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 [WARNING ! NC-18] La Dame du Cirque. [Burnagore]

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Phoenix
Phoenix


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MessageSujet: [WARNING ! NC-18] La Dame du Cirque. [Burnagore]   [WARNING ! NC-18] La Dame du Cirque. [Burnagore] I_icon_minitimeDim 24 Avr - 0:23


“ La Dame du Cirque.

Je suis la dame du cirque.
C’était une petite femme, une femme connue, qu’ils adulaient tous, qu’ils regardaient avec de grands yeux pétillants. Elle était belle. Ses cheveux étaient longs, blonds comme les blés et lui tombaient au niveau des fesses, peut-être même encore plus bas. C’est celle qu’ils connaissaient le mieux dans cette super troupe, ils l’avaient déjà vue danser. Des fois ils ne revenaient que pour elle. Ils jalousaient tous Kitai, ce jeune homme brun aux grands yeux améthystes. Ils ne le connaissaient pas trop, mais il dansait avec elle. Il avait son corps si près du sien. Trop près du sien.

Je suis la dame du cirque.
Beaucoup de gens voulaient sa peau, trop peu la connaissaient vraiment. Ils ne voyaient en elle qu’un petit bout de femme qui se mouvait gracieusement. Une artiste, sans rien de plus. Juste une bonnasse, un autre morceau de chair à s’arracher. Mais lui, lui la voyait autrement. Il avait vu sa haine, sa capacité à tuer autrui sans éprouver de remords. Lui ne la connaissait pas mieux que les autres, pourtant, c’était lui qu’elle embarquait. Ce jeune homme brun aux yeux andrinoples, qui sillonnait le monde à la recherche de quelque chose qui lui échappait. Cet être qui amenait la mort avec lui, qui n’hésitait pas à prendre des vies pour satisfaire sa soif de vengeance. Un homme en proie à la folie, comme tellement d’autres.

Je suis la dame du cirque.
Elle ne savait pas vraiment où aller dans sa vie, alors elle ne faisait que vivre. Battre des ailes pour aller de ville en ville, de pays en pays, pour émerveiller d’autres âmes en peine. Son but était de ramener l’espoir dans le cœur des hommes. Leur faire oublier pour un instant tous les problèmes qu’ils pouvaient avoir. Leur donner l’amour, la joie, la tranquillité. Ne fût-ce que pour quelques secondes, la danseuse aimait voir ce sourire sur leurs visages. C’était ce qui la faisait vivre. Le bonheur des autres.

Je suis la dame du cirque.
Rien en elle n’existait vraiment, elle vivait à travers le monde. Pourtant, lorsqu’elle poussa la porte de l’auberge, elle se sentit revivre. Tout s’effondra brusquement. Il n’y avait plus qu’elle, ces effluves d’alcool et de café, ces voix criardes qui s’engouffraient toujours plus dans l’ivresse, mais surtout, lui. Plus qu’elle et lui. Alors elle lui serra la main plus fort, passa devant tout le monde sans même se soucier de leur regard. La blonde salua le gérant d’un geste accompagné d’un sourire tendre avant de s’éclipser. Elle pénétra dans la chambre et se jeta sur le lit, comme une enfant. « Aaaaaaaaaaaah … », lâcha-t-elle en riant.

Je suis la dame du cirque, je suis rentrée.
Phoenix scruta le plafond pendant un long moment puis se redressa vivement, avisant les alentours. Il y avait un grand lit, un matelas et tout ce qu’il fallait pour accueillir au minimum trois personnes dans cette chambre. « Tu veux te mettre où ? Sauf si tu veux dormir ailleurs, évidemment. » Un grand sourire passa sur son visage, à la fois malicieux et nerveux. Au fond, elle ne savait pas trop ce qui lui avait pris d’amener cet homme ici. L’alchimie entre eux, peut-être ? Quelque chose d’étrange. Toutefois, sur le moment, Kate ne se sentait plus aussi forte que dehors. La jolie danseuse venait de faire tomber ses barrières.

Je suis la dame … Je suis Phoenix.
Elle aimait les jolies choses, les sourires, les gentillesses, les baisers. Elle aimait la tendresse que pouvait apporter le genre humain, mais n’y connaissait pas grand chose en réalité. Phoenix était une femme comme on les pensait populaires, ayant connu bien des aventures. Pourtant, les hommes, toutes ces choses-là, autant dire qu’elle ne s’y était jamais aventurée. Kellan, hein ? Il s’agissait de son seul ami, rien de plus. Le sexe ? Peut-être un peu, mais pas avec lui, et cela ne s’était jamais trop bien passé. Phoenix ne livrait pas ses secrets, alors sa vertu …

Je suis Phoenix.
D’un geste maladroit, la demoiselle tapota le lit pour inviter Burnagore à s’asseoir à ses côtés. Peu importait le lieu où il dormirait, il n’allait pas rester debout comme un idiot. Ses prunelles partirent à l’assaut du volcan du Beorc. Une ombre les rendait étrangement sérieux. « Ce soir, pas de meurtre, juste une bonne nuit de sommeil. Aucune hostilité. » Un sourire triste mais sincère étira ses lèvres. « Il est temps que tu poses ton bagage, hein ? »

Je suis la dame du cirque, je suis Phoenix, je suis Kate.
Et toi, qui vois-tu en moi ?



Dernière édition par Phoenix le Sam 3 Sep - 22:01, édité 1 fois
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Burnagore
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MessageSujet: Re: [WARNING ! NC-18] La Dame du Cirque. [Burnagore]   [WARNING ! NC-18] La Dame du Cirque. [Burnagore] I_icon_minitimeSam 30 Avr - 19:41

La vie réserve de nombreuses surprises.
Pour Burnagore, lors de ces derniers mois passés à effectuer moult contrats commandités par des bons comme des mauvais, il n'espérait plus passer de moments joyeux, de discuter au coin du feu en toute sérénité ou de contempler le soleil se lever dans la joie.
Pour lui, la vie n'était plus qu'une immense toile d'araignée où se trouvait toute la population hétéroclite d'un monde bouleversé par la folie humaine. Tous ces mortels marchaient sur les fils collants avec grande peine, et finissaient par se rendre prisonniers malgré leurs grands efforts. Pour lui-même, il voyait les choses autrement. Par miracle, le vengeur - anciennement mercenaire préférant les mots au tranchant de sa lame - put survivre à la chute (engendrée par son soit-disant meilleur ami) lorsque la toile s'était rompue sous ses pieds. Il aurait dû sombrer dans les abysses, car sous cette toile ne demeurait que les ténèbres infinies. L'étreinte glaciale de la Mort. Rien de plus. Des regrets, des remords, de la damnation. Plus de sensation. Juste le Néant.
Mais il s'était trompé.
L'âme chevillée au corps, il brandissait encore sa lame souillée. Il s'enrichissait à sa manière, préservait ses gains pour survivre jusqu'au jour tant attendu de l’accomplissement de sa vengeance. Oh ! Il comptait également sauver sa sœur, étant donné que cette dernière respirait encore.
Mais la haine le rongeait comme le ver s'infiltre et se nourrit dans un corps pourrissant six-pieds sous terre.
Il vivait donc avec cette infâme sensation, épaulé par la Mort en permanence, apportant son jugement dément aux proies désignées. Il entendait la petite voix machiavélique imiter inlassablement ses connaissances - bonnes ou mauvaises - pour le stimuler violemment. C'était là sa nouvelle façon de vivre... ou d'espérer mourir pour de bon, cette fois-ci...
Mais il s'était encore trompé.
Et la manifestation de son erreur brillait sous ses yeux, le tirant par la main sous une nuit étoilée. Une jeune femme débordante de vitalité aux longs cheveux blonds. Il ne pensait plus revoir une étoile susceptible de le fasciner, car après tout même le ciel n'en était plus capable. Cet astre répandait des étincelles de bonne humeur dans son sillage. Cela dit, il pouvait toujours s'éteindre soudainement et répandre la mort à la place, pour ensuite se rallumer. L'éclat renaissant produit par ce processus l'émerveillait d'autant plus.
Lui qui croyait se comprendre, guidé seulement par sa colère jusqu'ici, finit par se laisser emporter par ce nouveau flot d'émotions en pleine effervescence. Il ne se reconnaissait plus... ou se retrouvait ?

La porte de l'auberge claqua derrière lui, le laissant parmi les occupants du petit établissement aux côtés de Phoenix. Sa nouvelle lumière le tira à travers la pièce. Ils dépassèrent les badauds ahuris et Burnagore sentit la poigne de Phoenix gagner en intensité. Il la serra aussi, mais sans mauvaise intention. En ces lieux, il n'en ressentait aucune. Même si son regard noir foudroya quelques types par pure précaution, afin d'éviter d'attirer les moustiques trop entreprenants vers la lumière. Ténèbres et Lumière associés dans une série de foulées sous les yeux des pochtrons.
Cela dit, l'incarnation de la colère s'adoucit à l'égard du gérant. Il ne comptait pas gâcher l'effort fourni par l'étoile de bonté qui le guidait.
Burnagore la suivit donc dans la chambre prévue pour la nuit, surveillant ses arrières par réflexe, comme il le faisait en dormant un œil ouvert au beau milieu de la forêt. Une période de sa vie où le vengeur comptait survivre à tout prix. Non pas pour lui mais pour sa sœur.
Il posa son regard de rubis sur une Phoenix toute guillerette, étalée sur le lit dans la plus grande des candeurs. Ne sachant pas trop quoi faire, il garda le silence en esquissant un sourire en coin. La danseuse contempla le plafond, se redressa vivement à la manière d'un Dracula émergeant de son cercueil pour s'exclamer aussitôt :


- Tu veux te mettre où ? Sauf si tu veux dormir ailleurs, évidemment.

Burnagore la regarda droit dans les yeux un petit moment, puis finit par prendre compte de sa position.
Que foutait-il debout, là, à attendre le déluge ?
Il secoua la tête, presque imperceptiblement, et accentua son sourire. Une expression de plus en plus automatique. Et il devait cette "renaissance" aux derniers moments passés avec cette femme. Peut-être que la vie n'était pas qu'une simple toile d'araignée parcourue de dangers prêts à choir sur votre face d'un instant à l'autre ?
Phoenix le prit de cours en tapotant maladroitement le lit de sa main douce. Il continuait étrangement de sentir son contact dans la paume de sa main. Lui qui serrait constamment les poings ne pouvait tout simplement plus se crisper de cette manière.


- "Je n'ai aucune envie de fuir. Pas la moindre. Je dirais même que je ressens plutôt le contraire", dit-il en haussant simplement les épaules avant d'aller s'asseoir tout près de Phoenix, désireux de profiter au mieux de sa bonhomie.

Il contempla Phoenix, hypnotisé par cette dernière. Il inspecta de son regard pourpre les moindres traits de son visage, bien plus curieux qu'à l'accoutumée. Mais au final, ses yeux revenaient toujours au même point. Littéralement aimantés au regard azur de l’intéressée.
Cet échange de regards dépassait tous ses espoirs. Il en perdait même ses repères ! Une sensation tellement différente d'un regard échangé avec un type armé... Le genre d'expression intense qui vous pousse à lâcher votre arme. A croire en la paix.


- Ce soir, pas de meurtre, juste une bonne nuit de sommeil. Aucune hostilité. Il est temps que tu poses ton bagage, hein ?

Même l'ombre pouvait gagner en beauté. Et ce sérieux ressenti jaillissant des lèvres de Phoenix rendit, à contrario, les yeux du vengeur bien plus doux. Il n'en espérait pas moins. En cet instant, la haine ne le guidait plus. La vicieuse ne manipulait plus son bras armé. Elle capitulait sous un flot d'émotions nouvelles... ou finissaient repêchées dans un océan orageux, telle une relique aux pouvoirs insoupçonnés capable d'écraser les maux grâce à son simple reflet.

