PSYCHOLOGIE : La psychologie est une chose complexe et difficile à cerner. Il en va de même pour celle de notre jeune et noble dame.  Ayant grandi dans un milieu privilégié, elle est très soigneuse et pointilleuse. Elle connait les bonnes manières et l'étiquette, et elle ne supporte pas les manquements aux règles de bonne conduite, qu'elle a assimilées très tôt. Ceux qui se laissent aller en public à une attitude indigne ne sont que des barbares et des animaux, qui ne méritent pas d'être pris en considération. Elle ne supporte pas qu'on lui manque de respect, car elle fait des efforts quotidiens pour être acceptée parmi la noblesse de Daein dont elle se sent exclue. Donc elle est exclue, en réalité...
En effet, elle a conscience que l'on parle beaucoup dans son dos, et elle a du mal à le supporter. Elle prend les racontars avec une apparente dignité, mais elle ne peut s'empêcher de fulminer à l'intérieur de savoir que l'on parle dans son dos. De fait, même si elle est hautaine et méprisante, elle est d'une honnêteté qui en a surpris plus d'uns, et lorsqu'elle méprise, elle ne prend pas la peine de le cacher. Cela n'est pas forcément du goût de tout le monde, mais les gens n'ont qu'à faire avec. Elle ne va pas prendre la peine de ménager ceux qui ne la respectent pas.
Pandora à de fait développer un sens assez particulier de la justice... Elle ne respectera pas quelqu'un qui n'est pas capable de la respecter. Pour elle, c'est un sentiment qui se mérite, comme tout autre. Cependant, il n'en va pas de même dans l'autre sens... Elle ne se sentira pas le moins du monde obligée de respecter quelqu'un qui la respecte si elle se juge supérieur à lui. Et Pandora se juge supérieur à beaucoup de monde...
La jeune femme à une haute opinion d'elle-même, c'est le moins que l'on puisse dire. Elle n'a pas la moitié d'une fierté, et il lui parait tout à fait normal, allant de soi, d'être écoutée et obéie, que ce soit de gré ou de force. Elle supporte mal qu'on la contredise ou qu'on lui désobéisse, et entre alors dans de terribles colères qui ont plusieurs fois fait trembler les domestiques de la maison familiale.
D'un tempérament emporté, elle se laisse souvent dominer par ses émotions, même si elle parvient à les juguler lorsqu'elle est en public et doit faire bonne figure. Par contre, une fois dans le secret de sa chambre, ses coussins ont souvent eu à subir ses coups de poings rageurs, et on ne compte plus les porcelaines que la maison a dû racheter à cause des crises de colère de la jeune noble.
Il serait aisé de penser que Pandora n'est qu'une gamine gâtée par une vie trop riche, mais ce serait oublié le contexte dans lequel elle a évolué... La jeune femme vit en réalité avec un sentiment de peur constant, presque paranoïaque, que quelqu'un ne cherche à attenter à sa vie, pour l'une ou l'autre raison... Que ce soit son statut de bâtarde, que ses parents n'ont jamais réfuté, ou encore à cause de sa tendance à se mettre les personnes puissantes à dos, puisque ce sont celles qui affichent le plus ouvertement leur mépris pour la jeune marquée, et qu'elle a tendance à le leur rendre... Elle n'est clairement pas tranquille, même si elle parvient à conserver une façade assurée en public.
Le monde n'est qu'apparence. Le premier aperçu d'une personne, c'est son physique. Pandora en est parfaitement consciente, et paradoxalement, malgré son honnêteté quant à son ressenti des autres, elle est rarement franche quand il s'agit d'exprimer un sentiment qui pourrait être interprété comme une faiblesse. Car au plus profond d'elle-même, elle sait, elle sent, que la moindre faiblesse pourras causer sa perte...

