Quand la Mort vient à Vous

- Je vous en prie Seigneur ! Vous devez y retourner ! Cela fait deux semaines qu...
- Il suffit !

La voix tonitruante du roi résonna dans la petite pièce où il avait de nouveau accepté d’écouter la complainte d’Elinkäh. Kurthnaga fit volte-face pour contempler les yeux bleus ciel de la dragonne. De profondes cernes marquaient le contour rougi de ses iris, signe flagrant d’un manque de sommeil chronique parfaitement compréhensible. Sa chevelure blanche et immaculée, bien qu’extrêmement emmêlée ces derniers temps, lui tombait jusqu’au épaules et un tic nerveux l’obligeait à triturer l’une de ses mèches de sa main fine aux ongles rognés. Le manque d’informations et l’inquiétude avaient affaiblis la jeune femme plus surement que si elle avait été malade. Oh bien sur Elinkäh avait été et était toujours une femme sublime. Ses traits fins et ses formes avantageuses s’alliaient à une carrure fine et athlétique, des muscles fins mais bien présents roulant sous sa peau, plus pâle que celle d’une simple femme du peuple. Sa nature draconique se laissait deviner à la forme anormalement pointue de ses oreilles et à l’étrange symbole en forme d’étoile à trois branches qui ornait son front. Elle était aujourd’hui vêtue d’une tunique vert pâle, vêtement simple mais passe partout tandis que ses lobes d’oreilles se paraient d’une simple paire de minuscule rubis. Cependant, les derniers évènements avaient laissés leur trace et Elinkäh, d’habitude rayonnante de vigueur et de joie, ne dégageait aujourd’hui qu’amertume et inquiétude. Son buste autrefois fier et droit s’était légèrement avachi, ses épaules s’étaient affaissées et son regard auparavant si perçant semblait désormais éteint, voilé par la tristesse qui habitait son cœur.
- Tu m’as déjà exposé cette requête Elinkäh. Et ma réponse n’a pas variée depuis la dernière fois.
- Mais Sire ! Je...
- Assez !

Les yeux rouges du souverain semblèrent s’illuminer tandis qu’il transperçait la jeune femme affaiblie du regard. Bien que d’apparence jeune, Kurthnaga n’en était pas moins un roi aussi strict que juste et son autorité ne souffrait d’aucune contestation. Balayant ses cheveux turquoise d’un bref mouvement de la tête et dévoilant ainsi le signe rouge qui ornait son front, le dragon contempla sévèrement la femme éplorée qui le suppliait depuis tout ce temps :
- Je le répète, si ce que tu m’as rapporté est vrai il me faut agir avec la plus grande prudence...
- Deux semaines ! Cela fait deux semaines que Saydar...
- Silence femme ! Je connais Saydar et Digmah aussi bien que toi ! Oserais-tu un seul instant mettre en doute la force et la bravoure de tes propres frères !

La dragonne accusa le choc. Sa bouche s’ouvrit comme si elle s’apprêtait à répliquer mais la referma sans avoir prononcé un seul son. Son petit manège se répéta pendant quelques secondes alors que ses yeux s’emplissaient de larmes brulantes et douloureuses. Elle déglutit à grand peine, empêchant le liquide salé d’inonder encore une fois ses joues. Pas ici, pas devant le roi, elle se devait d’être forte. Son sanglot étouffé se transforma en une toux rauque et sèche, dissimulant habilement son embarras sous le regard étonnamment doux du jeune homme qui lui faisait face. Les larmes disparues, elle rendit son regard au roi. Un regard chargé de haine et de reproches silencieux.
- Je comprends ta rancune Eli... La peine qui te ronge est la même que celle qui guide ma décision. Saydar et Digmah n’étaient point de sang royal et pourtant leur force faisait d’eux deux êtres respectés du peuple des dragons. Si tes dires sont exactes... Alors la chose que vous avez réveillée est une menace pour nous tous. Je me dois d’agir au mieux afin d’éviter toute nouvelle victime.
- ...

La colère avait ravivée les prunelles éteintes de la dragonne, les faisant briller de leur ancien éclat. Ses lèvres s’étaient retroussées en un grognement silencieux et son regard furibond assassinait silencieusement le jeune monarque.
- D’autres victimes... Cette chose a enlevée mes frères, ma seule famille ! Et plutôt que de courir à leur rescousse comme le veut votre devoir, vous restez sagement cachés entre ces quatre murs afin de protéger votre royale petite personne et vous m’empêchez d’agir à ma guise !
- ...

La haine guidait ses paroles lorsqu’elle cracha ces quelques mots mais Kurthnaga ne cilla pas. La peine se lisait dans ses yeux mais il resta droit et inflexible, laissant l’orage passer. N’obtenant point de réponse, la dragonne fit volte face et sortit en claquant la porte. L’homme qui la surveillait l’attendait adossé contre cette dernière. Sans même lui adresser un regard, elle s’en fut à travers les couloirs, se dirigeant vers sa chambre à laquelle l’homme avait de toutes les façons l’ordre de la ramener. Kurthnaga avait bien fait les choses : elle était totalement coincée ici sans même une occasion de filer en douce, l’homme la suivant comme son ombre quoi qu’elle fasse et où qu’elle aille.

***

Le jeune dragon poussa un soupir de soulagement avant de se laisser tomber sur son siège. Sa tunique, d’un bleu foncé royal, émit un discret froufrou alors qu’il se redressait, contemplant son étude d’un regard vide et fatigué. Contrairement à ce qu’on pourrait attendre de la part d’un roi, la pièce était décorée avec simplicité. Les murs de pierre étaient nus et seule une imposante bibliothèque ornait celui du fond, juste derrière l’imposant fauteuil aux coussins de velours. Un immense tapis de fourrure isolait la pièce du froid glacial du dallage et le monarque en apprécia le doux contact du bout de ses bottes lustrées avant de se pencher sur le bureau, massif établi de bois verni et gravé avec soin, qui occupait le centre de la pièce. La lumière du jour se déversait à flot depuis la seule fenêtre du bureau sur les nombreux documents que le monarque étudiait avant l’entrée intempestive de son amie.

Elinkäh Soldara... Sa famille était l’une des plus anciennes et des plus importantes de Goldoa. Les Soldara avaient toujours été très proches de la famille royale y compris lors des évènements de la grande guerre... Et l’un des rares clans à s’élever contre l’ordre de la Déesse. De par la mort de son propre père et des plus anciens membres de la famille, l’équilibre qui régnait entre les deux clans avait naturellement été ébranlé mais les liens avaient persistés, notamment au niveau de la jeune génération. Saydar Soldara était très rapidement grimpé dans les faveurs du jeune monarque, aussi bien en raison de son éducation sans faille que pour sa force où ses connaissances diverses et variées dans de très nombreux domaines. Rapidement, le jeune homme s’était fait un nom à la cour et avait été admis parmi les amis les plus intimes du roi. Son jeune frère, Digmah, bien que moins brillant n’en restait pas moins un jeune homme tout à fait exceptionnel dont la sincérité et la compassion était connues de tous. Saydar s’était fait un devoir de le présenter au roi et avait tout mis en œuvre pour le faire entrer à l’académie royale. Elinkäh était l’ainée, bien que les deux frères se complaisent à l’appeler « petite sœur ». Son tempérament était bien plus vif que celui des deux garçons et c’était elle qui s’était occupée de les élever à la mort prématurée de leurs parents, soutenue dans sa tache par toute l’aide que pouvait lui procurer Kurthnaga dans sa position. Son chagrin était parfaitement compréhensible et s’il l’avait pu, le jeune souverain n’aurait guère hésité à se lancer lui-même à la recherche des frères perdus... S’il n’y avait pas eu cette... Chose capable de faire disparaitre deux dragons rouges en pleine forme. Personne n’était retourné sur les lieux du drame mais l’entrée du souterrain était gardée jour et nuit... Et rien ne s’était passé.

Kurthnaga avait accru la surveillance sur son territoire et même en dehors, afin de parer à toute éventualité... Après tout qui connaissait les limites de la force qu’ils avaient réveillée. Son entrevue avec les seigneurs de Tellius lui revint en mémoire tandis qu’il se levait pour se diriger vers la bibliothèque.

***

- C’est une histoire de fou...

Tibarn croisa les bras, repliant ses ailes en un mouvement indiquant clairement son effarement. Le roi faucon, image de force et d’énergie semblait s’être brusquement éteint. Ses ailes brunes recouvraient sans peine son habituel manteau vert, ce dernier laissant aisément voir les puissants pectoraux du faucon aux cheveux de jais. La cicatrice qui lui barrait le visage s’était distendue sous l’effet de son expression faciale tandis que d’un geste nerveux, il remontait le bandeau rouge qui maintenait ses cheveux en place. A ses côtés, Naesala avait également blêmis et semblait avoir perdu de sa superbe. Tassé dans son élégant manteau noir, le corbeau aux cheveux bleus ne disait mot et avait prit un teint encore plus pâles que d’habitude si c’était possible. Les deux seigneurs oiseaux avaient été les premiers à répondre à l’appel aussitôt suivis d’Elincia de Criméa. Scrimir de Gallia et Micaïah de Daein n’avaient pu effectuer le voyage sans risque d’éveiller l’attention et quand à l’apôtre, le moindre de ses gestes étaient constamment surveillés. Des messagers seraient dépêchés dans les trois pays afin d’en informer les monarques et la reine Elincia avait donné sa parole d’informer l’apôtre en personne des évènements. Pour l’instant cependant, cette dernière semblait plus prête à défaillir qu’à se hâter en direction de Begnion. La reine Beorc aux cheveux verts avait troquée son élégant manteau contre une simple cape de voyage masquant l’armure blanche légère qu’elle portait presque constamment désormais :
- Mais êtes-vous sur de ce que vous avancez ? Ne peut-il y avoir d’erreur ?
- Il est vrai que toute cette histoire me semble des plus farfelues. Enfin, il ne s’agit que de vieilles légendes ! Comment ce mal aurait-il pu...
- Vous semblez oublier la tragédie qui nous opposa à une Déesse Naesala. Je crains par-dessus tout que ce que je vous ai révélé ne soit malheureusement exact.

La phrase était tombée, guillotinant toute réplique possible. Un instant de silence gêné se passa entre les quatre monarques avant que le roi faucon n’abatte rageusement le poing sur la table.
-C’est ridicule ! Comment espérez vous que nous puissions vous croire sans la moindre preuve ? Vous avez-vous-même affirmé que vous n’étiez pas retournés dans l’antre de cette chose Kurthnaga.
- Les dragons ont peur...
- Pardon ?
- C’est exactement comme je vous l’affirme Tibarn et je le ressens aussi. Aucun de nous ne sait réellement ce que trois des nôtres ont pu réveiller ce jour là. Nous le ressentons simplement au plus profond de nos entrailles. Le prédateur même de notre espèce s’est réveillé. Quelle que soit sa nature, quelle que soit l’origine de ses pouvoirs, ce mal ancien menace la race même des dragons et avec elle probablement une bonne partie de la population de Tellius.

Un nouveau silence de mort accueillit ces mots. Le prince des dragons ne venait ni plus ni moins de les prévenir d’un danger similaire à celui autrefois représenté par la Déesse. Tibarn serra les poings, Naesala se renfrogna mais Elincia, elle, ferma les yeux et se leva de son siège, attirant le regard de ses trois compagnons par ce simple geste. Son ton était confiant et son regard déterminé.
- En ce cas, il ne nous reste qu’à nous préparer. Notre monde a déjà fais face à un semblable danger et nous en sommes pourtant sortis victorieux. Pensez-vous que nous puissions échouer face à une seconde épreuve similaire ?

Son regard sincère fixa chacun des Laguz avant de revenir sur Kurthnaga.
- Criméa sera à vos côtés. Et je vous donne ma parole de joindre Daein et Begnion à notre cause.

Un instant de silence suivit cette déclaration solennelle avant que le roi faucon ne se décide à suivre le mouvement. Repoussant bruyamment sa chaise, l’imposant oiseau se dressa de toute sa stature, se frappant le torse du poing alors qu’il jurait au nom de son peuple:
- Il en sera de même pour Phoenicis et Kilvas. Nos armées se joindront à vous le moment venu.

Et tandis que le roi corbeau acquiesçait solennellement, le jeune prince sentit une bouffée d’espoir recouvrir la sensation de panique qui ne le quittait plus depuis quelques temps. Les nations s’uniraient le moment venu, de cela il était sur. Repoussant à son tour sa chaise, le jeune dragon se dressa face à ses semblables :
- Goldoa entend et accepte vos paroles. Le moment venu, nos forces s’uniront pour vaincre. Cependant, il nous faut encore identifier notre adversaire. Mes hommes sont vaillants et courageux, ils braveront leur peur pour nous permettre la victoire et...
- Kilvas s’engage à vous aider dans cette tâche.

Le roi corbeau s’était à son tour levé, défiant le jeune prince de refuser son offre de son regard doré.
- Mes soldats sont les espions les plus habiles du continent et aucun d’entre eux ne rechignera à la tâche.
- Votre proposition est certes généreuse mais je ne saurais accepter de mettre en jeu la vie de vos hommes tant que ce conflit ne se sera pas généralisé.
- Vos hypothèses quand à notre adversaire généralisent déjà cette bataille. Acceptez l’aide de vos confrère, votre tâche n’en sera que plus aisée.
- Il est de mon devoir de refuser. Si par malheur cette simple mission venait à échouer...
- En ce cas acceptez l’aide des Beorcs.

La voix d’Elincia avait de nouveau retentie, claire et pure dans la petite salle. Kurthnaga mit un certain temps à comprendre où elle voulait en venir.
- Madame, je ne peux...
- Ce serait insulter mon honneur que de refuser. Nos hommes sont au moins aussi courageux que les vôtres et prêts à en découdre même avec un Dieu. Si les Laguz participent à ce conflit, alors les Beorcs s’uniront à eux et les soutiendront de leur mieux.

Le prince draconique hésita longuement. Refuser l’offre d’Elincia revenait à l’insulter de manière bien plus éloquente que s’il refusait simplement l’offre des deux Laguz. La reine aurait beau ne pas s’en formaliser au point de déclencher une rupture entre leur deux pays, refuser son aide reviendrait également à insulter Begnion et Daein, les deux plus grandes puissances Beorc. Le dragon s’inclina légèrement, un léger regret planant dans sa voix.
- Je ne peux que m’incliner face à cette exigence.
- Fort bien. Notre « délégation » vous parviendra le plus rapidement possible. Maintenant mes seigneurs, je suggère de chacun nous hâter à nos devoirs respectifs. Une féroce bataille nous attendra peut-être au tournant.

***

Kurthnaga reposa l’épais ouvrage de cuir qu’il avait entreprit de feuilleter. Il était revenu en cachette depuis trois jours et les hommes attendus ne s’étaient toujours pas présentés. L’affaire n’avait pas du être ébruitée aussi était-il convenu que les Beorcs rejoignent le palais par un passage secret... Mais peut-être n’était-ce pas une si bonne idée au final. Soupirant, le roi dragon s’affala de nouveau dans son fauteuil, reprenant les parchemins trainants sur son bureau en main. Cette histoire allait réellement le mettre à l’épreuve.

***

L’imposant guerrier abaissa sa hache de son épaule, soulageant cette dernière d’un poids encombrant. Roulant des épaules, l’homme fit cliqueter son armure, d’un métal aussi bleue que l’était son heaume et le dos de sa cape, tout en tentant d’éliminer une courbature réticente. Son casque se coinça légèrement alors qu’il tentait de faire craquer les articulations de son cou et, ronchonnant, le manieur de hache entreprit de retirer ce dernier afin de profiter de l’air frais des plaines de Goldoa.
- Milord.
- Diantre ! Je ne vous avais pas entendu approcher. Alors ?
- Les dragons sont aux aguets et dangereusement agressifs. Nous pensions commencer par éviter le contact et...
- Avez-vous repéré le passage ?
- Oui... Monseigneur vous souhaitez réellement infiltrer Myron ?
- Pourquoi pas ? Ca pourrait être amusant.
- ...

Le casque cliqueta légèrement en rentrant de nouveau dans ses encoches. D’un geste assuré, le guerrier balança son arme en travers de son autre épaule avant de se tourner vers l’homme encapuchonné derrière lui. Son regard invisible se planta dans celui de son sous-fifre, doré sombre et semblable à la couleur d’un épi de blé un peu trop mur.
- Allez la chercher, nous ne devons pas trainer.
- ...
- Etes-vous sourd maintenant ?
- Mais milord... Pourquoi moi ?
- Parce que vous avez été assez idiot pour venir me faire votre rapport.

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Bien premier post okay. Bon je suppose que vous avez compris la situation. Je tiens cependant à éclaircir la situation, aucun de vous ne fait originellement partie de la délégation Beorc. Libre à vous cependant, si vous êtes un brave petit soldat, de vous inviter en temps que soldat envoyé par Elincia l’apôtre ou Micaïah. Votre premier post servira principalement à élucider la question de votre arrivée (comment, pourquoi etc...). N’hésitez pas à faire se croiser vos personnages histoire de pouvoir attaquer les réjouissances plus rapidement. L’ordre de post est le suivant :
- Personne
- Ishtar
- Aless
- Nino
- Maleen.

Bonne chance à tous.

Goldoa,… contrée des fiers Laguz dragons, terres des sages et des respectés hommes ailée aux écailles plus solides que l’acier, domaine interdit aux étrangers et gardé des yeux extérieurs par les gardiens les plus patients et puissants de Tellius.
Personne avait dû lutter pour se rendre sur ces terres isolées et fouler de ses coussinets le sol des dragons. Elle avait traversé les montagnes et les forêts séparant ce lieu des terres d’Hatary dans le simple et unique but de satisfaire sa curiosité et son besoin de changement. Depuis qu’elle avait quitté Gallia, elle parcourait la terre entière cherchant avec espoir un endroit où elle se sentirait chez elle. De plus, depuis sa rencontre avec Erras, loup d’Hatary, elle s’était découverte une passion pour l’histoire de son monde, pour les langues anciennes,…
Or, elle avait lu des dizaines, voire même des centaines de livres sur les dragons vantant leur sagesse, leur puissance et leur savoir sans limite. Elle avait toujours été étonnée de leur passivité durant la guerre, cependant, c’était un peuple qui l’intéressait grandement et qu’elle voulait rencontrer. Elle connaissait la réputation de leur hospitalité et savait qu’elle aurait des difficultés à obtenir ne serait-ce qu’une autorisation pour pénétrer les villes de Goldoa mais elle préférait avancer sans s’en préoccuper. Elle aurait tout le temps de trouver des arguments quand elle se ferait arrêter.

Elle se rapprochait de Myron, la capitale du pays des Dragons et nourrissait secrètement l’espoir de pouvoir entrer dans la bibliothèque royale et dévorer les bouquins si trouvant quand un bruit apporter par le vent lui fit dresser les oreilles. Le tintement claire et pure qu’elle avait perçu ne lui rappelait aucun bruit connu, elle se mit donc à renifler, à inspirer chaque molécule d’air l’entourant et parcourant la brise agréable et fut interpellée par le parfum qu’elle identifia. Ça n’avait rien de semblable à un Laguz. Elle ne sentait pas l’odeur musquée du poil félin, ni la puanteur visqueuse des dragons,… non c’était différent, c’était une odeur qu’elle n’avait que rarement sentit mais qu’elle était tout à fait capable d’identifier… Des Beorcs.