- "Je n'ai pas de raison d'abattre qui que ce soit ici. Pas en ta présence. Pas cette nuit", répondit Burnagore en marquant un temps d'arrêt, le regard braqué sur son arme nichée dans son fourreau rouge-sang. "Et je pense que tu as raison. Ce poids commence à me gêner un peu...", continua-t-il en décrochant son arme de sa ceinture afin de la poser plus loin contre un mur.

L'héritage de son père fut plus lourd qui ne l'aurait cru. Comme si s'en détacher ainsi, avec un geste aussi banal, le débarrassait d'une chape de plomb atrocement pesante.
Peut-être s'agissait-il là du poids des meurtres commis avec ladite lame ?
Il n'y pensait que très peu d'ailleurs. Trop peu sûrement. Sa rencontre avec Khar'a - cette Laguz naïve mais si innocente - remontait des tréfonds de sa mémoire. Mais Burnagore ne supportait pas de revenir sur son passé, et surtout pas sur celui des morts, à savoir ses victimes. Généralement, ça le tiraillait. Ses propres soucis le faisaient assez souffrir comme ça ! Pas besoin d'en rajouter une couche avec ces crétins de damnés.
Il serra les dents, tout comme sa main se crispa sur le pendentif de son paternel tendu autour de son cou. Puis en se recomposant via une expression faciale plus sage, Burnagore revint s'installer à côté de Phoenix, les yeux rivés sur son amulette usée par le temps, l'air mélancolique.


- "J'aimerais... en savoir davantage sur toi", commença Burnagore sans quitter sa breloque des yeux. "Les gens t'observent avec fascination. Tu rayonnes sous leurs yeux ronds. Ils sont moins enclins à s'assombrir. Je crois avoir été... atteint par ce sentiment. Une sensation que je croyais morte et enterrée. Voilà la raison de ma requête...", expliqua le mercenaire en posant lentement son regard sur Phoenix.

Il se sentit un peu plus léger et n'en connaissait pas la raison précise. Burnagore courait à la recherche de la vérité. Sa vérité. Et à l'aveuglette. Comme si une vive lueur se tenait juste au-dessus de sa tête et l'aveuglait s'il daignait lever les yeux trop haut. Alors pour avancer, il fallait se questionner... ou interroger les autres. Et certainement pas n'importe qui. Quelqu'un de franc, de volubile,... d’attirant.
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Phoenix
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MessageSujet: Re: [WARNING ! NC-18] La Dame du Cirque. [Burnagore]   [WARNING ! NC-18] La Dame du Cirque. [Burnagore] I_icon_minitimeSam 30 Avr - 20:48


“ La Dame du Cirque.

Le sourire de Phoenix s’agrandit. Les ténèbres se cachaient, désormais. Voilées par cette lumière grandiose. Disparues, taries, calmées pour un instant. Sa présence à ses côtés la rendit heureuse, une sensation étrange qu’elle n’avait pas ressentie depuis un moment. Il était différent de Kellan, il s’en fichait de savoir si sa vengeance allait arriver, si elle voulait se battre ou autre. Il était là, tout simplement. Phoenix ne demandait rien de plus. Après tout, le bonheur commençait dans ces petites choses : la fin d’une ère de meurtres, ne fût-ce que pour quelques minutes, quelques heures … Le calme. La simplicité d’un moment chaleureux, sans douleur, sans tristesse, sans violence. Juste deux âmes ensemble qui se sentaient bien. Mieux, peut-être.

Il déposa son arme au loin, signe d’une confiance en Phoenix. Après tout, elle pouvait lui faire la peau ici et maintenant, sans crier gare. Pourtant, il avait décidé de ne pas y penser, de voir la souriante Kate, le rayon de Soleil. Celle qui ne connaissait pas la haine, une gentille fille inoffensive. Ou presque, il ne le savait que trop bien. Le pauvre homme avait servi d’exemple. Elle se mordilla la lèvre en y repensant.

Les fesses de Burnagore revinrent se poser sur le lit, près de la blonde. Et ce fut le drame.
La fin des sourires.
La fin de tout.

« J’aimerais … en savoir davantage sur toi. » Elle ferma les yeux, tourna la tête. « J’aimerais … en savoir davantage sur toi. » Quelques mots, si simples, pourtant si violents. Son cœur s’accéléra, s’arrêta, reprit de plus belle. « J’aimerais … en savoir davantage sur toi. » Pourquoi ? Pourquoi fallait-il tous qu’ils fussent ainsi ? Qu’ils s’attardassent sur son passé ? Qui était Phoenix ? Sa vie, son but, toutes ces choses futiles … Oui, ils la regardaient tous avec cet air fasciné, cette douceur sur le visage. Oui, c’est Phoenix, la jolie danseuse, qui réchauffait le cœur des âmes les plus tristes. Phoenix, si belle, si adorable. Si gracieuse. « J’aimerais … en savoir davantage sur toi. » Mais elle ne pouvait pas. Une partie d’elle s’effondra brutalement. Elle regarda Burnagore, une œillade fuyante, faible. Celle d’une enfant égarée. « J’aimerais … en savoir davantage sur toi. » Pourquoi, Burnagore ? Pourquoi maintenant ? Kate baissa la tête.

« Je … » fut le seul mot qui s’échappa d’entre ses lèvres. Sa requête n’avait rien de surprenant, la nature humaine poussait à vouloir savoir. Une curiosité désagréable pourtant incontrôlable. Une curiosité que Phoenix fuyait. Il était atteint par le même Mal que les autres : celui de voir la Lumière en la blonde. Une lumière douce, qui réchauffait même les cœurs les plus glacés. Mais quand on arrivait au sien, plus rien n’était pareil. Son cœur était différent. Caché sous les décombres. Caché loin derrière ces sourires magnifiques. Elle déglutit puis releva les yeux. Des yeux voilés de tristesse. « Je suis juste moi … »

Mensonge ! Tu mens, tu te mens à toi-même ! Tu sais que tu n’es pas juste toi, que tu n’es pas celle qu’il voit. Qu’il y a bien plus ! Pourquoi te perds-tu encore ? Pourquoi veux-tu tout gâcher, Katelynn ? Pourquoi est-ce que tu t’enfuis ? Qu’est-ce que tu vas y gagner ? Qu’est-ce que cela va changer ? Tu vas encore perdre quelqu’un, quelqu’un qui t’intéresse ! Juste parce que tu es incapable de parler, de dire qui tu es ! Ton jardin secret, ton jardin secret, tissu de mensonges ! Il y a beaucoup plus. Pourquoi as-tu tellement peur de te confier ?

« J’aimerais … en savoir davantage sur toi. » Il ne le fallait pas. Il ne le fallait surtout pas. Au fond, cela ne pouvait rien lui apporter, si ? La lumière n’était pas une lumière. Juste une illusion. Phoenix le savait et ne devait pas faire tomber le masque. Jamais. Personne ne savait, cela devait rester ainsi. Ne jamais bouger, ne jamais perturber l’équilibre. Un équilibre fragile, brisé par une simple question. Elle inspira longuement, les mains posées sur les genoux, serrant les doigts maladroitement. Sa nervosité commençait à grimper peut-être un peu trop haut. Pourtant, tant bien que mal, la blonde tenta de se reprendre. Calmer ses peurs, réfléchir. Utiliser son cerveau. Oublier les peurs, faire confiance. Il était différent. Les Ténèbres qui la dévoraient, couraient dans ses veines pour faire vibrer son cœur. « D’accord … » finit-elle par lâcher, maladroitement. Un sourire triste naquit sur ses lèvres, rendant la peine moins vive, moins horrible.

« Ils ne savent juste pas qui je suis, au final. Ils voient ce qu’ils veulent voir. Une danseuse, une femme magnifique, une folle à lier, une acrobate. Pour eux je peux être n’importe qui. La sexy blonde qui danse avec son partenaire, qui enflamme le cirque. Il suffit de changer de costume, de masque. Et tu peux faire voir au monde ce que tu veux. Personne ne cherchera à savoir, tant que tu leur fais oublier qu’ils sont malheureux. » Il voulait savoir, vraiment ? Était-il certain de l’entreprise dans laquelle il se lançait ? De toute façon, regrets ou non, Phoenix ne s’arrêterait pas. Il voulait savoir, connaître ce qui se cachait derrière le masque, non ? Personne n’avait besoin d’être heureux pour faire sourire les autres. Il lui suffisait de sourire. Comme avec tout le monde. « Je suis la dame du cirque, ton imagination fait le reste du travail. Tu peux voir en moi tout ce que tu veux, je m’adapterai. Je suis actrice, danseuse, acrobate, ce que tu veux. Meurtrière ? Un peu aussi. », ria-t-elle.

Oui, Phoenix, c’était ça. Un bout de femme capable de tout, capable de revêtir n’importe quel costume tant que l’imagination humaine travaillait de son côté. Mais au fond, qui était Phoenix ? Qu’y avait-il derrière le masque ? Sa main attrapa celle de Burnagore et la fit grimper le long de sa cuisse, puis sur son ventre, pour finir par passer sur son bras et se poser sur son cou. « Je suis une vendeuse de rêves. C’est mon travail de te faire sourire. C’est ce que je veux. Faire oublier leur mal-être aux gens. Même si ça n’efface pas le mien, voir les autres oublier à quel point ils ont mal me rend heureuse. » Elle noua ses doigts aux siens. « C’est aussi simple que ça. »

Ses prunelles se noyèrent dans les rubis de Burnagore. Phoenix, une énigme, une jeune femme dansant sur le bonheur des autres pour oublier le sien. Mais le jeune homme ne s’arrêterait pas ici. Savoir ce qui se cachait plus loin sous la surface, voilà jusqu’où allait la curiosité humaine. Kate ne pouvait pas dire si c’était bien ou mal, toutefois. Elle adapterait de toute façon, ne craignant plus grand chose. Il avait posé son épée, il ne lui arriverait aucun dommage. Aucun.

Son sourire s’agrandit.
Ce type avait quelque chose.
Quelque chose d’exceptionnel.
Elle le laisserait probablement voir sous le masque.



Dernière édition par Phoenix le Sam 3 Sep - 22:00, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: [WARNING ! NC-18] La Dame du Cirque. [Burnagore]   [WARNING ! NC-18] La Dame du Cirque. [Burnagore] I_icon_minitimeDim 1 Mai - 20:47


Décidément... Burnagore ne brillait pas que dans le meurtre. Sa bêtise pouvait également l'emporter haut la main ! Et cette piqûre de rappel se fit remarquer sur le visage de Phoenix. Il y avait des jours - comme celui-ci - où il maudissait sa curiosité. Il s'en voulait en remarquant ce mal-être ressenti par la lumière. Sur le coup, il se sentit mille fois damné. Et encore, il voyait la chose comme un euphémisme, très difficilement descriptible. Le mercenaire lança un regard en coin vers son arme... force était de constater que sa propre sœur se débrouillait mieux avec les mots que lui. A l'inverse, il manipulait l'acier quand la situation l'exigeait... Et là, il se remémora tristement le principe de son ancien système.
Le regard de Kate, dénué d'énergie et lourd d'abattement, noua l'estomac de Burnagore. Il croula sous ses propres reproches intérieures. Et elles suffisaient largement...


-Je…

Le simple fait de l'entendre lui donna l'impression qu'un étau entravait les battements de son propre cœur. Il cognait toujours, mais ça lui faisait étrangement mal. Il n'aurait pas été surpris de le sentir s'arrêter en un clin d’œil. A la rigueur, il pourrait peut-être se réveiller moins con et borné ? N'avait-il pas survécu à une chute vertigineuse depuis la falaise, face à ses ex-compagnons ? Alors un arrêt cardiaque, pourquoi pas ? Juste un petit, histoire d'arrêter de se poignarder spirituellement le cœur face à ce regard triste !
Il voulait en savoir davantage, mais elle... Souhaitait-elle vraiment en parler ?
Quel demeuré égoïste ! Il n'y avait même pas pensé avant d'ouvrir sa bouche. Sa petite sœur ce serait foutu de lui...
Burnagore resta silencieux, même s'il crevait d'envie de se rattraper.