PHYSIQUE : Nulle n'est de fleur plus belle que celle qui éclos dans un milieu privilégié. Pandora est l'une de ces fleurs, délicate et parfumée. D'une taille peu imposante, elle n'a pas la stature d'un guerrier et n'est pas large d'épaules. Ses membres sont fins, tout en élégance et raffinement, et même ses doigts longs et fins ne présentent pas les cals dûs à un dur labeur. Cependant, ses membres sont dotés d'une musculature fine, puisqu'elle s’exerce chaque jour au maniement de l'arme de sa caste, la rapière. D'une carrure qui n'en impose pas donc, elle est cependant dotée de courbes féminines explicites en la forme d'une poitrine généreuse et de hanches larges juste ce qu'il faut, se prolongeant en deux longues jambes fuselées. Elle aime mouler son corps de robes de brocard et de soie, pourvues de volants et de dentelle, et elle se grandit un peu en portant le plus souvent des chaussures à talons, ce qui ne lui pose pas de problèmes outre mesure. Accoutumée à marcher avec de tels accessoires, elle n'en est pas gênée, et même si ce ne sont pas les chaussures les plus pratiques pour se battre, il faut noter qu'elle n'a pas souvent besoin de croiser le fer, et que lorsque cela lui arrive, c'est dans le cadre de duels organisés. Cependant, en cas de besoin, elle peut tout de même se défendre avec ses talons. La jeune femme emprunte la démarche élégante et assurée de toute femme de haute naissance, et elle arrive à s'imposer malgré sa petite taille. Elle porte en outre à la hanche sa rapière, sous demande insistante de sa mère, qui préfère que sa fille soit parée à toute éventualité.
Cela dit, si le corps de Pandora est déjà une petite merveille de raffinement en lui-même, il faut tout de même faire une aparté sur son visage qui présente des caractéristiques très particulières. En effet, elle semble jeune, sans doute car sa vie n'a pas été marquée par la vie au grand air ou par les batailles, la dispensant d'exposer sa peau délicatement pâle aux conditions extrêmes. Ayant en outre bénéficié des meilleurs soins depuis son plus jeune âge, le grain de sa peau semble sans défaut, même si un observateur attentif pourras constater quelques imperfections. Son visage est encadré d'une masse de cheveux longs d'un noir soyeux, qu'elle réunit la plupart du temps en deux couettes qui lui tombent jusqu'aux reins. Formant une frange fournie sur son front, elle rabat le plus souvent une mèche de cheveux corbeau devant son œil si particulier, qu'elle préfère dissimuler si elle en a la possibilité. En effet, si son œil droit, d'un rouge sombre, semble parfaitement normal, on ne peut pas en dire de même de son œil gauche. Ambre celui-ci, on peut voir en lieu et place de sa pupille un motif étrange qui n'est autre que sa marque. En effet, Pandora appartient au peuple des Marquée, ce qui peut paraître un peu étrange pour une noble issue de ce froid et rigide pays qu'est Daein...

Lorsque je regarde en arrière, je me rends compte que tout a toujours été un peu pareille... Une mère aimante, un père au mieux absent, les regards pesants dans mon dos, et cette marque, dont j'ai mis longtemps à comprendre l'origine... Je ne sais toujours pas avec précision comment je l'ai eu, mais j'ai pu faire de nombreuses spéculations. Je me suis renseignée sur les marques particulières. Je ne pense pas que ce soit une simple tâche de naissance, le motif est trop précis, trop caractéristique. La première occurrence de marque artificielle que j'ai pu trouver concerne les Spirit Charmer. Une hypothèse que j'ai bien vite écartée, car je ne me souviens pas avoir jamais noué de contrat avec un quelconque esprit. La seconde mention de marques de ce type concerne quelque chose de beaucoup moins connu. Une malédiction, celle conférée par une naissance impure, fruit de l'union d'un Laguz et d'un Beorc. Je ne sais pas si je peux le croire... Mais connaissant ma mère, je ne peux nier la possibilité.


