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 Une terre, un pays, un foyer [Blaze & Engar]

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Mysti de Méline
Mysti de MélineBeorc


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MessageSujet: Une terre, un pays, un foyer [Blaze & Engar]   Une terre, un pays, un foyer [Blaze & Engar] I_icon_minitimeMer 25 Oct - 13:47

Près de deux mois au total s'étaient écoulés depuis leur départ. Les trois cavalières-pégases et leurs passagers avançaient bravement dans les cieux, au rythme des vents des printemps et des odeurs florales. Le voyage ressemblait à une longue, très longue promenade d'agrément à présent que les murs ensanglantés de Sienne se tenaient loin dans leur dos, excepté pour Mysti qui souffrait de chaque atterrissage et chaque décollage. Malgré toutes les précautions prises pour atténuer au maximum les secousses, sa plaie se remettait à le lancer chaque fois.
De fait, suivant scrupuleusement les dernières consignes du médecin Siennois, il s'étendait généralement contre un arbre le temps que la douleur passât, n'aidait pas à dresser le campement, et s'endormait généralement le premier, une fois ses bandages changés et le repas du soir avalé. Les soldates grommelaient parfois, quand elles devaient ramasser du bois après une journée de pluie ou que le feu rechignait à prendre. Les pouvoirs thermiques du général leur manquaient, mais de toute façon sans tome elles savaient qu'il ne pouvait rien. Laguerran les laissait se plaindre, mieux valait cela comme exutoire à leur moral bas que de se disputer sérieusement.

Enfin, la troupe finit par apercevoir au loin la masse étendue d'une ville aux murs blancs et aux hauts remparts. Un vent fort les poussait du sud, rendant le vol difficile, mais l'idée de poser enfin pied à terre pour de bon les encouragea à poursuivre, à accélérer même. Ils en profitèrent pour observer depuis le ciel les villages qu'ils survolaient, évaluer les dégâts des morts-vivants. A priori tout semblait calme.

"Sire... Avec ce vent je ne pourrai pas atterrir doucement ! Je vais faire mon possible mais... peut-être devrait-on attendre dans la forêt que les rafales passent ?
-Au point où nous en sommes, allons jusqu'au bout. Que je sois mal en point ici ou à Mélior, cela revient au même, en revanche là-bas il y a des guérisseurs et pas ici. En avant !"


Au même moment dans la capitale, les sentinelles apercevaient les silhouettes de trois montures ailées en approche. Aucun rapport ne mentionnait le retour d'une unité à ce jour, et la seule en-dehors des murs s'avérait être les derniers membres de l'expédition contre les morts-vivants. L'étendard de Criméa bientôt déployé confirma les soupçons, et l'information circula le long des remparts comme une traînée de poudre, faisant lever les têtes comme des tournesols.
Parmi elles, une femme élégante, aux magnifiques cheveux blonds terminés en anglaises et escortée comme seuls les nobles pouvaient l'être entendit la rumeur. Aussitôt, elle cessa toute activité pour se diriger vers la caserne où elle savait qu'ils allaient atterrir. Les gardes en fonction lui barrèrent la route.

"Je suis désolé Dame Alysande, vous n'avez pas l'autorisation de...
-Votre général revient de mission, coupa-t-elle, et j'ose croire que je fais partie des rares personnes qui ont plus de droits à prétendre le voir que l'ensemble de la caserne réunie. En temps normal, je vous laisserais volontiers me barrer votre porte et faire votre travail, mais j'ai reçu des nouvelles qui m'empêchent de vous accorder ce luxe. Laissez-moi passer immédiatement où vous serez renvoyé dès demain."

Les hommes hésitèrent, croisèrent les regards de l'escorte de la Dame -ceux-ci étouffaient des sourires amusés-, puis se décidèrent à ramener leurs lances.

"Seulement vous. Pas votre escorte."

Elle les remercia d'un signe de tête, donna l'ordre à ses gens d'attendre son retour. Elle savait pour avoir visité les lieux une ou deux fois qu'elle ne craignait rien ici, on la connaissait au moins de réputation, ou pour sa parenté avec Mysti.


Par signes codés, la cavalière communiqua les ordres aux deux autres pégases, lesquels amorcèrent une descente lente et ardue. Aux prix de longs efforts, ils parvinrent enfin en vue des remparts, de la caserne, de la piste d'atterrissage. Les tours de guet leur indiquèrent qu'aucun pégase ne devait sortir ou revenir -logique-, aussi ils pouvaient choisir n'importe quel terrain selon leurs facilités.

Laguerran et sa cavalière passèrent les premiers. Habitué aux fluctuations du vent le mage put aider sa partenaire à équilibrer son poids sur l'animal sans trop de problèmes, et le bruit des sabots claqua bientôt sur la terre battue. Aussitôt, le lieutenant courut en direction du bâtiment le plus proche.

"Il va tenter de communier avec le vent mais il lui faut un tome...
-Nous n'aurons pas le temps d'attendre jusque-là. Les pégases ne peuvent pas rester en vol stationnaire longtemps par ce climat."

Comme pour lui donner raison, le second animal se posa avec un peu plus de mal. Engar put sentir l'impact lourd sur le sol tandis qu'il rebondissait sur la selle. Le pégase écumait de fatigue et fut bien aise de voir descendre ses passagers après ces longues heures de voyage. Ne restaient donc que deux personnes en l'air, avec une monture tout aussi mal en point. Le général serra les dents.

"Je suis désolée pour vos blessures, mais je ne peux pas attendre plus longtemps le lieutenant.
-Fais au mieux."

Il se prépara de son mieux, cramponné à la selle et à la crinière du pégase. Lorsque le vent tomba pendant quelques secondes, la cavalière ne se le fit pas dire deux fois et amorça son atterrissage. Une bourrasque les avala de nouveau à 2 mètres au-dessus du sol, déséquilibra totalement leur manœuvre. Un pas de côté, puis un autre, le cheval ailé pencha dangereusement sur le côté. Mysti crut recevoir un coup d'enclume dans les côtes avec violence, la totalité de ses points de suture tirant sur sa blessure. Endolori, il lâcha prises et glissa du dos de la bête alors que celle-ci se cabrait pour retrouver ses appuis.
Sur le flanc, le chevalier hurla de douleur, fit de son mieux pour rouler sur le dos tandis que des larmes de souffrance perlaient de ses yeux. Laguerran revint à ce moment, talonné par la femme aux cheveux d'or et plusieurs soldats ayant assisté à la scène.

"Madame... !
-Personne ne m'empêchera de voir mon fils !"

Mysti gisait au sol, sa cavalière à ses côtés en proie à la panique la plus totale. Sur le large bandage qui barrait son torse, des taches rouges apparaissaient. Très vite, Laguerran le souleva par les épaules, et un autre soldat par les jambes pour l'emmener à l'infirmerie.

*

La nuit avait fini par tomber, puis le jour l'avait remplacé à nouveau. Mysti sortit de ses songes à l'approche d'une odeur familière. Un parfum de fruits d'été rempli de soleil. Il souleva les paupières, accueilli par un doux sourire et un regard aux yeux noisettes. Une paume chaleureuse se promena sur sa joue pendant que sa sœur posait sur le côté un mouchoir en broderie.

"Maman... Est-ce que je rêve ?
-As-tu mal ?
-Oui..."

Le doux sourire se pinça légèrement.

"Dans ce cas tu ne rêves pas.
-C'est une bonne nouvelle alors... Je suis vivant, et tu es près de moi. Mais comment... ?
-J'ai accouru dès que j'ai su ton retour. Laguerran envoyait des pigeons donner des nouvelles de temps en temps. Lorsqu'il a écrit que tu avais décidé de rentrer, j'ai compris que tu ne tarderais plus alors j'ai enfourché mon cheval et je suis venue passer quelques temps à la capitale. Je ne pouvais pas rester tranquillement au manoir en sachant dans quel état tu te trouvais. Et les diligences prennent trop de temps à apprêter !"

Le général sourit. Quand il s'agissait d'amour, sa mère dépassait toutes les convenances, toutes les limites. Certainement avait-il hérité de ce trait.

"Et Papa ?
-Je l'ai engagé à rester se reposer. Il a eu le bras cassé lorsque les morts se sont levés... Pas par les morts en eux-mêmes, ils étaient plutôt... eh bien morts. Une émeute a éclaté chez nos gens, à cause de la peur et de tous ces événements. Ton père en a séparé plus d'un groupe, et il a fini par être blessé. Heureusement, ils se sont rendus compte de leur erreur et les choses se sont calmées. Maintenant il est presque remis, mais je ne suis pas bien sûre qu'un voyage à cheval soit bon pour les os cassés. Ni même pour les coups d'épée d'une telle profondeur."

Elle passa le bout des doigts sur la couverture, suivant la ligne de la blessure qui devait se trouver dessous.

"Tu l'as vue ?
-Oui. Je sais que tu prends des risques pour sauver le plus grand nombre, et Laguerran m'a raconté mais... cette fois tu es allé au-dessus de tes forces mon chéri. Garde encore loin le jour où je devrai te pleurer, repousse-le de sorte que je puisse mourir vieille en t'ayant toujours auprès de moi... C'est ce pour quoi je prie chaque soir Mysti. Il n'y a pas de pire supplice que tu pourrais m'infliger."
-Pardon... Nous avions besoin de temps et je n'ai pas vu d'autre solution.
-Non, ne t'excuse pas ! Tu as agi en suivant ton cœur et ta fonction. Nous ne pourrions être plus fier de ce que tu es, ne demande jamais pardon pour avoir aidé autrui au détriment de toi-même. Mais... en tant que parent... c'est dur pour moi de me retenir de couver mon poussin."

Elle se pencha et déposa un baiser sur son front, pendant lequel il l'emprisonna sans force dans ses bras. En se redressant, elle soupira, puis sortit plusieurs morceaux de papier pliés en quatre d'une poche dissimulée dans la doublure de son corsage.

"J'ai aussi appris pour Azelian... Toutes mes condoléances. Je le considérais comme un fils tant vous étiez proches tous les deux."

Le mage sentit son cœur se serrer et referma les poings, sur lesquels elle plaça ses propres mains.

"Une lettre est arrivée au manoir. Je ne savais pas qu'elle était à ton attention, alors je l'ai ouverte. J'ai pensé... qu'elle t'intéresserait. Si tu te sens assez fort pour la lire. Elle provient du Palais des plaisirs."

Mysti entrouvrit les lèvres pour avaler plus d'air. Si une lettre avait traversé Beignon jusque dans le domaine familial depuis les terres d'Azelian, alors Aker et les autres devaient avoir appris, eux aussi, la nouvelle du trépas de leur maître. Il songea à la petite rouquine qu'il formait à prendre sa succession, à tous ces serviteurs ravis de jouer de leurs corps pour leur plaisir commun, aux airs tristes et graves qu'ils arboraient probablement à présent.
Il tendit la main pour récupérer les feuilles, déglutit avant d'en entamer la lecture en silence. Son regard s'écarquilla à mesure qu'il déchiffrait les caractères écrits d'un trait serré et sévère.

"Je... J'ignorais que...
-Bien sûr que tu l'ignorais. Tout le monde l'ignorait. Et ainsi tout le monde pouvait voir que tu n'étais pas son ami par intérêt. Te voici officiellement comte de Priseron : titres, terres et serviteurs te sont transférés directement, puisqu'il n'y a aucun parent proche ou éloigné, et ton nom seul figure sur ce testament. Sa lignée s'éteint, et la nôtre grandit. C'est ce qu'il voulait."


Jusque-là, la carapace de courage du général avait tenu bon. Même face à Laguerran, même dans les tréfonds de la douleur physique, il n'avait pas versé une seule larme et refoulé ses émotions au fond de lui. A présent, dans la chaleur de ses draps et veillé avec amour par sa mère, il se sentit comme un miroir que l'on venait de briser. Son image forte et courageuse se fissura en centaines de petits éclats, même en milliers, et ses yeux brillèrent. Sa mâchoire trembla au point que ses dents s'entrechoquaient et il ne put retenir ses sanglots, puis ses pleurs. Touchée elle aussi, Alysande le redressa, l'enlaça longuement et sema ses propres larmes dans la longueur de ses cheveux épars.

Pendant plus d'une heure ils s'épanchèrent l'un contre l'autre, sans rien dire, sans rien faire d'autre que de laisser leur peine s'écouler librement. Mysti ne savait plus s'il en voulait à Azelian d'être parti ou s'il admirait sa générosité sans limites. Au fond, il n'avait aucun besoin de cet héritage, mais ce geste symbolique prouvait que les déclarations du guérisseur à son encontre n'avaient pas été que divertissements et lubies momentanées. Il repensa à leur dernier échange, leur dernier regard. S'il avait su... S'il avait su...

Jamais le chevalier n'avait envisagé survivre à Azelian. Son sourire confiant l'accompagnait-il dans la mort ? Le voyait-il encore, tome et Iridescence en main, partir dans la lumière d'un zénith siennois à la rencontre de Death et son armée ? Le suivait-il désormais en compagnie des étoiles et de tous ceux partis en avant ?

Des jours durant, le chevalier les visites, hormis sa mère et les guérisseurs pour surveiller son état. Il se forçait à manger et à boire, mais tout semblait si fade que le cœur n'y était pas. Il aurait voulu s'endormir, pour ne jamais se réveiller. Une nuit même, il crut que la vie réelle n'avait été qu'un long cauchemar, en trouvant Azelian qui l'attendait pour le soigner. Stupéfait, il resta immobile un long moment avant d'oser avancer. Le médecin lui sourit et lui fit signe de s'asseoir. Il obtempéra sans rien dire.

"Bien, voyons cela... Je suis désolé, mais cela va encore prendre du temps. Ne t'en fais pas, j'ai déjà prévu de t'amener des livres, un plateau d'échecs, les derniers potins, et tout un tas de pages qui seront ravis d'apprendre à quel point panser une blessure peut paraître dégoûtant ! Mais si tu as besoin d'autre chose, n'hésite pas à demander !
-Azelian...
-Oui ?
-Tu es vraiment là ?
-Bien sûr. Je ne te quitte pas. Je serai toujours là quand tu auras besoin de quelqu'un pour veiller sur toi, tu as déjà oublié ? Et j'ai aussi demandé à ce que tes chevaux soient promenés régulièrement, les pauvres.
-Je suis désolé pour toute la peine que je t'ai causée... J'ai été imprudent pour changer...
-C'est le moins qu'on puisse dire ! Mais tu t'en es sorti, c'est le principal.
-Mais toi ?
-Moi ? Mysti... Est-ce que tout va bien ? Tu as l'air... déboussolé.
-Je n'ose pas croire que tu sois là...
-Eh bien... regarde."

Il se leva, tourna sur lui-même comme une danseuse étoile, puis revint près de Mysti pour caresser sa joue tendrement.

"Tu vois ? Je suis là.
-Mais... Sienne... Death...
-Sssht. Il faut que tu te reposes. Il est vrai que j'aurai un peu de mal à veiller sur toi après Sienne mais... tant que tu ne m'oublies pas, tout devrait bien se passer. D'accord ?"

Alors, Mysti compris. Le rêve approchait de son terme et il n'aurait peut-être plus jamais l'occasion. Sans réfléchir, il passa une main sur la nuque de son ami, le tira doucement vers lui tandis qu'il approchait son visage. Il ferma les yeux, pria pour que ce fût vrai, puis déposa lentement ses lèvres sur celles du guérisseur. Surpris une seconde, Azelian y répondit presque aussitôt, avec empressement, comme s'il attendait ce moment depuis toute sa vie, comme s'il était né pour ces quelques secondes volées au temps et à la mort. Lorsque leurs visages se séparèrent, le général vit sur les traits de son cadet la plus pure expression de bonheur qu'il lui ait jamais connue, et aussi que son "image" commençait à disparaître, comme translucide.

"Je t'aime, Mysti. A jamais."

L'instant d'après, ouvrant les yeux, le jeune homme n'aperçut que les rideaux qui voletaient dans l'air chaud de l'après-midi, la fenêtre ouverte sur un doux soleil estival.
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Blaze Kazeroï
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MessageSujet: Re: Une terre, un pays, un foyer [Blaze & Engar]   Une terre, un pays, un foyer [Blaze & Engar] I_icon_minitimeJeu 26 Oct - 14:19



Loin de tout. Les yeux rivés sur un océan ponctué de nuage, un pauvre vagabond marchait au gré du vent vers la fameuse cité de Mélior. Sa route fut longue et troublé, mais c’était des plus confiant et des plus sereins qu’il s’approchait. Sable et cendres ! Il dirait même qu’il ne s’est jamais senti aussi bien depuis une éternité ! Dans son enthousiasme pourtant dissimuler par un visage calme et désormais couvert d’un bouc léger noir comme la nuit, contrastant avec sa crinière sanglante. Ses bottes couvertes de boue avaient foulés désormais bien des territoires et nulle ne pouvait doutant que tant qu’un souffle de vie parcourrait leur propriétaire, elles en fouleraient d’autre. Mais aujourd’hui, c’est à la rencontre d’un ami et d’une petite revanche qui le retourna dans une sorte d’enfance. Une époque où bien peu de chose l’importunait. Un retour au source dont il avait besoin pour solidifier cette nouvelle route qu’il s’était dessiné à travers son voyage.