- Je suis juste moi…

Qu'attendait-il à la regarder ainsi ? Qu'elle finisse par capituler ?
Un espoir risible.
Le mercenaire serra le pendentif de son paternel dans sa main, contre son torse.
A quoi s'en remettait-il réellement ? Il venait de gaffer. C'était une certitude ! Et Il ressentait le besoin de se gifler. Par principe. Pour réagir un peu, et ne pas rester assis à attendre une réponse. Dans l'optique de se rattraper, en somme. Comme pour éviter de tomber d'une falaise en se rattrapant au bord ! Ses deux bras fonctionnaient très bien, il n'avait aucune excuse pour échouer. Pas cette fois-ci ! Impossible de faillir. Il ne comptait plus marcher sur les dents du râteau pour se prendre le manche en pleine face.
Putain ! Cette tension insupportable surpassait tout instant passé devant un bandit armé d'une hache. Son cœur tambourinant trahissait son stress croissant.


- "Tu n'es... pas obligée de me répondre", intervint Burnagore avec hésitation. "Et je le comprendrais", continua-t-il avec un peu plus d'assurance.

Mais son attitude mensongère ne l'empêchait pas de déglutir en regardant distraitement la porte. Il craignait plus de se faire jeter dehors que de recevoir une dague entre les deux yeux. Ce qui serait peut-être moins douloureux que de croiser les yeux bleus attristés de sa compagne de chambre ?
Ce silence oppressant lui glaçait les sangs.


- D’accord…

Et soudain, il eut l'air moins con. Étonné, mais moins stupide et accablé. Allait-il vraiment pouvoir satisfaire sa curiosité au sujet de Kate ? Cet espoir qui lui paraissait chimérique... devint bien plus réaliste. Il s'aperçut qu'il avait la bouche entrouverte et la referma, les lèvres jointes. Le mercenaire respira par le nez, aussi discrètement que possible. Il avait presque oublié de respirer.
Cela devenait presque drôle de se trouver lâche en face d'une femme, mais incapable d'être effrayé avec une lame entre les mains.
Phoenix lui expliqua le point de vue des autres vis-à-vis d'elle, de sa profession, de ses spectacles avec son partenaire. Un mot qu'il s'efforça de ne pas relever, cela dit au passage. Elle déclara le rôle qu'elle jouait auprès des spectateurs, en leur vendant du rêve. Les fameux masques voilant sa véritable identité.
Comment Burnagore pouvait-il la blâmer à ce sujet ? Son pseudonyme - Bolganone - rendait la réponse à cette interrogation parfaitement évidente.
Elle ria pendant ses explications, mais le mercenaire ne se joignit par à cet enjouement. Il méditait en silence, les yeux rivés sur Phoenix et non sur son pendentif. Cette histoire de masque ressemblait fortement au discours de sa sœur lorsque cette dernière traitait de stratégie. Elle l'utilisait souvent pour affronter ses ennemis, ou pour discuter de ses plans.
Alors oui. Il comprenait Phoenix. Peut-être pas totalement, mais ça ne le gênait en rien.
Ensuite, la danseuse noua un contact avec la main du mercenaire. Il la laissa faire, incapable de la contredire ou de la quitter des yeux. Phoenix en profita pour déclarer son objectif : répandre le sourire et effacer le malheur, même provisoirement.
Il en resta muet, tout simplement.


- C’est aussi simple que ça.

Burnagore baissa un moment les yeux mais les releva juste après, nouant de nouveau un contact visuel avec les prunelles de la danseuse. Il sourit en secouant légèrement la tête.
Cette réponse le raisonna suffisamment pour calmer son cœur. Il en fut ravi. Impossible de reprocher quelque-chose à cette femme... proprement impossible.


- "Je vois... C'est un objectif noble. Certainement plus que le mien", déclara calmement Burnagore en serrant doucement les mains de Phoenix. "Mais ma question t'as perturbé, et je m'en excuse. La curiosité peut se montrer bien handicapante..."

D'autant plus que cette vilaine ne lui avait servi à rien dans les moments les plus cruciaux de sa courte existence. Repérer les manigances sournoises de son pire ennemi ? Que nenni ( Nene ? ;P ) ! Anticiper les évènements désastreux de sa vie et protéger les siens ? Non plus. Il ne comptait même plus la rôder, à ce tarif là... Sans doute valait-il mieux l'enterrer dans un recoin sombre de son esprit décadent.
Burnagore s'était donc... excusé ? Lui ? Sans une once de mensonge ? Il n'en revenait pas lui-même...
Cela dit, hors de question de s'arrêter en si bon chemin !


- "Le passé finit toujours pas nous rattraper, et viendra le jour où il faudra lui faire face... Encore une fois. Le tien ne me fera pas fuir. Tu l'as dit toi-même, non ? ' Nous vivons dans un monde où nous rendons la monnaie, c’est tout '. Nous ne méritons pas ce qui nous est arrivé... Mais il faut faire avec. Certains arrivent à accepter les évènements. D'autres les combattent. J'ai choisi la seconde option", expliqua le vengeur en serrant les dents... avant de respirer un grand coup et de se redresser. "Mais je ne compte pas t'embêter avec tout ça. Pas si ça te met mal à l'aise. Voir la lumière s'éteindre - illusion ou non , même provisoirement, me fait plus mal que de sentir une lame me fendre la chair. Alors je vais peut-être me répéter mais... Je suis navré, Kate."

A croire que s'excuser lui faisait du bien... La rareté de la chose jouait sans doute sur cette réaction, agrémenté par la personne à laquelle il les adressait, évidemment.
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Phoenix
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MessageSujet: Re: [WARNING ! NC-18] La Dame du Cirque. [Burnagore]   [WARNING ! NC-18] La Dame du Cirque. [Burnagore] I_icon_minitimeSam 18 Juin - 20:33


“ La Dame du Cirque.

Serre mes mains. Serre les plus fort. Ne me laisse pas tomber.

Elle ferma les yeux, réprimant un sourire maladroit. Ce type était une énigme, purement et simplement. Une personne incroyable, que le hasard avait plantée sur son chemin. Apparu de nulle part, dans les ténèbres, pour ravir son cœur de petite fille. Quelqu’un qui voyait sous le masque, ou presque. Les excuses du jeune homme l’amusèrent. Il avait l’air si puissant, si fort, si grand, pourtant le voilà, face à elle, si faible. Un contraste qui lui donna envie de le serrer très fort. Ses doigts se nouèrent aux siens comme pour le maintenir. Pour qu’il fût là, avec elle, jusqu’au bout. De près comme de loin.

Il l’acceptait, elle, ce petit bout de femme maladroit, à la recherche d’elle-même. Capable de tuer quelqu’un pour une raison futile, mauvais endroit, mauvaise personne. Une histoire de hasard. Pourtant, malgré la haine qui l’habitait, malgré le monstre qui la dévorait, Burnagore restait. Quelque chose d’incroyable se trouvait en lui, il la supportait, il la suivait, il l’admirait. Pas comme tous les autres. À sa façon. Une étrange façon qui lui donnait l’impression de vivre. Pour de vrai. Pas comme avec Kellan ou n’importe qui. Phoenix n’était pas Phoenix face à cet homme. Elle était Kate. La petite blonde maladroite aux mille visages, cachée derrière un sourire radieux, à pleurer devant un avenir incertain.

Elle relâcha ses doigts et le prit dans ses bras. « Eh bien, si j’avais cru tomber sur toi un jour ! », lâcha-t-elle dans un murmure rieur. Il était tombé de nulle part, en plein sur sa route, pour la sauver. Et tout fonctionnait dans l’autre sens. Phoenix arrachait Burnagore à sa part de ténèbres tout comme il l’aidait à ne pas succomber à sa propre lumière. Étrange, n’est-ce pas ? Terriblement agréable. « Je ne suis pas gênée. Si tu m’acceptes, alors je pourrais tout te montrer. » Un aveu tombé du bout des lèvres. Une promesse incertaine, faite à une étoile. « Même la plus brûlante des lumières. », chuchota-t-elle, malicieuse. Ses mains traversèrent le dos de Burnagore puis remontèrent doucement, dans des caresses délicates. « Je vais bien, ne t’en fais pas. La lumière s’assombrit de temps à autres mais ne s’éteint jamais vraiment. »

Phoenix se recula doucement pour lui faire face. Un éclair de sincérité illumina ses prunelles. La lumière pouvait prendre énormément de claques, être roulée dans la boue, salie, malmenée, elle revenait toujours. Le Soleil ne devait jamais s’arrêter. Phoenix revenait, comme le sourire sur les lèvres de tous. Comme le sourire sur ses lèvres. Sa main se posa sur sa joue. « Nous ferons avec notre passé, alors. Quel qu’il soit. Ensemble, de près comme de loin. Non ? » Un sourire timide étira ses lèvres. Elle ne savait plus trop où se mettre ni quoi penser de cet homme. Il faisait pulser son cœur comme aucune autre musique. Kate pouvait danser auprès de lui, encore et encore, tant sur des valses enflammées que sur des slows romantiques. Il illuminait son monde, à sa façon. « Tu seras les ténèbres qui ramèneront la réalité sur mon monde. Je serai la lumière qui te fera rêver. »

Ne me lâche jamais. Je te fais confiance, tu sais ?

Un monde difficile, devenu plus doux, plus beau, juste grâce à la présence d’une personne. Était-ce ainsi que s’accordaient les étoiles ? Deux astres voyageurs qui brillaient aux yeux des autres, mais ne brillaient jamais autant que lorsqu’ils trouvaient leur moitié ? Représentait-il véritablement sa moitié ? Phoenix ferma les yeux, réfléchit un instant. « Es-tu vraiment la moitié qui complète ma lumière ? », finit-elle par dire, entre tristesse et curiosité. Ne finirait-il pas comme Kellan, à la faire fuir plus qu’autre chose ? Elle ferma les yeux, se perdit un instant dans une myriade de songes. Sa tête bascula lentement sur les côtés, de gauche à droite. « Peut-être. » Un murmure, une incertitude.

Un baiser. Instant fugace, maladroit, emprunt d’une douceur incroyable.
Juste un baiser. Des lèvres scellées par un contact charnel.
Son corps s’emporta, brûla de mille feux.

« Peut-être. », le tout dans autant de murmures. Deux cœurs battants la chamade, deux âmes qui se trouvaient. Alors oui, peut-être que ces deux âmes étaient faites pour se trouver. Peut-être étaient-ils leurs étoiles complémentaires, celles qui se sauvaient mutuellement. Phoenix avait besoin de cet homme, elle le sentait jusqu’au plus profond de ses entrailles. Elle le sentait vibrer en elle. Comme un appel, un appel venu du plus profond de son cœur. « Peut-être. », termina-t-elle avec un sourire radieux, les yeux plongés dans les siens.

Si tu veux de moi, je serais toujours là.



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MessageSujet: Re: [WARNING ! NC-18] La Dame du Cirque. [Burnagore]   [WARNING ! NC-18] La Dame du Cirque. [Burnagore] I_icon_minitimeMar 26 Juil - 1:08

Hrp:


C’était bien étrange de s'habituer aussi rapidement à un tel rapprochement. Burnagore n'aurait jamais imaginé rencontrer une fille susceptible de le fragiliser de la sorte. Ou peut-être de le rendre plus fort, dans un sens ? Ce genre de chose rehausse la confiance à un certain niveau, non ? A un seuil bien plus correct, du moins. Car dans cette époque remplie de brutes féroces, de tueurs, d'assassins, de monstres en tout genre... nul ne savait quand la faucheuse finirait par passer pour récolter le blé issu de la création. Burnagore lui-même doutait de sa propre survie, autant que celle de sa propre sœur entre les mains des ordures responsables de sa chute.
Alors, lorsque les doigts de la danseuse se nouèrent fermement entre les siens, le mercenaire ne put réprimer un sourire dénué de la moindre forme d'insanité. Encore une expression franche qui contrastait avec sa nouvelle façon de vivre. Si Kate possédait un masque, lui-même en utilisait un pour faire face aux pires situations possibles. Ici, il parlait à cœur ouvert et n'avait nul besoin d'artifices.