Elle n’avait entendu que peu de choses sur ses êtres mais les mêmes adjectifs revenaient toujours, vils, abjects, manipulateur, vaniteux,… elle les savait également particulièrement orgueilleux et possédant un esprit destructeur. Peu des livres qu’elle avait lus durant son enfance parlaient de cette espèce en terme glorifiant, cependant, Personne avait appris à remettre en question tous ce qu’elle pouvait trouver dans les livres. A part les historiens qui ne faisaient que retranscrire le passé selon le point de vue des pays mais de manière objectif, les autres bouquins possédaient tous une dimension critique. C’est pourquoi, plutôt que de se jeter sur eux et de massacrer le plus grand nombre possible, elle décida d’abord de les observer.
Des Beorcs en Goldoa étaient une signe de danger mais en un sens, ça ne la concernait que peu.

Elle les repéra à un demi kilomètre de sa position, ils étaient trois et se déplaçaient rapidement. Le son clair qu’elle avait perçu semblait être celui des armes se choquant au rythme de leurs pas. C’étaient des guerriers et une odeur de sang et de combat flânait autour d’eux il n’y avait pas à tergiverser, ils étaient très suspect.
Elle reprit forme humaine ne gardant que ses jambes animales. Sa stature de Laguz ne l’aidait pas à passer inaperçu, mais sous son apparence hybride, il était plus simple pour elle de se camoufler et de se déplacer sans un bruit. Elle grimpa dans un arbre s’aidant de ses griffes rétractibles et attendit en silence de les voir passer. Elle ne pouvait se rapprocher d’eux s’en se faire repérer car ils traversaient une plaine trop découverte cependant en se concentrant au maximum, elle pouvait presque entendre leur conversation et petit à petit ils se dirigeaient vers la forêt et se rapprochaient de son domaine de prédilection.
- Avez-vous repéré le passage ?
- Oui... Monseigneur vous souhaitez réellement infiltrer Myron ?
- Pourquoi pas ? Ca pourrait être amusant.

Elle ne pouvait laisser faire ces humains qui se croyaient tout permis… et s’en le vouloir un grognement sourd s’éleva de sa gorge. Elle savait que ça ne la concernait pas, elle n’avait rien à voir avec les gens de Goldoa et en un sens elle devait certainement représenter la même gêne pour ses habitants que ces bipèdes. Néanmoins, elle ne pouvait s’empêcher de se montrer agressive et de vouloir débarrasser les terres dragoniques de leur indigne personne.
Une chose qu’elle avait rapidement remarquée depuis qu’elle avait quitté sa sœur était qu’elle contrôlait bien moins ses émotions n’ayant plus de raison de les contenir. Cependant, ces humains transpiraient la puissance, elle devait se maitriser.

Ils passèrent à une centaine de mètres d’elle et il lui sembla que l’un des humains marqua une pause pour regarder dans sa direction. Elle ne bougea pas, le moindre mouvement pourrait trahir sa présence. Elle sentit une pression énorme chatouiller son corps mais elle ne fit rien resta immobile et arrêta même de respirer. Au bout d’un moment, le Beorc reprit sa marche et l’atmosphère se détendit d’un coup, cependant, Personne était loin de se sentir à l’aise et en sécurité, elle ne reprit que très lentement sa respiration. L’homme à la hache avait réussit à l’intimider alors que l’aura monstrueuse qu’il avait dégagé n’avait pas trouvé de cible car elle en était sure, s’il l’avait vue, il l’aurait attrapé et peut être même tué. Non, il avait dû sentir sa présence et développer son aura par simple réflexe… une goutte de sueur coula le long du dos de la jeune fille et un frisson d’excitation parcourut son être.
Ces humains étaient dangereux.

Elle les poursuivit gardant une certaine distance et les vit s’arrêter devant l’entrer d’une grotte. Du haut de son arbre elle ne voyait pas trop bien ce qu’ils attendaient mais soudain, la terre trembla ou du moins l’arbre sur lequel elle se trouvait. Le coup de hache que venait d’asséner le Beorc la fit tomber. Elle ne l’avait pas vu se déplacer et fut étonnamment surprise de la force dont il avait fait preuve.
Alors qu’elle chutait, elle se transforma entièrement en louve et se réceptionna avec la souplesse d’un chat. Elle se doutait déjà d’avoir été repérée mais elle avait tout de même continué à les suivre. Maintenant, elle leur faisait face et ses crocs découverts montraient bien qu’elle n’avait pas l’intention de discuter. Elle roula les épaules telle une panthère prête à bondir et un grognement de loup se mit à enrober l’air…
Personne était née pour combattre.

Ishtar avait une mine impassible, le visage du soldat qui était réaffecté. Il venait de convenir avec elle d'une partie de ses prérogatives. Cela n'avait pas été des plus aisés mais, grâce à son nom il avait réussi à rencontrer l'impératrice et à présent, était réaffecté en tant que capitaine de la garde du duché de Persis... enfin pas tout de suite, il avait demandé un délai pour régler certains problèmes "personnels"... Comme d'habitude il avait envie de tordre le cou à sa seule et unique amie mais cette fois... Il parviendrait surement à revoir Ophélie... Encore fallait-il qu'il sorte de cet entrevue indemne. Tout serait tellement plus facile si elle acceptait de l'envoyer en son nom. Elle aussi était concerné par ce qui se passait en Goldoa... mais elle avait eu besoin qu'on l'avertisse directement alors que lui...

-Ainsi donc vous pensez que quelque chose de dangereux se déroule en Goldoa?
-Je ne le pense pas, c'est incontestable.
-Merci à vous mais cela ne vous concerne aucunement.
-Pardon?! Qu'est-ce qu'une petite gourde comme vous peut comprendre à cela?!

Pourquoi fallait-il toujours que cela se passe ainsi... la diplomatie n'était pas un mot que Lamya connaissait... ou si c'était le cas, le concept lui était complètement étranger. Après tout son tempérament s'accordait bien avec ce qu'elle représentait mais, par pitié pourquoi fallait-il qu'elle s'énerve pour un rien? Ishtar lui même qui était réputé pour avoir un caractère quelque peu explosif évitait ce genre d'éclat, s'énerver sur les puissant était quelque chose d'inutile qui apportait plu de problème. Il était perdu dans ses réflexions et en fut tiré par la voix de sa compagne qui se faisait de plus en plus hystérique... pour être brisé par la voix glacial de l'impératrice... Danger.

*Assez Lamya! tu te tais et tu me laisses parler!
-Mais...
-Contrairement à toi je n'ai pas le temps de m'encombrer d'une question d'égo!*

Il s'adressa alors à l'impératrice sur un ton des plus navré.

-Veuillez nous pardonner mais nous sommes tous les deux concernés par cet évènement.
-Vous voulez dire que...
-Le fait est que je doit aller là bas à tout prix. Il en va pour moi d'une question d'honneur. Et j'ai besoin de réponses.
-Dans tous les cas vous y irez n'est-ce pas?
-Quitte à me mettre tout le continent à dos.
-Vous pensez pouvoir faire quelque chose là bas?
-Moi non mais ma compagne oui.
-... Considérez alors que je ne vous en empêche pas et que cela ne me dérange pas. Mais si vous employez mon nom et mon titre et que cela nuis à la théocratie vous en paierez le prix.
-Merci de votre générosité. Nous devrions nous retirer à présent...

***

Le bruit des sabots était étouffé par l'herbe, heureusement pour lui car il préférait éviter de se faire voir le plus tard possible. Il avait perdu la délégation au moment de pénétrer dans Goldoa. Alors que les suivre en volant n'avait pas été un problème en territoire beorcs, cela s'était avéré plus compliqué au moment d'entrer chez les dragons; pour cela il avait du mettre pied à terre avant de s'engager dans un autre passage, se faire repérer par les soldats aurait été une mauvaise idée, et Lamya connaissait quelques passages détournés. Au final ëtre accompagné d'un esprit comme elle n'était pas que source de puissance, cela était bien pratique dans des endroits aussi vieux que Goldoa. Un frisson parcouru son échine lorsqu'il réalisa quelque chose, il allait se retrouver dans un pays peuplé de dragon et il craignait que Lamya ne lui ai pas tout dit. Mais cela importait peu, si comme lui avait dit Lamya il pouvait revoir Ophélie peu importait, il pouvait très bien mourir après. Il pensait à cela alors qu'il retrouvait la trace de ceux qu'il avait abandonné. Peut-être serait-il de bon ton de se joindre à eux à présent...
Lorsqu'il les retrouva le spectacle auquel il assista le fit frémir... Sous-humain. Un des hommes se retrouvait face à un loup bien trop gros pour être normal. Et cette lueur dans ces yeux, ce n'était pas l'instinct bestial d'un animal sauvage non, c'était l'intelligence d'un homme dans un corps de sauvage. Sa main se crispa sur sa garde, il fallait éviter tout problème... S'attaquer à la créature était particulièrement tentant, mais il fallait faire attention à ne pas commettre d'erreur. Un éclair de génie traversa son esprit. Les protagoniste de la scène semblaient trop occupés pour faire attention à lui et il lança Murphy au galop, sautant au dernier moment du dos de l'animal qui percuta avec force de brutalité le sous-humain. Le pégase avait beau être une créature née pour voler, il n'en restait pas moins un cheval taillé pour la guerre. Se réceptionnant avec souplesse au sol pendant ce temps Ishtar choisit de se tourner vers le loup qu'il avait empêché d'attaquer, empoignant sa lance, il s'adressat à celui qui s'était retrouvé face au sous-humain. Il sentait le rire de Lamya à l'intérieur.

-Ishtar d'Asher, chevalier pégase de Beignion et capitaine de la garde du duché de Persis. J'ai été envoyé ici par l'apôtre pour les mêmes raisons que vous, alors s'il vous plais, évitons tout problème superflu.

Pendant ce temps Murphy l'avait rejoint et Ishtar était monté sur lui en vitesse, observant toujours le loup qui lui faisait face, calme et impassible.

-Quand à vous veuillez vous calmer que nous puissions discuter.

Sa voix s'était faite tranchante et glaciale tandis que ses muscles étaient prêts à réagir au moindre mouvement, il avait eu l'effet de surprise précédemment mais cette fois la situation serait différente...

Le territoire de Goldoa rendait honneur à sa réputation, sauvage et impénétrable. Seul des fous pouvaient s’aventurer sur ces terres hostiles. Le pire était sans doute les fous dotés de raison ou plutôt d’une raison. Pour Aless la cause était impérative et irrésistible, en acceptant de devenir un vassal de l’oiseau bleu il se devait d’en accepter les conséquences. Ce genre de mission suicidaire était sa spécialité au black fang. Partir avec si peu d’informations dans un endroit si peu accessible, pouvait-on comparer cela a de la témérité ? La réponse était négative, le mot folie ne convenait pas également, cela ressemblait plus a une recherche obstinée de la part d’Aless. Peut-être en ce lieux trouvera t-il enfin ce qu’il recherche depuis si longtemps. C’est avec sérénité qu’Aless entrevoyait la question.

Lieutenant de l’oiseau bleu ce fut elle-même qui en personne lui avait commandité cette mission. Le black fang avait réussit à filtrer quelques infos sur une puissance et un danger inconnu à Myron, de cette base il s’avérait intéressant pour le black fang d’enquêter sur ce phénomène. Évidemment l’exploiter sonnait particulièrement aux paroles de dame Ursula. Cela demeurait l’option primordiale mais ce n’était pas la seule éventualité, d’autres portes pouvaient être empruntées dont une qui s’imposait presque au cavalier noir. Enfin si l’heure venait à arriver…

***
-En gage de légitimité, tu n’auras qu’à prononcer ton nom et ton rang.
-J’ai renoncé à cela.
-Qu’importe car c’est mon désir, aurais tu oublié ce détail.
-Je n’apprécie guère ce ton suffisant, de votre coté n’oubliez pas la raison de ma présence.
-Une promesse est une promesse seigneur Aless Damalthus.

***

Le souvenir de ses mots n’était pas au gout du cavalier noir. Pourtant le visage inexpressif il continuait à contempler la capitale de Goldoa. Son voyage se terminait ici, cependant le plus dur pour lui allait se manifester. Trouver la délégation beorc ne fut pas difficile et à vrai dire la situation était étrange. Un laguz était présent, aussi un cavalier pégase venait tout juste d’entrer en scène. Faire irruption maintenant ne plaisait pas à Aless. N’étant absolument pas au courant de la situation qui se profilait plus loin, le cavalier préféra descendre de sa monture et patienter un moment devant la scène. Moros semblait épuisé, tout en ne perdant aucune goute de la situation Aless donna lentement un peu d’eau à son cheval.

A ce moment Aless se sentit un peu dépassé par la situation. D’habitude ses missions n’impliquaient aucunes aptitudes sociales. Dans ce cas il lui avait été fortement recommandé d’intégrer un groupe en territoire laguz. Un blocage le saisissait, le contact avec les autres n’étaient pas à son gout loin de la.

¤Cessons les tergiversations¤

Décidé le cavalier rejoignit a pied le groupe accompagné de Moros. Arrivé à porté de voix et de vue suffisante il put constater une tension concernant le laguz. Bloqué dans son élan le cavalier noir garda un silence étrange. D’extérieur il ne semblait pas intimidé, son épée et sa stature lui donnait même une allure menaçante. Pourtant à l’intérieur Aless ne savait plus comment réagir face à ce problème. Il préféra ainsi garder le silence masquant sa gêne par une aura de ténèbres.

"Monsieur Alless! Monsieur Alless!"

Détruisant toute marque de discrétion en la personne du cavalier, la demoiselle du feu le rejoint en trottinant gaiment. Elle l'avait vu de dos, au loin et s'était dit qu'elle était la personne dont on lui avait fait la description. On ne croise pas beaucoup de cavalier en la terre des dragons de toutes façons! Munie de son plus beau sourire dont la joie de vivre arrêterait un tank à main nue, la cape flottant au vent, elle arriva au niveau de l'autre membre du Black Fang. On avait souhaité qu'elle le rejoigne pour l'aider dans ses investigations et tenir lieu d'aide de camp le cas échéant. Le Fang s'était comme dit tenu au courant du danger, et avait envoyé des éléments précieux pour résoudre le problème. Ici des assassins standard ne feraient pas l'affaire et la tête pensante savait très bien que les pouvoirs de Nino seraient très utiles ici.

Elle attrapa de sa petite main et tira plusieurs fois sur la cape du cavalier:

"Eh! Monsieur Aless! Je suis Nino, ici pour vous aider dans votre mission... Oh!?"

Elle tourna le regard vers le cavalier pégase, puis le pégase et enfin la demi-humaine. Demi-humaine car elle avait le bas poilu et le haut d'une jeune fille standard... Donc la demi-laguz aussi? Ou simplement une beorc mutante? Qui étaient-ils? On ne l'avait pas prévenue qu'il y aurait d'autres membres du Fang! A moins que ce ne soit pas le cas. L'air intriguée, elle s'adressa aux deux autres d'une voix assez puissante pour leur révéler sa position, quoi que ce fut déjà fait:

"Bonjouuuur! Je suppose que vous venez pour cette histoire de problème chez les Dragons!?"

La délégation avait déjà du passé, et ces gens ne devaient pas en faire partie. Non seulement parce qu'Aless était clairement là de la part du Black Fang et que la délégation se composait de trois Beorcs, ici il n'y en avait qu'un. Par simple déduction, ces gens devaient venir pour leur propre intérêt ou quelque chose de semblable. Elle tira donc Aless pour qu'il la suive auprès de ces charmants jeunes gens, et s'interposant limite au milieu de la tension avec son bonheur perpétuel, elle tenta de calmer les choses sans s'en rendre compte:

"Je me demandes pourquoi autant de gens s'intéressent à la délégation! Mais si le mal rôde, nous risquons tous d'avoir des ennuis. Alors pourquoi nous en imposons nous entre nous? Le vrai danger ne dois pas se situer entre les différentes races mais envers ce qui nous amènes ici!"

Elle regarda le chevalier et la laguz tour à tour en souriant:

"Je suis Nino, une magicienne du feu! Aless, ici présent est mon protecteur! Comme je suis une grande férue de tout ce genre de choses, je suis venue directement sur place pour me renseigner! Alors je me dis qu'une plus grande escorte serait de bonne augure. Cela vous dit?"

Enfin, elle s’était décidée à sortir de la forêt de Serenes, sans vraiment savoir où aller, une fois de plus, ni même quoi faire. A ce niveau là, elle était toujours dans le brouillard, toujours aussi perdue, même après quelques jours de réflexion. D’ailleurs, là, elle avait fait une rencontre plus qu’inattendue et pour le moins... Fascinante. Une homme, un Beorc, blessé, avec qui elle avait sympathisé, entre autre. Lui qui disait abhorrer les Laguz ne lui avait pas fait le moindre mal, bien au contraire... Et, repensant à leur discussion, presque philosophique sur certains points, un léger sourire naquit sur ses lèvres, avant qu’un autre souvenir ne fasse surface, souvenir qu’elle chassa rapidement, un petit frisson lui parcourant l’échine soudainement. Mieux valait éviter de trop y repenser, sachant que de telles pensées perturbaient sa réflexion sur ce qu’elle comptait faire de sa vie, la distrayant grandement. Alors, pour en revenir à ce qu’elle comptait faire, pour l’heure, rien de bien concluant. Après tout, suite à des années d’errance, il n’était pas toujours facile de trouver quoi faire, elle s’en rendait de plus en plus compte, à mesure que les jours et les semaines passaient. Et ce n’était guère plaisant, loin de là. La Laguz ne souhaitait pas être condamnée à vivre tout en ne faisant rien si ce n’est errer comme une pauvre âme en peine, à le recherche d’un amour ou d’un bonheur perdu, d’une vie qu’elle ne pourra jamais avoir, ou qu’en sais-je encore ! Non, ce n’était vraiment pas l’idéal, et dans la mesure du possible, elle ferait tout pour trouver un sens à son existence, une motivation quelconque. N’importe quoi.

C’était pour cela qu’elle avait finit par se décider à quitter la grande forêt, toujours aussi pensive et perdu. Elle s’était donc rendue à Criméa dans un premier temps, et pour tout dire, à y réfléchir, elle aurait nettement préféré ne pas y aller. Et pour cause, elle avait fait là-bas la rencontre d’un homme, un moine si sa mémoire était bonne. Tout d’abord, cela avait été une rencontre pour le moins anodine, quoi que ce dernier était blessé aux mains. Puis, au fil de leur discussion, il s’était avéré que tous deux avaient croisé le chemin de la même personne. Ishtar, le fameux cavalier pégase blessé. Et visiblement, pour lui, ça n’avait pas été une bonne rencontre. Si cela c’était arrêté là, la jeune femme n’aurait rien de particulier à dire, sauf que justement, ça ne s’était pas arrêté là, pas du tout. En effet, sans qu’elle ne comprenne réellement pourquoi, il l’avait attaquée. Heureusement pour elle, plus vive et rapide que lui, avait avait évité de justesse son attaque, quoi que c’était tout relatif. Elle l’avait peut-être évité pour qu’elle ne la frappe pas mortellement, mais elle en fut tout de même vilainement blessé, au niveau de l’épaule gauche. Et, ne souhaitant pas s’éterniser plus longtemps et risquer de se faire tuer, la corbeau s’en était allée sans demander son reste, comme la voleuse qu’elle était, préférant sauver sa peau. D’ailleurs, la fuite avait été périlleuse, car du fait de son épaule amochée, son bras était devenu inutilisable pour un certain laps de temps, rendant également le vol ardu, voir presque impossible. Cela dit, faisant fit de la douleur, elle s’était éloignée le plus possible, atteignant la frontière avec Gallia, la nation des félins.