Dame Espéra de Cendrefer était une femme de la haute noblesse. Le statut de sa famille avait été atteint lors des conflits ayant entraîné la libération du pays de Daein, car le fondateur de la famille, Leonhart de son nom, avait participé activement à la guerre en tant que général. Ainsi, il avait apporté la gloire à sa famille et s'était donné le nom de "Cendrefer", car la Cendrefer était le nom de son arme. La rapière n'avait rien de commun, puisqu'elle avait la capacité de concentrer la magie à la manière d'un catalyseur et pouvait ainsi insuffler une énergie magique dans ses coups, en fonction des énergies maîtrisées par son propriétaire. Sieur Leonhart étant un mage de feu, ses coups se faisaient brûlants comme la lave. Dame Espéra, quant à elle, maîtrisait la magie de foudre. En tant que chef de la famille de Cendrefer, elle était propriétaire de la lame.
Elle s'était mariée quelques années plus tôt avec un homme du nom de Friederic de Chanderal, issu de la petite noblesse. Le mariage n'avait rien d'un mariage d'amour, puisqu'il avait été organisé par les parents des deux nobles, mais la famille de Chanderal bénéficiait ainsi du prestige conféré par le nom des de Cendrefer, et c'était ce nom qui avait été gardé pour les deux jeunes mariés. La famille de Chanderal apportait certains contacts dans le commerce, ce qui rendait l'union bénéfique pour les deux familles. Lorsque, deux ans plus tard, le père d'Espéra rendit l'âme, elle hérita de son titre de chef de famille, ainsi que de tout son prestige et son pouvoir au sein de la caste noble de Daein. Bien sûr, elle n'était pas exempt des talents guerriers inhérent à son rang, et elle avait travaillé dur pour arriver à imposer son pouvoir en tant que femme... Malheureusement, elle n'était pas vierge de certains vices de la noblesse. Elle aimait les hommes.

La mort de son père la libéra. détachée de son influence, elle se laissa aller et fréquenta diverses maisons closes, se cachant avec brio de son mari qui ne se doutait de rien. Ainsi, elle collectionna les gigolos, mais il y en avait un parmi eux qu'elle appréciait tout particulièrement. Un jeune homme qui n'avait rien de particulier pourtant, d'un physique tout à fait banal, mais il avait des yeux d'ambre qu'elle aimait énormément. Elle le vit plusieurs fois, mais elle continuait à avoir des relations avec son mari, si bien que lorsqu'elle tomba enceinte, Friederic pensa tout naturellement que l'enfant était de lui. Il fallut attendre la naissance de la petite Pandora pour qu'il se rende compte que quelque chose n'allait pas.

La petite naquit au beau milieu de l'automne, alors que les feuilles d'un brun orangé pleuvait des arbres à la fenêtre. Elle était minuscule dans les langes, son petit crâne couvert d'une touche de cheveux déjà sombres, et les yeux encore clos... Jusqu'à présent, tout allait bien, car Espéra avait elle-même les cheveux noirs. Mais lorsqu'elle ouvrit les yeux, enfin, tout le monde put parfaitement voir son œil d'ambre à la pupille marquée. Lorsqu'il vit cet œil, Friederik posa nombre de questions à sa femme, se demandant d'où pouvait venir cet œil si étrange. Il finit par découvrir la vérité au bout de plusieurs jours de harcèlement... Et cette vérité provoqua une fissure qui ne se referma jamais entre sa femme et lui. Bien qu'Espéra cessa de voir ses gigolos à la naissance de sa fille, le souvenir de son adultère était une trahison que Friederik ne pouvait pas pardonner, et ce même s'il était parfaitement conscient que son mariage avait été arrangé. Il ne put jamais considérer Pandora comme sa fille.


Quand j'y pense, il est clair que Mère n'a jamais réellement été vertueuse. Je la vois principalement comme une parente aimante et attentionnée, mais j'ai pu constater à quel point Père était froid avec elle, et la manière dont il me regardait. En outre, il a plusieurs fois fait des lapsus révélateurs, disant que je n'étais pas son héritière, ou encore que je n'étais pas sa fille... Des mots qui me firent mal lorsque j'étais enfant, mais qui me permettent aujourd'hui de savoir à peu près ce qu'il s'est passé. Je pense que ma mère a trompé mon père, une hypothèse qu'ils n'ont jamais réfuté ni l'un ni l'autre, bien qu'ils ne l'aient jamais affirmé non plus. Et à la vue de ma marque, il se peut que ma mère ait couché avec un Laguz, ou un autre Marqué. Je ne sais pas si je dois lui en vouloir ou non.


