Un ménestrel à Gallia

Un commando suicide à Gallia... le voilà dans de beaux draps ! Nan mais quelle idée de lui donner cette mission ? Alan allait en toucher deux mots à Eve. Et d'abord, qu'est ce qu'un ménestrel allait foutre à Gallia ?

Bon, d'un autre côté, c'était juste une couverture : Alan allait la-bas pour enquêter sur les fameuses agressions qui menacent la paix fragile entre Beorcs et Laguz. Il allait proposer un détour par l'un des récents lieux de l'agression afin d'en apprendre plus. Les Laguz ne sont pas charognards, donc les cadavres devraient y être encore. Bien sur, il n'y allait pas seul. Trois agents d'Aurora l'accompagnaient. Mais ils n'étaient guère bavards.

Bref, Alan était au poste de frontière avec trois soldats muets et il attendait un ménestrel.

Le temps passait et il attendait toujours le ménestrel. Pour le passer, il commença à s'entrainer à l'épée. Sa défaite contre Geist l'avait poussé à s'entrainer plus durement chaque jour. Il ne voulait plus perdre. Il devait gagner pour protéger Kwendal.

<< Bon, il est toujours pas là ? >>

Aucune réponse, évidemment. Trop bien formé, ces soldats. Si on leur avait pas inculqué une notion de prix de la vie, ils auraient pu être employés du fang. Enfin, ils le faisaient exprès, Alan le savait. Eve ne formerais jamais des gens comme ça.

<< Vous pourriez répondre, au moins...
- Dites, chef...
- Hmm ?
- Vous savez qu'on risque d'y laisser la vie ?
- Vous vous êtes portés volontaires, pour la mission.
- Désolé... >>

Donc, ce n'était pas une discipline exagérée, mais de la peur, tout simplement...

Bref, il s'assit par terre et attendit patiemment son client chanteur...

Incroyable ! Décidément la vie est pleine de surprises. Mélior est vraiment une cité fascinante. À peine demande-t-on de l'aide pour accompagner un pauvre barde en territoire Laguz que des intéressés ont directement pris en charge cette mission d'escorte. Jyrkain était presque fier d'être dans cette patrie si proche des Laguz, une patrie qui n'hésite pas à passer outre les agressions récentes, gardant confiance et foi en leurs alliés de toujours. Il tremblait d'impatience, sans doute était-ce de gentilles personnes diplomates avec qui passer un bon moment en leur compagnie, et qu'ils pourront discuter longuement avec les hommes félins autour d'un bon feu de camp, à partager savoir et histoire comme de grands amis. C'est d'un pas précipité qu'il alla au point de rendez-vous indiqué, sans s'être rendu compte de son retard tellement il avait passé de temps dans la salle de bains à se préparer comme il le fallait pour cette rencontre magique. Il alla donc à la sortie en chantonnant légèrement...

Il arriva enfin sur place, et voici donc face à lui une bande de trois gais lurons, sûrement tous sympathiques et sociales comme convenus pour une mission à la fois diplomatique et humaine.

"Bien le bonjour camarade, laissez-moi me présenter ♫
Jyrkain est mon nom, et veuillez bien me pardonner ♫
Je suis curieux de connaître durant ce doux chemin ♫
Ces quatre individus qui me sont liés par le destin ♫ "

Ah, enfin quelqu'un arrivait. Un mec aux cheveux roses et bien vêtu. Un ménestrel, quoi...

<< Bien le bonjour camarade, laissez-moi me présenter ♫
Jyrkain est mon nom, et veuillez bien me pardonner ♫
Je suis curieux de connaître durant ce doux chemin ♫
Ces trois individus qui me sont liés par le destin ♫ >>

Ah, il s'exprimait en chantant... bah, si ça l'amusait...

<< Bonjour, moi je suis Alan, le chef d'escorte et ces trois hommes sont... un peu tendu par ce qui nous attends. >>

En effet, on lisait avec plus ou moins de facilité l'anxiété sur chaque visage.

<< Hmm... bref, on est en retard sur les prévisions. Si vous êtes prêts, on peut y aller... >>

Rien ne pressait vraiment... aux yeux du ménestrel du moins car un cadavre en décomposition attendait l'épéiste et ses trois subalternes...