Maintenant qu’elle était là, elle allait devoir trouver de quoi soigner, ne serait-ce que sommairement, son épaule, salement amochée et surtout, très douloureuse. En effet, ayant forcé pour parvenir jusque là, espérant d’ailleurs être en sécurité, elle avait fait empirer les choses, et ne pourrait à nouveau voler que lorsque tout sera correctement pansé, pas avant. Et ayant utilisé ce qu’elle possédait auparavant pour sauver le cavalier pégase blessé, elle n’avait plus rien... Quoi que...

Perchée sur un arbre, dissimulée par l’épais feuillage, elle fouilla rapidement dans sa sacoche, y dénichant une potion. Elle doutait que ce soit suffisant pour la soigner, mais au moins, cela la soulagerait un peu. Le goût était affreusement amer, infecte, et la jeune femme afficha une grimace tout en l’avalant... Cela fait, un gros soupir s’échappa d’entre ses lèvres, avant qu’elle ne s’adosse au tronc, s’endormant peu à peu...

***
Ne sachant plus trop depuis combien de temps elle était là, Maleen s’était décidée à parcourir le territoire des félins, étant revenu vers Criméa avant cela, histoire de pouvoir dénicher des vivres, chose importante. Il fallait y aller avec prudence cela dit, car elle ne souhaitait pas rencontrer qui que ce soit d’autre, et ce pour diverses raisons, comme le fait qu’elle ne tenait pas vraiment à se faire à nouveau attaquer. Sa blessure était moins douloureuse, certes, mais toujours handicapante, l’empêchant d’utiliser son bras, chose plutôt embêtante. Malgré tout, jusque là, elle avait réussi à passer inaperçu, restant bien tapie dans la forêt... Cela dit, la demoiselle savait pertinemment qu’elle finirait par se faire repérer. Le problème était plutôt qu’elle ne savait pas ce qu’elle risquait. Elle n’était guère au courant des relations entre corbeaux et félins, à vrai dire, et ne voulait pas prendre de risques. Que faire dans ce cas ? Le mieux était de quitter le pays, sans trop tard. Si elle retournait au Nord, elle se retrouverait à nouveau à Criméa, et pour l’heure, la belle ne tenait pas tant à y retourner. Quant au Sud... Si sa mémoire était bonne, c’était là la nation des Dragons. Goldoa. Et de ce qu’elle en savait, il était plutôt difficile d’y pénétrer. Mais bon, elle pouvait toujours essayer, sait-on jamais. De plus, ce serait une occasion de voir à quoi cette région ressemblait, puisqu’elle n’y était jamais allée...

C’est ainsi qu’elle s’était retrouvée en Goldoa, forçant un peu sur sa blessure alors qu’elle était sous sa forme ailée, afin de gagner du temps, même si le contre-coup de ce gain de temps se faisait ressentir douloureusement. Enfin, au moins, elle avait quitté Gallia. S’arrêtant finalement sur un chemin rocheux, elle observa les alentours. Le paysage était avant tout composé de montagnes et autre choses rocheuses, ainsi que d’une forêt. A croire qu’elle appréciait vraiment les forêts... Peut-être bien... Maintenant, il ne restait plus qu’à trouver ce qu’elle pourrait faire en ces lieux. C’était bien beau d’être arrivée là, mais maintenant ? Pour tout dire, il lui arrivait souvent d’être un peu trop distraite, et c’était le cas en cet instant. Certes, elle pourrait faire un peu de tourisme, mais... non. Ce n’était pas prudent. Au moins, elle devait trouver un lieu où se réfugier en attendant d’avoir une bonne idée, pour une fois. Elle se sentait tout de même un peu idiote, mais bon, maintenant qu’elle y était, autant rester...

***
Ayant quitté les hauteurs, elle s’était retrouvée dans la plaine. Et avait entendu du bruit. Des voix, elle en était certaine. C’est pourquoi elle avait décidé de s’éloigner, ne souhaitant pas se mettre en danger plus que nécessaire. Du moins, c’était ce qu’elle avait en tête jusqu’à ce qu’elle entende une autre voix. Voix qu’elle connaissait, également... Ishtar. Elle était certaine que c’était lui, puisqu’il s’était présenté. Elle se demandait bien ce qu’il pouvait faire en ces lieux. Quelque chose d’important, apparemment. Que faire maintenant ? A entendre les sons qui venaient de la même direction que la voix, il devait y avoir un problème. Et elle avait déjà eut assez d’ennui comme ça. Sauf que voilà, à mesure qu’elle réfléchissait, elle s’était rapprochée, jusqu’à n’être plus qu’à quelques mètres. Là, c’était trop tard pour faire marche arrière. Cela dit, elle ne pouvait par sortir comme ça. Mieux valait se montrer prête à fuir une fois de plus, spécialité des corbeaux...

Grimpant prestement sur la branche la plus haute qu’elle avait trouvée, la noiraude avait reprit sa forme d’oiseau noir, survolant ensuite le groupe. Des soldats, donc un qui se démarquait des autres, avec son armure sombre. Également, avec lui, une demoiselle plutôt bruyant, arborant une chevelure verte plutôt voyante. Elle semblait bien jeune, presque une enfant. Autre protagoniste qui attira son attention fut une autre jeune femme, possédant des jambes poilues et griffues. Une demi-laguz ? Quel étrange créature... Et finalement, le cavalier pégase à la chevelure violette. Après quelques instants à voler au dessus d’eux, elle finit par se poser sur un rocher, reprenant rapidement sa forme humaine, assise sur le rocher. A vrai dire, pour le coup, et vu la situation, elle tombait comme un cheveu dans la soupe. Ce qui avait le don de la mettre un peu mal à l’aise... Elle tourna alors son regard vers la seule personne qu’elle connaissait, avant de soupirer, glissant une main dans sa chevelure sombre, pour ensuite porter sa main à son épaule blessé, un bandage sommaire l’entourant. C’est alors qu’elle s’éclairci légèrement la gorge, et dit :

“Au risque de paraître impolie, quoi qu’actuellement, j’ai plutôt l’impression de tomber au mauvais moment, pourrais-je savoir ce qui se passe ici ?”

C’était assez bête comme question, mais c’était soit elle disait ça, soit elle ne faisait rien...

Le vent soufflait sur la plaine de la lande draconique, rencontrant férocement l’obstacle imprévu que cet homme d’acier lui opposait. Ses lourdes bottes avalaient la distance sans qu’il paraisse faiblir sous la charge de son équipement. Derrière lui, ses deux hommes le suivaient... Enfin son homme et cette femme le suivaient, discutant à voix bien trop haute à son goût...
- Sérieusement Milord n’aurions nous pu emporter... Je ne sais pas moi, deux trois serviteurs, une litière... Tout ce chemin parcouru maltraite mes pauvres pieds, je ne suis pas une brute comme vous ou ce rustre à mes côtés qui...
- Mais allez-vous finir par vous taire ! Si vous cessiez de jacasser de la sorte, voila bien longtemps que nous serions arrivés à destination !
- ...
- Destination... Ah quelle belle appellation pour cet endroit miteux où nous nous rendons ! Vous savez parfaitement que la première réaction de ces gros lézards lorsqu’ils nous apercevrons sera de tous se jeter comme des brutes sur nous pour nous enfermer dans un cachot miteux ! Avez-vous seulement idée de ce que l’humidité de telles « destinations » peut infliger à mes cheveux ?
- Vos cheveux ! C’est à vos cheveux que vous...

Tout à sa petite discussion, le « couple » poursuivit sur sa lancée tandis que l’homme en armure s’était arrêté. Son regard se dirigeait vers les arbres tout proches et Ashera seule sait ce que ses iris noirs cherchaient au-delà de la visière d’acier qui le protégeait. Il lui avait semblé... Pendant un court instant il avait cru voir quelque chose d’inhabituel... Enfin voir n’était pas le mot, il avait senti quelque chose de familier, quelque chose auquel un combattant de son acabit était régulièrement habitué. Cette sensation que jamais vous n’oublierez si vous survivez à votre première fois... Ils étaient suivis. Lentement le guerrier se remit en marche, se hâtant de rejoindre les deux imbéciles qui partaient dans la mauvaise direction.

Leur marche se poursuivit tandis que la sensation se faisait de plus en plus précise. A travers le babillage inconstant de ses deux coéquipiers, le lord percevait de mieux en mieux la présence qui les filait. Il était doué... A peine s’il distinguait la trace d’une ombre disparaissant dans le feuillage, aucune brindille ne craquant sur son passage et son déplacement s’effectuant dans un silence des plus totales. Plus d’une fois il perdit l’inconnu de vue, plus d’une fois il le retrouva là où il n’était pas censé être. Trop agile pour être un dragon, trop furtif pour être un humain normal... Toutefois il ne s’inquiétait pas... Il n’était pas seul :
- Et je vous traite de mufle si je le souhaite !
- Mufle moi ? Moi qui vous supporte presque à longueur de journée ?
- ...

Non il était difficile de se sentir seul dans cette situation... Bifurquant légèrement à travers les bois, l’homme distingua enfin ce qu’ils étaient venus chercher. Comme on le lui avait indiqué, la caverne se dressait face à eux, blessure béante dans le flanc de la butte qui s’élevait à partir de ce point. A vrai dire, l’entrée ressemblait plus à un gigantesque trou de lapin qu’autre chose mais pouvait-il réellement attendre autre chose du travail terrassier des griffes d’un dragon ? Le petit groupe s’avança lentement vers l’entrée de l’abri. Parfait, il ne pouvait plus repousser l’inévitable désormais. Il attendit patiemment que son inconnu se décide à approcher pour mieux voir avant de resserrer fermement sa prise sur le manche de son arme.

Il s’agissait là d’une arme de qualité dont la double lame argentée étincelait au moindre rayon de soleil. Aucun ornement superflu ne décorait l’outil et le manche était fait d’un acier plus grossier que la lame mais également plus souple. Le tranchant de l’arme scintilla un bref instant lorsque d’un mouvement vif, le guerrier se retourna. L’arme était à la hauteur de son utilisateur, un instrument dédié au combat pour une âme sans faille aucune. Ses yeux fixaient non pas la vague forme qu’il savait perdue dans le feuillage mais plutôt la base massive et immobile du tronc. Comme mu par un ordre silencieux, le bruyant couple devant lui s’élança d’une même foulée, l’homme et la femme se précipitant vers l’abri précaire de la grotte.

La lame siffla dans l’espace vide. Un mouvement brutal et violent mais que l’expérience transformait en une attaque redoutablement meurtrière... Surtout lorsque la dite expérience parvenait à transformer la force brute en une superbe onde de choc, pulvérisant actuellement l’écorce puis le tronc sur son passage en une explosion des plus destructrices. La base du géant vert éclata en une pluie d’échardes et de débris de taille plus ou moins imposante avant que dans un craquement sinistre, l’arbre ne bascule et ne vienne s’écraser mollement au sol, éjectant son occupant de la pseudo-protection de son feuillage.
- Tiens tiens... Voila un bien étrange oiseau.

La bête qui lui faisait face n’avait rien à voir avec l’espion qu’il s’était imaginé. Un loup magnifique le contemplait de ses yeux blancs, les babines retroussées en un grondement sauvage. L’animal possédait un fin pelage cendré recouvrant une musculature bien plus développée que celle pourtant impressionnante du Beorc. Trois long fouets de fourrure balayaient rageusement l’air autour de la créature et tout dans sa posture indiquait la bête prête à attaquer.
- Que fait un représentant d’Hatary en ces lieux ?

Loin de perdre son sang froid, l’homme avait simplement replacée son arme sur l’épaule et contemplait de son regard invisible la créature menaçante qui lui faisait face. Sa hache était peut-être de qualité mais rien ne pouvait égaler la finesse de son armure. Toute de bleu recouverte, cette dernière ne carapaçonnait pas son utilisateur pour autant et libérait coudes, cuisses et genoux afin de permettre une plus grande facilité de mouvement. Une large tassette protégeait par ailleurs le haut des jambes recouvertes d’un fin pantalon de cuir brun. Le plastron n’était point bombé comme pouvait l’être la majorité des armures de chevaliers classique, bien au contraire, il épousait parfaitement la forme développée du torse de son possesseur tandis que deux imposantes épaulettes remplissaient parfaitement leur rôle, se poursuivant sur de long gants métalliques. Le heaume quand à lui s’emboitait à la perfection avec le reste de l’armure et seule une mince rainure permettait à son utilisateur de contempler les alentours, talent qu’il semblait avoir développé à la perfection. Cerise sur le gâteau, une cape bleu sombre claquait sous le vent des dragons, laissant deviner un revers rouge carmin.

Son attitude n’était pas agressive et seule une tranquille assurance émanait de lui. Cet homme n’était pas belliqueux et n’attaquait que pour se défendre. La présence d’un Laguz loup sur les terres draconiques était par ailleurs un mystère suffisamment important pour qu’il cherche à l’éclairer avant de choisir le comportement à adopter. Un véritable guerrier n’en était un que s’il utilisait autant sa cervelle que ses muscles. Par ailleurs, sa confiance en ses propres capacités était plus que visible : la vantardise n’est un défaut que lorsque l’issue est incertaine. Or ici, il n’y avait aucun doute.
- Je ne souhaite pas vous affronter. Qui êtes-vous et que faîtes vous en ces lieux ?

La question eut pu paraître ironique venant de la part d’un Beorc ici et maintenant... Le problème étant que sa voix ne laissait paraître aucune trace d’un humour quelconque... Sa hache s’abaissa légèrement lorsque la bête roula des épaules.
- Sire attention !

Le lord n’esquissa qu’un bref mouvement mais parvint à s’écarter de la trajectoire du... Pégase ?
- Diantre !

L’animal, profitant de sa vélocité hors du commun, bondit sur le Laguz, écartant ce dernier de l’homme qu’il s’apprêtait à affronter. De son côté, le guerrier identifia rapidement la présence d’un Beorc inconnu quelques mètres plus loin. Des cheveux d’une couleur peu banale, une lance à la main... Le dresseur de l’équidé à n’en pas douter. Poussant l’audace jusqu’à décliner son identité, l’homme récupéra rapidement sa monture d’un noir d’ébène avant de proposer au Laguz qu’il venait de se percuter de se calmer... Se connaissaient-ils ?
- Bonjouuuur!
*C’est une blague...*

Une gamine aux cheveux verts, trainant un homme en armure noire, tous deux suivis d’un... cheval venait de s’interposer en plein milieu du champ de bataille. S’il n’avait point été aussi bien éduqué, le guerrier se serait permis un juron des plus barbares à l’encontre de cette mission soit disant top secrète. L’apôtre entendrait parler de lui il en faisait le serment ! Pour l’instant... Il était temps de régler cette petite affaire.
- LUX !

***

L’énergie lumineuse balbutia un bref instant sous les yeux des spectateurs assemblés, de brèves paillettes dorées semblant étinceler en un point bien précis, avant que la magie ne se concentre brutalement, implosant en une étincelante sphère de lumière blanche flashant brutalement les alentours. Une diversion parfaitement organisée...
- Au risque de paraître impolie, quoi qu’actuellement, j’ai plutôt l’impression de tomber au mauvais moment, pourrais-je...
- A ta place ma jolie, j’éviterais tout mouvement brusque.

La pointe de la flèche se posa délicatement sur la nuque exposée, effleurant à peine la chevelure d’ébène de la jeune femme.
- Tu as de beaux cheveux... Ce serait dommage de les abîmer tu ne trouves pas ?

La voix féminine était teintée d’ironie quoique légèrement étouffée par le tissu qui masquait la bouche. La pression de l’arme s’accentua légèrement, empêchant la prisonnière de se retourner et la forçant à se lever lentement. Une lueur de malice étincela au fond des prunelles teintées de rouge de la tueuse. Son doigt titilla un instant la gâchette de son arbalète avant que d’une pression, elle n’oblige la Laguz à avancer.

***

A peine la lumière faiblit-elle que déjà résonnaient les paroles d’une nouvelle incantation, plus longue et plus dangereuse. Si personne n’intervenait, un puissant sort serait armé.
- Je serais vous j’éviterais d’y penser.

Il avait hésité un court instant sur la cible la plus juste et avait finalement opté pour la bête furieuse et vraisemblablement plus dangereuse qu’une petite fille et son chaperon. Il avait évité de sauter stupidement sur le loup, sa carrure l’empêchant clairement de maîtriser un animal enragé. Cependant, même un Laguz furieux devait reconnaître lorsque la partie était perdue d’avance. L’humain s’était glissé derrière l’animal avec une dextérité des plus impressionnantes et un simple bond le séparait de son adversaire. Loin d’être une réelle menace, l’étrange lame noire qui dépassait de sa manche restait pointée sur la nuque du Laguz dans un simple but préventif. Une écharpe brun sombre recouvrait son visage ne laissant briller que ses yeux dorés que le bout d’une mèche blonde entravait. Sa voix sonnait moins grave que celle du chevalier mais la même assurance perçait dans son comportement, égayé cependant d’une fine touche d’immaturité. Un manteau de couleur indéterminable ouvert au niveau du torse recouvrait cependant ses épaules, laissant entrapercevoir un débardeur vert clair d’où s’échappaient ses deux bras fins mais musclés. Les manches du vêtement de voyage retombaient lourdement sur le reste des bras, ne laissant s’échapper que la sombre lame, étrangement montée sur le dessus du membre, semblant fixée sur celui-ci plutôt que d’être placée au creux de la paume de son utilisateur. L’ensemble se complétait d’un pantalon de toile beige sanglé au niveau de la cuisse d’un petit étui contenant un poignard ouvertement affiché. Si la louve s'était trouvée face à l'humain, elle aurait au passage pu constater que les deux mains étaient recouvertes de fin gants de cuir noirs dont les doigts, recouverts d'acier, se terminaient en fines griffes remplaçant les ongles.
- Je doute très fortement que vous soyez ma cible aussi vous conseillerais-je de gentiment nous rejoindre pour que nous puissions discuter.

***

- Le duché de Persis hein...

La hache n’était même pas appliquée contre la gorge du cavalier. Sa lame menaçait pourtant très clairement le combattant volant et sa monture.
- C’est cocasse... Il me semble que ce domaine est l’un de mes plus fervents partisans... Amusante petite coïncidence ne trouvez vous pas ?

Etrangement, même le mot amusant résonnait comme une menace. Cet homme possédait une patience à toute épreuve mais détestait que la situation échappe à son contrôle. Le casque dévisagea rapidement les deux derniers protagonistes encore réellement libres de leurs mouvements.
- Essayez seulement de bouger le petit doigt... Juste pour voir.

Toute l’ironie de sa phrase aurait sans doute renversée ses deux interlocuteurs s’ils avaient pu apercevoir le regard glacial qu’il leur lançait. La situation était enfin plus ou moins maîtrisée... En espérant qu’aucun de ces étrangers ne tente quoi que ce soit de particulièrement stupide. Son regard se porta vers la jeune femme, toujours à l’abri de la grotte. La lueur éclatante qu’émettait son bâton masquait en partie son visage mais rien ne pouvait atténuer le rose de ses couettes et la chevelure resplendissait plus que jamais à mesure que la lueur croissait au rythme de l’invocation. Cette petite menace supplémentaire devrait calmer leurs petits compagnons.
- Milord.
- Belle prise que tu nous ramènes là. Met là au centre qu’on ne la perde pas de vue.

