Nom : Hirokai
Prénom : Rhaylr
Surnom : Laguz
Rang : Tigre-Aléatoire
Âge : Une trentaine d'années sans doute.
Sexe : Masculin
Race : Laguz
Peuple : Tigre
Pays d'origine : Begnion


Rhaylr est un tigre d'une grande bonté, très amical et chaleureux, prêt à risquer sa vie pour sauver un inconnu sans rien demander en échange. Très calme, il préférera tenter de convaincre par les mots plutôt que par ses griffes, et optera généralement pour frapper simplement de la patte au lieu de déchirer l'opposant avec ses armes naturelles.
Pour faire simple, c'est un bon samaritain qui veut à tout prix éviter de faire couler le sang.

Sauf que c'est aussi un être ignoble, impitoyable et cruel, se réjouissant des cris d'agonies de ses victimes autant que des os qui craquent sous ses crocs, prêt à tuer pour un oui, un non, ou juste comme ça, par envie. Peu lui importera de parler ou non, si ce n'est pas pour torturer mentalement sa proie, alors où est l'intérêt ?
En gros, c'est une brute sanguinaire ne cherchant qu'à tuer pour son propre plaisir.

Mais il peut aussi être le genre de gars n'agissant jamais, qu'on les frappe, qu'on tue quelqu'un à coté d'eux ou quoi que ce soit d'autre, ils ne bougeront pas...

Attendez, il y a un problème là...

Ah oui, je vois où il est...En faite Rhaylr souffre d'un problème critique de mémoire, il ne se souvient de rien, il oublie d'ailleurs presque toujours son propre nom, et même son propre caractère sombra dans les abysses de ses pensées.
Par conséquent, son état d'esprit est tout simplement variable, il adapte son comportement à la situation : Si il tombe sur un groupe de salopards, il deviendra un enfoiré. Si il rencontre des paladins œuvrant pour la veuve et l'orphelin, il se prendra pour un redresseur de tords. Et si les deux se rencontrent, alors il deviendra neutre, ou penchera pour un camp ou l'autre sans réelle raison...

Son problème de mémoire est tel qu'il peut accepter de vous montrer un chemin, puis se retourner deux minutes après et vous demander pourquoi vous le suivez.


Un mètre quatre-vingt cinq pour environ quatre vingt six kilos. Large d'épaule, une musculature imposante dissimulée dans un grand manteau noir lui couvrant tout le corps, une longue écharpe vaguement enroulée autour du cou, un pantalon de cuir sombre, des bottes simple de la même teinte. La peau pâle, des cheveux d'ébènes mi-long assez hirsutes, des pupilles de nuit et le front caché par un grand bandeau aussi clair que ne l'est un ciel sans lune.
Rhaylr porte à la hanche dans son dos, une sacoche contenant diverses choses plus ou moins utiles : Comme une feuille avec ce qu'il est...Ah non, il l'a mangée, donc son petit sac contient...Une toupie en bois. La seule personne pouvant savoir ce qu'elle fait là était le Laguz, sauf que son problème ne lui permet pas de se souvenir de son origine.
Autour du cou, dissimulée dans son écharpe, le Tigre porte une petite plaque de métal sur laquelle est gravée son nom pour qu'il ne l'oublie pas définitivement, elle tient grâce à une fine chaînette.


Massif félin noir portant toujours son écharpe et sa petite médaille, cachée dans le foulard qui reste souvent à flotter dans les airs à cause des mouvements. Sa couleur entièrement sombre lui permet de se camoufler très facilement, ou d'être presque invisible la nuit, ses robustes griffes et ses grands crocs sont de terribles armes, tout comme son poids presque triplé lors de sa transformation, arrivant sans peine à la poitrine des Beorcs normaux.



Vous savez tous que les Laguz ont été traités de sous-humains et considérés comme des esclaves il n'y a encore pas si longtemps que ça, et que même malgré les lois contre l'esclavage des hommes-bêtes, certains n'hésitaient pas à quand même les asservir, et même à Begnion cette horreur se poursuivait, jusqu'à l'intervention d'un groupe de mercenaire dont le chef à été anobli, dès lors, l'apôtre Sanaki a dévoilé ouvertement ce problème qui fut par la suite mieux traité...
Mais dans certains cas, les possesseurs d'esclaves Laguz se sont enfuis pour ne pas perdre une telle main-d'œuvre, ce fut le cas pour le maître des parents de Rhaylr qui naquit dans la résidence secondaire de l'être infâme qui se pensait supérieur à eux.

Dès qu'il fut capable de marcher, on commença à lui enseigner à obéir, à toujours satisfaire son maître, à toujours lui témoigner le plus grand des respects et à tout faire pour lui, et quoi qu'il puisse faire, toujours le remercier. Ne comprenant pas "assez vite" ses consignes "simples", on le punit de très nombreuses fois : En le privant du peu de nourriture qu'on leur donnait, avec des coups de bâtons, de fouet.
Et pourtant, chose étrange, l'enfant ne pleurait jamais longtemps, et malgré les années passantes, était toujours autant puni, à un tel point que ça en était devenu une habitude pour certains, on lui disait souvent :"C'est l'heure !", et lui venait, ne sachant jamais ce qu'il attendait car il souffrait d'un terrible problème de mémoire :

Depuis sa naissance, son cerveau avait ce défaut, on ne sait pas pourquoi il ne peut rien retenir : Il est parfaitement bien formé, aucun souci n'est à observer, mais pourtant il oublie tout très rapidement, mais absolument tout : Que ce soit l'origine de sa douleur, le chemin qu'il a pris, son nom, qui sont ses parents...Tout...

Les années continuèrent à s'écouler, lentement selon certains, pas du tout pour d'autres, mais elles passaient, et lorsque Rhaylr eut dix ans, il eut du nouveau dans la maison : Un nouvel esclave, Beorc cette fois, commença à travailler avec les autres dans le bâtiment. Il n'avait rien de spécial si ce n'est qu'il s'entendit très bien rapidement avec le jeune Laguz malgré que son propre âge soit relativement avancé.
Aux yeux de tous, ce n'était que deux amis s'entraidant dans leurs devoirs, même le maître n'y voyait aucune objection, mais quand ils étaient seuls, ils se livraient à une autre activité, cachés aux regards des autres...




