Comme un grain de sable dans le vent [PV : X]

Le soleil du désert tapait fort aujourd'hui. Alan avait chaud... très chaud... A l'entrée du village, il scrutait les horizons dorés. Il s'habituait à peine à cette chaleur qui commençait à haler sa peau. Torse nu, il attendait le convoi de ravitaillement qui devait arriver pour le clan. Une goutte de sueur s'extirpa du front et coula jusqu'à ses yeux. Alan l'essuya en vitesse et cligna des yeux. Assis contre un rocher, ses lames posées à côté de lui, il attendait patiemment.

Depuis qu'il vivait ici, il était enfin en paix. Tout ce qu'il avait à faire, c'est rendre service au clan de toutes les manières. En général, il était chargé de repousser les indésirables, mais parfois il faisait autre chose comme chasser ou aider à l'inventaire... ou bien attendre l'arrivée des convois.

« Tu fais quoi papa ? »

Quelque chose s'installa entre les jambes du jeune homme. Alan sourit et caressa la chevelure de Kira. Une longue chevelure noire avec une mèche blanche qui tombait entre ses yeux saphirs.

« J'attend le convoi, ma chérie. Tu n'es pas avec ton frère ?
- Nan. Il dort encore.
- Et toi, tu n'a plus sommeil ?
- Nan. Le soleil brille trop fort. »

Alan sourit et enlaça sa fille par la taille pour la serrer contre lui. Ils ont vite grandi, ces enfants.Il s'était tellement focalisé sur sa recherche d'un havre de paix qu'il ne l'avait pas vu. Les voilà déjà capable de marcher et de parler. Sa petite Kira ressemblait à une mini Kwendal avec des oreilles normales, des cheveux noirs (sauf la mèche) et une marque sur l’omoplate droite.

« Tu as mangé ?
- Nan. Il y a plus rien dans le garde manger.
- Déja ? Lila a encore tout mangé... »

Il soupira et fouilla dans la sacoche pour en tirer une pomme qu'il fourra dans les mains de Kira. Celle-ci sourit et croqua dedans. Alan reporta son regard au loin, tentant de discerner un point noir, une silhouette massive... mais rien pour le moment.

« Dis papa ?
- Hmm ?
- On retournera de l'autre côté du désert un jour ? »

L'autre côté du désert... un monde plein de vie mais aussi de guerre. Il y fait frais, mais la haine y pullule...

« Je n'en sais rien ma chérie. Peut être un jour.
- J'aime pas les peut-être. Ca veut toujours dire non.
- Pas toujours. Tu te souviens quand j'ai dit que je ramènerais peut être un souvenir quand je suis allé de l'autre côté du désert ? »

Il passa la main sous la chemise de sa fille et en tira une petite chainette en or avec une perle en guise de pendentif.

« Alors si je dis qu'on ira peut être ensemble de l'autre côté du désert, c'est que ce n'est pas impossible, d'accord ?
D'accord.
- Allez, file jouer. »

Kira se retourna, déposa un baiser sur la joue de son père et s'en alla.

Alan soupira et reprit son observation. Retourner en terrain hostile serait une mauvaise idée pour le moment. Sa prime subsistait encore et si on voyait la marque sur le corps de ses enfants... peut-être quand ils seraient grands et capable de se défendre...

Il devait être là depuis une semaine. A vrai dire, il ne comptait plus les jours. Ses vêtements blancs tâchés par le sable, la rudesse du soleil et l'humidité de la lune. Parce qu'à vrai dire, il venait souvent ici. Tout les six mois depuis quelques années, afin de s'infliger les souffrances d'un entraînement en grandes pompes.
Musculation, maîtrise des armes et surtout: survie. Des rations pour deux jours alors qu'il restait deux semaines. Il avait même son petit campement, avec une tente épaisse et quelques mannequins de paille et tissus.

