Finalement, Blaze sentit la pression redescendre, il avait dit ce qu’il avait à dire, et c’était pour le mieux. Il regarda Kerowyrn se préparer à partir sans montrer la moindre forme d’opposition. Il fit un simple hochement de tête en guise d’en revoir, pas très exhaustif, mais c’était bien suffisant. C’était une personne très intéressante, son histoire est réellement étrange, voire même tiré par les cheveux, mais beaucoup trop collait pour penser que c’était faux. La fille de Kerorian… Plus il y pensait, plus cela paraissait évident.

En tout cas, elle avait bien cerné ce qu’il disait : En cas de rencontre avec son père, la neutralité et la fuite reste la meilleure option pour l’instant. Mais c’est tout de même avec un sourire de défi qu’il regarda Kerowyrn, des émotions entraient en conflit : La sécurité de revoir tout le monde à qui il tient ? Ou la fougue et le sang d’un combat devant un vrai guerrier… Restez un simple vagabond qui visite le monde, ou prendre son épée par désire de combattre… Ce n’était pas que simplement se battre, comme il le fait face aux combattants qu’il a rencontré ici. Non… En général, il s’en sortait. Face à Kerorian, il voulait gagner, mais ne pouvait pas, c’était le défi…

Non. Il avait trop à perdre, le Loup en luit fulminait à l’idée de combattre, mais l’enfant, maître de son âme et de ses actions lui dictait que ce n’était qu’attirer les problèmes. Et il éprouvait de la pitié devant Kerowyrn, chaque vie est équitable, noble, pauvre, Laguz, Beorc, tout ceci ne vaut rien devant les crocs de la mort, seul une monnaie reste dans cet échange inévitable, la vie… Espérons juste qu’elle ne gâche pas ce don. Et malgré les paroles d’avertissements, Blaze ne pouvait s’empêcher de penser que c’était elle la proie. Il souffla dans un rire mesquin.

 

« Soit prudente. Je mettrais ma main à couper que je tomberais sur lui en 1^er ! »

 

A ces paroles, un désagréable frisson lui parcourut l’épiderme. Il se releva et récupéra ses affaires avant de payer et fuit à son tour sur les routes. Il réfléchit longuement, à sa crédibilité en tant que combattant, il ne payait pas de mine, forcément, dans ce monde de brute, il était l’égal de sa mère, frêle, agile, et définitivement contre les standards guerriers de ce pays. Pourtant, il devait gagner cette… crédibilité dont elle parlait. Son attitude détachée, égocentrique, effrontée, fière et carrément arrogante ne cachait qu’un jeune épéiste amateur de défi et de sensation forte. Il gagnait lentement sa valeur, coup d’épée après coup d’épée. Sa voix était celle d’un vagabond, mais un vagabond de la lame. Il partit pour un autre village, à la recherche de nouveaux adversaires, capable de lui faire ressentir enfin un frisson similaire à celui que Kerorian lui avait infligé.