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 Lame pour lame [Fini]

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Blaze Kazeroï
Blaze KazeroïMarqué


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Feuille de personnage
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Lame pour lame [Fini] 270290GaucheV226/60Lame pour lame [Fini] 233711VideV2  (26/60)
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MessageSujet: Lame pour lame [Fini]   Lame pour lame [Fini] I_icon_minitimeMer 20 Avr - 22:33



Daein, pays d’origine de sa mère. Maison des montagnes, et de puissants guerriers. Tout ceci importait peu à Blaze. Tant s’était passé depuis son départ d’Hatary. Sa rencontre avec le monstre Kerorian, sa fille, Kerowyrn. Khar’a… Une Laguz, non, bien plus. Une beauté sauvage, naturelle, innocente. Aucune flèche ne l’avait visé avec une telle précision et une telle puissance que celle de l’amour quand il posa ses yeux sur elle. Et lorsque son esprit trouvait le repos de la nuit, ses paroles, ses gestes, ses danses trouvaient leurs voies dans ces pensées. Mais il y avait aussi Burnagore, le vengeur sanguinaire, un frère d’arme… Qui ne l’aurait pas été dans d’autres circonstances. Et enfin… Mysti de Méline. Une sorte de grand frère qu’il n’avait jamais eu. Blaze était trop fier pour admettre son admiration et son respect pour ce général de Criméa. Là où il était trop arrogant, Mysti se montrait humble. Quand il manquait de tact, Mysti trouvait les mots. Malgré tout, un monde les séparait, d’entrainement, de passion, et de volonté. Il lui avait enseigné une technique unique, une forme de concentration qu’il n’avait jamais crue possible. C’était certainement le cadeau le plus puissant qu’il ait reçu depuis l’enseignement de sa mère…
 
Ceci posait la question. La voie de l’épée de Sephilia Kazeroï, n’était peut-être simplement pas destinée à être la sienne. On dit que l’imitation est la plus belle forme de flatterie, une belle phrase, qui ne sont que des mots devant l’acier…Il avait pris tout ce qu’il y avait à prendre de son art : sa souplesse, son agilité, sa précision, mais pourtant, il sentait comme… un poids le retenir, comme si son véritable potentiel en était bloqué. Daein lui avait présenté de nombreux puissants combattants, certains plus forts que lui, le forçant à mettre le genou à terre… La réponse était évidente, Sephilia est une femme, Blaze un homme. Tentez de calquer son style sur celui d’une personne aux propriétés physiques différentes ne peut résulter qu’en une copie imparfaite. L’éther d’Ike en est un autre exemple, s’il pouvait mimer le mouvement, la force et la destruction du coup n’y était pas. Et même si un jour, il pouvait maitriser l’essence de cette technique, ça ne serait pas sous cette forme qu’il pourrait l’utiliser.
 
Oui… Il avait beaucoup appris, sur le monde, sur lui-même, mais surtout, sur l’épée. La voie de la lame. Sa voie. Son style avait tant changé. Tout d’abord, c’était avec une certaine peur, le poussant à sourire, qu’il combattait. Une peur dévorante guidant ses pas. Progressivement, la peur devint confiance, la confiance, l’adrénaline. Petit à petit, le jeune enfant devenait un adolescent fou de combat et arrogant au possible. Chaque cicatrice renforçait cette sensation de danser avec la Mort, mais au final, ce n’était pas le bon chemin. Sir Heinkel l’avait prouvé, l’écrasant d’une suprématie totale. Aujourd’hui encore, cette voie de l’épée semblait encore floue, mais cette nouvelle forme de concentration, était simplement un outil qu’il n’avait jamais manipulé. Habituer à la légendaire danse des lames, c’est en s’isolant du monde extérieur, pour ne visualiser que son adversaire, sa lame, et lui-même qu’il pouvait se révéler l’étendu de sa technique. Mais il était vrai qu’il manquait quelque chose…
 
Mysti lui avait enseigné que les mages se concentraient sur tout ce qui les entourait, à l’inverse de son isolement. Certes, cela convient au style plus lent des mages, mais cela ouvrait leurs esprits bien au-delà des perceptions humaines. Si ce n’est pas aussi compatible avec l’art de l’épée, il est indéniable que son manque d’ouverture d’esprit était une faiblesse qu’il devait apprendre à combattre. Alors il s’entrainait, à voir sous un autre angle. De ne pas seulement analyser selon ses propres forces, mais selon aussi celle de son adversaire. Apprendre à lire son adversaire… A lire… Lire…
 
« Hey ! Tu m’écoutes au moins ??? »
 