Le "vieil" homme, était un expert en une étrange technique à main nue, ou plutôt de jambes...Car la plupart des coups étaient donnés avec les pieds, mais les poings n'étaient pas oubliés pour autant, et leur utilisation était généralement réservé à l'appui au sol, cet art de combat avait un mouvement particulier qui consiste à se mettre sur les mains et à tournoyer pour envoyer de grandes attaques circulaires avec les chaussures, si on en porte, ce qui n'est pas nécessaire.
Étrangement, Rhaylr assimilait parfaitement bien les mouvements, on apprit plus tard que c'est parce que sa mémoire était toujours vierge qu'elle pouvait retenir n'importe quoi très rapidement, avant de l'oublier peu après, mais sa capacité à reproduire facilement les techniques de combats a permit à son corps de les apprendre, et si sa tête laissait s'échapper n'importe quoi, ses muscles eux se souvenaient parfaitement bien des gestes, les reproduisant ainsi par pur réflexe physique.

Quelques années passèrent, mais des fuites avaient eu lieu, par qui, ça...Quoiqu'il en soit, le maître des lieux finit par apprendre les activités du Laguz et de son "entraîneur", il se rendit immédiatement dans la salle qui leur servait de zone de combat avec quelques uns de ses soldats et voulu les faire arrêter :

"Pour préméditation de rébellion envers ma maison et ma personne, je vous condamne à être arrêtés, je jugerais ensuite si votre cas vaut ou non la peine capitale. "

Le Beorc se plaça devant son compagnon changeforme, puis répliqua sèchement ce qu'il avait dans la tête depuis apparemment bien des années :

"Pauvre crétin...Ta justice est aussi pourrie que ton âme ! Je connais déjà ton verdict, la mort ! Alors quitte à mourir, autant mourir glorieusement."

"Misérable esclave...Il n'y a aucune gloire possible pour des vermines dans ton genre. Gardes ! Exécutez-les !"

Les soldats se mirent en position, si ils faisaient leur boulot d'une façon propre et organisée ils étaient mieux payés, et s'avancèrent vers les deux êtres considérés comme plus bas que rien, mais le combattant sourit, et se mit à...danser ?
Celui qui enseignait son art étrange au jeune Laguz bougeait sur un rythme étrange, allant de droite à gauche en gigotant légèrement, bougeant les bras, se baissant, se relevant et d'autres mouvements incompréhensibles...Devant un tel spectacle, les sbires du maître restèrent stupéfaits :
Normalement, un esclave qui devait se battre contre eux était terrifié et implorait leur pitié...Mais lui il dansait ? Ce qu'ils ne virent en revanche pas, c'est qu'à chacun de ses pas, il se rapprochait très légèrement, et une fois qu'il jugea être à portée, lança son assaut :

Le Beorc se mit de profil, avant de se jeter en avant pour se rétablir sur une paume, et de tourner bizarrement sur ce point d'appui, portant ainsi un violent coup de talon à l'un des gardes, avant de reposer le pied à terre puis d'enchaîner les autres en plaquant ses mains croisées au sol, avant de se mettre à l'envers dessus et de tournoyer furieusement en alternant ses placements pour maintenir son équilibre inversé, envoyant ses attaques surprenantes à tous ses ennemis : certes, l'efficacité d'un coup de pied était réduite contre un homme en armure, mais ça avait le mérite de les déstabiliser, voir de les déséquilibrer, et lorsqu'il arrêta de jouer à la toupie et se remit debout avec une vitesse surprenante, quelle ne fut pas la facilité qu'il eut pour les faire chuter, avant de continuer dans sa foulée et d'attaquer celui qui se croyait supérieur à tous :
Mais pour lui, il se contenta d'une attaque sautée à la tête, l'envoyant à terre sous le choc et la surprise, puis bondit pour lui retomber lourdement dessus et se régaler sordidement du craquement des os sous ses pieds, et déclara d'une voix haineuse :

"Il n'y a peut être pas de gloire pour nous, mais nous pouvons toujours marquer les esprits avec une action impressionnante..."

Les soldats commençaient à se relever, il n'y avait plus de temps à perdre ! Le Beorc s'éloigna rapidement et cria avant de quitter la pièce :

"Rhaylr ! Cours !"




"Rhaylr ! Cours !"

Le jeune Laguz ne perdit pas un instant et partit dans la direction opposée à celle de son ami : Il le lui avait dit aujourd'hui, comme chaque jour depuis deux ans en faite mais ça il ne s'en souvenait plus, il lui avait dit :

"Si jamais je te demande de partir, choisis de t'enfuir dans le sens contraire au mien, ça te sauvera la vie..."

Et maintenant il comprenait pourquoi il avait dit ça : Les gardes avaient choisi de poursuivre leur agresseur, et qui plus est, l'assassin de leur employeur, oubliant ainsi complétement le jeune tigre approchant de ses dix-huit ans, qui put sortir de la maison sans être arrêté vu que l'information que "le maître avait été tué" s'est rapidement répandue, et les soldats ne pensèrent pas un instant que le gamin à la mémoire aussi courte qu'un cure-dent puisse y être mêlé, alors ils le laissèrent passer, lui permettant ainsi de s'enfuir, où, il n'en savait rien, mais loin...

Rhaylr finit par oublier la raison de sa course, alors se mit à marcher en reprenant son souffle, se demandant ce qu'il faisait là, oubliant même le chemin qu'il venait de prendre, et comme il avançait tout droit, alors il continua sur ce chemin...De toute façon, il était perdu, alors autant aller tout droit sur un chemin déjà fait, ça risquait moins...
Et c'est pour ça que deux heures après, il se retrouva en train de crapahuter dans les branches et les buissons car il avait soudainement pensé, en oubliant la précédente idée :

*Si je reste sur la route...J'augmente mes chances d'être attaqué non ?"