Alors quelque fois, dans le village à deux kilomètres de là parmi les dunes, les coups de feu résonnait comme le tonnerre sous un soleil de plomb sans nuage. Toujours en pleine journée. Sans doute que des locaux avaient du le voir, l’observer. Il ne bougeait pas d'entre ses quatre montagnes de sable, jusqu'à s'en aller. Ceci n'est pas une raison, mais une vérité à laquelle l'on peut imputer l'inexistence d'ennuis pouvant lui arriver. Car il laissait les autres tranquilles, et attendait de même en retour.

Aujourd'hui, il était fatigué. Accablé par le soleil, accablé par le manque de nutrition et non loin de la déshydratation. Les muscles crispés par l'effort. Quelques grelots tintaient au vent alors qu'il se déplaçait silencieusement vers un être de paille. Le sable brouillait sa vue, tournoyant autour de lui et lui piquant les yeux. Il semblait y être depuis le petit matin, car son corps devait apprendre à anticiper les mouvements du vent. Car quand il sautait, il devait limiter le bruit de sa propre chute.
Le zéro absolu n'existe pas, mais le meilleur positionnement s'apprend. Et il le connaissait. Il fallait pourtant l'entraîner, l’expérimenté. Ce qu'il avait aussi fait. Ce qu'il fallait, c'était l'améliorer. Et rien de mieux que les pires conditions climatiques pour s'y exercer.

Il n'avait cure d'être à la frontière, où des lieux vivants avoisinants. Aller plus loin dans le désert signifiait la mort pour ce genre d'entraînement. Prendre des risques ne signifie pas être stupide.
Il ne se doutait pas que la caravane d'approvisionnement du village qui arrivait elle, allait prendre des risques.

Parce qu'il est vrai que, quant on a connaissance de ce qui se passe là où on va, on peut faire ce qu'on veut. Un petit village paisible, avec des Laguzs. Autant dire une fortune.
Oui, parce que cinq mages de feu et une dizaine de mercenaires corrompus par l'appât du gain étaient prêts à une déferlante vague de violence. Oui, il ne violeraient que les humaines, ne tueraient que les hommes. Les enfants seront de bon esclaves loyaux. Et les Laguzs vaudront encore plus cher. Enfant, femmes ou hommes.
Et il avait un plan. Les mages allaient descendre plus tôt et entourer discrètement le village pour le surprendre d'un cercle de feu empêchant toute fuite. Bien cachés derrières, les mercenaires feraient le reste. Ils étaient expérimentés, de fines lames. Il allaient même se faire passer pour des marchands le temps de pénétrer le village.

Car même si le convoyeur était aussi corrompu que les mercenaires, la cargaison était toujours là. Il fallait instaurer la confiance.

Le temps filait, petit à petit. Le soleil était la seule preuve que la journée avait avancée. Alan poursuivait son attente inlassable malgré son ennui. Pour tromper l’envie de se lever et d’aller se coucher, il aiguisait ses lames. C’était marrant : avant, empoigner Artamon ne lui avait inspiré que dégout et répulsion, à plus forte raison depuis qu’il a perdu Alondite. Et maintenant, il n’épouvait que l’impression d’être complet, indemne. Une partie de lui vivait désormais dans Artamon et il se sentait capable de se battre avec sans dégout.

Une silhouette se dessina finalement au loin, dans le point de fuite. D’abord, ce fut un point noir, puis les détails se creusaient au fur et à mesure de son avancée pour devenir un chariot tiré par un cheval avec un homme à son bord. Alan se leva et siffla. Les gardes rappliquèrent alors et attendirent le convoi pour l’escorter jusqu’au centre du village, flanqué d’un Alan soulagé à l’idée de pouvoir enfin finir sa nuit.

Arrivé au centre, la dizaine d’occupant foula le sol, entouré des soldats. Cassandra arriva alors, escortée par Sebiastien le prêtre et Bernard l’homme à la hache.

