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| April Mivenhood - La folle & sa poupée. [Complète.] | |
| Auteur | Message |
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❝ April ❞
Messages : 99 Age : 28 Localisation : Mystère. ~
| Sujet: April Mivenhood - La folle & sa poupée. [Complète.] Sam 2 Juil - 5:20 | |
| Mivenhood April
— Slowly, Madness possesses you … and prepares your death in the silence. — La Folle à la Poupée.
| NOM & PRÉNOM(S) ; Alors, tout d’abord, mon nom est Mivenhood. Mes prénoms sont ; April, Alice et Alexia.
SURNOMS ; Il y en a tellement … Notamment la solitaire, la folle, la terrifiante, le monstre … Mais qui suis-je, alors ?
RANG ; ~ Maybe it’s just a Nightmare …
ÂGE ; 19 printemps, pour une apparence qui en laisse supposer 16.
SEXE ; Je pourrais tant vous en dire là-dessus … Chaud, sensuel … Avec un peu de sucre ? C’était pas ça la question ? C’est bien une jeune femme, je vous l’assure …
RACE ; Ils vous diront Beorc, je vous répondrais simplement Marquée.
CLASSE ; Soldat, ni plus, ni moins.
PAYS D’ORIGINE ; Originaire de Daien. |
Poupée de Porcelaine … Ou Machine de Guerre ?
« Il y a moi, Il y a toi, Il y a nous, Il y a les autres … » Tu es eux Sans les être vraiment. Tu leur ressembles Sans leur ressembler. Tu les comprends Sans les comprendre. Sourire écorché, Yeux détournés, Pas de réalité, Princesse isolée. Tu sais pourtant que tu n’as besoin de personne … Ces milles-et-un parfums Qui m’ont menée sur ton chemin, Ces milles-et-un parfums Qui m’ont tuée ce matin. Cajoler, Consoler, Apprécier, Adorer. Repousser, Mentir, Déprécier, Haïr. Aconit Napel, Chélidoine, Ficaire, Arsenic, Benzene, Naphtalène. Je ne suis pas moi, je ne suis pas eux non plus, qui suis-je, alors ? La reproduction des merveilles, un lapin laissé trop longtemps dans son coin, une éternelle ennuyée, je n’ai rien à faire, je n’ai pas envie de le faire ? Je suis lassée de tout, lassée du rien que l’on m’avait donné, lassée de l’ennui lui-même, le temps passe et me rappelle à quel point je suis seule. De mes yeux améthystes, je contemple les gens, je les regarde mener leur vie. Quand ils finissent par venir jusqu’à moi, je les ignore, je regarde Destiny et lui murmure quelques mots incompréhensibles. Je ne veux pas qu’ils m’approchent, je veux rester seule, je ne sais pas pourquoi. J’ai passé trop de temps sans personne à qui parler, sans personne pour m’écouter … à part elle, si douce, si gentille … Si silencieuse, ne se plaignant jamais de ce qu’elle avait, les yeux toujours mi-clos, à nous regarder, moi et mes problèmes. Nombreuses sont les fois où les gens me questionnaient sur le pourquoi du comment. Mes yeux sont violets, mes cheveux sont blonds, rien ne va ensemble, ça a l’air de les surprendre, ils n’ont pas l’habitude de voir de telles choses, ils ne connaissent pas d’exceptions. Ils me croient folle, j’ai donc réussi mon coup pour rester seule ? S’enfermer dans un songe, que dis-je, un mensonge, est-ce une mauvaise idée ? Je ne veux pas non plus le savoir. Je ne veux que m’enfermer dans l’ignorance, ne pas me fier à leurs histoires de confiance, je veux être là et regarder le monde courir à sa perte tandis que je serais là, à arranger les plis de ma robe brune, un sourire sadique sur mes lèvres roses. Après tout, l’humanité est assez folle pour déclencher des guerres inutiles, des guerres qui ne servent à rien, pourquoi ne pas assumer ses bêtises jusqu’au bout ? Je veux rester seule, je ne veux pas m’attacher, tout le monde disparait, personne n’est là jusqu’au bout, il y a toujours des trahisons, je ne crois plus en l’être humain ? Qu’a-t-il fait pour moi ? A-t-il ravivé ce sourire d’enfant que j’esquissais tous les jours en voyant mes parents ? Non. A-t-il cessé la guerre pour protéger des vies innocentes ? Encore moins. Tout le monde est avide de pouvoir, tout le monde veut la guerre, personne ne veut la paix. Ils disent qu’il faut des conflits pour obtenir le calme ? Et si personne n’était stupide, peut-être que la paix aurait sa place sans