the freaks show?

Deux silhouettes s’agitaient au porte de l’église, menant une discussion houleuse. Le premier individu était un homme au visage et aux yeux de glace, faisant apparemment une vingtaine d’années tandis que l’autre était une jeune fille aux yeux verts et à la chevelure blonde lui descendant au niveau des reins. Dakeyras et la première élève de sa vie, Mica.

-Mais je veux m’en occuper avec toi !
-Pas pour l’instant Mica.
-Me dis pas que tu tues toujours avec quelqu’un pour monter la garde !
-Il doit toujours y avoir quelqu’un pour surveiller.
-Avant-hier pourtant t’étais tout seul…
-Car c’était une affaire personnelle.
-Je m’en fout : Je veux voir comment tu fais !
-Il n’en est pas question pour l’instant !
-Mais…
-Arrêtes de te comporter comme une gamine ! Tu n’as pas le niveau pour tuer !
-Pourtant tu as dit que j’avais…
-Pas encore le niveau pour aller jusqu’à tuer de paire avec moi. Si tu n’est même pas capable de monter la garde devant une porte et de faire diversion il n’y a aucun intérêt à ce que tu me vois tuer.
-Bien…

Cette gamine avait le don de le rendre dingue. Elle était certes douée pour son âge mais il estimait qu’elle n’avait pas encore la maturité pour voir sa véritable manière de tuer. Comme si il avait besoin que quelqu’un de plus sache quelle était sa vrai nature,il avait déjà assez de problème comme ça ces dernier jours et, sa nouvelle apprenti en était un. Il poussa un soupir fatigué avant de pénétrer dans l’église. Un rapide coupe d’œil lui permit de voir qu’il était bien seul dans l’église. Enfin seul… C’était sans compter le religieux qui priait devant l’autel bien sur… Sa cible. Il se dirigea à son niveau avant de s’agenouiller à côtés de lui, un mince sourire sur les lèvres. Encore une fois il allait tuer, comme toujours. Il joint alors les mains en signe de prière, il pouvait au moins se targuer d’avoir le goût de la mise en scène.

-Pardonnez moi mon père car j’ai péché.
-Nous somme seuls avec la déesse, je vous écoute mon fils.

La voix était râpeuse, l’homme devait avoir la quarantaine et aux vues de la tenue il avait affaire à la bonne personne. Méfiance, selon les indication cet homme avait été un bon lancier avant de s’engager sur la voie de la prêtrise. Mais ici, il était désarmé, ce ne serait pas un problème. Dakeyras s’exprima avec neutralité.

-Pardonnez moi mon père car j’ai tué et que je suis venu ici pour tuer.
-Ainsi donc tu es venu prendre mon âme.
-J’ai un contrat à exécuter.
-Cela devait arriver un jour. Qui t’envoies ?
-Je n’ai pas à vous le dire.
-Certes… mais n’espères pas pouvoir me tuer si facilement.

L’homme s’était écarté de lui avec vivacité tout en se redressant. Il n’était pas mauvais. Mais peu importait, il était désarmé alors que le tueur lui non, il fit alors surgir deux couteaux des manches de son manteau.

-Vous êtes désarmé mon père, oubliez la lute le résultat est connu d’avance.

L’homme éclata de rire.

-Qu’en sais tu ? J’ai combattu pour la déesse bien avant que tu ne soit né… Viens à moi Melkaïa.

