ?
- Prends ça Valentina !

Dans sa main apparu une énorme hache, lourde et imposante avec de belle gravure. Valentina aima l’intention… quoi de mieux pour défaire ses femmes si ce n’est d’utiliser leur propre arme. Elle avait tué le loup avec la lance de la blondasse, elle tuerait la dragonne avec celle de la pirate.
Avec une habilité digne des plus grandes manieuses d’hache, elle fit un moulinet avec son arme comme si ce n’était qu’un simple stylet aussi léger qu’une plume.

- Allé jolie petite fille vient je vais te couper les cheveux !

Valentina sous le regard de tous disparut en un clin d’œil pour réapparaitre derrière la jeune fille et avec tout l’élan qu’elle pouvait prendre, elle abattit son arme sur…

- Et si on t’enlevait d’abord cette queue affreuse, j’ai envie de voir si elle repousse comme celle des lézards.

L’arme s’abattit avant que la bête ne se retourne et trancha la queue…ou du moins, elle l’entailla profondément.

- Mince pas assez de puissance on dirait…

La créature fit volte face mais en un clin d’œil, elle se retrouvait face à la dragonne et arma un puissant coup latéral.

- Voyons si j’arrive à te couper la tête

Elle avait un sourire si joyeux sur le visage, cette expérience lui plaisait. Elle s’amusait.


----------------------------------------------------
Alors, alors ^^
April, Moneta : Bon je pense que c’est clair, vous avez un mage quelque peu particulier à affronter. Partez du principe que tous vos mouvements sont ralentis et que vous ne le voyez pas mais il vous vide de votre sang petit à petit, vous avez deux tours pour le mettre hors d’état de nuire. Bon courage ^^

Gally : j’en avais marre que tu ne prennes rien donc te voilà un peu blessée. Quand je dis un peu… ça fait mal tout de même et ne sous-estime pas Valentina, elle est vraiment très puissante. Surtout qu’étrangement à chaque fois que tu la prends pour cible, elle disparait. Courage à toi aussi o/

Pour l’ordre… disons April, Moneta et Gally ^^
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❝ April ❞
April


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Localisation : Mystère. ~

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MessageSujet: Re: Nos trésors perdus   Nos trésors perdus - Page 2 I_icon_minitimeLun 28 Nov - 22:22

De l’agitation. Du mouvement. Moneta. Je relevai doucement la tête, serrant Satsugai contre ma poitrine, en dépit de pouvoir me rattacher à Destiny. Me rendre utile ? Que … ? Je bougeai légèrement le bras, remarquant que mon corps semblait beaucoup plus apte à suivre mes ordres. Parfait. Ma première erreur était désormais réparée, je pouvais continuer de viser mes objectifs. La pirate s’affaira à ramener Yue sur terre, tandis que je regardai alentour, comme perdue. Si mon corps acceptait de répondre, mon mental ne suivait qu’à moitié. Je n’étais pas vraiment en conditions pour agir. Que dis-je … Les billes qui me servaient d’yeux fixaient la scène mais, étrangement, ils plongeaient dans le vide, me menant dans une incompréhension quasi-totale. Les images qui me parvenaient n’avaient aucun impact véritable sur ma conscience, me laissant dans un état de larve. J’étais vide, aussi vide qu’une coquille.
Je mis doucement Satsugai près de moi, de manière à passer en position de combat. Quitte à tuer, autant le faire en étant la plus vide possible, non ? Ainsi, je n’aurai aucun remords ! Ce qui était, en soi, plutôt pratique, bien qu’inutile, puisque je me contrefichai de tout, sur le moment. Je devais tuer pour survivre. La loi de la jungle, en somme.


Ma main garda son étreinte sur l’arme, tandis qu’une petite voix me ramena directement sur Tellius. Une femme ? Mes yeux perçurent la lumière ambiante, tandis qu’intérieurement, je regrettai énormément mon vide. C’était un homme. Pas une femme. Raté. Enfin … Je crois ? Je n’en étais pas sûre mais, au moins, maintenant, j’étais certaine de pouvoir réfléchir de manière correcte. Je regardai face à moi, me concentrant de nouveau sur le (la ?) mage. Maintenant en position, j’agissais comme une guerrière, ce que j’étais, au final.
Mon premier acte fut de déplacer Satsugai pour l’attaquer, me déplaçant comme sur un réflexe, comme si cette action découlait d’une évidence. Cependant – et cela brisa mon petit moment de gloire, suite à mon réveil –, mon bras sembla beaucoup plus lent à suivre la commande que je lui avais donnée. Le petit être s’exprima alors de nouveau, parlant de quantité de sang, de mort et d’autres petites choses. Sur le coup, je ne compris pas. J’avais beau tourner et retourner mon esprit en tous sens pour déceler une solution, je ne trouvai rien. Et cela me frustrait au plus haut point. Durant ma réflexion, l’homme (ou la femme, je n’en savais rien), fit voleter le sable alentour pour le joindre à une substance étrange, de l’hémoglobine sûrement, avant de nous jeter le tout.


Encore une fois, mon premier réflexe fut de tenter de parer en joignant mes bras devant ma poitrine. Cependant, mon corps fut de nouveau trop lent pour exécuter l’ordre. Puis le petit homme reprit la parole, se mettant à rire sur la fin, tandis que mon esprit récupéra les données qui l’intéressaient le plus. « Vous en avez assez perdu pour que je vous retienne […] ». Assez perdu ? De là, mes pensées me renvoyèrent à l’idée prédominante de ses deux précédentes manifestations orales et j’en arrivai à un seul point : Le sang ! Cependant, n’étant pas sûre de moi, je devais agir pour me le prouver. Je rendis mon emprise plus forte sur mon arme, remarquant que mon temps de réaction était légèrement plus lent qu’au départ. Donc, j’avais raison … Maintenant se posait le problème de la solution.
Je savais pourquoi, mais je ne savais pas comment. Il me fallait réfléchir à un stratagème me permettant de récupérer de la vitesse, puisque telle était ma base de combat. Et, puisque tout était lié au sang, je me devais de dégager la plus grosse quantité qui se trouvait sur moi d’un seul coup. Je n’avais que peu de temps pour agir, puisque j’étais quasiment immobilisée par cet idiot de magicien.


Pas le temps de baisser la tête, je devais me fier à mon instinct. Et celui-ci m’intimait d’enlever ma robe, qui était sûrement la plus souillée que n’importe quelle partie de mon corps. Me basant sur ce fait, je pris Satsugai et déchirai la robe de manière à ce qu’elle tombe autour de moi. Maintenant dépourvue de celle-ci, je recommençai mon action précédente, celle de serrer délicatement Satsugai. Mon temps de réaction s’était amoindri. J’avais donc raison. Excellent. Furtivement, je lançai un regard à Moneta.

    — Mon’ ! Le sang ! C’est lui qui nous ralentit ! Déshabille-toi, tu seras moins maculée !


Je replaçai mon regard sur le mage, une idée naissant doucement au creux de mon esprit. Deux contre un. Avec une bonne tactique, nous pouvions tout à fait gagner. Je restai immobile, me mettant à agir de manière un peu solitaire, puisque mon plan ne s’appliquait qu’à moi-même. Il ne fallait que des initiatives de la capitaine faisant en sorte de suivre mes petites idées.

Je la lâchai du regard et, ni une, ni deux, je décalai mes jambes l’une de l’autre, mettant en place ma tactique. Je fus agréablement surprise de voir que mes mouvements étaient assez rapides par rapport aux instants d’avant. Mais trêve de bavardages inutiles. Je pris la lance de mes deux mains et, d’un geste vif et puissant, je décrivis un arc-de-cercle du bout de l’arme pour que le sable vole jusqu’au mage. Si j’étais assez puissante et que mon croissant s’avérait assez bien formé, il en recevrait dans les yeux et, par conséquent, serait aveuglé momentanément. Peut-être que Moneta lui sauterait dessus ? Et que je la rejoindrai pour que nous lui étripions sa face de mage trop féminin pour être un homme ? Ah, que ça devenait compliqué.

Je n’avais plus qu’à prier, n’est-ce pas ?
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❝ Invité ❞



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MessageSujet: Re: Nos trésors perdus   Nos trésors perdus - Page 2 I_icon_minitimeLun 28 Nov - 23:20

    P’tain, c’est quand t’es motivé pour aller maraver la face de quelqu’un que tu t’rends compte que nooooooooooooon tu peux pas, nananère ! Je déteste les magos. Je les déteste, je les déteste, je les déteste.
    Et donc me voilà maintenue au sol par mon propre sang qui refuse de me prêter allégeance, et qui préfère faire gentiment mumuse sous les ordres d’un mioche qui a même pas encore mué. Ou alors c’est une gamine qui a honte de pas avoir de formes. Ce qui m’ferait bien rire, avouons-le franchement.

    Mais bon, le temps n’est pas au cynisme, car rappelons doucement à votre mémoire un point des plus importants : j’suis trop en rogne. J’suis tellement en rogne que j’pourrais bien arracher mes membres collés de la terre pour aller foutre des baffes à ce gamin récalcitrant, mais j’risquerais d’y perdre une jambe, et ce s’rait pas malin, j’ai plus qu’une potion. C’n’est qu’à ce moment que j’remarque que la p’tite April est à côté d’moi, et semble savoir où elle se trouve et qui elle est. Ah ben, pour c’que ça nous aide…
    Et puis soudain, y’a mon p’tit cœur de grand-mère qui se serre. J’sais pas pourquoi, je zyeute autour de moi pendant que le petit mago fait son speech à deux balles d’apprenti maître du monde, et là j’comprends. Là-bas. Une Gally. Et une connasse. Et une hache. Hache que j’ne connais que trop bien, vu qu’elle doit être la seule chose en c’bas monde à avoir passé plus d’la moitié d’ma vie à mes côtés. Orchak. Orchak qui va s’planter profondément dans les petites écailles de bébé dragon.


    Putain.


    « ESPECE DE… »
    J’m’étrangle toute seule dans ma fureur. Cette gamine qui s’est écrasée sur mon bateau en hurlant d’rire, un jour, c’moi qui l’ai amenée ici, c’moi qui devrait être à côté d’elle en train de foutre des baffes à cette connasse qui est en train d’la blesser. Elle ! Blessée ! Si grav’ment blessée, à son âge putain ! Et Alyster, il est où ? Il a intérêt à l’aider. Il va l’aider. Il va l’aider. S’il ne l’aide pas, on est tous morts de toute façon. Et je l’achèverai dans l’au-delà dans tous les cas.
    Putain Gally. J’espère que ton roupillon t’as au moins redonné la pêche, sale princesse de mes deux. Et pendant c’temps j’écoute à peine c’que me dit April. Les mots « sang » et « déshabille » sont les seuls que j’retiens, et ça suffit largement à mon corps pour bouger tout seul.
    Mes yeux dorés vont de gauche à droite, tentant d’apercevoir le petit con à buter qui s’cache derrière soit une illusion, soit un voile de sable. D’un seul coup, j’arrache la pauvre robe de soubrette qui compose mes seuls vêt’ments. A part la culotte. Mais qu’est-ce qu’on s’en fout de s’retrouver dans une arène ligotée par du sang, les seins à l’air, alors que la Gally se fait agresser par quelqu’un qui OSE UTILISER MA HACHE ???
    Un seul truc s’impose à mon esprit pour le moment. Défoncer le gamin avec son bouquin à sortilèges à la con. Je lance un r’gard à la lancière, qui semble prendre une décision toute seule dans son coin. Puis j’la vois changer de garde, aussi vite que possible. La pointe de sa lance vers le bas. Et là j’comprends. Putain, si ça marche…

    Le grand cercle de sable qu’elle parvient à tracer autour de nous fait gicler tout un nuage de p’tites particules qui s’envolent dans toute les directions. J’me concentre. J’ai toujours été très bonne pour dénicher les bateaux ennemis dans le brouillard. Le sable forme des putains d’volutes innombrables, qui brouillent les pistes. Et puis soudain, derrière moi, j’le sens. J’aperçois les mouvements confus de quelqu’un qui sait pas où il est exactement. J’attends une, deux secondes… Le temps semble s’étirer alors que je lutte pour m’plier suffisamment pour ne pas être trop chopée par les tentacules de sang qui s’accrochent à moi, et pouvoir attraper ma dague. Les pauvres tentacules luttent, éraflent ma main, d’nouveaux tentacules sortent de la plaie fraîchement ouverte, ils s’échinent à m’empêcher d’bouger. D’un seul coup, je relâche toute ma tension en hurlant à pleins poumons.


    « BORDEL ! C’pas avec moi que tu vas gagner un duel de force, j’te préviens ! »
    Je détends violemment mes muscles, et la dague file dans sa direction. J’entends un bruit mat, mais j’suis pas certaine d’l’avoir assez amoché pour que l’sort se stoppe. J’sais même pas quelles sont les conditions d’arrêt d’ce sort de merde.
    « Bon fillette, j’espère que t’as appris à voler d’puis la dernière fois ! »
    J’empoigne la hache volée au cadavre du barbare, puis j’fous les deux pales, côté non aiguisé, sous les pieds de la gamine. Je cale le manche sur mon genou, alors que le sang afflue de ma plaie et tente d’arrêter mon entreprise. NAN MAIS P’TAIN quoi, t’es mon sang ! t’es mon sang, tu m’obéis merde !
    D’un seul coup, j’écrase mon torse, bras en avant, sur l’extrémité du manche. La force du levier arrache April de ses liens écarlates, et elle s’envole (à nouveau) dans les airs. Bonne chance fillette. J’te jure que là, si on s’rate, on est dans la merde. Mais tant qu’tu voles encore, on a une chance. Alors montre moi à quel point l’agilité d’un lancier peut dépasser l’entendement.
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Gallysnaga


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MessageSujet: Re: Nos trésors perdus   Nos trésors perdus - Page 2 I_icon_minitimeMer 30 Nov - 4:23

Elle s'appelait Gallysnaga. Elle était la Princesse du peuple des Dragons, unique enfant du nouveau Roi. Elle avait à peine sept ans.
Elle aimait voler, elle voulait se sentir libre. C'est tout. Et elle ne le pouvait pas, car voler au dessus des terres Beorcs étaient bien trop dangereux. Alors elle voyageait, à pied. Une autre vision du monde certes, mais une vision tout de même.

Elle était accompagnée par un ancien prêtre mystérieux du nom d'Alyster. Oh oui, il devait la protéger. Il en avait fait le serment. Et il était un homme de parole. Alors, de il à elle, la petite fille devait apprendre par elle même. Chacun à son ange gardien, cette jeune demoiselle du nom de Valentina aussi:

« Tu dois sans doute penser que ta relation avec cet homme est au delà de tout, quelle qu'elle soit. Après tout, ce n'est qu'un combat. »

Un combat. Gallysnaga ne s'était jamais battu. Il avait tué pour la première fois a sept ans, tout comme elle. Mais lui n'avait eu de souffle ardent qui pouvait sortir de sa gorge. Non, il y était resté bloqué pendant que lame rouillée de ce couteau de cuisine s'enfonçait dans la chair d'un corps si faible... Aucune arrogance, un peu de peine tout au plus. Il ne s'était pas contrôlé, il ne se défendait pas. Il avait attaqué. Sa protégée s'était juste défendue face à cet homme à la hache. Son esprit jeune et insouciant ne se rend sans doute même pas compte de ce qu'elle a fait. Sans remord.
Elle qui pleure dans la nuit quand elle rêve d'une bataille.
Elle qui sanglote dans un placard quand elle voit une âme mutilée.
Stupide enfant.

Il allait s'agir d'un vrai combat. Ce genre de bataille où on sort toutes ses tripes dans l'espoir d'arracher celles de son adversaire. Quelque chose que nul enfant ne peut réellement entreprendre.

Il sourit, se calant le dos contre une des poutres soutenant la structure des gradins. Une cigarette se porta à ses lèvres. Alyster était un prénom emprunt de nombreuses mythologie. Un bon choix, pour l'homme dont l'ancien nom commençait par W:

« Jeune épéiste, tu n'es plus une enfant. Affronter un dragon sans peur est une chose. Accepter d'exécuter un enfant en est une autre. Rien n'est à blâmer de ces deux choses. Mais si tu te laisses aveugler par une relation extérieur, tes yeux serons clos à celle de ton ennemis. Et même un simple gamin pourrait t'abattre. »

Il tira une bouffée, relâchant un nuage nauséabond dans l'air. Scrutant le publique enflammé des yeux, passant en revue les soldats d'une bataille improvisée. Étrange moment perdu dans le temps. Ceux qui s'amusent de la mort terminent le jeu bien plus vite que les autres:

« Tu as devant toi ta destinée. Vas t'elle te tendre la main ou te planter un couteau dans le dos? »

Ses paroles étaient tout autant lourdes de sens qu'elles étaient veines. Car derrière les hurlements du publique, personne d'autre que la plume du destin tenue entre les douces mains de la déesse ne l'entendait.
Elle s'appelait Gallysnaga. Ce jour n'était pas son dernier.

Elle était une enfant. Cela ne changeait rien.
Elle était jeune, insouciante, face à une guerrière dévouée et talentueuse. Ce n'était pas important.
Elle était un Dragon. Ça ne comprenait pas le sens de l'honneur.
Elle ne s'était jamais battue. Certainement qu'elle devait mourir un jour.
Elle n'était pas une petite fille ordinaire. Ceci n'est que le premier acte.


Le bruit, ce satané bruit. Obstruant ses sens, faisant bouillonner son sang. Quelle était cette sensation? Non non non. Ce n'était pas amusant? Pourquoi tant de souffrances? Si réelles. Si éphémères.

Trop de boucan, trop de nouvelles émotions. Elle était énervée. Elle sentait la fureur se rassembler dans son esprit, brouillant toute tentative de réflexion. Comme si elle n'avait jamais réfléchit; ce n'était pas son genre de se poser des questions. Tout à l'impulsion, au réflexe. A l'envie. Les yeux qui ne savent pas où chercher, les oreilles qui ne savent plus quoi écouter. Ça n'était pas un jeu alors? On avait pas le droit de rire?

… C'était sérieux? Pour de vrai?

C'est la puissance du sang. Celle de l'instinct, celle de la bestialité.

Les paroles. Expressives, vaniteuses. Personne n'avait peur. Il n'y avait en ce lieu qu'un amas de sentiments négatifs. De la tristesse, de la vengeance, de la colère, du mépris, des pulsions meurtrières. De la vanité.

Et puis une douleur vive, exprimée tel un flash blanc brûlant les yeux. Elle roula sur elle même, projetant sa carcasse le long su sable pour s'en esquiver. Elle se sentait prisonnière d'elle même. Elle aurait voulut crier et pleurer; demander de l'aide. Elle se voyait elle même, sanglotant dans un coin en espérant que son père vienne la réconforter après qu'elle ai rencontré pour la première fois le feu.

Il n'est jamais venu.

Seule, au confin des ténèbres. Pas de lumière, pas de main tendue. Son corps se rétractait, plié sous les parles acérés du conflit. Serrée par la peur, paralysée par la terreur. Comme ce monstre sous le lit, qu'on entend sans jamais voir. Prit au piège, enlacé par les ombres. Pitoyable serait un mot parfaitement adéquat pour décrire la situation.

Non pas la sienne. Pas de rapport avec ce petit être qui n'a aucune chance d'affronter la réalité. Aussi puissant soit-il.
Qui oserais emmener un enfant au combat?

Elle se faisait appeler Moneta.

Qu'est ce que Gallysnaga connaissait d'elle? Rien. Et pourtant tellement de choses, des réminiscences en tout genre. De jeux, de bonheur divers. Rien de profond. Parce que Gallysnaga est une enfant dans un monde d'adulte plus immature et insouciant les uns que les autres. Que ce soit cette pirate ou ce vieux prêtre. Nul besoin de parler de ces voleurs...

De ces assassins.

Qu'on tue impunément ou qu'on laisse tuer est la même chose. Mais ça, elle ne pouvait pas le comprendre. Osciller entre de gentilles et belles paroles tels que des propositions de mariage n'étaient que des facéties, qui certes la rendaient heureuses, mais étaient stupides, et un discours puissant en émotion sur la valeur de la vie était tellement factice.

Tu es une imbécile de faire un jeu d'un champs de bataille. N'as tu rien appris de ta vie? Croirais tu que Tricia est morte pour rien? Et tout ceux qui sont mort, a tes côtés ou par ta main. Que ce soit ta faute ou non. Sais-tu comment ils s'appellent?

Tu n'as rien compris. Strictement rien compris. Parce que toi aussi, tu es encore cette enfant qui pleure au fond d'elle même. Qui a refusée de grandir, et qui n'a aucun sens de la valeur de la vie. Tu tue impunément, tu joues avec les mots comme bon te semble.

Parce que tu es libre. Tu es une pirate. Tu es une imbécile heureuse.

D'accord, tous le monde va mourir si l'on ne se donne pas à fond. Mais ton poing serré fait-il autre chose qu'agiter le vent au dessus des flots? Tes paroles ne peuvent pas tirer une enfant qui pleure de sa cachette. Parce que ta réalité est fausse. Tu oses te plaindre d'avoir emmené une enfant au front. Et tu lui demandes en plus de combattre en lui faisant des promesses stupides?

Mais putain, qui es-tu? Tu n'as même pas honte de toi même, des fois?

Tu aurais du lui tendre la main. Courir vers elle, en dépit de tes blessures, et l'aider elle. Pas chercher à survivre à tout prix. Parce que si tu ne peux protéger personne, ta vie n'a pas plus de valeur que celle que tu donnes aux autres.
C'est parce que personne n'est venu te tendre la main, n'est-ce pas? Mais tu ne comprendra pas cela, avant de voir la suite. Parce que tu ne peux pas prédire le futur.

Tu as beau être enfant de Laguz et de Beorcs; tu n'en es pas moins humaine. L'erreur aussi, l'est.
Mais n'est-on pas sensé apprendre de celles-ci?

Nous n'apprenons de nos erreurs que quand on a l'occasion de les comprendre. Existe-il une différence entre le monde imaginaire d'un enfant et la réalité? Personne ne devrait grandir aussi vite. Et généralement, les responsables se fiche bien de tout ça. Raisonnable brutalité, aucune punition.

L'espoir est une fiction. On est toujours seul dans le noir, car il nous rend tous aveugle. Et puis on voit une lumière, au loin. Après ce que l'on peut considérer comme un tunnel. Bonne ou mauvaise chose? Seuls les circonstances le disent.
Elle ne voulait pas mourir. Elle avait trop de rêves, trop d'envies. Alors l'enfance disparue, à ces simples pensées. Balayée par le vent, n'épargnant aucun grain de poussière. L'envie de survivre, de continuer à partager du bonheur avec ses compagnons. Tout en sachant que ce ne sera plus jamais pareil.

Cours, petite. Cours vers la lumière. Mais derrière toi il fait sombre. Sache que jamais tu ne retrouvera le chemin de cet ancien sentier.

Un nouveau flash brûlant. Comment pouvais t'il y avoir tant de lumière alors qu'elle avait les yeux fermés? Cette lumière. Cet espoir. Elle lui tendit la main. Elle fit le premier pas. Et le dernier de cet ère.