Rapidement, la corbeau fut amenée près de la fillette et de son acolyte tandis que son geôlier reculait. Tout comme son compagnon à la lame, la voleuse était masquée à la différence près que le capuchon de sa cape vert forestier suffisait à la dissimuler presque entièrement. Seul l’éclat rougeâtre de ses yeux perçait encore et la lueur qu’on y percevait contenait un certain amusement de la situation. Le reste de son vêtement descendait le long de son corps que l’on aurait pu qualifier de presque voluptueux. Au détour d’une percée de la cape, l’on pouvait apercevoir un haut bleu sombre à manche courte agrémenté d’un short brun. Deux jambes fines et claires se mouvaient au rythme des pas de la voleuse pour finalement disparaître dans ses collants de la même couleur que son haut tandis que ses pieds, chaussés de longues bottines de cuir brun se déplaçaient avec la vivacité des pattes d’un félin sur le sol moussu de la clairière. Sa taille était ceinte de la classique ceinture fourre-tout du parfait petit malfrat et sa main droite tenait une arbalète, plus petite cependant qu’une arme classique. Le même modèle reposait dans une sangle à son dos au côté d’un carquois rempli de fléchettes. Une arme rapide et demandant de la précision... Y compris en cas de lame empoisonnée. Rejoignant son général, la tueuse mit purement et simplement le petit groupe en joue avant de s’immobiiser.
- Bien, maintenant que nous voila au calme, je vous suggère de commencer les présentations sans plus attendre.

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Bon... Eh bien mes enfants vous voila bien x) Un ptit résumé ? =D

Personne : Par rapport à l’entrée de la grotte tu te situe le plus à droite. Derrière toi se trouve le mystérieux combattant à la lame (que de suspens). Il n’est pas collé à toi mais suffisamment proche pour t’atteindre en se jetant sur toi. De là où tu es tu peux aisément apercevoir la lueur dégagée par la magie à l’œuvre dans la grotte. Libre à toi de la jouer à la belliqueuse ou non.

Nino, Aless et Maleen : Coincés entre Personne et son bonhomme et le groupe du chevalier. Vous êtes plus ou moins devant l’entrée de la grotte et pouvez apercevoir sans problème le sort de lumière en plein chargement. La femme aux arbalètes vous menace de son arme mais sinon aucune autre véritable menace à l’horizon si je puis dire.

Ishtar : Le plus à gauche de l’entrée. Tout comme Personne tu n’aperçois que la lumière du sort et pas son utilisateur. Le chevalier te menace de sa hache et juste derrière lui se trouve l’arbalétrière.

Entrée en matière un peu brusque je peux le concevoir mais c’est une bonne occasion de faire connaissance nan ? XD

- Je ne souhaite pas vous affronter. Qui êtes-vous et que faîtes vous en ces lieux ?

Elle grogna un peu plus devant ce mensonge certain et avait bien fait de ne pas relâcher son attention au vue de ce qui lui fonçait dessus
- Sire attention !

Le quadrupède était arrivé sur elle avec une vélocité impressionnante et ce n’était qu’au dernier moment qu’elle s’était mis en position pour encaisser le coup sachant qu’elle ne pouvait l’éviter. Le Beorc à la hache avait-il essayé de la distraire… ?
Faible… Le coup qu’elle reçu la fit reculer de quelques mètres mais par rapport à la force qu’elle avait libérée dans ses jambes pour parer le coup, cela ne représentait rien. Elle regarda rapidement ses bras et son corps si elle avait une quelconque entaille ou blessure mais rien. Elle releva alors la tête pour dévisager son attaquant qui retournait auprès de l’un de ses Beorcs à l’odeur fétide elle perçut son mépris dans son regard, un mépris qu’elle était habitué à voir, un mépris mêlé de haine. Les raisons n’était certainement pas les mêmes, mais la source restait semblable, l’intolérance à ce qui est différent de nous. Elle ne pouvait rien dire, c’était certainement l’une des raisons qui faisait qu’elle se méfiait fortement de ses être bipèdes sans capacité de retourner à leur nature animale. Ce qui n’empêchait pas que ces êtres étaient parfois plus bestiales que les Laguzs. Cette attaque surprise en était la preuve…
Revenant à sa situation, Personne serra légèrement les poings. Rien était à son avantage, elle savait qu’elle ne se sortirait pas indemne d’un combat contre les trois Beorcs mais si elle devait compter se Ishtar, cavalier pégase comme il s’était présenté, il était même improbable qu’elle s’en sorte tout court. Elle savait que si sa sœur avait été dans les parages l’issu du combat aurait été tout autre car elle aurait eu quelqu’un à protéger mais, elle, seule face à tous… elle ne prendrait pas la peine de perdre le contrôle car sa survie ne lui importait que moyennement. L’idée de mourir en combattant la dérangeait mais elle ne voyait vraiment pas comment elle pourrait faire autrement…
Et pour ne pas l’aider, elle sentit l’odeur d’un autre Beorc et d’une créature semblable au cheval ailé approcher.

Mais c’était quoi cette réunion d’humains… ils s’étaient tous donnés rendez-vous au même endroit ? Il y avait bien des façons de pénétrer Goldoa mais apparemment tous avait décidé de suivre ce groupe d’hommes que personne ne connaissait apparemment… les coïncidences font vraiment mal les choses…
- Bonjouuuur! Je suppose que vous venez pour cette histoire de problème chez les Dragons!?"

Un problème chez les dragons ? N’était-ce pas eux qui avaient décidé de les envahir… Cette gamine aux cheveux vers cherchait-elle à l’embrouiller ?
Elle la regarda avec un sourire rayonnant qui fit étrangement vaciller Personne. Elle n’était pas habituée à ce que le premier regard qu’on lui lance soit autre que le dégout, la haine, l’indifférence ou le mépris… Elle n’était pas habituée à voir un sourire à son adresse de la part d’un inconnu…
- Je me demande pourquoi autant de gens s'intéressent à la délégation! Mais si le mal rôde, nous risquons tous d'avoir des ennuis. Alors pourquoi nous en imposons nous entre nous? Le vrai danger ne dois pas se situer entre les différentes races mais envers ce qui nous amènes ici![/color][i]

Mais Personne n’en savait rien de ce qui les amenait ici… Elle, elle n’était là que pour avoir accès à la bibliothèque royale. Elle n’avait que faire d’eux… elle ne voulait simplement pas que des Beorcs avec de mauvaises intentions s’en prennent à son espèce.
La jeune fille se présenta ainsi que le cavalier qui l’accompagnait mais le désarroi de Personne restait bien présent. Elle ne comprenait pas si c’était une invasion ou bien une aide extérieur… Calmement, elle fit le point sur la situation, prenant en compte chaque détail. Tout d’abord, un groupe de trois humains qui parlaient d’envahir Goldoa… Mais soyons logique, trois hommes aussi fort soient-ils ne pourraient pas envahir le pays des dragons, peut être assassiné leur roi mais les représailles seraient si désastreuses que Personne n’imaginait pas que quiconque autre qu’un fou puisse vouloir infliger ça à son peuple. Hors ces gens ne semblait pas fou. Ensuite, venait ce chevalier pégase venant de la part de l’apôtre… ce qui signifiait que soit il mentait, soit il venait en tant que représentant de l’un des pays Beorcs. Ce pouvait aussi être pour une attaque au nom de tous les pays Beorc mais dans la politique de tolérance actuelle,… ça ne collait pas. Puis venait la magicienne et le cavalier qui parlaient de « problème chez les dragons » et de « délégation ». Les choses s’éclaircissaient dans son esprit à mesure que sa réflexion en arrivait à une conclusion des plus logiques en vue de ce qui venait de se dire.

- Je serais vous j’éviterais d’y penser… Je doute très fortement que vous soyez ma cible aussi vous conseillerais-je de gentiment nous rejoindre pour que nous puissions discuter.

Personne trop concentrée sur sa réflexion n’avait pas noté cet être qui s’était glissé derrière elle. D’ailleurs maintenant qu’elle s’ouvrait de nouveau à ce qui l’entourait, elle remarqua plus loin la présence d’une Laguz ailée, d’une lumière inquiétante provenant de la grotte et de la lame qui se tenait près, trop près de sa nuque…Discuter disait-il…
Personne n’avait jamais usé de paroles avec l’être qu’elle aimait le plus au monde… pourquoi le ferait-elle pour des humains. Doucement, elle reprit complètement forme humaine, diminuant de 10 bon centimètres sa taille. Elle se retourna vers son interlocuteur avec un air interrogateur. A quoi devait-elle éviter de penser ?

Elle se baissa lentement sur sa sacoche mais avant même qu’elle ne puisse l’atteindre, la lame froide et tranchante se posa sur son épaule d’un air menaçant. La discussion allait plus ressembler à un interrogatoire qu’à autre chose pensa la louve. Elle se releva donc plus froide que jamais devant cette démonstration de pouvoir. Si elle le souhaitait réellement elle pourrait simplement se jeter sur lui en s’empalant certainement mais elle, elle pourrait survivre à un lame plantée dans le ventre. Lui par contre, si elle lui arrachait la tête, elle doutait qu’il s’en sorte. Cependant, elle ne pensait pas que tuer cette personne l’aiderait surtout que les griffes au bout de ses mains l’intriguaient et que le contexte ne s’y prêtait pas. Elle vint poser ses doigts sur la lame noire et avec une lenteur toute calculée pour ne pas inquiéter le bretteur, elle caressa du bout de ses doigts le tranchant de la lame, faisant perler le sang sur le bout de ses doigts.
Puis toujours en fixant les yeux dorés de son adversaire, elle tendit le bras gauche et écrivit avec son sang ce qui lui semblait le plus judicieux.
Je suis Personne, représentante d’Hatary. Je viens aider problème de Goldoa.

C’était un pieux mensonge mais qui pouvait réellement le démentir. Elle s’inclina doucement en signe de politesse et un doux sourire se dessina sur son visage un sourire avenant mais où perçait une méfiance justifiée.
- Personne ?...Drôle de nom mais soit. Une représentante d’Hatary ne souhaite certainement pas révéler sa véritable identité.

Il retira sa lame la gardant prête à trancher et répondit au signe de politesse par une simple inclinaison de la tête. Il ne poussa pas la politesse jusqu’à donner son nom jugeant peut être ne pas le devoir à une « sous-humaine ». Puis il s’avança à son niveau ce qui permit à Personne de se retourner vers les autres protagonistes sans craindre la menace depuis son dos. La magicienne avait eu l’air de s’inquiéter pour elle ce qui fit étrangement battre son cœur et ce qui l’effraya également quant au cavalier, il semblait juste gêné par cette posture peut favorable au calme… ce devait être un solitaire comme elle. Elle détourna ses yeux bleus foncé pour les poser sur le cavalier pégase pris également dans une sale situation… étrangement, elle sourit à cette vision. Cette attaque surprise à coup de pégase dans les flancs ne semblait pas calculée par l’homme à la hache. Puis elle observa l’oiseau avec un intérêt limité sachant pertinemment qu’un Laguz ailé pouvait se sortir de n’importe qu’elle situation par la fuite dans les cieux.

Ce qui l’intéressait le plus restait cette lumière…d’un pas quelque peu téméraire, elle se dirigea vers l’entrée de la grotte. Ignorant le mouvement qu’esquissa le Beorc pour l’en empêcher. Elle ne courait pas et marchait à une allure raisonnable qui ne devait inquiètes personne. Elle ne devait pas se montrer brusque dans une situation si peu favorable. Elle ne se montait donc pas menaçante. Sous cette forme humaine, elle pouvait presque sembler plus inoffensive que la magicienne mesurant une demi-tête de moins qu’elle et possédant un visage plus enfantin.

Si quelqu’un voulait l’arrêter il pourrait le faire sans craindre de représailles de sa part mais elle était simplement attirée par cette lumière comme les papillons sont attirés par le feu.

- Bonjouuuur!

Bonté divine, Ashera ou Yune, si vous pouviez expliquer à un humble cavalier pégase la situation actuelle … Ishtar n’avait pas détourné le regard de l’étrange laguz, il ne pouvait se le permettre car il savait que celle-ci n’aurait aucune hésitation à se jeter sur lui pour le faire passer de l’état d’individu bien portant à l’état d’individu agonisant. Et il devait avouer que cela était out à fait naturel, après tout n’avait-il pas envoyer Murphys la percuter et ne se dressait-il pas lance à la main avec au fond de la prunelle de ses yeux une agressivité autre que la simple intolérance au fond des yeux ? Bon, une louve à Goldoa… soit, les sous-humains chez les sous-humains et les humains chez… les sous-humains. S’attaquer aux hommes qui s’y dirigeaient… Cela était compréhensible. Tout comme le fait qu’il soit considéré malgré sa présentation comme une menace potentielle… De plus qu’il n’avait pas exactement clarifié sa situation et que le nom qu’il avait donné était celui d’un duché sans duchesse ni duc…
Non, la présence de la sous-humaine n’avait rien de véritablement dérangeant, après tout, que le peuple de Hatary ai envoyé un émissaire n’était pas forcément surprenant. Si elle était un émissaire toute fois. Le problème était la présence de cette jeune fille, ce qui était évident à sa voix, et de son « chaperon ». Mais tout le monde était-il au courant ? Les dragons avaient-ils organisés une fête surprise ? Il lâcha un soupir fatigué, attendant l’inévitable menace à son encontre suite à son introduction plus ou moins dans les règles. Les secret étaient fait pour être éventés mais là… IL n’aurait plus manqué que le Black Fang ajoute son grain de sel et le cavalier finirait sur les rotules. A vrai dire il n’avait strictement rien à faire de la fin du monde, celle là l’arrangeait mais… Avec ce que Lamya lui avait dit comment ne pouvait-il pas chercher à se mêler à cette histoire ?

- Au risque de paraître impolie, quoi qu’actuellement, j’ai plutôt l’impression de tomber au mauvais moment, pourrais-je...
-Maleen ?!

Le nom était sortit tout seul et à vrai dire, toute personne voyant son visage aurait clairement remarqué la perplexité profonde mêlé à l’éclair de panique au fond de son regard. Mais que venait-elle faire ici ? Oh déesses miséricordieuses mais que se passait-il ici ? Si il y avait bien une personne qu’il aurait aimé ne pas voir ici c’était bien elle. Ce n’était pas le genre d’endroit pour elle jugeait-il, il avait juré de la protéger et là… Il doutait pouvoir se protéger lui-même et il ne parlait même pas des humains présents. Mais pourquoi fallait-il que la situation tourne ainsi. Si Ishtar avait commit des péchés envers une quelconque déesse et que celle-ci avait décidé de le punir c’était chose faite. Oh moins il y avait de quoi faire pénitence, bien qu’il n’était pas du genre à se repentir pour ce que l’on pouvait lui reprocher.

- LUX !

Tsssss… Comme si un simple sort comme celui-ci représentait une quelconque me… Il plissa ses yeux par réflexe et les maintint plissés. Bonne stratégie,au final cela était particulièrement gênant, c’était remarquable. Le pire dans tout ça ? Il n’éprouvait aucune inquiétude si ce n’était pour la corbeau. Il pourrait bien mourir cela n’était pas particulièrement dérangeant, les autres aussi ce n’était pas un problème.

*Donc faisons un topo… Il y a plusieurs personnes en trop,deux autres humains soit, deux sous-humaines, l’une assez… spéciale, l’autre que je connais et que… Déesse quand j’y repense…
-Ishtar…
-Tais toi Amya je réfléchis.
-ISHTAR REVIENS À LA RÉALITÉ !!!!!!
-Quoi ?!

Revenant à lui il pu remarquer que tout le monde avait été regroupé, qu’il y avait plus de trois individus. Le cavalier frémis à l’idée du nombre de personnes qui rodaient dans les parages. Il n’avait vraiment pas eu tord d’opter pour se présenter de façon aussi direct, au moins n’avait-il pas pris le risque de se faire éliminer sans avoir le temps de réagir. Épéiste, « assassin »,arbalétrière… Un joli groupe de combattant il devait le reconnaître, il en était même admiratif, ces types étaient plus que des gens de métier, ils tenaient plus du commando exterminateur qu’autre chose. Et quelle jolie hache pointé à son adresse, clairement menaçante...

- Le duché de Persis hein... C’est cocasse... Il me semble que ce domaine est l’un de mes plus fervents partisans... Amusante petite coïncidence ne trouvez vous pas ?

Ha ! Pour être cocasse, ça l’était. A vrais dire Ishtar n’avait même pas encore pris ses fonctions officielles, il avait juste eu le temps d’être présenté à son futur duc. Et dire qu’il était selon les papier l’héritier du duché d’Asher… Et si il s’était présenté en temps que duc ? Toujours est-il qu’au moins quelqu’un connaissait le duché et apparemment bien. Un sourire contrit se dessina sur le visage du futur capitaine. Capitaine à seulement dix-neuf ans, quelle gloire… inutile. Et avant de l’être il fallait qu’il survive à cette mission… Ou ne décide pas de mourir de lui-même. Surtout si il allait devoir veiller sur la corbeau.

- Essayez seulement de bouger le petit doigt... Juste pour voir.

L’air fut alors chargé d’électricité statique.

-COMMENT OSEZ VOUS POINTER UNE ARME SUR MA PERSONNE !!!!

Combien de fois avait-il imploré la déesse depuis le début de sa « mission » ? Et combien de fois aurait-il à la faire ? Cette abrutie d’esprit ne savait donc pas se taire ? Il se rendit alors compte de l’absurdité de son interrogation, il parlait d’un esprit de « haut rang » qui s’était fait rabaisser pour ses problèmes de comportement… Un haut esprit élémentaire condamné à ne pouvoir apparaître qu’après avoir fait un « pacte » avec quelqu’un… Mais quelle caractère décidément insupportable. Ne pouvait-elle pas faire preuve de silence une fois de temps en temps ? D’abord l’apôtre et ensuite devant un homme qui aurait pu tuer Ishtar sans problème et, qui n’hésiterait sûrement pas à le faire si la nécessité se faisait sentir. Mais qu’avait-il fait pour mériter ça ?
N’importe qui aurait pu remarquer sa crispation. Son poing était serré au poing qu’il aurait pu entailler la chair de sa paume et sa main tenant la lance avait les phalanges qui blanchissaient de manière remarquable pour quelqu’un à la peau déjà plutôt pale. Sa mâchoire était dans la même situation tandis qu’il jetait un regard furibond en direction de la silhouette immatériel qui s’était dressé juste au niveau de la hache. Longue crinière bleu électrique et longue robe diaphane. N’était-elle pas capable de remarquer lorsque la situation exigeait de faire preuve d’humilité ? Et ne pouvait-il la garder comme atout au cas ou la situation dégénérerait ? Il s’exprima d’une voix froide et meurtrière qui tranchait avec le ton employé auparavant, sonnant clairement comme une menace à son adresse. Toute personne à moins de six mètres de lui pouvait ressentir l’électricité qui saturait l’air et qui pourtant n’était nullement dangereuse, les yeux du cavalier commençant à virer au rouge et ses cheveux à blanchir avec la présence de l’esprit. La fureur d’Ishtar entrant en résonance avec l’ego sur-dimensionné de Lamya, il y avait de quoi hérisser le poil de n’importe qui, au sens propre du terme ce qui, n’affectait pourtant pas le chevalier pégase.

-Lamya…
-Qui vous a permit de nous menacer ?!
-LAMYA !