Et ils partirent. Jyrkain chantonnait dans sa tête une chanson enfantine de promenade, en ayant la présence d'esprit de se dire que l'ambiance du groupe n'était pas au beau fixe pour la chanter vocalement parlant. Enfin qu'importe, peut-être que ces hommes ont eu une sale journée et décompresseront en chemin. Il attendait qu'ils fassent le premier pas pour lancer n'importe quel sujet de discussion, du moment où il parlait. Alan fit signe au bout de trente minutes de marche de s'arrêter, il avait apparemment aperçu quelque chose.

Et le groupe se mit en marche. Le ménestrel chantonnait une hymne qui, si Alan avait bien identifié la chanson, parlait d'un « ancêtre Gurdil » parti creuser en forêt. Enfin bon, il n'était pas d'humeur à chanter et les autres avaient peur d'ouvrir la bouche par crainte d'attirer les Laguz.

Finalement, après une demi-heure de marche...

<< Stop ! >>

Il leva la main en prononçant ce simple mot. Juste devant lui se trouvait ce qu'il cherchait : un cadavre de Laguz. Vu que le ménestrel n'était pas censé savoir qu'il en trouverait un, il s'approcha précautionneusement, comme s'il n'était pas au courant du cas d'agression.

C'était un Laguz assez jeune. Environ dix-huit ans physiquement. Le corps était idéalement conçu pour une créature agile et rapide. Il sentait déjà la charogne et les vers grouillaient dans le corps de la créature. La flaque de sang dans laquelle il baignait était sèche. A en juger les marques sur le torse, il a été tué à coups de lance : trois dans le ventre et un bien placé dans le coeur. Alan relevait les détails à voix haute pour que les autres puissent également mémoriser les remarques. Finalement, il se releva.

<< A mon avis, les Laguz sont déjà au courant de l'agression et cherchent le coupable. On n'a pas de lance, mais on ne devrait pas non plus se trouver la. Si vous avez un truc précis à faire ici, grouillons nous et retournons en territoires Beorcs. J'ai déjà eu assez d'emmerde comme ça en moins d'une semaine ! >>

Alan adressa un regard entendu au ménestrel pour l'inciter à se décider. Il ne voulait pas parler aux Laguz en sachant qu'il risquait d'y passer et Kwendal n'allait probablement pas apparaître comme ça pour le sauver : elle ne savait pas où se situait Gallia, bien qu'elle sache qu'Alan se rendait ici.

Alan adressa un regard entendu au ménestrel... avant de se rendre compte que ce dernier n'était plus là. En fait sur les cinq hommes au total, il n'en restait que trois. Elric et le ménestrel étaient manquants à l'appel ! Que faire ? Crier pour les localiser serait une très mauvaise idée, vu la situation actuelle.

Pendant ce temps, Jyrkain avait eu le temps pendant les trouvailles de sir Alan et ses amis de trouver des traces visibles de pattes, et s'est mis en tête de les suivre. Ah, l'aventure était tellement palpitante lorsqu'on agissait avec zèle. Plus il s'aventurait au large des autres, plus Elric semblait perplexe, se disait le barde. Celui-ci ne semblait pas vouloir stopper Jyrkain à cause de son statut d'escorte, mais il tentait tant bien que de mal de lui faire comprendre qu'il valait mieux rebrousser chemin.

"Allons allons pourquoi fuir, pourquoi partir ♫
La Déesse nous occupe avec ce maigre loisir ♫
Allons allons pourquoi se taire, pourquoi paniquer ♫
Alors que ces traces mènent droit à leur terrier ♫ "

Elric ne comprit pas aussitôt ses dires, mais à force d'observation il constata que les traces de pas Laguz étaient à l'envers, ce qui signifiait que Jyrkain allait droit vers leur point de départ, donc un potentiel village ou campement. Ni une ni deux, il fit volte-face et courut aussi discrètement que possible pour avertir son chef actuel que pour lui, la mission était fini et qu'il allait arrêter de suivre ce suicidaire.

Le temps qu'il rejoigne Alan et les autres, Jyrkain continuait d'avancer gaiement dans la forêt, puis coup de chance ou pas, il tomba près de ce qui pouvait ressembler à un campement, ce qui excita sa curiosité et lui fit presser le pas. Il arriva, mais ne vit personne au premier abord. Et c'est alors qu'il sentit le goût amer de l'angoisse lui susurrer l'échine pour l'avertir du danger présent: trois chats géants de couleurs différentes l'avait encerclé, montrant griffes et crocs avec excès.