Alors il avait changé d'itinéraire, dans un sens, ce n'était pas si stupide que ça...Mais en faite si, car du coup il déviait encore plus, marchant au hasard, changeant parfois de forme sans même faire attention. Bah oui, il ne savait pas qu'il était un Laguz, donc n'était pas au courant qu'il pouvait se transformer ainsi. Et continua à avancer, à avancer, encore et encore, ne s'arrêtant que pour boire de temps en temps ou essayer de chasser quelque chose lorsqu'il était en Tigre...

Le changeforme erra pendant...Pendant combien de temps au faite ? Bref, il vagabonda...Non, se pauma pendant un sacré moment, et faillit mourir lorsqu'il arriva au bout de ses forces, il s'effondra tout simplement au milieu d'une plaine...D'une plaine ? Ah, il avait pas remarqué qu'il avait quitté la forêt. Il resta là, affalé sur le ventre, durant très longtemps...Ou peut être juste une minute ? Impossible à dire, il oubliait comment compter le temps. Vraiment...Ce problème était gênant !

Une ombre finit par se former sur lui et il entendit vaguement une voix, celle d'un homme apparemment :

"Il est en train de crever ce pauvre jeunot !"

Des pas se firent entendre, au moins deux autres personnes venaient de s'approcher, visiblement un débat sur lui s'annonçait :

"Qu'est ce que ça peut nous faire ? Laisse le brouter son gazon, si il veut claquer, c'est lui que ça concerne, pas nous..."

"Attendez ! C'est un Laguz non ? Regardez-le."

Les trois hommes s'approchèrent, tâtèrent ses oreilles et sa queue, vérifiant si elles étaient vraies et non pas un de ces stupides déguisements dont ils ne comprenaient pas l'intérêt, puis lorsqu'ils eurent confirmation, se mirent à discuter vivement de l'emmener ou non :
L'un des trois hommes disait que ce genre de créature était crainte pour sa force, l'avoir comme allié serait un atout majeur, mais un autre répliquait qu'il pourrait justement se servir de cette force pour les tuer et s'enfuir, et le troisième tentait d'exposer des arguments neutres, favorables à tel ou tel choix...
Finalement, ils tombèrent d'accord : Ils l'embarquent, l'interrogeraient, et selon les réponses, le prendrait avec eux ou l'exécuteraient.




L'interrogatoire commença dès que Rhaylr se réveilla, les trois compagnons, l'ayant ramené, avaient été chargés de le questionner, le premier se faisant calme et sympathique, le second violent et sec, et le troisième objectif :

"Salut, tu peux nous dire ton nom, d'où tu viens, ou autre chose ?"

Le Laguz afficha un sourire et un le regarde d'un air serein avant de répondre calmement : "J'peux pas, désolé."

"Te fous pas de notre gueule ! Répond ! Qu'est ce que tu foutais par terre en train de crever comme un chien ?"

Cette fois, le jeune tigre se fit dur, une lueur de violence brillait dans ses yeux : "J'en sais rien connard..."

"Du calme ! Pourrais-tu nous dire quelque chose sur toi ? Ton origine ? Ton peuple ? Tu es bien un Laguz ?"

Devenant inexpressif, Rhaylr secoua négativement la tête :"Je ne peux rien dire...C'est quoi un Laguz ?"

Le reste de l'interrogatoire ne fut pas plus fructueux que ça, le comportement du changeforme variait selon son interlocuteur, faisant tantôt preuve de gentillesse, tantôt de violence, entrecoupant le tout de neutralité, puis l'un des trois déclara qu'ils n'avaient plus de questions et qu'il pouvait aller visiter le camp, ce qu'il fit sans discuter, tandis que le trio alla rendre compte à son chef.

Le rejoignant dans sa tente, il s'alignèrent devant lui, puis le premier commença à présenter les choses selon lui :

"Nous n'avons rien pu apprendre sur lui, chaque fois qu'on lui posait une question, il répondait :-Je ne sais pas- ou -je ne peux pas répondre- à chaque fois, mais il semblait pas faire cela par esprit de contradiction. Plutôt...comme si il ne pouvait pas."

"Moi j'pense que c'est juste un enfoiré qui se paye notre gueule, chaque fois que je lui demandais quelque chose, il me répondait d'une telle façon que j'avais l'impression qu'il se foutait de moi et me provoquait en même temps..."

Leur supérieur soupira, il avait l'habitude des contrastes entre ses deux là...L'un était trop bon, et l'autre trop agressif. Chaque fois qu'ils faisaient leur rapport, leurs avis étaient :"Ils étaient sympas, on aurait dû essayer de les recruter" et "C'étaient des fumiers, on aurait dû buter". Heureusement, il y avait un troisième membre dans ce groupe qui lui, était réputé pour son objectivité et dès son arrivée, il avait été apprécié pour ses rapports complets et neutres, ne se servant que des données de la situation, n'émettant jamais son propre avis.
C'est donc presque suppliant une fois de plus que le chef le regarda en attendant qu'il parle...Le dernier du trio se racla la gorge :

"Aucune question ne put avoir de réponse, mais ses réactions me laissent penser que ce n'est pas volontaire, il apparaissait clairement qu'il ne pouvait pas répondre, pourquoi, je ne sais pas...En revanche, nous avons pu observer un changement systématique de comportement..."

Jusque là silencieux, leur supérieur fit une moue surprise, et le regarda :

"Comment ça ? Détaille s'il te plait." Le neutre hocha la tête en signe d'approbation

"J'ai remarqué que ses variations de caractère étaient dues à son interlocuteur, lorsque Dax lui parlait, il lui répondait avec le même ton amical, lorsque Ian l'interrogeait, cet inconnu faisait preuve d'une grande violence, pour être plus exact, égale à celle de son questionneur...Mais quand moi-même je m'adressais à lui, j'ai pu constater qu'il devenait impassible...J'en ai déduis qu'il adaptait automatique son comportement selon la personne à qui il a affaire. Nous savons aussi d'après son apparence qu'il s'agit d'un Laguz."