L'enfance de Pandora n'eut rien de vraiment joyeux. Elle resta confinée les premières années de sa vie dans le domaine familial, car elle ne pouvait pas cacher son œil et que sa mère ne voulait pas qu'elle subisse les mauvais traitements des autres enfants de la noblesse. Une telle distinction aurait forcément été remarquée, et les enfants sont prompts à mettre à l'écart ceux qui sont différents... Pandora grandissait lentement, mais elle gagnait en maturité au même rythme que d'autres enfants, si bien que lorsqu'elle atteignit les cinq ans, et bien qu'elle donnât l'impression d'en avoir trois ou quatre, Dame Espéra fit venir un précepteur pour lui enseigner les lettres et les chiffres. Une noble de sa lignée se devait de recevoir une bonne éducation et d'être cultivée. Aussi, dès qu'elle sut lire et écrire correctement, sa mère engagea des professeurs particuliers pour lui enseigner les mathématiques plus complexes et les autres sciences.

Il ne faut pas se leurrer cependant, Pandora restait comme tous les enfants de son âge : les cours l'ennuyaient, et elle passait tout le temps qu'elle pouvait dans les jardins de la demeure familiale à courir après des papillons ou à se cacher dans les fourrés, trouvant très amusant de profiter de sa petite taille pour ne pas être retrouvée. Une attitude qui agaçait beaucoup sa mère, qui aurait préféré que sa fille se montre plus assidue... Comprenant cependant que la petite avait besoin de se dépenser, elle fit venir un professeur d'escrime réputé et un professeur de magie. Nul doute qu'un peu de challenge allait sortir la fillette de son ennui, et qu'ainsi elle serait plus sage... La tactique fonctionna.

Un œil attentif aura remarqué qu'il n'a pas été question une seule fois de son père pour le choix de son éducation... Ce fait à une raison très simple. Plus il voyait l'enfant grandir, plus il constatait que la marque dans son œil d'ambre était destinée à rester, et plus il se persuadait que l'enfant n'était pas de lui. Il avait questionné sa femme à ce sujet, et dans l'intimité de leur chambre, elle lui avait avoué avoir eu une relation avec un homme aux yeux d'ambres. Bien que leur mariage ait été arrangé, Friederik prit très mal la nouvelle, et bien qu'il continua à avoir des relations avec sa femme dans l'espoir d'avoir un véritable héritier, il ne put jamais plus regarder Pandora comme sa fille. Au mieux observait-il envers elle une attitude froide et détachée, mais la fillette le voyait tiquer lorsqu'elle l’appelait "père" pour le saluer les rares fois où elle le voyait, ce qui se résumait généralement au souper.

En quelques années, ses professeurs d'escrime et de magie lui enseignèrent les rudiments de leur art, et elle  sut effectuer une passe facile ou effectuer un sort rudimentaire. Son élément de prédilection était la glace, mais elle aimait aussi beaucoup la foudre qui tonnait avec violence. Cependant, jamais sa mère ne l'autorisa à avoir un tome de magie sur elle, jugeant qu'elle était encore trop jeune pour qu'on la laisse jouer avec un artefact aussi destructeur... En revanche, elle lui offrit une rapière à sa taille, forgée spécialement pour elle par les forgerons du domaine, et elle l'arbora fièrement à sa hanche la première fois que Dame Espéra l'autorisa à sortir. Elle avait alors une dizaine d'années.