« Gah ! Qu’est-ce que ??? *bunk* YEAOUTCH !!!! »
 
Surpris par son interlocuteur, le jeune Marqué sortit de son intense réflexion et se prit le genou dans la table à laquelle il était assis. La réalité reprit son court. Il était dans un bar d’une des villes proche de la capitale. Un homme lui faisait la conversation sur un assassin en ville,  particulièrement dérangeant, car obéissant au Black Fang. La simple mention de ce nom lui faisait des frissons désagréables, c’était le genre de groupe avec lequel il ne fallait pas déconner. Et c’est justement pour cela qu’il était probablement le seul à pouvoir remplir cette mission. Simple comme bonjour, tuer l’assassin du Black Fang. Après avoir assuré à nouveau son sérieux et sa concentration, il but un peu de sa bière et écouta attentivement l’homme.
« Cet assassin n’est pas connu pour être le plus mortel, il laisse même pas mal de signes, mais son appartenance au Black Fang le rend difficilement touchable… Et ce n’est pas la seule chose qui nous empêche d’agir.»
 
« Le risque de subir un retour de flamme hey ? Je comprends… »
 
« Ecoute, tu n’as pas de maison, tu es un vagabond qui fait parler de lui pour son jeu d’épée… Tu es jeune, mais si tu es là, je suppose que tu connais les risques. Je t’ai mis dans cette enveloppe la moitié du payement, tu auras la seconde quand il serra mort. On a réussi à identifier sa prochaine cible grâce à nos espions, mais nous devons rester cacher. Un élément…»
 
« Extérieur doit intervenir. Je sais… Sur ce. Nous avons un arrangement. Je m’occupe de votre homme. »
 
Dans un silence froid, Blaze salua l’homme et descendit d’une traite son bière avant de partir du bar, l’enveloppe caché dans un renforcement de sa veste. Cela n’est qu’une mission comme les autres, tuer un homme qui en tue d’autres. Payer un homme mauvais pour tuer un autre homme encore plus mauvais. La simplicité et l’horreur de ce fait entra en collision violente avec l’image de Khar’a et de sa mère. Non. Il n’était pas si bas. Ce n’était pas la bonne expression. Quitte à purger les rues, autant le faire pour un peu d’argent… On pouvait cacher ce qu’on voulait avec des valeurs, mais dans le fond, il aimait se battre, bien sûr, arriver au sang était hélas une réalité qu’on lui rappelait bien trop souvent. Alors il pouvait tuer un être vicieux pour quelques pièces, enfer, même pour le simple plaisir. Que dirait sa mère… Ce n’était pas réellement le moment de s’attarder sur ceci, un échauffement mental était de mise face à cet évènement.
 




 
Dans la forêt environnante, Blaze s’entraina à nouveau, pratiquant ses coups qu’il avait refaits tant et tant de fois, avec une précision, une discipline, et une rigueur admirable. Le vent entra dans la danse, laissant les feuilles voler longuement. Inévitablement, la fatigue le prit, et les feuilles retombèrent. Le Marqué suivit des yeux les doux pétales de fleurs planer, profitant des dernières brises d’air et de liberté avant de toucher le sol. La seule utilité d’un pétale est-il de tomber ? De faner ? De flétrir ? Et si cela n’était qu’une représentation de ce qu’il était, un pétale dans le vent, qui tombera un jour… Il était né fleur, sa mère lui permit d’éclore, et aujourd'hui, il est un pétale dans le vent, voyageant, découvrant, mais le vent à ses côtés un jour se tarira.
 
« Je réfléchis trop ces derniers temps… Il faut dire, le monde n’est pas aussi simple que je le croyais… »
 
Blaze se mit dos à un arbre et mit ses jambes en posture de méditation. Il ajouta Kaze à l’horizontale sur ses genoux et respira profondément pour prendre l’énergie de l’environnement, l’assimiler, le comprendre. Rapidement, plus aucun son ne lui échappait, et plus rien ne semblait lointain. Puis, il s’isolait, laissant un vide absolu l’entourer. Son esprit vagabonda dans les méandres de la spiritualité, loin de sa légèreté habituelle, loin de son détachement, il devenait terre à terre et abordait un visage neutre.
 