tout cela, non ? Je déteste les humains. Je déteste ces gens qui se croient supérieurs à tout le monde. Je les hais tous, de toute façon, à part les marqués. Enfin presque. C’est surtout parce que nous sommes de la même race que je leur dois un minimum de respect. Je suis renfermée, ma poupée et ma lance toujours présentes avec moi, j’abats ce qui me gêne et je ne fais pas de différence. J’étais née avec une conscience, j’étais née pour réfléchir, comme tout un chacun … Mais j’ai fini par perdre cette capacité. Je suis là pour tuer, pantin des désirs barbares de ces hommes que je déteste … Laguz, Beorc, Marqué, où est la différence ? Tous pareils. Tous là pour se battre, tous là pour ôter la vie d’un autre, nous sommes des monstres sans conscience, nous tuerons jusqu’au dernier être juste pour notre patrie. En espérant ne pas mourir. Voilà ce que nous sommes ; des coquilles. Indignes de réfléchir. Pas le droit de penser, il s’agit d’avancer. Je hais ce monde. Mais je n’ai pas la force de le quitter. Pour eux, pour moi, pour elle. Pourtant, les gens vous diront que je suis jeune et que je n’ai pas un véritable avis sur la réalité, que je suis folle et que je ne pense pas. La nuance est que, bien que mon apparence me donne seize ans – et encore, étant donné que je suis fine et frêle, on se demande encore quel âge j’ai physiquement parlant –, j’en ai bel et bien dix-neuf, mais si je leur disais que je suis marquée, ils me demanderaient sûrement la preuve, ces pauvres humains. Et je n’ai pas envie de montrer mon ventre à n’importe qui. Pas à qui que ce soit, d'ailleurs. J’ai eu le temps de voir le monde, bien que mes yeux soient ceux d’une adolescente, que mon comportement soit celui d’une personne bonne à l’asile et que ma poupée me descende encore plus bas que terre, j’ai réfléchis. J’ai pensé à ce qui pouvait arriver. À ce qui pouvait m’arriver. Peut-être un peu égoïste, je n’ai pas eu le temps de regarder les autres, je n’ai vu que mes courbes fines dans le miroir, les courbes gracieuses et faites pour le combat que le « ciel » m’avait offertes. Mon corps est souple, je peux courir, je peux me battre. Mais je n’ai pas le droit à l’erreur. Un seul coup « trop bien placé » et c’en est fini de moi. Même si … qui s’en souciera ? Je ne suis pas dépressive, je me fiche de vivre et de mourir, je n’ai pas besoin de rire ni de sourire, adviendra ce qui devait advenir, c’est tout, non ? Je ne veux pas changer les choses pour plaire aux autres. Acceptez-moi, ne m’acceptez pas, qu’en ai-je à faire ? Dans tous les cas, vous deviendrez un fardeau. Je n’aime pas la compagnie, je n’aime pas l’amour, je n’aime rien ? Je suis si difficile … Des rubans, des dentelles, un corps fin, des détails bien féminins, es-tu sûr de ne pas me reconnaitre ? Des yeux violets … une tignasse blonde, n’est-ce pas là assez pour que tu saches que c’est moi ? Moi ? Qui est moi ? Toi ? Te voilà perdu … Et moi qui me moque de toi. Ou toi qui te moque de moi ? Laisse-toi bercer par la folie, deviens fou, oublie. Oublie ce que veut dire « problème », oublie ce que veut dire « peur », apprends la signification de « je m’en fous ». Et refaisons un monde de poneys qui volent et qui larguent des arcs-en-ciel ! Lunatique ? Oui, je le suis énormément. Je peux rire mais pleurer, d’un seul coup. Et vice-versa. Je suis le noir et le blanc, chaque facette de moi-même existe en deux fois : la joyeuse et l’horrible. Je peux être capricieuse et enfantine puis, d’un seul coup, devenir réaliste et mature. Je change tout le temps, impossible de s’adapter à moi. Oh et … dernière chose. S’il y a bien une chose que je ne supporte pas, c’est que l’on touche à Destiny. Là, folle, gentille, heureuse ou non, mon caractère devient vite celui d’une bête enragée qui attaque stupidement la première personne qui lui tombe sous la main. Ma Destiny est à moi. Ma Destiny est à ne pas toucher. C’est drôle comme une adulte/adolescente peut être attachée à une simple poupée. Même si … ce n’est pas, non, ce n’est pas que du chiffon.