Le chef hocha doucement la tête, pensif, puis remercia ses subordonnés et les congédia, mais avant qu'ils ne sortent tous, interpella le dernier du trio :

"Vahr ? Je peux te parler en privé ?"

L'appelé acquiesça, laissant sortir ses compagnons puis s'approcha de son supérieur qui lui montra une chaise en lui demandant de s'assoir, puis alla fermer la tente et s'assit devant lui, choisissant bien ses mots :

"Je voudrais que tu te charges de l'intégration de ce mec, tu es le plus qualifié pour ça. Je ne me vois pas confier un tel travail à Dax ou Ian. Tu acceptes ? Je souhaiterais que tu le mettes au courant de notre boulot, que tu lui enseignes les ficelles du métier, et que tu lui trouve un poste adapté à ce qu'il peut faire. D'après ce que tu as dis, son adaptation parmi nous devrait être simple. Acceptes-tu ?"

"J'obéis aux ordres..."

Le chef soupira légèrement, puis hocha la tête et lui permit de repartir. Cet homme était l'un des plus précieux de sa bande, il était intelligent, complet, et suivait parfaitement bien les ordres, ne faisant jamais d'erreur...Un parfait second ! Sauf qu'il n'était pas facile à saisir, impossible de dire si il était heureux ou non de sa vie, difficile pour un commandant de satisfaire un soldat incompréhensible...

"Bah, après tout, il ne s'est jamais plaint, donc c'est que ça doit lui aller..."




Comme demandé, Vahr demanda dès le lendemain à l'inconnu de le suivre et lui présenta le camp, et le travail qu'il faisaient :

"Nous sommes des mercenaires, notre travail consiste à obéir aux ordres qu'on nous donne, cela peut être de l'escorte comme de l'assassinat, en passant par le sauvetage...Tant que nous sommes payés d'une somme nous satisfaisant, on ne pose pas de question et accomplit la mission."

Rhaylr écouta les explications, impassible, et lorsqu'ils arrivèrent devant un morceau de terrain nu où attendait simplement un combattant, le neutre termina sa phrase assez froidement :

"Tu es un Laguz, un homme-bête, donc je suppose que tu dois avoir une quelconque compétence au combat, nous allons évaluer ça...Si tu n'es pas un guerrier, tu pourras toujours travailler au camp, soigner les blessés, préparer les repas ou autre...Vas le rejoindre, vous allez vous battre avec des armes en bois, et nous verrons ce que tu sais faire pour t'assigner à un poste adapté."

L'homme mit immédiatement une épée en bois dans les mains du Tigre qui se demanda qu'est ce que c'était ce truc, et lorsqu'il vit son adversaire se mettre en position d'attaque, il paniqua et voulant lever son épée, réussit simplement à se frapper violemment au visage, posant une main sur son front en se demandant ce qui s'était passé, puis Vahr qui était assis un peu plus loin, gribouilla quelque chose sur un papier :

"T'en fais pas, c'est pas grave, tiens, essaye plutôt ça !"

Ne lui laissant même pas le temps de réagir, il lui retira la lame factice des mains pour y placer une hache en chêne, et se remit en garde, faisant à nouveau peur au jeune homme qui par réflexe, arma rapidement un coup au dessus de sa tête avant d'abattre son "arme" devant lui...Et pourtant rien ne finit devant lui, si ce n'est ses bras et ses poings, vides...En levant la réplique, il l'avait lâché.
Le neutre griffonna à nouveau sur son truc, puis le guerrier tendit un long bâton au Laguz :

"T'es pas pote avec les armes hein ? Tiens, essaye la lance !"

Il lui jeta directement l'arme d'hast, et surpris, le tigre ne put bouger, réceptionnant ainsi le bout de bois en pleine tête, et Vahr fit un nouveau mouvement sur son papier, et le soldat s'emporta :

"Mais c'est pas vrai ! Tu t'assommes avec les épées, tu jettes les haches sur les alliés, tu mets des coups de boule dans les lances, mais qu'est ce que tu sais faire toi ?"

Sous le coup de la colère, il tenta de lui mettre son poing dans la figure...Pourtant, il ne rencontra que le vide, sa cible s'était jetée juste à coté de lui, prenant appui sur ses mains et fit une magnifique roue acrobatique en collant son pied sur le visage de son adversaire avant de finir sa "roulade" derrière lui et de reculer d'un pas en se mettant en position, le chargé des rapports se leva et les interpella :

"Laguz ! Ton mouvement était intéressant, je voudrais voir si tu saurais le refaire...Bhag ? Que le combat commence."

Se remettant du choc, le mercenaire se remit en garde en tenant fermement son épée alors que sa cible commençait à danser bizarrement en se déplaçant à droite et à gauche, mais ne cherchant pas à comprendre, l'épéiste s'élança sur lui et sa lame en bois fendit légèrement l'air...Mais seulement l'air, Rhaylr avait une nouvelle fois esquivé avec une roue en le frappant à nouveau en pleine tête, mais cette fois ça ne suffit pas, et il dut s'arquer complétement en reposant les deux pieds à terre, pliant souplement le dos, pour esquiver une violente taille et tourna sur le coté pour se remettre sur les mains et frapper de face cette fois le visage de l'opposant, puis déplaça une de ses paumes pour croiser les bras et se donner une impulsion circulaire lui permettant de donner une rotation à ses jambes pour frapper de coté la mâchoire du garde, qui après trois coup en pleine tête, tituba et s'effondra en arrière, avant de s'assoir et de secouer la tête en se relevant, prêt à en découdre, mais une voix mit fin au combat :

"Ça suffit ! On à la confirmation, il sait se battre. Pas besoin d'aller plus loin, merci Bhag, toi et Laguz avez quartier libre jusqu'à ce soir."