Il hurla le nom avec rage tandis que l’énergie disparu alors en même temps que la silhouette. Oh moins pouvait-il la réduire au silence en forçant un peu… Il allait devoir faire ça toute la journée, l’empêcher de parler aux autres allait s’avérer nécessaire. Car elle ne le ferait que pour railler ou s’offusquer et, celui qui paierait les pots cassé ne serait autre que lui. IL poussa un soupir las. À présent il devait certainement tenir le trophée de la position la plus inconfortable. Il ne se préoccupait de rien d’autre que de sa personne et de celui qui le menaçait à présent, si il ne voulait pas mourir c’était la meilleurs solution. Il n’aimait pas faire ça mais avait-il un autre choix ?

-Si vous me permettez…

Il planta sa fine lance dans le sol et leva ensuite bien en l’air ses main afin de montrer qu’il n’avait nulle intention belliqueuse. A présent la demoiselle à l’arbalète les tenait en joue,merveilleux… IL fit un sourire contrit toujours ébloui par la lumière. Si il se sortait de cette situation il jurait de ne plus faire injure à la déesse… Ou pas à vrai dire.

-Veuillez m’excuser pour ce… désagrément mais accueil en mon sein un… fantôme si l’on puis dire.

- Bien, maintenant que nous voila au calme, je vous suggère de commencer les présentations sans plus attendre.

Ne l’avait-il pas déjà fait ? A vrai dire il ne lui restait plus qu’à parler de lui n’est-ce pas ?

-Comme je vous l’ai dit, je me nomme Ishtar d’Asher, mais si vous voulez développer ou j'en suis... J'ai aussi été l'époux « secret » de feu Ophélie d’Asher, héritier théorique du duché d’Asher que j’ai refusé de reprendre car n’étant pas qualifié. Je suis venu ici sur autorisation de l’apôtre elle-même avant de prendre officiellement ma fonction de capitaine de la garde du duché de Persis. J'ai été troisième de ma promotion chez les chevalier pégase de Beignion et voici mon compagnon et plus fidèle allié Murphys.

Il désigna son cheval qui lui broutait imperturbablement l’herbe. Combien de fois l’animal avait-il vu son camarade dans des situations de cette acabit ?A vrai dire le mangeur de pommes ne s’en souciait guère, il y était habitué.

-Quand à la « personne » qui s’est manifesté… Il s’agit d’un esprit nommé Lamya. Vous pouvez me considérer comme un sale gosse qui ne va cesser de vous coller si cela vous chante. D’autre questions ?

Il s’était exprimé sur un ton impassible, débitant un joli discours, son visage lui était de marbre. On ne pouvait à présent y lire plus aucune expression et son regard avait repris son éclat de détermination habituel.

*Ishtar…
-Tais toi Lamya.*

Voila une situation bien étrange, comment le cavalier était censé réagir? A sa mémoire jamais il ne s'était retrouvé avec autant de mondes à gérer et surtout autant de questions laissées en suspens. D'abord la mage... C'était Nino.

¤Qu'est ce qu'elle fiche ici?¤

On l'aura deviné Aless n'était absolument pas au courant de sa présence. Cela ressemblait bien à un oubli plus ou moins voulu de Ursula. S'occuper de Nino ne le dérangeait pas à vrai dire, c'était l'une des rares personnes qu'il appréciait au sein du Black Fang. De plus il faut l'avouer les capacités que Nino possède à pouvoir communiquer avec les autres vont certainement l'aider. Lui qui n'aime pas beaucoup s'adresser en public, voila qui est plutôt salvateur.

Cette question réglée, reste encore le nœud du problème. Il y avait beaucoup de monde et lui et Nino n'étaient pas les seuls dans leurs cas. Décidément beaucoup de personnes s'intéressaient à ce qu'il se passe en Goldoa. Plutôt fâcheux... Que pouvait-il faire? C'est à ce moment que Nino décida de se présenter et quelle chance pour Aless elle le présenta également. C'était vraiment une chance, pas la peine donc d'user de diplomatie.

Cependant cela ne fut pas aussi aisée et nos interlocuteurs devinrent réactif et menaçant à notre égard. Le rôle que lui avait donné Nino lui convenait parfaitement, la main sur la garde de son épée Aless s'interposa entre l'arbalétrière et la jeune mage. Aless savait comment employer la diplomatie, elle ne s'emploie qu'a jeu égal. Sinon l'on est guère entendu ou l'on ne veut entendre que ce que l'on désire. La situation conflictuelle avait eu le mérite de délier enfin la langue du cavalier noir. On lui demandait de se présenter avec courtoisie. C'est ce qu'il s'apprêtait à faire en un certain sens...

La main sur la garde de la Mistortin, Aless d'un mouvement rapide sortit quelque peu la lame de son fourreau. Obéissant à sa volonté, le sang qui entachait la lame finit par se répandre en une brume de sang. Pas assez épaisse pour altérer la vue, mais suffisamment pour inspirer la surprise voir la crainte. Rapidement le sang se répandit autour de tous sauf de Nino et d'Aless évidemment. Il finit même par atteindre le mage mystère à l'intérieur de la grotte. Une brume de sang avait envahit les environs.

Le sang tournait avec gourmandise autour des victimes comme si la lame a travers le sang exprimait sa soif en frôlant ces corps si savoureux. Mistorstin était en colère et le faisait savoir à Aless en se nourrissant un peu plus que d'habitude de son sang. Une légère blessure apparut à sa main droite, du sang finit par couler pour être finalement absorber par la lame assoiffée. Utiliser le pouvoir de la brume de sang sans aucune intention de tuer, la lame ressentait cela et elle ne pouvait le concevoir. Aless souria légèrement au vue de la réaction brutale de son épée. Il n'avait que peu de temps devant lui, avant qu'il ne s'évanouisse par manque de sang.

"Désolé je n'ai pas l'habitude d'être ainsi malmené... le sang ne vous fera aucun mal tant que je le déciderai. Ce n'est pas la peine de compter sur votre mage, à moins que... vous voyez ce que je veux dire. Je me nomme Aless de Damalthius et je suis le protecteur de dame Nino. En tant que noble à la cour de Daien j'ai répondu à l'appel de sa majesté Micaiah. "

Utiliser son titre de noblesse lui était insupportable mais il n'avait pas vraiment le choix. Ce mensonge semblait correcte.

"Maintenant j'apprécierai que l'on arrête de pointer des armes envers moi et mon amie. Ce serait dans l'intérêt de tous vous ne croyez pas?"

Les mots d'Aless avaient une grande signification, la lame Mistorstin était furieuse. Sa soif de sang était si grande, déjà à travers la brume l'on pouvait apercevoir des lames de sang prêt à surgir pour empaler ses victimes. Le cavalier noir contrôlait toujours le pouvoir de la lame mais à mesure que sa faiblesse grandissait, la lame augmentait son influence. Même Nino ne serait plus protéger de sa soif.

C'était tout simplement le bordel. Un mot inconnu du jargon de la demoiselle, mais pourtant assez véridique pour qu'elle puisse coller sa signification sur la situation sans pouvoir la qualifier de ce terme explicite.

Nino'o'vision a écrit:: Mais qu'est ce que font tout ces gens? Il y a dix personnes qui débarquent et commencent à se taper dessus alors qu'ils sont apparemment là pour les même raisons, c'est stupide ou c'est moi!? Heureusement que monsieur Aless est là pour rétablir un semblant de... Euh... Neutralité, et pas de la bonne façon enfaite... Ma petite Nino, c'est à toi de jouer!

Une brume de sang, des armes sorties et tous le monde extrêmement tendu. Personne ici ne savait user de la diplomatie apparemment, et chacun était sur ses gardes. Chacun avait le même but mais des raisons différentes de le réaliser. Et elle, tout particulièrement, n'aimait pas cette situation car elle savait très bien que les mots ne suffiraient pas. Alors ils avaient sans doute raison de tous tirer leurs armes. Autant Aless jouait sur le côté neutre que les autres cherchaient clairement la bagarre pour leur propre camp. Il fallait donc adopter une attitude encore non expérimentée dans cet affrontement qui ne se devait de ne plus en être un.

Elle ferma les yeux, ces derniers ayant presque une forme de circonflexe et sourit. Le tout d'une façon extrêmement bonne et gentille. Sa voix était calme, posée et pleine de bonté alors qu'elle tendait la paume de sa main vers le haut pour qu'une gigantesque flamme viennent y apparaître, faisant crépiter l'air d'une puissante magie et onduler la brume tel la flamme d'une torche de deux kilomètres de long:

"Nous sommes ici pour le même but non? Alors si vous ne vous calmez pas, je pense que nos amis les dragons seront très heureux de savoir pourquoi nous sommes entrain de nous taper dessus au lieu d'aider les dragons. Vous avez le potentiel de vous battre entre vous, mais contre une armée de guerriers géants et ailler j'ai comme un doute."

A ces mots, la flamme gagna en largeur sa lumière n'était pas malsaine. Elle était juste puissante et ses rayons filtraient à travers le nuage rouge lui donnant une lueur inquiétante. Si elle faisait péter ça au dessus des arbres, on verrait l'explosion à des kilomètres à la ronde:

"Que tous le monde range ses armes et que chacun se présente dans la paix et l'amitié serait une bonne idée, n'est-ce pas?"

Le truc, c'est qu'elle allait vraiment le faire.

À peine fut-elle assise sur le rocher, posant somme toute une question des plus anodine, que toute une série de choses s’enchaînèrent. Déjà, cette lumière aveuglante, étincelante, provenant d’une grotte tout proche, ne lui permettait pas de voir exactement ce qui se passait. Par contre, elle ne manqua pas la femme postée derrière elle, surtout pas la pointe froide apposée sur sa nuque. Apparemment, elle n’allait pas s’en tirer si facilement. D’après ce qu’elle entendait, elle devait avoir le visage couvert, même partiellement, le ton de sa voix s’en retrouvant quelque peu étouffé, n’ayant pas la possibilité de se tourner pour le vérifier. Et, lorsqu’elle sentit la pression de ce qui devait être une pointe de flèche, ou encore la pointe affutée d’une dague se raffermit sur elle, elle ne protesta pas et se leva lentement, levant quelque peu les mains, inquiète et tendue. Autour d’eux, les autres personnes présentes n’étaient pas en meilleure posture. Déjà, elle fut amenée vers deux autres personnes, la demoiselle à la chevelure verte qui semblait très énergique, ainsi que le cavalier à l’armure sombre. Ainsi, elle se retrouvait face à la source de lumière, émanant bel et bien de la grotte face à eux. Un bâton ? Elle ne saurait le dire, c’était vif, et ses yeux n’étaient pas très accoutumés à trop de luminosité. A sa gauche, il y avait Ishtar et son pégase, face à un homme fort impressionnant, protégé par une armure rutilante et bleue, et surtout, armé d’une bien belle hache. Ensuite, il y avait la femme qui l’avait interpellée et menacée de son arme. Une arbalète. Elle avait vu juste pour la flèche, quoi qu’il n’y avait pas vraiment matière à s’en vanter actuellement. A droite à présent, il y avait deux personnes. Ce devaient être un membre du groupe de ce mystérieux chevalier. Avec le loup qu’elle avait vu en arrivant. Quoi que là… La silhouette semblait avoir changé, et ses yeux plissés la distinguaient tout à coup bien plus humaine… Étrange. Un Laguz, dans ce cas…

Enfin, toujours était-il que cette observation n’arrangeait pas leurs affaires. Déjà, personne ou presque ne semblait disposer à s’asseoir et parler tranquillement, fait plutôt embêtant, sachant que là, si la moindre personne bougeait, ils auraient de gros ennuis. Et, alors qu’elle était pensive, il eut du mouvement à sa gauche, mais rien qui attira son attention. Non, les yeux à demi-fermés, elle se demandait avant tout ce qui l’avait poussée à venir là. La prochaine fois, elle ferait bien plus attention, connaissance ou non. Oui, il allait vraiment falloir qu’elle se mette à réfléchir un peu plus, surtout en territoire inconnu. Mais bon, là, il était déjà trop tard, car elle avait les deux pieds dans cette étrange histoire, et ne pourrait sûrement pas s’éclipser. Quoi que par la voie des airs… Une façon bien lâche d’être tranquille, la fuite étant le propre de sa race, ou presque. Et puis, vu l’état piteux de son épaule, elle doutait de pouvoir s’enfuir efficacement sans que l’arbalétrière essaie de l’arrêter. Surtout qu’elle s’en doutait bien, elle devait très bien savoir se servir de son arme. Donc au final, fuir lâchement était à proscrire.

Et tout à coup, chose qui la fit sursauter, et surtout, sortir de ses pensées, une voix furibonde qu’elle avait déjà entendue. Plus calme, cela dit. Ouvrant de grands yeux, elle tourna la tête vers sa source, plus que surprise, et vit la femme à l’apparence fantomatique de la dernière fois. En tout cas, elle devait lui reconnaître qu’elle n’avait pas sa langue dans sa poche, au grand désarroi du Beorc, qui ne tarda pas à la remettre à sa place, ou quelque chose du genre. D’ailleurs, elle avait remarqué un étrange changement dans son apparence. Peu prononcé, et s’effaçant lorsque l’esprit disparu, mais tout de même. Ou alors c’étaient ses yeux qui lui jouaient des tours… Mais au moins, de son côté à lui, elle avait l’impression que le combat n’était pas pour tout de suite. C’était ça de gagné. Du moins, elle l’espérait, car parfois, il fallait l’avouer, elle était bien trop naïve, ou trop optimiste, en tout cas. Ce n’était pas un mal en soi, mais il était manifeste que ça n’allait pas toujours l’aider, et ce même si cela valait mieux qu’un sombre négativisme.

Apparemment, l’homme à la hache ne semblait pas particulièrement belliqueux ni avoir envie de se battre. Quoi qu’à vrai dire, c’était plutôt difficile, voire totalement impossible, son visage étant tout simplement invisible, sous son heaume. D’ailleurs, il leur avait demandé de se présenter. Pourquoi pas. Après tout, ils restaient des créatures civilisées, elle le supposait, et ce, qu’ils soient Laguz ou Beorc. Mais, alors qu’elle allait prendre la parole, le cavalier vint se placer devant la demoiselle à la verdoyante chevelure, en preux chevalier, une étrange brume se rependant autour d’eux. Du… Du sang ?! Non, ça ne pouvait être cela. Et pourtant… Ça en avait tout l’air. À vrai dire, quoi que ce soit, elle s’en sentait quelque peu effrayée, bien qu’elle ne bougeait pas. Maleen avait beau ne pas être particulièrement couarde, elle n’aimait pas tout ce qui avait rapport avec les combats, et toutes les douleurs qui s’en suivaient. Autant dire que face à ces guerriers, elle n’avait que peu de chance de s’en sortir entière…

Puis la voit du blond retentit, il se présentait, assurant tout d’abord qu’il n’arriverait rien tant qu’il ne l’ordonnerait pas à la sanglante brume qui les entouraient. Bon, il n’y avait guère de raison qu’il s’en prenne à elle, mais bon, elle en était tout de même soulagée. Et comme elle l’avait déduis, il était bel et bien celui qui devait protéger la jeune fille, dénommée Nino. En voilà une qui en avait bien de la chance. D’ailleurs, cette dernière ne tarda pas à intervenir elle aussi, faisant apparaitre dans la paume de sa main tendue une superbe flamme. Un mage de feu. Impressionnant. La corbeau était admirative. Il n’y avait pas à dire, elle était tombée parmi des gens possédant des talents indéniables. Alors qu’elle… Elle était douée pour voler ? C’était bien maigre, et peu glorieux, quoi que tout de même intéressant, selon la situation. Mais pas de quoi s’en vanter, elle devait l’admettre. Enfin, qu’importe, ce n’était ni le moment, ni l’heure de se plaindre ou de se rabaisser. Surtout que ce n’était pas vraiment le genre de la jeune femme, loin de là.

Revenons-en donc à la fameuse mage de feu, la prénommée Nino. Le bras toujours tendue, la majestueuse flamme prenant tout à coup de l’ampleur, tandis qu’elle proposait quelque chose qui était du goût de la belle. Oui, se présenter dans être menacer par quelque arme que ce soit était bien plus engageant que la situation actuelle. Alors, regardant toujours du coin de l’oreille la femme à l’arbalète, ses prunelles ambre se glissèrent sur celui qui pourrait être leur leader, ou quelque chose du genre, et dit, d’une voix qui se voulait totalement calme et posée :

« Je m’appelle Maleen. Je pense bien que vous dire d’où je viens est inutile. Et à vrai dire, si je suis ici, c’est surtout par hasard… »

Un vague soupir s’échappa alors de ses lèvres, alors que sa main se resserrait quelque peu sur son épaule blessée, avant qu’elle ne reprenne, affichant une légère et brève grimace de douleur :

« Par ailleurs, pourquoi nous avoir interceptés de façon si agressive ? »

Jamais... Non jamais de toute sa carrière de militaire, stratège, noble, guerrier ou autre il n'avait assisté à un tel... Événement. Jamais une mission d'infiltration n'avait pu foirer à ce point ! Tant de personnes non prévues au programme étaient au courant c'en était presque affligeant. Le guerrier poussa un soupir avant de redresser la tête vers le cavalier pégase qu'il tenait toujours plus ou moins en joue.
- J’attends.

Un hurlement indigné répondit à son interrogation et dans un flash bleuté se dressa face à lui une créature... Des plus invective. L'air était chargé d'électricité statique et le lord sentit ses cheveux se dresser sur sa tête tandis qu'elle le harcelait voire l'engueulait carrément. Glissant un regard vers sa coéquipière le guerrier leva une main apaisante, apercevant la deuxième arbalète clairement menaçante, épaulant déjà la créature fantomatique. D'un geste il la contraignit à l'inactivité. Elle avait le sang chaud mais mieux valait ne pas provoquer d'incident diplomatique... Car après tout il ignorait complètement la véritable raison de la présence de ces gens ...
-Qui vous a permit de nous menacer ?!
-...
- LAMYA!

La silhouette lui lança un dernier regard furibond avant de s'estomper sous le regard légèrement médusé de l'arbalétrière qui ne savait plus qui pointer de ses armes.
- Veuillez m'excuser pour ce... Désagrément mais j'accueille en mon sein un... Fantôme si l'on puis dire.
- J'avais cru remarquer en effet.

Le cavalier respira un grand coup avant d'enfoncer sa lance dans le sol, prouvant sa bonne volonté, puis de décliner son identité. Le capitaine de la garde du duché de Persis et potentiel héritier au titre de duc... Pourquoi pas après tout, lui même dirigerait le puissant comté d'Ositia à la mort de son frère aîné. La question de l'esprit fantomatique restait plus épineuses... Devaient-ils craindre une action quelconque de la part de cette entité immatérielle que le cavalier semblait plus ou moins bien maîtriser ? Par ailleurs, le nom de la créature n'était pas sans lui évoquer quelque chose mais il ne se souvenait plus bien quoi.

Lorsque l'homme acheva son tour de parole, l'imposant guerrier tourna le regard vers son subordonné posté près de la louve sans mot dire, et toujours sans baisser son arme.
- Alors?
- Une représentante d'Hatary messire. Apparemment...
- Matthew...
- … Elle a été envoyée ici pour nous seconder dans notre tache et...
- MATTHEW!!!

L'homme sursauta brièvement avant de constater que la représentante en question s'éloignait tranquillement en direction de la vive lueur brillant dans la grotte.
- Wah ! Att... Attendez vous ne pouvez pas aller par là!

Il voulut se précipiter à sa poursuite sous le regard affligé de ses compagnons avant d'être brutalement stoppé par l'apparition d'une brume sanguinolente de laquelle perçaient d'étranges lames à l'allure morbide.
- Oula...
- Désolé je n'ai pas l'habitude d'être ainsi malmené...