Elle ouvrit ses grands yeux vides d'un coup sec. La lame avait bien pénétré de quelques centimètres dans la base de son cou écailleux et alors que Valentina arrachait le fer de sa chair à l'aide d'un de ses pieds, le dragon noir déploya son aile sous celui resté au sol. D'un mouvement vif elle envoya son adversaire en l'air avant de se pendre un nouveau coup.

Des tâches rouges. Du sang.
Des tâches blanches. Des ennemis.
C'est tout.

Le reptile hurla. Son cri déchirant l'espace de rage alors que sa tête se tournait vers l'acrobate en herbe. La gueule ouverte, un tapis rouge crépitant se dessinant au fond de sa gorge sombre. Puis un puissant souffle, ébranlant même l'idée que l'on se fait du son d'un brasier. Enveloppant en moins d'une seconde l'ennemi dans son étreinte ardente.

Le corps du dragon se tordit, s'arquant à partir de son flanc droit. Son sang rouges s'étala sur le sol, suite à un coup de hache bien placé. L'ennemi avait changer de position. Peu importe comment. Peu importe pourquoi. Le souffle de feu se dissipa dans l'air au même moment où l'animal gigantesque se propulsa de ses pattes en l'air, prenant appuis sur ce dernier de ses ailes afin de s'envoler dans le ciel.
Une vitesse faramineuse, des déplacements et des pirouettes improbables.

Le prédateur guettait sa proie, de la haut. L'avantage de la nature.

Profitant des courant ascendant, le lézard volant piqua vers son adversaire en déferlant son souffle d'enfer sur elle avant de remonter. Et elle esquiva encore. Changeant d'endroit sans bouger.

Saloperie de confiance en soit. Ce n'était pas un combat. C'était une chasse. Une chasse au sang.

Nouveau piqué, rasant le sol tout croc dehors pour attraper ce morceau de chair encore capable de se déplacer. Tenant sa position, Valentina sauta une demi-seconde avant que le dragon ne l'atteigne de ses crocs. Son pied prit appuis sur une grande dent et juste avant qu'elle ne soit rejoins par la rangée inférieur, elle posa sa main sur le haut du museau pour se balancer par dessus la bête. Un mouvement magnifique, mais bien trop rapide pour elle. La vitesse de déplacement d'une si grosse chose était physiquement improbable, et sa cabriole la fit terminer à plat ventre dans le sable alors que le dragon faisait déjà demi-tour.

Décrivant un cercle, l'animal revint à la charge en rasant le sol par le même côté tandis que la demoiselle faisait une roulade arrière afin de se relever. Elle avait à peine fais un tour sur elle même qu'elle se retrouvait à genoux, hache à la main, devant une énorme tête de dragon s'étant posé avec fracas devant, soulevant sable et poussière sans retenue.

Aucune échappatoire, mauvaise position. Ici, son ange gardien n'avait aucune prise sur la survie de sa protégée. Le dragon soufflait, et c'était finit. Une sensation étrange que la peur.

Une émotion forte que la vanité.

L'effroyable dragon noir prit une inspiration et hurla de toute la puissance de ses cordes vocales sur sa proie. D'un air de dire qu'elle aussi, avait envie de jouer avec quelque chose de vivant avant de l'assassiner. Vas y, ressens la peur. Laisse moi me nourrir de ton désespoirs. Comprend qu'il y a plus fort que toi. Et qu'en cet instant présent, c'est moi.

Des yeux vides. D'énormes globes oculaires qui ne demandant qu'à se teinter de rouges. Du rouge de son sang.

Le cri était chaud, soulevant les cheveux de l'épéiste et froissant ses vêtements à de multiples reprises dans l'air. Il fallait se ressaisir, le souffle allait bientôt venir et ce serait terminé. Sa poigne se resserra sur son arme d'emprunt et elle se jeta en arrière. Un peu plus de distance pour plus de sécurité.
Atterrissant debout son talon gauche heurta quelque chose de chaud et mouvant. Un rapide coup d'œil en arrière pour faire l'erreur de voir les corps en mauvais état des Laguzs précédemment venus se faire massacrer. Ils étaient deux. Cela ne lui prit même pas un quart de seconde de regarder. Un quart de trop. Se concentrant à nouveau, elle ne pourrait pas esquiver cette énorme patte griffue qui la déchiquetterait comme si elle était une simple feuille de papier.
Dans un réflexe inhumain, elle fit une cabriole pour se retrouver derrière le Laguz à terre et profitant de ses blessures l'y clouant, glissa son pied sous le corps pour le balancer devant elle en guise de bouclier. Une puissance que seule l'adrénaline de la survie permet.

De justesse, les griffes ne la touchèrent pas. Ce qui n'étaient pas le cas de ce bouclier humanoïde. Les griffes pénétrèrent son cuir sans sentir aucune résistance, transperçant ce pauvre tigre de part en part dans une giclée de sang allant éclabousser Valentina.
La patte du dragon rabattit le corps au sol, l'écrabouillant dans un immonde bruit d'os brisé et de viscère qui s'éparpille sur le sol. Mais le dragon en question, il s'en foutait, et son souffle se préparait déjà à jaillir de ses propres entrailles.

Mais sa proie n'était pas si idiote; elle avait soulevé l'autre Laguz à bout de bras au dessus de sa tête en prévision du souffle et le balança directement dans la gueule ouverte du dragon, qui dut réprimer son souffle et broyer ce corps d'un coup de dent puissant.

Un seul coup. Trois morceau de tigre. Dans les grandes lignes.

Jetant les parties de corps sans vie sur le côté dans le même mouvement que de se jeter en l'air, le dragon avait perdu de vu son adversaire et devait reprendre de l'altitude pour le repérer à nouveau.

Nouvelle stratégie, ne pas sortir de l'angle de vision. Valentina leva sa hache au ciel, et planta la lame entière dans le dos du dragon sur lequel elle était monté et se tenait en équilibre maintenant en altitude. La créature hurla de rage. Elle ne sentait plus la douleur. Elle tourna sur elle même, projetant l'épéiste vers le sol. Mais cette dernière réapparut à côté du crâne du dragon afin de de lui envoyer un bon cou de hache en pleine gueule.

Un corne se brisa sous l'impact; envoyant valser totalement ce bout d'os en contre bas. Le reptile suivit le mouvement de la tête, complétement propulsé par la puissance du coup, sans pour autant perdre son équilibre aérien. La bête reprenait ses droits, et ses griffes ne laisseraient pas l'occasion à un être terrien de briller dans les airs.

Ce dragon était le roi des airs. Le prédateur ultime. Celui qui naît dans le vent. Vie dans le sang. Meurt dans l'honneur.

Enchainant les coups de griffes et les mouvements improbables dans les airs, la cible disparaissait à chaque fois. Esquivant sans relâche. Mais l'animal était frénétique. Frappant en tout sens, même là où elle n'était pas; Même là où il n'y avait rien. Sans répits, elle ne pourrait pas la frapper de nouveau.

Un prédateur doit tuer sa proie pour vivre. Peu importe le moyen. Les humains sont bien plus faibles que les dragons. Mais l'intelligence a toujours permis à ces derniers de survivre en toutes circonstances.

Tous des insectes, des cafards qui se multiplient bien trop vite. Ce dragon n'était plus qu'un animal. Il avait perdu la raison. Il vivait à l'état naturel. Non pas dans la loi du plus fort.
Mais selon celle ou un bon humain est un humain mort. D'abord cette fille. Et puis tous les autres.

Gloire à la nature, gloire aux dragons. Elle hurla de toute sa puissance. Elle apprenait au temps lui même que son heure était venue.

Elle s'appelait Gallysnaga.
Si cette sentence est au passé, c'est peut-être parce qu'elle aussi allait changer de nom.
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MessageSujet: Re: Nos trésors perdus   Nos trésors perdus - Page 2 I_icon_minitimeJeu 1 Déc - 1:12


Avait-il eu raison de les amener… ?
Avait-il eu raison d’écouter sa sœur… ?
Ces personnes ne suivaient pas le profil qu’il avait désigné, elles n’étaient ni nobles, ni riches, ni même… Beorcs. Peut être avait-il fait une erreur…
Quand il voyait la foule crier, rager, scander et s’émerveiller devant la cruauté, le sang et la violence… il se disait qu’il était loin, bien loin de son objectif originel.
Jeune, il se raillait des nobles et habilement il les humiliait pour les ramener à leur état d’homme. Ce qu’il détestait le plus, c’était ces êtres pompeux, imbus de leur personne qui se pensaient supérieurs aux autres par leur naissance. Au final, il ne restait que des hommes.
La première fois qu’il avait frappé quelqu’un, était d’ailleurs l’une de ces personnes désagréables.

*
Le saviez- vous, dans certaines contrées, l’esclavage, même si interdit officiellement, était monnaie courante. Et les scènes qu’on pouvait voir été des plus répugnantes. Une femme enlevée à son mari pour servir dans la maison d’un grand ponte, une autre tenue en laisse et devant se déplacer à quatre pattes sur le sol froid et rêche de l’hiver… Un homme portant son « maitre » sur le dos jusqu’à l’épuisement, pour que celui-ci ne foule pas le sol impur de ses pieds…

Un jour, alors que sa route l’avait mené à l’une de ces villes, il perçu cette facette de l’humanité. Les hommes aveugles à la cruauté, les femmes détournant les yeux avec hypocrisie,… Pourtant, tout le monde voyait la même scène que lui. Cette pauvre fille, à peine vêtue d’un voile, enchainée à une carriole et dansant pour les beau yeux de son maitre. Les chevaux n’allaient pas vite, elle ne se faisait pas trainer derrière la carriole. Néanmoins, elle était pieds nus sur le sol et le fouet des chevaux rythmait ses pas de danse. Son visage était vide, comme si elle était habituée aux facéties de son seigneur, pourtant, ses pieds étaient couvert de sang et la douleur se devait présente.

Pourquoi était-elle enchainée ?

Pourquoi dansait-elle pieds nu ?

Pourquoi s’exhibait-elle ainsi aux yeux de tous ?

Il posa ces questions, il les posa à tous et à toutes, mais on ne lui répondit pas, si ce n’est peu… Elle aurait essayé de voler son maitre… si c’est le cas elle devrait être en prison. On lui disait de se mêler de ses affaires, c’est ce qu’il faisait, il se mêlait de ce qu’il voyait.
Il s’était approché de la carriole, apercevant le noble gros et gras qui tenait dans sa main la chaine de la demoiselle et même cette interruption n’avait pas arrêté les mouvements de la jeune fille.

- Veuillez m’excuser mon seigneur, je souhaitais savoir pourquoi cette jeune personne s’humilie de la sorte en public et dans cette tenue peu appropriée à la saison

Le regard porcin du Beorc se posa alors sur lui. Sombre, noir et si cupide… sa petite langue luisante semblait sortir de sa bouche comme s’il allait parler mais il ne disait rien. Soudain, il vit le minuscule canon qu’il sortait de sa manche et instantanément, il savait ce qui allait se passer.

Le coup partit, lui aussi.

Se téléportant de l’autre coté de la carriole, il put voir les dégâts occasionnés par le pistolet… il en avait entendu parler mais n’en avait jamais vu. Ce stupide animal avait tiré à travers la porte, le visant clairement et personne ne réagissait ???
C’était qui ce gars ?
S’énervant devant la passivité des passants, il posa sa main sur la carriole et téléporta le tout. Le choc du déplacement donna des hauts de cœurs aux différents protagonistes, le conducteur de la carriole tomba de son banc, la jeune fille s’affaissa de tout son long et le Beorc en sueur tremblait de tout son corps. Avec douceur il retira la chaine de la demoiselle, la téléportant au loin et profita de ce temps de latence pour soigner les plaies de ses jambes. Elle ne le regardait pas, elle ne semblait pas le voir. Elle était comme une coque vide isolée du monde, une âme vide…

- Espèce de sale petit faquin, comment oses-tu t’en prendre à moi grand seigneur des terres de la…

- SILENCE GROS PORC !

- Que comment osez-vous !!! Ne touchez pas à ma Misha, elle m’a coutée très chère !!! Voleur !!!

- Moi un voleur ? c’est vous qui volez une vie, et c’est moi le voleur ?

- Vous en avez tous après ma fortune !!! Sale pourceau d’Epicure !!


Axel se retourna sur le noble et se saisit de son col.

- Si tu me bas, je te la rendrais !

Il se téléporta avec lui à une hauteur de 10 mètres et le lâcha. En un bruit sonore, il s’écrasa au sol se réceptionnant sur ses jambes et se les cassant au passage. Il braillait comme un goret, il chuinait, il implorait tout en continuant de le commander, tout en se croyant encore supérieur à lui… Ces gens là ne comprenaient que le registre de l’argent…

- Alors M. le Seigneur des terres de je ne sais quoi… que penses-tu avoir le plus de valeurs ? Ta vie et tes jambes, ou toutes tes propriétés ?


Ce jour là, il avait récupéré tout un manoir, une danseuse et un conducteur. Quand il se rendit à sa propriété dont il savait ne pas pouvoir jouir pendant longtemps, jamais il ne vit de visages aussi réjouis. On avait l’impression qu’on leur avait tous retiré un poids énorme de leurs épaules. Ils savaient tous que ça ne durerait pas longtemps mais pourtant ce petit instant de répit était un instant de bonheur.
Ce jour là il comprit qu’elle était alors sa mission… recréer ces petits instants de bonheur.

Il avait retrouvé sa sœur faisant partit de l’armée et avait parcourut les villes pour remettre à leur place pour un instant, ceux qui se croyaient être élu des Déesses. Il avait emmené la silencieuse Misha pour lui redonner goût à la vie comme il avait pu le faire pour ces hommes et ses femmes. Il voulait, même si c’était de manière éphémère engendrer du bonheur autour de lui.

*
Mais avec le temps, la quête altruiste devint cruelle. Il retrouvait chez ceux à qui il voulait apporter du plaisir cette hypocrisie et cette cécité qu’il avait pu observer dans cette ville. Il s’était laissé emporter par les idées folles de sa sœur, par les acclamations du public, par la gloire… Il avait fait une grossière erreur.

- Misha…Aimes-tu ce que l’on fait ?

- Si c’est ce que tu souhaite alors oui, j’aime ça

- Misha, si je ne t’avais pas sauvé la vie, aimerais-tu ce que je suis aujourd’hui ?

- Axel !!!! Valentina !

Valentina était dans les airs, attaquant La dragonne avec toute la hargne qu’elle pouvait recéler dans son corps longiligne. Le magicien la téléportait usant de tout son art pour lui faire éviter les coups de griffes et de gueule, mais à force de se concentrer sur sa sœur, il en avait oublié un détail… Le public. Les deux combattantes chutaient tout droit vers les gradins.
Rapidement, il devait agir. Téléporter le public ou les combattantes… Mais s’il téléportait sa sœur et la dragonne… il y avait un risque que sous cette forme, cette dernière résiste à sa magie… Ce serait le drame. Il devait protéger les domestiques. Levant son bâton haut dans le ciel, il téléporta toute la populace, la renvoyant à un seul et même endroit, la forêt. Dans un bruit sonore, les deux femmes s’écrasèrent dans les gradins, les fracassant avec violence. Valentina ne se réceptionna que partiellement et la dragonne fut comme rattrapée par la force invisible d’un homme.
Qui était-il ?
Un domestique ?… Non son aura était toute autre…

- Axel !!! Putain, tu aurais pu me téléporter pour pas que je m’écrase !!! Où est la hache ?... Et merde, elle est tombée. Envoie moi mon épée.

Sortant de sa réflexion, il envoya l’épée à Valentina. Une envergure d’1m60, une largeur de 15 centimètres, cette arme correspondait plus à un guerrier forgé de muscles. Pourtant, comme pour la hache, elle la fit tourner dans sa main et se repositionna.

- Eh bébé Dragon, on en a pas terminé toutes les deux. Tu m’as peut être touchée
_ une immense lacération barrait son ventre _ mais je t’assure que c’est la première et la dernière fois.

L’épée tendue sur le coté, à l’horizontale dans la prolongation de son épaule, elle fonça sur son adversaire encore sonné avec cette fois-ci l’intention notable de la tuer. Son aura était meurtrière.
Mais dans sa folle course, elle se fit arrêter comme paralysée…
Misha ?... Non ce ne pouvait être elle, elle avait appris depuis longtemps à ne pas la regarder, alors qui…

- Princesse Gallysnaga, souhaitez-vous que j’intervienne ?

L’homme était sorti de nulle part et se penchait à ce qui semblait être l’oreille de la gamine. Sa main posée sur sa tête en signe de tendresse et sa voix d’une douceur infinie contrastait énormément avec l’aura noir et son regard sur Valentina.

***
Le mage tenait sa position observant les deux femmes se débattre avec leur propre fluide vital, c’était tellement ridicule et dérisoire… Mais si drôle. Elles essayèrent de lui renvoyer son attaque mais ce n’était pas de simples projectiles, il les contrôlait. Comment le sang qu’il contrôle pourrait-il lui revenir dessus… ?
Par contre, il ne s’attendait pas à ce que la pirate ait la force de faire ça… la lancière lui arrivait dessus en piquet, toute lance sortie, prête à entailler la chair et à faire couler le sang… Elles étaient idiotes.
Qui de nos jours fonçait tête baisser dans le tas, sans savoir de quoi était composé ce tas ?
Avec un sourire à peine visible dans les volutes de sable qui les cerclaient, il s’ouvrit le pouce de ses dents et traça une ligne de sang sur son tatouage. Elle n’était plus qu’à quelques centimètres de son visage suffisamment près pour qu’April puisse voir le sourire sinistre du mage. Lorsque que tout à coup, elle se fit abattre sur le sol, mettant un terme à son vol, par un gigantesque fouet écarlate.

Il n’avait pas bougé d’un poil pendant l’attaque comme pour narguer les demoiselles. Il semblait se croire invincible restant immobile à les regarder se vider de leur sang. Etrangement, Moneta qui se débattait pour se sortir de cette prison de sang vit ses efforts récompenser et alors qu’elle forçait comme une malade pour libérer ses pieds, elle tomba car plus aucune force ne semblait lui faire obstacle.
April roula lestement sur le coté pour se remettre debout et sur ses gardes mais bien qu’elle n’eut aucune difficulté à reprendre une posture de combat, lorsque le fouet disparut, elles se retrouvèrent de nouveau immobilisées. Mais pire qu’une simple étreinte les ralentissant, le fluide animé de vie semblait se couler le long des membres et les enserrer. Celui maculant leur vêtement se déplaça et vint entourer leur gorge.
Il n’était pas rassurer de se retrouver si proche de la lancière, même s’il n’était pas à portée de lance, cependant, il resta à son emplacement, les pieds bien encrés dans le sable comme pour leur dire « C’est d’ici, au milieu du sang de vos victimes, que je vous verrais mourir ! »


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Alors, les enfants, c’est la merde ^^
Gally, Vu que tu t’es pas mal flagellée durant ton post, durant le mien, tu n’as pas grand-chose. Sache juste que Valentina se libèrera des fils d’Alyster rapidement tout de même. Bon courage pour ce tour (n’utilise pas Jaf comme bouclier s’il te plait)
April, Moneta vous êtes de nouveau immobilisées, cependant, April tu te trouves à environs 4m du mage et Moneta, tu as pu bouger un peu pendant le labs de temps où April c’est fait latter. Donc tu peux t’être dirigé vers le mec ou vers ta hache et Gally sachant que tu ne peux atteindre aucun des deux en si peu de temps.
Bon courage les enfants, Moneta, April vous voyez qui post en premier pour vous sachant qu’Allen est dernier.



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MessageSujet: Re: Nos trésors perdus   Nos trésors perdus - Page 2 I_icon_minitimeJeu 1 Déc - 16:04




    Flash.

    Tu sais, cette peine qu’on ressent dans notre cœur lorsqu’on voit quelqu’un souffrir sans qu’tu ne puisses réagir. Tu sais, ces mots creux qu’tu prononces car t’en es convaincu, car tout a toujours bien marché comme ça. Tu sais, ces sanglots qui t’sont arrachés parfois quand tu penses à quelqu’un qu’tu viens de perdre dans une tempête. Tu sais, ces émotions qu’tu ne peux pas montrer. Car t’es sensé être fort. Car t’es sensé être celui qui mène, sans peur, sans remords. Car t’es sensé revigorer par ta simple présence, et donner la niaque pour te battre à fond.

    Boum.

    Ç’aurait pu être le bruit d’un batt’ment de cœur qui aurait duré trop longtemps parce qu’il a raté l’suivant. Ou le bruit mat d’un corps sans vie qui s’étale au sol, alors que tu le regardes à peine. Ça pourrait être le bruit d’un enfant qui court vers toi et t’percute en riant de toutes ses dents. Ça peut être le coup que tu r’çois sur la tête le matin quand tu t’réveilles trop vite après une cuite.
    Ou ça peut juste être ton âme qui flanche. Tu sais, l’âme, la religion, ces conneries-là, j’en ai rien à foutre. Ça m’passe par-dessus la tête. Mais tu te sens comme aspiré. Ta conscience qui n’est plus que là-bas, vers cet être qui t’envoie des signaux de détresse sans qu’tu ne puisses rien faire. Cet être qui ne s’attendait pas à c’que la situation tourne ainsi, et qui commence à se perdre, s’perdre si loin que si tu restes là, tu n’pourras rien faire pour la rattraper. Et ça te tue. Ton âme va plus vite que ton corps, ton âme essaie déjà d’effleurer sa main griffue alors que toi, t’es là, tu luttes contre des puissances qui tu comprends pas, tu n’sais pas comment t’en es arrivé là. Et puis t’as froid. T’as la peau maculée d’sang et d’sable, ta peau offerte au regard d’un public qui n’en a rien à battre, qui se meurt de voir du sang t’attacher au sol, ton propre sang.
    Tu sens le sel du sable s’infiltrer dans tes plaies. T’as envie de hurler, mais ça les ferait rire. Tu n’comprends plus la logique des choses. Et puis tu as ton cœur autre part. Tu as tes bras et tes jambes qui se démènent pour faire quelque chose, quelque chose d’utile, mais tu es déjà loin, là où tu devrais être depuis le début.
    A chaque boum, ton cœur part en lambeaux. A chaque fois que la lame perce la chair et les écailles, t’as l’impression qu’on t’arrache quelque chose aussi. Plus t’y penses, plus ça fait mal. Tu es obnubilée. T’sais plus où t’es, t’sais plus c’que tu viens d’faire. Les bruits sont confus, ta respiration est rauque. Non, tu n’respire même plus. Car t’es plus là. Car t’es attirée, inexorablement. Et pendant c’temps, dans ton corps, la tempête se transforme en ouragan.

    Et encore flash.