Vahr alla faire son rapport sans plus attendre à son supérieur, commençant à parler des différents postes qui lui seraient accessible au vu de ses compétences. Il fut décidé qu'il rejoindrait la troupe d'assaut en essai, si il s'en sortait bien, il l'intégrerait définitivement.
Une fois que tout ceci fut éclairci, on alla le chercher pour le prévenir de ses nouvelles fonctions, il accepta bien entendu sans discuter, mais posa tout de même une question :

"C'est qui "troupe d'assaut" ? Je le connais ?"

"C'est pas gagné..."

"C'est qui "gagné" ? Son frère ?"

"..."




Deux semaines après, le chef envoya chercher quelques personnes, il avait reçu une demande de mission, elle était à classer dans les moyennes, c'est à dire pas trop dure, mais tout de même dangereuse...Lorsque les demandés arrivèrent, il se leva et se racla la gorge :

"Bien, merci à vous d'être venus : Dax, Ian, Vahr, Laguz, Bhag. J'ai du boulot pour vous. Un marchand a subi des menaces de mort, alors il voudrait qu'on assure sa protection, vous pouvez vous en charger ?"

Tous hochèrent la tête pour accepter, puis le commandant de la troupe de mercenaires leur donna les détails du travail et les congédia. Ils allèrent préparer leurs affaires, Rhaylr ne quittant pas d'une semelle Vahr car celui-ci avait apparemment réussi à être plus ou moins intégré dans sa mémoire comme étant une figure fraternelle, du coup il le suivait, faisant ce qu'il lui disait de faire...
Alors qu'ils chargeaient le matos pour être prêts à faire la route, Bhag, le soldat, s'approcha et lui mit une tape sur l'épaule :

"Hey Laguz ! Ça va être ton baptême du feu non ? Comment tu te sens ? Anxieux ? Pressé ?"

"Euhhh...J'ai faim ?"

Plusieurs grondements sourds se firent entendre, visiblement, il n'était pas le seul, alors il partirent tout simplement manger ensemble. Le repas était à la fois convivial et assez chaud : Dax et Ian s'engueulaient comme toujours, Bhag mangeant toujours aussi "proprement" que d'habitude, c'est à dire en en mettant "élégamment" partout, Vahr ne disant pas un mot et Rhaylr s'étant assis à coté de lui et l'imitant.
Une fois la collation terminée, ils finirent de faire leurs "valises" et se mirent en route.

Le voyage prit quatre jours de marche, se déroulant sans incident, le groupe arriva ainsi près d'une petite auberge dans laquelle leur commanditaire leur avait donné rendez-vous. Ils entrèrent sans se presser dedans...Ils auraient dû...
Dans la maisonnée, était déjà arrivé un autre groupe de mercenaires, mais eux n'étaient pas là pour protéger le marchand, mais pour le tuer, et ils avaient réussi.
Le tenancier ne tenant pas à avoir plus de problèmes qu'il n'en avait déjà, et voyant que les deux compagnies allaient bientôt se battre, les supplia presque d'aller régler leurs comptes dehors, personne n'y voyant d'objection, ils sortirent et se mirent chacun en place.

La tension montait, chacun observant les réactions de l'autre camp, quand une femme dans celui qui avait tué le marchand se mit à les provoquer :

"Regardez ça ! On nous envoie des avortons pour tenter de nous empêcher de faire notre boulot...On nous sous-estime, non ?"

"Ta gueule ! J'vais te défoncer enfoirée !"

"Ouais ouais ouais, c'est ça...Beaucoup de gueule mais pas beaucoup d'action hein ? Tapette va !"

Ce fut Dax qui retint son compagnon de charger aveuglément sur la provocatrice, mais celui qui semblait être le chef des ennemis s'avança, regardant d'un air curieux le Laguz, puis demanda assez faiblement :

"Rhaylr ? C'est toi ?"

Les oreilles du changeforme se dressèrent sur sa tête, ce nom...et cette voix...Lui disaient quelque chose, il avait beau ne rien retenir, certaines choses subsistaient dans son inconscient, mais il ne pouvait pas les reconnaître, même si on le lui disait clairement :

"On se connait ?"

L'inconnu eut un air surpris, puis déçu quand il se rappela le problème de son ami, puis sourit en fronçant les sourcils, et s'avança encore d'un pas en glissant sa main dans sa poche et en sortit une petite plaque de métal, attachée avec une chainette et la laissa pendre dans le vide :

"Je vous propose deux marchés : Le premier nous concerne tous, je veux un duel contre cet homme ! Si je gagne, vous abandonnez, si il gagne, nous partons."

Il pointa de sa main libre le Laguz, avant d'élargir son rictus agressif, et de fermer le poing en le brandissant devant lui :

"Le deuxième ne nous concerne que tout les deux : Si tu emportes la victoire, je t'offre ce médaillon, si tu perds, je prendrais quelque chose qui te tiens à cœur..."

Rhaylr prit la même expression que lui et tendit un bras devant ses compagnons en avançant, déclarant d'une voix belliqueuse :

"Ça marche."




Quelques personnes grognèrent, clairement en désaccord avec ce qu'il venait de se passer, mais les deux camps acceptèrent et reculèrent pour laisser la place aux deux combattants. La troupe de Vahr et ses compagnons avaient confiance dans le Laguz et voulaient voir ce qu'il valait réellement, et leurs ennemis eux n'avaient pas le choix, leur duelliste était leur chef...

Les deux adversaires marchèrent légèrement en rond, se défiant du regard, puis se mirent en garde, c'est à ce moment que tout le monde écarquilla les yeux, sauf le Beorc qui était déjà au courant, et Rhaylr qui ne tilta pas : Leurs positions de combat étaient quasiment identiques !
Ils commencèrent à faire leurs "danses" en s'avançant, puis les deux se jetèrent sur leurs mains et envoyèrent un coup de pied, percutant leurs jambes entre elles, puis le polymorphe laissa son pied retomber à terre pour prendre un appui bizarre sur un bras et une chaussure pour lancer un coup étrange à son ancien maître qui répliqua en se jetant au sol, sur les coudes, avant de tourner et de faucher le membre avant servant d'appui au Laguz, qui se rattrapa en posant son autre paume à terre et qui leva les deux pieds au ciel avant de finir en roue pour essayer d'écraser son adversaire qui roula sur le coté en esquivant ainsi son attaque, puis se remit debout un peu plus loin alors que Rhaylr en faisait de même après un pas de recul pour mettre une distance sûre entre eux...