L’homme avait l’épée d’acier dégainé et en main. Et s’amusait à répéter quelques mouvements tout en marchant. Passant sa lame dans son dos pour la faire tournoyer en un long moulinet l’amusait plus que tout. Après tout, il allait s’en séparer et il serait fâcheux de ne pas en profiter non ? Hélas, il était désormais trop proche pour ne pas paraître dangereux à faire tournoyer cet instrument de mort avec aussi peu de précaution.
« Mélior hein. » dit-il en regardant de loin la ville. Sortant de la forêt et atteignant une petit colline au loin observant la ville dans toute son ampleur. Un large sourire arrogant et moqueur se dressa sur son visage. « Ca faisait un bail. »
 
Le bretteur réajusta son col et le peu d’élément qu’on pouvait qualifier d’élégant dans sa tenue et s’engagea sur la route principale, sifflotant joyeusement. En réalité, il bouillait. Une force indescriptible l’animait en ce jour, une volonté de combat, de se battre, de donner des coups et de les prendre. Une soif de bataille qu’il s’avait qu’il allait étancher. Peut-être pas aujourd’hui, mais bientôt. Oh oui bientôt. Rien que d’y penser, il se sentait léger comme une plume et l’envie de tirer sa lame se faisait sentir. Que s’en était excitant ! Certes, il allait probablement perdre comme la dernière fois. Mais il avait besoin de sentir son sang battre à tout allure dans ses veines, d’admirer les étincelles de l’acier crissant et d’analyser chaque pas de son adversaire.



Il s’était lourdement entrainé, autant théoriquement qu’en pratique, en vue de cette petite revanche. Et cette fois, il ne comptait pas se laisser faire tabasser comme un sac à patate. S’il pouvait un instant se comparer au gamin qui avait mis les pieds dans cette ville à l’époque, la différence la plus évidente serait qu’il avait plus de confiance, plus de bravado et certainement moins de retenue. Mais également plus de sagesse et d’expérience, des éléments indispensables pour tout combattant qui se respecte. Et si beaucoup peuvent argumenter que son adversaire avait naturellement un énorme avantage sur lui, il savait qu’ils avaient raison. Mais ce n’était pas pour la victoire, mais pour l’expérience de ce genre de combat qu’il y allait.



Alors qu’il se passait dans sa tête ses mouvements et ses arcs d’épées, il se fit arrêter un instant à l’entrée de la ville. Sa joie s’effaça pour un masque sérieux. L’ambiance était lourde, plus lourde qu’à sa première venue. Un aveugle pourrait le voir. Et on dût lourdement le contrôler ainsi que le questionner sur sa présence. Blaze fit une grimace quand il entendit que le général Mysti de Méline était revenu lourdement blessé de son combat à Sienne. Au lieu de se sentir coupable voir même triste, il exprima simplement une pointe de dégoût. « Cet idiot finira par se tuer s’il continue comme ça. Et il est assez impudent pour ne pas le remarquer lui-même… »
« Je vous demande pardon ??? »
« Je n’ai rien dis. Je connais le général Mysti. »
« Mais oui mais oui. En attendant, vous aller gentiment rester ici le temps qu'on vous identifie. Les nouvelles ne sont pas bonnes et on se doit de faire preuve de plus de prudence. »



Le bretteur soupira, exaspéré. Prenant le temps de se trouver un justificatif nécessaire, il se rappela amèrement que sans ses insignes de Nailah, il était à nouveau un moins que rien. L’envie de glisser un peu d’argent pour une liberté conditionnelle le prit, mais cet argent durement gagner devait être investi dans une épée, pas un passage dans une ville. Il devrait avant son départ trouvé une entrée pour venir et sortir. Venir avec Luciella aurait été plus simple… Il roula des yeux en écoutant le soldat discuter sur la possibilité de la laisser rentrer ou pas. Dans le doute, Blaze préféra remettre son vieux gant, dissimulant sa marque. C’était un geste lourd de sens que de cacher ses origines dans ce pays. Les temps changent, et pas pour le meilleur on dirait.



L’envie de simplement les envoyer chier d’un bon coup de latte dans la gueule avec option sprint dans la foule était tentante. Très même. Mais ça ne ferait que lui créer des plus gros problèmes par la suite. Restait… Apercevant une petite caravane de marchandage, Blaze resta tranquille laissant doucement les gardes baisser leur garde. Quand cette dernière arriva il s’agrippa discrètement à celle-ci par le côté pour se cacher aux yeux des gardes. Ces derniers se mirent en alerte un peu trop tard alors que le Marqué se laissa tomber et rouler sur le sol après une vingtaine de mettre parcourut. Il reprit avec précipitation sa marche vers le château central, son sourire à nouveau au beau fixe. Jetant un œil sur son épée d’acier, il murmura : « Encore un peu de patience, tu retrouveras ton maître. »
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Engar
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MessageSujet: Re: Une terre, un pays, un foyer [Blaze & Engar]   Une terre, un pays, un foyer [Blaze & Engar] I_icon_minitimeDim 5 Nov - 16:22

Retour à la case départ...

C'est vraiment l'impression que me donne la situation actuelle, pourquoi donc ? C'est simple, je suis dans un lieu sans rien à faire et sans d'autres possessions que ce que j'avais sur moi, sans même parler du peu d'intérêt qu'attire ma personne. Je dois avouer être quelque peu désappointé après ce long voyage. Car encore j'ai pu comprendre les explications de la cavalière pégase quant à la conduite à tenir à son égard lors du vol, car bien que sous entendant que je sois mal éduqué, je peux comprendre la précaution, mais déjà que je m'attarde à peine sur le corset des serveuses, alors sur les formes d'une guerrière en armure complète... Mais ce n'était qu'un détail, tout comme l'atterrissage pour le moins brutal dû par les vents violents, rien que des pécadilles sans importance. C'est après que ça s'est gâté et que j'ai ressenti un certain mécontentement. Bien qu'accompagnant la troupe des Criméans, je reste un étranger, en conséquence de quoi mon rapport n'intéresse personne en présence d'officier et de soldat à même de relater les mêmes événements. Quant à Mysti lui même, il est rapidement pris en charge de façon particulièrement... Restrictive et je comprends rapidement qu'un gueux comme moi sans lien officiel avec lui n'a pas à pénétrer dans la demeure d'un homme si noble, et ce n'est pas faute de demander, mais la seule réponse que l'on m'apporte c'est qu'on lui transmettra mes requêtes... Ah voilà qui me rappelle quelque peu les raisons pour lesquels j'avais un mauvais a priori concernant les membres de la noblesse !

Enfin au moins, l'impression que j'avais eu à Sienne se confirme, dans le fond, comme me l'avaient dit le vieux et Mysti, ma marque suscite bien moins révulsion que je le craignais, la plupart des gens que j'ai croisés y sont même plutôt indifférents. Oh il y en a bien quelques un qui me jettent des regards mauvais, mais rien de trop grave ou agaçant...Et de toute façon je serai bien en peine d'y répondre à ma manière, puisque n'étant pas officiellement membre de l'armée Criméane on m'a demandé gentiment de déposer mes armes, qui ne me seront rendues que lorsque je quitterai la ville... Et ça va devenir une habitude déplaisante que de me laisser désarmer ! Mais bon, même s'il apparaît évident que certains préféreraient me voir partir au plus vite, ce n'est pas mon intention, et ce n'est pas une broutille de ce genre qui me fera rebrousser chemin.

En fait quand j'y songe, je suis bien loin d'un retour à la case départ, c'est bien pire ! Galopin est mort, je n'ai pas mes armes, aucune perspective de travail à l'horizon, du moins tant que Mysti n'est pas réveillé et bien sûr, ces cauchemars qui me guettent alors que mes réserves de somnifères diminuent... En fait le seul point positif est probablement le fait que les cavalières pégases se sont arrangées pour au moins m'assurer un toit, me permettant de loger dans un baraquement loin d'être entièrement occupé, et pour le manger c'est un peu la même chose. On tolère que je pioche un peu dans les repas servies à la garnison, même si cela déplaît à plus d'une personne.

Bien sûr, avec les quelques pertes causées par la défense de Sienne je pourrai peut être postuler pour rejoindre les rangs de l'armée sans attendre le rétablissement de Mysti pour lui soumettre directement ma requête, mais ça serait une mauvaise idée. Déjà de mon point de vue, car je ne tiens pas à être placé sous les ordres d'un officier pour lequel je n'aurai aucun respect et qui n'en méritent aucun, mais aussi du point des Criméens. Je n'oublie pas que je reste un étranger, et quitte à recruter de nouveaux soldats il préféreront en recruter au sein de leur peuple, plutôt que de risquer la venue d'un espion...Car oui aussi idiot que ça puisse paraître, j'ai cru comprendre que les nations ont commencés à se replier sur elle même et à se méfier les unes des autres... Ce qui est complètement stupide ! Comme si l'oeuvre de Death et de ses acolytes était due à une nation en particulier ! Enfin je suppose que pour eux il ne s'agit que de prudence...

Mais du coups comment je fais pour tuer le temps ? Et bien, comme je ne peux même pas m'entraîner j'en profite pour découvrir la ville, l'explorer et noter les détails les plus intéressants pour moi, à savoir ceux que je pourrai utiliser au cas où un événement comme l'assaut de Death viendrait à se reproduire ici... Car je n'ai pas oublié, à Sienne un des éléments qui a compromis mes tentatives pour agir a été ma méconnaissance de la ville... Je ne laisserai pas cela se reproduire.

Finalement, c'est lors d'une de ces promenades de reconnaissance que je finis par observer un événement intéressant, près d'une des portes, où, de loin, je vois un individu se soustraire au contrôle des gardes. Au vu de la distance j'aurai pu méprendre cela pour une simple erreur des gardiens, rien d'alarmant, mais ce qui m'interloque, c'est l'arme qu'il arbore, et sans plus hésiter, j'observe la direction où il se rend avant de me déplacer afin de l'intercepter. Je coupe au plus court, tout bonnement car la rue menant au chateau est une rue large, mais bondée de monde, qui m'empêcheront à la fois de le retrouver, mais qui risquent aussi d'interpeller la garde dès qu'ils verront l'arme de ce brave sir.

Ce dernier n'a donc le temps que de faire à peu près une vingtaine de pas avant que je n'arrive à pas rapide, par devers lui, et l'interpelle, gardant une certaine distance avec lui, simple prudence.

"Belle lame que vous avez là... Mais je doute que les gardes comme les citoyens apprécient de vous voir vous promener avec, à moins que vous ne soyez un homme de l'armée Criméane mais dans ce cas je me demande, où est donc votre uniforme ?"


Bien sûr, je me doute qu'il n'en fait pas partie, mais je fais tout ce que je peux pour ne pas paraître hostile, mon but n'est pas de chercher le conflit, simplement... De me distraire.
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Mysti de Méline
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MessageSujet: Re: Une terre, un pays, un foyer [Blaze & Engar]   Une terre, un pays, un foyer [Blaze & Engar] I_icon_minitimeMer 8 Nov - 18:18

"C’est probablement dû la nature de la blessure, mais si je ne savais pas que vous étiez parti il y a plus d’un mois, j’aurais dit qu’elle datait de quelques jours à peine. Par conséquent, puisque la magie curative ne fonctionne pas dessus, je vais vous laisser les points en place et nous allons surveiller tout cela. Disons, un rendez-vous tous les trois jours pour commencer. Et je vous ai amené un petit cadeau."

Le guérisseur déposa sur le rebord du lit un bâton de bois orné d’un pommeau en forme de tête de cheval, à la taille de Mysti.

"Une canne… ?
-Oui, une canne. Pour pouvoir vous appuyer lorsqu’il n’y a pas de rebords ou de murs à proximité.
-Mais alors… vous ne m’interdisez pas de sortir ? Et c’est tout ? Pas de traitements particuliers ? Pas d’exhortation au repos ? "

Le médecin soupira et posa les mains sur les hanches, avant de se lancer aussi diplomatiquement que possible :

"Je vais être honnête avec vous. J’ai longuement lu votre dossier et écouté mes confrères avant d’accepter de m’occuper de vous. Si vous êtes un général populaire, vous êtes aussi réputé comme un patient désobéissant et farouchement obstiné. Beaucoup d’entre eux n’auraient pas la patience de vous materner comme le faisait Azelian, et je considère que vous restreindre est inutile compte tenu de votre caractère. J’ai donc décidé de vous proposer un contrat social. Si vous écoutez mes recommandations, je ferai mon possible pour adoucir votre convalescence. Dans le cas contraire votre corps vous rappellera rapidement qu’il vaut mieux se fier à son guérisseur qu’à ses instincts dans la très grande majorité des cas. Si vous acceptez, vous pouvez quitter cette chambre à votre gré.
-Je comprends…
-Vous m’avez l’air de bonne volonté alors… dans l’idéal vous devriez cesser vos activités principales comme vous l’a mentionné mon confrère Siennois : pas de pratique de l’épée, de la magie, de l’équitation, le moins d’efforts possibles. Malgré tout je pense qu’une cure de soleil de temps en temps ne peut pas vous faire de mal. A vous de jouer maintenant."

Sans s’éterniser davantage, le médecin quitta les lieux, laissant un général perplexe et en proie à la solitude. Puisque la liberté se trouvait dans le couloir voisin, il décida d’en profiter. Et pour une fois il en avait parfaitement le droit. Il se leva doucement, aussi droit que possible pour ne pas que sa plaie le lançât, enfila ses bottes. Au moins pouvait-il marcher sans trop de gêne, le seul problème étant que son endurance et sa vitalité avaient largement diminué depuis Death.
Il commença par un passage dans la salle de bain, où il se rafraîchit le visage, retailla sa barbe. En garder une de 3 jours lui parut acceptable, sans paraître négligé il serait moins formel qu’à l’ordinaire. De plus, sa mère avait souligné que cela lui seyait. Il se dirigea ensuite vers son armoire, d’où il sortit une chemise de lin blanc, assez ample pour ne pas frotter sur ses bandages tout en le protégeant du soleil.

Sur le point de sortir, il stoppa devant la commode sur laquelle trônait Iridescence et envisagea de la porter pour signifier qu’il tenait toujours son rang, avant de se rappeler le triste état qui était le sien. Il dégaina sur une dizaine de centimètres et redécouvrit les fissures avec tristesse.

"Je trouverai quelqu’un pour te remettre en état."

Mysti remisa la lame et posa le fourreau sur son support, quand un vertige le poussa à s’accrocher au bois près de lui. Il tourna alors la tête vers la canne sur le lit et se résigna à l’emporter, à accepter son handicap actuel.

Le soldat en faction sursauta en entendant la poignée tourner dans son dos, sachant qu’il n’y avait aucun visiteur. Il se plaça aussitôt au garde-à-vous, que le général stoppa d’un signe de tête.

"Content de vous revoir général. Vous allez mieux ?
-Un peu, oui. J’ai prévu de sortir un moment. Y a-t-il eu des visiteurs ?
-Oui, attendez un instant…"

Le soldat appuya sa lance contre le mur le temps de sortir une feuille froissée d’entre deux plaques d’armure. Elle portait 4 ou 5 écritures différentes –la sienne et celles des précédentes sentinelles. Il commença à citer les noms de plusieurs nobles sympathisants, de Laguerran, de soldats.

"… Le roi et la reine vous adressent leurs amitiés et… Ai-je dit quelque chose de drôle ?
-Vous avez éconduit le couple royal ?
-Eh bien… Vos ordres étaient clairs et vous êtes sérieusement blessé alors… je leur ai expliqué, ils ont décidé de repasser plus tard. Ai-je mal fait ?
-Non c’est parfait, je m’amuse seulement de voir votre embarras dans cette situation.
-Ahem... Il y a aussi eu un Marqué. Un homme du nom d’Engar qui vous accompagnait à Sienne. Il est revenu une, deux, trois… plus d’une dizaine de fois. Très insistant.
-Je sais donc quoi faire. A-t-il dit où je pourrai le trouver ? Où réside-t-il actuellement ?
-Je sais que les pégases se sont arrangées pour lui prêter un local près des écuries et du fait de sa Marque on entend des rumeurs qui circulent sur lui. Il vagabonde sans vraiment faire quelque chose de précis la plupart du temps et les commerçants le traitent comme un voyageur de passage tant qu'il reste courtois.
-Bien, c'est un bon début. Vous allez venir avec moi le chercher.
-Avec vous ? Mais... la garde ?
-Que je sache c'est moi qu'il faut garder et non ma demeure. J'ai une clef pour la verrouiller si vous en doutiez.
-Bien sûr...
-Nous commencerons par les écuries, avec de la chance il s'y trouvera. Et si ce n'est pas le cas, nous demanderons aux alentours puisque les Marqués ne passent pas inaperçus.
-Bien général."