« Nom et prénom ?
- Allons, Dame Cassandra, vous savez bien qui je suis, c’est ridicule de faire ça à chaque fois.
- Vous me connaissez aussi bien que je vous connais. Nom et prénom ?
-*soupir* Dawson Magelan, je viens apporter l’approvisionnement mensuel.
- Combien de personne pour votre escorte ?
- Nous sommes dix, comme vous pouvez le voir.
-Dans ce cas, pourquoi je compte 15 sacs à dos même pas rempli dans votre coin personnel ?
- Heu… »

Alan réagit au quart de tour et pointa Artamon sous la gorge de Dawson alors que le cercle se refermait sur le convoi. Dans un coin, il vit Lila ramener Kira à l’intérieur de leur habitation.

« Où sont les cinq autres ?
-ALERTE ! ON EST ENCERCLE PAR LES FLAMMES ! »

Effectivement, les flammes encerclaient le campement. Ils étaient assiégés. La lame dorée glissa le long du cou de Dawson et se planta dans le cœur. Le bretteur vit l’âme quitter les yeux de sa victime pour s’immiscer dans la lame.

*ca se confirme : où que j’aille, j’attire les emmerdes.*

Et ce fut le chaos : une meute d’animaux et d’hommes armés se ruèrent dans le convoi pour massacrer la dizaine d’occupants qui s’y étaient préparé. Alan prenait part au combat, ses lames dansant parfaitement dans cette mêlée inqualifiable, glissant par-dessus les amis, fondant vers les ennemis, il ne fallut qu’une poignée de minute pour que le convoi s’imprègne du sang des ennemis.

« Où en est l’incendie ?
-Il n’a pas bougé, ma dame, on dirait qu’il n’a été déclenché que pour nous séquestrer dans le campement en attendant qu’on se rende.
-Il faut créer une brèche pour qu’on puisse attaquer les ennemis restants.
-Je m’en occupe. »

Alan se dirigea vers une partie du cercle de feu et pointa Artamon vers celui-ci. Les flammes noires se dressèrent alors et contraignirent une partie du cercle à reculer, ouvrant ainsi un passage suffisant pour trois hommes côte à côte de sortir.

« Nanard, tu viens me donner un coup de main ? »

L’homme à la hache jeta un regard à Sebastien, celui-ci hocha la tête puis le costaud rejoignit Alan. A peine eurent-ils traversé le cercle de flammes que celui-ci se referma alors que les flammes noires disparurent.

Cinq mages alimentaient le cercle en magie.

« Voila nos cinq inconnus. Ca ne devrait pas poser de problème s’ils doivent se concentrer pour garder la barrière active..
-J’en suis pas si sur : regarde. »

Effectivement : un des mages pointa un bras vers le duo et psalmodia quelque chose. Une grosse boule de feu fut alors projeté sur eux et chacun fit une esquive de son côté.

« J’ai rien dit… »

Ca allait être plus coton que prévu : les mages pouvaient encore les tenir à distance d’une main. Si Alan voulait attaquer, il fallait qu’il accepte de morfler un peu.

Allongé à flanc de dunes, il observait la scène. La flamme brillait au fond de ses yeux. Des mages, des non humains et des hommes armés. Tout ce petit monde s'évertuant à torturer son corps dans des directions aléatoires. Parfois contradictoire avec leur sang, organes ou os.

Des non-humains. Cela signifiait que ces hommes étaient des mercenaires. Soit payés pour les capturer, soit seront payés pour leurs ventes.

Tuer le mage en contre-bas serait une affaire des plus... Simples. Il avait le dos tourné. Mais les quatre autres s'y attendraient après avoir vu leur mur de feu faiblir. Il pourrait bien en emporter deux de plus dans une course rapide soulevant le sable. Mais pour le reste...