Une lance se matérialisa dans sa main. L’affaire se corsait sérieusement mais Dakeyras ne montra pas le moindre signe de surprise. Montrer la moindre émotion pouvait s’avérer mortelle. Il n’y eu pas d’autre discours, les deux adversaires se jetèrent l’un sur l’autre. L’affrontement fut bref, le tueur préférant ne pas avoir à sortir Kirsdark. Cette arme avait beau être puissante, elle impliquait un prix trop élevé à son goût. Tout fut terminé en quelques instant lorsque l’homme de foie enfonça sa lance dans le cœur de Dakeyras, une blessure mortelle pour n’importe quel homme. Mais Dakeyras n’était pas un homme et là était la différence. Résistant à l’évanouissement et jurant, il s’avança jusqu’à sa cible, la lance traversant son corps. La surprise sur le visage de l’homme était clair, il ne se serait jamais attendu à ça, cela dépassait toute logique. Le reste fut simple, avant que l’autre n’ai lâché sa lance il le saisit au cou tandis qu’une odeur de charogne se répandait dans l’église, les veines de ses mains nourrissants. Son visage contrairement à celui du prêtre reta sans émotion tandis qu’il absorbait sa vie et que la nouvelle plaie tentait désespérément de se refermer sur la hampe de la lance. Cela était atroce. Ils ne disaient rien, lutte silencieuse interrompu par les grognements de douleur de l’un et les halètement de plus en plus faibles de l’autre. Mais si Dakeyras faisait preuve de plus en plus de vigueur, l’inverse était valable pour le prêtre. Puis plus rien, le tueur relâcha le corps à présent sans vie de sa cible. Encore une fois le contrat avait été tenu.
Il empoigna alors l’arme qui le transperçait et l’arracha, la douleur lui vrillant le cerveau. Il failli s’évanouir une nouvelle fois pendant qu’il poussât un hurlement de douleur qui se répercuta dans l’église vide de tout être vivant. Il avait voulu faire les chose rapidement, il avait sous-estimé son adversaire, il serait mort si ce n’était déjà le cas à l’heure actuelle. Mica se précipita à l’intérieur pour découvrir… Qu’il n’y avait rien. Dakeyras se tenait droit et elle ne pouvait voir la blessure au cœur. Il lui fit signe de s’approcher.

-Tu veux toujours m’aider ?
-Oui.
-Alors ça tombe bien je vais te faire apprendre au passage.
-Vraiment !?
-Je ne suis pas sur que tu apprécie. Occupe toi de faire disparaître le cadavre toute seule.
-Mais c’est…
-Un test, il faut que tu sache faire ce genre de choses efficacement et je veux qu tu en fasse l’expérience seule. Tuer est la tache la moins ingrate de ce métier.
-D’accord.
-Tu me rejoindra au clocher quand tu en aura fini.
-D’accord.
-Et bonne chance.

IL n’attendit pas plus longtemps et sur ces mots d’encouragement entama l’ascension jusqu’au clocher.

**

Dakeyras était torse nu, dévoilant sa fine musculature au clair de lune tandis qu’il inspectait sa « blessure », son haut et son manteau posés à deux pas de lui. Et ce n’était pas très jolie bien qu’admirablement net pour une arme de cette qualité. Il poussa un soupir tandis qu’il sortait une trousse ne premier secours. Il sélectionna l’aiguille la plus fine et saisi d’un fil qui se résorberai avec le temps puis perça sa peau, entamant la suture à l’avant. Pour derrière cela s’avérerait plus complexe mais avec un miroir ne poserait pas de gros problème. Il regarda la ville qui s’offrait devant lui, admirant le magnifique panorama ; dans ce genre de moment il se devait d’avouer que son métier lui plaisait. Lorsque tout à coup…
Il y avait une présence. Dakeyras s’empara rapidement d’un couteau et, toujours face au vide qui s’offrait face à lui héla son potentiel visiteur ou tueur.

-Qui est là ?

"Je peux t'aider à te recoudre, mon beau?"

Elle apparue dans un nuage d'électricité bleue, recouverte du halo temporelle et de diverses poussière d'espace temps, directement dans les bras de l'inconnu. Sa délicate main droite sur son muscle pectoral droit, l'enlaçant de l'autre bras tout en compressant son opulente poitrine contre son torse. Les yeux dans les yeux, comme on dit. Un rouge, et un bleu. Tout deux aussi malsains et pervers l'un que l'autre.

Ses longs cheveux blanc d'un lisse absolu ondulaient avec le vent vers l'est, délaissant à nu son cou entouré d'un collier ressemblant à une petite ceinture de cuir noir. En dessous de cela se tenait une chemise aux épaules dénudés et aux décolleté profond bien qu'actuellement comprimé contre les muscles de son nouvel amis. La chemise était en soie noir et pourvu de divers froufrous gothiques sur le devant. Une jupe très courte, en soit et dentelée sur le bas laissant ses longues jambes nues au gré du vent. Ce dernier faisant habillement voler les nappes de jupons assez haut pour entrevoir un très fine et bien trop dénudée culotte d'un violet profond, permettant d'entrevoir une partie de ses fesses et le haut de ses cuisses. Sa peau semblait plus lisse, fine et douce que la plus chaleureuse et agréable des couvertures de la reine de Criméa elle même. Des guêtres noir surplombant de petites chaussures noir cachant sans doute des pieds d'une remarquable élégance. Son corps était parfait, et l'effet rendu par ses vêtements la rendait magnifique. Il ne le voyait pas, mais elle tenait de sa main gauche gantée et donc de son seul bras a avoir une manche malgré l'épaule dénudée un haut de forme toujours dans le noir le plus pur.