C'est ainsi que blessé et son garde se mirent en route pour le centre-ville, Mysti se retrouvant à s'arrêter assez fréquemment pour reprendre son souffle et se remettre de vertiges douloureux. A force de recherches, on finit par leur indiquer l'une des entrées de la ville, et Mysti aperçut de loin non pas une mais deux silhouettes familières. Appuyé sur sa canne, il désigna Blaze et Engar qui discutaient plus loin au soldat à ses côtés.

"Allez les informer que j'arrive... J'aimerais éviter qu'ils s'en aillent le temps que je me repose...
-J'y cours général !"

Le cliquettement de l'armure du lancier s'éloigna dans la rue, puis après un moment Mysti entreprit de faire encore quelques pas vers les deux Marqués en pleine discussion. Se connaissaient-ils ? La coïncidence était un peu grosse, mais après tout pour deux voyageurs cela n'avait rien d'impossible. Et que faisait Blaze ici ? Avait-il terminé ses mystérieuses échappées trop dangereuses ? Venait-il rendre l'épée de feu Elibert ?

"J'espère qu'au moins les Marqués s'entendent entre eux en règle générale..."
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MessageSujet: Re: Une terre, un pays, un foyer [Blaze & Engar]   Une terre, un pays, un foyer [Blaze & Engar] I_icon_minitimeDim 12 Nov - 16:15



Continuant son chemin, rien ne semblait pouvoir réprimer son humeur. Si ce n’est que littéralement dans les quelques secondes qui suivaient, on l’arrêta à nouveau. L’homme devant lui n’était définitivement pas un soldat mais… Il l’avait définitivement héler et l’observant de trop près pour qu’il puisse se soustraire sans paraître suspect. On avait décidé de les lui briser royalement on dirait. Laisser un bretteur vaguer à ses occupations ça ne se fait plus ? Mais le marqué était de trop bonne humeur pour laisser un empilement de problème aussi infime lui ruiner le moral. Blaze répondit d’abord avec une pointe d’humour et d’arrogance.
« Si on laisse plus un épéiste se balader avec ses épées, il ne mérite pas son titre non ? »
Lâchant un soupir en mettant une main sur la hanche, il observa son interlocuteur en le décortiquant, à la fois pour savoir qui il était et dans l’éventualité d’une confrontation, où frapper. Ses traits étaient ceux d'un homme solide et peu avenant, intimidant même. Vraiment, pas un visage à faire sourire… Ses yeux possédaient des iris dorés que Blaze perça avec son bleu sombre, malgré l’apparence relativement intimidante de l’homme. Ses cheveux bruns court étaient communs, sans particularité. Il n’était pas très grand, mais avec la distance, son jugement pouvait être relativement faussé. La protection qu’il portait en revanche, lui donna l’information qu’il cherchait.
(Un archer…)
Cela le détendit, relâchant sa hanche pour laisser le bras le long du corps, cet homme n’était pas une menace dans l’immédiat, tant mieux. Continuant la joute des regards, Blaze ne prit qu'un instant pour comprendre que l'homme devant lui était de sa race. Un Marqué également. Un petit sourire malicieux parcourut son visage, rencontré ses frères de sang était une occasion rare mais cela devait attendre, il avait d'autre chat à fouetter. Mais l'épéiste ne pouvait cacher que cela avait aiguiser sa curiosité...
« Et je vais être franc avec toi, je déteste les uniformes… En parlant de ça. » Blaze remarqua le soldat qui se ruait vers eux, génial… Brisant avec rapidité la conversation, il courut en direction du soldat qui fut légèrement pris au dépourvu. Dans un mouvement élégant et agile de jambe, il contourna ce dernier avant de le repousser d’un coup de jambe, le forçant à s’écraser devant son précédent interlocuteur.
« Je file ! » dit-il en faisant un signe, se retournant une dernière fois, un rire hautain alors qu’il s’apprêtait à reprendre sa course. Dès qu’il commença son sprint, il remarqua une silhouette familière, avec une canne… Blaze s’arrêta net, se faisant dévisager par la réalisation que Mysti avait certainement observé tout cela. « Oh. » Il mit sa main sur son bouc naissant, l’air pensif. Actuellement, il ne savait pas si c’était une bonne ou une mauvaise nouvelle, d’un côté il le connaissait désormais relativement bien, mais de l’autre… Il venait de royalement enfumer un soldat devant lui. Ce n’était définitivement pas comment il avait vu cette rencontre mais bon.


Blaze reprit un sourire confiant et moqueur en pointant du doigt le soldat derrière lui. « Tu crois qu’il me pardonnera ? J’ai tendance à être sur mes gardes depuis Daein.» En observant la pâleur et le handicap de son ami, son sourire se mua en une expression d’inquiétude. Ce n’était pas comme leur première rencontre, mais il s’était encore blessé et pas qu’un peu. Poussant un long soupir de dépit cette fois, il l’observa, l’air triste d’abord, puis sévère après. « Encore en convalescence hein, tu ne changeras donc jamais… » Oh comme il aimerait lui faire comprendre que ses blessures ne sont jamais totalement les siennes. Quand on blesse quelqu’un, on blesse toujours quelqu’un d’autre par extension. Mais Blaze savait qu’il ne ferait que taper un mur, alors il laissa simplement cette idée filer. Prenant l’épée d’acier Criméenne qu’il ’avait emprunté depuis leur dernière rencontre, il la lui tendit avant de la remettre rapidement à la hanche pour ne pas le tenter de la prendre. « Je viens rendre ce que je t’ai emprunté. J’ai quelques affaires à régler ici après tout.» Le bretteur regarda le château de loin avec un œil brulant d’impatience.
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MessageSujet: Re: Une terre, un pays, un foyer [Blaze & Engar]   Une terre, un pays, un foyer [Blaze & Engar] I_icon_minitimeVen 24 Nov - 18:01

Ah, il me plait bien ce gaillard, du moins c'est la première impression que j'ai avec la remarque qu'il m'adresse. Pas de détour, pas de justification maladroite, il me répond du tac au tac, assumant son acte et avec une certaine impertinence qui ne m'est pas inconnu ! Pour autant il ne baisse pas sa garde avant de se rendre compte que je ne suis pas armé, ça se voit vu son attitude et la façon dont il me scrute ! Cela étant, même si je peux comprendre, et même approuve en certaines circonstances, que l'on aille à l'encontre de certaines règles, l'idée d'un parfait inconnu franchissant les murs de Criméa, armé, en cherchant à éviter tout contact avec la garde, laisse aisément à penser qu'il n'est pas là pour une simple visite de courtoisie. Cela étant, rien dans son attitude, qui finit par se détendre, ou dans son apparence ne me permet de me faire une idée des raisons de sa venue. En somme, une apparence parfaite pour un espion, un assassin ou que sais je... Allons bon, voilà que je mets à être paranoïaque, peut être à cause des voix qui me harcèlent... ou bien c'est juste l'ennui qui me donne envie de croire qu'il y a quelque chose au delà. Cela étant, il n'a pas fini de parler, et alors que je songe à cela il prend de nouveau la parole de telle sorte qu'il semblait presque s'amuser à paraître suspicieux !

Et impoli avec cela, s'éloignant trop brusquement pour que je réagisse à temps, ce qui est quelque peu frustrant, je ne constata qu'alors le garde qui s'avançait à pas rapide vers nous, ce qui explique sa réaction... Mais ne m'empêche pas pour autant de me méfier de ce gaillard, et je m'apprête à m'élancer à sa poursuite, pour peu que le garde ne parvienne pas à l'intercepter... Ce qui n'est pas peu dire au vu de la façon dont il s'effondre soudainement à mes pieds, m'arrachant un sursaut de surprise et m'interrompant dans mon élan. Bon sang, à ce rythme cet inconnu allait disparaître sans plus d'explication car... Je veux bien comprendre qu'on ait un certain attachement à l'égard de son arme, mais de là à prendre des risques en s'infiltrant avec au nez et à la barbe de la garde et à ne pas hésiter un instant avant de la défier, c'est qu'il compte faire quelque chose avec cette arme. Quoi donc ? Je l'ignore...

Cependant, je l'ai encore en vue, je peux encore le suivre, ce que je fais après avoir évité de me prendre les pieds dans le garde à mes pieds. Il saura très bien se relever tout seul ! D'autant plus au vu de la silhouette que je distingue, Mysti, debout. Il est donc sorti de son lit ? C'et une bonne nouvelle dans le fond, mais ça l'est bien moins que cet inconnu se précipite vers lui, armé... Non ! Il est hors de question que je laisse cela arriver ! Non seulement car je n'ai pas attendu autant de temps qu'il soit guéri, à me faire rejeter à chaque fois que je venais pour m'assurer de son état pour qu'il meurt aussi bêtement, mais aussi car s'il mourrait là tout de suite, j'allais encore avoir des ennuis et j'aurai des raisons bien trop concrètes à mon goût de quitter Criméa !

Seulement, la course poursuite s'arrêta net, lui même l'interrompant, semblant surpris à la vision de Mysti, au moins autant que je l'avais été. Seulement, avec un arrêt aussi brutal, il s'en fallut de peu pour que je le bouscule, et la seule chose qui me retint de le faire, c'est la familiarité à laquelle il s'adressa au général Criméen, qui était encore un cran au dessus de celle avec laquelle il m'avait parlé. Il le connaissait donc ? Et plutôt avec une certaine cordialité a priori...

Je fus donc forcé de faire de mon mieux pour retrouver mon équilibre, ce que je parvins de peu à faire, après quoi je venais me placer aux côtés de Mysti en écoutant les propos de l'ingénu, visiblement habitué aux frasques du général. Tiens donc, ce n'était pas la première fois qu'il était blessé de la sorte ? Pas très surprenant au vu du personnage. A se demander en vérité si tous le connaissant n'avaient pas au moins un souvenir de lui dans un piètre état ! Mais très de mondanité, je n'ai pas attendu si longtemps que Mysti se réveille pour me retrouver dans une situation où je serai encore plus mis à l'écart que durant mon attente !

"C'est bien joli tout ça... MAIS QUI ÊTES VOUS BON SANG ?! Et quelle genre d'affaire peuvent bien vous amener ici, une lame à la ceinture ? Je ne suis pas le plus tatillon des gaillards, mais la garde va pas tarder, et avec tout le respect que je vous dois Mysti, vu votre état vos hommes s'attendront au moins à savoir qui est ce gaillard qui s'infiltre armé dans les murs de la ville et dont le premier acte a été de mettre à mal un soldat et de se précipiter vers vous. Même moi quand je profanais des temples j'étais un peu plus subtile !"


Riant légèrement, mon regard glisse alors vers l'inconnu. Je peux paraître un peu brusque, mais mes mots ne sont pas choisis au hasard. Ce que je dis est la vérité, ou tout du moins quelque chose très probablement exacte et se faisant j'espère un peu pousser mon interlocuteur à en dire un peu plus... Même si ça ne m'empêche pas au final d'adresser un sourire à Mysti.

"Et ravi de te revoir debout, car j'ai l'impression que si tu t'étais jamais relevé Laguerran aurait été fichu de m'accuser de meurtre !"
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MessageSujet: Re: Une terre, un pays, un foyer [Blaze & Engar]   Une terre, un pays, un foyer [Blaze & Engar] I_icon_minitimeDim 26 Nov - 13:51

Voilà qu'un beau bazar se déroulait sous les yeux du général en une fraction de seconde. La discussion de loin plutôt cordiale se changea en une sorte de jeu du chat et de la souris, avec Blaze dans le rôle le plus imprévisible et le soldat dans celui du plus ridicule. Mysti connaissait la tendance du rouquin à s'affranchir de toutes les convenances, mais là...

Sans se douter de son sort, le lancier avait trottiné jusqu'à eux, lance abaissée, soufflant un "Excusez-moi" qui finit avalé par sa chute misérable.
Peut-être le général devait-il encore représenter une quelconque autorité malgré tout pour l'Hatarien, car à sa vue celui-li s'arrêta aussi brusquement qu'il était parti et s'approcha plus lentement en engageant la discussion. Le tout au nez et à la barde d'Engar.

"Si tu veux son pardon, commence par lui présenter tes excuses. Je ne pourrai pas me porter garant de toi à chaque fois si tu persistes à te conduire de la sorte avec les miens, Blaze."

Froncement de sourcils et ton sévère à l'appui, le mage ne put tout de même s'empêcher d'inspecter le demi-loup du regard. Hormis son bras, il semblait en forme, et c'était une bonne chose avec les temps qui couraient.

C'est alors que l'Hatarien évoqua ses blessures, et le regard noisette se voila d'ombres et de culpabilité. Plus que toutes les autres fois, il avait failli, failli au point de perdre quelqu'un de cher. Il imaginait Blaze le sermonner s'il lui racontait cela, lui dire que la guerre avait toujours son lot de victimes, qu'il devait se ménager car il était une des têtes de l'hydre, et que sans lui le pays perdrait un guide, un chef, un pilier. Combien de fois avaient-ils tenu propos similaires ? Combien de fois n'avaient-ils pu tomber d'accord sur la conduite à adopter ?

Mais là, c'était différent. L'âme en deuil, le corps en lambeaux, les flammes de son courage réduites à l'état de braises, Mysti ne voulut pas livrer bataille verbale. Il clôt les paupières, laissa sa voix se briser.

"Je crains d'avoir déjà changé... Rien ne sera plus pareil désormais."

Le soldat courroucé arriva peu après Engar, augmentant à 4 le nombre d'interlocuteurs groupés dans la petite rue. Bien évidemment, l'archer demanda des comptes, l'homme d'armes darda un regard mauvais sur Blaze tout en se retenant de formuler une impolitesse devant son supérieur.

"Paix ! Réglons un sujet à la fois je vous prie. Engar, je te présente Blaze. C'est un ami originaire d'Hatary, il a quelques difficultés avec les coutumes beorcs parfois. Et vous avez ceci en commun d'être de vraies têtes brûlées qui n'ont cure des règlements, de vous sentir libres de ne respecter que votre propre code, d'avoir combattu à mes côtés, ou encore d'être Marqués. Blaze donc, voici Engar. Je l'ai rencontré lors de ma dernière mission en pays étranger. Tu as dû t'en apercevoir, un nouveau phénomène a ébranlé Tellius, et cette fois c'est à Sienne que se sont déroulés les événements... mais si vous voulez aborder le sujet, je préfère que nous le fassions à l'abri des oreilles indiscrètes. Les Criméans ont suffisamment de soucis en ce moment."

Le général vit alors d'un côté l'impatience d'une revanche dans les yeux féroces du rouquin, et un soulagement accompagné d'insistance dans ceux de l'archer sans foyer. Tous deux semblaient requérir sa présence d'une certaine manière, mais il n'était pas bien sûr que les laisser ensemble relevait de la "bonne idée". Ou peut-être qu'au contraire, laisser ces personnes rejetées depuis toujours se trouver constituait une expérience enrichissante pour eux.

Il se tourna en premier vers l'épéiste, lequel avait repris l'épée qu'on lui avait prêtée sans lui laisser le temps de s'en saisir.

"J'aimerais pouvoir honorer le défi que tu m'as lancé, mais comme tu le vois, je ne suis pas en état actuellement. Iridescence a souffert elle aussi... Et si tu cherches Heinkel tout de même, tu le trouveras plutôt à la caserne qu'au château. T'a-t-elle bien servi au moins ?"

Un soupir, sa main crispée sur la canne aux derniers mots d'Engar. Un instant il avait failli demander de quel meurtre il pouvait bien être accusé, avant de se rappeler que c'était lui le porteur de l'atroce nouvelle. Azelian mort. Azelian parti à jamais. Azelian, doux Azelian qui le bouleversait même sans être auprès de lui... Et ce rêve qu'il avait fait à son sujet.