    Ce moment où tout s’éclaire, où tout semble s’alléger. C’est incompréhensible. Tu cherches, tu cherches. Tu n’comprends pas. Tu vois que ton corps bouge. Tu vois chaque centième de centième de seconde. Tu n’penses plus. Ton corps tente d’attraper ton âme. Ton corps s’éclate au sol et se r’lève tout seul, parce qu’il sent d’instinct qu’il doit s’magner. Tu vois un trait rougeâtre traverser le rideau de sable, t’vois April se rattraper après l’coup, mais tu pars. Tu t’enfuis. Tu peux pas faire autrement, si tu fais autrement tu n’servirais à rien. Tu serais là avec tes regrets, tu serais une masse informe et sans possibilité d’action. Alors tes jambes s’meuvent toutes seules, elles courent, elles ignorent la nudité, la fatigue, le sang, la douleur. Ton corps veut rejoindre tes pensées. Tu t’dis que l’magicien peut pas lancer un sort et maint’nir l’immobilisation en même temps. T’espère que la jeune lancière va capter, parce que de toute façon t’iras pas l’aider. T’es trop loin, t’es déjà perdue dans des méandres que tu n’aperçois pas de tes yeux.

    Et d’un coup tu t’arrêtes. Encore une fois. Sans rien pouvoir faire. Tu sens qu’le fouet a disparu. T’as vu qu’April était pas loin d’lui. Tu sais qu’il ne te reste que dix pas à franchir avant de la rejoindre, elle. Mais ces dix pas sont trop durs. Le sang te maintient trop fort au sol. Le sang se serre trop fort dans tes artères. Tu veux crier. Ton corps hurle. Peut-être que tes cordes vocales font du bruit. T’en sais rien. Tu t’en fous. T’y es toujours pas. Dix pas c’trop loin. Dix pas c’est l’monde. Tu r’gardes même pas ta hache, là-bas. Elle est proche pourtant. Cinq pas à ta droite. Mais toi tu veux marcher tout droit, devant. Un filet d’sang vient t’enserrer la gorge, et tu crie de douleur. Mais sans un bruit, parce que ton cou est trop serré. Tu tentes d’attraper ce putain de filin rouge qui t’étrangle, mais tu réussis juste à t’égratigner le cou, et d’autres filaments viennent à la rescousse pour te serrer encore plus.

    Le corps appelle l’âme. L’âme refuse. Mais le corps a besoin de l’âme pour s’acheminer jusqu’au bout. L’instinct du corps ne peut rien sans la volonté de l’âme. T’es trop loin, t’es trop loin. Reviens. Reviens, aide-moi.
    Tu vois une unique larme couler le long d’la joue, et se sécher immédiatement à cause d’une volute de sable cinglante sur ton visage. Et tu t’sens totalement aspiré.

    *

    Lorsque j’reprends mes esprits, je suis là où j’étais. Immobilisée par mes propres vaisseaux sanguins, et strangulée par ceux de mes ennemis. Mes yeux brûlent. Ils brûlent de larmes, de colère, de chaleur. Dans la sacoche à mon côté, je sens l’poids de la dernière potion. J’dois y aller. J’dois continuer d’marcher vers elle, quel qu’en soit l’prix.
    Je force. Encore et encore. Parfois des vaisseaux lâchent le sol et mon pied avance de quelques précieux centimètres. Je n’regarde rien autour de moi. Je regarde à peine la connasse avec son épée, qui vient d’se faire immobiliser par les soins d’Alyster. J’vois Alyster tenter de calmer sa fureur. Tenter de la ramener. J’sais que j’devrais y être aussi. Lui prouver qu’elle n’est pas qu’une gentille hôte du bateau, à mes yeux. Lui prouver à quel point elle peut retourner l’cœur de quelqu’un et l’garder près d’elle. Mais l’voile sur ses yeux l’empêche de voir. Elle entend peut-être la voix posée du vieil homme, mais elle ne me voit pas. Au sol, son sang macule le sable. Sa corne cassée, rompue net, a roulé jusqu’au corps recroquevillé de Yue. Je n’vois pas ça.

    Je ne peux pas l’aider. C’est juste n’est-ce pas. Elle, protégée par une puissance incommensurable. Elle, bénie par des dons dont elle n’a même pas conscience. Pour le moment, il n’y a qu’Alyster qui la réconforte, qui la fait revenir vers la lumière. Mon corps tendu par la souffrance ne fait que s’arquer plus à cette pensée. Pourquoi je n’peux pas l’aider au moment où elle en a l’plus besoin. Pourquoi, pourquoi.
    Encore un tout petit pas, qui m’arracherait des cris si je n’étais pas si concentrée.
    Je l’ai dit déjà. Je me fous du spiritisme, des croyances, des superstitions. Déjà parce que j’suis une femme Capitaine. Mais là, je peux pas nommer ça autrement. Parfois, t’as des âmes qui s’appellent. Inexorablement. Au-delà des années et des distances. Elles s’appellent, s’effleurent, se rencontrent parfois. Ces âmes-sœurs. Ces réalisations d’avoir toujours confié sa vie à une seule personne, même en ne la connaissant pas. C’pas d’l’amour, non. C’pas un sortilège, c’pas de l’attirance, c’pas un désir de protection. C’est au-delà. C’est au-delà de tout ça. C’est l’besoin d’être avec cette âme, de ne jamais la laisser tomber, c’est la souffrance ressentie quand tu l’fais, même sans désir de le faire. Ca va plus loin que la différence de caractère, d’âge, de race, d’histoire, de conditions. C’est au-delà de tous les conflits et incompréhensions. C’est elle.

    Encore un autre pas ; l’sortilège qui immobilise l’épéiste ne durera pas. J’devrais prendre ma hache et lui balancer dans la gueule, je l’sais très bien. Mais j’peux pas. J’y arrive pas. Je dois l’atteindre d’abord. Atteindre la gamine perdue, recroquevillée dans ce grand corps qu’elle n’a jamais utilisé que pour des jeux. Que pour apeurer. Que pour grimacer face au Kraken. Que pour tenter d’atteindre les étoiles. J’ai encore cinq mètres à franchir. J’ai presque l’impression de la toucher. Et lorsqu’elle tourne ses yeux reptiliens vers moi, je ne sens rien. Absolument rien. Une incompréhension, une colère, un voile qui obscurcit tout. Elle ne m’voit pas. Je tends mes pensées vers elle, alors que ma voix articule difficilement quelques mots, dans mon apnée forcée. Mes yeux la percent de part en part, mais partout où je cherche je n’trouve que du néant.


    « Tu as le droit de m’en vouloir. »

    Elle m’entend. Elle m’entend j’en suis sûre. Un battement de cœur résonne plus fort dans ma poitrine.
    « Tu as le droit d’avoir peur. »
    Un frisson parcourt mon échine.
    « Mais reviens, Gally. Reviens. »
    Ne t’perds pas dans le noir, ne deviens pas le contraire de tout c’que tu as été. Car tu n’en as pas envie et tu l’sais. Alors reviens. Reviens, petite dragonne que j’aime tant.

    Une impression de légèreté m’envahit, alors que le son du fouet résonne à nouveau dans le stade ensanglanté. Je franchis les mètres restants d’une roulade, et je sens une main me rattraper. Celle d’Alyster. Ma main droite, qui tenait fermement la dernière de mes potions, repose dans la sienne, immense. Je lâche le flacon dans sa paume, et je me sens étrangement libre de mes mouvements. April est parvenue à faire quelque chose, j'crois bien.
    Je le vois déboucher vivement la potion, prêt à la faire avaler à la petite princesse. Accroupie, recroquevillée de douleur, je suis à vingt centimètres de ses écailles noires. J’tourne la tête vers le visage fermé, et je dépose un baiser sur le grand cou éraflé par une blessure suintante. Puis je répète doucement à son oreille.


    « Reviens. »


Dernière édition par Moneta le Sam 10 Déc - 10:05, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Nos trésors perdus   Nos trésors perdus - Page 2 I_icon_minitimeDim 4 Déc - 22:40

La perte. Attaque silencieuse et perfide qui vient discrètement nous empoisonner l’existence. Avec elle, souvent, apparait la peur. Puisque si l’un des combattants disparait, l’autre a toutes les chances de mourir.
Pourtant, ici, je n’avais aucune crainte. Perdre ? Pourquoi ? Même si bien des coups nous avaient été assénés, nous étions toujours en vie. Y compris le petit Yue, bien que son être chancelait doucement entre la vie et la mort. Chacun d’entre nous faisait en sorte de survivre, chacun de nous luttait contre ce faux destin qui se profilait. Mourir ? Ici ? Maintenant ? Et pourquoi ? Parce qu’un idiot de noble l’avait décidé ? De ce fait, nous ne représentions rien de plus que des pions sur un grand échiquier où le prix était le droit de vivre ? Dans ce cas … La partie serait remportée par le camp survivant. Et … Nous allions gagner. Simplement parce que rien ne nous faisait peur. Rien. Nous étions immunisés. Tous. Et nous avancions sans vraiment réfléchir, emprisonnés par l’envie de survivre. J’avançais ainsi. Même si ma vie risquait de flancher, même si je manquais de tomber de mon fil, même si j’approchais la mort de très près. Je n’avais plus peur. Je devais me battre. C’était tout.


◆◇◆

Moneta s’était parfaitement débrouillée par rapport à mon offensive, rendant le tout absolument parfait. Mais rien ne l’atteignit. Cependant, nous ne nous laissions pas abattre. Non, car, de nouveau, elle se décida à me propulser. Ainsi, nous aurions l’occasion d’asséner un coup vraiment puissant au mage. D’ici, je pouvais voir le ciel. D’ici, je me sentais parfaitement libre. D’ici … Je voyais tout le terrain, lui aussi. Ce satané mage qui nous causait bien des problèmes. Et, alors que j’inclinai ma lance jusqu’à ma victime, me rapprochant de plus en plus, percevant cette magnifique lueur d’espoir qui faisait s’accélérer mon cœur, tout s’arrêta. Une attaque. Rien qu’un coup. De fouet. Un coup de fouet fait de sang. Un coup qui me plaqua au sol, m’emmenant embrasser le sol. Plus d’espoir. Rien. Double-offensive réduite à néant. Mais ce n’était pas tout. Le plus dérangeant, dans cette histoire, ne venait pas de ce mage, mais bien du terrain lui-même. Qu’il m’immobilise ne me gênait pas tant que ça, au final, puisque je n’avais pas réellement mal, je ne pouvais juste pas l’attaquer. Cependant, sur le coup, mon corps ayant plusieurs plaies diverses, je fus attaquée de plein fouet par le sable. Les petites particules se glissèrent dans les blessures, m’arrachant une grimace. Je bougeai tout de même et, d’un geste rapide et adroit, je me relevai au mieux. Je pouvais bouger. Oui, plus rien ne me retenait contre terre. Jusqu’à-ce que le fouet redevienne le néant.

L’arme disparue, j’étais redevenue incapable d’esquisser le moindre mouvement. Mon immobilité se montrait de nouveau. Je ne pouvais plus rien faire. Plus rien. Mon corps reprenait son statut de pantin, tandis que de nouveaux liens vinrent m’entourer, me serrer, me gêner. Du sang. Mon propre sang. Qui se rebellait contre moi-même. Mon hémoglobine. Putain. Comment était-ce simplement imaginable ? Je n’arrivai pas à y réfléchir. De toute manière, le temps ne me le permettait pas. Je devais agir. Mais je devais surtout éviter chacun de ses coups. Il attaqua, nous immobilisa, nous attaqua de nouveau avant de nous bloquer derechef. Comme s’il jouait avec un petit interrupteur. Nous étions ses pantins, il pouvait jouer avec nous. Cela devait être drôle.
Pendant son manège et après moult déplacements bien périlleux, Moneta réussit à partir, attirée par le raffut qui nous entourait et auquel je ne prêtai, sur le coup, qu’une mince attention. Je devais me faire le mage seule. Soit. Il me fallait juste réfléchir. Penser. Comparer. Sans arrêt. Me perdre dans mes propres songes, dans mes propres idées pour finir par lui asséner le coup. Ce coup qui me permettrait de le détruire définitivement.


Je tirai un peu sur ma jambe, remarquant que rien ne fonctionnait. Il souriait, narquois. Oh, oui, il me tenait, cela le rendait content. Il pouvait rester immobile et me regarder me vider sans se lasser une minute. Je mourrai sans qu’il n’ait besoin d’agir, quelle magnifique perspective pour son égo. Mais je ne le voulais pas. Non, je ne le devais pas. Concentration, April. Concentration. Oui, j’allais trouver, c’était certain. C’était obligé.

Je le fixai, me remémorant les derniers évènements. Mon corps avait pris son envol, rejoignant le ciel, jusqu’à ce qu’un fouet me plaque contre terre. Mais lorsque ce fouet fit son apparition, je pus me déplacer librement, mes mouvements n’appartenant de nouveau qu’à moi.
Un lien.
Il y avait sûrement un lien, une connexion entre ces deux éléments. Ce type était doté d’une faille. Comme chaque être.
Un élément.
Ne serait-ce qu’un seul détail me permettrait de lui asséner les coups qui suffiraient à le détruire entièrement, à le ronger. J’étais tout près de lui, il m’en faudrait peu pour le plaquer au sol et lui faire découvrir la douleur. Attaquer de loin, c’était bien beau, mais une fois attrapé …


Immobilité. Immobilité, mouvement, liberté.
J’agitai doucement la tête.
Immobilité. Mouvement. Liberté.
Il lui suffisait de bouger pour que je sois libre. Qu’avait-il concrètement fait, déjà ? Le piège, le fouet, mes gestes qui devinrent totalement miens, la disparition de son arme et, de nouveau, le piège. C’était un cercle qui, clairement, n’énonçait qu’une chose. Et cette « chose » représentait ma solution. Je creusai un peu plus.
Piège. Fouet. Liberté. Plus de fouet. Piège. Immobilité.
Hm … MAIS OUI ! Evidemment !!


Le puzzle, après un long temps de réflexion, retrouva sa forme originelle et l’énigme fut résolue. S’il m’attaquait, il ne pouvait maintenir son piège, puisque faire deux sorts en même temps lui était impossible. Toute la logique venait alors d’elle-même ! S’il décidait de lancer une autre offensive, il m’en faudrait peu pour le toucher et en finir avec lui. Après tout … La distance qui nous séparait était si mince que quelques pas de courses me suffiraient à l’avoir.

Mais … Il n’était pas bête. Après tout, il nous avait toutes deux piégées sans grand mal et envisager une attaque de sa part représenterait une énorme erreur. Et, comme il montrait une capacité de réflexion plutôt intéressante, je ne pouvais compter là-dessus. De fait, je devrai me débrouiller comme une grande et trouver une excuse qui justifierait une quelconque « offensive » de sa part.

Je regardai tout autour de moi, à la recherche d’un quelconque moyen d’attirer son attention pour le tromper et l’attaquer. De plus, la distance entre nous s’avérait plutôt courte, ce qui me permettrait de facilement l’avoir. Mais pour ça, je me devais de ne pas rater mon coup, quel qu’il soit. Mes objectifs étaient donc, sur le coup : Le piéger et le toucher. Bon … D’une part, ce ne serait pas si périlleux, mais tout de même. Il me fallait une bonne raison de le faire bouger.

Puis mon regard s’attarda sur la dague. Tout à l’heure, Moneta s’en était servie comme arme de jet et … Il l’avait repoussée grâce à son fouet, ce qui nous avait permis de retrouver tous nos mouvements ! Eh bien la voilà, ma solution !
Maintenant … Le problème changeait. Mon but était désormais d’attraper la dague ce qui, dit ainsi, n’avait pas l’air si difficile mais … Vu mon ralentissement, je ne pouvais agir rapidement. De fait, je devais adapter mes mouvements à la situation, ce qui me pousserait à forcer sur mes membres pour les déplacer. Soit.


J’entrepris alors mon manège, tirant au maximum sur mon corps pour m’abaisser et attraper la dague. Une fois qu’il fut en ma possession, je me relevai tout en lui jetant, ce qui me fatigua d’autant plus. Puis, assez naïf, il utilisa son fouet pour le repousser, ce qui me permit une ouverture des plus intéressantes. Rapidement, je m’approchai pour lui planter Satsugai en plein ventre. Il riait moins, d’un coup. Je profitai de cette attaque pour prendre son livre et le détruire.

Je revins doucement, posant Satsugai sur sa jambe, menaçant de lui entrer l’extrémité dans la chair à chaque mauvais geste. C’était ainsi que je lui posai l’ultimatum le plus parfait : Capituler … Ou Mourir.
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MessageSujet: Re: Nos trésors perdus   Nos trésors perdus - Page 2 I_icon_minitimeVen 9 Déc - 18:27

Nous n'étions que des enfants; le silence en gris. Quelque chose proche du sublime. Moi, toi, nous.

Papa, Kurthsnaga. Est-ce toi qui se tiens devant moi? Pourquoi me regarde tu ainsi? Qu'est ce que j'ai bien pu te faire? C'est parce que je me suis enfuie? Tu vas me gronder? Ne me grondes pas...
Je suis seule dans le noir...

Elle était amer. Cette sensation en bouche. Celle d'avoir perdu. Une partie de son âme ou le combat? Peut-être les deux?

Cri mon nom. Quelque chose proche du sublime.


Une chute, un atterrissage un douceur. Comme retenue, attrapée par la caresse d'une plume après le fracas des lames. Elle n'en avait clairement rien à foutre. Car ce "elle" n'existait plus. Elle était ça. Et "ça" était très en colère. "Ça" se débattait, tel le diable, pour s'extirper de ce qui l'empêchait de retourner au sol. Sur la terre, la douce terre qui donne la vie. Ça voulait rejoindre le ciel. C'était le diable, disposant des flammes de l'enfer pour détruire la terre nourricière. Et ça voulait s'en servir. Exterminer, consumer a jamais ce qui à eu la chance d'exister. L'être humain devrait avoir le droit à une seconde chance. Il devrait, car seul un autre être humain peut comprendre cela et la lui accorder. Ça n'existe que dans les contes. Les monstres qui acceptent de laisser en vie un simple humain pour sa bonté.

Je ne fais ça que pour moi. Et pour personne d'autre. Quelque chose proche du sublime.

Un dragon n'a rien d'humain. Ce sont des montres. Même si ils peuvent prendre forme humaine, ce n'est que pour tromper les autres.
Nous, les Laguzs, vivons dans l'ère de l'humanité. Et nous aspirons à exister en ce monde par notre forme Beorc. Et ils nous haïssent. Ils nous détestent. Parce que nous sommes différents. Et nombre d'entre nous lances une magnifique réciproque sur eux.

Mais voilà. Cette blonde ne méritait ni une seconde chance; ni d'être confrontée à pouvoir haïr quoi que ce soit.

Le monstre brisa ses chaînes. De déferlent sur le monde à nouveau. Un débat cours avec très peu d'argument, où la simple force lui permit de retourner au sol. Voilà tout ce qu'est un monstre. De la force et de l'envie de meurtre.

La loi du plus fort. Quelque chose proche du sublime.

Levant la gueule aux cieux, le monstre déglutit sa haine au monde; la puissance de ses cordes vocales exprimant à tous ses désirs. Férocité et gout du sang. Il n'y a pas de raison. La raison n'existe d'ailleurs même plus. Cette épéiste allait mourir. Dans la violence et la douleur. Non, non, aucune torture ou sadisme. Un seul coup, fatal. Aucun plaisir, juste de la nécessité.

Cela sera extrêmement beau. Quelque chose proche du sublime.


Valentina, une femme amoureuse. Du moins, c'est ce qu'il fallait en déduire. Ou quelque chose comme ça, un sentiment s'y rapportant. Et pourtant éclipsé au profit d'une autre. Était-ce son envie de se démarquer qui la poussait à agir ainsi? Avec une estime de sois bien trop dangereuse; une envie d'en découdre à tout rompre.
Mais tu ne peux plus compter sur personne, gamine. Nous ne sommes que des enfants, alors on peut nous pardonner tout et n'importe quoi. Pourtant toi, tu ne pardonne pas à celui qui te trahis. Mais tu l'aimes. Tu l'aimes trop pour t'estimer au dessus de ça, et tourner cette page que tu as écrite toi même. Parce que tu sais très bien qu'écrire sur la page suivante consistera à parler d'autre chose. Pauvre, pauvre fille. Ton ambition est vaine. Tes veines sont déjà ouvertes, ton sang coulant à flot. Les vagues de la souffrance, amertume sifflante au vent. Tu es prête à mourir où à gagner.
On emporte pas un cœur avec un combat. Surtout si cela revient à remplacer le tiens, déjà arraché par son simple regard. J'aurais pu espérer te soigner, t'accorder un répits. Il ne te restera finalement qu'une mort pitoyable, face à ce que tu pensera être de l'honneur. Mais à la dernière seconde, tes yeux ouvert sur un monde que tu quittes te ferons pleurer.
Je te tuerais parce que je suis un monstre...

Un monstre...

Papa, ne me regarde pas comme ça... Je n'ai rien fais, ce n'est pas moi...


"Princesse...
-Reviens..."

Quels sont ces voix? Ces ombres qui se dessinent en dessous de moi? Papa, tu sais que ce n'est pas la voix que j'ai choisis... Ne me regarde pas ainsi parce que je me détourne de toi. Ne me déteste pas parce que je regarde devant.

Elle se retourna, même enfouie dans le noir. Que pouvait-il y avoir derrière de si horrible? Le passé ne l'est lui même pas. Peut-être déçu, sans doute inquiet.

Un manteau, flottant au vent. Un rouge vif, seul rêve à portée de main. Encore faudrait-il grandir pour que ses bras puissent enfin l'atteindre. S'éloignant au loin, en marchant avec détermination. Un modèle, un amour perdu? Quelque chose qui s'enfuit. Et donne naissance à un rêve.

Un rêve qui la laisse seule. Quelque chose proche du sublime.

Et puis, sur les côtés, des traits qui se dessinent. Lentement, longuement. Mais eux, tournés vers elle. Sans s'en aller, sans la laisser seule dans le noir. Les traits d'un vieil homme. L'image d'une jolie femme étrange. Peu à peu, apparaissant dans le néant, le remplissant totalement d'autre chose que le vide.
Il y a ceux qui sont partis. Et ceux qui sont là.

Ceux qui sont là, j’entends leurs voix. Eh, je suis là! Attrapez ma main! Je veux sortir de là!



Sa main attrapa la sienne. Non pas une patte; mais le corps d'une enfant maintenant. Totalement prostrée dans les bras de Moneta, sanglotante. Plus de dragon, plus de monstre.
Parce qu'il pouvait y avoir d’innombrables dangers au monde, dans ses bras, elle se sentait en sécurité:


"Cha ne sers à rien de se battre... Nya veux que ça s'arrête, tout cha n'ay stupide..."

Et ça, cette étreinte, cette volonté, ces paroles. C'était sublime.
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MessageSujet: Re: Nos trésors perdus   Nos trésors perdus - Page 2 I_icon_minitimeLun 12 Déc - 0:37

Pourquoi avoir commencé tout ça déjà… je ne sais pas… je ne sais plus.
Un désir de justice, une fierté trop galvanisé, une envie d’être aimé…
Mais par qui, par quoi ?
Par le bas-peuple qui se débat tous les jours ? Par une sœur trop heureuse de ce joindre à cette idée ? Par toi… Par moi…
Je ne sais pas, je ne sais plus.