"Je vois que tu n'as pas oublié ce que je t'ai appris...C'est bien."

Souriant de toutes leurs dents, les deux combattants se foncèrent à nouveau dessus, puis croisèrent les bras et les jetèrent au sol, prenant ainsi un appui tournoyant pour tourner furieusement en frappant sans relâche leur cible, mais rencontrant toujours la jambe de l'opposant. Ils enchaînèrent sans cesse des attaques, dansant sur leurs mains pour continuer leur rotation pour frapper toujours plus fort l'ennemi qui contrait sans cesse l'attaque avec la même technique, frappant ainsi tibia contre tibia, faisant claquer leurs os, puis Rhaylr, déséquilibré par le manque d'habitude, manqua un appui stable et le contre le fit chanceler, permettant ainsi à son mentor de lui porter un coup direct au ventre après s'être placé sur un coude et un genou. Ils se relevèrent à nouveau, le Laguz se tenant un peu le ventre à cause de l'attaque :

"Je savais que tu étais bon...Mais je ne pensais pas que tu le serrais assez pour me battre..."

Dans les deux camps se fut la confusion totale, ils ne comprenaient pas pourquoi cet homme disait qu'il allait perdre alors qu'il venait de marquer un point, mais Vahr apporta des éclaircissement qui furent les biens venus :

"Les coups qu'ils se sont échangés leurs ont causés des dommages, mais Laguz est plus jeune, plus fort, et de meilleure constitution que son adversaire qui aura du mal à encaisser une nouvelle fois un tel affrontement."

Il y eut des "ahh" compréhensifs, puis le "vieil" homme soupira, reprenant une posture normale, allant chercher dans sa poche la plaquette et la tendit à Rhaylr, la tension qu'il y avait entre eux il y a un instant venait de s'envoler :

"Ton ami a dit vrai, je ne tiendrais pas plus longtemps, j'ai une meilleure technique mais tu es trop robuste pour moi...C'est triste de vieillir...Enfin, un marché est un marché, si on continue tu gagneras, alors comme promis, voici ton prix."

Le Laguz vint récupérer le médaillon, attachant la chaînette à son cou, puis regarda la plaque, et demanda à son adversaire :

"Qu'est ce qu'il y est écrit ?"

"Rhaylr Hirokai..."

Le combattant alla rejoindre ses compagnons en reprenant discrètement son souffle, puis leur fit signe qu'il était temps de s'en aller, mais avant qu'il se s'éloignent trop, le changeforme cria à celui qu'il avait combattu :

"C'est qui ?"

L'interpellé se retourna, et souriant légèrement, lui répondit avant de reprendre sa route :

"C'est toi !"




Rhaylr reçut des félicitations pour son combat court mais impressionnant, puis Vahr s'approcha et examina la plaque :

"Ainsi tu t'appelles Rhaylr ? Intéressant...Qui était cet homme ?"

Le Laguz se retourna pour observer le "vieil" homme, réfléchissant, cherchant d'où il pouvait le connaître...Malheureusement, sa mémoire défaillante ne l'identifierait jamais, il savait qu'il le connaissait, mais ne se souvenait pas qui il était ni quand il l'avait rencontré.

"Je ne sais pas...Mais j'aimerais à nouveau me battre contre lui, il était fort."

Dans le groupe d'en face, l'incompréhension était de mise, leur chef était chef car sa technique unique n'avait trouvée aucun rival, et là ! Un Laguz d'une vingtaine d'année venait de le faire abandonner en lui rendant ses coups de façon quasiment identique ! Chacun réfléchissait, essayant de comprendre d'où pouvait bien venir se mec bizarre...Puis la femme finit par briser le silence :

"Hirokai ? C'était qui ce gars ? Votre technique est unique et pourtant il la connaissait, et vous lui avez donné ce médaillon que vous disiez le garder en souvenir d'un ami..."

"C'était cet ami justement...Il y a environ un mois, nous étions tous deux esclaves, mais je me suis rebellé et nous nous sommes enfuis dans des directions différentes. Et si il connait mon art c'est parce que je le lui ais appris. Je n'ai pas été déçu de ses progrès, il a encore des lacunes mais elles sont légères, la prochaine fois qu'on s'affrontera il m'écrasera sans peine."

Ses compagnons se regardèrent, se disant qu'il devait être un peu fou...ou juste fatigué.
La troupe dirigée par Vahr rentra donc au camp, avec l'échec de leur mission mais avec la victoire sur leurs adversaire avec eux, et après les quatre jours de voyage comme à l'aller, ils se firent engueuler pour avoir échoué, mais le récit du combat, et la découverte du vrai nom du Laguz calma un peu le chef qui demanda à se battre avec lui. Pour voir de ses propres yeux son niveau.
Il avait tilté sur la fin de son nom "Hirokai", et il voulait depuis vérifier quelque chose, lui demandant de le rejoindre sur l'aire d'entraînement.
La rumeur que "Laguz" allait bientôt se battre en duel à main nue contre le chef fit très rapidement le tour du camp, et lorsque les deux combattants se rejoignirent finalement sur le terrain du combat, presque toute la bande était réunie.

"En garde ! Et ne me ménage pas sinon tu risques d'y laisser des dents."

"T'en fais pas Chef, c'est plutôt à moi de te dire ça."

Le commandant du camp avait été accepté comme tel malgré son faible niveau en arme, la plupart des épéistes du camp le battaient à l'épée...Mais lorsqu'il utilisait une lance, c'était lui qui gagnait, car là était sa force : Si il avait un niveau vraiment moyen dans le maniement des lames, des haches, ou des armes d'hast, il savait justement manier correctement chaque type d'arme, choisissant ainsi toujours celle qui était la plus avantageuse selon l'adversaire. Mais son vrai talent était sa technique de poing, on disait que plus jeune, il se battait souvent avec un de ses amis pour savoir de qui, entre le Poing ou le Pied, était le plus efficace.