"Bon jours mes amis, je me présente en ce lieu et en cette date ♫
Je me nomme Jyrkain Vonkirk, je suis enchanté car j'ai hâte ♫
De pouvoir connaître vos noms, pour que chacun notre tour ♫
Puissions nous connaître tous, pour cette destination sans retour ♫
Car c'est un fait que malgré tout nous sommes tous frères ♫
De ce lien du sang de notre existence qui coule dans nos artères ♫ "

Il s'était présenté ainsi, les trois Laguz ne bougèrent pas d'un millimètre, près au moindre écart, cependant Jyrkain ne bougeait que ses mains en guise de langage corporel et sa tête pour les regarder de son regard neutre et amical. Mais est-ce que tout ce cinéma allait suffire ?

Alan tourna les yeux vers l'endroit où se trouvait le Jyrkain... disparu... et Elric avec accessoirement. Aussitôt, l'épéiste se tourna vers les deux soldats restants et, avant qu'il n'aie le temps de poser la questions, ils montrèrent les traces de pas au sol et Elric revint de leurs chemins.

<< LE CON !!!! >>

Renvoyant les soldats couards en terre Beorc, l'épéiste remonta au pas de courses les traces qui le menèrent bien vite au dos du ménestrel qui faisait face à, bien évidemment, trois chats.

<< Et voilà, ça devait arriver... >>

Soupirant, Alan jeta ses armes au sol et leva les mains en signe de reddition.

<< Messieurs-dames les Laguz, nous sommes ici en paix. Je suis Alan, emissaire de l'organisation Aurora. Sur ordre de ma supérieur, dame Eve, je suis ici pour escorter ce ménestrel dont le but m'est encore inconnu et pour examiner le cadavre de votre confrère afin de tenter d'identifier le coupable de son agression. >>

Il se doutait bien que ça ne suffirait pas à convaincre les chats, mais autant commencer par la.

Jyrkain toisait l'assistance de son regard amusé et enfantin, comme s'il avait découvert quelque chose de merveilleux. Et en vérité, c'était le cas. Il ne put s'empêcher de s'esclaffer devant la pathétique scène de "présentation de situation désespérée" selon l'air qu'il avait adopté. Jyrkain se mit alors à exacerber son optimisme à l'extrême et reprit la parole, pour détendre l'atmosphère.

"Voyons mon ami, voyons cher compagnon ♫
Rien ne sert d'avoir peur dans une telle situation ♫
Ces nobles Laguz font honneur de leur présence ♫
Pourquoi que diable n'y a-t-il pas de révérence ? ♫
Moi, Jyrkain de la maison Vonkirk de Begnion ♫
Vous salue bien bas, et c'est avec grande émotion ♫
Que je vous présente conjointement et avec honneur ♫
Monseigneur Alan, mercenaire au grand cœur ♫
Mais trêves de présentations, finissons par la fin ♫
Quels sont vos noms mes amis, alors qu'enfin ♫
Nous puissions parler dans la plus grande fraternité ♫
Afin de mieux nous connaître, nous comprendre, et ♫
Évidemment chanter et festoyer plus tard encore ♫
Quand ces tensions ne seront plus qu'un vague remord ♫ "

Etait-ce lui ou bien Jyrkain était plein de joie alors qu'il suffisait d'un rien pour que trois paires de pattes le déchiquètent ?

<< Voyons mon ami, voyons cher compagnon ♫
Rien ne sert d'avoir peur dans une telle situation ♫
Ces nobles Laguz font honneur de leur présence ♫
Pourquoi que diable n'y a-t-il pas de révérence ? ♫
Moi, Jyrkain de la maison Vonkirk de Begnion ♫
Vous salue bien bas, et c'est avec grande émotion ♫
Que je vous présente conjointement et avec honneur ♫
Monseigneur Alan, mercenaire au grand cœur ♫
Mais trêves de présentations, finissons par la fin ♫
Quels sont vos noms mes amis, alors qu'enfin ♫
Nous puissions parler dans la plus grande fraternité ♫
Afin de mieux nous connaître, nous comprendre, et ♫
Évidemment chanter et festoyer plus tard encore ♫
Quand ces tensions ne seront plus qu'un vague remord ♫
- Votre optimisme est à la limite de l'exaspérant... >>

Il n'y avait que peu d'échappatoires pour cette fois-ci : soit dame Chance leur souriaient et ils rentraient illico chez eux, soit Alan allait finir dans le ventre d'un Laguz. Et s'il avait eu le choix, il aurait préféré que ça soit dans celui de Kwendal plutôt que celui d'un chat rencontré par hasard.