Mais parlons de son visage. De ce sourire malicieux, en particulier. Car revenir sur la profondeur de ses yeux serait jouer avec l'enfer lui même; ces lèvres juste assez pulpeuses et d'un rouge flamboyant. Elle ferait tourner la tête à la déesse elle même. Si elle a créer l'homme à son image, alors le jour de la création de Kyria, elle avait inventé la notion de beauté.
Poser son regard sur ce corps taillé directement dans le plaisir brut est comme recevoir une caresse directement sur son âme. Ici, parler d'envie en un regard serait une fallacieuse erreur.

Car l'apercevoir au loin fait tomber la foudre.

Lui qui était si froid pouvait sentir son corps si chaud, presque brûlant. Le désir est une idée originelle, conçu pour elle. Incarnant ce qui consume et ce qui brise toute pulsion de sérénité chez un être normalement constitué et même au delà. Elle fit glisser sa main le long du muscle de Dakeryas avant de lentement et délicatement tourner sa paume pour placer un doigt malin sur ses lèvres. Elle le fit glisser vers la gauche, décollant légèrement ses lèvres dans un langoureux mouvement provocateur.
Elle descendit lentement ses yeux, parcourant son visage, puis son corps. Détaillant chaque muscle, chaque creux former par toutes ces années de pratique divers servant à former une telle musculature. Inspectant chaque cicatrice, avec cette étincelle bien visible dans le regard.

Cette flamme qui raconte une histoire. Celle du désir, de l'envie et du plaisir entremêlant dans un combat à mort au chevet de la vie et de la mort lors d'un ébat juxtaposant foi et hérésie.

Rapidement, durant cette contemplation malsaine elle en vînt à se mordre le bas-droit de la lèvre en plissant légèrement les paupières, ses long cils indiquant une possession infernale de séduction enfantine alors qu'elle reculait légèrement la tête pour avoir un meilleur aperçu de ce qu'elle regardait. Délivrant ainsi son cou de l'ombre, tendant quelque peu la tête sur le côté, découvrant ainsi un long filet de peau dans la lumière. Elle était légèrement halée, cette peau. Elle semblait sucrée, délicieuse. Si les vampire existaient, face à une telle vue le sang bleu ne serait plus que pour eux qu'un met fade et infect.
Elle se caressa le menton et le haut de la joue avec douceur, entre son index et son pouce, continuant le mouvement de sa main avant de la faire revenir passer sur tout le torse de l'épéiste, le griffant doucement tout en décrivant une vague de ses doigts entre son plexus et ses abdos. Jusqu'à arriver dans son dos, après avoir caressé son épaule de long en large.
Elle descendit, toujours en griffant, sa main le long de son dos. Lentement, très lentement. En remontant un regard exprimant toute la décadence du monde dans le siens. De sorte à ce qu'il se perde totalement dans les abysses infernal de ce qui est déjà plus intense qu'une union charnelle sauvage et volatile.
Elle le repoussa un peu plus violemment contre un des piliers, s'entraînant avec lui contre ce marbre aussi froid que lui. Pourtant, elle réchauffait tout ce qu'elle touchait.

L'atmosphère était tellement brûlante qu'elle en devenait palpable, dans ce jeu de lumière où elle incarnait le paradis en enfer:

"Crois-tu que les fantômes aiment le plaisir, toi qui est déjà mort?"

"Je peux t'aider à te recoudre, mon beau?"

Inattendu. La femme apparu sur lui directement, le caressant immédiatement, l'enlaçant. Il était torse nue et présentement cela lui posait problème, aucune de ses armes n'était vraiment accessible enfin aucune... Dakeyras était une arme, il ne craignait pas la mort, comme toute arme, même brisé ou émoussé il pouvait s'avérer mortel. Mais il n'était ni brisé ni émoussé, il restait toujours la même machine de mort parfaitement huilée, toujours prêt à agir, un simple contact un peu trop prolongé avec ses mains pouvait s'avérer mortel si il le voulait.
La téléportassions était quelque chose de particulièrement pratique, il ne pouvait le nier. Surtout au vue de l'entrée en scène de la demoiselle... Enfin demoiselle n'était pas le bon mot, non c'était un prédateur. Il sentait la poitrine de son interlocutrice collée à son torse, ses mains l'effleurant de manière séductrice et sensuelle... Elle était dangereuse, elle dégageait cette aura malsaine de celui ou celle pour qui la mort était comme une camarade, une créature comme lui. Et elle était magnifique, il ne pouvait le nier... Dangereuse, ce mot tournoyait dans son esprit.