Le Laguz commença sa danse alors que son adversaire se mettait à sautiller d'un pied à l'autre, et ils commencèrent à tourner, se jaugeant du regard, s'approchant légèrement l'un de l'autre, puis Rhaylr se jeta sur ses paumes pour commencer les hostilités par son attaque tournoyante, mais le résultat fut nul : Le chef avait bloqué sa jambe d'un bras, et lui avait fauché les poignets d'un balayage au pied, repoussant son tibia pour le laisser tomber par terre.
Surpris mais réactif, le tigre se remit debout, cherchant à comprendre ce qu'il s'était passé, puis repartit à l'attaque, mais cette fois il changea d'attaque : Il se retourna bizarrement, se plaçant sur l'avant-bras et le genou du même coté pour envoyer un coup de pied de coté direct vers le visage de son adversaire qui se décala d'un simple pas de coté, bloquant ensuite le bord de la jambe avec son coude, puis avança largement le pied pour descendre sa position, laissant sa garde glisser le long du mollet de l'autre duelliste qui dans une telle posture, et bloqué en plus, ne pouvait réagir, et le frappa de la paume en plein dos, le laissant tomber sur le ventre et s'éloignant sans se presser quelques mètres plus loin.

"Ta technique ne marchera pas contre moi."

Rhaylr se releva, énervé, et fit face à son chef avec la même expression que celui-ci, ne comprenant pas pourquoi ses attaques qui lui semblaient si naturelles, et qui avaient fait leurs preuves durant les combats, n'avaient aucun effet, et même pire, étaient toutes contrées facilement :

"Pourquoi ?"

Le commandant des mercenaires soupira, et croisa les bras en répliquant sans changer de ton :

"Cette technique a été créée, et testée, par un ami contre moi, lorsque on s'entraînait ensemble, il y a plus de vingt ans de cela. Il semblerait que tu l'ais rencontré et qu'il t'ait appris son art, mais cela fait longtemps que ce ne sont plus des coups efficaces contre moi. Surtout par un amateur, tu es très fort, sans doute même plus que moi, mais tes attaques sont facilement anticipables..."

Le Laguz se renfrogna, puis réfléchit avant de regarder d'un air aussi sérieux que celui de son supérieur et lui demanda :

"Tu pourrais m'apprendre ta technique de poing ?"

Le chef ricana très légèrement, presque moqueur, puis passa à coté de lui et s'éloigna pour prendre le chemin vers sa tente, mais après l'avoir dépassé, lâcha à voix basse :

"Demain, ici, à l'aube."




Durant les huit ans qui suivirent, sa vie ne changea pas : Chaque jour où Rhaylr et le Chef étaient disponibles, ils allaient s'entraîner, se battant dès qu'ils le pouvaient, coupant leurs combats par des missions diverses, et au fil du temps, ils finirent par partir en mission ensemble, se faisant rapidement une petite réputation de combattants géniaux, recevant de plus en plus de demandes, mais le commandant de la troupe se faisait de moins en moins présent durant les batailles, abrégeant de plus en plus les entraînements...Prétendant qu'il n'avait juste pas envie de dévoiler tous ses secrets, laissant Bhag ou un autre combattant se battre à sa place lorsqu'il quittait les lieux...
Mais le Laguz n'était pas dupe. Et un jour, alors que le crépuscule approchait et que le Chef retournait dans sa tente, il eut la surprise de voir son camarade l'attendre à l'intérieur, même si il n'était toujours pas foutu de se souvenir de la veille, son instinct lui disait d'agir de telle ou telle façon, et il lui disait aussi quoi dire :

"Tu vas bien ?"

Une légère tension se créa entre les deux spécialistes du combat à main nue, ils avaient la même expression, le même ton sec :

"Parfaitement bien, et toi ?"

"Ne te moques pas de moi, tu te bats de moins en moins, qu'est ce qu'il se passe ? Vahr dit que si tu continues à ce rythme, tu ne participeras même plus aux batailles d'ici quelques années..."

Le commandant soupira, puis alla fermer la tente, et récupéra une chaise pour s'assoir dessus, demandant à son ami d'en faire autant, puis réfléchit silencieusement, hésitant à avouer, puis demanda d'une voix peu sûre :

"Tu garderas le secret ?"

Voyant son ami hocher la tête, il sourit légèrement, et se rappela également que de toute façon, même si il avait voulu le dévoiler à tout le monde, il aurait oublié le lendemain...Ajoutant une nouvelle fois cette information à son instinct qui dirigeait sa vie bien mieux que son cerveau :

"Je me fais vieux Rhaylr...Quand on t'as recueilli il y a bientôt huit ans de cela, j'approchais déjà de la cinquantaine, j'ai presque soixante ans maintenant, Laguz...Si ici :" Il pointa sa tête, "Tout marche très bien, mon corps lui n'arrive plus à suivre les combats, j'ai de plus en plus de mal ne serait-ce qu'à faire un échauffement. Bientôt je ne pourrais tenir ma place de commandant que grâce au respect qu'ont mes mercenaires pour moi..."

"Plus que des camarades d'armes, ou des guerriers appâtés par le gain, nous sommes avant tout des amis, une famille ! Tu as monter ce groupe grâce à ta force, en vainquant les meneurs de plus petites troupes, mais aujourd'hui tu nous diriges car tu as fais tes preuves durant suffisamment longtemps...Si tu ne peux plus te battre, ce n'est pas grave."

Le vieil homme regarda étonné le Laguz, chez lui, tout était naturel. Son instinct remplaçait sa mémoire si défaillante, lui dictant ainsi ses actes de façon parfaitement adaptée à la situation, puis il s'adossa à sa chaise en fermant les yeux soupirant un peu, puis lâcha d'une voix déterminée :

"Je peux te demander un énorme service Rhaylr ?"