"J'irai le rassurer si cela peut te permettre de dormir tranquille. J'apprécierais toutefois que l'on m'évite de passer en revue la totalité des personnes qui s'inquiètent pour moi en ce moment, je ne tiendrai pas le coup à ce rythme...
-Voulez-vous rentrer vous reposer général... ?
-Non, pas encore... Il me faut un peu souffler cela dit. Si tu n'y vois pas d'inconvénient Blaze, j'aimerais t'accompagner. Je préfère être aux premières loges pour réparer les pots que tu casses dans ton sillage, au moins je saurais de quoi il retourne. Et Engar, puisque tu tiens tant à me parler depuis ces derniers jours, tu n'as qu'à venir également, nous parlerons en route. Vous pourrez aussi faire connaissance, je suis sûr que vous pouvez apprendre l'un de l'autre, en tant qu'hommes comme en tant que Marqués."


Dernière édition par Mysti de Méline le Dim 26 Nov - 19:26, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: Une terre, un pays, un foyer [Blaze & Engar]   Une terre, un pays, un foyer [Blaze & Engar] I_icon_minitimeDim 26 Nov - 19:01



Le rouquin se gratta les cheveux, un sourire montrant qu’il n’était qu’à moitié désolé de son geste lorsque le général lui dit de s’excuser au soldat en question. Le rappel à l’ordre n’avait eut aucun effet sur l’attitude jovial de Blaze. Toutefois, l’attitude et le ton de son ami portaient à croire que ses blessures n’étaient pas que physique… Malgré tout, la douleur et la souffrance semblaient s’être rependu comme une infection incontrôlable. Le bretteur garda son sourire malgré l’envie de soutenir Mysti dans sa peine d’une façon plus… respectable. Il ne fallait pas qu’il commence à laisser la négativité l’affecter. Il y avait un temps pour pleurer, et un temps pour défier l’avenir.


Rapidement, ils furent entourés par les soldats, le Marqué l’avait également rattrapé avec une vitesse surprenante. L’envie de furieusement dégainer et combattre le premier venu se fit ressentir, comme un drogué devant une seringue pleine de sa substance favorite, mais le bretteur resta immobile à son regret. Un frisson le parcourut quand il sentit le mauvais regard du soldat qu’il avait entourloupé. Heureusement, Mysti lui servit de joker. Si il est particulièrement imprudent de baser son jeu sur une carte aussi rare, Blaze était joueur, à nouveau et pour son plus grand bonheur. Et il aurait grimper le château pour atteindre Mysti si cela s’était avérer nécessaire.


« Arf. Tu me laisses même pas lui faire la surprise ! » Il s'efforça de retenir une insulte qui aurait certainement fait déborder le vase. Cela lui aurait particulièrement plût de montrer à ce frère de sang le lien qu’ils partagent. Mais monsieur Mysti se devait de mettre tout sur table. Ou était donc le sens du spectacle ? De la surprise ? C’était presque morose à ce point… Blaze se pencha vers l’autre Marqué pour murmurer « Ne l’écoute pas, je suis juste un pauvre vagabond perdu ! Héhé. » Se redressant rapidement, il tourna la tête avec une expression interrogative sur les lèvres quand Mysti mentionna le défi qu’il lui avait lancé. Il était clair qu’il n’était pas en condition, mais ce n’était pas lui qu’il était venu voir défier. L'idée était alléchante bien sûr mais chaque en son temps. Il devait déjà faire ses excuses pour le soldat, après il pourra rendre l'épée et enfin seulement, lancer un défi. Souriant, il se retourna et se courba un instant vers le soldat qu'il avait offensé.

« Je te demande pardon. Désolé de t’avoir fait tomber. Un réflexe. »

Ce n'était pas tout à fait faux, car généralement, Blaze aimait se montrer joueur et Criméa lui avait donner un accueil relativement chaleureux. Aujourd'hui, cela en était loin... De toutes les coutumes de Beorcs, celle de Criméa passait le moins bien dans la gorge du jeune Hatarien. Allez savoir pourquoi. Ce dernier trouvait confort dans la brutalité et le manque de subtilité de Daein, ou encore la simplicité d’Hatary. Il faut croire que cet endroit n’était simplement pas pour lui.


Sereinement, il se tourna vers Mysti et ce fameux Engar pour prendre la direction du château. Une pierre trois coups. Mysti irait se reposer et lui allait pouvoir rendre l'épée qu'il avait emprunté et lancer son défi à Heinkel. Une fois un peu engagé sur la route, il prit la parole avec un ton léger.


« Comme tu l’as dit, les temps changent et sont durs. Mais. » Blaze s’avança un peu plus. « L’adversité est une opportunité pour le changement Mysti. Le vent change encore et toujours, mais c’est dans ces moments qu’on sourit, qu’on danse ! » dit-il en faisant un tour sur lui-même avec un léger rire. « C’est à toi de te changer pour le mieux ! Après tout, quand on a touché le fond, on ne peut que monter. » Cette fois, le rire et la blague étaient peut-être de trop. Le bretteur d’Hatary ne choisissait pas ses mots avec ses amis, un trait à double tranchant. Son sourire radieux toujours aux lèvres, il regarda depuis son épaule le fameux marqué.


« Engar c’est cela ? Blaze Kazeroï, meilleur bretteur d’Hatary ! J’espère ? » Un léger rire affirma son auto dérision. « Bâtard d’un Loup et tueur de père. Ca fait moins grandiose qu’épéiste n’est-ce pas ? On dit que ce qui se passe à Hatary reste à Hatary mais j’en connais un ici qui attestera du contraire. » Il sourit à Mysti en référence à leur première rencontre qui fut pour le moins… unique. « Qu’est-ce qui amène un autre Marqué ici ? » Certainement une question peu subtile mais au point où Blaze était, la subtilité était, comme Engar l’avait parfaitement mentionné, une notion dérisoire. Le trio avait un peu de temps avant d’atteindre le château central, et cela laissait à Blaze tout le temps d’écouter ses deux compagnons de marche.
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MessageSujet: Re: Une terre, un pays, un foyer [Blaze & Engar]   Une terre, un pays, un foyer [Blaze & Engar] I_icon_minitimeMar 5 Déc - 16:41

Ayant moi même été suivi de près par le garde, Mysti n'as pas beaucoup d'autres choix que d'apaiser la situation présente, et enjoignit donc l'étrange bretteur à présenter ses excuses dans un premier temps, avant d'appeler au calme collectif... Je me demande à vrai dire comment il fait pour être raisonnable, alors que cela s'entend dans sa voix qu'il est usé, fatigué, m'amenant à me demander si c'est une bonne idée qu'il soit sorti de sa chambre. Cela étant, je me doute que peu importe ce que je pourrai dire, rien ne pourrait le faire se raviser, du moins pas sans faire plus de mal que de bien... Car l'air de rien je crois commencer à connaître un peu ce général, avec une volonté inflexible quand il s'agissait d'agir et de raisonner, mais bien plus fragile dès lors que des sentiments sont impliqués, ce qui est compréhensible, mais tout de même une faiblesse que pourraient exploiter ses éventuels ennemis...

Mais pour le moment il fait de son mieux, et me donne bien plus d'information que ce que j'avais pu imaginer sur l'ingénu que je viens de rencontrer... Honnêtement je ne comprends pas tout, ne connaissant notamment pas le pays d'où il venait. Bien sûr, j'en ai entendu le nom, mais je n'en connais rien. Est ce une pays Beorc ? Laguz ? Je n'en ai aucune idée. Quant au reste j'en prends bonne note, en particulier son nom et ses origines. Ainsi donc il est comme moi un bâtard ? Petit veinard qu'il est de pouvoir aisément dissimulé sa marque a priori ! Mais tout aussi envieux que je dois, je ne retiens pas un léger sourire alors que Mysti me confirme la première impression qu'il m'a fait, à savoir qu'il n'est pas si différent que moi... Bien sûr c'est vrai seulement de façon très vague, mais ça fait tout de même assez de similitude pour que je trouve cela... Plaisant, quand bien même l'intéressé tente de se dédouaner bien maladroitement, se comportant une fois encore comme un bouffon.

Par contre le mystère dont le général entoure les événements de Sienne l'est moins, lui valant un regard fâché de ma part. Ainsi donc les habitants de Criméa n'ont ils donc pas été mis au courant ? Ils ignorent pourquoi la ville est sous surveillance renforcée comme le sont très probablement les frontières ? Voilà qui me semble absurde et stupide. Quel est le but ? Eviter les mouvements paniques ? Bah tiens ! Il vaudrait mieux qu'ils aient lieu maintenant plutôt qu'au moment où la vérité ne pourra plus être dissimulé et qu'il faudra faire face aux morts qui marchent ! Cependant, il n'était pas encore temps pour moi de lui répondre, et pour l'heure je me conformerai à son ordre, mais cela se voit sans doute à mon attitude que je n'approuve guère cette façon de faire.

Malgré mon renfrognement je suis tout de même interloqué à la mention de duel, l'un qui semblait avoir été prévu entre Mysti et Blaze, et un autre entre Blaze et un dénommé Heinkel... Dans le fond je suis assez peu surpris, de ce que j'ai pu voir de l'individu, c'est le genre de comportement qui lui sied bien.

Par contre de mon côté, il semblerait que mes remarques qui se voulaient cette fois réellement amusantes ne parviennent qu'à faire mal une fois de plus à Mysti, il suffit de l'observer et d'entendre sa réponse pour m'en rendre compte, ce qui m'arrache un léger soupir. Décidément je suis incapable de faire la chose la plus simple sans échouer ou blesser quelqu'un, ce qui me coupe quelque peu l'envie de lui parler, malgré ma longue attente...

Incapable, faible, mort par ta faute...


Taisez vous bon sang, je n'ai pas besoin de vous pour le voir, mon sommeil ne vous suffit donc pas ?! Secouant la tête, je chasse ces voix qui me hantent encore malgré mes efforts pour les oublier, juste à temps pour entendre ce que le bretteur répond à Mysti, affichant toujours un optimisme désarmant et... Presque insultant, faisant comme si les épreuves étaient si faciles à enjamber. non pas que se lamenter soit la bonne solution non plus, mais justement, on aimerait que ça soit si facile... Ce qui encore une fois me rappelle Ethan et ses récits, combien de fois il avait pu se sentir outré par la désinvolture dont les gens faisaient preuve à l'égard des séquelles qu'avaient pu lui laisser ses conflits, notamment la pitié qu'il avait ressenti à mon égard, comme si un pas de danse et deux bons repas étaient suffisants pour oublier ce qu'il avait fait et vu... Mais l'insouciance n'est pas un crime, et dans le fond je ne peux que l'envier.

De fait, je ne dis rien pour le moment, et me force même d'un sourire alors qu'il m'adresse la parole, se présentant plus en détail, soulevant en peu de mots des informations particulièrement intéressante que d'ordinaire les gens n'avouent pas aussi facilement. cela m'amène à sourire un peu plus franchement alors que je lui retourne les présentations et réponds à sa question dans la foulée.

"Engar, en effet, mercenaire servant de messager, de coursier et surtout d'archer monté, enfin, du moins quand j'avais encore une monture... Alors bon en terme de grandiose je n'ai pas de leçon à donner, surtout en tant qu'orphelin qui ne connait pas un seul de ses parents et n'a aucune idée de quel genre de Laguz il peut bien avoir hérité sa marque ! Ah et hérétique également, et bien que je me sois récemment modéré dans mes actes grâce aux efforts du général ici présent, mon opinion sur les déesses demeure la même."

Riant doucement, l'absence de parents biologiques ne m'ayant jamais réellement manqué dans le fond, mais bref je poursuis sur les raisons de ma présence, d'une voix plus grave.

"Quant à ma présence ici... Disons qu'avoir contribué à sauver la vie de ce héros et martyr en puissance m'a amené à rester aux côtés de la troupes Criméenne m'a semblé une bonne idée. D'autant plus que... Au vu des récents événements, je veux me rendre utile, et c'est d'ailleurs de cela dont je veux te parler Mysti. Avec la méfiance qu'il y a maintenant entre les nations personne n'est intéressé par les services d'un étranger, mais ça doit être la même chose à Daein, et il est hors de question que je remette les pieds à Beignons, ils seraient fichus de dire que ma punition n'a pas été assez sévère et que je suis en partie coupable de ce qui est arrivée avec mes blasphèmes ! Pour autant je VEUX me battre, je veux faire face à ce à quoi on a été confronté, et quelque chose me dit que rester un mercenaire ne sera pas le meilleur moyen pour cela."


Dans le fond, mon comportement n'a rien d'altruiste, certes, je compte bien aider les gens, mais je suis surtout pragmatique. Si rien n'est fait, peu importe à quel point je saurai me planquer je finirai par crever... Et puis;..Avec ces voix... J'ai... J'ai BESOIN de me sentir utile ! Cela étant, je ne m'attarda pas davantage sur la question, même si Mysti est probablement ma seule piste pour assouvir cette envie, je ne vais pas l'assommer avec cela surtout dans son état, et j'ajoute, d'une voix plus complice.

"Et à vrai dire je voulais aussi tout bonnement m'assurer que tu allais de mieux en mieux. Bon sang, même si Laguerran a été le plus assidu, j'ai quand même été là à Sienne pour être sûr que tu allais bien ! Et puis je me méfie des médecins, souvent à faire des saignées qui affaiblissent plus que ça ne soigne !"

Exagérant un peu le trait, je ris doucement, avant de me retourner vers le bretteur, lui adressant un brève question.

"J'ai cru comprendre qu'il va y avoir un duel, mais quelles en sont les raisons ? Et qui est exactement votre adversaire ?"
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Mysti de Méline
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MessageSujet: Re: Une terre, un pays, un foyer [Blaze & Engar]   Une terre, un pays, un foyer [Blaze & Engar] I_icon_minitimeJeu 7 Déc - 19:10

La cohabitation entre Marqués semblait bien commencer, avec l'étonnante attitude qu'adoptèrent les deux jeunes hommes en question de s'avouer directement l'inavouable. Mysti, quoiqu'un peu surpris, écoutait tout en se concentrant sur ses pas, sur la direction de la caserne. Blaze s'excusa auprès du soldat, celui-ci accueillit sa réponse d'un signe de tête. Un souci en moins à gérer.

La discussion avançant, Blaze lança son pavé dans la marre en lui conseillant de vivre, de danser, de sourire. L'espace d'un instant le général eut la gorge nouée, voulut lui dire qu'il allait trop loin, qu'il ne savait rien de sa souffrance actuelle, et qu'il ferait mieux de se taire pour une fois, mais aucun mot ne sortit.

"Il n'a pas tout à fait tort."

Il stoppa sa marche tout net, se tourna dans la direction d'où la direction d'où aurait dû venir la voix, pour ne rencontrer que la façade d'une forge en pleine activité et aucun cheveu argenté en vue. Il aurait juré avoir entendu son ami tout près de lui, comme avant, avec la même moquerie dans le regard, le même sourire aux lèvres. Et pourtant...

Un peu pâle, le chevalier baissa les yeux, se remit à marcher en s'aidant par moments de la canne pour soulager ses membres fatigués. Vivre pleinement était le credo d'Azelian, et il savait que jusqu'au bout il avait tout fait pour ne rien regretter, en prévision d'une mort violente comme celle qui précisément l'avait emporté. Le Palais des Plaisirs était à l'image-même de son créateur : un concentré de vie et de curiosité pour tous les sujets, auprès duquel chacun pouvait trouver une forme d'apaisement. On y pratiquait tous les arts, on y accueillit tous les fantasmes avec une attention égale, qu'ils fussent de chair ou d'esprit. Mysti alors, pour honorer sa mémoire, devait-il le pleurer ou vivre plus encore ?
Incapable de répondre à cette question dans son état de convalescence et de deuil, il ressentit l'envie brusque de se retirer un moment du monde, de méditer sur son être et ses actions. Cela ne plairait sans doute pas à Engar qui détestait la religion et le faisait savoir une fois de plus, mais le mage savait qu'à un moment ou un autre il se rendrait dans une église afin d'y trouver le calme qui lui manquait.

En attendant, dans son rôle de tête dirigeante, il devait tenir debout et aller de l'avant. L'archer l'y ramena justement en évoquant ses raisons de se trouver à Criméa et celles de vouloir à tout prix se rendre auprès de lui pour en discuter. Se battre contre Death ? Assurément.

"Je ne suis ni un martyr ni un héros, Engar...
-Messire ! Avec tout le respect que je vous dois je ne peux pas vous laisser dire cela..."