Les regards, nettement plus froids, convergèrent alors vers l'homme cuirassé de noir. Une lame à l'allure aussi sinistre que celles sortant du sol en main, ce dernier semblait être l'auteur de ce petit tour de magie. La brume les encerclaient complètement, se propageant jusqu'à l'intérieur de la grotte et imposant un statut quo... Enfin c'est ce que devait espérer cet homme. Actuellement, l'index de l'assassin jouait de plus en plus gaiement avec la gâchette de ses armes sous le regard toutefois autoritaire du chevalier bleu.
- Le sang ne vous fera aucun mal tant que je le déciderai. Ce n'est pas la peine de compter sur votre mage, à moins que... Vous voyez ce que je veux dire.

Il se présenta alors comme un second noble ayant répondu à l'appel de sa majesté Micaiah, Aless de Damalthius... Un nom qui ne leur évoquait peu, pour ne pas dire prou, de choses. La réaction ne se fit cependant pas attendre.
- Et qui traites-tu de mage!
- Oh non...

L'homme à la lame se frappa le front de la main alors que la « magicienne » écartait son bâton de prêtresse, jaugeant le cavalier noir de son regard bleu. Ses couettes roses volaient sous le vent dégagé par la magie de lumière qu'elle accumulait et l'imposante cape violette qu'elle portait claquait dans son dos. Sa robe blanche, témoin de son état de membre du clergé, laissait toutefois apercevoir ses épaules et ses bras nus, que de long gants blanc recouvraient cependant jusqu'au dessus du coude. Elle portait de simple chaussures de cuir visiblement pas vraiment prévue pour une longue marche.
- Serra s'il-vous-p...
- Sache pour ta gouverne mon jeune ami qu'il n'y a de mage que dans ta petite caboche blonde et que la dite magicienne pourrait t'envoyer rejoindre ad patres tes soit disant nobles ancêtres avant même que tu n'ai eu le temps ou l'audace de prononcer les première syllabes de mon illustre prénom !
- Serra...
- Non mais c'est vrai messire écoutez le ! Il ose me comparer à ces gueux de magiciens à peine capable ne serait-ce que d'effleurer du bout de leurs doigts un seul misérable pourcentage de mon charisme!
- ...
- Milord arrêtez-la...
- C'est trop tard...
- J't'en foutrais des « magiciens » chevalier à la noix ! Nan mais pour qui est-ce que tu oses te prendre ! Ca a du sang bleu dans les veines et ça se croit tout permis ! Je vous jure ces espèces de... de... sale... petit... cornichon !
- C'est amusant... Elle me fait penser à votre « fantôme »...

Le guerrier eut un léger rire sous le regard visiblement perdu de son assassine. Voilà que son seigneur plaisantait avec l'ennemi maintenant. La situation aurait pu perdurer ainsi longtemps, mettant alors la menace du cavalier ou de l'arbalétrière à exécution... Cependant, la flamme monstrueuse qui apparut dans la main de la petite fille eut un effet radical sur tout le monde à commencer par le lord et l'arbalétrière qui firent un véritable bond de surprise devant un tel déploiement de puissance.
- Nan mais regardez moi ça ! Ah oui ça fait des belles grosses flammes pour prouver sa supériorité ! Bravo mademoiselle la magicienne ah oui vraiment on reconnaît bien là la vantardise des gens de votre espèce !

Enfin... Presque tout le monde... Quoi qu'il en soit, la « petite fille » leur adressa un charmant sourire avant de leur demander gentiment de déposer les armes et de se présenter, ce que la Laguz à ses côtés s'empressa de faire pour manifester sa bonne volonté... Ah tiens il y avait des gens là par hasard ? C'était bien la meilleure. Le Lord inclina la tête, fermant les yeux avant de lâcher un soupir.
- Messire?
- Baissez vos armes... Mais gardez-les tout de même prêtes à l'emploi. Nous...
- Messire vous n'y pensez pas ! Qui sait ce que ces gens pourraient...

La litanie infernale s'interrompit lorsque le regard de la prêtresse s'abaissa sur l'adorable petite gamine à ses pieds qui la regardait de ses grand yeux bleus, déclenchant alors une réaction des plus classiques chez la gente féminine en ce genre de situation:
- Kyaaaaaaaah ! Mais qu'elle est mignoooooooonne!

Le sort accumulé dans son bâton disparut avec un *pop* des plus pitoyables avant que la jeune femme ne s'accroupisse pour enlacer la Laguz dans une étreinte des plus affective.
- Comment t'appelles-tu ma petite ! Tu t'es perdue ? Oh regardez-moi ce mignon petit béret ça te va à RA-VIR!
- Elle ne s'arrête donc jamais...

Le dénommé Matthew lui jeta un regard atterré avant de les rejoindre, jugeant qu'il n'y avait pas réellement de danger du côté de la prêtresse. La brume sanglante s'estompait tout comme les flammes de la magicienne tandis que les divers protagonistes prenaient un peu de distance histoire de ne rien risquer. Finalement le guerrier cuirassé de bleu, sa hache sur l'épaule et s'éclaircissant légèrement la voix, entreprit de prendre la parole le premier.
- Par où commencer.. Puisque la majorité d'entre vous ont l'air d'être ici pour les mêmes raisons que nous autant aller directement au but.

Sur ces mots, il apposa sa hache contre sa jambe avant de retirer lentement son casque révélant deux yeux noirs ainsi qu'une chevelure d'un bleu foncé peu banal. Son visage taillé à la serpe témoignait de son habitude des champs de bataille et sa voix conservait cette note grave et profonde des hommes surs d'eux-mêmes.
- Mon nom est Hector. Frère cadet du marquis d'Ositia, un comté que notre cher ami le duc de Persis doit connaître.

Suite à ces mots, ses deux compagnons s'avancèrent, dévoilant à leur tour leur visage. L'arbalétrière possédait une chevelure d'un rouge plus sombre que celui de ses yeux, raide et lisse lui tombant jusqu'à la nuque et dont une partie masquait naturellement son œil droit, lui ajoutant un charme mystérieux auquel s'alliait le grain de beauté qu'elle possédait juste au dessous du coin gauche de ses lèvres naturellement pulpeuses. Quand à son compère, ses traits juvéniles étaient accentués par la coupe courte de ses cheveux châtains clairs que venaient compléter des yeux dorés mais aussi sombre qu'un épi de blé bien mur. Visiblement pas amis avec les brosse à cheveux, il sourit d'un air presque enfantin en s'avançant légèrement pour se présenter.
- Je suis Matthew et voici Leila.
- Nous travaillons tous les deux pour le compte du marquis d'Ositia et sommes venus ici avec Lord Hector à la demande du seigneur Kurthnaga lui même.
- Kyaaaa ! Et en plus tu as les oreilles qui vont avec c'est trop mignonnnn!
- … Et... Cette chose que vous voyez là bas se nomme Serra...
- Je vous ai entendu milord!

Hector soupira d'un air abattu sous le regard compatissant de ses soldats avant de relever fièrement la tête. Dévisageant chacun des intrus l'un après l'autre. Personne d'Hatary, Ishtar de Begnon, Aless de Daein et... Une gamine à la puissance monstrueuse et enfin Maleen de Kilvas... La touriste... La personne qui ne devait logiquement pas se trouver là. Drôle de cocktail que celui-là... Enfin, il semblerait que la quasi totalité des nations se soient alliées à la cause de Goldoa. Et cela était une bonne chose.
- Que devrions-nous faire Milord?
- Je suppose que si ces gens sont ici en temps que représentants de leurs nations, nous n'avons aucune raison de les empêcher de nous accompagner.
- Mais l'apôtre ne nous aurait-elle pas prévenus de ces renforts imprévus?
- Si chacun des dirigeants avait du concerter les autres avant d'agir... Ce qui m'embête le plus est l'absence complète d'ordres officiels...
- Ce n'est pas comme si nous en avions nous aussi!

La prêtresse les avait finalement rejoints, traînant presque la petite louve par la main et semblant refuser de la lâcher.
- Serra...
- Bien que vos titres de noblesses et mon ineffable beauté ne soient des arguments de poids, il est fort possible que ces gros lézard nous regardent tout de même d'un drôle d'air lorsque nous débarquerons dans les couloirs de leur château.
- Peut-être... En attendant vous devriez lâcher cette pauvre créature.
- Hors de question ! Mademoiselle Personne ne me quittera pas d'une semelle je l'ai décidé ainsi!
- Avez-vous seulement essayée de lui demander son avis...
- Bien sur ! Me prenez-vous pour un rustre de votre espèce?
- Je vous prend pour bien pire que cela...
- Ce n'est pas ma faute si elle semble muette ! La pauvre petite s'était entaillée le doigt pour réussir à vous parler espèce de monstre sans cœur!
- Mais je...
- Heureusement dans ma grande générosité j'ai refermé cette vilaine entaille d'un coup de bâton magique et maintenant mademoiselle Personne et moi sommes devenues très amies ! N'est-ce pas? ajouta-t-elle à l'adresse de la petite demoiselle en question, armée d'un grand sourire coquet.
- Si elle ne peut pas parler comment savez-vous qu'elle vous considère comme son amie...
- ...
- C'est exactement la réplique que je cherchais!
- Peuh ! Il est de ces choses que les paysans de votre sorte ne peuvent comprendre ma pauvre Leila !
- Attention Serra vous devenez vexante...
- N'insultez-pas Leila ou je...
- Dites...
- Ou quoi Matthew ! Vous n'oseriez-pas frapper une faible femme si?
-S'il-vous-p...
- Faible ?! Mais Serra même le plus redoutable des brigands prendrait la fuite après quelques minutes passées en votre compagnie!
- J'approuve ce point de vue.
- ...
- Teuh ! Aucune solidarité féminine ! Tout ça parce que vous partagez la couche de ce blondinet!
- C'est... C'est absolument faux Matthew et moi sommes uniquement...
- Comment ça « faux »... Leila!
- Ha ! Votre teint cramoisi parle pour vous Leila ! Allons allons vous allez vexer ce pauvre Matthew!
- Je ne vous permet pas de...
- DIANTRE MAIS ALLEZ-VOUS VOUS DECIDER A FERMER L'ABERRATION QUI VOUS SERT DE BOUCHE ET FINIR PAR LEVER LES YEUX!

Sous l'injonction musclée de leur supérieur, les trois commères se quittèrent des yeux pour fixer les cinq points qui planaient silencieusement dans leur direction.
- Des dragons vous pensez?
- … Moi j'aurais dis des gros poissons volants...
- Merci Serra.
- Ce fut un plaisir.
- ...

L'imposant casque du guerrier bleu vient reprendre sa place sur son crâne tandis que les cinq gigantesques prédateurs décrivaient un large cercle autour de la clairière...
- A votre avis... Quelle est la portée de la vue d'un dragon...

... Avant de commencer à se rapprocher de plus en plus rapidement.
- Tous aux abris ! Matthew, Leila emmenez les autres dans la grotte, Serra postez vous à l'arrière et...

Alors que les deux assassins entraînaient déjà leurs nouveau compagnon vers l'abri précaire de la grotte, un rugissement sonore perça les cieux alors que cinq immenses dragons rouges atterrissaient à grand fracas. Inutile de se demander leurs intentions, deux d'entre eux bloquant l'accès à la grotte tandis que les trois autres encerclaient le petit groupe. La situation sentait le roussi avant même que les véritables ennuis n'aient commencés. Le futur marquis d'Ositia ne leva pourtant pas sa hache. Le moindre mouvement pouvait être mal interprété et la furie de ces Laguzs était sans commune mesure avec celle des autres races. Celui qui semblait les diriger poussa un grondement sonore avant de s'avancer lentement vers les étrangers.
- Vous souillez ces terres par votre présence humain!

Sa rage fit frémir l'imposant guerrier bleu alors qu'il se faisait le porte parole de son groupe.
- J'en ai bien conscience noble dragon...
- Noble ? Hahah... Tu as une singulière de façon de traiter un simple soldat, bâtard ! Si je suis noble alors qu'es-tu si ce n'est l'insecte dont il me faut débarrasser ce territoire.
- Comment osez-v...

Le Beorc à la hache fit taire la prêtresse d'un geste tandis que son arme décollait pour se poser sur son épaule. Son regard flamboyait de sa fierté blessée. Ces créatures ne l'écouterait pas. Les dragons étaient réputés pour leur infinie sagesse et même le plus faible de leur soldat était digne du respect des autres races... Mais on insultait pas un membre de la maison d'Ositia aussi impunément.
- Vous avez raison... J'ai été trop poli envers vous. Peut-être ma hache saura-t-elle alors trouver les mots justes à vos oreilles.
- Des mots bien prétentieux pour le violeur d'une de nos plus anciennes lois!

La fin de sa phrase se perdit dans son rugissement lorsque son souffle enflammé jaillit, manquant de carboniser le Lord heureusement prompt à la détente. Ce dernier n'attendit pas de se rétablir pour propulser une violente onde de choc vers les deux créatures bloquant l'abri, provoquant l'élévation d'un nuage de poussière suffisant pour permettre au reste du groupe de pénétrer à l'abri.
- Ne les laissez pas s'échapper!

Le marquis d'Ositia roula sous la patte monstrueuse de l'une des bêtes avant de se précipiter à son tour vers la grotte dans laquelle le reste des troupes disparaissait...
- Approche sale bête !

... Enfin pas tout le reste... Le dragon le plus proche jaugea ce petit bout de femme qui lui faisait face avant de prendre une profonde inspiration sous le sourire narquois de la jeune femme.
- On ne passe pas.

Le regard étincelant du manieur de hache disparut lorsque la fournaise l'engloutit.

***

La lumière ardente des flammes étincela sur le roc tandis qu'ils prenaient un tournant avant de brusquement s'estomper, ne laissant plus sur leur dos qu'une brutale sensation de chaleur intense. Matthew en tête appliquait les ordres de son supérieur à la lettre et traçait à travers le tunnel sombre comme s'il y voyait en plein jour tandis que Leila fermait la marche, vérifiant par instant si personne ne les poursuivait. Elle s'inquiétait pour Serra et son Lord naturellement mais elle ne pouvait empêcher un mince sourire de s'étirer sur son visage. Ce n'était pas pour rien que ni elle ni son compagnon n'avaient pris part à l'affrontement.

***

L'herbe desséchée s'effrita sous le pas pesant du combattant.
- Comment...
- Si c'est tout ce qu'un misérable soldat peut faire alors il serait peut-être temps que votre armée ne se décide à embaucher quelques insectes...

L'homme bardé de métal franchit le barrage de flammes comme si celui-ci n'existait pas. Son corps entier était entouré d'une douce lueur dorée qui ne devait visiblement rien à l'action de la prêtresse mais à ses seuls compétences. Sa cape elle même était à peine roussie par la chaleur.
- Rendez-vous et vous vous en sortirez sans être blessés.
- Misérable ! Si les flammes ne peuvent rien contre toi alors mes crocs sauront t'apprendre le respect!

L'immense lézard chargea en rugissant, frappant de son immense patte. Les cinq rasoirs effilés qui y pendaient furent malgré tout arrêtés par la hache du colosse, réduit à l'état de simple fourmi face à ces géants écailleux.
- Je vous ai offert mon respect...

Déployant une force improbable, le combattant repoussa son adversaire sans paraître ciller. Loin d'être déséquilibré, le monstre profita de son élan pour envoyer sa queue dans un mouvement rotatoire destructeur que l'homme esquiva en roulant au sol avant d'imposer un véritable coup de boutoir de son corps dans l'estomac de la bête, la pliant en deux.
- …C 'est vous qui n'avez pas su l'accepter à temps...

Désormais à hauteurs égales, le noble aurait simplement pu abattre sa hache sur le crâne de la bête pour la terrasser. Mais sa fidèle Wolf Beil s'abaissa tandis que le haut de son corps prenait un peu de recul. Une lueur rougeoyante éclaircit brièvement la gorge du monstre...
- … Assumez-en les conséquences !

Et le Beorc assomma le Laguz. L'humain assoma le dragon par la force d'un coup de crâne dont l'action aurait pue rester gravée à jamais dans les annales de ce monde. L'acier et les écailles se fendirent sous l'impact et , tandis que la bête ravalait les flammes étouffées dans sa gueule, le lord lui redressait fièrement la tête alors que son casque tombait au sol en pièces détachées. Dans un dernier grognement, le dragon provocant s'étala au sol, ses larges ailes recouvrant son imposante masse écarlate. Les écailles brisées de son front laissaient suinter un fin filet de sang tandis que le crâne du Beorc semblait se porter à merveille. Le rire triomphant qu'il aurait du pousser face aux regards dépités des quatre survivants s'échappa de la gorge de la prêtresse tandis qu'il se contentait d'un simple regard menaçant et qui ordonnait clairement aux Laguz de se rendre.

***

-... On devrait peut-être aller les aider...
- ...

L'espion en tête ne répondit pas. Il se disait la même chose depuis tout à l'heure mais les ordres avaient été clairs. Ils devaient emprunter le passage secret jusqu'au château et accomplir la mission quelle que soit la destinée de Lord Hector et de la prêtresse. Certes Serra était une clerc de haut rang pour qui les arts de la lumière et de la guérison n'avaient plus de secrets et leur chef surpassait n'importe lequel d'entre eux au combat... Mais face à eux se dressaient quand même cinq dragons... Cinq créatures de la race la plus redoutée sur tout Tellius... L'homme à la lame ferma les yeux, expira un coup, et reprit sa course de plus belle. Il devait leur faire confiance.

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Bon ! Une petite précision mjesque au préalable. Le post MJ étant relativement long avec pleiiiins de dialogues inter-pnjs, je vous autorise à animer votre réponse en faisant intervenir les pnjs avec vos personnages, en tentant de négocier avec les dragons ou toute autre action entre vous et vos alliés / ennemis tant que vous respecter le caractère des dits pnjs, les posts des autres joueurs et la continuité des évènements.

Actuellement vous êtes tous "censés" avoir suivis Matthew et Leila (les fans peuvent applaudir) auquel cas le choix s'offre à vous de poursuivre le long du tunnel jusqu'à la superbe porte en acier qui vous emmènera directement dans les cachots du château (notez que la distance grotte - palais est toutefois très conséquente), ou bien vous pouvez rebrousser chemin jusqu'à l'entrée et filer un coup de patte à Hector et Serra (les fans peuvent de nouveau se laisser aller), aucun des deux espions ne vous en empêchera. Petite précision toutefois : Serra qui n'a pas encore pris part au combat à la fin du post MJ vous repèrera très facilement grâce à son affinité avec la lumière (merci les forces divines o/).

Bien, passage à la situation actuelle selon votre position.

Matthew et Leila : Nos deux chers espions (classe II) respectivement de niveau 14 et 16, filent à travers l'unique tunnel dans le noir le plus complet. Matthew en tête et Leila couvrant vos arrières. Aucun d'entre eux ne vous empêchera de rebrousser chemin. Notez que l'intervention des dragons leur a permis de briser les tensions qui gênait votre groupe mais leur confiance n'est que toute relative, faites pas les cons. Smile

Serra : En retrait à l'intérieur de la grotte (a grave flashé sur Personne au cas où vous ne l'auriez pas remarqué XD), l'évêque (classe II) niveau 12 observe pensivement le combat, prête à soigner les blessures d'Hector au cas où... Son rôle principal étant plus de bloquer les flammes des dragons grâce à ses facultés de résistances à la magie ou tout simplement de leur balancer de bons gros rayons de lumière à la face en cas de faille dans la défense du lord. (ahaha XD /sbaf). Même aux prises avec les lézards, sa perception de l'environnement reste très élevée.