Avant d'entonner la moindre réponse, Phoenix le prit dans ses bras. Un contact doux et chaleureux. Quelque chose d'oublié, puis de réveillé. Quelque chose de plaisant et fort en émotion. Il se surprit à sentir le parfum de la danseuse et rougit quelques secondes. Ah !... Tout compte fait, il aurait peut-être bien besoin de revêtir un masque ! Mais non. Il continuait de sourire, tout simplement. Une expression un peu béate.
Heureusement qu'elle ne voyait pas son visage, pensa-t-il.


- Eh bien, si j’avais cru tomber sur toi un jour ! Je ne suis pas gênée. Si tu m’acceptes, alors je pourrais tout te montrer.

- "Tout me montrer ? Vraiment ?", répliqua-t-il avec une légère pointe d'incrédulité dans sa voix.

On se demande vaguement à quoi le mercenaire pouvait bien penser, ainsi enlacé...
Le souffle chaud de Phoenix ne lui permit pas de rebondir à temps sur sa réplique.


- Même la plus brûlante des lumières.

Il arqua un sourcil en cherchant la danseuse du regard. Ce qui ne servait pas à grand-chose, étant donné qu'il ne voyait que ses ravissants cheveux blonds l'espace d'un chuchotement. Une chevelure d'or qu'il était tenté de toucher. Mais, un peu coincé, Burnagore se contenta de poser une main maladroite dans le dos de la danseuse. Même à travers les bandages de sa main, il sentit la douce chaleur procurée par ce fabuleux contact.
Pour lui, jamais la lumière ne fut aussi proche et accessible.
Un simple moment passé sans entendre la petite voix maligne dans sa tête qui se plaisait à le tourmenter lui procurait un semblant de bien-être appréciable. Avec Phoenix dans les bras, il ne parvenait tout simplement pas à trouver les mots pour décrire ce sentiment qu'il éprouvait.
Les mains de Phoenix se joignirent délicatement à ce florilège de sensations.
Il en vint encore à se demander s'il s'agissait d'un rêve. Une idée puérile qui se volatilisa dans la seconde.


- Je vais bien, ne t’en fais pas. La lumière s’assombrit de temps à autres mais ne s’éteint jamais vraiment.

Il poussa un soupir de soulagement, puis la danseuse finit par se reculer tout en douceur, rivant ses grands yeux d'azur dans les siens. Une vision captivante dont il peinait à se détacher.
Un autre touché sur sa joue balafré. Aussi agréable que les précédents. Et ce sourire... Il aimait tant cette expression ! Cela se lisait sur son propre visage qui, inconsciemment, cherchait tant bien que mal à l'imiter.


- Nous ferons avec notre passé, alors. Quel qu’il soit. Ensemble, de près comme de loin. Non ?

- "Oui, c'est juré", répondit-il sur un ton si doux qu'à force de ne plus l'entendre il le croyait définitivement perdu.

Sa voix paraissait sûre mais son cœur battait fort.
Il le sentait tambouriner dans sa poitrine, plus puissamment que lors de n'importe quel affrontement armé. Ces pulsions trouvaient leur origine chez cette curieuse jeune femme. Intérieurement, il se sentait nerveux, mais extérieurement, le calme régnait inexplicablement. Pourtant, Burnagore ne se sentait pas confus le moins du monde. Il ne mentait plus ni à lui-même ni aux autres. Ni à elle.
Surtout pas à elle.


- Tu seras les ténèbres qui ramèneront la réalité sur mon monde. Je serai la lumière qui te fera rêver.

Que rêver de mieux ?
Il appréciait cette idée plus que n'importe qu'elle autre. "Rêver". Ce mot lui avait échappé, à force de voyager dans les bois, dans les villages, dans les ruelles,... dans les ténèbres de la nuit. Cette perspective semblait sortir d'un cercueil, défonçant le bois mort comme de la biscotte, répandant une vive lumière dans la salle teintée de noir qui représentait sans doute son âme autrefois trahie et blessée.


- "Tout pour voir ce sourire renaître... quoi qu'il m'en coûte", souffla-t-il instinctivement.

Les yeux couleur océan se voilèrent sous le rose clair de ses paupières.
Un instant de réflexion ? Elle pouvait encore faire marche-arrière. Quitter la pièce. Le laisser pourrir dans la chambre de l'auberge. Il ne parviendrait même pas à lui en vouloir. Il la comprendrait. Il comprendrait chacune de ses décisions.
Il ne lui en voudrait pas, car c'était au-dessus de ses forces.
Fort à l'extérieur, morcelé de l'intérieur. Le tout commençait à se rassembler, à se ressouder lentement. Il lui faudrait un peu de temps... le temps d'irradier les débris d'une douce lumière.


- Es-tu vraiment la moitié qui complète ma lumière ?

Malgré l'air mitigé et songeur de Phoenix, il se permit d'esquisser un petit sourire ironique. Comme s'il partageait une blague qui, en réalité, n'en était pas vraiment une.
Avant de se demander si la question était rhétorique ou non, il répondit d'un ton légèrement amusé :


- "Et toi ? Supporteras-tu mes ténèbres ?"

Il crut entendre une réponse approximative, floue. Un murmure qu'il ne parvint pas à déchiffrer lorsque le temps parut se figer. UN doux frisson lui traversa l'échine. Non pas cet éclair glacé qui vous foudroie les sens dans une situation désespérée. Non pas la petite chaleur et luminosité produites par la flamme d'une bougie dans la nuit noire. Même pas cette impression de cueillir l'espoir entre la paume de ses mains.
Juste une brûlure apaisante et cent fois plus enivrante que le moment où il prenait son pied à faire flamber ses ennemis sur le tranchant de sa lame ardente.

Burnagore resta bouche-bée, les lèvres entrouvertes.
Que venait-il de se passer à l'instant ? Un simple baiser ? Une partie de lui refusait d'y croire et se dressait comme une muraille soulevée par une poignée de résistants déjà acculés. Mais une autre, plus sensée, brisa cette défense ridicule et incongrue.
Pourquoi aurait-il peur au point de se recroqueviller sur lui-même ? Devant quoi pouvait-il bien reculer, intérieurement ? De crainte de la blesser ? De la faire souffrir avec sa vengeance ? De la mêler indirectement à un drame potentiel ? D'échouer à la protéger comme ce fut le cas avec sa propre sœur ?
Balivernes.
Il sentit une vive lueur animer son regard. Comme une transmission de lumière et une force nouvelle qui firent remuer ses membres.
Alors que Phoenix continuait de l'observer de ses grands yeux bleus, l'une de ses mains vint se glisser dans son dos, sans hâte ni agressivité - rien de tout cela n'avait sa place dans les circonstances actuelles. Son autre main se fraya un chemin dans sa douce chevelure et se permit de rapprocher doucement le sourire radieux de Phoenix près du sien.


- "Je me suis trop longtemps attardé sur la voie du doute. Je veux découvrir ce qui se cache derrière ces ' peut-être ' ", lâcha Burnagore avant de déposer une nouvelle fois ses lèvres contre les siennes.

Peur ou doutes. Il devait les trancher comme il le faisait de ses ennemis.
Rien de plus facile... Rien de plus facile.


Dernière édition par Burnagore le Sam 3 Sep - 22:29, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: [WARNING ! NC-18] La Dame du Cirque. [Burnagore]   [WARNING ! NC-18] La Dame du Cirque. [Burnagore] I_icon_minitimeSam 3 Sep - 21:53

“ La Dame du Cirque.

Je suis la Dame du Cirque, perdue entre deux danses.
Je suis la Dame du Cirque, radieuse en toutes circonstances.


Douce, lente litanie. Un rythme qui la berçait, effaçait toutes ses douleurs. Entre ses bras, Phoenix s’oubliait, ne devenait rien de plus qu’une jeune fille vivant quelque chose d’extraordinaire. Dans un sourire, dans un souffle, dans une accolade. Elle se retrouvait. Elle voyait son âme d’enfant, cette âme disparue, cachée derrière des songes. Derrière des peurs bien trop grandes. La lumière ne s’éteignait jamais. Ici, elle se réapprovisionnait. Elle devenait plus grande, plus belle. Une lumière radieuse. Sans artifice. Une lumière véritable, capable d’effacer même les plus profondes ténèbres.

Son cœur manqua un battement, puis un autre. La proximité entre leurs deux corps la fit haleter. Il avait répondu. Il voulait savoir, la connaître. Faire tomber le masque. Voir au travers. Discerner quelles étaient les ténèbres de Phoenix, la connaître pour de vrai. Elle ferma les yeux, prolongea cet instant fugace. Ses mains partirent à l’assaut de ses cheveux et elle les serra doucement. Son corps s’approcha à nouveau du sien, réduisant toute distance possible à néant. Sa poigne se fit légèrement plus ferme tandis qu’elle caressa les lèvres du jeune homme du bout de la langue. Le goût, la chaleur de ses lippes la fit frissonner. Des papillons remuèrent dans son estomac, lancés dans un tango enflammé. Elle parvint à passer la barrière des lèvres de Burnagore puis caressa sa langue doucement. Humide, chaude. Un frisson parcourut son échine. Quelle sensation étrange. De caresses en caresses, Phoenix réalisa ce qu’ils faisaient, ce que son corps lui hurlait. Ce que ses entrailles voulaient. Elle était essoufflée. Avant de le pousser plus loin, elle se rattrapa et rompit le contact. Ses yeux cherchèrent ceux de Burnagore et elle s’empourpra violemment. « Pa-pardon … », lâcha-t-elle dans un murmure.

Son sourire revint à la charge, plus grand, plus radieux. Il se mua en un rire nerveux. Que venait-elle de faire ? Pourtant, contre toutes attentes, son cœur continuait de tambouriner contre sa poitrine, prêt à la traverser ; les papillons fusaient de tous les côtés, leur tango devenait de plus en plus sulfureux, oppressant. Jusqu’où irait-elle ? Phoenix manquait clairement de confiance en elle, elle ne voulait pas presser les choses ni tout foutre en l’air. La danseuse vacillait entre lubricité, passion, envie de découverte. Une sensation particulière qu’elle n’avait jamais ressentie, pas même avec Kellan. D’où sortait ce garçon ? Il était … Exceptionnel. Différent. Il était Burnagore, avec ses grands yeux rouges, ses cicatrices. Cet homme unique était là, face à elle, alimentant chacun de ses désirs les plus secrets, les plus indécents.

Je suis Phoenix, le Soleil qui vous fait sourire.
Je suis Phoenix, je vous protège du pire.


La blonde passa une mèche de ses cheveux derrière son oreille, toujours aussi embarrassée. Elle tortillait ses doigts pour faire passer la nervosité. Si seulement c’était si simple, hein ? « Je crois que mes peut-être ne sont plus ce qu’ils étaient … » Ses yeux cherchèrent une échappatoire puis abandonnèrent, se noyant dans les prunelles andrinoples du jeune homme. « Les doutes ne feront que nous ralentir. » Des flammes semblaient pétiller dans les iris de Phoenix. Son cœur palpitait toujours aussi vite. Que faire ? Elle ne comprenait pas pourquoi tout son corps s’activait de cette façon, ni ce qu’elle pouvait faire pour que cela se calme. Elle attrapa la main de Burnagore et la serra distraitement. « Pourquoi … », murmura-t-elle. Son regard se perdit sur le sol de la chambre. « Pourquoi est-ce que mon corps remue comme ça … ? » Ses joues devinrent plus rouges encore que quelques instants plus tôt. « J’ai l’impression d’être dans un manège … » Elle noua ses mains et recommença à tortiller ses doigts. Cet homme, sorti de nulle part, tombé sur elle comme dans un rêve. Elle ne se sentait pas vraiment ici. Comme si tout était faux. Trop beau pour être vrai. « C’est pas un rêve hein ? » Les prunelles céruléennes revinrent, pleines de panique.