(Je me demande comment va Khar’a, et Mysti aussi d’ailleurs. J’espère qu’ils vont bien… Depuis mon combat avec Heinkel, j’ai beaucoup retouché ma technique, mes postures, mais rien n’y fait, j’ai toujours l’impression qu’un élément important manque à celle-ci. Peu importe, je dois tuer un assassin ce soir…)
 
Ainsi, il laissa aller toute pensée pour atteindre un vide total et se laissa méditer une longue heure. La nuit allait tomber, il ouvra alors l’enveloppe pour en lire le contenu. Des pièces d’or se battaient dans le fond de la lettre, et le contenu principal était un rapport décrivant son homme : « Taille standard, mais dans le un peu plus petit que la moyenne. Cheveux mi court, brun. Cache son visage avec une écharpe de couleur marron. Couleur principale de ses vêtements, allant du brun au noir. Armes de prédilection, couteau. Nom (Attention, donnée incertaine) Volke. »
« !!!! VOLKE ??? »
 
Blaze se mordit le pouce à sang. Volke, l’assassin qui aida Ike durant la guerre du roi fou et qui aida Bastian durant la guerre des déesses. Impossible… Volke… Un personnage entouré de mystère, et pourtant, si quelqu’un devait savoir des choses sur cet individu, c’était lui. Sa mère lui avait parlé de cet homme, mystérieux, insaisissable… Blaze serra la lettre dans ses mains au point de froisser le papier, si c’était la vérité… Il était strictement évident qu’il n’avait pas la moindre chance, et que sa vie finirait sur le couteau de ce… Beorc ? Marqué ? Personne ne le sait. Durant un instant, Blaze pensa à ramener la lettre et son contenu à l’homme qui l’avait payé. C’était la chose la plus sensé à faire… Les paroles de Mysti résonnaient dans sa tête. S’il ne se basait que sur lui, il n’allait jamais progresser. Alors il continua sa lecture, et de nombreux points étranges furent mis en avant…
 
« Un assassin du calibre de Volke ne laisserait aucune trace, pire, je doute que le Black Fang soit capable d’exercer un quelconque contrôle sur lui. Donc on aurait à faire à un voleur de nom… Scène sanglante, coups répétés et entrées par effraction évidente chez quasiment toutes les victimes. Ce mec est un assassin ou une brute sans cervelle ? »
 
La lettre ne cachait aucun détail sur la nature du ‘travail’ de cet imposteur. Et chaque phrase laissait le Marqué de plus en plus perplexe. D’une main tremblante, il referma la lettre avant de la ranger dans sa poche arrière avec ses herbes médicinales. Il se releva et prépara méthodiquement sa lame, l’aiguisant jusqu’à que celle-ci puisse découper un cheveu verticalement. Il passa celle-ci sous un flot d’alcool avant de la rengainer avec sûreté. Il finit de vérifier son équipement, ajoutant une lignée de couteau de lancer à son arsenal avant de retourner dans la ville…
 




 
Une pleine Lune embellissait la beauté de la ville, ajoutant sa teinte cristalline à l’eau, aux pavés, et à la lumière des torches. Le peuple dormait sur deux oreilles, mais le Loup, se réveillait. Attiré par le sang qu’un homme fou laisse dans son sillage, ses crocs étaient faits de fer, ses yeux bleus reflétaient la suprématie de l’astre céleste. Le vent l’accompagna dans sa démarche, secouant les pancartes accrochées, faisant danser les flammes qui maintenaient un semblant de sécurité dans des rues désertes. Ainsi, le Marqué se plaça devant la maison en question, celle d’une jeune femme riche qui n’a certainement rien à voir avec tout ceci, mais dont le sombre meurtrier avait jeté son dévolu. Que devait-il faire ? Toquer et prévenir la personne du danger qu’elle encoure ? Ou s’en servir tel un appât ? Ni l’un ni l’autre…
« C’est ouvert… »
 
On dirait que c’est trop tard pour s’inquiéter pour la victime, probablement déjà morte. Blaze ouvrit la porte délicatement, et la referma derrière lui. La maison était plongé dans un noir inquiétant, mais il pouvait distinguer à peu près qu’il était dans une sorte de salon, et que la victime ainsi que le meurtrier était dans les parages… Avec des pas silencieux comme la Mort, il se déplaça et repéra rapidement la chambre… bon sang que c’était une grande chambre !!! Il y avait beaucoup de places, les rideaux étaient hélas tirés, plongeant le tout dans un noir quasiment total. Ses pas ralentirent, il prit le temps de voir partout, mais l’obscurité était d’une intensité trop élevée pour voir correctement à part quelques mètres devant lui. Ils ne pouvaient même plus voir la porte par laquelle il était entré… Mais il ne prit pas longtemps pour remarquer le corps d’une femme inconsciente à ses pieds, il posa sa main à son sabre avant de s’agenouiller, la femme semblait avoir subi des dégâts non létaux, comme si quelqu’un avait été… interrompu !!!
 