La sueur coulait le long de son corps, imprégnait ses vêtements qui s'en tâchaient de sables. Il se sentait fatigué, affaiblit. Ce serait un rude combat, surtout que les locaux le prendrait sans doute pour l'un des attaquants. C'était des non-humains, des êtres réputés pour leur cruauté et leur force inégalée. Il en avait tué plusieurs, de toutes races. Mais c'était quasiment toujours arrangé pour que ce soit en sans la moindre once de combat direct. Bien trop dangereux, car ces sous-humains sont bien plus fort que ces grouillot de gardes. Car plus bestiaux. Il n'avait eu guère l'occasion de discuter avec l'un d'entre eux, d'ailleurs il ne savait même pas si ils étaient doué d'un langage, d'un système de pensé outre collectif ou même d'une langue ne comprenant pas que des grognements. Et peu importe. Il avait tué des animaux pour se nourrir. Il avait tué des humains parce qu'ils le méritaient. Où se plaçaient ces demi-animaux? Aucune idée. Et ça n'avait pas d'importance. Ça restait de simples choses humanoïdes qui courraient dans tout les sens. Fallait-il les sauver?
Non.
Mais les mages et autres mercenaires devaient mourir. Pour leurs actes, ce qu'ils représentent et ce qu'ils sont.

Il fallait passer outre la douleur corporelle, alors il se propulsa d'une main par dessus le pan de sable et dévala la pente qui menait tout droit au pyromancien sur le dos. Dès que son pied foula un sol droit et stable, il y prit appuis et sauta vers le mage concentré à canaliser son sort. La main droite en l'air, la lame secrète s'échappa de son poignet jusqu'à se faufiler à l'intérieur du coup du pauvre homme, qu'il abattit au sol implacablement. Le cercle de feu perdait sa puissance à vue d’œil alors qu'il le longeait en courant, soulevant le plus de poussière possible. Le deuxième mage ne vit rien venir et il le poignarda en pleine course tout en profitant de l'inertie afin de pirouetter au dessus de lui. Le champ de flammes l’amoindri.
Le troisième mage tourna la tête vers lui et incanta une boule de feu. Elle fendit les airs alors qu'il continuait sa course vers lui. Il ne pouvait même pas espérer esquiver, il la prendrait de plein fouet à mi-chemin. Alors il bondit.

Il prit l'impact le plus haut possible. Contrôlant la douleur, mouvant son corps pour retomber toute lame dehors sur le mage surpris. Et encore un de tué. Mais ce beau vol plané mit l'assassin à genoux. Heureusement pour lui les comparses du sorcier étaient encore loin, et la barrière de feu disparaissait lamentablement dans les tourbillons de vent du désert. Les gens pouvaient s'enfuir.

Titubant à moitié, il se dirigea vers l'arrière d'une dune plus loin, afin de se protéger des ravages de la bataille. Et de la fuite des non-humains.

Alan et Bernard avaient bien du mal à approcher le premier mage. Ce dernier savait s'y prendre pour tenir 2 guerriers à distances, même s'ils tentaient de le prendre en sandwich. Artamon n'était guère utile car ils ne s'agirait que d'un mur de papier contre un boulet de canon quand à la protection contre les sorts. Pour ce qui est de l'offensive, il doutait que ça soit d'un grand secours. Frapper un mage de feu avec du feu, c'est comme tenter de reboucher un cratère avec un séisme.

Bref, il était dans la merde et il n'avait plus qu'une seule possibilité : morfler, tenter de survivre et attaquer.

Alan prit une profonde inspiration et se lança à l'assaut du mage qui pointa sa main vers lui. Tel un boulet de canon, la première boule de feu fut projetée et frôla l'épaule d'Alan. Celui-ci n'en était pas à sa première brûlure légère et continua en serrant les dents. La deuxième boule de feu le toucha en plein torse. C'était chaud. Plus chaud que les feux de l'enfer. Sous la force de l'impact, Alan recula puis repartit à l'assaut. Le mage le vit progresser et prépara une troisième boule, plus grosse... qui s'évapora alors qu'il regardait dans une direction qu'Alan n'osait pas regarder par crainte de la feinte qui pourrait lui coûter la vie. De toutes façons, ce fut Bernard qui s'en chargea.