"Bon jours mes amis, je me présente en ce lieu et en cette date ♫
Je me nomme Jyrkain Vonkirk, je suis enchanté car j'ai hâte ♫
De pouvoir connaître vos noms, pour que chacun notre tour ♫
Puissions nous connaître tous, pour cette destination sans retour ♫
Car c'est un fait que malgré tout nous sommes tous frères ♫
De ce lien du sang de notre existence qui coule dans nos artères ♫ "

Les trois chats restèrent un moment sans bouger, cet humain stupide était il entrain de se moquer d'eux? Si c'était le cas, Remy ne laisserait pas passer un tel affront envers trois membres du peuple de Gallia. Toutefois, le roi Skrimir ne voulait pas de combats inutiles avec les beorcs, alors mieux vallait être sûr de ses intentions avant d'attaquer ce gus.

"Messieurs-dames les Laguz, nous sommes ici en paix. Je suis Alan, emissaire de l'organisation Aurora. Sur ordre de ma supérieur, dame Eve, je suis ici pour escorter ce ménestrel dont le but m'est encore inconnu et pour examiner le cadavre de votre confrère afin de tenter d'identifier le coupable de son agression."

Celui là était nettement moins drôle, pensa Lily. Il parlait comme un de ces tigres qui grognaient pour se faire comprendre sans prendre le temps de s'exprimer à la manière amusante de celui qui portait des vêtements colorés. La chatte noire manqua de reprendre forme humaine pour saluer le talent du garçon, mais un geste de Remy l'en empêcha. Pourquoi se montrait il si prudent, n'était il pas évident que leurs intentions n'étaient pas belliqueuses?

<< Voyons mon ami, voyons cher compagnon ♫
Rien ne sert d'avoir peur dans une telle situation ♫
Ces nobles Laguz font honneur de leur présence ♫
Pourquoi que diable n'y a-t-il pas de révérence ? ♫
Moi, Jyrkain de la maison Vonkirk de Begnion ♫
Vous salue bien bas, et c'est avec grande émotion ♫
Que je vous présente conjointement et avec honneur ♫
Monseigneur Alan, mercenaire au grand cœur ♫
Mais trêves de présentations, finissons par la fin ♫
Quels sont vos noms mes amis, alors qu'enfin ♫
Nous puissions parler dans la plus grande fraternité ♫
Afin de mieux nous connaître, nous comprendre, et ♫
Évidemment chanter et festoyer plus tard encore ♫
Quand ces tensions ne seront plus qu'un vague remord ♫
- Votre optimisme est à la limite de l'exaspérant..."

Ces deux hommes étaient étrange, ils n'avaient pas l'air de se supporter et pourtant, ils voyageait de converse. L'un d'eux ressemblait à un simple enfant qui chantonnait en permanence, mais l'autre inspirait nettement moins confiance, avec son air méfiant et ses allures de guerriers. Quel duo improbable, Nells ne savait vraiment pas quoi en penser. Remy semblait sur ses gardes alors que Lily, aussi insouciante que d'habitude, semblait vouloir se jeter dans les bras du dénomé "Jyrkain".

"Vous semblez être dignes de confiance, jeunes gens, je vous présente Remy, il est un peu méfiant mais c'est un bon chat. La petite chatte que vous voyez là n'est autre que Lily, sa petite soeur. En ce qui me concerne, je suis Nells, leur autre frère, nous faisons parti du campement que vous n'avez sûrement pas manquer de remarquer. Vous êtes bien polis pour des huma...pour des béorcs. Les vôtres ne nous montrent guère autant de fraternité depuis quelques temps...."

Enfin ! Le gros doute émis par le sieur Alan n'était donc pas fondé, et ainsi les trois Laguz ne semblaient pas inamicaux. Quel soulagement, mais aussi quel bonheur que de voir tant d'éloquence et de sympathie incarnées dans un même être, ils se comprenaient. Mieux encore, le dialogue pouvait se faire désormais, et il faut croire que le positivisme de Jyrkain était parfois passe-partout. Il n'hésita pas un seul instant à placer sous bras par-dessus l'épaule du dénommé Nells, comme s'ils étaient déjà bons amis, ignorant la méfiance qui régnait encore en Remy. Il les salua d'ailleurs, avec la plus grande élégance et politesse du monde, et de son bras incita Nells à s'asseoir de sa forme humanoïde à ses côtés. Une fois assis, il reprit la parole qu'il aimait tellement faire entendre: la sienne.