Tout avait échappé à son contrôle. Le jeu, le combat, sa sœur, tout. Gabrielle était au prise du soldate brisée par la bataille mais déterminée à tenir bon et à lui infliger la mort. Valentina au bord de la folie meurtrière continuait de se débattre devant l’inévitable. Elle ne pouvait plus rien contre eux, elle n’avait plus le contexte approprié, elle n’avait plus le soutien du public, elle n’avait même plus son soutien… c’était la fin.
Depuis bien longtemps, personne n’avait pu se targuer de faire admettre à Axel Rupin la défaite, seule peut être Misha pouvait revendiquer cette prouesse. Cette dernière se tenait d’ailleurs sur le bord de la rambarde, ses phalanges blanchissant devant la force qu’elle exerçait sur la pierre… Son regard se portait sur le mage à terre aux prises avec la lancière. Elle semblait si énervée, si apeurée aussi…

- Va la sortir de là, Misha, mais ne la tue pas, la fin de cet acte est la notre, ne prenons pas de vies inutilement…

En un pop significatif, la demoiselle disparut pour réapparaître entre la lancière et le petit mage. Son regard flamboyant rencontra celui de la lancière à peine surprise. Pourtant, elle ne vit pas venir le coup sur sa droite qui frappa ses côtes avec une violence plus grande encore que celle de Valentina. Elle ne portait pas d’arme sur elle, mais le coup n’avait rien d’une frappe à main nue.
Qu’avait-elle fait ?

Avec douceur, elle prit la petite silhouette dans ses bras et la décapuchonna pour observer les traits juvéniles d’une jeune fille aux cheveux roux. Elle saignait, son visage était écorchait, et on lisait la peur sur ses traits tendus. Elle, qui jouait depuis toujours avec la mort n’avait que rarement était confrontée à la sienne.

- Je les ai bien abîmés, n’est ce pas Michou ? Je les ai bien endommagés ?

- Mais oui ma chérie. Maintenant, il est tant de te reposer.

Parler des gens comme s’ils étaient des jouets… Parler de la mort, comme la fin des perdants,… Il y avait mal donne dans leurs décisions… Cette enfant n’aurait jamais du rester avec Valentina.

***
L’escrimeuse se débattait toujours avec les fils entourant ses poignets. Pourtant, il y avait une manière si simple de les supprimer… Pourquoi son frère ne la téléportait pas à l’extérieur de leur emprise ? Avait-il décidé de la laisser mourir dans cette position ridicule sans qu’elle puisse démontrer sa force et sa puissance à tous ?
D’ailleurs ils étaient où tous ? Pourquoi les gradins étaient vides, pourquoi plus personne ne l’acclamait ? Pourquoi ne lui faisait face que ses ennemis ? Elle ne devrait pas être seule, elle ne devrait pas être piégée ainsi… Mais où étaient-ils tous passé ? Axel ? Le public ? Et même cette satanée Misha ?

Soudain, il apparu devant elle. Lui tournant le dos, il faisait face aux adversaires avec une présence écrasante. D’un mouvement de main sur sa sphère, il fit disparaitre les fils entourant l’arme de sa sœur.

- Tu en as mis du temps à intervenir ! Putain, ça fait du bien de sentir ses membres. Bon reprenons où nous en…

Elle se tut sous le regard sombre de l’homme qui lui faisait face. Si elle ne savait pas qui il était, elle aurait eu du mal à reconnaitre son frère si calme, si serein.

- La petite demoiselle à raison, ça ne sert plus à rien. Baisse ton arme pour cette fois Valentina. Tu n’as même plus de public devant qui faire la belle.

C’était la première fois, la première fois qu’on s’opposait à elle. La première fois qu’il osait lui donner des ordres, à elle sa sœur ainée…

- Si tu restes sur ma route je te tranche en même temps qu’eux, tu seras prévenu.

Sa lame avait la capacité de tout trancher, roche, corps, os,… Mais elle savait qu’il s’écarterait, qu’il se téléporterait comme il le faisait toujours… n’est-ce pas ? Pourquoi ne bougeait-il pas ? Elle sentait le vent fuser à ses oreilles alors que le sifflement de son épée se rapprochait du corps de celui qu’elle aimait… Elle pouvait déjà voir sa tête rouler sur le sol mais ne pouvait plus arrêter son mouvement. Quand elle rabattrait sa lame, elle créerait l’onde de choc qui le tuerai, qui les tuerai tous… tant pis, ils l’avaient tous cherché.
L’éclair rouge fut fulgurant. Arrivant sur sa droite, le choc mate la fit vaciller sur le coté. Le regard vert se posa sur elle comme ce lui d’un chat en colère sur le chien qui agresse ce qu’elle aime. Les voiles au couleur chaleureuse qui entouraient Micha semblaient comme solides formant un arc autour de son corps. Imperceptiblement, son corps se mouvait comme une danse pour elle-même, pour ce qui entourait ses ondulations. Et le voiles l’entourant, réceptif à la fréquence de ses mouvements se solidifiait pour former son arme parfaite. Son bouclier, son armure, son arme. La dirigeant d’une main de maitre, elle projeta le voile au visage de Valentina qu’elle bloqua via son épée… son épée dont elle était fière du tranchant, et pourtant incapable de se défaire de ce bout de tissus.

- Ne porte jamais plus la tranche de ta lame sur mon mari.

D’un autre mouvement de la main, elle envoya le second pan de son voile, heurter l’épéiste. Elle essaya bien de la bloquer mais la puissance fut si violente que sa lame se brisa en même temps que sa défense.
La jeune femme s’écrasa sur le sol, la haine envahissant les traits de son visage, pourtant, elle se savait prise au piège pour le moment. Les voiles retombèrent le long du corps de la danseuse pour épouser ses courbes généreuses. Pourtant, bien que sa silhouette semblait inoffensive, Valentina savait qu’elle était sur ses gardes et que sa prochaine attaque serait bien plus douloureuse si elle bougeait. Elle connaissait ses techniques, elle connaissait le potentiel de cette arme si spécial qu’était la sienne…

Le regard d’Axel se posa sur les deux femmes, mais il savait que ce serait une histoire qu’il réglerait plus tard, en privé.

- Vous allez rentrer chez vous, je me chargerais de ça. Je vous renverrais également vos effets. Dîtes à la petite demoiselle que les objets volés encore en ma possession lui seront rendu pour les autres… Bah ils se les rachèteront. _
il se tourna vers Misha et lui demanda_ Gabrielle va bien ?
- Oui, pas d’inquiétude à avoir physiquement parlant.

- Je vois…

Repérant chacun des protagonistes, il se concentra pour les renvoyer en Daien mais alors qu’il souriait à sa femme sachant qu’il faisait enfin ce qu’il devait faire, l’épée traversa le corps de sa bien-aimée…

Tout se mélangea, tout disparu dans une immense distorsion. Alors qu’en un instant, le sable chaud et rêche de l’arène laissa place à l’herbe douce et humide de la forêt. Du moins… c’est ce qui aurait du se produire, mais le sort ne fonctionna pas, l’espace ne se distorsionna pas… ils restèrent sur place pour voir la jeune femme transpercée de part en part.
Le chevalier mage passa sa main sur sa sphère pour téléporter l’assaillante loin de sa femme mais une main levée en signe de négation le fit repenser son plan.

- Je serais toi petit frère, je ne ferais pas ça, car un simple mouvement de ma part pourrait arracher la vie à cette chère Misha… mais si tu souhaites gâcher tes réserves de pouvoir ramène moi mes armes.

S’exécutant sans un mot, une demi-douzaine d’armes apparue à ses pieds, lance, massue, épée, arc, flèches et pistolet à un coup…

- Rends la moi !

- Mais avec plaisir.

Le sourire enchanteur de la jeune femme en disait long sur ce qu’elle allait faire mais alors qu’elle empoignait la lame pour trancher dans le vif, la danseuse saisit l’épée.

- Tu n’as pas de droit sur ma vie chère belle sœur.

D’un mouvement qui enfonça un peu plus le tranchant dans son estomac, elle fit virevolter son voile qui plus fin qu’un cheveu vint briser la lame en son centre. En un dixième de seconde, la main du chevalier mage se posa sur son épaule, ils disparurent.

- Rah ! Lâches !

Elle se baissa pour ramasser chacune de ses armes quand soudain, l’atmosphère se chargea d’une aura inhumaine. Meurtrière, assassine, sanglante, Valentina était l’incarnation de la déesse guerrière Shiva. En chacune de ses 6 mains reposait alors l’une de ses armes.

- Trois ennemis, trois paires de bras, ça me semble juste.

Plus rapide que l’éclair, elle tira sur April avec une désinvolture totale. Puis, elle se retrouva devant la Pirate qui s’était interposée entre elle et la dragonne. Tant pis, elle prendrait le coup à sa place. La massue heurta la capitaine de plein fouet et l’envoya valser dans le décor, la faisant mordre la poussière du centre de l’arène. Elle s’approcha de la gamine et la saisit par les cheveux. Alyster esquissa un mouvement mais toujours avec un sourire rayonnant, elle dit.

- Ne t’inquiète pas le majordome, il ne m’intéresse pas de la tuer sous cette forme.

- Tant que sa vie n’est pas sur le point de lui être retirée…

- Je l’aurais parié.

La gamine se débattait et c’est avec la même désinvolture qu’elle la jeta.
Les trois femmes étaient enfin réunies dans l’arène. Elle serait leur dernière opposante.

***

- Gabrielle… Elle perd trop de sang ; fait en sorte de le contenir dans son corps et de faire battre son cœur le temps que je la soigne !

- Oui, grand frère Axel

- Tu vas t’en sortir ma chérie

- Je sais,… tu me sauveras, tu me sauves toujours.

-----------------------------------------------------
Alors dernière ligne droite, vous affrontez la Déesse Shiva remasterisée en blonde. Comme dit précédemment, elle a une épée, une massue, un pistolet, une lance, un arc et en gros, sa dernière main lui sert à recharger ses flèches et ses cartouches.
Vous êtes tous les trois dans le centre de l’arène, Yue est toujours là quelque part, essayé d’éviter qu’on le prenne comme bouclier Laguz. Quant à Misha et Axel, ils sont dans les coulisses de l’arène avec Gabrielle pour tenter de sauver cette première. Faite gaffe à ce qu’elle ne meurt pas, même si c’est pas trop de votre ressort, car si elle meurt… Axel va pas être content, vraiment pas ^^

Pour les tours je les laisse ainsi, sachant que si quelqu’un veut répondre en premier il n’a qu’à en parler aux autres ^^
Je vous laisse faire.
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MessageSujet: Re: Nos trésors perdus   Nos trésors perdus - Page 2 I_icon_minitimeMer 14 Déc - 0:50

    Ca y est, je l’ai. Elle est là, elle est dans mes bras, elle est rev’nue. Petite, petite fille. Tu pouvais pas partir, hein. Tu pouvais pas rester toute seule dans le noir. Tu pouvais pas t’enfoncer dans les ténèbres. T’aimes trop la vie. T’es trop curieuse de tout. T’as bien trop envie de réaliser tes rêves. Alors tu m’as entendue ; t’as entendu papy ; et tu es là. T’as plus envie de te battre hein ? J’comprends, plus personne a envie.
    J’tourne la tête doucement vers April. Elle maintient l’magicien sous la pression de sa lame. Le livre est percé. Mes membres sont à nouveau légers. Mon esprit à nouveau clair. Cette gamine dans mes bras, j’dois la protéger. Et pour la protéger, j’dois abattre l’ennemi qui l’assaille. J’observe la connasse d’épéiste. Elle peut pas s’défaire. Elle peut pas s’défaire car son frère (son frère ?) veut pas. Il en a marre lui aussi. Marre de ce pétage de câble insensé, de ce combat à mort dans une arène vide. Ils parlent. Elle se fâche. Trop de trucs à la fois. J’souffle quelques mots à Gally.

    « Princesse, j’ai un joli jouet à récupérer, et tu vas venir avec moi pour lui dire bonjour. »

    Clin d’œil à la gamine qui semble réussir à tarir ses larmes. D’une main, j’maintiens Gally contre mon torse, et j’contourne Alyster qui a toujours ses fils entourant l’épéiste. Ils ne me portent aucune attention, et c’est tant mieux. Plus loin, la danseuse éjecte April violemment, et je n’sais comment, pour récupérer le magicien. Une gamine. HA ! Je vous l’avais dit. Trop forte Mamie.
    Mais j’tourne la tête de Gally pour qu’elle ne voit pas la lancière voler. Elle va retomber sur ses pattes, c’est sûr. Mais pour le moment la petite ne doit plus voir de violence. Elle en peut plus. Elle est repue d’violence. Repue à en vomir.
    J’marche souplement, la gamine entre mes seins, vers Orchak qui semble s’illuminer d’bonheur en m’sentant arriver à son niveau. J’fais passer Gally dans mon bras gauche, puis j’empoigne ma chère hache de la main droite. Je sens les vibrations de l’acier puissant sous ma paume. Contente de te revoir, ma vieille.

    Et soudain, l’épéiste a l’air s’mettre en rogne. La danseuse l’arrête d’belle façon, brisant sa lame tout net. Bordel de merde, ça peut faire ça d’bouger son bidou ?? Faudra qu’elle m’apprenne, parce que si jamais j’peux dompter mes voiles comme ça, j’vous jure ça m’épargnerait bien du boulot des fois.
    Le voleur semble vouloir nous rendre nos effets, et ceux d’notre petite commanditaire. Parfait, tout est bien qui finit bi…en ?

    « Gally ! »
    Je m’tourne d’un seul coup, l’espace se tord, l’acier brisé s’enfonce dans un ventre tendre… Regarde pas princesse. Je pose Gally à terre et je me place devant elle, en garde. Orchak brille, et son tranchant semble magnifié grâce aux écailles de dragon qu’il vient de trancher. J’grince des dents à ce souv’nir. La hache n’en sera que renforcée. Mon cœur n’en saignera que plus à chaque utilisation. Connasse d’épéiste.
    Il s’passe trop d’choses d’un coup. Des armes apparaissent, l’énorme épée s’brise à nouveau, et une mare de sang s’trouve à la place de la danseuse, qui disparaît avec le magicien.
    Un grand vent emplit l’arène. L’autre commence une hideuse transformation. En trente ans d’métier j’ai jamais vu ça. C’est immonde. Elle en appelle à des puissances trop grandes pour elle.
    Des bras lui poussent, semblent s’arracher à son buste en un craquement sinistre ; puis finalement chaque bras s’empare d’une arme. J’avance d’un pas, mettant d’la distance entre elle et Gally. April fonce vers nous ; elle tire sur elle. J’serre les dents.

    « T’vas voir ta tronche… »

    Puis elle fait volte-face, et j’reçois la massue sur le bras. Orchak bloque ; Orchak résiste. Mon appui n’résiste pas, et j’m’envole pour aller m’écraser sur l’sable du centre d’l’arène. J’me relève immédiat’ment et m’précipite vers elle ; non, non !!!
    P’tain !!

    « Lâche-la !!! »
    Elle m’entend pas, ou fait semblant d’pas m’entendre, c’qui m’fâche encore plus. Elle finit par lâcher Gally, qui va s’écraser sur le sol comme une poupée d’chiffon. Mes jointures blanchissent autour du manche d’Orchak. Je me redresse de toute ma hauteur. De tout mon putain de mètre quatre-vingt douze. Ma hache paraît légère comme une plume et maniable comme une amante entre mes mains. J’vois April qui se relève, prête pour ce dernier affront’ment. J’pose mes yeux d’or sur bébé dragon.

    « Je te demande un dernier combat, Gally. Un dernier, et on pourra s’en aller de cette putain d’folie. »
    J’marche vers cette Shiva blonde, d’un pas lent. Chacune de mes enjambées est marquée du sceau des manieurs de hache. La robustesse de la poigne. La sureté du mouvement. La solidité de la défense. Je serai ce rempart, pour elles. Pour elle.
    La connasse ne touchera jamais à Gally, forme draconique ou pas. Elle l’a touchée une fois de trop. J’commence à effectuer un moulinet avec Orchak. Meurtrier moulinet que j’ai mis des années, et des années, et des années à parachever. J’ai plus longtemps travaillé ce mouvement que cette blondasse n’a d’années sur cette putain de terre. J’ai plus d’expérience face à n’importe quel type d’arme que tout ce qu’elle a appris de ses six bras. Et j’ai plus de volonté que cette gamine détruite par la colère et la jalousie.

    Alors j’avance, je continue d’avancer. Je sens que j’suis pas seule dans mon avancée. Je sais qu’elles sont là. J’vois Alyster qui s’penche vers ce pauvre petit Laguz loup qui nous a tant aidés. J’vois April qui contourne notre adversaire. Je n’vois pas Gally. Mais je sais qu’elle est là, je sais qu’elle sera là. Je sais qu’elle fera face à c’dernier obstacle.
    Je n’fais plus qu’un avec Orchak. Je suis la lame, je suis le manche. Je suis le fil aiguisé qui court sur le sol et dans les airs. Et elle est ma volonté inébranlable.

    Ma volonté de péter sa gueule à cette misérable gamine qui s’est prise pour la reine du monde, qui s’est prise pour quelqu’un au dessus des lois et des sentiments. Elle qui n’a même pas accepté l’amour d’son frère pour une autre, qu’est-ce qu’elle pense faire en nous combattant comme ça ? Nous qui nous sommes forgées une confiance à travers le sang, à travers l’amour. Elle a rien de ça. Elle est seule. Ses six bras, ce sont les siens. Elle peut pas tous les bouger ensemble avec autant de dextérité que je n’peux la contrer avec le coup d’butoir.
    Nous, on a six bras, trois personnes unies dans un même but : protéger et survivre.
    Je suis bien en face d’elle à présent. Ma hache glisse sur le sable fin, fait des étincelles sur le sol. Ma hache s’envole vers le ciel. Vers un d’ses bras. Hinhin. J’suis plus grande que toi.


Dernière édition par Moneta le Mer 4 Jan - 19:16, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Nos trésors perdus   Nos trésors perdus - Page 2 I_icon_minitimeJeu 15 Déc - 20:14

Je fixai le mage. Désormais, il devenait proie. Chassé, traqué parce qu’il avait fait couler le sang. Rancune ? Instinct ? Besoin inconscient de supprimer pour prolonger ma vie ? Envie de meurtre ? Je n’en savais pas grand-chose. Je n’attendais qu’une chose : Qu’il se débatte. Qu’il bouge ne serait-ce qu’un petit doigt pour lui enfoncer profondément Satsugai. La mort … Voilà ce qui l’attendait. Je ne pouvais lui donner que cette échappatoire.
Pourtant, alors que je me préparai mentalement à lui ôter la vie, un événement un peu particulier m’arrêta nette. Une apparition se fit, non-loin de moi, regardant la victime. Je ne fus pas si surprise que cela, j’étais seulement déçue. Ou, au contraire, émerveillée. Une autre personne à tuer ? Que c’était mignon ! L’esquisse d’un sourire apparut sur mon visage, jusqu’à ce que, soudain, un coup ne me fasse valdinguer au bout de l’arène. Sous l’effet du choc, je mis quelques temps à remarquer, me rattrapant de peu avec Satsugai. Tenant juste à moitié sur mes jambes, je me pliai pour cracher une gerbe de sang. Que … Que s’était-il passé, là ? Encore une fois, je ne comprenais pas.


Je relevai doucement la tête, lançant un regard sur tout ce qui m’entourait. Il semblait que le mage était de sexe féminin, au final. Cela ne m’étonna pas plus que ça. Mais ce n’était pas tout. Alentour, il y avait aussi du remue-ménage … Que se passait-il, encore ? Tout changeait si vite … Gallysnaga avait récupéré sa forme humaine, blottie entre les seins de Moneta. Je penchai la tête, tandis que j’essayai de comprendre ce qu’elle disait. Cependant, de là où je me trouvais, ce n’était pas simple … Et lire sur ses lèvres m’apparaissait comme impossible, vu la manière dont elle s’exprimait.
Une sorte de troupeau se forma quelques minutes après. Un homme se pointa en plein milieu de l’arène. Je me rapprochai doucement. Apparemment, tout allait se finir. Selon le sens que prenaient les choses, telle était la solution. Une fin pacifique, puisque la bataille était apparemment inutile. Pourtant … Tout ne se passa pas comme prévu. Loin de là, d’ailleurs …


La jeune escrimeuse s’y opposa purement et simplement. Une fin pacifique ? Alors qu’elle se battait avec violence depuis quelques temps maintenant ? Cela était juste impossible, à ses yeux …

Alors … elle ne vivait que pour cela …
Son corps réclamait le sang et chaque partie de son existence se résumait à le faire couler. Se battre pour extérioriser une haine étrange, se battre pour tuer les autres, se sentir puissante de par l’aide que lui donnait son frère. Se donner une valeur de plus ? Se rendre intéressante grâce à une force que peu de gens pouvaient égaler ? Être puissante … Être forte pour attirer son regard. Pour être acclamée. Pour perdre cette impression de solitude. C’était ainsi qu’elle m’apparaissait et … Cela me faisait pitié …
D’une part, cette femme me ressemblait. Mais d’autre part, je n’avais pas les mêmes motivations. Si elle tuait pour être reconnue par les autres, moi, je préférai le faire pour ne pas sombrer. Mourir, dans l’oubli le plus total. Mourir sans avoir agi sur cette planète de merde. Naitre comme une poussière et le redevenir une fois que le sablier s’était totalement retourné. J’avais cette étrange impression de la comprendre. De savoir pourquoi elle agissait ainsi. C’était si complexe …


Je soupirai un grand coup, regardant la scène avec attention. Une bataille s’engagea dans les rangs ennemis. Un retournement de situation. Elles étaient toutes deux à plaindre … L’une voulait absolument continuer et n’hésitait pas à s’attaquer à son propre frère tandis que l’autre, mariée à Axel, le protégeait au mieux. Une querelle inutile. Après tout … Les ennemis, ici, c’étaient nous, non ? Pas dans cette situation, apparemment.

Puis, alors que tout s’envenimait au fil des secondes qui passaient, l’homme s’adressa à nous. Rendre nos affaires ? Et nous ramener ? Soit … Ainsi, cela se finissait vraiment … Vraiment ? Non. Tout aurait dû se finir. Mais tout resta similaire. Rien ne bougea et … nous fûmes confrontés à cette vision horrible d’une femme qui se faisait transpercer par sa propre belle-sœur. C’était donc comme ça … Pourquoi ? Pourquoi se battre ? Pourquoi toutes ces menaces ? Pourquoi s’obstiner ? Il était temps que tout s’arrête, non ?

Ce n’était pas le moment … Pas encore.
D’autres armes apparurent sous l’effet des menaces que profanait l’escrimeuse. Douze armes. Et une femme qui devint rapidement monstrueuse. Trois paires de bras. Assez pour tenir douze jouets mortels. Shiva … Une Shiva blonde. C’était donc pour cette raison qu’elle s’obstinait …
Il nous fallait la tuer. C’était là le seul mot d’ordre. La tuer, la faire hurler. Et tout se finirait enfin. Il était temps. Oh oui, il était grand temps que tout s’arrête.