Je me souviens très précisément de la première fois que j'ai mis le pied hors du domaine familiale. C'est un souvenir pénible, mais je l'ai gravé dans ma mémoire avec une détermination farouche, car jamais je ne veux oublier ce qui fait de moi ce que je suis aujourd'hui. Certains, beaucoup en réalité, me trouvent prétentieuse ou irritante. Je ne me souviens pas l'avoir été aussi jeune, mais je sais que cela à débuté avec cette sortie. Je n'avais pas grandie comme les autres enfants de la noblesse, je n'en avais fréquenté aucun, et je n'avais pas vraiment idée de la manière dont je devais me comporter avec eux. Bien sûr, je connaissais parfaitement les bonnes manières, comment me comporter en société et à table, mais je n'avais aucune idée des moments où il fallait déroger à ces règles... Notamment lorsque l'on doit jouer avec d'autres enfants. Un autre détail à finit de m'attirer leur inimité. Cet œil, que ma mère m'avait recommandé de cacher... Nous avions élaboré, elle et moi, une coiffure me permettant de rabattre une mèche de ma frange devant mon œil pour le dissimuler, mais lorsque l'on est pressée par des enfants curieux et que l'on est beaucoup plus frêle qu'eux... Ce genre d'artifice a tôt fait d'être percé à jour.

Je considère que j'ai eu de la chance, car aucun de ces enfants n'a su reconnaître la caractéristique d'un Marqué dans cet œil étrange. Moi non plus d'ailleurs, je n'aurais pas su le faire à cet âge. Mais lorsqu'ils se rendirent compte à quel point j'étais différente d'eux, ils commencèrent à me mépriser. Ils me jugeaient imparfaite, ils me trouvaient trop petite, trop maniérée... Déjà à l'époque, j'étais plus subtile que je ne le laissais croire, et j'ai saisi le changement de leur attitude à mesure que leur jugement sur moi évoluait. Leur ton était condescendant. Je l'ai reconnu, car mon père me parlait exactement de la même manière, avec tout le mépris du monde. Et leurs paroles sirupeuses ne me leurrèrent pas. Et je ne comptais pas me laisser faire.


Pandora avait déjà une certaine tendance à la prétention. Son père l'avait méprisée toute son enfance, et elle tentait toujours de lui montrer qu'elle était digne de lui, sans le moindre succès. Il la regardait de haut, et jamais la moindre trace d'amour paternel ne brillait dans ses yeux. Le mépris est donc un sentiment qu'elle apprit à un âge tendre, et qu'elle rendit à l'homme de la famille avec brio. Il ne voulait pas la reconnaître ? Très bien, elle en ferait de même pour lui. Elle cessa bientôt de le saluer, au grand dam de sa mère qui la sermonna de nombreuses fois à ce sujet. L'enfant répondait par ces mots :

« Je le respecterais en tant que père lorsqu'il me respectera en tant que fille. »

Et les reproches de sa mère glissaient sur elle comme les patins sur la glace.

C'est également à cette période que la jeune fille commença à fréquenter les bals et les mondanités. Dame Espéra souhaitait qu'elle noue des connaissances, des relations, et qu'elle connaisse un peu le milieu de la noblesse, aussi commença-t-elle à emmener sa fille lorsqu'elle était invitée quelque part, l'encourageant à fréquenter d'autres enfants. Elle s'exécuta, car elle était consciente de la nécessité de nouer des contacts, mais les enfants se comportaient avec elle en usant de tant de fausseté qu'elle ne put que leur rendre la pareille à eux aussi. Elle ne parvenait pas à se faire d'amis, et elle passa sa jeunesse dans une solitude glaçante, qu'elle tenta de compenser en se jetant à corps perdu dans ses études et son étude des armes et de la magie. Elle dépassa ainsi en connaissances et en technique la plupart des enfants de son âge, et ce assez rapidement, ce qui la marginalisa encore un peu plus.

C'est lorsqu'elle eut une quinzaine d'années qu'elle commença à s'intéresser à l'origine de sa marque. Ce motif, dans son œil gauche, lui avait causé tant de problèmes qu'elle voulait en connaitre l'origine. Elle fit des recherches sur son temps libre, fouillant la bibliothèque familiale de fond en comble, dépoussiérant les ouvrages pourrissant au fond des rayonnages... Elle trouva mention des Spirit Charmer, mais elle savait pertinemment que ce n'était pas cela. Parfois, elle voyait une occurrence de tatouage étrange sur une personnalité de tel ou tel ouvrage, mais aucune indication sur l'origine de ces personnes, comme si on n'avait pas souhaité en parler.