"Magnifique, somptueux, que dis-je sublime ♫
Je connais maintenant vos noms, et en prime ♫
Je m'octroie égoïstement le droit de parler, et ♫
Je l'espère du fond du cœur, vous en conviendrez ♫
Que je puisse aussi vous faire part de la sorte ♫
Du monde extérieur au sein de cette cohorte ♫
Que sont les nations Beorc tout comme j'aimerais ♫
Que vous puissiez me raconter votre vie en ces forêts ♫ "

Il déposa pour son confort personnel le Lute qu'il avait dans le dos sur le côté, et regardait faire les autres Laguz ainsi que le comportement d'Alan envers ces derniers. Après tout l'homme était là pour simplement escorter, mais ne pouvait-il pas simplement profiter ?

"Voyez-vous il s'avère que je suis Ménestrel et poète ♫
J'ai mes manies, que je pense vous auriez vu coquettes ♫
Mais ma curiosité m'a poussé à venir en ces lieux ♫
Et j'espère que vous ne m'avez pas trouvé injurieux ♫
Mais afin de mieux connaître vos coutumes si exotiques ♫
Je me présente à vous en cette journée magnifique ♫ "

C'était la raison de sa venue, il cherchait réellement l'inspiration partout où il peut aller, faisant fi des manières et des protocoles, pour lui il n'y a que l'art et la musique qui comptent. Le reste il le voit d'un œil tolérant et observateur, car tout être et toute histoire est source de saveurs.

"Dites-moi messieurs dames, si je puis me permettre ♫
Avez-vous des chants ou des contines qui puissent mettre ♫
Mon imagination en émoi, ma sensibilité en pleine panique ♫
Pour que jamais ne s'arrête la beauté de l'art et la musique ♫ ? "

<< "Vous semblez être dignes de confiance, jeunes gens, je vous présente Remy, il est un peu méfiant mais c'est un bon chat. La petite chatte que vous voyez là n'est autre que Lily, sa petite soeur. En ce qui me concerne, je suis Nells, leur autre frère, nous faisons parti du campement que vous n'avez sûrement pas manquer de remarquer. Vous êtes bien polis pour des huma...pour des béorcs. Les vôtres ne nous montrent guère autant de fraternité depuis quelques temps.... >>

Des Laguz amicaux ? Alors qu'on profanait leur terre ? Eh bien, Alan se sentit tout de suite mieux. Ne cachant pas son soulagement, il prit ses épées et les rattacha à sa ceinture avant de s'assoir au pied d'un arbre et laisser le ménestrel faire son show.

<< Magnifique, somptueux, que dis-je sublime ♫
Je connais maintenant vos noms, et en prime ♫
Je m'octroie égoïstement le droit de parler, et ♫
Je l'espère du fond du cœur, vous en conviendrez ♫
Que je puisse aussi vous faire part de la sorte ♫
Du monde extérieur au sein de cette cohorte ♫
Que sont les nations Beorc tout comme j'aimerais ♫
Que vous puissiez me raconter votre vie en ces forêts ♫ >>

Ah, voilà qu'il demandait à apprendre les us et coutume des Laguz... eh ben soit, il avait le temps d'attendre... et puis, avec ça, il pourrait apprendre à Kwendal le mode de vie de ses frères et soeurs.

<< Voyez-vous il s'avère que je suis Ménestrel et poète ♫
J'ai mes manies, que je pense vous auriez vu coquettes ♫
Mais ma curiosité m'a poussé à venir en ces lieux ♫
Et j'espère que vous ne m'avez pas trouvé injurieux ♫
Mais afin de mieux connaître vos coutumes si exotiques ♫
Je me présente à vous en cette journée magnifique ♫ >>

Ok, en fait il recherchait l'inspiration artistique ? Comme n'importe quel poète, ménestrel et autre cacophoniste ambulant, en fait...

<< Dites-moi messieurs dames, si je puis me permettre ♫
Avez-vous des chants ou des contines qui puissent mettre ♫
Mon imagination en émoi, ma sensibilité en pleine panique ♫
Pour que jamais ne s'arrête la beauté de l'art et la musique ♫ >>

Première piste du ménestrel : apprendre les chants des autres contrées. Hormis les galdr pour les hérons, il ne voyait pas vraiment ce qu'un Laguz pourrait chanter. Enfin, ils devaient bien avoir une hymne ou un truc du genre chez eux.