Je suis Kate, j’ai beaucoup de masques.
Mais quand on les enlève, il n’y a qu’une petite fille.


Phoenix se jeta dans ses bras et le pressa contre elle, comme pour se rassurer. « Sois mes Ténèbres. Consumons-nous. » Ses mains s’élancèrent dans ses cheveux et elle le serra davantage. « Toujours là, inséparables même à distance. Nos routes se recroiseront toujours, et nous ne changerons jamais l’un pour l’autre. » Elle inspira longuement, puis sourit. « Et si tu te fais amocher entre-temps, tu auras de mes nouvelles ! » Un léger rire s’échappa d’entre ses lèvres. « Je te fais confiance, Burnagore. » Révélation. Elle ne lui en dirait pas beaucoup sur elle, mais elle le croyait. Capable de rester là, capable de revenir, capable de ne jamais l’oublier. Leurs chemins ne se sépareraient jamais vraiment. Ils existeraient toujours l’un pour l’autre, malgré la distance. « Ma lumière irradiera toujours. Fais attention à toi. » Elle déposa un baiser sur sa joue puis mêla ses prunelles aux siennes. Les papillons revinrent à la charge, brûlants, pressants. Une flamme se créait au fond de son ventre, dévorant ses entrailles. Un appétit bestial s’emparait d’elle. Un besoin de s’approcher, de le toucher. Ses mains se posèrent sur son torse, passant sous les vêtements pour être au plus près. « Et parfois … » Son cœur s’accéléra à l’approche de ce qu’elle allait faire. Ses lèvres se plaquèrent contre les siennes, tandis qu’elle s’approchait davantage. Elle rompit le contact, la tête pourtant très proche de celle du jeune homme, leurs souffles chauds entremêlés. « Elle te brûlera. » Elle serra les mains sur le torse de Burnagore, profitant de la chaleur de sa peau, de sa douceur et elle l’embrassa de nouveau, plus profondément, sa langue à la recherche de la sienne.


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MessageSujet: Re: [WARNING ! NC-18] La Dame du Cirque. [Burnagore]   [WARNING ! NC-18] La Dame du Cirque. [Burnagore] I_icon_minitimeDim 4 Sep - 23:49

Ses mains. Ses propres mains, responsables de nombreux meurtres, tenaient chaleureusement une silhouette si douce, si gracieuse. L'une d'elle explorait la chevelure d'or de l'intéressée, à travers ses bandages tout de même un peu usés. L'autre, glissée dans son dos, la serrait doucement, comme pour ne pas l'abîmer au risque de retomber dans les abysses, image-même de son quotidien ténébreux.
Tout cela, bien entendu, ne se limitait pas qu'aux contacts de ses doigts.
Son corps, sculpté pour le combat, pour se défendre, pour prendre des vies. Cette musculature toute entière, si proche de la fine stature de la danseuse, partageait sa chaleur et se régalait dans un échange équitable. Les vêtements restaient présents - déchirés en partie par les événements de la veille pour le vengeur, clairs et gracieux pour la danseuse - mais même son manteau noir et rouge ne représentait point un obstacle de taille. Le feu du désir et de la passion brûlait en lui autant qu'en elle.
Ses lèvres, sa langue, ce florilège de sensations nouvelles. Plus rien n'avait de sens sinon cette présence flamboyante, plaisante, un peu hésitante qui lui faisait face.
Des échanges timides, de la chaleur humide, une nouvelle vision des choses enhardie par le sens du goût et du touché.
Puis vint la coupure soudaine. Un malheureux rejet, un retour à la réalité légèrement troublant après tant de nouveautés. Burnagore n'en fut pas ébranlé pour autant. Repoussé quelque peu, il s'enquit de l'état de sa partenaire en silence, profitant de cet "incident" pour respirer plus facilement.
Rouge comme une pivoine, la danseuse s'excusa dans un murmure laissant transparaître sa gêne.


- "Ce n'est rien...", répliqua doucement le vengeur en haussant simplement les épaules.

Car la lumière demeurait toujours. Légèrement plus éloignée, certes, mais la simple vue de sa personne - plus souriante encore malgré l'antécédent récent - illuminait son esprit en pleine récupération. Burnagore la contemplait sans piper mot, les mains posés sur le lit. Il la voyait rire. Un rire nerveux, suffisant pour le faire sourire à son tour. Il en vint à se demander à quoi ressemblait son visage dans de telles circonstances. Pas très fan des miroirs par nature - et encore moins depuis sa chute -, Burnagore ne prenait jamais la peine d'observer son reflet. Même pas le long de sa lame. Étudier sa longue balafre n’entraînait que l'éclosion d'horribles pensées...
Mais Phoenix, que pouvait-elle bien voir à la place de ce tableau de misères ?

Sentant que les battements de son cœur perdaient lentement en intensité, le mercenaire continua d'observer les mimiques de la danseuse toujours aussi embarrassée. Elle tripotait ses cheveux, se tortillait les doigts, regardait ailleurs autant que possible.
Mais ça ne changeait visiblement rien.
Burnagore aimait ce tableau. Mais pas seulement son aspect. La voix accordée à cette image fluette obtenait toute son attention.
Et bien plus encore.


- Je crois que mes peut-être ne sont plus ce qu’ils étaient…

Il entendit un autre son, plus proche encore que les mots prononcés par Phoenix. Comme un petit rire étouffé. Un son enfermé dans une gorge habituée à prononcer des horreurs, à pousser des cris de guerre, à sortir des notes graves. Il s'avisa de sa provenance un peu en retard. Il venait de glousser. Et il se sentait si léger, si apaisé !
Dans un monde autre que le Tellius qu'il connaissait.


- Les doutes ne feront que nous ralentir.

Impossible pour Burnagore de ne pas approuver cette tirade. Un hochement de tête des plus sincères agrémenta les propos de la danseuse. Et les palpitations cardiaques du mercenaire reprirent de plus belle. Le feu irrépressible reprit son chemin. Celui d'un puissant désir de l'approcher, elle, cette douce lumière,. Pas n'importe laquelle.
Sa lumière.


- "Alors jetons-les aux orties", répondit le vengeur avec un pointe d'amusement et de malice dans sa voix.

Au moment où sa main glissa sur le dessus de lit, il sentit les doigts de Phoenix renouer contact avec elle. Les prémices d'une délicieuse continuité, espérait-il alors.
Puis la belle blonde balbutia une question personnelle, un constat qui lui parut étrange,... vertigineux ?
De quoi réveiller sa nervosité au point de la pousser à nouer ses mains l'une contre l'autre. Un tic plutôt comique aux yeux du vengeur. Mais il ne se moquerait jamais d'une telle attitude. Au contraire, il ne souhaitait que la rassurer.


- C’est pas un rêve hein ?

Son sourire s'élargit. Il ne s'agissait là ni d'une rêve, ni d'une illusion, ni d'une exaction de la part d'une adepte de la magie noire; simplement d'un jour beaucoup plus merveilleux que les autres.

- "Si tu savais le nombre de fois que je me suis posé cette question, depuis que je t'ai croisée dans cette ruelle. J'étais prêt à me gifler pour m'en assurer"

Katte se jeta dans ses bras ; il lui répondit d'un enlacement. Les bras autour de la danseuse, il se languissait intérieurement et inlassablement de sa chaleur. Désireux de soulager cette lueur de panique perçue dans le regard de Phoenix au tout dernier moment, il resserra doucement sa prise, l'entourant des ténèbres de son manteau lacéré.

- Sois mes Ténèbres. Consumons-nous. Toujours là, inséparables même à distance. Nos routes se recroiseront toujours, et nous ne changerons jamais l’un pour l’autre.

Elle lui rendit admirablement bien son étreinte, une main caressante posée dans ses cheveux rouges. Le mercenaire continua de s'accrocher à elle, incapable de la relâcher. D'ailleurs, il ne le voulait pas. Son esprit comme son corps refusaient catégoriquement de battre en retraite. Cet ensemble synergique voulait rester à ses côtés, la soutenir aussi longtemps que possible. La tenir loin du danger et plus proche du réconfort. Loin des lames, du sang et des larmes. Plus proche du feu de la compassion, de la chaleur partagée et des mots doux.
Mais une partie de son être - d'une extrême discrétion -, avide de vengeance, savait qu'en la tenant à l'écart du sang, il devrait logiquement s'en éloigner. Mais seulement provisoirement, car l’absence de lumière sur le long terme jouerait avec ses nerfs. L'ardeur des combats ne lui fournirait sûrement pas le nécessaire pour survivre à un tel manque de lumière.
Il crut un instant, suite aux derniers propos de Phoenix, qu'elle lisait dans ses pensées :


- Et si tu te fais amocher entre-temps, tu auras de mes nouvelles !

Burnagore rit de concert avec la danseuse, et de façon tout aussi brève.

- "Je n'oserais jamais. Partout où j'irai, une image de toi me fournira la piqûre de rappel dont j'aurai besoin. Jusqu'au jour où ta véritable lumière m'éclairera de nouveau"

Plus que les battements de son propre cœur, il sentit ceux de Kate, auxquels il prêta une oreille attentive au milieu d'une étreinte passionnée. Essayant de mélanger cette douce sonorité à celle qui provenait de son être, de nouvelles paroles soulagèrent son âme de plus en plus allégée, loin des soucis de sa vie de vagabond :

- Je te fais confiance, Burnagore.

"Confiance". Ce mot-là lui fournit un puissant relent de satisfaction. Il trouvait cela tellement rare - en raison de son passé troublé - qu'un bien-être l'assaillit gaiement. Une impression triomphante d'obtenir un cadeau inestimable lui saisit chaleureusement les tripes. Face à ce constat miraculeux, même la distance serait incapable de leur nuire.
L'une de ses mains suivit le chemin inverse de ses cheveux d'or en cascade, savourant leur texture avec la pulpe de ses doigts.


- "Je t'offre la mienne en retour, avec la conviction que je serai à la hauteur de tes attentes", répondit-il avec un autre de ses sourires consacré à sa nouvelle rencontre.

Son autre main, la plus basse, glissa vers la taille de la danseuse, effleurant ses agréables formes. La respiration de sa compagne résonnait doucement avec la sienne, un mélange qu'il trouvait étrangement harmonieux. Habitué à entendre le dernier râle de ses victimes, c'était aisément compréhensible et hautement contrasté.
Une toute autre dimension hautement bienvenue.


- Ma lumière irradiera toujours. Fais attention à toi.

Un autre sourire, un peu plus malicieux. Prémices d'une réplique qui lui brûlait les lèvres. Une réponse à venir ralentie par le doux baiser de Kate, sur sa joue, suivi par un contact visuel des plus hypnotiques. Tout l'inverse d'un échange avec un basilic. Au lieu de vous entraîner dans la mort, il vous pousse à vivre pleinement l'instant présent.

- "Un ' danger ' irrésistiblement attirant. Consumons-nous, tu disais ?" rappela le mercenaire, un peu taquin.

Un nouvel assaut des mains de la miss. Plus intense, sous sa veste, contre sa chair. Ses doigts fins touchèrent sa plus grande cicatrice, souvenir indélébile du plus grand et plus récent drame vécu. Celles de Burnagore caressaient les cheveux de la danseuse, l'une se perdant au niveau de ses hanches, comme fascinée par cette courbe.
Il se souvint que le pendentif légué par son paternel se trouvait encore autour de son cou. Puis il éluda son existence, trouvant ce détail des plus bénins dans de telles circonstances.