Lorsque, dans ses recherches, elle releva pour la première fois une mention sur l'ascendance d'une de ces personnes tatouées, et qu'elle se rendit compte que l'individu avait un parent Laguz, elle pâlit. Elle ne voulait pas laisser cette information, floue et ancienne, l'influencer, mais plus elle y pensait, plus cette découverte l'obsédait. Elle relut les ouvrages où elle avait trouvé les autres personnes marquées, puisant un certain réconfort dans l'absence de renseignements, mais... Elle finit par y trouver une nouvelle source d'angoisse. Et si on n'en avait pas parlé parce-que la vérité était si horrible, si honteuse, qu'elle devait être tue ? Elle ne tenait plus. Elle décida d'interroger sa mère.

Ce fut l'occasion d'une conversation gênante. Dame Espéra évitait les questions, répondait à côté, et cet acharnement à ne pas l'informer la conforta dans ses déductions. Elle n'était pas la fille de son père. Elle comprenait enfin pourquoi il ne la considérait pas, pourquoi il se comportait ainsi avec elle... Cela ne l'apaisa pas, mais elle se sentait mieux de ne plus être ainsi dans l'ignorance. Elle avait l'impression qu'un poids s'était retiré de ses épaules, et elle put enfin cesser ses recherches pour se tourner vers son futur... Qui ne lui semblait pas excessivement joyeux.


Lorsque Mère est tombée malade, les choses n'ont été que de mal en pis. Père s'est montré de plus en plus hargneux, et je pense comprendre pourquoi. Ma mère se faisait vieille, elle atteignait les cinquante ans, et ils n'avaient toujours pas d'enfants. Il n'avait pas d'héritier, puisqu'il refusait toujours de me reconnaître. Mes relations avec les autres jeunes de mon âge étaient toujours aussi conflictuelles, personne n'avait décidé d'un mariage pour moi, si bien que mon avenir se présentait assez incertain. Je n'en étais pas mécontente cela dit. Même si j'étais suffisamment désillusionnée pour penser pouvoir un jour tomber amoureuse, je voulais décider moi-même de mon avenir. Mère semblait avoir voulu me laisser ce choix, sinon elle m'aurait fiancée bien plus tôt. Et Père... il s'en fichait.

Dans les années qui suivirent, la maladie de Mère eut des hauts et des bas. Parfois, elle se sentait mieux et reprenait la maison en main, et parfois elle sombrait plusieurs jours et ne sortait presque plus, crachant du sang dans son lit. Je n'aimais pas l'odeur qui régnait dans la maison. Un mélange de produits pharmaceutique et d'hypocrisie. Lorsque je voyais Père poser les yeux sur Mère, j'avais l'impression qu'il n'attendait qu'une chose : que sa maladie l'emporte. Ce dont je n'avais aucune envie.

C'est au cours de sa maladie que Mère me remit une série de trois gros ouvrages. Elle me dit qu'ils contenaient les mémoires de tous les chefs de la famille depuis qu'elle avait acquis sa noblesse à la pointe de la Cendrefer. Elle en conserve cependant le dernier volume, dans lequel elle écrit encore ses propres mémoires. Un jour, je devrais moi aussi poser ma plume sur ces ouvrages, mais je ne suis pas pressée. Je sens que lorsque la maladie emportera Mère, Père pourrait bien en profiter pour prendre la tête de la maison, et cela... Ni Mère, ni moi, ne le voulons. Et à chaque fois que je sens le regard de Père sur mon dos... J'ai des frissons.

PSEUDO : Yureliom
COMMENT AVEZ-VOUS CONNU LE FORUM ? Je suis un double-compte de Liyu/Kerowyn/Khar'a Mell, je vais pas faire Niall finalement, mais j'ai une autre idée qui m'inspirera probablement plus...
QUELQUE CHOSE À CORRIGER ? '-'
EXPÉRIENCE DU ROLE-PLAY : Vous devez la connaitre depuis le temps 8D
TU AS DÉJÀ JOUÉ À FIRE EMBLEM ? SI OUI, LEQUEL/LESQUELS ? On peut juste rajouter Awakening à mon tableau de chasse '^'