Alan sortit une pomme de son sac ainsi qu'une gourde d'eau. Il laissa trainer ses denrées en évidence afin de faire comprendre qu'ils pouvaient se servir s'ils avaient faim. La journée allait être longue, autant qu'elle se passe dans une ambiance conviviale.

"Magnifique, somptueux, que dis-je sublime ♫
Je connais maintenant vos noms, et en prime ♫
Je m'octroie égoïstement le droit de parler, et ♫
Je l'espère du fond du cœur, vous en conviendrez ♫
Que je puisse aussi vous faire part de la sorte ♫
Du monde extérieur au sein de cette cohorte ♫
Que sont les nations Beorc tout comme j'aimerais ♫
Que vous puissiez me raconter votre vie en ces forêts ♫"

Nells décida de faire confiance à cet homme et reprit forme humaine avant d'encourager les autres membres de sa famille de faire de même. Le chat blond qu'était l'aîné devint à jeune homme aux cheveux tout aussi clairs, il souriait. Bientôt, sa soeur se transforma en une petite brune qui se précipita bien vite sur le ménestrel itinérant, elle avait abandonné toute méfiance et prit un moment pour admirer l'instrument de Jyrkain. Les ménestrels gallians n'utilisaient pas les mêmes objets pour jouer de la musique.

"Vous êtes vraiment exceptionnel mon seigneur Jyrkain! Parlez-vous toujours de cette manière *w*.

Remy faisait preuve d'un peu plus de prudence mais il se transforma tout de même en un rouquin qui faisait de son mieux pour illuminer son visage d'un sourire, mais qui n'y arrivait pas vraiment. Le ménestrel l'ennuyait au possible, ses paroles étaient si... recherchées. Ne pouvait il pas parler comme tout le monde? Lasser par le show de Jyrkain, il alla s'assoir à côté de l'autre homme, un guerrier, tout comme lui.

"Bonjour, Alan n'est-ce pas? Je suis Remy..."

Il posa son regard sur le bout de ferraille que l'épéiste portait à sa ceinture.

"C'est une arme d'humain ça? Bizarre..."

Nells semblait heureux, son frère et sa sœur semblait s'être étrangement bien intégrés, même s'il avait un peu honte de l'attitude de groupie surexcitée de Lily et de la méfiance évidente de Remy.

"Voyez-vous il s'avère que je suis Ménestrel et poète ♫
J'ai mes manies, que je pense vous auriez vu coquettes ♫
Mais ma curiosité m'a poussé à venir en ces lieux ♫
Et j'espère que vous ne m'avez pas trouvé injurieux ♫
Mais afin de mieux connaître vos coutumes si exotiques ♫
Je me présente à vous en cette journée magnifique ♫"

Tiens, voilà qu'il voulait apprendre les moeurs des félins?

"Dites-moi messieurs dames, si je puis me permettre ♫
Avez-vous des chants ou des contines qui puissent mettre ♫
Mon imagination en émoi, ma sensibilité en pleine panique ♫
Pour que jamais ne s'arrête la beauté de l'art et la musique ♫"

Le laguz réfléchit, il y avait quelques chants typiques de Gallia qu'il serait peut-être amusant d'apprendre au jeune homme, mais cela faisait un certains temps que Nells n'avait pas traîné dans les tavernes du pays, toutefois, un homme au campement avait entrepris de réciter "Ubaz le superbe", un chant très connu dans la pays.

"Voyons, je pourrais vous apprendre "Ubaz le superbe", c'est une musique qui raconte l'histoire d'un lion, c'est très connu à Gallia...alors.... si je me souviens bien c'est quelque chose comme...

...En Gallia, pays des nobles félins
vivait un roi, ayant un esprit fin
Il était juste et d'une puissance
Qui faisait pâlir son frèr-Térence
Un jour, ce cadet vraiment très malin
Lui tendit un piège plutôt malsain..."

Pendant que le chat continuait de réciter le poème, Lily était toujours obnubilée par l'apparence de Jyrkain. C'était un homme plutôt jeune est assez mignon...

Fan-tas-ti-que. Le lyrisme de Gallia avait un certain charme, et convint tout de même qu'il existait une harmonie entre chants Laguz et Beorc. Enfin il avait également entendu parler du légendaire Galldr des Hérons, mais hélas pour le moment cette sainte quête du chant le plus mémorable de toute l'histoire de Tellius n'était qu'un doux rêve. Mais il fallait se recentrer sur le présent, et un chant digne d'un continent entier ne pouvait germer que dans l'esprit d'un artiste ayant la connaissance ultime en ce domaine, la muse la plus incroyable et la plus polyvalente. Il avait entendu parler de l'amitié entre Criméa et Gallia, et telle était la cause de sa venue dans ce coin du continent. L'approche avait été tendue d'un certain côté, mais paisible de l'autre.