Comment devenir le Pantin du Destin ?
Je vous dirais bien « Il était une fois », je vous laisserais bien rêver, mais mon histoire n’est pas un rêve, ce n’est qu’un songe, un rêve éveillé, parsemé de mensonges, de détails qui brisent la beauté des contes de fée. Mon histoire n’est pas un récit plein de chaleur, plein de bonheur, mon histoire est noire, pleine de désespoir … Ce passé aurait dû être oublié, bien qu’il ne m’en reste que des lambeaux … Mais ils sont assez marquants pour me rappeler à quel point j’aurais dû partir, partir et ne plus être ici, partir pour ne plus vivre, partir pour me retrouver, moi, dans mon rêve, ce rêve que l’on m’a arraché … Pauvre petite fille torturée.
Dois-je me confier, tout vous avouer ? Vous avez l’air d’insister, je ne voudrais pas vous agacer, je devrais commencer ? Vous voulez savoir, vous voulez découvrir, cela vous intéresse, cela vous démange … Alors je vais vous le dire. Je vais vous raconter ce sombre passé. Ce dont je me souviens, tout du moins …
C’était il y a longtemps, environ dix-sept ans, que je vis le jour, non pas dans une clinique mais bien dans ce qui me servirait d’habitat pendant quelques années encore. Maman disait que ce jour-là, il faisait froid, il pleuvait à grosses gouttes et, superstitieuse, que cela lui apporterait le malheur. Enfant non-désiré car née de parents de races différentes, je n’ai pas eu une enfance facile, j’ai dû apprendre à faire autrement, à ne pas trop compter sur eux.
Ma mère est une Laguz, une femme qui avait la possibilité de revêtir un aspect de chat, c’était une demoiselle remarquable qui aurait pu mourir pour sa patrie, bien qu’elle ne le lui revaille pas. Née à Daien, tout comme moi, elle fut contrainte de mener une vie sans avoir besoin de qui que ce soit, chassant pour se nourrir et tuant pour se protéger. Pas de réelle habitation, juste une bonne planque, elle dormait là-bas les nuits de fraicheur, se contentant de rester à la belle étoile lorsque la température était ambiante. Oui, elle était si remarquable …
Mon père, quant à lui, était un homme originaire de Begnion qui, contrairement à la plupart des habitants de cette patrie, n’était pas spécialement croyant. Certes, Ashera existait, mais il ne s’en préoccupait pas plus. Il n’était pas maitre d’une capacité particulière et remplissait un simple rôle de barde voyageur, allant dans d’autres pays pour transmettre des nouvelles ou autres, toujours escorté de près par quelques soldats.
Un jour, alors qu’il s’était déplacé de Begnion jusqu’à Daien, il rencontra ma mère, rayon de soleil parmi la foule qu’il n’avait pas l’air d’apprécier. Elle lui adressa un simple regard, passant tout bêtement à côté de lui sans trop s’en préoccuper, il était là, dans la masse de monde, qu’aurait-elle pu penser de plus ? Pas d’intérêt spécial, elle aurait très bien pu continuer sa vie seule s’il … ne l’avait pas suivie.