Hector : ou l'homme qui assomma un dragon AVEC SA TÊTE!!!!! Je devais la faire XD
Hem. Notre cher marquis est un Great Lord (classe II) de niveau 15, autant vous dire qu'il rétame n'importe lequel d'entre vous une tasse de thé à la main et le petit doigt levé en prime <3 Il se tient pour l'instant devant l'entrée de la grotte tandis que les quatre bestiaux hésitent encore à l'attaquer vu qu'il n'a même pas encore utilisé sa hache, la fidèle Wolf Beil (tous en choeur o/). Pour information, vous avez pu assister à la démonstration de ses deux techniques : l'Onde de Choc qui lui permet de convertir sa force brute en une puissante attaque à distance et le Bouclier Ambré qui confère une augmentation temporaire de la résistance et de la défense de son utilisateur, ce grâce à quoi les flammes ont à peine bronzées le lord. Naturellement cette dernière technique est inefficace contre une attaque de la mort qui tue ce qui n'est pas près d'arriver avec les péons qu'il affronte. Hector va se baser sur une stratégie simple du style "personne ne passe donc je ne bouge pas et le premier qui fait semblant de filer, serra l'abat avec des rayons". Les dragons, tous rouges, sont de niveau 15 (une ballade en un contre un pour notre cher Lord mais pour vous et les trois autres pnjs ça se corse légèrement surtout en groupe) et n'ont pour l'instant aucune raison de fuir vu leur nombre par rapport à leurs adversaires. De plus, Hector et serra ne comptent pas tuer leurs adversaires (vous voulez un incident diplomatique avec kurthnaga ou quoi ><)

Dernière remarque, il se peut que le comportement de leur chef vous ait paru légèrement insolite venant d'une créature bien plus vieille et "sage" que la majorité d'entre vous, explications :
1) Ce n'est pas parce que les dragons sont majoritairement tous nobles qu'ils n'ont pas une classe "basse" dans leur hiérarchie : les simples soldats et les citoyens banals existent sûrement même si chacun d'entre eux restera toujours plus ou moins "sage" que la plupart des créatures mortelles (merci la quasi immortalité)
2) Vu les récents évènements sur leur continent, la dernière chose dont es dragons ont besoin c'est de la présence d'étrangers sur leur territoire et là... Ils ont un peu les nerfs à vif donc wala.

Voila, n'hésitez pas à prendre un peu de liberté parmi ce que je vous ai offert et amusez-vous autant que je me suis éclaté à rédiger ce post ^^

Son corps se paralysa à la simple vue de cette flamme gigantesque qui s’élevait depuis la main de la jeune fille qu’elle avait cru pouvoir devenir son amie… une flamme dansant au rythme du vent et ondulant avec une ferveur effrayante. Les gens criaient, se disputaient, une brume de sang emplissait l’air avec un sinistre lugubre mais Personne n’était obsédée que par cette flamme, cette gigantesque flamme d’un jaune profond et vif… Elle avait beau posséder une protection contre cet élément de la nature chaleureux et douloureux son instinct la paralysait complètement. Et aussi subitement qu’elle était apparue, la flamme s’évanouit dans la paume de l’humaine.

Petit à petit, Personne repris conscience de ce qui l’entourait, la lumière avait disparue, les différents protagonistes présents semblaient vouloir une discussion cordiale et détendre l’atmosphère, les armes étaient posées à terre mais alors qu’elle retrouvait le sens du mouvement et que son corps se détendait un objet sautant non identifié avec d’énormes couettes roses et une poitrine volumineuse lui plongea dessus sans prévenir, lui adressant mots doux et caresses à outrance… Se rendait-elle compte qu’elles devaient certainement avoir le même âge… ?
Ne sachant comment réagir, la Laguz se terra dans son silence habituel, subissant les signes d’affections de la Beorc plus comme un signe de respect ou du moins d’intérêt amical que comme une insulte à sa personne.
- Mais tu es blessée ma petite… ne t’inquiète pas la super prêtresse que je suis, va t’arranger ça en deux temps trois mouvements.

La jeune femme approcha son bâton et la blessure faîte par la lame de l’épée se referma immédiatement en un agréable picotement chaleureux. Puis elle vint déposer un baiser dans la paume ouverte.
- Tu vois, plus rien !
- C’est pathétique…

L’arbalétrière avait lâché ses mots avec un mépris et une lassitude à peine voilée mais la prêtresse ne sembla même pas y prêter attention ignorant royalement la jeune femme.
- Maintenant, vu que je t’ai soignée, on est amies.

Elle n’avait même pas demandé l’avis de la jeune louve que celle-ci était déjà élevée au rang privilégié de l’amitié et lui tenant la main avec une force loin de pouvoir être ignorée, elle la traina derrière elle pour la placer pratiquement au milieu de tous les Beorcs… Mais dans quelle merdier c’était elle encore foutue…
Cependant, même si elle n’avait rien dit, un débat s’éleva sur son accord ou pas avec la déclaration de la dîtes Serra. Un débat qui la surprit autant qu’il la gêna car elle n’était pas habituée à être le centre des conversations.

Soudain, un grondement se fit entendre alors que toutes les têtes se levaient vers le haut. Les dragons arrivaient et en groupe… Personne se souvint de son dernier combat avec l’une de ces créatures et elle sentit une boule se formait dans son ventre alors que l’excitation la gagnait. Ces créatures étaient de redoutables adversaires surtout quand ils avaient quelque chose à protéger.
- Tous aux abris ! Matthew, Leila emmenez les autres dans la grotte, Serra postez vous à l'arrière et...

Personne eut à peine le temps de réagir que la prêtresse la jetait en arrière, assurant sa protection. Les guerriers leur ouvrirent une brèche dans la grotte et ils s’y enfoncèrent guidé par l’arbalétrière et l’épéiste. Cependant, échappant au cortège qui s’était formé, la louve resta en arrière pour observer la scène de combat qui se déroulait sous ses yeux. en tant que Laguz, elle pensait pouvoir calmer les dragon mais après l’humiliation que venait de leur infliger le Beorc… il n’y avait plus rien à faire pour plaider en leur faveur. Ils ne pouvaient plus maintenant que tous les maitriser et s’infiltrer dans Goldoa par la grotte. Et sachant que seul le chevalier en armure bleu savait précisément le but de leur mission car rappelons-le, Personne était là à la base pour visiter la bibliothèque royale de Goldoa et subtiliser quelques ouvrages pour Alek, elle devait faire en sorte de rapidement les libérer de cette tâche. C’est pourquoi, elle se rapprocha de Serra qui lui tournait le dos et s’arrêta à ses cotés.
- Tient, mademoiselle Personne, vous n’avez pas suivi les autres… sachez que c’est dangereux pour une petite fille comme vous de rester ici, vous devriez laisser faire les professionnels tel que moi et avancer en toute sécurité avec les autres.

Comme pour répondre à sa phrase, la frêle petite Personne se transforma en louve gigantesque, faisant la même taille à quatre pattes que la prêtresse à deux. Avec une douceur confirmant le lien d’amitié qu’elle acceptait les unir, elle frotta sa tête contre son épaule et sortit à la lumière du jour et des dragons, les crocs découverts ses intentions clairement affichées.
- Fille d’Hatary comment oses-tu t’opposer à nous !?!

Sentant certainement qu’ils auraient plus de chances avec la nouvelle arrivante qu’avec le Beorc à la hache, l’animosité des dragons se déplaça rapidement sur la louve. Cependant, seul l’un deux s’avança vers elle l’air menaçant, sa gorge se gonflant de cet air chaud et cramant qu’elle détestait tant. Cependant, alors la bête se préparait à laisser aller la fureur de son jet de flamme, une lumière aveuglante descendu de nulle part vint le frapper de plein fouet dans les yeux, perturbant son attaque et sa concentration. Personne prit alors appui sur ses pattes arrière et tel un boulet de canon, elle plongea sur l’être écailleux, se roulant presqu’en boule et vint s’écraser contre sa paroi abdominale l’obligeant à relâcher le grondement brûlant qu’il contenait dans sa gorge et le faisant se plier en deux alors que la louve rebondissait et retombait sur ses pattes avec une fluidité toute féline, se retrouvant de nouveau au coté de la prêtresse. Elle avait déjà affronté ce genre de créature et la seule chose qui fonctionnait avec eux était la vitesse car leur lourde masse bien que compensée par leur puissance, restait incroyablement lente à déplacer.
Cependant, ce n’était pas ce vulgaire coup qui le terrasserait si elle voulait le maitriser elle devait le tuer et lui trancher ce qui lui servait de gorge mais ces nouveau compagnon ne semblait pas de cet avis elle se contenterait donc de les ralentir et de les assommer.

Comme qui disait, c’était tout simplement le bordel et comme la flamme au milieu de sa main, les esprits s’enflammaient et le sien en premier.
- Non mais c'est vrai messire écoutez le ! Il ose me comparer à ces gueux de magiciens à peine capable ne serait-ce que d'effleurer du bout de leurs doigts un seul misérable pourcentage de mon charisme!

*Gueux de magiciens…*

"Nan mais regardez moi ça ! Ah oui ça fait des belles grosses flammes pour prouver sa supériorité ! Bravo mademoiselle la magicienne ah oui vraiment on reconnaît bien là la vantardise des gens de votre espèce !"

*La vantardise des gens de NOTRE ESPECE !!! Non mais elle s’est pas regardée cette pimbêche.*
Bien nombreux aurait été ceux à penser qu’une veine pulserait sur le front de la jeune fille, mais malgré l’affront son sourire trônait toujours avec une douceur et une assurance tranquille. Au moins son petit coup d’éclat avait eu l’effet escompté puisqu’ils baissaient les armes. Elle se demandait même si elle ne devait pas en faire un second pour mettre fin à leur conversation interminable. Elle avait pourtant beaucoup de patience, surement pas autant que son camarade mais franchement…
Oh, des dragons !"

La mage leva les yeux au ciel et les vit descendre avec une élégance naturelle. Néanmoins, elle ne put que peu profiter du spectacle car leurs compagnons s’étaient donné le mot pour les empêcher d’agir. Semblaient-ils donc si faible que ça… Okay, elle n’avait pas une aussi grande gueule qu’eux mais ça ne voulait pas dire qu’elle était inutile.
Remontant ses manches du moins mentalement, elle resta stoïque devant la fuite des autres alors qu’elle s’avançait, une flammèche à la main qu’elle faisait tourner entre ses doigts. La gamine s’était changée en mignon petit toutou, même si toutou n’était pas vraiment le mot pour désigner cette balle de fusil, fonçant comme un boulet de canon dans l’estomac du reptile. Mais que pouvait cette pauvre chose contre le feu du dragon qui soufflait sur elle en signe de châtiment.

"Yoch Pinkie, laisse faire les professionnels du feu."

L’éclair vert passa devant la dite Pinkie et leva les main devant son visage non pas en signe de protection mais plutôt en mouvement d’attaque. Pourtant aucun feu ne s’échappait de ses mains mais par contre celui du reptile agissait étrangement. Il se tordait, déviait lentement de sa trajectoire et venait à elle. Au sein de ses mains tournaient les flammes plus chaudes que l’enfer.

"Disparaissez nobles dragons sinon … Oups !"

Les flammes échappèrent aux mains de la mage, par intention ou sans et la boule d’énergie s’écrasa juste devant l’un des membres formant un cratère non négligeable à ses pieds.

"Bah vous voyez ce que je veux dire quoi. Après vous pouvez aussi nous laisser tranquilles et prévenir vos supérieurs de notre arrivée. Je suis sur qu’ils en seraient heureux, et ce serait presque intelligent de votre part."

Nino n’était pas vindicative, même pas agressif. Son typique sourire profondément généreux et doux était comme épinglé sur son visage mais les dragons ne semblaient y être réceptifs. Tant pis, s’ils tentaient quoi que ce soit, elle n’aurait qu’à leur renvoyer leurs propres flammes dans la figure. Parfois la diplomatie ne suffisait plus.

"Dis moi ma petite Pinkie, tu me trouves toujours aussi vantarde pour mon espèce?"

A vrai dire, la Laguz était hésitante vis-à-vis de ce qui se déroulait sous ses yeux. Elle était en territoire étranger, au milieu d’un groupe de personnes avec qui elle n’avait absolument rien à faire. Pas combattante pour un sou, sans pour autant être incapable de se défendre, elle se voyait mal rester ainsi, inutile parmi eux. C’était bien embêtant pour elle, à n’en point douter. Cela dit, s’échapper ainsi risquait de lui attirer des ennuis, et sûrement d’autres blessures. Conclusion : elle allait devoir rester là, en terres hostiles, pas franchement résolue à se battre. Autant dire qu’elle était dans de beaux draps. Cela dit, elle n’eut pas l’opportunité non plus de dire quoi que ce soit. Tout ce beau monde semblait bien bavard, surtout cette femme aux couettes roses. Elle avait la langue bien pendue, et le caractère fort et réactif. Elle s’offusquait à la moindre remarque, que ce soit celle du chevalier en armure noire et sa brume de sang ou par après, la mage de feu. D’ailleurs, lorsque l’homme l’avait qualifiée de « mage », sa réaction ne s’était pas faite attendre, prompte et vive. Apparemment, pour elle, c’était une grave insulte. Et à vrai dire, à mieux la regarder, surtout sa tenue et son bâton, elle avait plus l’allure d’une prêtresse, mais Maleen devait tout de même avouer qu’elle avait du mal à comprendre la raison d’un tel emportement. Et visiblement, ses compagnons avaient du mal à la faire taire. Même l’homme à la hache, celui qui parmi tous, avait le plus de présence et en imposait. Mais ce n’était pas tout. Lorsque vint la jeune demoiselle, mage de feu visiblement, elle recommença à pester. Une vraie mégère, elle ne trouvait pas d’autre mot. Ce n’était pas dans ses habitudes de juger ainsi suivant les apparences, mais elle devait avouer que là, son attitude n’aidait pas vraiment à avoir une bonne image d’elle, malgré sa puissance.

Vint alors le temps des présentations. Enfin presque. En effet, à nouveau, la furie se manifesta, mais pas pour rouspéter, cette fois. Non, elle venait de jeter son dévolu sur la demoiselle aperçue un peu plus tôt. Pauvre petite. Et tandis qu’elle piaillait des paroles qu’elle n’écoutait pas, le sort jusque-là diffusé par disparu d’un coup. Voilà bien une personne qu’elle risquait d’avoir du mal à supporter. Suite à cela, ils finirent par pouvoir se présenter. Voilà qui était mieux. Visiblement, il y avait bel et bien une raison à leur présence ici, contrairement à la sienne. Elle s’en sentait presque honteuse, en fait. La raison de sa présence était le fruit du hasard et de son mauvais sens de l’orientation… Enfin bon, qu’importe, ça n’avait pas tant d’importance que ça. Surtout pas maintenant. Hector, Matthew, Leila et Serra. Voilà qui formaient le groupe de l’homme à la hache. Quant aux autres, elle ne connaissait qu’Ishtar, les autres étant totalement inconnus de sa personne.

Pensive, la femme corbeau n’écoutait pas vraiment ce qui se passait. Non, les yeux levés au ciel, elle observait les quelques nuages épars, leur semblant de dispute se faisant bourdonnement à ses oreilles. Cela dit, elle fut sortie de sa réflexion par l’exclamation colérique de l’homme aux cheveux bleus, qui ne tarda pas à remettre son casque. En effet, dans le ciel étaient apparues plusieurs silhouettes menaçantes. Il était certain qu’ils s’étaient fait remarquer par les autochtones. Ce qui impliquait qu’ils allaient avoir des ennuis. De gros ennuis. Elle n’avait jamais vu de dragon de sa vue, mais elle se doutait bien qu’ils devaient être redoutables. Dans tous les cas, elle n’aurait aucune chance contre eux, mis à part la fuite. Mais c’était vraiment trop lâche, surtout vis-à-vis d’eux, même si elle ne les connaissait pas vraiment…

La suite s’enchaina plutôt rapidement. Les dragons, aux écailles rouges, se posèrent au sol, s’en suivant une discussion musclée entre le dénommé Hector et l’un des dragons. Ils étaient définitivement hostiles à leur présence ici. Et ils étaient en danger, surtout que l’un des reptiles ailés bloquait l’entrée de la grotte dans laquelle ils auraient dû se réfugier. Heureusement, le problème fut réglé lorsque le chevalier à la hache, usant d’une attaque des plus efficaces, qui souleva au passage un tel nuage de poussière que la demoiselle en toussa quelque peu, avant de bien évidemment suivre le mouvement, pour se mettre en sécurité dans la grotte. Avec eux, le jeune homme épéiste et la demoiselle à l’arbalète. Par contre, la dénommée Personne, la jeune fille prise en affection par Serra, et la demoiselle aux cheveux verts ne les avaient pas suivis, restant dehors. Pour les aider ? C’était plutôt courageux, mais de son côté, Maleen préférait rester là, à courir dans ce long couloir sombre. Ouais bon, à vrai dire, étant donné sa peur du noir, ce n’était pas non plus le super. Mais elle n’était pas seule, chose qui atténuait cette peur. Un peu. Espérons que cela allait durer…

D’ailleurs, où menait se souterrain ? Si cela avait été dit auparavant, elle ne l’avait pas entendu. Il fallait dire qu’elle avait vaguement observé les événements, sans rien dire, ni vraiment participer. Malgré tout, elle était à la fois inquiète et curieuse, et, s’adressant au jeune homme devant elle, dit :

« Dites… Où allons-nous comme ça, exactement ? Ce souterrain doit bien mener quelque part, non ? »

La question se posait, après tout. Elle avait vaguement entendu qu’ils avaient une mission ici, à Goldoa, et que la plupart des arrivants impromptus étaient des représentants de leur nation. Sauf elle. À croire qu’elle était toujours là quand il ne fallait pas. Et plus ça allait, et plus elle se disait que c’était effectivement le cas. En tout cas, il fallut quelques instants de réflexion avant qu’il ne lui donne une réponse assez évasive, au final :

« À l'intérieur même de Myron, quelque part dans le palais…»
« Je vois… »

Lui-même ne semblait, à vrai dire, ne pas savoir exactement où ils allaient tomber. Mais ce qui était certain, c’était que le tunnel qui se profilait était long. Et pas qu’un peu. Quelque chose lui disait d'ailleurs qu'ils n'étaient pas au bout de leurs peines... Aussi, un peu de lumière serait d’ailleurs la bienvenue, cette noirceur commençait à la mettre mal à l’aise… Vraiment mal à l’aise.

Les sabots des deux montures faisaient écho aux pas des coureurs dont les yeux avaient finis par s’habituer à la semi-obscurité des lieux. Matthew filait toujours en tête, son souffle rythmant sa foulée entraînée. L’espion n’avait jamais été taillé pour la force brute comme pouvait l’être Hector mais sa profession l’avait formé de façon similaire à Leïla : tout n'était que finesse et souplesse. Cette petite course sur plusieurs centaines de mètres n’était qu’une broutille pour les deux serviteurs d’Ositia mais le jeune homme doutait qu’il en soit de même pour leurs compagnons. Les cavaliers n’avaient pas eu le temps de remonter en selle et la Laguz l’avait elle-même précisé tout à l’heure, elle n’était qu’une touriste, une civile impliquée malgré elle dans des événements qui la dépassaient probablement. Et la voila qui courait avec quatre parfaits inconnus dans un tunnel dont la faible visibilité l’empêchait de prendre son envol au risque, plus que certains, de rencontrer un obstacle malvenu. De plus, le sol était irrégulier, pavé de nids de poules et autres bosses aisément capables de tordre une cheville ou de faire trébucher les animaux.