- Et parfois…

Le mercenaire haussa un sourcil, une sensation plus forte, faisant battre frénétiquement son cœur brûlant de passion, l'avertit de l'imminence d'un contact auquel il ne pourra aucunement rester passif.
La danseuse plaqua ses lèvres contre les siennes, tout en s'approchant encore un peu. Il s'y attendait, mais le manque de surprise n'enrayait en rien le désir dont il était la chanceuse victime.
Leurs souffles fusionnels laissèrent planer dans l'air les vestiges d'un contact fraîchement rompu.


- Elle te brûlera.

- "Alors nous brûlerons ensemble", souffla-t-il dans la seconde.

Burnagore répondit à son étreinte. Puis à son baiser, plus fort, plus persistant, plus assuré. Éloigné des doutes et de tout bagage inutile.
Le mercenaire savourait les flammes du splendide oiseau de feu, respirant son air et partageant son espace vital dans l'intense brasier du désir. Le fabuleux engrenage d'une renaissance inattendue.
En cet instant, relâcher l'oiseau vivifiant - symbole de sa précieuse danseuse - était bien au-dessus de ses forces. Il voulait tout simplement s’incruster sur sa scène à elle.
Ténèbres et lumière à l'unisson dans une danse effrénée.
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MessageSujet: Re: [WARNING ! NC-18] La Dame du Cirque. [Burnagore]   [WARNING ! NC-18] La Dame du Cirque. [Burnagore] I_icon_minitimeSam 17 Sep - 21:23

“ La Dame du Cirque.

« Alors nous brûlerons ensemble », lâcha-t-il. Avant de plaquer ses lèvres contre les siennes, de prolonger ce contact brûlant. Le corps de Phoenix brûla, elle eut besoin d’air, de plus, de beaucoup plus. Elle ferma les yeux, serra légèrement l’étreinte exercée sur le torse du jeune homme. Son cœur semblait prêt à sortir de sa poitrine, à la faire complètement éclater. Un cœur battant à une vitesse vertigineuse, terrifiante. La blonde mordilla la lèvre inférieure de son compagnon, savourant ce contact. La chaleur de sa bouche, celle de son souffle. Tout, mêlé ensemble, attisait les flammes présentes dans le corps de Phoenix. Son sang semblait courir à toute vitesse dans ses veines. Elle en eut le tournis.

« Alors nous brûlerons ensemble ». Comme un pacte. Une affirmation. Cela lui donnait le pouvoir de tout faire. De se consumer avec lui, toute entière. Pour la première fois. Attirée par cette silhouette, cet homme, si différent. Attirée par tout ce qu’il était. Son visage, ses bras, son corps. Sa peau. Elle descendit les mains sur la poitrine du jeune homme, caressant son sein avec une attention toute particulière. Elle tira sur le bout de peau, amusée. Ses lèvres se séparèrent. Fiévreuse, ses prunelles se perdirent dans l’océan de lave. Ses mains sortirent de sous le t-shirt. Et tout s’enchaîna bien plus vite.

Elle enjamba le jeune homme, se plaçant sur ses genoux. Son corps, son cœur, tout en elle pulsait à un rythme frénétique, brûlant. Elle eut envie de le déshabiller, d’aller vite, d’y être, tout de suite et pour de bon. Pourtant, une autre partie d’elle se délectait de cette situation. De ces regards. De ces baisers. De cette chaleur. Ses mains remontèrent dans ses cheveux et Phoenix les tira doucement. Elle amena son front contre le sien. « Brûlons … » À nouveau, ses lèvres se perdirent contre les siennes, ardentes, pleines de désir. Ce ne fut qu’un simple baiser, toutefois. Elle s’écarta, puis lui caressa la joue. Il avait ce quelque chose. Une personne exceptionnelle, différente. Pour elle. Ses ténèbres. Rien qu’à elle. Malgré tout. Elle baissa la tête et ses lèvres vinrent chercher son cou. Du bout des lèvres, elle caressa sa peau. Un grand sourire malicieux illumina son visage. Ses mains se posèrent sur ses épaules, tandis qu’elle repoussait progressivement le manteau de Burnagore, jusqu’à ce qu’il tombât presque de lui-même de ses épaules. « Alors nous brûlerons ensemble », pour la plus douce de toutes les nuits.

Phoenix darda un regard plein d’étincelles sur le jeune homme. Ses mains le découvraient, le déshabillaient, dévoilant à ses yeux un spectacle magique. Son sourire se fit plus timide. La jeune femme décida alors de lui enlever son t-shirt, pour découvrir un petit bout de plus. Un petit bout de son univers. De sa peau. Du corps de ses ténèbres. Une très large cicatrice fit son apparition. Contre toutes attentes, la blonde repoussa doucement Burnagore pour qu’il s’allongeât sur le lit. Elle se redressa et se pencha. Ses doigts parcouraient la cicatrice, lentement. Un intérêt toujours plus grand montait en elle. Posant sa menotte à plat sur le torse du jeune homme, elle traversa son torse jusqu’à son pantalon, avant d’effectuer le même mouvement, avec ses lèvres cette fois. Chaque parcelle de sa peau, chaque centimètre de la cicatrice, rien ne la dérangeait. Aucun secret, aucune honte, aucune crainte. Elle ferma les yeux, descendit jusque sous le nombril du jeune homme, puis se redressa. Elle s’installa alors sur lui, assise, leurs deux bas-ventres en contact. La brûlure devint plus vive, plus violente. Elle la mordait. Phoenix lâcha un gémissement timide, étouffé entre ses lèvres.

« Alors nous brûlerons ensemble », pour toujours. Elle attrapa ses mains et l’invita à se redresser. Elle les plaqua sur son dos, les fit monter, pour l’inciter à jouer, à la toucher, à la découvrir. Phoenix n’avait pas tant d’expérience que cela et elle tenait à ce que le jeu fût partagé. Elle ferma les yeux, puis les rouvrit, brûlante de désir et de demandes. Son corps s’était modifié dans le sens de ces envies, ses seins pointaient vers le ciel, ses hanches semblaient lui faire mal et une légère brûlure mordait son entrejambe. Phoenix connaissait ces signes. Elle savait ce qui allait se passer ici, elle ne le savait que trop bien.

Le voulait-elle vraiment ? Très probablement oui. Son corps semblait prêt pour cette aventure. Il semblait prêt à ce que ce fût lui. Ses ténèbres. Sa lumière. Ensemble. « Oui, brûlons. Pour de bon. » Son regard n’avait pas lâché celui de Burnagore, ses prunelles céruléennes semblaient mordre celles de ce dernier. Phoenix le voulait. Pour de bon. Maintenant. Alors elle prit les mains de son compagnon et entreprit d’enlever son t-shirt avec.

La voilà face à lui, plus qu’un petit bout de femme,  en soutien-gorge face à cet homme. Si beau, si différent. Elle l’embrassa et murmura, contre ses lèvres. « Je te fais confiance … C’est ce que je veux … »

« Alors nous brûlerons ensemble » et ce, un nombre incalculable de fois, jusqu’à ce qu’il ne restât plus rien à brûler. Jusqu’à ce que leurs corps n’en purent plus, jusqu’à ce que le monde s’écroulât. Pour de bon, pour de vrai. Deux corps à l’unisson. Ténèbres, lumière, plus jamais séparés par cette vieille barrière. Alors ils brûleraient ensemble.


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MessageSujet: Re: [WARNING ! NC-18] La Dame du Cirque. [Burnagore]   [WARNING ! NC-18] La Dame du Cirque. [Burnagore] I_icon_minitimeVen 20 Jan - 0:39

Hrp:

Quelle chaude lumière que voici !
Elle prenait l'initiative et, il devait bien l'admettre, cela ne lui déplaisait pas. Elle brûlait, effectivement. Et pour la lumière, contrairement aux ténèbres qui exploraient ce nouveau terrain, ce petit avantage ne lui paraissait pas si étrange. Il ne s'agissait nullement d'un combat où le gagnant se tiendrait debout et regarderait de haut le perdant, avant de lui arracher son dernier soupir d'un coup de lame libérateur. Son cœur battait la chamade, mais pas pour les mêmes raisons, pas pour assurer sa survie ou sa domination. L'excitation ressentie ne lui était pas familière. Elle ne le maintenait pas en ce monde pour assurer sa future vengeance. Loin de là. Son sang pulsait dans ses veines pour lui donner l'occasion de brûler en cette soirée atypique, hors de son cadre quotidien de mercenaire sanguinaire. Pas de haine, pas de colère, pas de tristesse. Rien de tout ça. Toutes ces émotions ne feraient que l'encombrer et pousseraient son cœur à se rigidifier comme de la glace. Ce à quoi il ne pouvait tout simplement pas se résoudre face au contact de Phoenix. Celle-ci s'affairait petit à petit sur la poitrine du bretteur, lui soutirant des frissons de plaisir électriques. Burnagore sentit sa respiration s'accélérer un peu. Les mains de la danseuses, chaudes et taquines, dessinaient des ronds sous sa veste. Un peu perturbé, il n'eut guère le temps de commander à ses mains de rendre là pareil à la belle. Celles-ci restaient appuyées sur le corps de Kate, incapables de s'en détacher, prêtes à en absorber un maximum de chaleur, d'énergie. Pourtant, il le savait, Burnagore n'en manquait pas.
D'ailleurs le bougre trouvait son pantalon bien trop étroit.
Il ne fit aucun commentaire là-dessus, son attention entièrement portée sur la danseuse l'ayant si soudainement enjambé. Le brasier s'intensifia à vitesse grand V, lui intimant de répondre à ses désirs, de la toucher, de ne pas la lâcher, de la prendre et de continuer à nourrir cette sensation toujours plus dévorante ! Les mains du mercenaire, ces mains-là responsables de tant de meurtres et de violences, se mirent à caresser doucement les cuisses de sa partenaire. Peut-être avait-il peur de la briser ? Une pensée bien stupide, ce dernier s'en sentait bien incapable, désarmé face à ces charmes. Ou alors se mettait-il à jouer ? Il trouvait sa peau étonnamment douce et ne pouvait s'arrêter de les frictionner avec le besoin irrépressible et bestial d'intensifier sa prise. Lorsqu'elle l'embrassa, il se servit d'une de ses mains pour la plaquer dans son dos et la presser davantage contre lui, fermant les yeux pour se donner une illusion d'éternité capable de lui donner quelques légers tournis. Puis ses lèvres se détachèrent des siennes, moment au cours duquel ses yeux rouges se rouvrirent pour la contempler, elle, cette lumière enivrante. Sa présence et ses contacts lui torturaient agréablement le corps, mais aussi l'âme. Il fit à peine attention aux sons qu'il produisit en savourant le passage de ses lèvres dans son cou. Les mains du bretteur tremblèrent l'espace de quelques secondes avant de se ressaisir pour voyager sur les courbes alléchantes de la danseuse. La descente de son manteau ne le dérangera pas outre mesure mais, au final, il dut s'en servir pour se débarrasser de son haut avec les encouragements silencieux de sa compagne. Il allait lui exposer ses cicatrices, choses qu'il considérait comme une galerie des horreurs, où la douloureuse marque de la trahison restait et resterait ancrée dans sa chair à tout jamais. Cette vilaine et impressionnante balafre accompagnée d'un cortège d'autres entailles irrégulières, moins profondes... Tant de cicatrices, image épouvantable et triste constat d'une vie de tueur.
Ce coup-ci, il voulut parler. Prononcer quelques mots pour expliquer ça, ou peut-être se raviser. N'importe quoi pour retarder l'échéance et apaiser cette vision de son corps lacéré par un salopard de traître. Après tout, le simple fait de se regarder dans le miroir lui incendiait l'esprit, contempler cette balafre disgracieuse attisait son envie d'arracher la vie au salopard responsable de son exil, de cet infâme supplice ! L'espace d'une toute petite seconde, il sentit les ténèbres de son âme se rebeller et lui couper le souffle. Une sensation désagréable qui, fort heureusement pour lui, s'interrompit bien vite.
Mais il ne put empêcher sa bouche d'articuler de vaines protestations, des mots faibles. Un début laborieux proche du babillage d'un enfant apeuré...