D’un coup, elle me tira dessus avec son arc. Je me décalai le plus rapidement possible, évitant la flèche du mieux que je le pouvais. Cependant, avec la rapidité du projectile, elle ne me rata pas totalement, faisant une plaie sur ma joue. Je posai ma main dessus en grimaçant. Ainsi, elle voulait vraiment tous nous tuer …
Peu m’importait. Je me jetai à son assaut, me fichant de recevoir de nouveaux coups. Cet affrontement serait le dernier. L’ultime. Elle ou nous. Rien à foutre des risques. Rien à foutre de la mort. Tuer ou être tuée. Telle était la manière dont je raisonnai maintenant. M’élançant au plus vite, je me contrefichai de chaque obstacle se dressant devant moi. Elle voulait jouer à faire la guerre ? Nous étions trois. Trois êtres qui n’avaient plus qu’un seul objectif : Survivre. Quant à cette Shiva, sa solitude serait son pire ennemi. Seule contre nous toutes. Que pourrait-elle vraiment faire, hein ?


Elle allait morfler.
J’arrivai non-loin de ma cible, regardant Moneta se poser juste en face. Grande Moneta. Puissante Moneta. Je ne vis pas Gally’, mais je ne doutai pas une seconde qu’elle nous rejoindrait pour cette dernière bataille. C’était la fin. La fin …


Je passai derrière elle, serrant de toute ma force Satsugai. C’était la fin … Oui … Je brandis ma lance avec une étonnante détermination, l’orientant jusqu’à son dos pour la lui planter avec violence. Il fallait la toucher. La détruire. Maintenant.

Ainsi, nous provoquerions nous-mêmes la fin de cette saloperie de querelle. Il était temps …
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MessageSujet: Re: Nos trésors perdus   Nos trésors perdus - Page 2 I_icon_minitimeJeu 5 Jan - 18:44

C'était à en couper le souffle. Un comble pour un dragon. Enfin, une dragonne pour le coup. Une petite dragonne. Une dragonyanette. Était-ce la fin de l'innocence? Sans doute une perdition minime.
Sans souffle, impossible de parler.
Or la vérité sort de la bouche des enfants. Qu'en conclure?

Les choses avaient besoin d'êtres misent au clair, nettoyés, purifiés. Et quoi de mieux que le feu pour inciter à la paix, au renouveau?
Mais toujours sans souffle.

Le feu des sentiments. Une magie naturelle, aussi ancienne que l'homme si ce n'est plus. Un talent inestimable, et indéniablement gratuit. Une forme de liberté, une forme d'envol de l'âme. Ça, c'était une chose qu'elle n'avait pas apprise. Ce genre de chose n'est pas un savoir. C'est un instinct, un don dont seul l'humanité est pourvue. Et c'était le pire des monstres qui le lui avait enseigné. Sans le savoir, créature sans coeur, tu embrase celui d'une autre. Balbutiante marchandise qu'est la vie, son souffle honore l'âme d'une étincelle. Un mouvement magnétique, l’électricité qu'on appelle espoir. Illumine le monde des innombrables flambeaux que tu peux allumer. Élément instable, découvert avant d'être comprit. Ressentit par l’expérience. D'innombrables bougies, mais pas de deuil. Le roi est mort, vive le roi.

Une réminiscence, un brouillard d'une demi seconde qui emplit les yeux de bruine. Vague mouvement terrestre, inondé des vagues de la lumière. Ce même refrain, chanté cette fois par quelqu'un d'autre.
Ce feu, claquant au vent qui s'enfuit, trop peu lumineux pour ne pas s'évanouir dans les ténèbres du lointain. Ce feu, trop éclatant pour s'enfuir de la prison spirituelle. Élément naturel, source de divinité à part entière. Un culte, une idée. Resplendissante façon de vouer sa quête de l'infini à un espace semblant aussi petit que l'univers.

Il y a des voiles, innombrables, qui danses dans la lumière du chaos. Plein de couleurs différentes, s'enchainant perpétuellement. Prisonnières, libres comme l'air. Du rouge vif, principalement. Laissant une ombre dansante au sol, s'évanouissant dans le sable. Libre, libre le sable. Voletant au grès du vent. Comment comprendre une nature qui agit logiquement ainsi que selon ses envies? Sur le naturel. Se tenir au dessus de ce qu'on est, une épopée imaginable. Atteignable, serait-ce un rêves? Ou les rêves. Que sont les rêves une fois atteints? Dansez, dansez, petits voiles de l’existence; vos couleurs se complaignent sous vos voix.
L'on peut penser ce que l'on veut du tissu qui virevolte devant nos yeux. Que sa composition soit banale, sa couleurs commune. L’intérêt que l'on lui porte l’emmène voler bien loin au dessus du naturel. A nos yeux... Deux billes uniques, mais identiques. Marque du pareil au même, du même à chacun. Différentes d'une pair à l'autre.

Deux firmaments différents. L'un l'enfer, l'autre le paradis. Portant en leur seing se porte le même sentiment. Perpétuel changement, perpétuel entrelacement des bouts de tissus doux et soyeux. Voit-on les choses différemment des autres quand notre voile est d'une autre couleur? Alors si l'ont possède deux voiles?
Est-ce pour cela que l'on perd la raison à voir la vérité inscrite juste devant ces troubleur de vision? S'obscurcir la vue ne donne pas un résultat invraisemblable. Mais différent.

Mélanger le meilleur du meilleur donne le pire pour certains. Prendre et donner, une pièce à conviction du caractère. De l'évolution, du paraître et du devenir.

Ce feu était rouge. Ces voiles étaient bleu et rouge. Ce tortillement des flammes jonchait le tissu sans le corroder une seule seconde, le pliant à sa volonté et à sa bassesse. Arpentant le chemin des rêves à la recherche de la vérité. Sortie inexistante sur un chemin qui ne s'arrête jamais. Coupons joyeusement à travers champs, voyageons le cœur lourd. Lourd, car surchargé de bonheur.

Il n'y a pas de place pour le reste.

Il n'y a de place que pour ceux et celles qu'on aimes.

Ainsi restera t'il toujours de la place pour ceux et celles à venir.

Ce qui colore mon monde. Sans peinture, sans épreuves ni magie. Juste en une forme de liberté, d'accoutumance. Une dépendance, une envie. Une imagination. Un rêve, une main qui se tend.
Celle de Gally, gentiment. Vers finalement une femme qu'elle ne connait pas.
Mais qui à le doit à une place dans son cœur.
Mieux que tout, moins bien que rien.


"Nya ne veux plus que l'on se batte!"

Mais rien n'y changeait. Qu'aurait-il fait lui, Le Faucheur? Il se serait battu, pour ses idéaux? Pour ce qu'il croyait bien? Elle, ne le croyait pas. Il aurait fait comme ça. Comme un cœur aussi vrai que le verre se brise sans pertinence.

Alors pourtant, on se battait autour. Usant de force, d'argument aussi simples que la physique pour frapper son adversaire dans ses points faible. Un combat ou la parole est reléguée à l'état de faiblesse. Inexistante, la force de l'esprit. Très bien.
La force des rêves peut tout autant frapper en plein visage. Comme la nature, comme les gens. Tous le monde à sa nature. Mais chacun est exceptionnel, au dessus de sa naturel. Surnaturelle, car dans le cœur de quelqu'un. Même si elle ne le sait pas encore.


Profitant des diversions armés et de sa petite taille, l'enfant se faufila sous le fracas du fer et de l'acier. N'animant aucune animosité, rien, rien de remarquable. Aucune raison de se braquer, toutes les folies de s'embarquer.
Elle passa devant Moneta, la repoussant presque dans la suite de son mouvement.




Elle attrapa le bas du tissu atteignable par ses petits bras du haut de cette déesse de colère. La tirant à son niveau, simplement par tentatives et demande. Et ce visage, quel visage... Un voile blanc, ou tout est suggéré. Et imprimable, délicieuse absence de couleur existante.
Oui, elle la tira vers le centre de la terre, pour qu'une fois un genoux au sol l'attraction gravitationnel n'ai plus aucun effet.
Parce que cette sensation de s'envoler, c'était celle d'une enfant qui prend une femme infiniment triste dans ses bras. Une femme qui avait déversé sa colère sur elle et qu'elle comprenait.
Parce que l'innocence ne se perd pas si facilement, et que,

Ce qu'elle sait avoir perdu est en réalité des millions de fois moins beau que ce qui est entrain de se produire.
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MessageSujet: Re: Nos trésors perdus   Nos trésors perdus - Page 2 I_icon_minitimeDim 8 Jan - 3:02


C’était si pitoyable et en même temps… tellement drôle, tellement hilarant. Elle n’était même pas sure de pouvoir contenir son rire plus longtemps, pourtant elle n’en fit rien. En une fraction de seconde, elle analysa la situation. La hache venant sur sa droite, la lancière dans son dos et autour d’elle les bras trop petits d’une fille bien inutile. Elles se déplaçaient toutes au ralentit par rapport à elle qui était si rapide, telle une déesse. Sans que les yeux non aguerris ne puissent la distinguer, elle se pencha à l’oreille de la jeune demoiselle et lui glissa avec une voix suave

- Je te tuerais, je te tuerais mais pas sous cette forme. Tuer une gamine de 7ans c’est pas drôle, même si je te trouve bien hilarante.

Elle regarda la hache lui arriver dessus, calcula sa vitesse et celle de la lance dans son dos. C’était si simple et si facile. Elle pouvait les tuer mais elle voulait jouer, jouer, et jouer encore. Les manipuler comme de vulgaire petites souris entre les griffes d’un chat cruel.
Mais que serait le plus marrant, les tuer une par une en leur montrant leur infériorité ?
Les épuiser mentalement en les faisant courir après son ombre ?
Les faire souffrir à petit feu jusqu’à ce qu’elles demandent d’elle-même la mort ?
Non, elle avait encore mieux que ça, elle pouvait faire bien pire. Elle pouvait les faire s’entretuer. Pas toute, juste cette gamine et sa protectrice quand à l’autre, elle prendrait son temps pour l’humilier.

Le millième de seconde s’écoula, et alors qu’elle sentait déjà le tranchant de la hache la frôler, elle saisit la gamine et l’envoya sur la pirate. Puis elle se retourna vers la soldate et de ses membres multiples, elle empoigna la gorge de la jeune femme en déviant instantanément la lance.

- C’est pas du joli tout ça ! Du temps où je faisais encore parti de l’armé, on avait un certain code d’honneur, et jamais on ne se serait attaqué à quelqu’un de dos. On a aucune fierté à abattre quelqu’un qui nous tourne le dos.

Elle continua de la maintenir par la gorge à quelques dizaines de centimètres du sol et se retourna vers les deux autres.
Dommage, bébé dragon n’était pas tranchée en deux, elle avait juste une entaille sur le bras, c’était drôlement moins efficace que ce qu’elle pensait que de les confronter de force. Bref, elle ferait mieux la prochaine fois, la pirate semblait tout de même un peu amochée.
Elles se relevèrent du moins sans aucun mal. C’était presque triste, elle avait pourtant eu une super idée…
Mais soudain, elle en eut une bien meilleure.

Avec un sourire plus que sadique, elle se délecta de ses pensée si tordu et douce à la fois. Ses yeux se remplissait d’une étincelle malsaine et la main se resserra sur la gorge, obligeant la soldate à lâcher son arme pour tenter de capter la moindre source d’oxygène.

- Ne t’inquiète pas, je ne vais pas te tuer tout de suite.

Elle se tourna alors vers les deux demoiselles et s’exprima à haute voix de manière claire et parfaitement audible.

- Mes chères amies, j’ai un petit jeu à vous proposer, disons que ce jeu se fait en deux groupes… Non, non la barbare on ne bouge pas sans mon autorisation.

Moneta avait avancé vers elle, mais en signe d’avertissement, la poigne autour de la gorge de April s’était resserrée.

- Les deux groupes, seront vous deux qui semblez si liée et l’autre sera moi et cette chère Nyapril si je ne m’abuse. Le jeu est simple je veux que d’ici les 5 prochaine minutes, l’une d’entre vous soit morte, sinon, c’est moi qui tue cette chère demoiselle qui m’a l’air bien solitaire. Le choix est votre.

L’une de ses armes se posa sur la jambe d’April et avec une nonchalance notable, trancha sa jambe sur un bon centimètre.

- Et bien sur, pas le droit de venir plus proche de moi ou elle meurt, pas le droit de me porter d’attaque ou elle meurt et pour agrémenter tout ça, je la torture. C’est parti.

***
Plus loin dans l’arène, Jaf se relevait, il n’avait pas mal mais se sentait étrangement engourdie

- Gamin tu peux te lever ?

- Oui… je peux même me battre.

Reprenant sa forme de loup, il hurla à la mort pour signifier sa vengeance.

***
A peine éclairée par les rayons qui passaient à travers les coulisses Gabrielle se tenait là, devant le carnage.

- Il ne faut pas tuer Valentina, elle n’est pas toujours comme ça… elle prend le temps de me former, grâce à elle j’ai un chez moi… Maitre Axel ?

- La meilleure manière d’arrêter se massacre et de l’abattre elle. Je ne pense pas que ces gens prendraient sa vie par plaisir… mais si c’est elle qui gagne contre eux. Je serais obligé de la tuer.
- Alors je n’ai qu’à l’immobiliser ?

- Tu n’es pas obligée, mais oui.

Elle s’avança dans l’arène à visage découvert. Et récupéra son livre au sol. Même transpercé de part en part, il restait lisible.


-----------------------------------------------------------
Alors, suite du combat.
Vous avez un nouvel allié (Yue le loup) et un plus ou moins allié (Gabrielle) qui vous aidera à la mettre hors d’état de nuire mais vous empêchera de la tuer.
Vous pouvez les Pnjiser comme vous le souhaité mais en suivant leur Rp.

Pour votre situation :

April tu n’as plus ton arme qui est au sol et ta gorge est écrasée par Valentina, elle s’amuse également à te lacérer le corps, elle commence par les jambes, puis les bras, le ventre, le visage et si le temps est écoulé, la gorge. Tu posteras en dernière pour ce tour.

Moneta tu diras comment tu as évité de trancher Gally, je pense que tu seras mieux décrire tes techniques. Tu te retrouve devant un dilemme, tuer Gally, laisser tuer April, te laisser mourir ou l’option D o/ à toi de la trouver c’est d’ailleurs toi qui commencera ou Gally, tu verras avec lui.

Gally, tu es blessée au bras par le tranchant de Orchak car ça m’éclate. Tu as le même dilemme donc bon courage.

Ce sera tout, lancez vous dans l’epicness ^^
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MessageSujet: Re: Nos trésors perdus   Nos trésors perdus - Page 2 I_icon_minitimeDim 8 Jan - 17:35




    Chaque arme a cette façon particulière de siffler lorsqu’elle tranche l’air. Orchak fait partie de ces lames qui le font presque gémir, tant le fil en est fin. Effleurer seulement sa lame, c’est la promesse d’une coupure profonde.

    J’regarde, concentrée, mon arme filer vers elle et ses bras. Puis d’un coup, dans mon champ d’vision, une tignasse. Tignasse verte que je n’connais que trop.
    Mes yeux se révulsent. D’un coup sec du pied sur le sol, j’arrête ma course en catastrophe alors qu’elle se jette dans les bras de l’autre, la suppliant d’arrêter. Ca déchire mon être de part en part.
    Je sers violemment le ventre pour arrêter l’mouvement de ma lame qui continue de filer. Mes biceps se crispent soudainement alors que j’parviens à éviter la tête de la Princesse d’un cheveu.

    Et elle me la renvoie dessus. Droit sur la lame que je viens de dévier.


    « GALLY !!!!!!! »

    Tout mon corps hurle d’aller de l’avant alors qu’il faut que j’aille en arrière. Il le faut, sinon elle mourra. Je fais face à la gravité en lançant mon bassin vers l’arrière. J’ouvre un bras afin de la rattraper… L’autre se voit confié la lourde tâche de faire pivoter Orchak.
    Mes poignets gémissent, mon épaule tremble. Le tourbillon de la lame s’arrête net, et je finis par m’écrouler par terre, les graviers crissant sur mon dos, arrachant des lambeaux de peau, l’enfant dans mes bras, la lame sur le sol. Quelques gouttes de sang y perlent.


    « … Hein ? »

    J’baisse les yeux vers son petit corps ; elle est blessée à l’épaule. Ce n’est pas profond. Ca ne devrait pas s’infecter. Mais aujourd’hui, Orchak a blessé Gally par deux fois.

    Et c’était la fois de trop.

    J’arrache doucement son petit tablier pour lui faire un garrot. Mes dents se serrent tant que je m’en fais presque mal à la mâchoire.

    « T’en fais pas… »
    Je termine les premiers soins, serrant un minimum le bandage pour ne pas lui faire mal. Je la serre dans mes bras. Son petit cœur bat la chamade contre le mien.
    « Je te protégerai. »
    J’me relève et tente de me contenir en voyant April, maintenue par le cou, suffocante, entre les mains carnassières de cette horrible fille. Je m’avance, mais elle m’arrête par une phrase. Je plisse les lèvres. Elle. Elle. Sa gueule. Je la supporte plus. Je l’ai jamais supportée. Elle se permet toutes les horreurs que moi-même j’ai pas osé commettre. Jouer avec la vie en se laissant ainsi bouffer par la jalousie et l’ivresse du pouvoir… J’vais t’en donner moi, du pouvoir connasse.
    J’pose Gally au sol, me mettant entre elle et Valentina. J’observe autour de moi. Le vieux a fini de soigner le petit loup. Un soupire d’soulagement m’étreint presque.
    Je pose mon regard sur Alyster. Un fin sourire traverse son visage sans âge, puis d’un coup, il est là, près de nous. Ses grandes mains se posent chacune sur nos fronts. L’énergie magique nous parcourt, caressant nos blessures, chassant les grains de sable collant sur notre peau, asséchant le sang.
    Autour de nous, le monde semble s’élever. Yue, le jeune et fier loup, s’est relevé. Au loin, la mage qui avait tenté de nous abattre s’approche de Valentina, un air infiniment triste peint sur le visage. Elle aussi vient l’arrêter.

    Je me redresse, toute haute. Je n’ai jamais eu de majesté. Je n’ai jamais mis en avant ma féminité outre-mesure. Mais j’ai toujours su guider. J’ai toujours su où aller, où mener. Chacun, esseulé, a sa propre force. Mais c’est sous l’impulsion d’un chef qu’une bataille commence. C’est par l’inspiration d’une personnalité plus forte que l’on se renforce dans sa conviction que la victoire sera arrachée.
    Et ça, tu vois, j’ai toujours su le faire. Même si j’n’étais pas la plus puissante, même si je ne brillais pas le plus par mon intelligence. J’ai toujours su être là quand il fallait un guide, un coup d’envoi du dernier souffle.
    Et ça irradie par tous mes pores. Ils viennent tous autour de moi. Ils me connaissent bien, ou ne me connaissent pas. Ils savent que le temps est compté. Ils entendent comme moi les cris d’April qui lui sont arrachés par la torture. Ils ressentent comme moi l’incompréhension de toute cette comédie.
    Orchak étincelle dans ma main fermée. La magie a refermé toutes mes blessures. Et je me tiens là, devant eux, les cheveux enfermés dans un chignon, le corps presqu’entièrement dénudé à force de se battre pour survivre.

    D’un bras, j’attrape Gally et je la serre longuement dans mes bras. Lorsque je relève la tête, une unique larme coule sur ma joue.

    « Camarades d’une journée peut-être. »
    Le bruit sec d’une lame tranchant encore la chair se fait entendre.
    « Vous deux, qui ne recroiserez peut-être jamais ma route. Aujourd’hui, maintenant, il nous faut arrêter ce désastre. »
    Le cri d’April déchire le silence pesant de l’arène, dont les gradins vides semblent s’emplir seulement du murmure du vent.
    « Et pour cela je vais avoir besoin de toi, gamine. »
    Je m’tourne vers la jeune magicienne dont j’ai tant voulu trancher le petit minois.
    « Valentina veut tuer l’une de nous trois. Il n’est pas question que je laisse ce sacrifice se perpétrer. »
    Encore le bruit de la lame. Encore un cri. J’enfouis la tête de Gally dans mon cou.
    « Si elle saigne suffisamment… Tu as le pouvoir de la ramener vers nous, n’est-ce pas ? Mais seulement si elle perd assez de sang… »

    Il allait donc falloir attendre. Attendre bravement, sous le joug des cris qui déchiraient l’espace autour de nous. A écouter ce sang s’écraser par gouttes trop nombreuses sur le sable de l’arène.
    Mais je reste droite et fière. Mes larmes sont sèches. Seule parfois, ma main tenant Gally fermement contre mon cœur se crispe. Flanche, rien qu’un peu.
    Avec moi, ils attendent tous.
    Et le temps semble se ralentir. Les cris semblent s’allonger. Le sang tombe plus lentement. Le sourire de Valentina s’étire de façon bien trop sadique. Et nous la voyons. Nous la voyons tous, cette femme, ce but unique qui nous a réunis. Elle ne doit pas vaincre. Elle doit perdre la lueur de la folie dans ses yeux. Elle ne peut pas vivre comme ça. Elle ne peut pas se détruire au point de repousser une enfant vers la pointe d’une hache filant vers elle.

    Puis c’est comme un signal. Comme une respiration que nous prenons, tous ensemble. Je m’avance de deux pas.


    « Eh, connasse. »
    Elle me regarde en riant presque. Certaine de sa supériorité. La petite mage noire s’est cachée derrière moi, et commence doucement à incanter.
    « Tu saignes encore des blessures que le vieux t’as infligées. C’est drôlement con. »
    Puis je pose Gally, serrant brièvement sa main, et j’avance d’un pas. Valentina lève son épée pour l’asséner sur le crâne d’April. April qui n’est plus là. April qui est dans mes bras, des filets de son propre sang l’ayant attirée jusque là.

    Et puis elle.
    Elle ne bouge plus.
    L'espace d'un instant, sa propre disciple l'affronte pour l'empêcher de se mouvoir.

    Et déjà, Yue l’attaque. Et déjà, ma lame brille dans sa direction. Et déjà, Alyster prend April entre ses grands bras.

    Et alors, le regard de ma chère petite Gally m’inspire. M’inspire plus que tout ce qui constitue le monde.




Spoiler:
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MessageSujet: Re: Nos trésors perdus   Nos trésors perdus - Page 2 I_icon_minitimeMar 10 Jan - 0:03

A quoi ça set d'être un putain de dragon si on peut rien faire avec. Pourquoi ces foutus discours tantôt pleins de haines, tantôt emplit d'espoir. C'est stupide, aussi débile que d'être une enfant un peu trop aventurière dans un monde d'adulte sanguinolent. Tout ce résume au sang et à l'argent. Ces débile, cette connerie de sable qui se teinte d'une couleur morbide. Cet oxygène qui se sépare lui même en deux camps distinct. Ceux qui agissent pour tuer, ceux pour défendre. Tout finis dans le sang, pour une histoire d'argent. Malsaine ironie du destin, la fin d'une innocence qui n'est pas perdu. Tourbillonnant en ce débattant dans un maelström.