En un seul mouvement, Blaze se retourna et brandit ses mains pour parer l’arrivée de l’assassin dans son dos. Il rencontra un bras armé d’un couteau encore sanglant qui tentait de le poignarder, et le para avec ses deux mains pour s’assurer de ne pas subir le coup. Un frisson d’horreur le prit, son adversaire avait déjà pris son sabre de sa hanche avec sa main de libre, le privant de son arme. L’assassin jeta dans un coin de la pièce le sabre et continua brutalement ses assauts sur le Loup qui se défendait difficilement. Après quelques coups de couteau dans le vent, l’assassin recula pour se replonger dans l’obscurité. Blaze voulut immédiatement répondre à cette agression en se ruant sur lui, seulement pour s’arrêter devant l’absence de Kaze à ses côtés.
 
(Si je lui fonce dessus, je n’ai pas beaucoup de chance de m’en sortir… Sans mon épée, je ne peux pas être sur l’offensive !)
 
« Tu te défends gamin… »
 
Blaze tentait de calmer son cœur qui battait bien trop fort. Ses mains étaient tremblantes, car sans acier pour les calmer. Il ne pouvait pas voir son adversaire, et même s’il le pouvait, sans arme, ce n’était pas une bonne idée de se ruer sur lui… Il adopta alors une posture défensive à main nue, la paume de sa main gauche pointé devant lui et le poing droit armé, prêt à frapper. Il se concentra le plus possible sur chaque élément pouvant lui fournir ne serait-ce qu’une maigre information. L’assassin se déplaçait lentement autour de lui, mais il ne pouvait simplement pas le voir. Malgré tous ces efforts, il ne pouvait pas le localiser. Soudainement, un bruit de pas suffisamment appuyé l’alerta, et il évita un nouveau coup de poignard destiné à son cou. Dans le stress et la panique, une discussion avec sa mère se manifesta :
« Bien Blaze, en combat, que doit-on viser chez son adversaire ? »
« Le cou bien sûr !!! »
« Ce sont tes amis Laguzs qui t’ont dit ceci, pas vrai ? … »
La vision se referma sur son visage enfantin souriant. La sensation du sang coulant du couteau sur son visage tant la lame était proche lui coupa de cette vision incongrue. Il avait réussi à bloquer un nouvel assaut, mais de si peu que la lame était tremblante devant ses yeux… L’homme retourna dans les ombres dès après un bref échange de regard. S’il restait aussi fermé sur lui-même, il ne pouvait qu’entendre et parer au dernier moment. Il souffla longuement et tenta d’étendre son esprit par-delà son isolement, et absorba l’énergie ambiante. Soudainement, la lumière de la Lune semblait mieux passer, et surtout, il pouvait le voir ! Il arrivait à distinguer une forme dans l’ombre, courbé, menaçante, et prête à bondir. Bondir ?
 
L’assassin bondit de toutes ses forces pour sauter sur le Marqué et l’achever d’un coup. C’était sa chance de contre-attaquer ! Mais il n’en fut rien, car ses réflexes étaient comme… parasités par cet état de transe. Là où il aurait pût en temps normal retourner violemment son adversaire au sol et le tuer d’un coup de couteau à l’aide de ses réflexes aiguisés, il peina à se protéger et fut renverser au sol, l’assassin sur lui brandissant à nouveau son arme reflétant une couleur morbide à la faible lumière de la nuit. Brisant totalement son lien avec l’extérieur pour une approche plus brutale, le Marqué frappa le visage de l’assassin d’un coup de poing, tout en maintenant avec son autre main le bras armé hors d’atteinte. L’homme poussa un soupire de douleur avec de plonger sa main libre sur le cou de Blaze, tentant de le faire suffoquer. Il sentit une pression douloureuse et oppressante sur la chair qui maintenant sa tête, son adversaire mettait tout son poids sur son couteau et sa main, l’immobilisant dangereusement. Mais n’étant pas inconnu à ce genre de situation, Blaze resta calme et utilisa le couteau de son adversaire contre lui, changeant brutalement d’une force d’opposition à une force de redirection vers le bras tendu de l’assassin. Celui-ci remarqua un peu tard et s’infligea une coupure sans grande gravité au bras, mais assez pour relâcher l’emprise.
 
D’un coup de genou dans le dos, les deux combattants se retrouvèrent séparés à nouveau, l’assassin retourna dans les ombres afin de préparer son prochain assaut, tandis que Blaze retrouva doucement son souffle et son calme.
 