Ayant des gênes de chat, ma mère avait très bien compris qu’il n’était pas si loin qu’il voulait le faire croire, mais elle fit comme s’il ne se passait rien, continuant sa route tranquillement. Pauvre agneau égaré, mon père la suivit sans se préoccuper du lieu où elle pouvait bien le mener. Un coup de foudre, aurait-on pu dire, une histoire qu’il traçait déjà dans sa tête. Une histoire qui n’était là que pour lui, car il la croyait comme lui, Beorc. Ah, mon pauvre, si tu avais su que c’était une Laguz, aurais-tu reculé ? Question sans réponse, comme tellement d’interrogations.
Enfin, passons. À un moment, ma mère se retourna et il comprit. Il comprit qu’elle savait qu’il était là. Bien évidemment, il ne resta pas de marbre et, faible petit humain face à sa déesse, il s’empourpra. De là, l’histoire était presque tracée. Ma mère fit d’ailleurs vite à lui dire, une fois qu’il tomba sincèrement amoureux, que c’était une Laguz. Il l’accepta mais avoua qu’il ne voulait pas d’enfant pour la garder « intacte ».
Pourtant, un jour, alors qu’ils faisaient comme chaque couple, ils oublièrent les barrières. Et voilà comment j’ai été construite, moi, April. Au départ, lorsque ma mère perdit ses pouvoirs, elle voulut tout arrêter, arrêter ma conception, me détruire. Mais mon père, trouvant cela dommage de reculer maintenant que c’était fait, la convainquit de me garder.
Et neuf mois après ; me voilà. Moi, April Mivenhood, enfant non-désirée …
… Ma vie, jusqu’au moment où je pus enfin me débrouiller par moi-même – donc à mes cinq ans –, fut assez tranquille, mes parents s’occupaient de moi comme ils le pouvaient, j’étais nourrie, logée et bien élevée, que pouvais-je demander de plus ? De l’amour, peut-être ? Car il était vrai que je n’étais pas forcément appréciée de ma mère – oh, non, si elle avait pu me jeter par la fenêtre, elle l’aurait fait –, du fait que, par ma faute, elle avait tout perdu, tous ses pouvoirs, toutes ses forces, condamnées à rester là. Ma mère était une femme agréable, certes, mais elle était aussi légèrement … débile ? Elle m’accusait de toutes ses douleurs, tout était de ma faute et tout avait toujours été ainsi de toute façon.
Ce fut le jour où j’eus cinq ans qu’elle vint me voir, presque soulagée de pouvoir me laisser me débrouiller – heureusement que je n’avais pas besoin de biberon ni de micro-ondes et qu’elle me laissait manger n’importe quoi pour que je puisse subvenir à mes besoins, je serais morte depuis longtemps, sinon –, me tendant un paquet cadeau, un sourire aux lèvres. Curieuse, comme toutes les enfants de mon âge, je pense, je le pris, tout sourire, l’ouvrant sans plus attendre. À l’intérieur, je trouvais une poupée. Une poupée blonde, aux yeux mi-clos, habillée de vêtements assez particuliers. Directement, j’étais sous le charme. Je demandai à ma mère, rapidement, si cette petite poupée avait un nom, la réponse, évidemment, était non.
Encore incapable de savoir comment l’appeler, je décidai de la surnommer « poupée » le temps que je trouve. Mais le plus important n’était pas là. Maman prit doucement mon menton entre ses deux doigts, plongeant ses prunelles dans les siennes. Là, elle m’expliqua que cet « objet » allait être ma nouvelle meilleure amie, qu’elle vivrait avec moi, qu’elle mangerait avec moi etc. En gros, elle me disait là que je n’avais plus à compter sur elle, que la poupée servirait à ça. Encore innocente, je ne compris pas vraiment, me contentant de hocher la tête à toutes les remarques qu’elle pouvait me faire, ne cherchant pas à démêler le pourquoi du comment ; je m’en moquais.