Prenant un air plus détendu, mais malgré tout concentré et sérieux, l'interpellé acquiesça :

"Bien sûr, que veux-tu que je fasse ?"

"Prends ma place, Vahr t'aidera comme il m'a aidé durant toutes ces années. Tu es fort, les mercenaires t'apprécient tous sans exception, même cet idiot de Ian...Deviens le commandant à ma place."

Rhalyr se gratta la tête, pensif, il pesait inconsciemment le pour et le contre, le bien et le mal pour lui et les autres, puis déclara sans même le réaliser :

"Je ne pourrais pas...Demande plutôt à Vahr de diriger le camp, il est bien plus qualifié que moi pour ça."

Le commandant soupira, puis hocha la tête pour marquer son approbation, puis remercia le Laguz pour l'avoir écouté aujourd'hui, de l'avoir soutenu tout ce temps, et de s'être battu avec lui durant toutes ces années, et lui demanda ensuite d'aller chercher son conseiller. Le changeforme se leva, et ouvrant la tente, s'arrêta à l'ouverture, se retournant à moitié pour déclarer sérieusement :

"Ce fut un plaisir chef."

Il sortit ensuite et alla chercher l'impassible superviseur du camp, le chargé des rapports et des stratégies et lui dit d'aller voir le commandant en privé. Au vu des événements qui suivirent, on en conclut que le neutre avait accepté la demande de son supérieur...




Quelques mois passèrent sous la direction de Vahr, puis après une nouvelle mission, alors que lui et Rhaylr rentraient au camp, le Laguz le tira légèrement par l'épaule, déclarant qu'il fallait qu'ils parlent. Le nouveau chef hocha la tête et lui demanda d'attendre qu'ils soient rentrés.
Une fois à la base, ils s'isolèrent en marchant un peu, puis le tigre annonça ce qu'il voulait dire :

"Je vais partir..."

"Entendu...Tu as un message à faire passer ?"

Le changeforme s'avança un peu, regardant le soleil qui commençait à décliner, puis se retourna, aussi impassible que son ami :

"Je reviendrais..."

Vahr hocha la tête, sachant qu'il avait de toute façon chargé suffisamment son sac pour tenir au moins une semaine, comprenant également la signification involontairement cachée dans la phrase du Laguz. Ils se dirent au revoir sur une simple poignée de main, puis firent demi-tour, l'un retournant commander une troupe de joyeux mercenaires, l'autre partant vivre son destin.

Lorsque le nouveau chef revint au camp, mais seul, on l'interrogea pour savoir où était ce Laguz si apprécié, il demanda à ce qu'on réunisse tout le monde. Lorsque ce fut fait, il se mit légèrement en hauteur et fit une annonce :

"Rhaylr est parti, il m'a chargé de vous dire qu'il avait grandement apprécié le temps passé parmi nous, que nous avions été une vraie famille pour lui, et que nous quitter lui pesait sur le cœur, mais qu'il voulait découvrir le monde de ses propres yeux. Il est donc allé vers son avenir, mais il a promis de revenir."

Des discutions circulèrent rapidement, puis le commandant termina son annonce et descendit de son promontoire pour retourner vaquer à ses occupations habituelles, cette information serait assez lourde à digérer, mais la promesse de retour du Laguz aiderait à l'accepter...




Deux ans plus tard, rien n'a changé pour Rhaylr, il vagabonde toujours, ne se rappelant jamais de rien...Ce qui fait qu'il tourne parfois en rond, ses journées de voyages sont interrompues par quelques vaines tentatives de pillage par des brigands malchanceux, ou par des instants de chasse un peu idiots : imaginez un tigre qui s'arrête en pleine course, puis qui fait demi-tour alors qu'il est plus rapide que sa proie...
De temps en temps, il a l'impression d'avoir oublié quelque chose, seulement de temps en temps bien sûr. Mais il continue à errer, de toute façon, comme il ne peut pas mémoriser ce qui s'est passé précédemment, sa vie n'est pas triste, tous les jours sont faits de découvertes passionnantes ! Il s'émerveillera toujours devant les cascades...Même si ça fait la douzième fois qu'il passe devant en un mois.

Ainsi, il voyage sans cesse, Gallia et ses compères félins lui avaient beaucoup plût, tout comme Daien et ses Wyvernes ou Criméa et ses magnifiques Pégases, c'est dommage qu'il ne se rappelle pas les avoir vu...Mais dans un sens c'est bien car il les appréciera à nouveau quand il y retournera. Pour lui, la vie c'est "Avancer, Manger, Avancer, Taper les méchants quand il y a de la baston, Manger, Dormir".

Un jour, ses pas devraient bien le reconduire auprès de ses amis mercenaires, mais pour l'instant...Il est quelque part, on ne sait pas où. Et il s'en moque pas mal, tant qu'il peut manger...


Comment avez-vous connu le forum ? : C'est Keroro qui revient pour votre plus grand malheur !

Expérience du Role-Play: Voir plus haut.

Remarque personnelle : Rhaylr ne sait toujours pas qu'il est un Laguz, et qu'en tant que tel, il peut se transformer. Cependant lorsqu'il éternue, il change de forme, à chaque fois. Il parait qu'il à le nez relativement sensible...

Langue: 2/2.5

Quelques fautes d'étourderie.

Style: 2.5/2.5

Tu as bien progressé depuis ton arrivée et tu continu de progresser. Continu ainsi.

Caractère: 2.5/2.5

Tu as réussi à me bluffer, l'effet de style est très bien utilisé pour finalement un truc ou une phrase aurait suffit.

Physique: 2/2.5

La description du côté laguz est un peu trop courte.

Histoire: 7/8

Long, bien décris, les choses qui s'enchainent bien. Le seul soucis est le côté un peu "plat", on ne ressent pas vraiment de sentiments dans ce BG. Même si Rha n'a pas de mémoire, il ressent quand même des choses non?

Originalité: 2/2

J'ai eu très peur d'un shyzo au début, mais un type sans mémoire c'est du jamais vu. Tu vas bien galérer, bon courage.

Note finale: 18/20.