(Si je me concentre uniquement sur lui, je ne le verrais pas dans l’obscurité, si je me concentre sur mon environnement, mes réflexes ne seront pas assez rapide pour suivre… Je dois faire les deux.)
 
En fermant les yeux et en réajustant son rythme de respiration, le Marqué tenta de faire les deux, d’adopter l’ouverture d’esprit de Mysti, tout en se concentrant uniquement sur un seul objectif. La dague fendit l’air. Ses muscles réagirent par automatisme et Blaze se cabra pour esquiver, et continua de reculer devant la lame. Encore un peu, juste un peu plus… Une nouvelle fois, la dague arriva horizontalement pour lui trancher le cou, c’était l’ouverture nécessaire. Un pas en avant, une garde à deux mains sur le côté attaqué, et un puissant coup de boule contre son opposant allait le ramener dans l’action. Il ne savait pas le pourquoi du comment, mais les contours de son adversaire étaient clairs comme du cristal. Il arrivait à penser comme lui, à se mettre à sa place.
 


(… Il va attaquer ma jambe gauche.)
Blaze bloqua jambe contre jambe le crochet du l’assassin.
(Ensuite, il devrait reculer, préparer un autre assaut… Pas cette fois !)
Suivant le saut arrière du meurtrier, il resta au corps à corps et commença à passer à l’offensive…
 

***

 
(Ce sale mioche a osé m’interrompre hein ? Aucun problème, une victime de plus, je m’amuse bien depuis qu’il est la ! Sans son sabre, il n’est rien ! Je vais lentement le travailler au corps…)
 
L’assassin s’en lécha les babines, Valek était son nom. Dès que le bretteur était rentré dans la chambre, il avait déjà prévu de lui subtiliser sa meilleure arme, son sabre. Il avait entendu parler du Marqué à la chevelure rouge, un épéiste capable de le mettre à terre, ceci était une certitude. Mais il était plus intelligent, plus malin, et surtout, il avait son ami à ses côtés, l’obscurité. Immédiatement, il avait retiré l’arme, un long sabre, de son tueur à gage. Puis, attaquant depuis les ombres, il tenta de tuer le bretteur, qui étrangement, se défendait bien. Son premier assaut fut un échec, mais après tout, ce jeune Marqué devait avoir des réflexes en acier trempé, il n’était que normal de ne pas y arriver du premier coup. Le second manquant de tuer, mais cette fois, il put voir les yeux bleus de son adversaire. Un sourire malsain se dessina sur son visage.
 
(Je vais apprécier de te tuer gamin, tu as une belle lueur dans les yeux. J’ai hâte de la voir s’éteindre.)
 
Retournant dans un coin de la pièce, l’assassin s’assura d’être entre le sabre et son propriétaire. S’il avait réussi à entendre ces pas, alors il n’avait qu’à ne pas en faire. Étrangement, le bretteur le regardait, comme s’il arrivait à le voir dans le noir… D’un appui silencieux et puissant, Valek se jeta en l’air, couteau brandit pour assassiner le bretteur une bonne fois pour toute. Cette fois, le bretteur n’eut pas le temps de réagir à sa bonne surprise, il l’écrasa de tout son poids et tenta de le poignarder seulement pour rencontrer à nouveau une main immobilisant sa dague. Sa surprise fut totale lorsque le Marqué lui décocha une puissante droite dans la mâchoire, qu’il punit immédiatement en tentant de l’étrangler, son couteau n’allait certainement pas bouger car le bras gauche de son adversaire était plus puissant que le droite, il suffisait de laisser une force constante et l’étrangler à petit feu. Une fois de plus, il fut pris de court par le réflexe du jeune homme, utilisant son couteau pour lui infliger une blessure au bras. Un coup de jambe dans le dos finit de casser sa posture et il fut renvoyer une nouvelle fois dans l’ombre. Valek commençait à perdre patience… Ce gamin était doué pour survivre, il voulait bien lui accorder au moins ça. Mais pour combien de temps…
 
L’assassin prit un élan rapide pour trancher la gorge éclairé par la Lune, seulement pour que celle-ci se dérobe à nouveau, encore et encore, jusqu’à ce qu’il décide de faire un coup horizontale à pleine portée, afin de s’assurer de le trancher. Et complètement à l’inverse du momentum, le bretteur s’avança pour bloquer son bras tendu et lui infligea un coup de boule. Légèrement sonné, Valek recula avant de retourner à l’assaut, plus furieux que jamais. Il tenta un balayage avec sa jambe, qui fut paré parfaitement malgré l’obscurité et l’initiative.
 
(Impossible ! Comment peut-il me voir dans un noir aussi profond ! Kuh ! Je dois reculer… !!!)
 