C’est à partir de là que ma vie changea radicalement. Il n’y avait plus maman pour me tenir la main, la seule personne sur qui je pouvais compter était Papa, lui était toujours là, lui avait décidé de rester, avec ou sans l’accord de sa femme. Après tout, j’étais sa fille et non pas un déchet. Du coup, il me cuisinait de vrais repas de temps à autres et se chargeait de continuer mon éducation, histoire que je ne sois pas trop perdue en allant à l’école.
J’ai toujours aimé mon père, j’ai toujours su que je pouvais compter sur lui. Mais j’évitais de trop le faire, apprenant à vivre de moi-même, sans oublier que je trainais toujours avec ma poupée. Plus personne n’avait le droit de mettre les mains dessus. C’était ma poupée, la mienne, à personne d’autre.
… Quelques années après, lorsque j’eus huit ans, je pus enfin entrer à l’école. J’avais enfin le physique permettant cela. J’avais enfin la taille pour pouvoir être admise dans cet établissement. J’appris tout ce qu’il y avait à savoir avec rapidité, étant en « avance » – ou en retard, tout dépend de votre vision des choses – par rapport aux autres. Mais j’étais encore trop jeune pour pouvoir me permettre d’entrer dans une école pour commencer à apprendre le maniement des armes.
Ce n’était pas spécialement grave puisque je voyais enfin d’autres personnes, à l’école. Je rencontrais des tas de personnes tellement différentes de moi. Le point qui les reliait tous était la sempiternelle question liée à ma poupée. Pourquoi l’avais-je toujours avec moi ? À cette question, je ne répondais jamais, ce qui pouvait parfois causer l’énervement de ce qu’ils appelaient être mes camarades. Parfois, quand ils m’ennuyaient vraiment, je « parlais » avec ma poupée, ce qui les repoussait facilement.
Mais un jour, alors que je réclamai la solitude, un garçon vint jusqu’à moi, commençant à me parler. Je l’ignorai, me concentrant sur Destiny, me mettant à lui chuchoter quelques paroles incompréhensibles. Mais il ne me lâcha pas, allant jusqu’à tapoter mon épaule. À cela, je ne réagis toujours pas et continuai de simuler un dialogue avec ma poupée. Il me coupa. En plein élan. Commettant une erreur fatale qui aurait très bien pu lui coûter la vie.
Effectivement, il posa la main, que dis-je, il tira sur le bras de Destiny, l’amenant jusqu’à lui. Je la maintins fermement, suivant son mouvement pour ne pas qu’il me la brise, mes yeux allant se plonger dans les siens, animés d’un soupçon de haine et de colère. Il ne prit cependant pas peur, commençant à sourire, s’exprimant enfin.
— Eh bien ! Enfin tu me vois ! Je voulais sav… Je ne lui laissai pas même le temps de finir sa phrase, me moquant de ce qu’il pouvait bien me vouloir, je souhaitai qu’il lâche Destiny. — Lâche-la. De suite. Lâche cette poupée. — Mais … Je… — Tout de suite ! N’aggraves pas ton cas !
Il secoua la tête horizontalement. Il ne voulait pas la lâcher ? Il était sûr de ça ? Soit. Je lui écrasai violemment le pied, ce qui lui fit lâcher prise, avant de lui asséner un coup de pied dans le ventre. Il s’écroula, ses genoux se posant sur le sol, une main lui servant d’appui tandis que l’autre était placée sur son ventre, tandis qu’il toussait, crachant quelques gouttes de sang au passage. Ne l’avais-je pas prévenu ?
Après cet incident, tout le monde courut vers nous, tous un peu curieux de savoir ce qui s’était passé, certains commençant à m’insulter, dire que j’étais folle et violente, qu’il ne fallait plus s’approcher de moi. Meneur de toutes les « tribus » de l’école, chacun décida de l’écouter. Ses conseils étaient les meilleurs, il ne fallait surtout pas l’oublier.