« Le mur de flammes a disparu ! »

Alan prit soin d'empaler le cœur du mage sur sa lame avant de se retourner. Effectivement, le mur de flammes n'était plus. Pourtant, il y avait encore 4 sorciers qui 'étaient là pour...

Alan jeta un oei là gauche puis à droite. Il pouvait distinctement apercevoir à chaque direction les corps des mages, baignant dans leur propre hemoglobine. Et au loin, une silhouette qui s'éloignait, boitillant. Alan fronça les sourcils et, après s'être assuré que le village ne risquait plus rien (tous les assaillants ont été tué et le protocole de sécurité a été mis en place pour prévoir tout assaut en traitre), se tourna vers son compagnon d'arme du moment.

« Retourne au village, Bernard, et dis leur que je reviens d'ici peu. »

Afin d'éviter une altercation inutile, Alan a été informé dès son entrée dans le clan de l'exitance de cet homme. Ils ignoraient de qui il s'agissait, mais c'était un homme encapuchonné, assez étrange, qui passait de temps en temps dans le désert pour des raisons inconnues. Il restait là, non loin du village, à l'écart de toute source d'eau et de nourriture. Que faisait-il ? Ils l'ignoraient, mais il venait de temps en temps et ne restait jamais trop longtemps. Un villageois était allé voir un jour, à distance respectable, attiré par les coups de feu : il a vu un campement et des hommes de paille. Alors il s’entraînait dans le désert ? Mais pourquoi ici plutôt qu'ailleurs, là où sa survie serait bien plus aisée ? Finalement, on laissa cet énergumène à ses étranges occupations. Le marché était qu'on lui foute la paix et il leur foutait la paix. C'était aussi simple que cela... alors pourquoi s'était-il mêlé des affaires du clan ?

Alan eut vite fait de le rattraper. L'homme titubait, visiblement aussi atteint qu'Alan par la magie des mages, mais il était visiblement moins endurant que le bretteur. L'homme torse nu se rapprocha de lui, cherchant une potion dans sa poche.

« Merci pour le coup de main. »

Il tendit sa main droite vers lui, dans laquelle se trouvait la potion. Une telle aide devait être récompensée, mais il n'avait que ça à offrir à part une gourde d'eau et des lanières de viande sêchées.

« Je croyais que tu ne te mêlerais pas des affaires du clan. »

Un peu de curiosité pour alimenter une brève conversation à priori. Enfin, s'il ne voulait pas répondre, tant pis.

Un village de guerrier. Ils auraient pu se débrouiller seuls, peut-être. Encore une action sans doute inutile. Mais il ne le saurait jamais. Après tout les sous-humains auraient eu du mal à passer le cercle de feu. Mais peut-être pas l'homme qui se tenait devant lui. Quoiqu'il ne serait peut-être pas en si bon état. En tout cas, il était bien présomptueux de balancer ce genre de question après avoir dit merci. Et si c'était une manière d'engagé la conversation, ce n'était ni adroit ni élégant. Encore un pauvre paysan qui est passé de la fourche aux épées. Et ne dénigrons pas les paysans, on mange grâce à eux. Ce n'est pas pour ça qu'il faut tenter de les raisonner. La discussion s'engageait déjà dans une odeur désagréable et d'une couleur futile.

Il continua de boiter vers son campement, sans répondre dans un premier temps:

"Tu viens bien te mêler des miennes en me parlant."