Un sourire narquois vint orner son visage. Non, elle n'était pas si dangereuse que ça, elle n'était pas comme Carma, peut-être vivait-elle avec la mort comme amie mais elle ne se baignait pas dedans, elle ne pouvait avoir d'emprise sur lui, elle ne pouvait le dominer. Une séductrice? Sans aucun doute, et avec des arguments de poids. Mais lui aussi jouait à ce jeu et, il y jouait très bien. De sa main libre il la colla un peu plus contre lui, approchant son visage du sien. Qui était la proie et qui était le prédateur? Il n'y avait que des prédateurs... Une chance que Mica soit occupée à faire disparaitre le corps, il allait pouvoir danser comme il l'aimait, sur le fil du rasoir avec un pied déjà dans la tombe. Et il avait devant lui une créature parfaite pour danser, certes loin du niveau de sa maitresse mais suffisamment pour éveiller chez lui un intérêt particulier... Surtout après un assassinat aussi... quelconque.

Une griffure lui arrachât un frisson avant qu'elle ne le plaque contre le marbre froid. Il frissonna de nouveau, non pas à cause du froid, son corps étant déjà glacial. Non, c'était un frisson presque fiévreux, il était de glace elle était de feu, elle le ferait fondre et lui étoufferait sa flamme. Le sang gouttait lentement de l'arrière de sa plaie non recousu, le pourpre de la mort souillant le sol. Il remonta une main dans le dos de la créature, la collant contre lui avant de rapprocher son visage du sien, effleurant presque ses lèvre tandis qu'il portait toujours le même sourire. Mais était-il d'humeur à jouer? Pourquoi pas, qu'avait-il à perdre? La vie? Il était déjà mort.

"Crois tu que les fantômes aiment le plaisir, toi qui est déjà mort?"

L'acier effleura la chair tandis que Dakeyras passait la lame de son couteau le long de la colonne vertébrale de la femme, tranchant le tissu de sa chemise. La pointe de l'arme s'arrêta juste au niveau de sa nuque, se faisant plus insistant, prête à meurtrir ce corps si attirant. Toujours sans dire un mot il lui caressa le dos descendant au niveau de ses reins, ne devait-il pas lui rendre ce qu'elle lui avait offert? Ne serait-ce que par galanterie? Son seul œil, d'un bleu glacial restait lui inexpressif face au regard lubrique de sa partenaire de danse. Il enfonça un peu plus le couteau, menaçant de percer la peau au moindre mouvement et de ses lèvres, effleura celle de la femme qui voulait s'amuser avec lui.

-Et toi, crois tu que la mort puisse apporter un quelconque plaisir?

Elle sourit. Oui, ce genre de mouvements des lèvres qui va au delà de toute espérance. Vas y, petite créature mortelle, comble moi.
Son souffle chaud se rependait sur les lèvres de ce cadavre ambulant, cet amusant petit jouet. De sa main libre, elle lui caressa le visage, avant de venir griffer le mur dans un mouvement ascendant. La pointe de la lame s'enfonçait un peu dans sa chair, alors qu'elle se trémoussait légèrement afin que son haut fraichement découpé ne glisse le long de leurs corps. Elle fronça les yeux, dans un air de dénie total. La chance ne tournait pas, non, elle aimait être la victime.

Elle lui caressa la hanche, frivole. Longea la sienne et posa sa main sur la sienne. Ils tenaient cette lame à deux. Égalité:

"Oh non, pitié... Ne me tue pas... ♥"

Ces mots se soldèrent par une forte pression sur la main de Dakeryas. Quelque chose de dur et de froid s'empara de sa chair, la déchirant totalement. Elle pencha la tête en arrière, lâchant un râle de plaisir intense. Elle reposa son front sur son épaule, le liquide rouge comme la vie se rependant sur leurs mains:

"Je danse avec la mort jusqu'à l'orgasme ♥"

Elle appuya encore un peu plus sur la poignée, se pourfendant encore. Avant de relâcher le tout. Une main de libre, à nouveau. Elle utilisa cette dernière pour empoigner le menton de Dakeryas:

"Alors fais donc, libère moi de cette difficulté qu'est la vie. Emmène moi dans le froid et le néant, si tu l'oses. Tues moi. Gratuitement, sans raison, sans paiement. Qu'attend tu? As-tu peur?"