Je ne veux pas grandir.

Aucune chance, aucun espoir. Les beaux discours sont si attendrissants, ils nous mettent du baume au cœur. Bien qu'elle ne comprenne pas tout. Ni les mots, ni le pourquoi la cacher. Ce n'est que du sang, de la souffrance. Eux, ils souffrent tous. Les morts souffrent, dans leur dernier souffle éternelle. Dernière image de la vie qu'est la mort. Chatoyantes couleur du désespoir, personne ne veut réellement mourir.

Ils souffrent tous, tous. Les vivants, les morts. Pour des idéaux, des regrets. Des stupidités, parce qu'ils n'ont pas su changés. Déterminés à défendre des valeurs subjectives, ce à quoi ils sont tous conditionnés. Valeureux aux yeux de certains, complétement abruti pour d'autres. La matière dont nous sommes tous extrait, la force brute des rêves n'est qu'un fil de pensé qui à tissé sa toile par sa propre volonté. Et le feu qui nous anime peut tout ravager en ne serait-ce qu'une seule seconde.

Le sort en est jeté. C'est un combat; indéniable position tenue entre deux femmes qui vouent leur vies à leurs idéaux. Toutes les deux idiotes, à s'en crever les yeux. Aveugle devant la finalité déjà présente du sang. Battant ses tempes d'une réflexion des plus imagés, elle n'avait aucune chance. Cette hache n'était bonne qu'à blesser ceux qu'elle aimait. Parce qu'elle n'avait que pour seule conviction de les protéger. Or la hache est une arme, et ceux qui pensent qu'on peut protéger par le combat se trompent. Chaque arme est un outil. Un outil crée pour tuer. Défendre par le sang.

Comme c'est louable! Comme c'est louable! Ils le font tous, ils sont si braves. A se pavaner en agitant leurs épées contre des moulins. A inventer de nouvelles techniques, perfectionner leur talent de guerre. Se faire comprendre par le fracas des armes; savoir dire qu'on est pas d'accord! Sauver des vies, en retirer d'autres pour le bien de certains! Chantons les louanges de nos héros, qui tuent à notre place pour notre sécurité!

Faiblesse. Que d’appeler Héros ceux qui ont le courage de se salir les mains.

Qui est le plus con des deux? L'assassin ou le planqué?

Ah oui, pardon. Il faut bien que certains cultivent les terres pour nourrir ceux qui tuent. Et il en faut d'autres pour commander les assassins. Divins ou humain, tout le monde dans le même sac de boue. Tissu de mensonge, on est obligé de tous se salir les mains pour survivre. L'homme est une bête. Les Laguzs sont des sous êtres. Les Beorcs de même. L'humanité est un terme si glorieux. Celui de ceux qui ont soumis la nature à leur présence, l'exploitant. Et à cours de matériel, se sont mis à s'exploiter entre eux. Haha, magnifique. Nous sommes tous les mêmes. Chaque chose que nous faisons est une putain d'erreur qui entrainera des choses qui nous paraissent bonne.

Et ça, ça. C'est la façon de penser d'une petite fille de sept ans. Qui vivra pour toujours dans la culpabilité de ses actes, se sentant stupide de sa propre mort. Futile et inutile.

Parce que son aile se plaça devant Moneta, l'enlaçant dans le début de son mouvement pour la sortir du champs de bataille:


"J'accepte ton défi. Je mourrais volontiers dans d'atroces souffrances, mais cela sera de ta main. Uniquement toi contre moi."

Elle tourna son long cou vers Alyster:

"Je vous prierais de les retenir si ils intentent quoi que ce soit... Vous pouvez utiliser la violence."


Elle roula ses épaules, au dessus de ses pattes avant, pour redresser son cou vers Valentina. Le feu au fond de la gorge, au fond des yeux.
C'était l'innocence perdue, qui parlait comme l'héritière d'un peuple tout entier. Les dragons, si fiers et si droit. Rien d’impressionnant à se vouloir ainsi, si mature et si loin de soit même.
Parce que plus rien ne serait jamais pareil.

Car en voulant que tout reste comme avant, elle se devait d'agir ainsi.

Et donc de priver son passé de futur.
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MessageSujet: Re: Nos trésors perdus   Nos trésors perdus - Page 2 I_icon_minitimeMer 11 Jan - 22:30

Et elle était là. Silencieuse. Seule. Depuis toujours, son état ne s’était pas modifié. April n’avait jamais eu quoi que ce soit d’important, ni qui que ce soit d’ailleurs. À part elle. Cette poupée, bien que cela puisse paraitre ridicule. Il n’y avait jamais eu qu’elle, parmi toute cette masse de monde. Tout un peuple qui, au final, se balayait pour des broutilles. Chacun dans sa galère, personne dans le même bateau. Pourquoi partager, après tout ? L’être humain était lui-même une enflure. Et cela, aux yeux de la blonde, n’avait jamais été altéré par le temps. La solidarité ? Au diable. Personne ne pouvait y croire. Pas même les plus rêveurs. Un monde unifié ? Autant détruire le monde d’un coup de balai. Il suffisait de dégager toute cette poussière qui s’amoncelait, non ?

Alors April ne comprenait pas. Non. Être ici pour aider des gens. Pour survivre. Pour la retrouver. Être seule aurait pu lui être égal, aussi. Mais maintenant, elle était là. Avec des gens. Sans savoir pourquoi. Sans savoir comment cela se faisait qu’ils ne se laissaient pas mourir en n’y croyant pas. Non, April n’arrivait pas à capter cet espoir étrange qui les animait tous. Y compris elle. Pourquoi vivre ? Pourquoi respirer encore, en sachant que la fin est imminente ? Pourtant, ils espéraient. Tous. Comme un monde qui s’unifiait réellement, qui défiait les lois habituellement enseignées à tout un chacun. Et la misanthropie s’envolait, chassée par des sentiments de camaraderie. Tous ensemble pour détruire une seule et même personne.

Une seule femme qui, sans aucune aide, arrivait à leur nuire au plus haut point. Un monstre digne de ce nom. Un être incapable de faire la distinction entre l’amitié, l’amour, la dépréciation et la haine. Son but était simple : Tuer. Tout le monde. Pour se sentir puissante. Plus que jamais. C’était pour cette raison que la demoiselle, dès le début, n’avait pas réussi à la comprendre. Pourquoi s’isoler ? Pourquoi s’obstiner à tomber dans un monde de solitude ? Pourquoi s’y enfoncer ? Trop de questions, pas assez de réponses. Et cet acte qui brisa tout.

Un seul mouvement qui suffit à briser l’univers d’April. Après avoir incliné leurs attaques de manière à tous les retourner les uns contre les autres, cette jeune femme s’attaquait désormais à la blonde. Même ces actes devenaient compliqués pour la démente. Cette prédatrice s’avérait bien plus seule que quiconque, au final. Il était dur pour elle, sûrement, de voir ces gens qui s’entraidaient au mieux. Si April n’arrivait pas à le saisir, comment aurait-elle seulement pu le faire ? Peut-être était-ce pour cette raison qu’elle s’obstinait à vouloir les détruire ?


    « — Hmrgh. »


La pression sur sa gorge se serra. Depuis combien de temps cette grognasse la serrait-elle, déjà ? April ne s’en souvenait plus. La seule chose qui l’intéressa vint par la suite. Une bataille en groupe ? Les uns contre les autres ? Etait-il temps de voir jusqu’où ce travail d’équipe allait ? Apparemment, oui …

April et Valentina contre Gally’ et Moneta … ? Impossible … Totalement improbable. À moins que ? Opposer deux êtres profondément liés pouvait parfois mener à quelque chose d’étrange, non ? April, contre Destiny, aurait pu aller jusqu’au pire supplice … Mais tuer des équipiers … Non. Il ne fallait pas. Ou … ? Au final, elle n’en savait pas grand-chose. À trop vivre recluse, la demoiselle en avait perdu ce genre de principes. Des règles un peu trop compliquées qui n’avaient aucune place dans son esprit solitaire. Il lui fallait vivre un peu plus en communauté, non … ? Mais cela … après que …


    « — Gyaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaah !! »


Un cri perçant, détruisant la couche silencieuse et austère qui recouvrait l’arène. Au lieu d’arranger cette mauvaise ambiance, April la rendait plus glauque. Le sol se recouvrait de taches de sang, pendant que d’autres coups se plantaient en son être. La douleur se faisait de plus en plus présente, de plus en plus désagréables. Et les plaies allaient de pair avec cet incommode phénomène. Oh, oui. C’était si dérangeant. Gênant de sentir le sang s’écouler, gênant de se sentir percée de partout sans pouvoir se défendre. Elle aurait voulu hurler à s’en décrocher la mâchoire, mais rien n’y faisait. Cette situation la détruisait encore trop pour pouvoir agir.

April, à force de recevoir des coups, commençait à comprendre une faille dans les attaques de Valentina. Quelque chose clochait. N’avait-elle pas six bras ? Alors pourquoi ne lui mettait-elle qu’un seul coup avec une seule arme à chaque fois ? Peut-être faisait-elle durer son plaisir … Qui savait ? Pourtant, la faire hurler d’avantage aurait pu s’avérer plus drôle, non ? Si son extase se liait aux hurlements de ses victimes, ses gestes se seraient réellement accordés avec ça … Et pourtant, non. Une autre hypothèse était donc plausible, mais un peu étrange. Cependant, si c’était réellement ça … Chaque chose pourrait être altérée.

La lame vint de nouveau dessiner une marque sur sa cuisse. Nouvel hurlement. Et, d’un coup, tout changea. La salle se transforma, d’une certaine manière et, April, d’un coup, changea de place. Son corps s’écroula dans les bras de Moneta. La Capitaine … Et tous ces gens. Un sourire étrangement touché naquit sur ses lèvres. Qu’était-ce, alors ? L’esprit d’équipe ? La camaraderie ? Quelque chose d’étrange, en tous les cas. Ses yeux se fermèrent, tandis que d’autres bras vinrent l’enserrer avec beaucoup plus de force, sans pour autant manquer de délicatesse. Elle grimaçait tout de même un peu, sous l’effet de la douleur, mais son cœur se calmait avec lenteur.

Le temps recommençait à suivre un rythme normal et la mort s’éloignait encore un peu. Elle reviendrait, April le savait, mais rien ne changerait ces tentatives désespérées de tuer cette foutue Shiva. Par ailleurs, une idée lui revint. Doucement, elle tourna la tête et tendit le bras, comme pour attraper ce paquet d’étoiles. Tous ces gens qui se tenaient là, debout devant elle. De sa main, elle semblait pouvoir les attraper et les retenir.
D’une voix protectrice, entrecoupée par quelques plaintes sourdes de douleur, April s’était exprimée.


    « — Je … Je crois qu’elle use de célérité pour nous donner … l’illusion d’avoir plus d’une paire de … bras … »


Puis, d’un coup, le dragon s’interposa. Sa transformation surprenait toujours April. Cette petite fille, si adorable, et haute comme trois pêches, arrivait à devenir aussi surprenante qu’un monstre ayant des millénaires. Elle voulait y aller … Seule … C’était trop dangereux ! La blonde se dégagea des bras d’Alyster, qui la releva et la maintint debout du mieux qu’il pouvait. Il lui fallait Satsugai. Ou autre chose de semblable. Gallysnaga ne pouvait pas aller combattre seule. Non.

    « — Je refuse ! Si on doit se battre contre elle, ce sera tous ensemble ! Pas de combat solitaire ! Même si tu es bien plus … La douleur la coupa dans son élan, mais elle reprit de plus belle. … Robuste que nous ! Ce serait suicidaire d’y aller seule ! Il faut la détruire ensemble ! Un à un, cela lui rendra la tâche trop simple ! »


Alors c’était ça, la camaraderie ? Quel sentiment étrange, dites-moi … Ce besoin de protéger, d’être là. De se battre. Même si cette bataille était le seul moment où ils seraient ensemble, à lutter contre une seule personne. Même si tout devait s’arrêter après ça, et que leurs visages ne se feraient plus jamais face. C’était cette sensation de vouloir se battre encore et encore, même en étant extrêmement blessé. April commençait à comprendre …
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MessageSujet: Re: Nos trésors perdus   Nos trésors perdus - Page 2 I_icon_minitimeSam 14 Jan - 22:47



Sale petite traitresse. Elle vit le corps de sa captive lui échapper alors que les fils rouge de son sang la ramenaient auprès de ses camarades. A leur coté, Gabrielle tremblante la regardait en tenant son livre troué.

Sale petite traitresse.

L’expression sombre dans les yeux de Valentina n’avait pour cible que la jeune fille qui se recroquevillait sur elle-même devant l’intensité de ce regard. L’accusation à peine voilée, criée même, la faisait fléchir alors que la jeune enfant se rappelait tout ce que Valentina avait pu faire pour elle. Elle l’avait sortie des rues, elle l’avait nourrie, éduquée, entrainée. Elle avait fait d’elle ce qu’elle était aujourd’hui et sans elle, elle n’existerait simplement pas.
Son genou toucha le sol alors que toujours prisonnière de ces deux orbites glacées, elle s’affaissait.

Comment avait-elle pu s’opposer à elle ?
Comment avait elle pu utiliser ce don qu’elle lui avait fait, contre elle ?
Elle n’était pourtant pas ingrate, elle aimait Valentina, et elle savait au fond elle que c’était surement, Non ! C’était réciproque !
Son deuxième genou rencontra le sable sec. Tout son corps tremblait, tout son être tremblait. Elle s’inclina et …

- Pardonne moi Valentina.

- Tu es pardonnée.

Pan.

La balle fusa sans prévenir se logeant dans la petite tête rousse. Le sang se mêla à sa chevelure sans que personne ne puisse faire la différence.

- Excusez ma distraction chères amies. Oh je vois que vous me faites l’honneur de vous présenter à moi sous une forme convenable. Très bien, je n’ai plus besoin de m’échauffer.

Son regard noir se posa sur les deux autres femmes.

- C’est bien d’avoir comprit ma technique, mais vous ne pouvez l’arrêter vous êtes trop lente.

Sa langue passa lentement sur ses lèvres et soudain tout changea. Elles se virent tomber, elles se virent chuter, elles se virent souffrir, elles se virent mourir. Que ce soit par la lame effilé d’une épée où sous les coups d’une masse. Elles se virent se détruire et se dépecer vivante.

Quelle douce illusion que celle imposer par la pression de la mort.

L’aura meurtrière qui coulait littéralement de son corps imposait la peur, les paralysait dans cette illusion, cette image de mort.
Puis elle tira sur Yue sans que celui-ci ne puisse esquiver.

- Maintenant que tes petits amis sont dans un autre monde, jouons petite dragonne, jouons aux jeux que seuls les adultes peuvent comprendre. Jouons à un jeu de mort, un jeu de souffrance.

La jeune Shiva relâcha ses armes, ne gardant sur elle que son épée magnifiquement ouvragée. Elle fit un moulinet à droite un autre à gauche, du moins c’est ce qu’on supposait puisqu’ils étaient impossible à être vu à l’œil nu.
En un battement de paupière, elle se retrouva dans son dos. Moins rapidement que lorsqu’elle se téléportait mais suffisamment pour asséner le premier coup. Elle leva son épée et plus rapidement que l’éclair abaissa son arme. Cependant, une fois n’est pas coutume et on apprend d’autant plus vite que l’on est jeune. Avec la vivacité d’un serpent, au moment même où elle l’avait perdu de vu, sa queue avait prit son élan et c’est avec la force d’un buffle qu’elle balaya l’épéiste.

Elle roula, se releva et la seule marque qui lui restait de cette attaque était un filet de sang sur le coté de ses lèvres.

- Très bien, ça va être très drôle.

Elle plongea dans la mêlée.


---------------------------------------------------------------------------
Etat de la situation :
Alors vous vous êtes pris une vague d’aura meurtrière mesdemoiselles, c’est comme si vous aviez fait un échec critique en impassibilité devant une intimidation en mode zen. Et ça fait mal.
Vous pouvez essayer de vous sortir de l’illusion mais il n’y en a qu’un et je ne vous le dirai pas sinon ce ne serait pas drôle. Enfin ne vous inquiété pas si Gally gagne, elle vous sortira de là facilement et si c’est Valentina, Bah vous mourrez donc c’n’est pas grave.

Maintenant, Gally tu voulais un duel, tu l’as. Tu posteras en première si ça ne te dérange pas et je te laisse gérer Valentina. Par contre je suis seule décisionnaire pour sa mort.
Fais moi quelque chose d’épique !

Remarque : Gabrielle est morte !
C’est dommage.

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MessageSujet: Re: Nos trésors perdus   Nos trésors perdus - Page 2 I_icon_minitimeDim 15 Jan - 19:01

L'enfer au firmament


Déjà, déjà en dragon. Elle fit face à son ennemi. De plein gré, alors qu'elle reprenait forme humaine. Juste parce qu'elle ne pouvait pas faire autrement. Parce que ses yeux... Ses yeux, pleins de larmes. Elle restait droite comme un i, à pleurer. Là. Ni joie ni peine. Juste, juste du dégout. C'était affreux. Insupportable. Elle ne comprenait pas. Il n'y avait sans doute rien à comprendre. Cette femme était... C'était une humaine? Non, non. Même les humains n'agissent pas comme ça! C'est totalement impossible! On a pas le droit, elle n'a pas le droit, tu n'as pas le droit...

C'était... C'était ton amie, non? Quelqu'un avec qui tu as partagé des bons et des mauvais moments? Quelqu'un avec qui tu as vécu, t'es construite. Quelqu'un avec qui tu as nourris cette rancune aussi, sans l'ombre d'un doute. Et tu ne sais même pas qu'elle a pu la comprendre, la ressentir. Sans doute même a t'elle voulue t'aider, te guérir. Porter un peu de ton fardeau. Comme une amie. Une amie qui viens de prendre froidement un objet métallique dans le crâne. Mettant froidement fin à son existence... Avec comme pour dernière image, une des seules personnes qui la comprenait, l'assassinant sans la moindre émotion.
C'était une enfant. Une petite fille, qui avait des rêves et des espoirs; un avenir. Sans doutes étiez vous sa seule famille, ceux qui l'ont sauvée. Peut-être même qu'elle n'aimait pas cette vie. Mais qu'elle le faisait. Pour vous, pour toi... Elle t'as même prise pour une grande sœur, j'en suis sure.

C'est comme si Moneta me tuait.

Comment peut-on supporter autant de changement? Combien de cœurs brisent tu pour tenter de remplir le tiens, qui est si vide? Tu sais très bien que ça ne marche pas... C'était une enfant, comme moi.
Alors c'est vrai. Tout ce qui avait été dit était vrai.
Les Beorcs sont des êtres dénués de compassion, qui ne fonctionnent qu'à l'instinct. Ils nous traitent d'animaux, mais c'est eux qui le sont. Ils n'ont rien pour... Eux. Comme je les plains, comme c'est triste... Alors c'est pour ça que Moneta et April, qui ne sont qu'à demi Beorc, usent tant de la violence. C'est pour ça que je ne vois que ça, ici. Toutes ces histoires sont vrais. Les Beorcs ne sont que des sous êtres qui usent de tout les moyens pour parvenir à leurs fins.

Aucun n'est louable alors? On ne peut sauver que ces marqués?
Alors, Valentina... Tu es comme le Faucheur?..



Elle balbutia quelque chose, entre deux sanglots:

« Nya veux plus récupérer... Mes lunyettes... »

Elle baissa juste la tête, tellement détruite par ce qu'elle venait de voir. Et nul ne saurait si c'était de la chance qui venait de la sauver de ce coup de lame horizontale de Valentina, venu raser le haut de son crâne. Ou ses yeux. Emplit d'une telle tristesse, d'une telle perte d'innocence pour un si jeune âge.

Gabrielle l'avait perdue depuis longtemps, n'est-ce pas? Elle n'aurait jamais connu l'amour d'un foyer où elle aurait vraiment pu être une enfant. Pourtant malgré cette vie si rude, elle n'en restait pas moins qu'une gamine.

Elle voulait rentrer chez elle, la petite Gallysnaga. Elle n'aurait jamais du voir le monde, son père avait raison. Il était dangereux et dénué de sentiments. Juste parce que les Beorcs ne savent pas quelle valeur peut avoir la vie, quelle valeur peuvent avoir les sentiments des autres. Ils ne peuvent pas prendre la forme de la bête, mais en ont l'instinct.

Foutus Beorcs; saloperies d'humains!

Alors l'atmosphère grouillait. Il semblait se charger d'énergie, étrange sensation d'inexistence. Et pourtant bien présente.


« A droite. »

Gally se déporta à droite, esquivant un coup.


« Saute. »

La gamine sauta, esquivant encore une lame. Toujours les yeux fermés, embrouillés par les larmes. Et cela durait, bien trop longtemps aux yeux de l'épéiste, elle ne pouvait pas toucher une simple enfant. Peu importe sa vitesse. Elle régissait toujours avant, sans regarder. C'était quoi, ça?

« Déporte toi! »

Elle ne bougea pas. Et la lame large transperça son petit corps, de part en part, faisant gicler le sang sur le sable. Une fois de plus.
La petite fille aux cheveux vert leva des yeux sans pupilles vers l'épéiste. Mais Valentina n'en avait que faire; parce les siens étaient emplit de rage. Vouée au combat, déterminée à la mort.
Elle avait gagnée alors, puisse que le sang sortait même de la bouche de l'enfant. Un corps si chétif, c'était pitoyable tellement ce fut facile. Alors elle retira sa lame.

Et n'y arriva pas.

Parce que ce petit corps faible se développait, la chitine prenant place de la peau. Les puissants muscles retenant la lame dans un spasme de contraction absolu. Elle ne pouvait même pas la bouger, même pas l'enfoncer plus.
Peu importe. Ça allait devenir drôle. Le dragon allait se battre jusqu'à la mort. Et ce n'était qu'une question de temps avant que cette blessure lui soit fatale. Le jeu devenait de réussir à tuer la bête avant.

Une vague brume, dispersant la réalité en plusieurs fragment. Le sol restait dur et stable, mais rien d'autre vraiment autour. Elle le vit, elle le vit. Ce futur, propre à elle et Valentina. Qu'il soit proche ou lointain. Elle perdit la raison.

Au revoir, enfance.

Et eux étaient tous là, ayant répondu à son silencieux appel. Ceux qu'elle avait toujours aidé et aurait aidé si elle était restée en vie longtemps. Les esprits, le monde des morts incarnés sur terre. Qui lui chuchotaient des tas de choses à l'oreille quand elle dormait dans la nuit. Des remerciements, des conseils. Parce qu'elle était là pour eux, ils sont là pour elle.

Et toi Valentina, si tu les aperçoit ne serait-ce qu'une fraction de secondes... C'est que cela sera ta dernière vision de ton vivant.
Et tu les verras; dans les flammes. Un aperçu de l'enfer, comme dernière seconde sur terre.