… Cela faisait maintenant deux mois que toute l’école était contre moi, ils me critiquaient derrière mon dos, passant leur vie à faire attention au fait de ne pas m’approcher au risque de recevoir des coups. Ils ne savaient pas ce qu’il s’était réellement passé, non, ils n’en savaient rien, ils avaient adapté l’histoire à leur manière, ainsi, tout le monde serait contre moi et avec eux … Mais qu’en avais-je à faire ? J’avais Destiny, c’était tout ce qui comptait. Ou presque …
J’avais beau faire la dure, au fond de moi, je souffrais du rejet. Je commençai à tous les haïr, tous, que ce soit maman parce qu’elle ne s’occupait plus du tout de moi et qu’elle m’envoyait sur les roses chaque fois que je lui demandais quelque chose, ou que ce soit eux, ces élèves bêtes et impulsifs qui ne pouvaient voir une personne que par les ragots, les mensonges et autres choses racontées par ceux qu’ils disaient être leurs « amis ».
C’est à partir de là que je devins renfermée, ne voulant plus parler à personne, m’enfermant dans mon monde, là où tout pouvait se produire sauf la mort. Sauf ma mort. Destiny devint une partie intégrante de moi, elle savait tout, elle voyait tout, je lui disais tout. Mon cœur était pour elle un labyrinthe connu comme sa poche, chaque coin et recoin était pour elle illuminé de lumière, aucune trace d’ombre ne lui subsistait.
C’est si jeune … que j’étais devenue folle. Que je ne voyais plus le monde comme qui que ce soit, c’est si jeune … que je compris que la lumière n’existait pas. Tout le monde était hypocrite, que ce soit ma mère ou mon père, ainsi que ces gens que je détestais. Je les haïssais tous. J’étais seule. Et je voulais l’être. Personne ne devait venir jusqu’à moi. Autant ne pas s’attacher pour ne pas souffrir. J’étais … un glaçon. Oui, voilà, le terme convient parfaitement. Je n’existais plus qu’en tant que glaçon.
… Le temps passait, les choses évoluaient lentement mais sûrement, j’avais maintenant seize ans, je maniai la lance comme je pouvais. Mais il me restait quelques petites choses à faire avant de partir … car j’avais prévu de quitter Daien. Je m’étais fait cette promesse. Je devais partir, oublier, changer, recommencer. Ma vie était à refaire. En mieux.
Ainsi, j’avais décidé de me venger. D’elle. Destiny n’était pas tellement d’accord avec moi, elle n’aimait pas ma vision des choses, elle aurait préféré que je m’enlève cette idée de la tête, bien que, quelque part, elle était d’accord avec moi. Son indécision n’était pas à prendre en compte, je le ferais, c’était tout. L’avis des gens ne m’importait pas. Surtout pas par rapport à cette situation.
Un matin, alors que je venais de m’éveiller, regardant les lueurs du jour traverser le carreau de ma vitre, je pensais. Je pensais à ce qui pourrait m’arriver, une fois que ce pas sera fait. Etais-je sûre de vouloir le faire ? Etais-je certaine de vouloir … la tuer ? Elle m’avait fait souffrir, elle ne m’avait pas désirée, elle ne m’avait jamais aimée, j’en avais envie ? Peut-être un peu aussi …
Je quittai doucement ma chambre, allant la trouver dans la cuisine, un sourire aux lèvres. J’avais l’air … avenante. Elle ne comprit justement pas pourquoi j’étais ainsi. Après quelques secondes passées à la regarder sans rien dire, je décidai enfin de me bouger, l’invitant à me suivre pour sortir. Elle accepta, toujours aussi sceptique. Je récupérai quelques affaires et sortit avec elle.
Ce fut rapide. Et simple. Je n’aurais jamais cru que cela se passerait comme ça. Mais, prise d’un élan de folie, je la poussai violemment dans le colimaçon. Elle dévala les cinq étages ainsi, finissant par arriver à terre, sans force. Je descendis après elle, tout sourire, toute guillerette, ne me souciant même pas de la douleur qu’elle pouvait ressentir. Encore inconsciente, maman ne savait pas que j’étais là. Je ne savais même pas si elle vivait encore. Pour m’en assurer, je m’approchai doucement d’elle et …
D’un mouvement rapide, je lui plantai un couteau dans le ventre et remontai violemment jusqu’à sa poitrine, un sourire sadique aux lèvres. Toute ma rage s’échappa de ce coup, je ne m’en crus réellement pas capable. Je venais de commettre l’acte le plus criminel qui puisse exister en ce monde, si encore l’assassinat de quelqu’un … était considéré comme un crime … Lentement, je me relevai, essuyant mon visage, par tic, certainement et je quittai l’établissement.