Un regard vers le soldat embarrassé d'avoir parlé sans permission. Malgré tout, en l'absence de réprimande, il se permit de continuer :

"Vous avez l'armée de votre côté, pas parce que vous êtes noble ou familier de la reine, pas pour les salaires ou les conditions de confort que vous nous octroyez dans votre générosité, mais bien car malgré votre jeunesse vous êtes humble dans votre fonction et humain. Sans même parler de votre rôle dans les deux guerres qui vous a valu l'appellation de héros, bien peu sont les personnes qui auraient continué à votre place à aller au-devant des... choses qui accablent le monde en ce moment, auraient manqué de périr de leur main 4 fois de suite, mais demeureraient dans l'armée comme vous le faites. Ce sont vos valeurs, votre courage qui nous inspirent.
-Bien piètre sont mes valeurs en ce cas, si elles ne me permettent pas de protéger ceux que j'aime.
-Je... Je suis désolé, général. Je ne souhaite pas appuyer sur la corde sensible, mais le fait est que nous avons une preuve supplémentaire que vous ferez tout ce qui est en votre pouvoir pour devenir meilleur, et nous avec. Pour éviter que cela ne se reproduise. Est-ce que je me trompe ?
-..."

Un silence gênant s'installa, pendant lequel le soldat chercha quelle conduite adopter après cette insubordination directe. Lorsqu'il recroisa le regard de Mysti, la souffrance de celui-ci le fit taire et il bredouilla de nouvelles excuses. Le chevalier posa alors une main affaiblie mais amicale sur l'épaule du Marqué, reprenant le fil de la discussion précédente :

"Je pense que Beignon a plus important à faire désormais que de se préoccuper de la lourdeur de ta peine. Corrige-moi si je me trompe, mais tu es en train de m'avouer à demi-mots que tu veux t'engager dans l'armée criméane, c'est bien cela ? Ou tout du moins, te battre avec moi contre les sorciers. Si c'est là ton intime conviction, je ne m'y opposerais pas, mais sache que le chemin sera bien plus ardu que ce à quoi tu t'attends, et je parle d'expérience..."

Un soupir, puis Mysti fit signe aux trois hommes de faire une halte. Il s'appuya sur sa canne un moment, reprit un souffle devenu difficile pendant un instant. Sa blessure le lançait, comme pour lui rappeler toute la réalité de ses propos, et la marque indélébile que Death laissait sur lui.

"Je dois vous avouer que depuis Famine je nourris un projet qui probablement me dépasse... J'envisage de fonder un Ordre officiel, qui aurait théoriquement des droits dépassant nos frontières. Avec l'accord de Sanaki, de Micaiah, de Nailah, de Tibarn, de Skrimir, d'Elincia et Kur... du nouveau roi-dragon, l'idée serait de permettre à un groupe trié sur le volet d'intervenir sans avoir à recevoir d'ordre direct des dirigeants sur des menaces continentales telles que ces sorciers. Ce n'est pour l'heure qu'une idée, mais avec les événements récents, elle m'apparaît de plus en plus nécessaire. Le seul bémol dans ce projet est de trouver des guerriers suffisamment redoutables et volontaires pour se charger d'une telle tâche. Moi-même je suis loin d'avoir le niveau que j'estime minimum. Et il n'existe pas des milliers d'Ike, pour ne citer que lui. Si par hasard l'idée d'intégrer cet Ordre te plaît, alors je te propose volontiers de t'entraîner avec moi, au sein de l'armée, pour un jour parvenir à protéger Tellius de nos propres mains. Mais pour l'heure, rien n'est acté, et je compte sur votre discrétion à ce sujet."

Il lança un regard explicite vers Blaze, pour qui le mot "secret" ne semblait pas vouloir signifier grand-chose. Si le marqué était d'humeur contraire, il se pouvait même que la nouvelle fasse le tour de la ville avant qu'il l'ait quittée, répandant ainsi rumeurs et fausses promesses dans son sillage.

"En attendant je peux peux enfin te remercier comme il se doit pour ta présence Engar. Il est vrai que, tout comme Laguerran, tu m'as été d'un grand secours dans cette épreuve. Merci de ton aide et de ta compréhension."

A défaut de pouvoir s'incliner, Mysti porta la main droite à son cœur et adressa un signe de tête respectueux à son nouvel ami. Le geste à première vue anodin revêtait quelque chose de solennel dans son exécution, au point que le soldat finit par l'imiter.

"Et en ce qui concerne ma santé, je pense avoir perdu suffisamment de sang pour qu'aucun médecin n'en veuille plus encore... Quand on pense que même les bâtons n'ont plus d'effet actuellement sur mes blessures..."
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MessageSujet: Re: Une terre, un pays, un foyer [Blaze & Engar]   Une terre, un pays, un foyer [Blaze & Engar] I_icon_minitimeSam 9 Déc - 18:44



Engar donc. Un nom peu commun pour un natif d’Hatary. Il haussa le sourcil d’intérêt à la mention d’archer monté. Blaze n’avait pas réellement eux l’occasion de voir ces guerriers chevaucher, le tout en bandant et visant avec un arc… Il rendit un regard compréhensif à l’histoire de son confrère Marqué, ces histoires n’étant que rarement joyeuse. Mais la mention d’hérétique le fit sourire. « Ah. La religion. Un refuge pour certain, une folie pour d’autre. » Blaze avait sa vision très particulière de la religion, car il avait accepté l’ultime réponse et finalité de la vie : la mort. Son dieu était la mort, purement et simplement. C’était simple, peut-être même sauvage, mais ne l’était-il pas ? Accepter sa vraie nature était son premier pas vers sa voie…

Le bretteur se retint d’éclater de rire. Mysti un héros, c’était probablement le cas, martyr en puissance, on ne peut plus proche de la vérité. Engar voulait se rendre utile ? Tant bien lui en veuille, Mysti est un excellent leader, quelqu’un en qui on peut avoir confiance après tout. Mais il était aux yeux de Blaze, surtout depuis sa dernière performance à Nevassa, un piètre guerrier et tacticien. Peut-être que le moment avait obscurcie son jugement, mais la résultat était le même. Il se gratta les cheveux, il pouvait presque sentir la boule dans le ventre de Engar, cette volonté de laisser libre court à la violence, à combattre et à faire quelque chose qui a un sens…


(Mysti ne le libérera pas de sa soif de combat, il lui mettra des chaînes.) pensa-t-il avec regret. Le gars semblait être de bon bois car pour s’inquiéter pour Mysti, il faut vraiment avoir un gros cœur. Cet homme passe son temps à récupérer de blessures qui auraient dû le rendre inepte à vie… Il mentionna avec sa modestie habituelle jusqu’à se faire interrompre par un soldat. Son monologue, car cela en était un quasiment, était véritable un léchage de botte au point où Blaze gloussa presque du comique pour essayer d’en tirer au moins un rire que du dédain. Le général avait au moins un peu de tranchant sur son répondant, quelque chose que le bretteur avait cru de simplement inexistant chez lui.

Le silence ne fit qu’attiser la colère de Blaze sur le moment. Quel général laisse un soldat parler pour lui ? Surtout quand les actions de ses dernières, aussi héroïque soit-elle, n’ont fait que finir en échec. Mysti était peut-être brave, loyal, courageux et toutes les valeurs de ce monde au point où il serait si parfait qu’on douterait même qu’il s’agisse d’un homme ! Mais ce ne sont pas les hommes loyaux et honorables qui gagnent. Un leader, une image. Pas un tacticien ni un guerrier. La leçon la plus importante de la vie de vagabond de Blaze est que les valeurs sont de piètre bouclier. Cela ne fait pas de mal de les avoir, bien au contraire, mais se croire supérieur parce qu’on les possède ne fera que vous amenez dans une tombe prématurément. Blaze secoua la tête négativement sans un mot à la mention d’engager Engar dans l’armée Criméenne. Une erreur selon lui, mais cela était très relatif après tout.

Un Ordre ? Avec ce clin d’œil ? Blaze se contenta de répondre. « Tsk. Un coup d’épée dans l’eau si tu veux mon avis. Les excellents guerriers sont rares. Les excellents guerriers loyaux et honnêtes se comptent sur les doigts d’une main et je compte TOUT Tellius. » Une triste vérité. Remettre tant de pouvoir dans si peu d’individu ne peut que provoquer un désastre. Jamais l’idée d’intégrer un tel organisme viendrait à Blaze, il avait son propre projet. Bien plus modeste, mais tout aussi démesuré pour quelqu’un de si bas rang que lui. Mais il le gardait pour lui pour l’instant. Beaucoup d’obstacles étaient sur son chemin et Heinkel n’était que la première étape. Il soupira devant les remerciements du général pour Engar. Un jour, Mysti brisera, physiquement, mentalement aussi. Tant qu’il ne trouve pas son équilibre, il est condamné à ce cycle. Blaze aurait aimé lui dire de s’arrêter, de l’obliger à se regarder dans la glace et d’oser dire qu’il accepte que l’homme brisé devant le miroir est lui. Un coup d’épée dans l’eau. Alors il se contenta de reprendre la marche en sifflotant gaiment. Il n’y peut rien non ? Pas besoin de s’en inquiéter alors.

« Conserve tes forces Mysti, je n’aimerais pas que tu tournes de l’œil devant le spectacle ! » lança Blaze dans un rire confiant. « Vois-tu Engar, j’étais venu à Mélior il y a quelques temps, quand tout était plus simple si on peut dire ça comme ça. Et j’ai fait un petit duel avec un certain chevalier, je viens prendre une revanche, simplement. » Le ton sec et claquant sur la revanche indiquait qu’il mesurait le poids de ces mots. Il ne fallut qu’une brève marche pour atteindre l’endroit en question et pour trouver l’individu en question. Le vieux chevalier était comme à son habitude, plongée dans l’entrainement des recrues.

« Heinkel ! »
Le chevalier se retourna avant qu’un franc sourire déforme son visage.
« Tiens tiens ! Que fait un Loup si loin de sa tanière ! » Il se dirigea vers lui pour une poignée de main un peu trop forte pour la constitution plus fine du bretteur. « Comment vas-tu ? Tu n’es pas la sans raison n’est-ce pas. »

Blaze rigola de bon cœur. « Je t’aurais bien jeté mon gant au visage et au nez de tous, mais tu m’as pris de court vieux brigand ! Je t’ai dit que je prendrais ma revanche. Et aujourd’hui je me tiens devant toi. Engar, voici Heinkel, le vieux le plus solide que je connaisse. » Son sourire mélangeait subtilement arrogance, joie et sympathie, un cocktail particulièrement dangereux.
« Aye ! Un bon vieux combat devrait distraire les foules. On a besoin de ça dans ses moments difficiles. »

Blaze hocha la tête, un air de tension était dans la ville sans qu’on puisse réellement mettre le doigt dessus. Un peu de divertissement pour les autres devrait aider à apaiser cet air néfaste, du moins, c’est ce qu’Heinkel devait se dire. Blaze était bien plus égoïste dans son approche, son seul désir étant d’assouvir sa soif de combat. S’il pouvait derrière en faire un beau spectacle, tant mieux. Mais le show allait être certainement sanglant…

« Demain, 14 h, tu sais où aller n’est-ce pas ? »
Blaze lui tendit l’épée d’acier qu’il avait emprunté à Fernand à Nevassa.
« 14h, demain. J’ai aussi l’épée de Fernand, cela ne te dérange pas de la lui donner quand tu le verras ? Je dois me préparer une nouvelle épée pour l’occasion ! »
Heinkel regarda un instant l’épée avant d’arrêter l’entrainement des recrues qui continuaient encore de pomper, attendant le signal du chevalier. Un grand soupir de soulagement se fit entendre alors qu’Heinkel se dirigea vers la réserve pour trouver le dit-homme en question.

« Eh bien, Mysti. Engar, je pars voir le forgeron, il devrait avoir de quoi ne pas me faire passer pour une blague hahaha. » dit-il en jetant en l'air et rattrapant une petite bourse d'argent visiblement bien rempli.
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MessageSujet: Re: Une terre, un pays, un foyer [Blaze & Engar]   Une terre, un pays, un foyer [Blaze & Engar] I_icon_minitimeMer 13 Déc - 14:07

Sincèrement, Mysti me désespère parfois, et son séjour au fond d'un lit n'a visiblement pas aidé sur ce point. Il est humble, très bien, mais là ça en frise l'absurde et paraît même d'une certaine façon dangereux à mes yeux. Non seulement il persiste à se dénigrer et à se rabaisser, mais en plus quel image renvoie t-il en faisant cela ? D'un homme qui n'est pas capable d'apprécier ses actes à leur juste valeur ou même de les assumer ! Ça, ce n'est PAS le général que j'ai connu, ce n'est pas le commandant dont mon père adoptif m'a conté à plusieurs reprises les actes, pas plus que ce n'est un des hommes qui ont su me faire réfléchir sur mes actes. Oh bien sûr il est aimé de ses hommes car il partage leurs doutes et leurs peurs, et la tirade du soldat nous accompagnant illustre bien cela, mais... Ça ça s'arrête là. Ce n'est pas ce genre de pensée qui gagne les guerres ou qui enflamment le cœur des hommes pour faire de leurs mieux au sein des conflits ! A vrai dire j'en viens presque à m'emporter lorsque Mysti mentionne le fait que ses valeurs sont bien vaines. C'en est STUPIDE à ce stade ! Seulement le dire ouvertement et en de telles circonstances est quelque chose à éviter, et bien que mon agacement soit visible, je ne dis rien de plus, me contentant donc d'une grimace.

Cette dernière néanmoins s'effaça lorsque l'attention du général revint vers moi, sa main sur mon épaule, m'amenant à me demander ce qu'il voulait évoquer... Et sa perspicacité m'arracha un sourire. En effet, Beignon a sans doute bien mieux à faire que de se soucier d'un fauteur de troubles tel que moi, mais je préfère tout de même éviter d'avoir affaire à mon pays natal si ce n'est pas absolument nécessaire. Quant à rejoindre l'armée Criméane... Oui, il a vu juste. J'ai conscience de la perte de liberté que cela impliquerait, mais justement après ce que j'ai vu je me dis que... C'est peut être la meilleure façon de lutter contre ces sorciers. Après tout je ne suis pas un héros alors je vois mal ce que je pourrai bien faire seul dans mon coin. Dans tout les cas, ses propos me plaisent, un sourire marquant mon visage alors que je lui réponds avec un certain enthousiasme.

"J'ai grande, éduqué par un vétéran qui n'avait rien d'autre à faire de ses journées. Même si ça fait longtemps que je n'ai pas strictement appliqué ses principes de disciplines, je doute que l'armée de Criméa puisse faire pire que ce que j'ai connu ! Enfin, on sait jamais, après tout ça forge un homme, même si c'est vrai que vu le résultant en ce qui me concerne on peut s'interroger."


Riant à cette phrase, je suis néanmoins interrompu par Mysti, qui n'a pas tout à fait fini ses propos... Et ce qu'il évoque attise clairement mon attention, une lueur d'intérêt se manifestant probablement dans mon regard. C'est un projet ambitieux, qui nécessiterait selon ses dires une collaboration entre les nations, chose délicate au vu de la situation actuelle, mais qui... Qui pourrait peut être être la solution la plus appropriée au problème de ces "sorciers" comme il les appelait. Cela étant, tel ne semble pas être l'avis de Blaze qui semble considérer l'idée comme futile et irréalisable, et, pour être honnête, je serai de son avis, si on n'avait pas déjà eu une sorte de précédent.

"Si je peux me permettre, tueur de père, ce sont là des propos fatalistes et surtout erroné, après tout, Ike est bien parvenu à faire cela avec ses mercenaires ? Certes ils n'avaient rien d'un ordre dans la forme, mais dans le fond ? Ce sont des combattants qui ont été droits et loyaux jusqu'à la fin, tout en excellant au combat ! Et c'est justement peut être de cela que Tellius a besoin, surtout si les armées des différentes nations se terrent chez elle, ce qui ne pourra amener qu'à un nouveau désastre tel celui de Sienne... Après tout Beignon est la plus grande nation du continent et il a suffit D'UN sorcier pour la mettre à genou. Il est alors même probable que même une union militaire des différentes nations ne soient pas suffisantes pour remporter une guerre conventionnelle. Alors... Une force de frappe qui viserait à abattre le coeur du problème, me semble encore être la meilleure solution, même si je ne pense pas que demander la permission des souverains soient pertinents. Désolé Mysti, mais même s'ils acceptent ils auront chacun leurs exigences, leurs réserves, leurs manière de contrôler cet ordre... Ainsi agissent les nobles..."