Jyrkain mémorisait dans sa tête et sur le papier l'air chanté par le Laguz, qui semblait un peu timide face au ménestrel, mais ce dernier savait que tant que le chant venait du cœur, il n'y avait jamais plus belle mélodie. Et c'est malgré la voix rauque du félin Jyrkain savourait chaque vers, chaque mot sortant de la bouche de celui-ci. Le problème cependant qui semblait agacer autrui, c'était que le barde ne semblait s'intéresser que par le chant, et non pas par ses nouveaux amis en général. C'est en y repensant, une fois le chant terminé de la part de Nells, que son regard se tourna vers Lily, la sœur cadette, qui le dévorait du regard. Et finalement, la tension qui était jusqu'alors inexistante se manifesta, et monta au fur et à mesure des secondes où leurs regards se croisaient. Si Jyrkain était obnubilé par l'art du chant et de la musique, il possède un second point faible redoutable: les jolis minois. Et celui en face de lui était particulièrement beau à regarder, et cet aspect de petit chat mignon ajoutait au charme de base de la jeune Laguz. Jyrkain finalement décrocha son regard du sien et toussota légèrement.

"Eh bien je dois admettre que je suis fort impressionné ♫
Autant par vos chants mélodieux que votre hospitalité ♫
Je frémirais de joie à l'idée de pouvoir continuer cette entrevue ♫
Hélas j'ose imaginer que cette idée est bien impromptue ♫
En ces temps troublés le brassage ethnique est mal vu ♫
Et je n'oserais pas vous accompagner un pas de plus ♫
Cependant me vint une idée qui vous fera frémir ♫
Mais j'aimerais vous accompagner sans blêmir ♫
Sir Alan je m'excuse pour la réalisation de votre mission ♫
Mais je vous annonce que je procède à votre abandon ♫
Marchez, courrez jusqu'aux frontières de votre région ♫
Et ne m'attendez pas, je risque d'être plutôt long ♫ "

Jyrkain se leva lentement, prit son Lute avant de le remettre dans son dos. Il avait pris la décision de toute une vie, et peut-être de sa propre mort. Mais l'art se devait d'aller de l'avant, et l'appelait vers ces forêts. Sans doute n'allait-il pas être accueilli en invité de marque, mais il s'en fichait, sa positive-attitude ne pouvait aller dans aucun autre sens. Il souriait, peut-être une dernière fois à un Beorc, et annonça fièrement.

"Je vous sollicite, chers camarades, amis et compagnons ♫
Pour votre bonté envers mon être et envers mon nom ♫
De pouvoir voir de mes propres yeux vos qualités, vos dons ♫
Votre vie, vos ambitions, vos mélodies, vos chansons ♫
Afin que votre existence même me soit source d'inspiration ♫
Je serais docile et bienveillant, charmant, gentil et bon ♫
Et, bien que ce ne serait qu'une maigre compensation ♫
J'accepterais volontiers de vous prêter mes dons de guérison ♫ "

Il sortit un bâton de soins, témoignant de son pseudo-statut de prêtre, afin de prouver sa bonne foi et que le fait que les Laguz, en ces temps sombres, pourraient bénéficier de soins rapides s'avérerait sans doute crucial voir vital pour une potentielle cité près de la frontière de Criméa. Les pertes civiles seraient amoindries, ainsi que du coup la rancune et la haine causée par la perte de proches. Certes le simple fait de montrer ce bâton pouvait évoquer tellement de choses qu'il aurait fallu une éternité pour tout lister, néanmoins Jyrkain espérait que ce geste pourra témoigner de sa bonne foi ainsi que de sa neutralité extrême envers le conflit imminent.

Alan observait la scène avec un intérêt poli. Le ménestrel s'entendait bien avec les Laguz, tant mieux pour lui. Il n'avait donc pas grand chose à faire hormis attendre...

Le rouquin se dirigea vers lui et s'assit à ses côtés.

<< Bonjour, Alan n'est-ce pas? Je suis Remy..
- Salut... >>

Le regard du chat se posa sur Alondite, toujours au fourreau.