… Cela fait trois ans maintenant. Trois ans que je suis partie, trois ans que je vis assez différemment, je vis désormais à Begnion, patrie d’origine de mon père. Là-bas, peu de gens me connaissent, je ne parle pas beaucoup, je me contente d’exécuter ce que l’on me demande, allant parfois parler à certaines personnes, ne me souciant pas des personnes que je peux croiser sur mon chemin, ne faisant attention à peu de choses. Je vis à ma manière, comme j’ai toujours voulu être.
Et toi ?! Comment avez-vous connu le forum ? Top-Sites. Expérience du RP ? Quelques années.
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| | | ❝ Invité ❞
| Sujet: Re: April Mivenhood - La folle & sa poupée. [Complète.] Sam 2 Juil - 22:32 | |
| Evaluation:
Langue: 2.5/2.5
Je n'arrive plus à retrouver les passages, mais j'avais aperçu une ou deux fautes, ce qui sur un texte pareil équivaut à un sans-faute. Tu emploies un niveau de langue et un vocabulaire riche, je n'ai rien à redire.
Style: 2.5/2.5
Ahah, c'est dans ces moments là que je regrette le fait que la notation s'arrête à 2,5. Très sérieusement, ton niveau est excellent, on note parfois quelques baisses, mais même sur ce forum, on voit peu de rpistes aussi doués (ok peut-être pas sur ce forum... mais tu sors du lot). Tu as un style agréable et assez rare, qui ne se complait pas dans des phrases longues et incompréhensibles, mais adopte un rythme rapide et efficace, jouant brillamment avec les répétitions. Rien à redire, vraiment, si ce n'est: RESTE AVEC NOUS S'IL TE PLAIT! XD
Caractère: 2.5/2.5
Superbe. C'est court, c'est pertinent, c'est beau. La narration à la première personne est très bien effectuée et nous met facilement en immersion, les questionnements sont chaotiques mais c'est aussi ce qui fait leur force, et on repère facilement la logique que tu as suivie. Un petit défaut cependant, il me semble que tu as mis des "?" sur des phrases déclaratives par moments.
Physique: 2.5/2.5
Un peu moins développé il faut l'avouer, mais l'essentiel est là, on a un aperçu physique du personnage, mais aussi des éléments sur la façon dont elle se voit et dont les autres la voit. Tu aurais pu insister davantage sur son visage angélique cependant.
Histoire: 7/8
Bon, il fallait que je t'enlèves un point, alors j'ai décidé de le faire ici. Pourquoi? Pour la simple raison qu'on a très peu - voire aucun - élément sur la façon dont elle est devenue soldat. Moi j'aurais aimé savoir pourquoi elle a cette classe, où elle a appris à manier la lance, ce qui l'a poussée dans cette voie etc...
Tu mériterais donc plutôt un 6 par ici, mais la note finale ne reflèterai pas ton niveau, et puis l'histoire telle que tu l'as contée est très belle et bien écrite, avec suffisamment d'éléments pour cerner ton personnage. Son seul défaut serait sa longueur donc, mais ton 7 est, quoiqu'il en soit, largement mérité.
Originalité: 2/2
Une jeune femme se baladant avec une poupée et dont la classe est...SOLDAT? Ouais non je vois pas comment t'aurais pu faire plus original sur ce coup là.
Note Finale: 19/20
Une note évidente pour tout lecteur confirmé, le point noir de l'histoire m'a quand même fait hésité sur un 18,5 voire un 18, mais au final, tu mérites largement cette note. Bienvenue parmi nous, constatant le niveau que tu as après si peu d'années de RP, j'ai hâte de voir ton évolution future.
Félicitation et bienvenue chère soldat. |
| | | | April Mivenhood - La folle & sa poupée. [Complète.] | |
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