L'enfer à son firmament, dans un arène où le sang se mêle déjà à la terre.


D'un mouvement plus brute, le pied contre le cuir épais, elle réussit à défaire l'épée. Elle se retrouva éclaboussé d'un épais sans rouge; se léchant le pourtour des lèvres pour gouter à la douleur de l'ennemi. A son désespoir. Et à sa peur.
Sauf que le dragon n'avait pas peur. Et il n'avait plus aucun espoir. Et alors qu'elle se léchait les lèvres, un puissant coup de l'intérieur de la patte l'envoya s'écraser contre les parois inférieur de l'arène. Suivit d'un souffle, qu'elle esquiva de justesse en y perdant quelques mèches de cheveux.

On a beau être la plus rapide, quand on se déconcentre ne serait-ce qu'une seule seconde: on est mort.

La blonde se stabilisa, et chargea à nouveau. Enfin, un combat digne de ce nom. Elle sauta par dessus un coup de patte, esquivant avec aisance. Le dragon n'allait pas s'envoler. Elle se baissa pour esquiver un cours souffle une fois le pied à terre et se releva en balançant son bras armé vers le haut, tranchant une partie de la gorge et du menton du dragon qui leva la tête sous l'impact.

Elle en profita pour bondir, poussant une fois en l'air de son pied sur une patte du dragon pour se propulsé sur le cou du dragon. De son poids, elle stabilisa la tête de l'animal. Elle prit bien son épée à deux mains, et l'envoya trancher la gorger du dragon.

Les esprits regardèrent, cette bête de légende qui propulsa violemment son ennemi au sol en se mettant sur deux pattes d'un coup brutale des ailes. Et sans se retourner, la bestiole souffla devant elle. Inondant l'arène de feu. Poussant le bois à s'incinérer, et même le sang à s'enflammer. Progressivement, elle tournait, brûlant tout sur son passage. Sauf Valentina qui se relevait.

Le feu, c'était son élément. Les reptiles ont le sang froid. Le siens bouillonnait, d'avoir fusionné avec la bête. D'avoir repris ce que les dragons ont toujours abandonné au fond d'un placard. La puissance, la force. La domination.

Simples mortels, futiles êtres sans aucune chance de survivre dans un monde plus dur que vous.

La lame fusa vers la bête. Elle fut stoppée entre les crocs du dragon. L'épéiste força, emportant une dent avec elle. Elle tourna sur elle même dans son élan afin de rattraper le morceau d'ivoire. Le dragon quant à lui prolongea sa gueule dans l'axe pour la capturer dans sa dentition acérée. La réponse fut sa propre dent qui se planta dans son museau, clouant la créature au sol dans un hurlement bestiale de douleur.


Les flammes étaient partout. Les morts aussi. Un endroit rouge comme le sang, léché par les flammes de la destruction elles même. L'enfer sur terre.


Valentina profita de se mouvement pour envoyer un coup d'épée dans la gueule du dragon. Levant son arme bien haut pour amplifier le coup, elle fut déstabilisée par un coup de museau se relevant, percutant le dessous du pommeau. Le dragon hurla, ayant frappé sur un endroit où il avait été gravement blessé. Et son hurlement se termina alors que toutes ses dents, pointues et acérés, se refermaient sur le bassin et les jambes de Valentina. S'enfonçant dans la chair, brisant même les os.
Serrant les dents sous la souffrance, l'épéiste retourna sa lame en vole et la planta avec force devant elle. Perforant de part en part la bouche du dragon.

Pourtant, celui-ci souffla. Chauffant la lame à blanc, créant ainsi une blessure encore plus profond et plus douloureuse qui ne cicatriserait jamais naturellement. De toutes façons, elle allait mourir. Elle emporterait avec elle les jambes et la féminité de cette demoiselle. Elle aurait voulu lui dire en riant aux éclats que jamais elle ne pourrait avoir de plaisir avec Axel. Plus jamais, divine punition.
Mais sa langue était détruite. Et d'un mouvement de museau lui arrachant que plus de chair et d'os, elle envoya l'épée valser alors que la blonde tombait au sol, sans plus aucun tissu ou nerfs pour la retenir. Elle pourrait encore se défendre avec ses mains, si le majestueux animal ne se dressait pas à deux pattes au dessus d'elle. Elle tenta de ramper.

Elle vit le fond de la gorge rougir.

Elle vit les flammes crépiter au loin.

Elle vit l'enfer se rapprocher.

Elle vit les esprits.

Elle vit l'enfer sur terre. Et elle sourit. Elle ne partirait pas seule.

Elle vit l'enfer. Et une seconde suffit à lui faire peur. Comme tous, face à la mort.

Elle vit l'enfer, parce qu'un long morceau de tissu rouge flottait dans le vent, obstruant sa vision, alors que les flammes devrait l'assassiner.

Il tenait sa lame à l'horizontale devant lui, retenant les flammes à deux mains. Ses longs cheveux blancs ondulants dans le vent; Comme si le diable était lui même venu la sauver. Tout ses muscles étaient tendus, crispés devant un tel effort. Lui même n'en sortirait pas indemne.

Le souffle ardent cessa. Le dragon s'étala au sol suite à un énorme coup de plat de lame en pleine gueule, complétement impossible à esquiver devant une telle surprise. Un tel retour à la réalité.

Et le monstre animal redevient un simple humain:


« Nous sommes quittes. »

Il posa son épée sur son épaule, et repartit de là avec une effarante lenteur. Laissant une enfant pleurante et agonisante au sol, non loin de son ennemi dans le même état de souffrance. Il savait très bien qu'on viendrait les soigner, car ce vieux prêtre n'était jamais loin.

Et Gallysnaga pleurait toujours.
Elle pleurait.
De joie:

« MONYATAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAA!! »
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MessageSujet: Re: Nos trésors perdus   Nos trésors perdus - Page 2 I_icon_minitimeDim 15 Jan - 21:24

    Trop de choses se passent d’un coup. Il suffit d’un battement de cil pour briser tout ce qu’on a eu l’impression de construire. Futile impression de puissance, de maîtrise de la situation. Putain de hasard des choses. Putain de réactions impulsives.
    Et encore une fois aujourd’hui, voilà Gally qui s’élance devant moi, qui m’empêche de la protéger, qui pense dans son âme de petite fille qu’elle sera plus forte pour tous nous protéger, car elle est dragon, car elle est puissance. Et elle pense qu’on la soutiendra, qu’on ne se mettra pas en travers de son chemin. Alyster me retient, m’empêchant de passer, empêchant de passer April. April qui chuchote des inepties. April vivante, April d’une faiblesse déchirante. Mais toujours là. Nous sommes tous toujours là, mais pour combien de temps. Et l’âme en combien de morceaux. La souffrance en combien de déclinaisons, bordel. Cette souffrance qui nous a été imposée, cette souffrance qui ne devrait pas nous être imposée. Qui ne devrait pas lui être imposée, à elle. Elle qui prend tout sur ses petites, toutes petites épaules de toute petite fille. Arrête. Mais arrête. Tu vas prendre la raclée de ta vie. Arrête. Arrête de ne pas comprendre, arrête de nous tuer. De me tuer.

    Le reste se passe de façon trouble ; je ne sais pas ce qui se passe vraiment, encore des choses trop rapides. La jeune magicienne n’est plus près de moi. Mon cri reste coincé dans ma gorge alors que le coup du pistolet claque, sèchement, dans l’arène totalement vide. Le sang gicle à peine. Elle tombe sans bruit sur le sol, comme un tas de linge sale. Et elle ne bouge plus. Elle est là, étendue sur le sol. Il y a juste une différence d’un instant. Car il y a un simple instant, cette gamine était vivante. Et maintenant, elle ne l’est plus. C’en est d’une délicatesse à pleurer. Comment briser le fil de la vie aussi facilement. Peut-on briser le flux des souvenirs avec autant de simplicité ? Peut-on oublier les joies et les peines endurées avec un être cher avec tant d’insouciance ? Peut-on juste… Tuer celui qu’on aime en un simple coup ?

    C’est comme si je tuais Gally.

    Comme si j’oubliais tout de moi et que j’envoyais le fil fin de ma hache se loger dans son petit corps frêle. Comme si je n’en avais rien à battre.
    Et ça me paralyse. Ca nous paralyse toutes. Gally, sous le choc, reprends forme humaine, et les larmes que j’aperçois sont si réelles, si vives et déchirantes, que je commence à courir vers elle pour la calmer, la prendre dans mes bras, bien décider à disparaître, à juste m’en aller pour sortir de cet enfer. Je repousse violemment le bras d’Alyster qui tente fermement de me retenir, mais rien n’y fait, j’avance encore.
    Puis là, l’atmosphère se glace. La connasse prend deux mètres. Non cinq. Non quinze. Elle m’écrase, m’écrase de puissance, m’écrase d’une aura immonde, dégoulinante de mal-être et d’horreur, dégoulinant de toutes les déviances que la terre porte en son foutu sein. Et je me prends tout de plein fouet, en gardant le regard rivé sur Gally. La dernière chose que je vois, ce sont ses petites lèvres qui chuchotent des mots que je ne comprends pas.

    Puis c’est le noir.

    J’ouvre un œil. Il fait froid. Il fait trop froid. Ce froid mauvais qui engourdit les membres. Où suis-je. Où suis-je. C’est quoi ce froid. C’est quoi cet endroit. Sur mon corps, il n’y a plus rien. Plus de blessures, plus de sable, plus de vêtements. Mes cheveux croulent doucement sur mon dos, m’enveloppent d’un linceul blanc. Ma hache n’est plus là. Il n’y a plus rien. Il y a juste moi, et mon âme déchirée qui crie à l’agonie.

    Je suis morte, n’est-ce pas.

    Je suis morte de peur, morte devant cette putain de puissance. Et Gally. Gally, Gally, où es-tu, est-ce que tu m’entends, est-ce que tu me perçois ? Je suis là, je serai toujours là pour toi, même dans la mort, même perdue dans les abîmes infernales. S’il te plaît, ne meurs pas à ton tour. Enfuis-toi, envole-toi, mais ne meurs pas.

    Quelque chose qui déchire mon cœur. Comme un cri d’agonie. Le mien. Je tâtonne à n’en plus finir. Mes doigts ne touchent rien. Ils ne touchent même pas le sol sur lequel je suis allongée. Est-ce que je flotte. Je suis morte après-tout. Je ne sais pas où je suis, toujours pas, je ne le saurai jamais. Je saurai juste que j’ai échoué là où il ne fallait pas que j’échoue. Je l’ai laissée seule. Toute seule, petite fille. Non… Non…

    NOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOON !!!!!!!!!!

    Où es-tu ?? Si je suis morte, tu devrais pouvoir m’entendre, tu pourrais pouvoir me voir !! Tu pourrais au moins me parler, dis-moi que tu le pourrais ! Moi qui ne sentirai plus jamais ta petite chaleur contre la mienne, fais-moi au moins encore ressentir ta tendre présence ! Ne me dis pas que tu te perds encore dans cette forme draconique qui ne t’apporte que des malheurs ! Ne me dis pas que tu as encore oublié mon existence, à te perdre dans les limbes de ton incompréhension de ce monde ! Ne me dis pas que tu es encore partie…
    Je veux pleurer. Où sont les larmes ? Où sont les battements de cœur. Où sont les veines pulsant à ma tempe. Où est la chaleur de ma chair. Rien, rien, il n’y a rien ici, juste un vide infâme, qui m’engloutit jusqu’à la moelle, qui suce mon essence jusqu’à sa dernière esquisse… Et j’ai beau me recroqueviller, j’ai beau me protéger de tous les retranchements, j’ai beau… Non, non, il n’y a rien entre ce voile d’obscurité et moi, je suis seule, seule et nue devant le néant. Le néant qui m’engloutit.

    Où es-tu… Et si… Et si tu ne pouvais pas me voir ? Et si tu le désirais cependant ardemment, que tu me cherchais de toutes mes forces, mais que tu ne me retrouvais pas ? Qu’est-ce que je devrais en conclure ? Qu’est-ce que je devrais penser ? Tu ne m’as pas… Tu ne peux pas m’avoir oubliée. Non. Je le sais, je l’ai toujours su, tu ne m’oublieras jamais. Alors que fais-je ici. Pourquoi n’es-tu toujours pas venue à ma rencontre, moi qui me suis envolée du monde des vivants. Ce n’est pas parce que tu ne me cherches pas. C’est parce que je ne suis pas là où tu cherches. C’est parce que je suis autre part.

    Et ce néant. Si ce n’est pas le monde des morts, qu’est-ce. Si ce n’est pas l’enfer, qu’est-ce.
    C’est mon néant.

    C’est moi. Moi qui m’enferme, moi qui me perds devant mon incompréhension, devant ma peur. C’est ma peur qui m’a gobée en entier, et moi, toute nue devant ma peur, je ne fais qu’encore plus pleurer. Et elle ne fait que grandir, ma peur. Et plus elle grandit, plus son emprise sur moi est grande. Vaincre ses peurs. Il faut vaincre ses peurs. Cette peur de mourir que l’on a tous. Je me la suis prise de plein fouet. Elle a tellement ébranlé mon âme que je me suis tuée. Moi-même.

    Mais je suis seulement morte dans ma tête.

    Et c’est ma tête qui comprendra que je suis encore dans cette arène, là où je devrais être pour l’aider elle.
    Mais tu es morte.
    Non c’est faux.
    N’as-tu donc pas ressenti l’agonie, toi aussi ?
    Elle n’est pas là. Je ne veux qu’elle.
    Ouvre les yeux alors.



    Et les yeux, je les ouvre.



    Elle est là, devant moi, m’appelant, de toutes ses forces, de toute la puissance de sa petite voix aiguë, avec ce y qui n’a jamais appartenu à mon prénom, mais qui pour elle lui appartiendra toujours. La lumière m’éblouit, moi qui ai passé trop de temps dans le noir. Je tends une main vers elle. Je caresse sa joue. Je vois son corps meurtri. Son torse percé. Sa gorge ouverte d’où glougloute à trop grands flots un liquide bien trop précieux. Je vois l’épéiste agonisante dans un coin de l’arène. Je vois tous les autres, bien vivants. Et elle, ensanglantée, le visage brillant de larmes, la langue rompue, qui continue d’hurler mon nom.
    Mon corps est étendu par terre, fauché par la vague destructrice de l’aura de la shiva. Je ne la ressens plus à présent. Je ne vois qu’elle.
    Mes bras se tendent, et se referment sur elle. Je prends ta douleur, je prends tes larmes, je ne laisse que ta joie, ta joie brillante qui illumine mon monde chaque jour que les dieux font.


Dernière édition par Moneta le Mer 18 Jan - 11:53, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Nos trésors perdus   Nos trésors perdus - Page 2 I_icon_minitimeMar 17 Jan - 22:37

Tu sais, des fois, j’ai peur. Je ressens cette étrange sensation de me trouver face à moi-même. D’être là, à me regarder dans le miroir. J’ai peur de mon reflet, de celle que je suis, je me fuis. Alors j’ai Destiny. Mais là, je ne l’ai plus. Et elle. Cette Shiva assoiffée de sang. Incapable de se retenir. Je ne pouvais pas la comprendre, pourtant, je me sentais similaire à elle. D’une part, j’avais l’impression de lui ressembler. D’autre part, non. Parce que je n’étais pas entièrement comme elle. Après tout, elle venait de lui couper le souffle. De mettre un terme à sa vie d’enfant. Quelle monstruosité. Un peu comme si je déchirais ma petite poupée. Pas de vie, certes, mais cela me faisait le même effet. À la différence près que ce morceau de chiffon représentait ma vie entière.

Elle la regarda. Ses yeux se focalisèrent entièrement sur son être. Malgré ses recherches intenses en elle-même pour comprendre, April ne captait pas. Il y avait ce mur qui l’empêchait de capter. De recevoir réellement. Cette étrange et désagréable barrière qui bloquait quiconque tentait d’assimiler la signification de ses actes. Un « truc » qui l’enfermait dans une coquille.
Peut-être était-ce lié à son besoin ridicule de puissance ? Cette question s’avérait réellement intéressante, au final. Parce qu’après tout … Cette nécessité s’appliquait aussi à la lancière et elle n’avait d’autre choix que de réfléchir, encore et encore. Mais son esprit, trop tordu, l’empêchait d’aller au bout des choses. Et, au final, elle en revenait toujours au point de départ. Autant arrêter de chercher, désormais, non ?


*tac*
Arrêt sur image. Rideau. Tout est fini. On remballe.
… Quoi ?

April secoua vivement la tête. Qu’était-ce que ce lieu ? L’arène avait subi une transformation des plus surprenantes. Chaque couleur s’était évaporée, remplacée par du noir. Beaucoup de noir. Et tout, ici, lui donnait le cafard. Que se passait-il ? Il avait suffi d’une fraction de secondes pour que tout se transforme, pour que le monde change et … Pour que toutes ses peurs lui retombent dessus. Mais il n’y avait pas que ça. Non. Ce monde était celui des morts. Puisqu’il y avait aussi … Sa mère.

S.h.i.v.a.
Cinq lettres, un seul cauchemar.

Battement de cœur. Boum. Ses yeux croisèrent ceux de sa mère et le mauvais rêve repartit de plus belle. Peur. Malheur. Tristesse. Tout, sauf le bonheur. Déjà que son monde lui déplaisait, celui-ci semblait pire … Il y avait Maman. Cette salope qui avait gâché toute son enfance. Cette pute était la cause de chaque broutille, de la folie, de tout. DE TOUT ! Elle n’était même pas en droit de vivre. Même son être ne devrait pas se trouver en ce lieu. Brûlée. C’est ainsi que sa vie aurait dû se terminer. Mais non. Puisque le monde n’était qu’un enfoiré, il n’avait pas voulu. Alors la chute, dans ce si joli colimaçon, fut la meilleure solution.

Puis elle la regarda. Elle la dévisagea. Le temps d’un regard, d’un nouvel échange, d’une haine qui se transmet, renvoyée comme une vulgaire balle. April avait une envie incroyable de la détruire à nouveau. Sa haine devait s’envoler. Ici, maintenant, contre elle. Cependant, le silence fut d’or, remplaçant la parole, jusqu’à ce que la Laguz déchue brise toute l’harmonie qui régnait encore.


    « — Eh bien, comme on se retrouve … Comme le temps fait bien les choses. Quelle classe, cette Shiva. Sincèrement. »


April ne répondit rien. La cacophonie que créait sa voix suffisait à lui répondre. Sa propre voix, ses propres paroles, balayées par un mutisme presque parfait. Mais la défunte ne l’entendait pas de cette oreille. Eh bien non.
Avec toute la grâce dont elle disposait, la jeune morte s’avança jusqu’à sa fille. Son corps ondulait, dans des mouvements qui, normalement gracieux, apparaissaient à April comme horriblement laids. Sa seule envie était simple : Lui couper les jambes avec violence. La faire tomber. À nouveau.
Les mains frêles vinrent se hisser sur les joues de la jeune blonde. Sa seule réponse fut un spasme, et sa main s’étala avec rapidité et violence contre le visage de sa mère. Celle-ci amena sa main sur sa peau légèrement rougie par l’impact et pesta. Cependant, avant que sa voix ne reprenne le monopole des sons, April prit la parole.


    « — Écoute. Ce monde est déjà bien assez moche comme il est. Avec toi en plus, c’est pire. Mais je suis morte. Alors il est temps de régler ce compte pour l’éternité, n’est-ce pas ? C’est maintenant que je dois te dire ce que j’ai sur le cœur, hein ? »


La mère plissa les paupières. De nouveaux comptes, hein ? Si seulement tout était si simple … Mais. Rien ne se passerait de cette manière. Un grand sourire ironique prit place sur la jeune femme, alors qu’enfin, la lumière fut.

    « — Tu sais. J’aurais aimé connaitre ce que tu as appris, même si, à mes yeux, tu n’es que source de problèmes. Mais je te vois. De ce fait, ta voix, qui me vrille assez les tympans, peut rester absente de ce dialogue. Tu veux que je te dise pourquoi ? »


April pencha la tête. Sa mère sourit un peu plus. Étrangement, il n’y avait aucune once de haine à trouver là-dedans. Rien de méchant, juste une sorte d’espoir. La pute redevenait-elle ne serait-ce qu’un peu « normale » ? La blonde ne comprenait pas. Mais, à nouveau, elle préféra que cela lui échappe plutôt que de savoir.
Et, alors que l’image de sa mère commençait à disparaitre, une petite voix traversa ses pensées. Et cette affirmation percuta chacun des coins de son cerveau des milliers de fois environ, jusqu’à-ce que tout s’arrête et qu’elle prenne conscience.


Tu es … En vie. Alors bats-toi.

Était-ce seulement vrai ? Ses yeux parcoururent la totalité de la bulle, jusqu’à ce que la voix lui revienne, comme un écho que son esprit lui envoyait, incessamment.

Tu es … En vie. Alors bats-toi.

Alors, elle ouvrit les yeux. Et tout devint clair.
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MessageSujet: Re: Nos trésors perdus   Nos trésors perdus - Page 2 I_icon_minitimeVen 20 Jan - 0:03

Il avait mal… il avait vraiment mal. Putain de conneries qui l’avait mené sur ce chemin. Il aurait mieux fait de suivre son instinct et de juste partir de Daien… de toute façon aucune terre Beorc n’était sure. Il respira un grand coup et se releva. Il avait évité la vague d’intimidation et de terreur par un simple artifice. La douleur physique était plus puissante que celle mentale et alors qu’il se relevait en s’appuyant sur sa jambe meurtrie par ses propres soins, Yue se félicitait de ne pas avoir sombré dans la démence et l’illusion. Dommage, ce n’était pas encore aujourd’hui qu’il verrait sa mort. Avec une désinvolture totale, il arracha la flèche qu’il avait dans l’épaule et alors qu’il se penchait enfin sur ce qui l’entourait, le bilan était… pitoyable.

Une enfant était morte, une enfant qui aurait pu être sa Cassandra… un autre avait failli y passer et s’était battu pour eux… il se sentait honteux. Les deux femmes avaient essuyé l’intimidation avec courage, pourtant, on voyait dans leurs yeux qu’elles n’en ressortaient pas indemne.
Pitoyable échec de sa part…

Yue se dirigea vers l’enfant et la pris dans ses bras. Puis il se retourna pour ramener ce petit corps auprès de ceux qui l’avait vraiment aimé, du moins, il l’espérait.
Il passa devant le corps agonisant de la jeune femme blonde et elle ne lui inspira que dégoût. Pourtant, il se devait de l’achever car personne ne mérite de souffrir avant sa mort. On devrait tous mourir dans notre sommeil.
Bientôt, la lumière de l’arène laissa place à l’ombre des gradins. Par terre, un homme était allongé sur une femme pleurant à chaude larmes.

- Elle est morte ?

- Non… mais l’enfant qu’elle portait est hélas décédé en son sein.

- On ne récolte que ce que l’on sème.


Les paroles étaient dures d’autant plus qu’il posa le corps de la petite mage à coté de lui. Sans un mot de plus, sans compassion, sans haine non plus. c’était simplement la vérité. Il le savait mieux que quiconque.