Nul besoin de juger pourtant, même si ce larron traîne ses patins avec des sous-humains, il ne faisait que les défendre.
Il réajusta sa capuche, toujours pour garder son visage caché en continuant d'avancer. L'autre l'avait remercié, il n'y avait plus rien à dire donc aucune raison de s'arrêter. X n'avait nul besoin d'un super-ami parce qu'il l'avait aidé. Du moins ça avait toujours fonctionné ainsi, alors il ne se retourna pas pouvoir voir si il était toujours suivis. Il aurait peut-être du s'arrêter pour demander des bandages ou autre, chose dont il ne disposait pas. Mais quémander ne faisait pas parti de ses habitudes, et comme à chaque fois, les plaies se refermeraient d'elles même bien que le sable s'y incruste et les creusent. Ce serait un bon entrainement.

En tant que nouveau venu fraîchement installé, Alan n'était pas encore familiarisé avec les lois du clan. Il faisait comme il a toujours fait : il apprend petit à petit, sur le tas, se corrigeant à chaque erreur. En fait-il une en suivant l'homme pour le remercier comme il se doit ? Peut être que oui, peut être que non. Probablement pas d'ailleurs, sinon Nanard l'aurait prévenu qu'il n'avait pas le droit, donc il n'en faisait pas.

Alan n'a jamais prétendu être un maitre de l'art de la conversation. Il savait qu'il manquait cruellement de tact et de délicatesse dans ses mots mais hé, on dit que les mots sont une arme et la sienne, c'est l'épée, pas la langue. Enfin tant qu'il était capable de dire ce qu'il voulait, à quoi bon apprendre les subtilités du langage ? Ok, c'était un peu bête de penser comme ça, c'était toujours bon d'être rusé et intelligent, mais il a déjà clairement prouvé par plusieurs fois que la subtilité n'était pas son fort et maintenant qu'il a trouvé un endroit où se poser, c'était un peu tard pour apprendre le machiavelisme.

« Tu viens bien te mêler des miennes en me parlant.7
- Si j'avais exigé des explications sur pourquoi tu es venu nous aider, je m'en serais mêlé et quand bien même la encore j'aurais déjà été mêlé à l'affaire. Je ne viens pas te demander quoique ce soit... juste te remercier. Je reste hors de tes affaires, donc. »

Le guerrier observa capuche-man boiter. Il faisait un peu pitié à se balader comme ça. S'il le voulait, il aurait pu abréger ses souffrances, mais il n'était pas comme ça. Nan, c'était une trop bonne poire qui ne tuait que quand c'était nécessaire. Mais l'autre faisait quand même pitié. Il tiendra pas longtemps dans le désert dans cet état. Il fouilla dans sa poche et en retira un petit flacon au teinte bleutées qui vint heurter le crane de l'homme à la capuche.

« Considère ça comme le remerciement d'un papa qui s'inquiétait pour ses marmots. J'aurais pu dire que c'était de la part du clan entier, mais j'aurais peut être menti du coup. »

Bon ben... il avait plus rien a dire du coup, non ? Ouais, il lui semblait qu'il avait rien à dire. Il a donné la potion, il l'a remercié, il a décidé de ne pas demander de raison à ses agissements bien qu'il trouve ça curieux que le péquenaud qui fait Ashera-sait-quoi à quelques mètres du village intervienne dans un raid... ouais nan, il était temps d'y aller.

Ah mais au fait...

« T'as agi drôlement vite pour un gars désintéressé, quand même. Le village est à plusieurs mètres de chez toi et on a fait quasiment pas de bruit pendant le combat. Comment t'as su qu'on était attaqué ? »

Il ne demandait pas pourquoi, ce qui n'était pas ses affaires, mais « comment », qui la par contre en faisait parti d'une certaine façon. Il ne pouvait pas se douter que l'homme à la capuche a vu le convoi passer et à compris ce qui se tramait, peu importe comment... après tout, le convoi avait vraiment l'air normal.

» Les milles facettes d'un grain de sable
» Chronique du vent
» Du sable et d'un bretteur (vous croyiez quand même pas que j'allais la laisser là bas ><)
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Comme un grain de sable dans le vent [PV : X]

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