Si ma voix est tout d'abord enjouée, notamment en désignant Blaze par un des titres dégradant dont il s'était affublé, elle se fait de plus en plus sérieuse au fur et à mesure de mes propos jusqu'à se faire presque amer lorsque j'en viens à parler des nobles... Mais l'amertume disparaît aussi vite qu'elle s'est manifesté alors que Mysti me remercie pour ma présence et mes efforts... Je ne sais pas trop quoi répondre, surtout au vu du geste formel qu'il m'adresse, suivi même par le soldat. Une part de moi a envie de dire que ce n'est pas trop tôt, mais en même temps... Ce n'est pas comme si ça avait été tout à fait désintéresse... Enfin bref, au moins le sujet est clos et je crois qu'il est grand temps de parler de sujets un peu moins morose.

Et sans surprise, c'est Blaze qui s'en charge, expliquant les raisons de sa venue ici, une revanche pour un duel... Une question d'honneur ? Une affaire plus terre à terre ? J'avoue que cela titille ma curiosité, mais au ton de sa voix, l'affaire a l'air un minimum sérieuse, trop pour être prise à la légère et faire l'objet d'une discussion banale.

De toute façon on ne tarda pas à arriver près de son adversaire, et rien qu'à le voir je comprenne que Blaze ait pu perdre face à lui. Il a un certain âge, certes, mais je suis bien placé pour savoir que les vétérans peuvent réserver quelques surprises, surtout lorsqu'ils ont conservé une telle constitution ! Cela étant, les retrouvailles semblent des plus cordiales, comme si ce duel n'était qu'un jeu entre eux. Cela étant, je les laisse à leur affaire, mon regard s'attardant sur les recrues... Ainsi je vais rejoindre leur rang ? L'idée me parait quelque peu ... Troublante pour être honnête, mais s'il faut en passer par là.

Enfin bref, l'affaire est rapidement entendu entre les deux hommes, et j'avoue être presque déçu que l'affrontement n'ait pas lieu sur le champs, mais au moins, je sais ce que je ferai demain ! Du moins pour une partie de la journée. Qui plus est, je suis surpris de voir le bretteur restituer l'arme entre ses mains, ce qui lui vaut une petite pique de ma part alors que nous nous éloignons.

"C'était bien la peine d'autant insister pour ne pas être désarmé si c'est pour maintenant se promener sans arme... Cela étant je pense qu'il n'y a plus rien à faire à vos côtés, hm ? Je doute que nous vous soyons d'une grande aide, et la forge même m'intéresse assez peu pour être honnête... Quoi que ... Mysti tu penses qu'un forgeron accepterait de vendre une lame à un étranger au vu de la situation ?"


J'avoue, j'ai hésité à soulever la problématique, la simple pensée de Blaze arrivant au duel sans la moindre lame m'amusant quelque peu... Mais au vu du gaillard, une telle situation aurait probablement causé quelques troubles, après tout j'ignore exactement jusqu'où il est prêt à aller pour récupérer une arme.
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Mysti de Méline
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MessageSujet: Re: Une terre, un pays, un foyer [Blaze & Engar]   Une terre, un pays, un foyer [Blaze & Engar] I_icon_minitimeSam 16 Déc - 21:01

Le duel verbal continua, et Mysti hésita entre soupirer de lassitude ou s'amuser des points de vue diamétralement opposés des deux Marqués. A son habitude, Blaze ne nourrissait aucune espérance dans son projet, là où Engar s'enthousiasma de façon plutôt visible.

"Je préfère donner des coups dans l'eau que de ne pas en donner du tout, mon cher Blaze. Cela prouve au moins que je suis encore vivant malgré mes blessures."

Tout du moins en apparences. Comme un rappel à l'ordre, la blessure de Death semblait le narguer dès qu'il pensait aller mieux, se remettait à le faire souffrir quelques minutes une fois qu'il l'avait oubliée. Difficile dans ces conditions de sourire à nouveau, de rires aux éclats, le corps pétri de douleur et l'âme fissurée comme un miroir prêt à céder. De plus, le silence de l'Hatarien sur ses opinions minait un peu plus encore le général. Il ne voulait pas le forcer à parler, mais comme à Nevassa où il avait deviné le malaise du rouquin, il sentait que quelque chose manquait parfois.

Ainsi, malgré ses sourires et la malice dans ses yeux lorsqu'il rencontra Heinkel, Mysti demeurait attristé de cette sorte de distance. Habitué à une franchise trop brute et tranchante, mais toujours de la franchise absolue.

De son côté, Engar semblait abonder dans son sens sur la suggestion de l'Ordre, mais avec des bémols sur la noblesse. Cela fit tiquer le mage, sur le point de lui rappeler qu'il possédait non seulement le titre noble de chevalier mais également celui de duc. Il n'avait pas forcément tort, mais allait un peu vite sur ses préjugés...

"Si je peux me permettre de te corriger Engar, ce n'est pas Beignon qui a été mise à terre, mais Sienne. L'empire a certes subi un coup dur, mais il lui reste beaucoup de ressources. Et peut-être que cette fois la gravité de la chose encouragera justement les souverains à coopérer. Sothe et Kurtnaga ne doivent pas être morts en vain... L'intervention des dragons devrait même motiver nos confrères laguz de tous poils et de toutes plumes, je l'espère. Enfin, de toute façon je vous ai bien spécifié qu'il s'agit d'un projet, et uniquement de cela pour le moment. Je sais bien que sur le papier cela ressemble à une utopie, et il faut que je m'emploie à rendre tout cela possible, réel."

Peu après, Blaze fixa le rendez-vous avec son rival, restitua même l'épée de Criméa. Mysti se promit d'en raconter l'histoire à Engar, à l'occasion, mais pour l'heure il soupira simplement en regardant le demi-loup s'éloigner.

"Il ne me dit pas tout... Je n'arrive pas à savoir s'il a appris le tact ou s'il ne fait pas confiance, c'est assez dérangeant. Que penses-tu de cette première rencontre, Engar ?"

*

Le lendemain, sur les indications d'Heinkel, une petite troupe se réunissait dans une forêt en bordure de Mélior. Pas trop loin de la cité pour éviter les dangers extérieurs, pas trop proche pour prévenir tous risques de voir des yeux un peu trop officiels -exceptés ceux de Mysti. Le général comprenait cette volonté bon enfant de dueller un peu en-dehors des règles, tout en portant un regard un peu sévère sur les quelques militaires venus voir, en civils.
Une main innocente fut choisie comme arbitre tandis que les deux combattants se préparaient, puis entamaient les passes d'armes. Le chevalier devait admettre qu'il prenait un certain plaisir à voir Blaze danser, Heinkel encaisser sans ciller. Il se laissa absorber peu à peu, jusqu'au moment où quelqu'un tira sur sa manche.
Il se détourna pour voir quatre villageois, un air grave au visage. Ils semblaient tendus, alertes, ce qui monopolisa l'attention de Mysti, quand l'un d'eux s'approcha suffisamment près pour être entendu à voix basse :

"Général, est-ce qu'on pourrait vous parler en privée ? C'est important... et assez urgent..."

L'espace d'un instant, Mysti fut tenté de les renvoyer vers la caserne, où les soldats les aideraient probablement bien plus efficacement que lui, blessé, mais s'ils avaient pris l'initiative de venir directement jusqu'à lui, ce devait être pour une bonne raison. Il opina donc, les suivit à l'écart jusqu'à demander une halte pour souffler un peu. Nerveux, les villageois se concertèrent du regard.

"On est assez loin non ?
-Personne n'entendra ici..."

D'un seul coup, les quatre regards se verrouillèrent à lui, et il remarqua une colère profonde les animant. L'un des hommes s'avança plus près, comme pour une confession, pendant que Mysti attendait une demande, un doute, quelque chose...

"En quoi puis-je vous aider ?
-TAISEZ-VOUS !"

Faisant sursauter ses compagnons, le villageois attrapa le mage au col, le plaqua à l'arbre le plus proche tandis qu'il lâchait sa canne dans un accès de douleur. Instinctivement il protégea son torse blessé de ses bras tandis qu'un coup de poing retentissant s'écrasait sur sa mâchoire et l'envoyait mordre la poussière.

"Les rares marchands qui arrivent encore de Daein, sans plus aucune marchandise pour notre pays, disent qu'à cause de vous la guerre approche de nouveau ! Vous prétendez parler au nom du peuple de Criméa, vous battre pour lui, pourtant l'un des Quatre attise la rancune à notre égard, par votre faute !
-Duncan... ? Je ne compr... ARG !"

Sans lui laisser le temps de s'expliquer, le villageois lui asséna un coup de pied sans merci, de nouveau dans la mâchoire. Ses acolytes prirent alors de l'assurance et s'approchèrent à leur tour, chacun y allant de son coup tandis qu'ils énuméraient les détails racontés par les marchands : le soldat tué sous ses yeux, jamais vengé, les victimes Daeinites touchées par le poison de Peste, tandis que lui restait vaillant. On en venait presque à croire qu'il faisait partie des commanditaires, comme par hasard.
L'une des deux femmes présentes s'enhardit même au point de frapper dans ses parties génitales, sonnant Mysti un peu plus qu'il ne l'était déjà. Durant plusieurs minutes, ils se défoulèrent allègrement sur le général isolé, incapable de se défendre, tenant à peine compte du sang qui coulait de sa lèvre fendue dans l'impact du premier coup, de sa passivité totale tandis qu'il perdait connaissance. Une clameur s'élevait même plus loin dans la forêt, probablement concentrée sur le duel de Blaze et Heinkel, couvrant par là même le méfait de ces habitants rongés par la colère.
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MessageSujet: Re: Une terre, un pays, un foyer [Blaze & Engar]   Une terre, un pays, un foyer [Blaze & Engar] I_icon_minitimeSam 13 Jan - 18:27

Je vois que Mysti ne perd pas espoir, et peut être est ce moi qui ait été rendu trop pessimiste par les récits de mon "père", mais je suis bien moins optimiste que lui en ce qui concerne le devenir de Beignon et l'intensité du coups que lui a porté Death ! Sans même parler de l'idée que les souverains coopèrent... Vraiment ? Il y croit vraiment ? Ce n'est pas mon cas, et je n'ai aucune intention de lui cacher le fond de ma pensée, mais alors que l'étrange épéiste s'éloigne, le général m'interroge sur ce dernier, alors autant lui répondre d'abord sur cela.

"Sincèrement ? Ce Blaze m'a lair quelque peu... Blasé."


Riant quelque peu à mon mauvais jeu de mots, je développe néanmoins un peu, une fois mon sérieux repris.

"Plus sérieusement... Je ne me reposerai pas sur lui. Un homme désillusionné est un homme qui risquera bien peu de chose ou qui au contraire se sacrifiera pour rien car il ne croit plus en rien et ne souhaite rien, ou alors des choses si triviales que dès que l'enjeu sera d'importance, cela posera problème."

Je suis un peu sévère dans mon jugement, mais le rejet qu'il fait de l'ordre proposé par Mysti est assez représentatif de cet esprit pour moi... Et puis même cette attitude nonchalante et la façon qu'il a de parler... Bah, peut être que je me trompe, après tout je ne suis pas très fin psychologue ! Par contre, pour ce qui est de Beignon.

"La capitale mise à genou, l'impératrice blessée et ses troupes directes réduites à peau de chagrin... Autant dire que tout Beignon est à genoux, ou du moins qu'il ne tardera pas à l'être avec les manœuvres de la noblesse qui fera tout pour profiter de la faiblesse de l'impératrice pour reprendre leurs querelles internes et lutter pour leur propre pouvoir ! Quant aux autres souverains... Ces morts vivants n'étaient pas des coureurs, et certes ils ont sans doute marché sans s'arrêter, mais... ils ont mis du temps à arriver ! Leur trajectoire devait être prévisible, tout comme la menace qu'ils représentaient alors OU étaient les autres souverains ? Hormis les dragons et la poignée d'homme que vous avez fait venir... Nul part..."

JE laisse alors échapper un long soupir alors que je m'éloigne de nouveau le saluant distraitement.

"Bah désolé, voilà que je suis aussi pessimiste que lui, je vais... Me changer un peu les idées, et puis, il doit y avoir d'autres personnes qui veulent vous voir. Je vous attendrai demain à l'entrée du palais pour le fameux duel..."

Et sur ces mots je m'éloigne, sans destination précise, mais étrangement je me sens dans le fond assez joyeux malgré mes propos amers. je crois que j'ai un peu de réconfort à l'idée que ce qui s'est passé n'était pas seulement dû à ma faiblesse. Soit dit en passant, mes réserves "d'herbes" commencent à diminuer, et je n'ai toujours pas de source d'argent pour m'en procurer de nouveau. Je vais probablement devoir en réduire les doses dès cette nuit...

---------------------------------------------------------------------------------------------

J'ai mal dormi cette nuit... Sans grande surprise dans le fond, mes cauchemars sont revenus, plus tenus que si je n'avais pas pris mes somnifères, pas suffisants pour me réveiller donc, mais je n'ai pas vraiment eu l'impression de me reposer... Bah, c'est tout de même suffisant pour pour être assez éveillé pour assister un duel, surtout au vu du peu de chose que j'ai à faire aujourd'hui ! Je suis de fait à l'heure au rendez vous et je retrouve Mysti pour nous rendre à l'emplacement du duel, un peu à l'écart. Je ne comprends pas vraiment pourquoi un tel éloignement se fait, surtout que de ce que j'ai compris tout ce que l'on risque est de voir un peu de sang, mais au moins le décor est ... Plaisant. Ca me rappelle un peu la forêt où je m’entraînais avec Ethan. Ce ne sont pas les mêmes arbres, certes, mais ça ne change rien à mon ressenti.

Cependant, aussi plaisant que soit le décor, je n'en reste pas moins aux côtés de Mysti, plus par défaut qu'autre chose, et lorsque les deux combattant arrivent, le combat attire mon attention... Je suis pas très habile au corps à corps, mais j'ai l'impression que Blaze comme Heinkel sont quelques crans au dessus du combattant ordinaire, ce qui rend le "spectacle" d'autant plus appréciable. Pourtant... Le spectacle me met un peu mal à l'aise. C'est idiot, mais le son de l'acier contre l'acier me rappelle des souvenirs récents, déplaisant, et parfois je me demande si c'est bien Blaze et Heinkel que je vois combattre.

Pour m'en détourner un peu j'en viens à jeter de fréquents coups d'oeil à Mysti, me demandant à quoi il pense en regardant cet affrontement, et de fait je suis assez surpris de constater que des personnes viennent le voir, des habitants de la ville a priori, sans doute des personnes qui venaient lui demander des récits de ses voyages ou bien de l'aide ou que sais je, rien dont il fallait s'inquiéter en somme... De fait, je le laisse s'éloigner, mon regard retournant vers l'affrontement.

Mais... Au bout d'une poignée de minute un doute m'assaille. Si jamais ils ont besoin d'aide, Mysti n'est pas en état pour le leur donner, et le connaissant, si jamais c'est un tant soit peu urgent, il serait fichue de se mettre en danger et puis... En toute sincérité ça me fait un prétexte pour ne pas regarder plus longtemps le duel et me défaire du malaise stupide que j'ai à l'observer. Après tout ce n'est pas en étant timoré à l'écoute de l'acier que je vais aider les gens ! Mais... on verra ça une autre fois. Pour le moment, Mysti.

Remonter la piste du général n'est pas une chose particulièrement difficile. Une fois un peu à l'écart de la foule, même si les traces de pas sont assez discrètes, il est aisé de remarquer l'empreinte caractéristique que laisse sa canne. Je suis donc cette piste à pas relativement rapide, pas la peine de courir au risque de me prendre le pieds dans une racine, je les rattraperai bien assez rapidement vu le pas relativement lent du boiteux !

Mais c'est qu'ils se sont éloignés loin ! Bien trop pour qu'il s'agisse de simplement parler avec le général, au point qu'on n'entends presque plus le duel et les spectateurs de ce dernier, qui avaient l'air de bien s'amuser... Par contre, j'entends distinctement un son ténu, caractéristique, mais qui me saisit comme l'éclat du tonnerre, le son d'un coups... J'aurai pu alors penser à un animal, ou quelque chose du genre, mais ce son se répète, encore et encore. Bien plus facile à repérer que les traces de canne je me dirige vers ce bruit caractéristique pour en découvrir sa source, même si au fond je m'en doute, je le sais déjà.

Le voir n'en est pas moins choquant... Ces mêmes personnes vers lesquelles Mysti s'est tourné, en train de le bastonner comme le dernier des voyous... J'ignore leur raison, mais ce que je sais c'est que je dois faire quelque chose, le général ne survivra pas à cela... Mais je n'ai pas d'arc donc autant oublier mon domaine de prédilection !

Inutile...

Appeler à l'aide ? Non, je suis trop loin, et le temps que les autres arrivent Mysti sera mort.

Vain...

Il n'y a même pas le moindre caillou de taille décente à leur jeter à la figure dans cette forêt !

Tu ne...