- Valentina… est-elle en vie ?

- Oui, mais plus pour longtemps si vous voulez lui faire vos adieux avant que je n’abrège ses souffrances.

- Ne vous donnez pas cette peine.

Le loup s’en retourna. Le chevalier mage disparut.

***
Elle ne sentait plus rien, ni douleur, ni agonie. Elle n’avait plus de sensation comme si son corps s’anesthésiait de lui-même car il savait qu’il ne pourrait survivre à tant de dommages. Pourtant, elle continuait à lutter. Elle se trainait de ses mains sur le sol, essayait de rejoindre son arbre comme si elle en main, elle devenait immortelle. Mais elle se vidait trop vite de son sang et son frère ne venait pas la soigner.

Pourquoi ne venait-il pas la soigner ?
Pourquoi s’occupait-il d’elle alors qu’elle était sa sœur ?
Pourquoi était-il si lent ?

- AXEEEEEEEEEL !

- Je suis là grande sœur.

Elle tourna la tête apercevant l’ombre d’une silhouette familière.

- Soigne moi Axel, je dois les tuer, je dois…

- Payer pour les crimes que tu as commis.

Son regard devint pâle, alors que la jeune femme ne semblait pas comprendre. Elle crut d’abords à une blague. Mais le sérieux du visage qui la surplombait ne pouvait lui mentir… elle se mit alors à rire, rire d’un rire mauvais entrecoupé d’une toux sanglante.

- Ne soit pas hypocrite, mes crimes sont les tiens, nous sommes tous criminels ! Même cette enfant qui pleure dans les bras de sa pirate, elle n’a pas hésité une seule seconde à tuer un humain. Quant à l’autre blondasse, elle a torturé ta précieuse Gabrielle. Et cette capitaine, ne crois tu pas qu’elle a pris plaisir à tuer ses Laguzs innocents ? Ne soit pas hypocrite et soigne moi !

- Oui ma sœur. Je te soignerai de cette vie de vices.

Il posa sa main sur elle et la téléporta à plus d’une centaine de mètre. La chute fut longue et courte en même temps. Juste le temps de réfléchir à ce qu’on avait fait de sa vie. Juste un répit pour voir défiler ses jours heureux avant de venir s’écraser face contre terre sur le sol dur d’une arène ensanglanter et de mourir sous le choc.
Aucun soulagement, aucune tristesse, rien. Son cœur était vide.

- Rendez nous les objets volés, et laissez nous repartir chez nous. Je pense que vous avait largement payé votre crime.

Ce n’était pas une parole de compassion, ce n’était qu’une constatation. Le voleur venait de se faire voler tout ce qu’il était. Sa seule famille, une enfant, un fils. Sa femme ne serait jamais plus la même à son réveil et il ne serait plus le héro des pauvres et des opprimés.

Axel Rupin, le voleur insaisissable n’existait plus.

D’un claquement de doigt, tout disparut, le temps, l’espace se tordit dans un déchirement haletant et ils se retrouvèrent tous dans l’herbe grasse et fraiche d’une forêt humide. Debout, au milieu de la plaine se tenait une jeune fille plus belle que jamais alors que des larmes roulaient contres ses joues. Courant sans distinction, aucune elle plongea dans les bras d’un jeune garçon roux le projetant en arrière et le martelant de coups sur son jeune poitrail.

- Pourquoi tu es parti si longtemps ! J’étais inquiète et je n’savais pas où tu étais !

Bien qu’il se sentait suffoquer, le jeune loup ne dit rien il prit Cassandra dans ses bras et la serra contre lui comme pour lui prouver qu’il était là et ne partirait plus sans elle, au grand damne de son tuteur.
Les objets volés étaient apparus en même temps qu’eux et il faudrait bien des bras pour tous les ramener à leur propriétaire. Mais pour l’instant, Yue n’avait pas l’âme à bouger. Il voulait rester là, avec celle qu’il aimait et ne plus penser à rien.


--------------------------------------------------------

Bon bah c’est la fin. Je vous laisse conclure et vous donnerez vos Pxs après votre dernier post.
Vous devriez toutes retrouver vos trésors perdus et si vous voulez vous pouvez prendre d’autre chose. Ya vraiment des trucs pas mal mais je vous laisse imaginer.
Je vous laisse également poster dans l’ordre que vous voulez mais faites le sinon pas de Pxs. ^^

Merci d’avoir participé à cette mission. C’était un réel plaisir de partager ça avec vous !
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MessageSujet: Re: Nos trésors perdus   Nos trésors perdus - Page 2 I_icon_minitimeVen 20 Jan - 20:53

    Fini. C’est fini. Elle est là, toute petite, dans mes bras. Alyster s’assoit à côté de nous, et entoure la jeune Princesse d’un cocon de magie bien chaud, bien réconfortant. Je souris. Je soulève une de ses p’tites mèches qui tombent sur son front en sueur. Pour lui découvrir le visage. J’pose mes yeux sur le vieux prêtre. Une dernière lueur d’appréhension au fond du regard.
    « Elle va s’en sortir ? »
    « Oui. La princesse Gallysnaga a hérité des formidables capacités de guérison de son peuple. Elle vivra, sans aucune séquelle physique. »
    Je baisse les yeux. Pas de séquelle physique, hein. Par contre, les morales… Elle a trop enduré aujourd’hui. Plus qu’elle n’aurait jamais dû. J’ai toujours essayé d’la protéger des attaques, des pillages, la laissant dans un petit nid de sureté un peu stupide. Oui, le monde est comme ça bordel. Le vrai monde n’est pas pour les enfants. Le vrai monde n’est pas plein de joie, de bonne humeur. Il est plein de sang, de larmes et de combats. C’est dur. Elle mérite mieux. Je la serre doucement contre moi. Son petit souffle est chaud, bien vivant, contre ma peau. Le sang s’efface petit à petit, suivant les incantations du vieux prêtre.

    « Gally… »
    Je sais pas quoi lui dire. Quoique je dise, qu’est-ce qu’elle va en penser. Penser que je suis stupide, trouver malgré elle des contre-arguments. En quoi ai-je le droit de lui demander d’oublier, ou de surpasser tout ça. Pourquoi j’devrais essayer de la convaincre qu’elle peut être plus forte que tout ça. Elle me prendra pour une idiote. Idiote que je suis. Mais elle a encore tant à faire, tant à découvrir, avec ses yeux d’enfant. D’un regard qui n’soit pas couvert d’un voile de souffrance.
    « C’est fin… »
    Ma phrase est coupée en plein élan par mes yeux qui se posent sur une femme en train de chuter. Presque lentement. Sans pousser un seul cri, regardant sa mort venir sans aucun reflet dans ses yeux déjà opaques et résignés. L’homme au milieu de l’arène a les joues brillantes de larmes. Je serre la jeune dragonne contre moi, plaquant mes mains sur ses petites oreilles, cachant son visage contre mon torse. Ne vois pas, n’entends pas la mort encore une fois.
    Le craquement sinistre du corps sur le sable de l’arène m’ébranle. Il m’est déjà arrivé de tuer des membres de l’équipage m’ayant trahie. Il m’est déjà arrivé d’exécuter des otages. Comme une pirate, après tout. Mais, prendre ainsi la résolution de tuer son propre sang… Si j’avais eu un frère, une sœur, serait-il venu me chercher pour me tuer, en apprenant que j’avais embrassé la piraterie ? J’en sais rien, je veux pas savoir.

    Puis on reparaît sur le sol de la forêt d’où on était partis. Je ne veux plus penser à tout ça. Tenant toujours Gally entre mes bras, je vais lentement chercher un tas d’étoffes et quelques bijoux déposés sur le sol, puis je les tends au dénommé Bernard. Le gars détourne les yeux devant ma quasi-nudité. Il bredouille un truc que je comprends pas, puis il me tend un paquet. Dedans, y’a tous nos habits avec lesquels nous sommes arrivés. Je pose Gally au sol, puis je commence à la rhabiller, faisait habilement couler la robe à ses pieds tandis que son pantalon et sa chemise sont déjà enfilés. Je la laisse un instant sur l’herbe pour apporter ses vêtements à April. La jeune femme a encore l’air toute groggy. Tu parles d’une aventure.

    « Tiens, c’est à toi. »
    Je fais tomber le tout à côté d’elle. Au milieu des habits, j’ai glissé une longue lance ainsi qu’une poupée de chiffon.
    « La lance est celle de cette femme que nous avons laissé Gally battre seule, jusqu’au seuil de la mort. Je te la laisse, fais-en ce que tu veux, et pense ce que tu veux de tout ce qui s’est passé. »

    Je retourne lentement au tas d’mes propres affaires, que j’enfile pensivement. Je me sens étouffée par le serre-taille. Moi qui ai l’habitude de me battre à pleine puissance étriquée dans un corset… Ca doit être l’émotion, ah, ah. J’enfile en tout dernier mon grand chapeau de Capitaine. Je me redresse de toute ma hauteur, un poids sur les épaules. La joie de cette jeune femme, Cassandra m’effare. Elle qui ne semble même pas voir combien son petit amoureux roux est blessé. Elle qui ne voit pas la lourdeur de l’ambiance qui nous entoure. C’est normal. Elle est jeune. Trop jeune pour être touchée par ça. Je regarde Gally tristement. Tu vas voir Princesse, j’ferai tout pour te rendre ta joie de vivre. Je le jure.

    J’avance vers Yue et sa tendre Cassandra. J’leur tends à chacun une main, qu’ils saisissent pour que je les relève. J’effectue une légère révérence devant la petite bourgeoise.

    « Je prendrai quelques armes laissées là comme paiement, si ça ne vous dérange pas. J’ai donné vos biens à M. Bernard. … Prenez soin de ce fier loup. Vous méritez de grandir et de vous épanouir en fuyant les horreurs. »
    Puis je me retourne vers le tas d’armes laissées au sol. Dans mon dos où ma hache, ma fidèle Orchak, est déjà accrochée, je fixe la large lame dont cette femme s’est servie pour blesser ma chère Gally. Mon fidèle second pourrait avoir besoin d’une telle arme. A mon côté, je glisse le pistolet ainsi que les boîtes de cartouches et de poudre. Pour me souvenir que de telles armes peuvent ôter la vie d’un seul coup, sans même que l’adversaire ne puisse se défendre. Sans même qu’il ne puisse se rendre compte qu’il se meurt. Ce truc horrible, j’le garderai à mon côté pour me souvenir d’elle.

    J’vais doucement vers ma petite Gally, et je la prends dans mes bras. Doucement, je la mets sur mes épaules, comme elle était quand nous sommes arrivés. Je me retourne vers tous les autres. Tous, Cassandra et ses grands yeux emplis de joie, Yue et son air sérieux et dégoûté de tout ce qui s’est passé, Bernard qui n’en peut plus de s’moucher et d’essuyer ses larmes. Et puis, April, la courageuse April. Mon dernier regard est pour elle. Peut-être nos routes se recroiseraient-elles un jour.

    « Gallysnaga, princesse de Goldoa, et Moneta, Reine des Mers, vous saluent. »
    Puis je me détourne, ma précieuse petite princesse sur les épaules, son fidèle Alyster nous suivant sans bruit. Alors que je marche, je saisis doucement sa petite menotte dans ma main, la serrant avec tendresse. Puis ma main lâche la sienne et va caresser sa joue ronde de petite fille.
    « Rentrons chez nous. »
    Nos silhouettes se découpent à peine dans les profondeurs de la forêt, alors que le vent nous apporte une fraîcheur marine et salée qui nous attire vers la mer.

    Dans ma bouteille, il n’y a plus de rhum.


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April


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MessageSujet: Re: Nos trésors perdus   Nos trésors perdus - Page 2 I_icon_minitimeMar 31 Jan - 17:05

*crac*

April avait contemplé cette chute sans rien dire. Cette téléportation qui, après un court laps de temps, donnait la mort. Une femme qui, malgré tout ce qu’elle avait pu faire, ne méritait pas une telle fin. Voler. Embrasser le ciel une dernière fois pour s’éclater contre le sol dans un craquement sinistre. Pourquoi ? Pourquoi toutes ces choses devaient-elles arriver ? Que ce soit pour eux ou pour d’autres, pourquoi ? Des morts à la chaîne, des coupables punis. Mais ces punissions ne s’adapteraient jamais à aucune situation. Pauvre petite. Puisse le ciel décider d’une bonne reprise pour elle. Et que sa peine, aussi profonde soit-elle, réussisse à disparaitre entièrement durant ce repos éternel.

Ses yeux se portèrent sur le reste de la scène. Une absence de bruit, un mutisme extrêmement lourd qui la laissait immobile, à ne rien comprendre. Tout était si moche, si dur, si pesant. Même pour elle, qui n’avait que faire de la mort et des assassinats. Cette pièce de théâtre, où son rôle n’était que figurant par rapport à d’autres, lui permettait de comprendre tant de choses. Tant d’évidences qui, sans ça, n’auraient réussi à lui sauter aux yeux. La vie, la mort, le châtiment, les gens … Chaque personne, dans le fond, était liée à une autre. Et tous, avec ce fil, se liaient entre eux. April, qui voulait le nier, ne pouvait détourner l’évidence. Qu’importait Destiny, sur le coup, puisque celle-ci n’était qu’un subterfuge. Un placebo en chiffon, pour soigner d’une solitude cachée. Sauf que, dans cette situation, rien n’y faisait. Son renfermement ne se voyait que trop. Et la fuite ne l’aiderait pas. Que faire, alors, pour tout changer ?

Un « pouf » la ramena sur Terre, tandis qu’elle leva les yeux pour voir ce qui se passait. Moneta. Seconde héroïne de cette pièce, après Gallysnaga. Ces deux demoiselles, mine de rien, furent d’un grand secours. Pions importants d’un jeu impitoyable. Pions vainqueurs, Reine détruite. Etrangement, ce côté de la balance semblait faible. Mais la victoire était telle que, lorsque le paquet fut déposé à terre, April ne sut comment réagir. Etait-ce donc un cadeau pour avoir mené à la mort ? Pourquoi est-ce que cette chasse qui, au début, lui semblait amusante, ne s’était avérée qu’une désagréable course contre-la-mort ? Baissant doucement la tête pour regarder ce qui venait de tomber, elle remarqua Destiny. Un faible sourire naquit sur ses lèvres.

De retour. Mais, contrairement à d’habitude, la poupée ne lui procurait pas cette sensation d’immunité qu’April adorait. Il n’y avait que sa présence. Elle lui permettait de se sentir juste un peu mieux. Sa raison de vie récupérée, certes, c’était bien, mais … quoi de plus ? Rien, au final. Puisque cette petite chose ne modifiait pas le passé, ni l’avenir. Cependant, sa main se hissa jusqu’au « jouet » et le traina dans ses bras. Satisfaction. Retour à la réalité. Tout était fini. Fini.

Sa tête se releva jusqu’à Moneta, qu’elle gratifia d’un regard extrêmement reconnaissant. Une pirate reconnaissable entre mille, notamment grâce à sa taille surprenante. Mais surtout pour ce qu’elle était : Quelqu’un d’extraordinaire. Une femme qui défiait tous les préjugés par sa simple mentalité. Une personne incroyable. Qui avait beaucoup appris à la jeune April. Et qui, juste pour cette raison – qui pour la blonde était bien plus que valable –, aurait une reconnaissance toute particulière.


    « — Merci … »


Et c’était tout. Un simple mot, soufflé comme une dernière parole, avant que la pirate ne fasse demi-tour. La tête de la blonde se rabaissa, tandis qu’elle soupirait. Tout était bel et bien fini, que dire de plus ? Cette aventure se terminait sur ces visages transcendés par des images un peu trop glauques. Mais le principal résidait dans sa fin.

April serra son emprise sur la main de Destiny et se releva. La lance. Si belle. Si nouvelle. Si inhabituelle. Quelque chose de bien, de neuf. Avec la poupée. Tout pouvait repartir, alors. Un peu différemment, puisque plus rien ne serait jamais pareil, mais tout recommençait. Comme une roue que l’on enclenche de nouveau une fois qu’elle finit de tourner. Ainsi, le cycle perdurait éternellement.

Son regard se hasarda sur les alentours. Gally’ et Moneta s’en allaient. Ses prunelles violacées se posèrent sur la gamine, dotée d’un courage surprenant pour son petit âge. Être trainée ici et sauver chaque personne, du haut de sept petites années tout au plus. Quelle surprise. Et, à côté de ça, il y avait la Marquée, qui tuait pour son plaisir, qui courait après des « lapins-chaperons » … C’était dans ce genre de situations qu’on pouvait constater à quel point April manquait de « notions ». Même la camaraderie. Comprendre une telle chose à ce stade d’une vie s’avérait bien surprenant, à partir d’un moment … Mais elle ne s’en souciait que peu, car « mieux vaut tard que jamais », après tout.

Un sourire naquit sur ses lèvres roses, tandis qu’elle saluait, d’un signe de tête, la troupe pirate. Peut-être qu’un jour, elles se reverraient. Et que les circonstances seraient moins gênantes. Elle soupira. Décidément …
M’enfin. Désormais, la demoiselle devait aussi s’éclipser. Quitter cet endroit définitivement. Et ne plus jamais y revenir. Que d’espoirs.
Elle se retourna alors, après une courbette symbolique, et s’en alla, dans le plus inconfortable des silences. Pourquoi parler, après tout ? Il suffisait de mettre un point final à cette histoire.

Et ceci, était désormais chose faite.


_____________________________________
Merci à vous tous pour cette mission pleine d’epicness et de sensations fortes \O/. C’était vraiment génial. =3

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MessageSujet: Re: Nos trésors perdus   Nos trésors perdus - Page 2 I_icon_minitimeDim 12 Fév - 2:47

Jules Renard a dit que le café reflétait ses idées noirs.
Alors tel les milles facettes d'un seul grain de sable.
Elle n'écoutait pas, et ne voyait rien d'autre.
Parce que lui cacher les yeux n'était pas l'empêcher d'entendre.
Parce que tout cela lui mettait en tête comme une chanson de The Fray.



Lentement, elle brisa la douce garde de cette chaleur qui l'entourait. Alors que le souvenir d'un manteau rouge ondulant aux vents lointains s’effaçait par bride de sa mémoire.
Non, ce n'était pas finis.
Sa main prit délicatement celle de l'invisible, celle de Gabrielle. Une petite fille comme une autre, qui dans la joie du sang n'avait vu son nom ne s'éparpiller qu'entre mes morceaux de poussière d'os fracturés de celle qu'elle prenait pour sa grande sœur.
Les enfants ne sont pas fait pour les champs de batailles.
Peut être pour ceux seulement emprunts de fleurs.
Ça donnait une expression de maladie, un cœur qui se tord aux larmes d’ectoplasme d'un mort qui sourit à un autre. Au delà de l'infini, quel distance sépare deux cœurs à quelques mètres l'un de l'autre?
Leur histoire n'était pas la sienne.
Pourtant, elle y avait mis fin.
Et personne ne chérira les souvenirs, chacun se souviendra de la conclusion. A sa manière, jamais celle sans larmes. Sans douleur.
C'était un peu comme se tromper sur toute la ligne.
Le genre de ligne droite qui file en courbe alors qu'on la
tient fermement de ses deux mains.
Ses mains étaient trop petites.
Elle emmena le destin à sa propre rencontre. Peu importe les yeux humidifiés par une simple volonté de ceux qui ne peuvent plus pleurés. Chacun des mains dans la sienne; elles devaient se rapprocher. Peu importe la colère et le désarroi,
personne ne sait ce que ressentent ceux qui ont passé le seuil.
Désagréable.
Idée d'être...
Oublier.
Elle allait rester là, il n'existe pas d'Enfer pour ceux qui regrettes. Elle ne vas pas partir, elle ne vas que rester.
Parce qu'on n'oublie jamais ceux qui partes. Et que pour les gens comme elle...
Tout ce dont nos mémoires nous parviennent,
sont des sentiments de douleur.
D'agonie.
De tristesse.
Comme si la fin importait plus que le début.

Il suffirait d'un sourire. Il souffrirait de le refermer. Parce que c'était la seule chose qu'elle pouvait leur donner, à ces trépas qui se tenaient la main. Forcés, derrière ses talons qui grattent un sol humide d'avenir qu'elles ne peuvent plus toucher. Sans les regarder, car elle même humidifie le sol de sa petite hauteur. Ne pouvant offrir plus que de promettre, que...

"Jamais...
Je
Ne
Vous
Oublieraient.
"
Elle se tourna vers Alyster.
Elle ne le regarda pas.
Elle croisa le regard d'April.
Elle avait récupéré son bien.
Ça lui suffirait à être heureuse.
Alors elle aussi serait heureuse.
Son regard finit sa course dans les yeux de Moneta.
Que ses prunelles étaient hautes.
Elles ne les avaient jamais vus... Ainsi.
Sans doute parce que quelque chose s'était brisé.
Peut-être elle, parce qu'elle tenait à elle.
Que si elle s'enfuyait, elle ne viendrait pas.
Alors qu'elle l’espérait.
Que l’espoir est futile. C'était comme si ce bateau, fendant joyeusement les flots avait mit son pied sur la boîte de pandore après qu'un homme vêtu de rouge ne laisse point ce dernier terme s'enfuir. Et qu'elle, de son petit pied, avait joint le gardiennage afin de jouir d'un paradoxe perdu.
Le temps est précieux.
Il fascine.
Mais il passe.
Et son temps était passer.

Qu'il est malheureux,
si jeune;
De devoir ouvrir les yeux.
Comme si,
toujours aveugle.
On avait rêvé du monde.
Et que la réalité,
s'avère cauchemar.

Elle était tellement désolée. Parce qu'aucun mot ne pouvait sortir de sa bouche, sèche comme la glace qui refuse de fondre au soleil. Elle savait qu'en prenant ainsi son envol loin d'ici,
en fuyant.
Elle laisserait croire la pirate que tout était sa faute.

Mais que t'aurais-je dis, Moneta? "Je vais m'en remettre, tout vas bien!". Avec un grand sourire et les yeux clos en circonflexe; que le monde aurait continué de tourner malgré cette écharde minuscule plantée loin dans son cœur?
Moi, je ne peux pas supporter d'avoir fais du mal aux gens.
Alors pourquoi m'en vais-je si je sais que tu vas en souffrir?

Il n'allait y avoir aucun autre mot pour clôturer cette histoire. Elle fut magnifique en tant qu'épopée, grandiose en terme de vécu. Mais un événement qui se termine mal n'est, qu'en somme, un souvenir à égarer dans les tourments de son propre esprit. Ô, méandres de mon cœur, puissiez vous ne pas vous couvrir de ténèbres car je refuse d'oublier. Seulement garder les bons. Quitte à souffrir. Ô, Moneta...

"Moi je sais, que si je reste, tu ne m'oubliera pas.
Que tu vas rester près de moi.
Non pas pour m'aimer.
Mais pour te faire pardonner,
ne plus culpabiliser.
Et ainsi, je te ferais perdre ce que tu as de plus cher.
Ta liberté.
"
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