Le sale mioche gagnait en confiance chaque seconde, cette fois, il se rua au corps à corps pour l’empêcher de se cacher. Alors c’était comme ça… Valek prit ceci comme une terrible insulte et l’assailli de nombreux coups, qui furent parés et détournés. A un moment, il tenta un coup de poing au visage du bretteur, esquivé à nouveau. Mais il vit son adversaire agripper son bras d’une main et faire remonter son poing vers son coude. Si jamais un coup pareil l’atteignait, son articulation serait oblitérée et son bras deviendrait une masse inutile. Habillement, il tourna son bras pour exposer l’intérieur de son coude, plutôt que l’extérieur. La puissance du coup reçu en fut réduite, mais il laissa siffler un gémissement de douleur. Tentant une riposte immédiate, Valek se faisait lire comme un véritable livre. Chaque coup était paré ou dévié avec précision et calme, et à chaque fois, le bretteur tentait de répondre avec des coups, mais lui aussi savait esquiver, et montra qu’il n’allait pas le laisser faire.
 
(Ces coups sont rapides, mais prévisibles, il ne vise que le cou ou la tête.)
 
Les deux hommes parvinrent à se séparer et reprendre leurs souffles. Le bretteur essuya les quelques coupures superficielles qu’il avait reçu, et Valek réassura sa prise de couteau, et s’élança à nouveau, brisant les quelques mètres entre eux. Il aperçut le Marqué tenir la même étrange posture, la paume pointé vers lui, son coup fut à nouveau dévier par le bras libre, et il reçut un puissant coup de paume dans le ventre, de manière imprévue.
 
(Il visait mes abdominaux ? Mais pourquoi ? Et surtout avec si peu de force?)
 
Le bretteur continua à parer avec fluidité les coups, calquant son timing et son momentum correctement au rythme de la dague tout en enchainant des coups de paumes et de doigts tendus en pointe, sans jamais manquer, mais ceci laissait l’assassin perplexe quant à la puissance si faible des impacts.
 
(Ses mouvements sont si peu orthodoxes ! Et pire que tout, il a gagné en vitesse en changeant de posture !)
 
Valek tenta un coup plus puissant et moins facilement parable, mais fut esquiver, cette fois, il sentit deux doigts tendu comme des lames s’enfoncer dans son bras. Il hurla de douleur.
 
« AAAAAAAAARGH Mais Quesque GUAK!! »
 
Son interrogation fut arrêtée par un coup de paume en plein visage, lui rappelant la létalité potentielle de son adversaire. Ce ne fut plus des coups de poings, de pieds, ou de tête qu’il devait parer… Le bretteur attaqua à coup de paume avant de lancer de puissants coups de jambes, particulièrement douloureux à bloquer. Sous l’assaut répété, Valek décida de tenter le tout pour le tout en s’élançant vers lui, couteau en prise inverse, pour le trancher le plus au corps à corps possible, mais fut arrêter net par deux doigts en aiguille dans l’abdomen, encore. Le souffle un peu coupé, il esquissa un rire.
 
« C’est tout ce que tu agarglgl ?!? Kof kof ! »
 
Un flot de sang sortit de sa bouche, il mit sa main tremblante au visage, tentant de comprendre ce qui venait de se passer…
 
 
***

 
Blaze enchaina le combat à mains nue, mais l’assassin était bien loin des brutasses que Daein lui avait présentés, rapide, agile, et capable d’esquiver un coup direct sans trop de problème. Même ses enchaînements les plus rapides ne l’atteignaient pas, sans compter que dans les échanges de coups, il prenait des coupures, c’était mineur, mais cela impliquait qu’il pouvait garder le rythme. Considérant ceci, il recula d’un grand saut pour se remettre à distance et sa camoufler dans le noir. Il réfléchit à nouveau à la discussion avec sa mère dont le souvenir était un peu vague…
 

 
« Bien Blaze, en combat, que doit-on viser chez son adversaire ? »
« Le cou bien sûr !!! » répondit le jeune Blaze avec un sourire arrogant.
« Ce sont tes amis Laguzs qui t’ont dit ceci, pas vrai ? … C’est vrai, le cou est le point le plus vulnérable de tout mammifère : il rassemble de nombreux nerfs et peut neutraliser instantanément un adversaire. »
« Donc visez le cou, c'est ce que j'ai dis. »
« C’est une bonne ligne de conduite, mais parfois, tu rencontreras des adversaires habitués au combat, et viser le coup ne sera pas une option. Dans ce cas, tu dois viser les points vitaux sur le corps… »
 