ASSEZ ! Douter, réfléchir ça ne sert à rien ! Il faut agir, et quand on a pas de plan, il faut être le plus direct possible ! Et puis... Je suis trop énervé pour réfléchir davantage. Peut être parce que c'est Mysti, peut être parce que je refuse d'être une fois de plus incapable de protéger quelqu'un mais... Il est hors de question d'avoir la moindre mesure.

Je m'avance, à pas rapide vers le groupe qui entoure le général. Ce dernier a laissé tombé sa canne un peu plus loin, un objet long, contondant, robuste... Ne faisant presque aucun bruit sur l'herbe de la fôret, je me penche et ramasse sa canne. A cet instant une des femmes m'aperçoit, tournant la tête vers moi.

Son cri d'alarme s'accompagne du choc sourd du bois contre le crâne de celui qui a l'air le plus robuste, je ne sais pas si ça a craqué, je m'en moque. Le temps qu'il réagisse, et que ma première cible tombe au sol, je frappe le deuxième homme au visage, le projetant à son tour au sol. Je ne suis peut être pas un guerrier très adroit, mais un coups au visage avec un baton ça étale plus de personne qu'on ne le croit ! Cela dit, le premier que j'ai frappé s'agite déjà, aussi robuste que je ne le pensais. Un autre coups de la canne, en plein visage, le renvoi à terre. Le bois est récouvert de sang, légèrement, mais ça n'importe pas. Les coups contre le général ont cessé. A cet instant seulement je me rends compte que je n'ai pas dit un mot, pas un cri pour alerter les personnes... Peut être pour éviter que je sois pris pour l'agresseur ?

Non...Dans le fond ça je m'en moque ! Je... Je veux juste prouver que je peux... Je peux aider quelqu'un.

Ou peut être car il y a plus, car alors qu'une des femmes semble tétanisé de surprise, l'autre me tourne le dos pour s'enfuir, et une fois de plus la canne frappe la chair, la frappant dans le bas du dos, hors de question qu'elle fuit ses responsabilités. Elle tombe au sol, et ce n'est qu'alors que je remarque que la canne s'est brisée sous l'impact, ne me laissant qu'un moignon, pointu, effilé...

A cet instant, j'éprouve une... Certaine satisfaction. Bien sûr ce ne sont pas des combattants, et il est probable que l'effet de surprise a presque tout fait dans cette "confrontation". Après tout, mon seul réflexe a été de m'en prendre aux deux plus menaçant en premier, aux deux hommes, mais c'est plaisant, pas mesquinement de leur avoir fait mal, mais... De triompher, de vaincre...

Mais j'entends un bruit derrière moi, je me retourne, et... Le deuxième homme que j'ai frappé s'est à son tour relevé, un couteau en main, il me regarde avec hargne, poussé par la colère. Le temps que je prends pour tourner lui suffit pour être presque sur moi.

Cet instant... C'est un de ceux où on ne contrôle rien. je bouge, mais plus par réflexe, et je fais un geste que je ne voulais pas. Je sais que si je ne fais rien ce couteau va se planter dans ma chair, et peut être me tuer, alors je cherche à le repousse, et par réflexe je me sers de la canne brisée, restant plus longue que sa lame et surtout... Pointue... Elle s'enfonce dans sa chair alors qu'il s'avance vers moi et le plus horrible c'est qu'il ne s'en rend pas compte à l'instant, il avance un peu plus, le bois écarte un peu plus sa chair, le sang commence à s'écouler...

Je ne voulais pas ça...

Et la femme encore debout hurle...
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MessageSujet: Re: Une terre, un pays, un foyer [Blaze & Engar]   Une terre, un pays, un foyer [Blaze & Engar] I_icon_minitimeMar 23 Jan - 17:54



La journée s’annonçait parfaite pour le bretteur. Un duel en vue, avec une nouvelle épée neuve à sa hanche. Préférant une épée moins épaisse et plus tranchante, son choix s’est naturellement porté sur un fer létal. Désormais débarrassé de sa monstrueuse lame Kaze, Blaze se sentait incroyablement léger, prêt à courir des heures et danser jusqu’à que ces membres le lâchent. Il n’avait pas besoin de poids supplémentaire pour l’évènement qui arrivait, sa légèreté et son audace agiront comme son bouclier. Fragile comparé à une armure, mais si jamais le duel tournait mal, Blaze avait confiance en Heinkel pour y mettre fin.

Contrairement à son premier duel, ce dernier se déroulait dans une forêt, le genre de terrain dans lequel Blaze était particulièrement à l’aise, mais pas autant que dans le sable. La différence entre la cour du château était simplement énorme. La zone était bien plus large, certains arbres étaient encore dans l’arène et le sol n’était pas toujours égal, de légers reliefs à cause des racines. Alors qu’il s’avançait dans cette même forêt, le Marqué réfléchissait sur la théorie. Heinkel avec son armure lourde était parfaitement capable d’utiliser le terrain à son avantage, de ce fait, il allait devoir l’obliger à l’attaquer. Un sourire arrogant déforma son visage. Car d’égal à égal, Blaze se sentait capable de surprendre le chevalier par sa vitesse et sa fourberie. Criméa combattait avec honneur, Heinkel n’était pas une exception.

Tout guerrier se devait en revanche de suivre une règle : La victoire n’est accessible que si l’on considère ses faiblesses par-dessus ses forces. Blaze savait pertinemment qu’il avait la résilience physique d’un enfant devant Heinkel. Un ou deux coups suffiraient à le mettre au sol. Heinkel supportera avec son bouclier et son armure un nombre bien plus important de blessure. Son handicap au bras droit le mettait également à un sévère désavantage. Heinkel était également plus expérimenté. Devant cette liste, Blaze aurait facilement dit qu’il était simplement surclassé. Pourtant le Marqué savait ses forces et comment jouer avec. S’il était aussi fragile qu’une fleur comparé au chevalier, il s’épuiserait bien plus lentement de par son armure plus simple et modeste, sans compter qu’il avait déjà un avantage technique en terme de maniement d’épée. Le moment arriva alors qu’il était au milieu de l’arène, dévisageant Heinkel qui ajustait son bouclier et son épée.
« Nous avons un bon public aujourd’hui. Ça me motive d’autant plus ! » lança Blaze en s’étirant.
« Ahahaha ! Offre nous un bon spectacle et peut-être qu’on te payera une tournée à la taverne ! »
Le rire du bretteur s’étouffa, il s’était juré de rester loin de l’alcool, mais une bière… peut-être. La plupart des soldats étaient venu habiller en civils, une prudence appréciable. Ce duel devait rester un divertissement entre connaisseur après tout. L’arbitre siffla. Le duel commença.

Les deux combattants s’observèrent longuement, tournant en cercle. Le chevalier avait une posture défensive, le bouclier levé et l’épée prête à s’abattre au moment venu. Le bretteur quant à lui avait une dégaine particulièrement détendu, l’épée à peine levé. Le moment semblait s’étirer beaucoup trop, jusqu’à ce que l’épéiste fasse une feinte d’un mouvement de pied. Heinkel réagit immédiatement en réajustant sa position mais revint au point de départ. Effectivement, Blaze était gaucher, Heinkel droitier, ce faisait que le chevalier avait plus de mal à utiliser son bouclier pour se protéger. L’épéiste s’élança finalement avec une vitesse déstabilisante. Ce dernier sauta directement et attaqua le flanc d’épée d’Heinkel qui se défendit avec sa lame. Blaze continua ses assauts sans réellement chercher à infliger des dégâts, comme un pêcheur, il tentait de forcer Heinkel à faire une erreur. Il arrêta soudainement ses attaques et se contenta de narguer le chevalier d’un mouvement de main, réalisant qu’il n’arrivera pas à atteindre son objectif en offensive brute. Ce dernier profita pour lancer sa propre attaque. Là où le bretteur abusait de sa vitesse pour surcharger l’adversaire de coup, le chevalier utilisa sa constitution massive, son épée et son bouclier pour fendre et forcer Blaze à reculer. Le bouclier s’avérait une arme toute aussi dangereuse que la lame. A plusieurs reprises, Heinkel chargea avec son bouclier le Marqué qui fût forcé d’allonger ses esquives. Mais malgré tout, cela semblait toujours être relativement léger, les deux se retenaient et cela se voyait. Heinkel ne faisait pas de coups inutiles et ses derniers restaient avec trop peu d’amplitude pour représenter un danger, et l’épéiste se contenta d’anticiper les mouvements avec son jeu de jambe.

« C’est tout ce que tu ooof ! » tenta de dire Blaze alors qu’il se retrouva dos à un arbre, arrêtant brutalement sa danse en arrière. Heinkel profita du moment pour immédiatement lui mettre un coup de bouclier, ne souhaitant pas risquer de bloquer son arme contre l’arbre. Le bretteur fit un léger sursaut comme s’il venait de déguster une mandale de premier choix. Un bref regard autour de lui indiqua qu’Heinkel l’avait amené dans la zone avec le plus d’arbre. Son armure et son bouclier le protégerait d’autant plus efficacement dans un endroit exigu. Certes, ils se retrouvaient tout les deux dans une situation où brandir leurs armes est difficile, mais la présence oppressante d’Heinkel l’avantageait de toute façon.

(Si je reste ici, je n’aurais pas d’occasion de lui rendre la monnaie de sa pièce !)

Une fois relevé, Blaze se rua cette fois sur Heinkel qui lançait déjà sa prochaine attaque. Un mouvement suicidaire d’après le chevalier, mais il ne retint point sa lame et arma le plat pour mettre KO le jeune Marqué. Le tout se passa en une fraction de seconde. Blaze sembla se subtiliser sous la lame du Criméin. Un terrible crissement métallique brisa l’air alors que les deux lames se rencontraient dans un bref échange, l’une glissant sur l’autre dans une gerbe d’étincelle. Blaze ressortit sur le flanc totalement ouvert d’Heinkel et s’élança dans ce qu’on pouvait qualifier de danse. Il tourna, sauta, frappa avec grâce et vitesse. Le chevalier réussit difficilement à tenir le rythme, quand sa garde était à gauche, Blaze était déjà sur la droite, été ainsi de suite. Finalement, le combat s’acheva dans une finale grandiose. Heinkel tenta avec ses forces restantes une attaque verticale que Blaze esquiva d’un pas leste sur le côté. Il trancha à son tour la main du chevalier qui malgré le gant en plaque, fut forcer de lâcher la dite épée. Dans le même geste, sa lame remonta vers le visage d’Heinkel. Soudainement, un cri de stupeur et d’inquiétude se souleva. L’épée de Blaze, acérée comme un rasoir, venait de passer de très près sur le visage du vieil homme, manquant de lui ôter certainement la vie.
Blaze était tout à sa danse de l’épée, quelques gouttes de sueurs dégoulinant de son front alors qu’il souriait toujours avec sa dégaine hautaine. Sa danse reflétait avec quelle passion il maniait son épée, au point où on pouvait sentir qu’il tirait un grand plaisir dans l’adrénaline du combat. Mais c’est cette même passion qui l’obligea à continuer à sauvagement attaquer Heinkel qui se défendait avec son bouclier comme il le pouvait. La différence d’âge et de condition physique avaient éventuellement donné l’avantage à Blaze et celui-ci en profitait en poussant Heinkel à la limite de ses capacités. Il le dépassa et d’un geste fin, il tenta de trancher le bas du bras de bouclier d’Heinkel.

« ARGH ! GRRR ! » Rugit Heinkel alors qu’il tenta un violent coup de bouclier derrière lui. Mais une fois de plus, ce dernier ne trouva que le vent. La blessure qu’avait réussie à infliger Blaze n’était pas mortelle si elle était traitée sous peu, mais Heinkel se viderait de son sang si le duel continuait. Blaze recula un peu, un sourire arrogant au visage et le souffle sec, la fatigue commençant aussi à le prendre. Heinkel se rua sur son épée et détacha son bouclier, son bras blessé désormais handicapant le maniement de ce dernier.

La raison lui ordonnait d’arrêter le duel maintenant, comme l’arbitre d’ailleurs. Mais les deux hommes étaient enflammés par le combat, la fureur dans les yeux et dans le cœur. Le chevalier se remit en posture, défiant le bretteur de l’attaquer. Et Blaze s’en donna un cœur joie, commençant par un autre saut à pleine allonge qu’Heinkel dévia au dernier moment.  Leurs épées se bloquèrent éventuellement l’une contre l’autre, Blaze regardant dans les yeux Heinkel alors que ce dernier apportait doucement les lames vers le bas. Un sourire mutuel se formait jusqu’à ce que Blaze inflige un coup de boule à son adversaire, brisant la passe de force qu’il ne gagnerait pas à la loyale. Mais le chevalier avait la tête dure et de son bras blessé, il agrippa au col l’épéiste pour le jeter brutalement au sol. Après avoir roulé quelques peu dans la terre, le bretteur se releva seulement pour esquiver au dernier moment un long arc de l’épée d’Heinkel. Il prenait désormais son épée à deux mains et enchainait les frappes, forçant à nouveau Blaze dans la zone de forêt. Le combat tourna bien plus au corps à corps, l’épéiste perdant du terrain et le chevalier commençant à tenter de forcer une lutte. Soudainement, ce fut le Marqué qui fit une passe d’arme, bloquant l’épée du chevalier en redirigeant son coup vers le sol. Ce fut assez de temps pour laisser le bretteur revenir sur l’offensive, mais les gestes de deux hommes montraient à quel point ils étaient fatigués. Heinkel finit par trébucher, incapable de reculer à la vitesse d’avancée de Blaze, qui en profita pour enfoncer dans une fente de l’armure sa lame, spécifiquement dans les côtes. Alors que les deux semblaient enfin s’arrêter, un uppercut d’une force colossale fut décroché par le chevalier à terre. Si fort que Blaze sentit ses pieds décoller du sol pour qu’il retombe lourdement sur son dos dans un hoquet de douleur. Heinkel se remit debout en se tenant le flanc, désormais en sang, Blaze se releva également mais fut pris d’un vertige sous la force du coup. Un long silence suivit d’une longue ovation retentit. Personne n’était spécifiquement vainqueur, les deux tenaient debout, mais la foule semblait d’accorder que cela était assez.

Le bretteur cracha au sol un mollard rempli de sang avant de regarder avec un sourire Heinkel. « Pour un vieux débris tu frappes fort. »
Heinkel était encore dévisagé par la douleur, l’arbitre se ruait sur lui pour lui retirer son armure et commencer à bander ses plaies. La fine coupure dans le bas du bras avait commencé à remplir son armure de sang, l’ouverture récente à la hanche n’était pas encore trop abondante. « J’ai eu l’impression d’affronter un singe. » Le rire s’élevant dans la foule ne froissa pas plus que cela le Marqué qui se contenta de rengainer après avoir essuyé le sang de sa lame et récupérer un peu son souffle. La tension s’apaisa pour laisser place à un moment de calme, du moins, c’est ce qu’il voulait croire.
« … Ou est Mysti ? »
Sa question resta sans réponse, tout le monde semblait profiter de la fin du duel pour féliciter Heinkel et lui-même, mais son esprit volait ailleurs. Il crut entendre un cri de femme au loin, pourtant personne ne l’avait remarqué ? Blaze se subtilisa discrètement de la foule pour suivre le cri, du moins, de l’endroit où il a cru l’entendre. Cette fois, le cri de femme devint plus fort, au point où personne ne pouvait faire croire ne point l’avoir entendu. Pressant le rythme, son souffle devint rageur et difficile, la fatigue prenant ses poumons. Plus il se rapprochait, plus le cri devenait distinct. Une fois surplace, sa vision le désola et l’emplit de rage.

« Mysti !!! »

Il était à terre et avait visiblement été battu. Deux des agresseurs, certainement des brigands, prenait la fuite alors que Engar était au prise avec un autre qui avait un couteau. Le cri de la femme devint flou alors que le sang montait à la tête du bretteur. Dans un bruit d’acier, il dégaina à nouveau son fer létal et dégagea d’un coup de pied Engar de son agresseur. D’un geste fluide, sa lame passa la gorge de l’homme sur le fil de l’acier, un gargouillis sortant de la gorge, mais le bretteur n’y prêta aucune attention, il releva les yeux emplis de rage vers le fuyard.
Dans un élan, il sprinta et rattrapa en quelques pas ce dernier avant de lui sauter dessus, l’épée brandit qui pénétra sans peine de part en part l’homme. Ce dernier s’effondra sur le ventre tenta de se relever, le visage terrifié devant la figure de l’épéiste. Sans défense, il tenta tout de même de se retourner pour implorer. Mais aucun mot ne vint, puisque Blaze avait déjà planté l’épée en plein cœur, la sortant d’un geste brutal, l’éclaboussant de sang. D’un coup d’épaule, il força le cadavre à retomber au sol, sans la moindre considération. Lâchant un soupire, il se retourna et trottina pour rejoindre finalement Engar et le général à terre.
« C’est pas vrai… »
Blaze resta silencieux un long moment avant de mettre sa main encore pleine de sang à la joue de Mysti. Son poul montrait qu’il n’était qu’inconscient, mais les bleus et les plaies montraient qu’il avait subi des coups sans retenu. N’y tenant pas, il agrippa par le cou la femme encore présente.