- Attends, je...

Elle le poussa et toutes ses velléités protestataires s’évanouirent en un instant, remplacés par un désir autrement plus brûlant. Il se mit à sourire comme un idiot, se trouvant particulièrement stupide d'avoir laissé ses noires pensées s'immiscer entre eux. Alors il prêta serment en son for intérieur, enfouissant toute cette énergie négative dans les méandres de sa conscience, derrière une porte destinée à s'ouvrir bien plus tard, pour mener bataille et pour rien d'autre !
Il se surprit à prendre plaisir lorsque Phoenix laissa traîner ses doigts sur sa blessure du passé. Un touché presque réparateur, infusé de vie. La lumière chassant les ténèbres étrangères. Il voyait les choses sous cet angle, et cela lui permettait de s'écarter efficacement de sa vie si tragique. Ne restait plus qu'un désir féroce de s'approcher davantage de cette fille qui s'aventurait vers son nombril avec un besoin au minimum aussi urgent que le sien. Le son produit par l'intéressée, malgré sa faible intonation, lui secoua les entrailles. Il ressentait l'envie... non ! Le besoin de l'entendre encore. Et le fait de la sentir toujours plus chaude, aussi proche de son entrejambe, commençait vraiment à le torturer. Une chaleur mordante et diablement envahissante !
Burnagore se redressa, tiré par l'entrain de sa partenaire même s'il était bien parti pour le faire sans son aide. Elle aussi le voulait. Ardemment. Alors il lui obéit sans broncher. A elle, mais aussi à lui-même. Laissant voyager ses mains brûlantes et avides de contact le long de la somptueuse silhouette de la danseuse. Il suivit toutes ses courbes avec l'attention qu'un peintre porterait sur la plus précieuse de ses toiles, sur son chef d’œuvre. Il ne voulait rien regretter, ne désirait en aucun cas laisser la moindre parcelle de cette peau si envoûtante à l'abandon. Burnagore lâcha la bride à ses délicieuses pulsions et vint titiller le cou de Kate avec ses lèvres, avec ses dents. Goûter son parfum et en humer l'odeur sans retenue. Il n'allait pas lui faire du mal. Jamais. Il savait où il se rendait, à contrario de son dangereux vagabondage en Begnion. Il laissa également glisser ses doigts sur la poitrine de sa partenaire, s'y attardant bien volontiers, comme hypnotisé par leur forme au point de les malaxer avec un sourire davantage prononcé.
Il entendit de nouveau sa voix, lui accordant le feu vert, réjouissant derechef l'intégralité de ses sens en proie aux flammes de sa passion. Elle le darda de ses grands yeux bleus ; il fit de même. De quoi accroître encore et encore ses besoins libidineux. Du feu liquide circulait dans ses membres, à un degré soutenable et captivant. Sans doute aurait-il aimé de savoir les sensations de son corps figées en cet instant, d'échapper à la douleur qui le rongeait si longuement, de vivre cette vie plus intensément... Mais le temps s'écoulait normalement. Alors il lui ôta son haut et s'arrêta provisoirement, en douceur, pour la contempler comme un fidèle devant ce qu'il penserait être une créature bénie des dieux. Il ne la voyait plus qu'elle, pas de décor autour de sa magnifique silhouette, tous les deux transposés dans une dimension écartée de leur univers respectif. Sa main droite se glissa vers le flanc gauche de la danseuse, le frôlant au passage, puis se faufila vers ses cheveux d'or et les caressa affectueusement. Douce texture, il s'y attendait, certes, mais pas à ce point-là.
Elle se rapprocha, ils s'embrassèrent.
Elle l'acceptait, elle le voulait.
Il l'acceptait, il la voulait. Son esprit et son corps. L'un et l'autre.
Cela le fit sourire. Son cœur à lui, s'ouvrir ? En une seule nuit ? Il n'aurait jamais pu le prévoir, et cela faisait aussi partie du charme de cette situation.


- Alors nous le voulons tous les deux, souffla-t-il, ses yeux toujours ancrés dans les siens.

Ce bleu étincelant à l'intérieur duquel remuaient des étincelles comparables à un feu d'artifice. Il ne chercha pas à la sonder en quête de doutes. Aucune raison de le faire. Elle lui faisait confiance et lui de même. Il avait repoussé son sang bouillonnant de haine pour le remplacer par un fluide vital d'une tout autre intensité, bien meilleure et autrement plus adaptée. Au lieu de nager dans le noir, il planait dans le gris. Cette lumière s'y proche, qu'il parvenait à toucher, qu'il avait l'autorisation de toucher... Impossible de s'en défaire.
Burnagore l'attira contre lui, la serra contre son immonde cicatrice, comme pour se purifier des derniers résidus de sa honte et en profita pour lui retirer son soutien-gorge. Les vêtements, ces couches protectrices fines ou bien robustes pour certains, comme son manteau étalé sur le matelas, représentaient désormais un obstacle. Il était plus que temps de s'en débarrasser. Mais avant, en se détachant légèrement de la belle, il ne refoula pas le plaisir de s'attaquer copieusement à sa poitrine mise à nue. La voir pointer lui avait mis le feu au ventre, et ça continuait de se bousculer dans son pantalon. Cela dit, il ne voulait pas se presser. Probablement par peur de bâcler son entreprise et de la décevoir, elle. Une idée susceptible de le miner plus que la perspective d’atterrir un jour en Enfer à force de tuer des salauds finis. En outre, une partie de son esprit, un peu perverse, voulait se repaître de tous les plaisirs résultants de cette union.
Il ceintura Phoenix d'un bras, cette dernière toujours présente sur ses genoux, et lui passa la langue sur les seins, l'un après l'autre, goûtant à la saveur de ses tétons. L'une de ses mains se faufila soigneusement entre son abdomen et le sien, dans le but de se poser sur le ventre ardent de la danseuse, puis le long de ses hanches, toujours pour se satisfaire de ses courbes, de tous les contacts possibles avec la chair de l'intéressée. Tous ses sens en alerte, l'esprit en ébullition quant à ce qui suivrait, il marqua un point d'honneur sur les sons produits par sa partenaire. Ses oreilles en réclamaient la réception, et plus ils tarderaient, plus il mettrait du cœur à l'ouvrage pour parvenir enfin à les entendre. Le mercenaire insatiable, pourtant nullement lassé par le buste délectable de Kate, s'arrangea pour repousser son manteau délaissé en dehors du lit avant de soulever légèrement la danseuse pour l'allonger sur les draps. Désormais, il se tenait au-dessus d'elle, son cœur battant puissamment dans sa cage thoracique. Il était parfaitement lucide, nullement hâtif. Il défit sa ceinture sans grande peine, se débarrassa de ses bottes et de tout le reste. Cependant, mis totalement à nu devant Kate et un peu dérangé par son membre dressé, le rouge lui monta aux joues. Gêne qu'il s'efforça d'annihiler d'un battement de cils qu'il espérât discret. En tout cas, il ne tremblait pas et ne ressentait pas la moindre faiblesse en-dessous de la ceinture.
Ses yeux de nouveaux animés d'un éclat lourd de sens, il s'approcha de Phoenix et lui retira à son tour ses vêtements - si tant est que cette dernière ne l'ait pas fait en même temps que Burnagore. Là encore, décrocher le regard de cette muse au longs cheveux d'or fut rudement compliqué.


- ...Oui. Je te veux, maintenant. Je vais te prendre, fit-il en posant une main sur un genou de la danseuse.

Conformément à ses propos, il lui écarta les cuisses, échangea un regard avec sa partenaire l'espace de quelques secondes intenses, un feu dansant à l'intérieur de ses prunelles rouges, le souffle interrompu, et se pencha sur elle afin de conclure pour l'éternité cette alliance entre Ténèbres et Lumière.
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MessageSujet: Re: [WARNING ! NC-18] La Dame du Cirque. [Burnagore]   [WARNING ! NC-18] La Dame du Cirque. [Burnagore] I_icon_minitimeLun 7 Aoû - 18:07

“ La Dame du Cirque.

Un ballet d’une intensité nouvelle, brûlante. Son corps ne lui appartenait plus. Il n’était plus totalement sien, partagé avec Burnagore. Un échange ardent, qui lui secouait les entrailles. Elle sentait son cœur battre dans chacun de ses membres. Son sang pulsait à une vitesse incroyable. Chaque sensation lui paraissait décuplée. Tout son corps brûlait. À chaque geste du jeune homme, Phoenix se pressait contre ses mains. Son corps remuait contre sa volonté, mû par une force nouvelle, terriblement agréable. Elle ferma les yeux, s’abandonna totalement lorsqu’il s’attarda sur ses seins. Des gémissements timides lui échappaient, d’abord discrets, puis de plus en plus bruyants, traduisant un désir plus fort, plus profond encore.

Il la porta, la déposa sur le lit, le corps à moitié nu, à sa merci. Phoenix rougit doucement. Quelle étonnante surprise. En une soirée, en si peu de temps, ces deux étoiles s’étaient trouvées, et elles étaient là, à s’admirer l’une l’autre, à se chercher. Tout était allé à une vitesse vertigineuse, pourtant rien ne semblait l’arrêter. Kate ne voulait pas reculer, elle ne voulait pas fuir. Au contraire, tout en elle hurlait pour que ce moment ne s’arrêtât jamais. Ses yeux glissèrent le long du corps de Burnagore, dardant sur lui un regard admiratif. Chaque parcelle de sa peau attirait un peu plus la blonde, qui se trouvait dans l’attente. Elle le détaillait, faisant attention à chaque détail, chaque cicatrice. Puis tout son corps se dévoila. D’abord juste un peu gênée, Phoenix s’empourpra. Elle eut envie de se lever, de le serrer contre elle, de découvrir son corps encore davantage, autrement qu’avec les yeux. Elle n’eut pourtant pas le temps de bouger. Coupée dans son admiration, elle aida Burnagore à ôter chacun de ses vêtements. La danseuse se sentit en confiance, comme s’ils s’étaient déjà connus, déjà cherchés. Comme s’ils s’étaient déjà donnés l’un à l’autre bien avant cette soirée.

Ses mains caressèrent sa joue, puis son cou, descendant lentement en direction de sa virilité. Elle accrocha son regard au sien et hocha doucement la tête. « Je te veux, maintenant. » Cette phrase arracha un long frisson à Phoenix. Son corps l’appelait, l’attirait. Elle sentait les battements de son cœur contre chaque morceau de peau. Son bassin tirait, son bas-ventre brûlait. « Oui … » Tout en elle le voulait, maintenant. Plus aucune pudeur, plus aucune barrière. Elle lui rendit son regard avec une intensité dévorante. Il la voulait. Elle. Parmi toutes les autres. Sa Lumière, dévorée par ses Ténèbres. Lui et personne d’autre. Juste lui, et elle. Les opposés, qui se retrouvaient … et s’unissaient. Phoenix exhala un long gémissement, pressant le bras de Burnagore lorsqu’il vint la retrouver. Leurs corps se mêlèrent dans une danse sulfureuse, brûlante. Une danse mélodieuse, parsemée des gémissements des deux êtres. Les Ténèbres et la Lumière, dans une nouvelle aventure, maintenant unie l’un à l’autre, pour un mariage palpitant, dévorant. Elle ferma les yeux, se laissa porter, découvrant des sensations toujours plus fortes, jusqu’à atteindre le paroxysme. Son corps se contracta tout entier, les gémissements se transformèrent en un cri timide, trop puissant pour être retenu par la jeune femme. Puis leurs deux êtres se relâchèrent, étendus l’un sur l’autre. Phoenix caressa le dos du jeune homme, remontant dans ses cheveux. Elle y resta un moment, glissant quelques baisers sur ses joues, dans son cou.