( !!! Bien sûr ! Les points vitaux, ce mec sait clairement se défendre, alors viser le cou est futile… Essaye de voir, mieux que ça ! Comme Mysti ! Regarde par-delà les apparences ! Trouve ces points vulnérables au niveau du corps, de sa garde, de sa posture…)
 
Blaze se souvint plus précisément du souvenir, sa mère pouvait bloquer son bras en mettant simplement son doigt en un point particulier de l’épaule. Mais il ne les connaissait pas par cœur, c’était là que la concentration de Mysti devait aider, s’il pouvait voir l’énergie ambiante, y compris celle de l’assassin, il pourrait viser ces points. Au début, c’était bien trop flou pour y voir quoique ce soit. Mais graduellement, en se concentrant et en observant son adversaire, il pouvait clairement voir les faiblesses sur le corps de son adversaire. Le bras droit semble être trop tendu, l’abdomen comprimé, et le buste était déjà fragilisé par ses coups de paume…
 
Désormais armé d’une vraie stratégie, Blaze se remit en posture calmement, voyant son adversaire se ruer sur lui. Parant aisément l’assaut, il frappa avec force son buste d’un coup de paume sec et puissant, le repoussant légèrement.
 
(Parfait, il semble être moins habitué à se faire frapper ici… Continuons !)
 
La danse reprit et le Marqué enchaina avec un style beaucoup plus souple et fluide que ses coups de poings ou de pieds auparavant. Esquivant la plupart des coups par déviation, il répliquait avec des coups plutôt faible, mais extrêmement rapide et précis, visant les points sensibles du corps, les points de pression. L’enseignement de sa mère sur le sujet était imprécis et partiel, mais la vision conférée par Mysti aidait le jeune Loup à visualiser les points vitaux. L’assassin avait quelques parties de corps non couvert par ses vêtements, c’était ici qu’il ressentait le mieux l’énergie du corps de son adversaire, et qu’il pouvait voir où frapper. Voyant le bras de son adversaire tenter un coup de poing, il esquiva, et fit remonter à pleine vitesse sa main tendu comme une lame dans le bras de l’assassin, qui hurla de douleur. Le coup avait probablement déchiré un muscle et des artères du bras, le rendant bien plus douloureux à utiliser. Il continua sur sa lancée et frappa à pleine puissance le menton avec sa paume, résultant en un claquement agréable de la chair de celle-ci.
 
(Pas encore ! Je dois viser l’abdomen !)
 
Continuant cette fois de manière plus offensive, il mixa ces coups de paume avec des coups de jambe afin de maintenir à une distance confortable son adversaire, seulement pour le voir tenter une ruée sur lui, une tentative désespéré dont il profita pleinement. Il infligea un coup d’estoc, les doigts en pointe vers l’estomac de son adversaire, qui prit le coup avec force, mais rigola, seulement pour cracher du sang qui s’écoula sur le bras de Blaze. C’était l’ouverture parfaite pour en finir. D’un violent coup de pied, il repoussa son adversaire qui trébucha sur le corps de la femme, mais celui-ci roula et lança un couteau, tranchant son épaule plutôt profondément.
 
« Urk ! »
 
Et ce ne fut pas le dernier, l’assassin se releva et laissa pleuvoir des couteaux, tentant de le maintenir à distance, et Blaze lança à son tour ses couteaux. Dans un noir aussi total, la volée de lame fut chaotique, désorganisé, et imprécise. Les deux hommes se mirent à se déplacer latéralement, longeant les murs de la salle, tentant de garder une certaine distance par rapport à l’autre. A ce moment précis, Blaze reconnue la panique dans les yeux de son adversaire, celui-ci voulait à tout prix l’empêcher de l’atteindre, quitte à envoyer plusieurs couteaux dans le vide… Dans un élan, il lança :
 
« Echec… »
 
*clink*
 
« ET MAT !!! »
 