<< C'est une arme d'humain ça? Bizarre...
- Oui... on n'a pas de griffes ou de crocs pour nous défendre, on compense donc par des instruments conçus pour palier à ça. >>

Un chant conté par un Laguz cessa et Jyrkain prit la parole.

<< Eh bien je dois admettre que je suis fort impressionné ♫
Autant par vos chants mélodieux que votre hospitalité ♫
Je frémirais de joie à l'idée de pouvoir continuer cette entrevue ♫
Hélas j'ose imaginer que cette idée est bien impromptue ♫
En ces temps troublés le brassage ethnique est mal vu ♫
Et je n'oserais pas vous accompagner un pas de plus ♫
Cependant me vint une idée qui vous fera frémir ♫
Mais j'aimerais vous accompagner sans blêmir ♫
Sir Alan je m'excuse pour la réalisation de votre mission ♫
Mais je vous annonce que je procède à votre abandon ♫
Marchez, courrez jusqu'aux frontières de votre région ♫
Et ne m'attendez pas, je risque d'être plutôt long ♫ >>

Alan fit les gros yeux : il le renvoyait à Crimea ? Après à peine une heure d'escorte ? La mission la plus courte de toute sa vie...

Le mercenaire se leva et prit la parole, imitant plus ou moins fidèlement le ménestrel pour se moquer gentillement

<< Me voilà donc congédié ?♫
je suis fort dépité !♫
Eh bien qu'il en soit ainsi♫
Je vous dit adieu chers amis♫
Messire Jyrkain, je vous donne rendez-vous chez moi♫
Afin que vous me remettiez ce que notre contrat exigea♫ >>

Sur ce, après avoir chaleureusement salué chacun, il fit demi-tour et se dirigea vers la frontière pour rentrer chez lui et faire son rapport. Sa mission était accomplie, et bien plus tot que prévu...

"Eh bien je dois admettre que je suis fort impressionné ♫
Autant par vos chants mélodieux que votre hospitalité ♫
Je frémirais de joie à l'idée de pouvoir continuer cette entrevue ♫
Hélas j'ose imaginer que cette idée est bien impromptue ♫
En ces temps troublés le brassage ethnique est mal vu ♫
Et je n'oserais pas vous accompagner un pas de plus ♫
Cependant me vint une idée qui vous fera frémir ♫
Mais j'aimerais vous accompagner sans blêmir ♫
Sir Alan je m'excuse pour la réalisation de votre mission ♫
Mais je vous annonce que je procède à votre abandon ♫
Marchez, courrez jusqu'aux frontières de votre région ♫
Et ne m'attendez pas, je risque d'être plutôt long ♫ "

Ainsi donc le jeune ménestrel congédiait celui qui semblait être son garde du corps, Remy se leva et mumura un «salut» à l'adresse du guerrier beorc qu'il venait de rencontrer. Le chat aurait peut-être pu profité de sa présence pour se renseigner sur la manière qu'avait les humains de se battre, toutefois, il n'était pas mécontent que cet homme s'en aille. A vrai dire, il le rendait mal à l'aise, ce combattant-au-bout-de-ferraille. Malheureusement, celui qui parlait étrangement allait rester, enfin, c'est ce que Remy avait cru comprendre de ce qu'il avait dit.

"Je vous sollicite, chers camarades, amis et compagnons ♫
Pour votre bonté envers mon être et envers mon nom ♫
De pouvoir voir de mes propres yeux vos qualités, vos dons ♫
Votre vie, vos ambitions, vos mélodies, vos chansons ♫
Afin que votre existence même me soit source d'inspiration ♫
Je serais docile et bienveillant, charmant, gentil et bon ♫
Et, bien que ce ne serait qu'une maigre compensation ♫
J'accepterais volontiers de vous prêter mes dons de guérison ♫ "

Ainsi donc cet homme souhaitait rejoindre le camp des félins pour pouvoirs observer la vie d'un félin de lui même, soit, le plus vieux des chats ne s'y opposerait pas. Après tout, ce serait amusant d'avoir un ménestrel béorc avec eux. D'autant que sa petite soeur semblait déjà complètement folle de lui.

«Très bien, suivez-nous»

Et c'est sous forme humaine que les trois Galliens conduirent leur «hôte» jusqu'au camp où il allait devoir passer les jours à venir. Lily n'avait rien perdu de son enthousiasme et Remy demeurait méfiant, quant à Nells, un étrange sourire illuminait ses lèvres.