Une vague de plénitude l’envahissait toute entière. Ici, dans ses bras, contre lui, plus rien ne semblait l’atteindre. Phoenix avait oublié toute sa peine, toute sa douleur. Il n’y avait qu’elle et Burnagore. Un sourire sincère étira ses lèvres. Ses Ténèbres. À elle plus que jamais. Pour toujours ? Elle ne put s’empêcher de parcourir une nouvelle fois son dos, pour se rassurer, se montrer que ce n’était pas qu’un rêve. « Burnagore … » lâcha-t-elle dans un soupir de bonheur. Et ce fut tout. Elle ne dit rien de plus, se contentant de le serrer davantage contre elle. Il était là, il lui appartenait et elle lui appartenait. Ils s’étaient offerts l’un à l’autre, tous deux aussi surpris d’avoir eu un tel contact. Pourtant, les voilà paisibles, l’un contre l’autre, à savourer ce moment parfait.

***

Les rayons du Soleil filtraient à travers les fins rideaux de la chambre, laissant un contact agréable sur leurs peaux. Phoenix ouvrit lentement les yeux. Ils s’étaient endormis. Sa main caressa la peau du jeune homme pour le réveiller doucement. Un sourire béat trônait sur son visage. Qu’allaient-ils faire maintenant ? Se séparer, puis se retrouver comme ce soir ? La blonde ne savait pas trop, pourtant, au fond, elle désirait le revoir, encore et encore. Plus simplement, elle n’aurait jamais voulu le quitter. Mais il le fallait, ils avaient tous les deux une vie de leur côté. Elle se redressa doucement, prenant sa crinière pour la mettre sur le côté. « Burnagore … », dit-elle dans un souffle, toujours aussi souriante.

Sa main glissa le long de ses hanches. Qu’allaient-ils faire, maintenant … ?


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MessageSujet: Re: [WARNING ! NC-18] La Dame du Cirque. [Burnagore]   [WARNING ! NC-18] La Dame du Cirque. [Burnagore] I_icon_minitimeMer 1 Nov - 20:51

Ce fut une nuit absolument dénuée de tout tourment, remplie à ras-bord de moments mémorables.
Depuis l'effondrement de sa vie, Burnagore n'avait jamais aussi bien dormi. Il lui était arrivé un nombre incalculable de fois de passer des nuits blanches devant son feu de camp, à en contempler les flammes dansantes et à se demander comment il ferait pour continuer à (sur)vivre ainsi, rongé par le ressentiment. Le mercenaire n'était pas un monstre comme les violeurs, les bandits ou autres suppôts du diable à face humaine. Il avait une conscience - meurtrie, certes - et éprouvait quantité d'émotions - cette rencontre avec Phénix suffit largement à le prouver. Il tuait, oui, mais il agissait uniquement pour satisfaire son besoin de rendre le monde plus viable. Car après tout, sans tous ces monstres, l'univers se porterait bien mieux, n'est-ce pas ? L'ennui - et il le savait parfaitement mais refusait éperdument de le reconnaître - c'est que le mal ne meurt jamais, il s'amuse simplement à changer perpétuellement de forme, ou d'hôte si l'on préfère. Et quelle ironie de savoir que cette phrase provenait de la bouche-même de son ex-meilleur ami, Céasar !... Ha ! Le mal ne meurt jamais, hein ?
Espèce d'enflure sournoise !
De telles insultes tournoyaient souvent dans son esprit et permettaient de le garder en éveil, à défaut de lui accorder un peu de répit. Ruminer intérieurement son mépris et sa haine l'empêchait de mettre un terme à son existence. Ça mais aussi - et surtout - l'espoir de revoir un jour le visage enjoué de sa petite sœur, de pouvoir retrouver son statut de grand-frère protecteur et de pouvoir enfin... recoller les morceaux avec l'esprit de ses défunts parents.
N'avait-il pas failli à sa promesse en la laissant entre les mains de ses ravisseurs ?
Si, effectivement.
Mais sans preuve du contraire, la concernée respirait encore. Et tant qu'il ne verra pas son cadavre de ses propres yeux, Burnagore supportera le fardeau de la vie. Il endurera les pires supplices, entachera sa conscience avec toute la brutalité dont il était capable et surmontera même les épreuves les plus ardues pour mener à bien ses projets - sa vengeance ET son sauvetage. Et sur un chemin de cet acabit jonché d'innombrables obstacles, il allait y avoir quantité de dommages collatéraux. Malheureusement inévitables mais acceptables. La vengeance a un prix.
Celui qui joue avec le feu finit toujours par se brûler.
Cependant, certaines flammes sont plus douces que d'autres.

Burnagore sortit avec douceur d'un sommeil sans avoir fait le moindre cauchemar. Le contact d'une main aussi affectueuse que chaleureuse l'en avait extirpé. Ses yeux s'ouvrirent avec un calme qu'il pensait oublié depuis des mois et des mois. En ce début de matinée, il ne craignait plus pour sa vie.
Il ne dormait pas à la belle étoile, adossé contre un arbre ou à un rocher, le cul posé par terre, à la merci du moindre connard de passage qui désirerait attenter sournoisement à son existence. Non, il s'était paisiblement réveillé dans le lit, au sein d'une auberge et en bien charmante compagnie, après avoir passé un délicieux moment avec Kate.
Celle-ci fut apparemment la première à avoir quitté les bras de Morphée. Burnagore se frotta un œil du dos de la main. Si les rayons du soleil qui filtraient par les rideaux entrouverts de la fenêtre n'avaient rien d'aveuglant, le sourire de Kate, lui, lui donnait l'impression de vivre un rêve éveillé.
Mais ce « mirage » n'en était pas un.
Burnagore lui rendit son sourire sans feindre la moindre émotion. Face à Phoenix, son cœur se dénudait de lui-même. Toute trace de mensonge serait perceptible à des kilomètres. Rien n'était factice. Cela dit, cela allait lui jouer des tours par la suite. Notamment au niveau de la séparation à venir...
Il choisit judicieusement de se focaliser sur le présent au détriment d'un futur inévitablement pavé de cadavres.
Contempler la grâce et la beauté de l'ange qui partageait sa couche l'y aida grandement. Cette femme retardait le cauchemar, cette noirceur envahissante qui colonisait son âme, et le maintenait éloigné. Elle était sa lumière. Bien plus qu'une simple lanterne. L'astre de sa misérable vie. Un astre qu'il avait honoré et qui, de son côté, continuerait inlassablement de briller, où qu'elle puisse se rendre, par delà les monts ou les océans.
Ne lui avait-elle pas dit qu'elle était celle qui finissait toujours par se relever ? Alors si tel était vraiment le cas, Burnagore ne devait jamais céder au désespoir. Il devait se montrer digne de la danseuse et de sa ténacité.
Il surmontera les enfers pour rejoindre, en la présence enivrante de Kate, un espace comparable au Paradis.
Le guerrier entendit son nom quitter en un souffle les lèvres de sa compagne.
Cette voix disposait d'un pouvoir attractif si étrange et apaisant...


- Kate, fit-il en se redressant sur les coudes.

Il s'interrompit quelques secondes pour réfléchir à ses prochaines paroles.
C'était nouveau pour lui. S'inquiéter de son entourage allait toujours de soi, mais après avoir sommeillé aux côtés de quelqu'un - et bien plus encore - c'était tout autre chose.
Ses prunelles couleur sang se rivèrent dans celles de la ravissante jeune femme.
« Je n'ai jamais aussi bien dormi depuis longtemps » ? Non, il trouvait cette tournure de phrase un peu trop égoïste.
« Comment s'est passé ta nuit ? » Non plus. Cela le plaçait beaucoup trop en retrait. Il ne comptait pas créer de la distance inutile entre eux. Et puis à question conne, réponse tout aussi conne !
Burnagore se passa une main dans les cheveux et se replongea dans ses pensées.
Il avait l'impression d'omettre quelque chose d'important... une mission qui, dans d'autres circonstances moins préoccupantes, lui aurait grandement tenu à cœur. Mais pas à son cœur actuel momentanément débarrassé de sa rage; plutôt à celui qui, en combat, pulsait comme un tambour de guerre. Un cœur noir qui avait un peu tendance à s'avilir dans le feu de l'action.
Il secoua la tête, comme pour fuir la réalité à venir... mais cela ne suffit pas.
Alors il se replongea dans le regard captivant de Phoenix, la saisit par le menton avec douceur, approcha son visage du sien et l'embrassa avec un soupçon d'avidité.
Son cœur parla pour lui et déversa ces mots :


- A tes côtés, j'ai passé la plus délicieuse des nuits. Le plus merveilleux des moments. Et ce même en t'ayant fait part de mon passé. D'ordinaire, cela me dépite et j'en rage intérieurement au point de vouloir fondre en larmes. Mais celles-ci se sont taries depuis, alors je fais pleuvoir le sang des malandrins à la place. C'est ainsi que je pleure... du moins, je le crois.

Drôle de manière d'exprimer sa tristesse et encore moins de se confesser.
Il chercha ses vêtements du regard, ayant l'air de se ficher de sa nudité, et écarta le drap d'un geste maîtrisé, puis reprit enfin d'une voix monotone :


- J'ai l'intime conviction d'avoir laissé traîner quelque chose sur le feu. Quelque chose que j'aurais dû brûler depuis un bon bout de temps... mais je ne regrette rien. Je sais que je ne regretterai jamais rien à tes côtés. C'est ainsi. Et ça je ne le crois pas : j'en suis persuadé.

Il lui adressa un sourire détendu... bien qu'une ombre surgisse des tréfonds de son âme noircie pour assombrir momentanément son regard.

- Néanmoins, nous savons tous les deux que nos existences respectives feront en sorte que nous allons devoir nous éloigner l'un de l'autre. C'est une nécessité, aussi douloureuse et déplaisante soit-elle, expliqua le Vengeur en serrant discrètement le poing. Mais tu ne disparaîtras pas de ma vie pour autant, Kate. Tout comme j'espère fortement ne pas disparaître de la tienne. Cette lumière... j'y tiens beaucoup.

Tout en fixant ses défroques abîmés, Burnagore se remit à cogiter. Ses yeux rouges s'attardèrent notamment sur l'entaille au niveau de l'épaule de sa veste...
Ce fut le mot « Vengeance » qui revint à la charge, très vite suivi par un autre : « Acolyte ». Surgit ensuite le nom de sa sœur, le visage apeuré de celle-ci dans sa mémoire blessée... et enfin le faciès ingrat et goguenard de Dorian. Oui, ce type-là... Ce bâtard corrompu jusqu'à la moelle ! Burnagore avait fini par lui tendre une embuscade et lui mettre enfin la main dessus. Depuis, l'enfoiré pourrissait dans une chaumière abandonnée, non loin du village, attaché à sa chaise solidement fixée au sol. Le Vengeur espérait qu'il en avait fait des cauchemars la nuit !
Un sourire malsain étira ses lèvres avant de s'éteindre aussi promptement.
Il lui restait tout de même une dernière affaire à régler. Même enclin à l'interrogatoire et au meurtre à venir, Burnagore ne négligerait Kate pour rien au monde.


- Kate, reprit le mercenaire avec un air des plus sérieux. Je préfère que nous quittions les lieux ensemble. Hier soir, les types qui étaient présents dans cette auberge ne m'inspiraient pas confiance. Tu sais te défendre, ça j'en suis convaincu. Mais je sais aussi que quand une raclure cherche les emmerdes, elle le fait toujours à plusieurs. Nul n'est à l'abri d'un projectile perdu.

Le cerveau de Burnagore se remit à penser survie pendant qu'il s'habillait. Enfin... survie ET protection.
Dans tous les cas, celle de Kate passait avant la sienne.
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