Blaze venait de récupérer Kaze. Une bourrasque de vent d’une violence inouï détruisit la fenêtre, laissant la Lune éclairer un peu mieux la chambre et casser les ténèbres qui les entouraient. La lame refléta le voile d’argent de la Mort qui se dessina sur le visage de l’assassin. Depuis le début, la condition de victoire était simple, récupérer l’épée, cette condition désormais rempli, Blaze fut en pleine possession de ces moyens. Il découvrit le visage dévasté de l’assassin qui avait trop vite oublié de le garder éloigner de cet endroit en particulier, et une certaine interrogation se dessina : Comment avait-il réussi localiser précisément la position de son épée ? Avait-il prévue depuis le début ? Dans une tentative désespérée, il lança deux autres couteaux. Blaze s’élança et dévia l’un puis l’autre de son épée avant de trancher son adversaire en diagonale, profitant de l’allonge de son épée. Un trait de sang éclaboussa le mur, mais Valek ne s’avoua pas vaincu pour autant… Les deux s’adonnèrent à une danse de lame, mais la supériorité technique et matérielle écrasa l’assassin. Les tintements métalliques étaient un fredonnement dans le vent, les gouttes de sang tombant, mélangé à la sueur, créaient ce liquide qui tombait à profusion des deux hommes. Valek dégaina une seconde lame, et augmenta un peu plus le rythme. L’entrechoc de l’acier devint rapidement une symphonie, et les étincelles dévoilaient la concentration extrême sur les visages.
Après une parade qui se finit en un coup de pied dans le visage, Valek recula, et hurla :
 
« HAMETSU !!!! »
 
Le Marqué détecta une poussée d’énergie au niveau de son adversaire, suffisamment pour l’inquiéter et le forcer à lui-même frapper avant l’assassin, mais allait-il être assez rapide ? Hametsu est un acronyme pour le mot « Ruine » et est connue pour une technique d’assassin, infligeant de très lourd dégâts en passant à travers la défense, mais en contre coup, il était rarement mortel. C’était le genre de frappe qui pouvait faire trembler les chevaliers et autres monstres en armure, mais pas Blaze, pas lui. Avec sa défense très faible, ce coup était certes, très douloureux, mais pas mortel, pire, rarement assez rapide pour qu’il ait à en subir les conséquences. En réaction immédiate, il activa l’œil de la tempête, et se rua contre l’assassin…
 
« Désolé, mais ta route s’arrête là !!! »
 


 
.
.
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.
 



 
« Ha … Ha…. Ha… Echappée… belle… »
 
Un sabre se planta dans le plancher, recouvert de sang. Des bruits désagréables d’acier sortant de la chair retentirent dans un silence total, ainsi que des pas dans le sang. Pour l’oreille la plus attentive, seulement deux battements de cœur étaient audibles, l’un puissant, rapide, l’autre faiblissant et affaibli. Deux mains tâtèrent le corps de la femme inerte, analysant les blessures et sa condition…
 
L’homme souri, et s’enfuit par la fenêtre, satisfait…
 

***
 
 
Les villageois se réveillèrent tous en sursaut, les pancartes survivaient difficilement à la bourrasque de vent surpuissante. Un vent d’une puissance rare se leva dans le village, tel le souffle d’une bête enragée, arrachant les enfants à leur sommeil, et perturbant la tranquillité de la nuit. La plupart se réunissait autour d’une maison à l’entrée fracturée, une femme était étendue au sol, couverte de sang, et la chambre était une véritable scène de crime.
 
« Par tous les Saints !!! B… Bluargh ! »
 
Le reflet de la torche sur les flaques de sang qui remplissait la chambre de la victime. Les murs étaient également tachés par la peinture écarlate, les couteaux reflétaient la lumière de la Lune sur leur acier. Chacun était planté de manière si aléatoire et chaotique qu’on aurait l’impression qu’une explosion de couteaux avait eue lieu. Dans un coin de la rue, loin de l’agitation, un homme se tenait contre le mur, à bout de souffle. D’un geste, il laissa son épée glisser sur le tissu de l’intérieur de son coude, absorbant le sang, avant de rengainer d’un geste expert le sabre. Une personne de la foule qui était regroupé devant la maison se détacha du groupe pour aller voir cette ombre dans la nuit. Il passa juste devant, laissant un objet dans la main de l’homme contre le mur.
 
« Voici ta part, maintenant, nous ne nous connaissons plus. »
 
Sans dire un mot, Blaze releva sa capuche et regarde la Lune qui, une fois de plus, éclaira de sa lumière pure sa peau souillé par le sang. Rangeant une lettre chargée en argent dans sa poche, il soupira et reprit son chemin. Volke… Veut dire Loup en ancien langage, en russe plus particulièrement. Cet assassin n’avait rien d’un Hatarien, et encore moins d’un Marqué… Si Volke était actuellement un Marqué. Il entendit au loin :
 
« Elle est en vie !!! Vite !!! »

Un sourire se dessina sur le visage du vagabond alors qu’il remit en place son chapeau et reprit sa route sous le voile de la nuit. La route attendait, de nouveaux visages, de nouveaux rires, sourires. Il n'avait pas l'envie d'être un héros, pas aujourd'hui, plus tard peut-être.
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Lame pour lame [Fini]

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