« Ça vous fait plaisir de tabasser un handicapé ? Hein ? HEIN ! »
Il la rejeta brutalement et pointa son épée vers elle jusqu’à entendre une voix familière.
« Blaze ! Ça suffit ! » Dit avec sa voix forte Heinkel. Les soldats se ruaient déjà pour porter assistance à leur général, c’était certainement pour le mieux… Le bretteur resta longuement silencieux, un mélange de déception envers lui-même et de rage dans les yeux. L’épéiste dégustait très mal qu’une des personne qu’il considérait comme un ami s’était fait simplement agressé et qu’il n’était pas là pour lui. Ou plus exactement, quelqu’un qui le considère comme un ami et qu’il a trahit cette confiance.
« … Tch. »
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MessageSujet: Re: Une terre, un pays, un foyer [Blaze & Engar]   Une terre, un pays, un foyer [Blaze & Engar] I_icon_minitimeLun 29 Jan - 21:46


La douleur physique s'efface rapidement au profit d'une autre. Trahison. Trahison.

Ce peuple qu'il protégeait avec tant de ferveur, sa raison d'être, ses valeurs, son idéal, balayés par ces quatre visages familiers ? C'est un coup bien plus rude que quelques frappes de pieds que le général retiendrait cette fois, un coup à la hauteur des sorciers en quelque sorte. Avait-il échoué à ce point ? Pourquoi ? Comment ? Criméa, terre de tolérance, prêtait l'oreille à de simples bruits de couloir, qui plus est colportés par l'ancien ennemi daeinite ? Toutes ces batailles n'avaient servi qu'à cela ?

Le général se leva, indemne, au milieu d'une Mélior qu'il ne connaissait pas. Une Mélior en flammes. Où qu'il regardât, il vit le rouge mordoré qui léchait les murailles, les toits, les rues, dévoraient l'air autant que les traces d'une civilisation disparue. Étrangement, personne ne cherchait à éteindre. Personne ne se trouvait où que ce soit, comme s'ils avaient tous fui leur foyer avant de le voir s'effriter morceau par morceau.

Mysti avança en silence. Personne ne répondrait à ses appels, hormis le crépitement familier du bois ravagé par le feu, les briques s'écroulant sur elles-mêmes, et ce froissement doux caractéristique d'une flamme qui s'agite dans le vent. Il ne sentait aucune crainte, nulle urgence ou peur dans son cœur malgré ce spectacle de fin du monde. Tout au plus de la fascination pour le spectacle magnifique qu'il lui était donné de contempler : Mélior plongée dans la palette des couleurs chaudes d'un incendie affamé et libre.

Au bout d'un moment à errer, il décida d'une direction. Ses pas le menèrent dans cette rue un peu étroite dans laquelle vivaient les quatre villageois qui s'en étaient pris à lui. Leur maison brûlait, elle aussi. Leurs meubles, ce pour quoi ils travaillaient avec acharnement, leurs maigres richesses, tout partait en fumée comme des grains de sables éloignés par le vent.

Une immense bouffée d'émotions le submergea tout à coup, lui qui se tenait indifférent jusque-là. Un sourire élargit son visage, soulignant le soulagement, la joie et la légèreté qui soudain le libéraient de ses fers ô combien lourds à porter. Et plus seulement pour ces quatre-là, mais aussi pour toutes ces demeures plus ou moins riches, pour tous ces commerces, tout ce bois et ces briques bâtis par les beorcs. Tout brûlait, absolument tout, partout, Anima reprenait ses droits sur le monde de la manière la plus simple, la plus radicale.

Des larmes coulèrent sur sa joue, comme de gratitude pour celui ou celle qui avait allumé cet incendie salutaire. Pourquoi n'y avait-il pas pensé avant ?

Le chevalier marchait toujours, puis stoppa avec la sensation inattendue d'une caresse sur son visage. Il cligna des yeux et réalisa soudain tout à coup qu'Azelian se tenait tout proche de lui, une expression calme mais concernée sur ses traits. Le médecin n'employa aucun mot, mais Mysti savait qu'il s'inquiétait. Il y avait comme du sang sur sa main, dont les gouttes traçaient des sillons le long de son poignet pour disparaître à travers ses manches. A qui pouvait-il bien appartenir, ce sang ? Aucune importance, tant qu'il était là, au milieu de l'incendie.

Une ombre passa alors devant le regard du mage, qui se rendit compte que le paysage défilait doucement autour de lui. Azelian était un peu flou et le feu devenait trop lumineux pour qu'il pût l'admirer.

Il cligna des paupières et son ami n'était plus là, mais plusieurs autres visages dont il connaissait les figures. Heinkel tenta de sourire malgré son air préoccupé en constatant qu'il le regardait. Nouveau battement de cils et Azelian arborait le même sourire, lui adressa un signe d'au revoir de la main. De nouveaux bruits venaient se mêler aux flammes à présent : des voix qui murmuraient ici et là, tantôt dans sa direction, tantôt dans celle du voisin. Il tourna la tête et devina Blaze, sa tête couverte d'une flamme rouge, sombre et vive à la fois. Le vacarme insupportable du petit marché qui bordait la forêt remplaça les flammes, et avec lui des dizaines de faces stupides auxquelles il préférait volontiers les bâtiments en pleine combustion.

"Général ?"

Ils tanguaient. Tous. Le monde lui-même sur ses appuis, passant de la vision sublime et douloureuse de la destruction par bûcher grandeur nature à ce souvenir lointain d'une Criméa unie et radieuse sous son soleil estival.

"Général, vous m'entendez ?"

Pourrait-il profiter du soleil pendant l'été, avec la promesse de sa convalescence toujours prolongée par cette vie de souffrances et d'accidents à la suite uns des autres ? Accidents. Ou trahisons. Encore cette odeur de sang quelque part. Azelian le touchait-il vraiment du bout de son bras d'ange, à travers la mort et dans les recoins les plus profonds de son âme ?

"Mysti..."

A présent l'incendie brûlait à l'intérieur de lui-même. Après ce monde avec ses faux-semblants, c'était son tour de connaître l'anéantissement. La sensation semblait pourtant connue, comme s'il l'avait déjà éprouvée auparavant. Le feu de War peut-être ?

"Il n'a vraiment pas l'air bien ! Je pars devant..."

Le palais se dressa, intact, fier. Un instant, Mysti le haït. Puis il redevint fait de flammes comme dans son rêve, avant d'être recouvert par la nuit.
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MessageSujet: Re: Une terre, un pays, un foyer [Blaze & Engar]   Une terre, un pays, un foyer [Blaze & Engar] I_icon_minitimeJeu 8 Fév - 13:47

J’ai à peine le temps de prendre conscience de ce qui se passé, de la blessure au ventre infligé à l’homme au couteau, de la douleur qu’il éprouve alors que la lame menace de lui glisser entre les doigts, avant de subir un violent choc qui me propulse sans peine au sol. Sous l’impact je lâche mon arme improvisé m’échappe des mains, restant enfoncée dans les chairs du villageois. L’avantage, c’est que cette agression me permet de reprendre mes esprits, et de nouveau ce sont mes réflexes qui me font agir. Qui est intervenu ? Probablement l’autre agresseur qui s’est relevé plus vite que je ne l’avais pensé vu son visage en sang, mais le plus important est de me redresser, puis de me réarmer. Je commence ainsi à me relever, cherchant une arme en tatant le sol, en vain, alors que mon regard tente de voir où en est la situation…

Très différente de ce que j’envisageais… Je ne suis finalement pas le seul à m’être rendu compte de l’absence de Mysti, pas plus que je suis le seul à m’emporter face à ce que ces vermines lui ont fait, mais… Mais Blaze, c’est à un tout autre niveau… Lui que je n’ai vu jusque là que comme faisant preuve de nonchalance et de négligence, même d’une certaine façon dans son duel avec Heinkel, du moins ce que j’en ai vu, est visiblement possédé par une rage intense, ça se voit dans son visage, dans ses yeux et dans ses actes. Lorsque mon regard se pose sur lui il finit tout juste d’égorger l’homme que j’avais planté, et j’ai à peine le temps de me relever qu’il s’est déjà élancé à la poursuite du deuxième homme, qui s’est en fait tout de même relevé malgré sa blessure… Et, même si j’en avais l’envie, ce don je ne suis pas sûr, je n’ai même pas le temps de l’interpeller qu’en deux gestes des plus fluides, et certainement douloureux jusqu’au trépas, il met également un terme à la vie de ce deuxième agresseurs… Moi qui me suis moque de lui je crois bien n’avoir jamais vu pour le moment un combattant aussi vif et habile pour tuer quelqu’un, sans montrer la moindre hésitation qui plus est. Seules restent en vie les deux femmes, l’une encore à terre, tordue de douleur suite au coups que je lui ai assénée, et l’autre toujours debout, le regard empli de larmes et de terreurs, sa voix éteinte après son premier cri…

Mais je me désintéresse d’elle, que Blaze, avec tout le sang qui le couvre, en fasse ce qu’il veule, elle le méritait, sans aucun doute. Mon attention est attiré par une personne la méritant bien plus, et je me rapproche alors de Mysti, l’examinant… Je sais ce que c’est d’être passé à tabac, et… Heureusement, malgré la violence des coups ça n’a pas l’air si grave, aucun os du visage ne semble avoir été brisé, et il n’y a pas de fracture ouverte que je peux voir. Si seulement il n’était pas déjà en convalescence, avec de multiples blessures qui se sont sans doute rouvertes, je ne m’en ferai même pas, mais en l’espèce… Je serai bien incapable de dire s’il va y survivre ! Mais la colère laisse alors place à l’inquiétude, et alors que Blaze continuent à s’énerver à l’égard de la femme encore debout, je regarde vivement autour de moi à la recherche d’aide… Qui heureusement n’est pas loin. Je vois Heinkel et les soldats avant qu’ils n’interviennent pour essayer de calmer Blaze, et je me recule. Ils sauront sans doute mieux s’occuper de leur général que moi et surtout, je préfère éviter qu’on me blâme de trop de choses… Et je me rapproche de Blaze, posant une main compatissante à son épaule face à son amertume. Je ne sais pas ce à quoi il pense exactement, mais pourtant d’une certaine façon je peux le comprendre. Cette rage et cette déception… C’est à peu près ce que j’ai ressenti, peut être en juste moins intense…

D’autant plus que la satisfaction de les avoir fait payer disparais rapidement, me laissant frustré de ne pas être intervenu plus tôt, de ne même pas avoir pu empêcher cela d’arriver ! Bien sûr sans moi cela aurait été bien plus grave, mais… est ce que c’est une excuse ? Non… Surtout que j’ignore encore si Mysti va s’en tirer sans séquelles, et s’il en meurt… Ca aura été inutile, une fois de plus.

"Vous deux… Veuillez nous remettre vos armes et nous suivre sans résister."

Ce n’est pas Heinkel, mais un autre soldat, un peu mieux équipé que les autres, peut être un sous-officier, ou un petit officier… Je ne sais pas trop, je n’ai pas réussi à apprendre la hiérarchie de l’armée Criméane et ce qui permet de reconnaître les différents grades, mais ce qui est certains c’est qu’il a minimum d’autorité sur ses hommes, à moins que ces derniers soient juste tous d’accord, pour la petite douzaine qu’ils sont, pour nous encercler, nous privant de toute échappatoire, certains ayant même la main près de leurs armes… Au contraire leur meneur tend les siennes, probablement pour récupérer les nôtres, sauf qu’en ce qui me concerne je n’en ai aucune, visible comme dissimulée, et c’est donc le plus naturellement que son regard s’attarde sur Blaze, alors qu’il continue.

"Vous vous êtes rendus coupable de coups et blessures ainsi que de meurtres envers des habitants de Criméa. Peu importe vos raisons il est nécessaire que vous soyez mis en prison jusqu’à ce que le jugement ait lieu..."

C’est une farce…

"C’EST UNE FARCE ?! On a sauvé la vie de votre général de la main de ces individus ! On aurait dû le laisser crever peut être ?!"

Ils se moquent vraiment de nous, hein ?! Mis en prison alors que tout ce qu’on a fait c’est aider Mysti ?! Et les survivantes elles auront le droit au même traitement ? Bien sûr que non ! Il suffit que je les aperçoive du coin de l’œil, elles ne sont pas encerclé par une douzaine de soldat, tout au plus y en a t-il un à leurs côtés, visiblement en train de les réconforter…

"Ceci est votre version des faits ! Aucune autre personne hormis vous, ces deux femmes et le général Mysti ne sait la moindre chose de ce qui s’est passé ici. Or le général est inconscient, c’est donc votre parole, alors qu’il ne fait nul doute que vous avez versé le sang, contre celle de ces femmes..."

Mouais… Je pense pour ma part plutôt que c’est parce qu’on est des étrangers et elle des criméanes, mais ça revient au même… Malgré toute ma colère, je me force à rester sur place, essayer de résister ne ferait qu’aggraver les choses et si Blaze est malin il fera de même… Aussi doué soit il je doute qu’il puisse s’en tirer en jouant de la lame. Pour ma part je préfère encore parier sur le réveil de Mysti, ça ne m’a pas trop mal réussi la dernière fois qu’il est intervenu en justice pour moi, même si j’espère que ça sera quand même une issue plus favorables que les travaux forcés à Beignon…

Mais je vais finir par croire que soit l’air de Criméa ne me réussit pas, soit ses habitants sont très bon pour m’amener à être capturé…

"Très bien…  Je vous suis..."

J’essaye de rester calme, mais… Ma voix trahit le fait que j’en suis bien loin, malgré mes efforts.
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MessageSujet: Re: Une terre, un pays, un foyer [Blaze & Engar]   Une terre, un pays, un foyer [Blaze & Engar] I_icon_minitimeVen 9 Fév - 9:58



Son excès de rage s’était éventuellement dissipé pour du dédain et de la condescendance. Chacune de ses respirations empestaient la médisance envers les villageois, mais aussi à l’encontre de l’inaction des soldats. La main d’Engar n’apporta guère de réconfort à sa rancœur. C’est un étranger, Marqué qui remarque le premier l’absence de Mysti et qui le sauve, et c’est un ami qui le venge. Alors qu’ils étaient entourés de soldats de sa propre armée. Inacceptable. Le dernier clou du cercueil fut l’officier qui l’obligeait à lui rendre son arme.

Certes, d’un point de vue totalement extérieur, il s’était rendu coupable de meurtre, homicide ou autre terme pour désigner le fait d’avoir tué quelqu’un. Ce n’était pas aux Marqués de décider du droit de vie ou de mort, mais dans la tête du bretteur, son geste était parfaitement justifié. Les Hatariens défendent leurs amies avec griffes et crocs, cela ne l’exemptait pas de faire preuve de discernement pourtant. Blaze dévisagea longuement l’officier avant de jeter l’épée aux pieds de l’officier malgré les plaintes parfaitement logique d’Engar. Ce n’était qu’une farce, une blague, une humiliation publique de l’incapacité militaire de Criméa. Comment un pays peut se défendre s’il n’arrive pas à se protéger de lui-même.



« Donc j’aurais dû tuer ces deux femmes ? Pas étonnant que Daein vous ait envahi. »

Son sourire mauvais fit sauter le peu de calme que possédait l’officier, décrochant un brutal crochet au bretteur, l’obligeant à plier l’échine un instant seulement pour mieux se redresser et cracher du sang à ses pieds.


« Et on frappe un homme désarmé. De mieux en mieux. »

Il était évident d’un point de vue extérieur que Blaze jouait au jeu de la provocation pour justifier ses points. Cela n’allait pas arranger la situation mais le franc parlé Laguz n’était pas juste une légende. Le rouquin n’offrit pas de résistance, se lancer emmener avec Engar en détention. Il lança avec un sourire, assez bas pour ne pas être entendu.

« Glorieuse image de Criméa n’est-ce pas. Huhaha. On s’en sortira, va. »


Son optimisme cachait pourtant sa peine pour son ami. Par-delà l’agression physique, Blaze connaissait la loyauté exemplaire du général envers son pays, juste pour recevoir du peuple un couteau dans le dos…
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