Aussi, lorsque le vacarme de l’affrontement eut fini de s’estomper et lorsqu’ils n’eurent plus pour tout compagnon que les ténèbres, l’espion aux cheveux de blé s’arrêta, levant le poing tandis que sa voix résonnait dans les profondeurs de la grotte.
- Stop ! Plus un geste !

Le brouhaha dans son dos lui indiqua que ses compagnons d’infortune exécutaient tant bien que mal son ordre tentant d’éviter de lui rentrer dedans. Un essai que le museau du pégase noir sembla ignorer tandis qu’il percutait avec brutalité la nuque de l’espion. Lorsque le calme revint, ce dernier se tourna dans la direction présumée de sa compagne.
- Leïla ?

Il l’entendit farfouiller rapidement dans la minuscule sacoche qui pendait à sa ceinture avant que quelques étincelles n’illuminent brièvement les ténèbres environnantes, révélant le visage concentré de l’espionne. Elle jura à voix basse avant de réitérer deux fois l’opération jusqu'à ce que la petite torche qu’elle tenait ne s’enflamme. Ce n’était pas du luxe mais l'éphémère lueur révéla leurs alliés du moment.
- …

Enfin… Presque tous…
- Il en manque non ?
- Les deux fillettes sont restées avec Lord Hector. Je ne sais pas ce qu’elles comptaient faire mais il y a peu de chances qu’elles soient en danger.
- Ouais… Surtout au vu de ce qu’elles peuvent faire…

Le voleur eut un sourire en songeant à l’énorme loup ainsi qu’aux pouvoirs visiblement destructeurs de la jeune magicienne… En fait ces gamines étaient super flippantes ! Pas étonnant que Serra n'en ai prit une sous son aile pour aussitôt se battre avec l'autre...
- D’ailleurs…

Son regard se porta sur le cavalier blond qui s’était présenté aux côtés de la pyromane.
- Vous n’étiez pas censé être son protecteur ou quelque chose dans le genre vous ? A la petite avec les cheveux verts là...

L’homme haussa les épaules avant de se détourner et de s’approcher de sa monture… Pas super causant…
- Nous devons avancer. Ils nous rattraperont.
- Je suis d'accord mais au préalable, j'aimerais quelques éclaircissements. Vous avez dit que nous allions atterrir à l’intérieur même de Myron…

C’était le cavalier pégase qui avait parlé. L’homme à la lance se tenait au côté de sa monture et fixait l’espion blond d’un air impassible. Ces mecs avaient l’air aussi aimables que des portes de taule et encore… Au moins les portes étaient-elles parfois bien huilées.
- C’est exact. Mais je n’ai aucune idée d’où et quand. Tout ce que je sais c’est que nous allons sans doute arriver à l’intérieur même du palais… Et j’espère que les dragons y sont plus au courant de notre présence que ceux dehors.

Un silence gêné suivit cette déclaration tandis que tous imaginaient l’effet que ferait leur apparition au beau milieu d’une réception royale de Goldoa.
- Bon ! Et si nous y allions !
- J’allais le proposer !
- Maintenant que nous avons de la lumière nous pourrions utiliser les montures… Murphy n’apprécie guère les étrangers mais il est déjà habitué à Maleen et…
- Maleen ?
- …

L’espionne mit quelques secondes à associer la Laguz et le prénom avant de tourner son regard flamboyant vers l’oiseau. Son ton était plein de suspicion.
- Vous vous connaissez ?

Deux êtres qui se connaissent et se retrouvent, par le plus grand des hasards, sur une mission censée être top secrète… Etrange coïncidence.

***

« Pinkie »… Qu’est-ce que c’était que ce surnom ridicule ! Elle s’était pas vu cette gamine avec son grand sourire niais et sa tignasse façon algue sur le crâne. Bon c’est vrai… Elle s’en sortait plutôt bien avec ses petits tours de passe-passe… Pft ! Comme si la grande prêtresse qu’elle était ne pouvait pas se débarrasser d’un stupide léz…
- Kyah !

Le bouclier de lumière s’éleva juste à temps alors que le déluge de flammes s’abattait sur le petit groupe. L’un des dragons avait percé la défense du Lord et avait rejoint son compagnon dans sa lutte contre la petite troupe de jeunes femmes. La prêtresse avait paré juste à temps mais le duel allait se corser.
- Milord je croyais que vous nous protégiez !

Ignorant complètement l’imposant bestiau, l’évêque brandissait son poing ganté en direction du guerrier en armure dont la hache se balançait mollement sur ses robustes épaules. Face à lui, les deux dragons restants feulaient tels deux chats enragés sans pour autant sembler l’inquiéter le moins du monde.
- Je l’ai autorisé à rejoindre son compagnon.

Un puissant coup de croc mit fin à l’ironie du guerrier tandis que ce dernier roulait souplement sur le côté. Il était étonnant de voir à quel point un homme de ce gabarit pouvait être agile malgré le poids de son équipement. La bête qui l’avait agressé semblait toutefois posséder un minimum de réflexes et sa queue s’abattit violemment sur l’homme en armure. L’énorme fouet de chair heurta brutalement le plat de la hache que le Beorc venait de dresser avant que ce dernier ne se voit repoussé de plusieurs mètres vers le deuxième dragon, l’animal chargeant en beuglant. Mieux valait ne pas trop compter sur lui, il était tel un chat jouant avec des souris… A la différence près qu’il tentait surtout de ne pas blesser les souris en question.

Soupirant, la prêtresse releva un visage arrogant vers la créature qui la surplombait. La petite louve et l’autre peste devraient se débrouiller sans elle. Détournant la tête, elle s’adressa à la mini-magicienne dans un tourbillon de filaments roses.
- Laisse moi te montrer ce qu'est que la Vraie Magie petite chose verte.

Un rugissement du reptile, vexé de se retrouver ainsi ignoré, la prévint de l’imposante griffe qui s’apprêtait à la frapper. Son bâton s’illumina brièvement tandis que dans un geste grandiloquent, elle frappait la patte écarlate d’un rayon lumineux. L’attaque n’était pas de grand envergure mais elle suffit à repousser l’immense membre tandis que la prêtresse partait d’un rire aux intonations presque sadiques.
- Vouloir défier un aussi formidable adversaire que moi ! Quelle erreur de ta part gros serpent !

La rage luisait au fond des prunelles dorées du dragon tandis qu’elle se pavanait devant lui. La gorge rouge s’illumina de sa lueur embrasée alors que l’évêque reprenait.
- Tu as de la chance que je doive te conserver en vie… Mais si tu crois que je vais être aussi tendre et charmante que j’en ai l’air, tu te tr…

Le monstrueux jet de flamme n'attendit pas son bon vouloir pour jaillir, faisant ondoyer l'air sur le passage de sa traînée embrasée. Le rayon de lumière qui s'ensuivit perça directement la flèche de feu pour percuter brutalement la mâchoire du reptile, propulsant son immense crâne vers l'arrière tandis que les mâchoires s'entrechoquaient violemment, bloquant l'arrivée des flammes avec un claquement sec. L'évêque ne lui laissa pas le temps d'enchaîner tandis qu'un véritable déluge de coups lumineux repoussait le dragon vers l'arrière. Les rayons fusaient de toute part, rebondissant sur les écailles blindées pour aussitôt revenir frapper un autre point. Le Laguz n'avait même pas le temps de réfléchir à une stratégie ou d'esquiver le moindre mouvement. Pris au piège il ne pouvait qu'encaisser en espérant que le courroux de l'évêque ne se dissipe aussi vite qu'il était apparu sur ses traits fins. Enfin, Une accalmie survint alors que la bête commençait à faiblir, cherchant son souffle dans l'avalanche d'attaques, faibles mais nombreuses, qu'elle venait de subir. Pointant un doigt vindicatif vers lui, la prêtresse reprit d'une voix rendue presque suraiguë par la colère.
- C'est très lâche d'attaquer un adversaire de dos ! M'interrompre ainsi vous a valu ce petit châtiment! Et que je ne vous y reprenne plus!

Un éclat entre la surprise et l'amusement illumina les prunelles dorées du Laguz avant que sa fierté ne le reprenne d'assaut. Grondante telle le brasier qui illuminait sa gorge, rugissante comme le grondement sourd de sa voix et enragée comme la furie qui l'habitait. Ses écailles cuivrées resplendirent sous le soleil tandis qu'il chargeait, oubliant toute prudence. Qu'étaient ces quelques traces noires sur son armure de combat ? Qu'étaient ces gouttelettes de sang perlant dans les fissures de sa carapace ? Qu'étaient ces détails insignifiant par rapport à l'insulte que lui faisait cette humaine, cette humiliation qu'elle lui infligeait au vu et su de quatre de ses compagnons. Son rugissement se fit entendre jusqu'au fond de la grotte tandis que la prêtresse aux cheveux roses haussaient les épaules. Un soupir de dépit s'échappa de ses lèvres alors que le bout de son bâton frappait le sol et que la magie de la lumière faisait étinceler ses iris bleutés.

***

Le crépitement des torches, le goutte à goutte d'une fuite d'origine inconnu et le va et vient de ses pas. Voilà tout ce qui troublait le calme apparent des cachots du château de Myron. Il avait décidé de faire le tour des lieux une fois encore au cas où mais rien ne s'était passé. Fermant les yeux, le Laguz se frotta les paupières. Il avait beau régulièrement s'accorder des pauses pour somnoler, l'attente commençait à se faire longue et ceux qu'on l'avait chargé d'escorter savaient se faire attendre.
- Toujours rien?

Le dragon sursauta avant de se retourner vivement vers la silhouette royale dans son dos. Ses yeux dorés rencontrèrent les deux rubis ternis par l'attente de Kurthnaga.
- Votre Altesse ! Je ne vous avais pas entendu arriver.

Le souverain ne répondit pas, ses yeux parcourant le seul couloir aux cellules vides au fond duquel se trouvait, il le savait, le mur masquant l'entrée du souterrain. L'ouverture était habilement dissimulée derrière un pan de roche de plusieurs mètres de haut. Aisément déplaçable pour un dragon mais nettement plus complexe pour des êtres plus petits. Un mécanisme placé des deux côtés de l'ouverture permettait toutefois de décaler la pierre de sorte qu'un tigre sous forme humaine puisse s'y engager sans trop de problèmes.
- Vous devriez prendre un peu de repos Kurag. Je vais rester ici.
- Votre Majesté je ne saurais vous abandonner ainsi mon poste!

Le souverain tourna un visage paisible et amical vers le dragon aux cheveux noirs qui le contemplait. Il était jeune et impétueux et cela se lisait sur son visage et dans la vaillance brillant au fond de ses prunelles d'ambre. La crinière d'ébène qui dégringolait en une véritable masse broussailleuse le long de ses larges épaules masquaient ses oreilles pointues mais la marque rouge sang sur son front ne trompait pas. Il était vêtu de l'armure légère des soldats de Goldoa qui devait le protéger le temps que sa forme draconique ne prenne la place. Enfin, une canine trop longue perçait entre ses lèvres pour s'arrêter un peu au dessus du menton et ses ongles se terminaient en véritables griffes de fauve. Kurag était de ces dragons qui avaient choisis de ne présenter aucune faiblesse, sous forme humaine comme animale et son apparence sauvage le rendait complètement inapte à une quelconque mission en territoire Beorc. Il était cependant un combattant étonnamment doué pour son âge et était entièrement dévoué à son souverain. Inclinant la tête en un sourire, le monarque reprit.
- C'est un ordre.

Le jeune homme-dragon tressaillit avant de s'exécuter sans un mot. Kurthnaga laissa le bruit de ses pas s'estomper légèrement tandis qu'il rejoignait le poste de garde à l'entrée du donjon. Son odorat comme son ouïe était au moins aussi performants que sa vue si ce n'était plus et une intrusion quelconque dans les souterrains ne pourrait lui échapper même de là où il se trouvait.

Soupirant, le jeune roi s'accroupit avant de nettoyer de sa main le sol poussiéreux pour enfin s'asseoir sur la première marche du petit escalier qui conduisait au couloir. Le silence reprit ses droits tandis qu'un cliquètement de chaîne ou un gémissement dans le lointain s'ajoutait par moment à la mélodie morbide des lieux. Ceux qui étaient enfermés ici étaient tous citoyens de Goldoa et ne pouvaient êtres, par conséquent, jugés que par la loi de ce pays quel que soit leur crime. Croisant les doigts devant sa bouche, ses coudes reposant sur ses genoux, l'homme responsable de leur condition prit son mal en patience. Qu'avait-il à perdre à attendre lui-même ses hôtes?

***

L'attaque jaillit du sol, véritable uppercut de lumière frappant le lézard à la gorge, entraînant mottes de terre et gravats dans son sillage. Le rayon doré fila dans les cieux tandis que la bête s'écroulait sur le côté, le souffle coupé. Brillant à une bonne dizaine de mètres au dessus du sol, la prêtresse observa son petit soleil avant de darder son regard perçant sur le Laguz qui se relevait. Un claquement de doigt plus tard, le soleil implosait pour s'abattre en une redoutable pluie brûlante sur son adversaire. Rugissant de rage et de douleur, ce dernier parvint toutefois à se relever alors que le sang dégoulinant de ses blessures témoignait de son état. Son souffle brûlant fut balayé d'un revers de main de la prêtresse dont la moue ennuyée témoignait de sa perplexité. Un choc sourd l'informa cependant que l'objet qui venait de s'écraser à sa gauche n'était autre que son supérieur dont le bouclier d'ambre se dissipait suite à l'impact.

L'homme en armure bleue se releva, sa hache toujours à la main tandis que de l'autre il balayait la boue qui maculait désormais son armure.
- Milord ils sont plus coriaces que ce que je pensais ! Ca m'ennuie!

Face à elle, son adversaire reprenait son souffle, épuisé par ses blessures mais malheureusement toujours en état de se battre. De son côté, le Lord contemplait les deux dragons dont l'armure pourpre se paraît de zébrures écarlates, là où l'acier de sa hache avait tenté une incursion. Les fillettes semblaient se débrouiller de leur côté, en tout cas n'avaient-ils reçus aucun signal les informant de la perte regrettable de deux êtres aussi jeunes.
- Si on m'avait dit un jour que je devrais me retenir ainsi... Ce sont de bons combattants Serra...
- Moins que nous cependant je le crains...
- Avez-vous fini de parler ainsi créatures inférieures!
- Le seul inférieur ici c'est toi gros tas!
- Serra...

Le dragon rugit mais ne se précipita pas pour autant, plus prudent qu'auparavant, il refusait cependant de laisser le dernier mot à cette petite peste rose ! Le soupir de son chef semblait toutefois avoir eu l'effet escompté.
- Milord!
- Ils ne me laissent aucune ouverture valable pour les vaincre et les garder en vie. En cela ce sont d'excellents combattants, notre différence de force n'est due qu'à l'expérience que nous possédons vous et moi.

Le rugissement des dragons s'atténua quelques peu sous le compliment, ils écoutaient l'air de rien, tournant autour de leurs adversaires à la recherche d'une ouverture.
- Nobles dragons ! Je vous offre encore une fois l'occasion de négocier. Vous savez pertinemment que continuer ainsi pourrait vous conduire à votre perte!
- En vous laissant libres de vos mouvements sur nos terre, c'est notre honneur comme notre devoir que nous trahissons. Vous ne pouvez rester, quittez ces terres immédiatement ou subissez la colère des dragons de G...
- Bande de lézards attardés ! Dégénérés mentaux ! Vous préférez donc mourir en nous affrontant plutôt que de...
- Serra!

En cela aussi l'on voyait qu'il s'agissait de simples guerriers... L'honneur avant tout... Le Beorc s'avançait de nouveau mais sa hache avait quitté sa main pour rester fichée en terre. Faisant jouer ses jointures, le Lord s'avança vers le dragon le plus proche. Ce dernier gronda en baissant son regard d'acier vers lui. Les propos acides de la prêtresse avaient de nouveau réveillés leur colère.
- Tu oses te présenter ainsi à moi ! Es-tu devenu inconscient ou souhaiterais-tu te rendre?
- C'est exactement ce que j'allais vous proposer. Ceci est votre dernière chance.

La queue jaillit à la vitesse de l'éclair, immense fouet de chair et d'écailles dont la brutale puissance frappa la Lord de plein fouet, enfonçant le plastron bleu avec violence. L'homme aux cheveux bleus cracha du sang tandis qu'un sourire sinistre semblait se tracer sur la gueule dépourvue de lèvres du reptile.
- Encore une fois vous nous traitez comme des moins que rien...

Hector avait à peine reculé. Au contraire, le chevalier agrippait les écailles avec toute la force qu'il possédait et visiblement, les efforts de son adversaire pour le propulser dans les airs étaient vains.
- Lâche-moi!
- Diantre... Les dragons sont-ils devenus tous aussi arrogants que vous?

Du point de vue d'un Beorc, Hector d'Ositia réalisa un exploit. De celui des dragons... Il en devint juste un ennemi terrifiant. Avec un hurlement de rage, l'homme souleva le Laguz à sa seule force, utilisant la queue l'ayant frappé comme levier, le faisant voler comme s'il n'était rien d'autre qu'un vulgaire lance-pierre. Les flammes accumulées au fond de la gorge de la bête décrivirent un cercle ardent dans le trajet du corps de leur propriétaire avant d'être brutalement interrompues par la collision, plutôt violente, du Laguz avec le crane de son coéquipier.

Les deux bêtes s'effondrèrent en parfaite synchronisation, enfin mises hors d'état de nuire pour un moment. Le comte d'Ositia se retourna vers l'adversaire qui menaçait toujours Serra, son regard noir transperçant littéralement ce dernier.
- C'est terminé...

Son visage buriné se tourna ensuite vers la prêtresse tandis qu'un filet de sang dégoulinait de ses lèvres.
- J'ai trop forcé... Finissez ça rapidement et... Faîtes attention aux petites...

Vacillant, le guerrier bleu sentit ses jambes l'abandonner avant de s'écrouler sur le dos, les bras en croix. Il allait faire un petit somme, le temps que Serra en finisse... Diantre ces bestiaux pesaient une tonne ! Un ronflement sonore ne tarda pas à se faire entendre à travers le paysage légèrement chaotique.

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Bon alors récapépète :

Maleen, Ishtar et Aless : Leïla vous a posé une question d'un air assez suspicieux, notamment à toi Maleen. Je vous autorise à me faire le petit argumentaire pour la convaincre et à faire agir Matthew et la demoiselle en question. Si vous continuez un peu dans le souterrain vous ne tarderez pas à atteindre le passage vers les cachots. Matthew et Leïla n'en connaisse cependant pas le fonctionnement, à vous de me faire la tite scène rp qui ne gâche rien du « oh un mécanisme ! »
Une fois à l'intérieur vous aurez du mal à louper le seigneur Kurthnaga. Là encore, autorisation d'entamer le dialogue comme vous le souhaitez, de demander de l'aide pour les gens dehors toussa. Dans tous les cas, Kurthnaga vous conduira à ses appartements pour des présentations en bonne et due forme non sans avoir demander à Kurag d'aller jeter un œil (si jamais vous lui parlez d'hector and co) puis de lui demander de vous rejoindre. La suite au prochain post meujeu

Personne et Nino : Hmm j'avais pas exactement prévu de faire évoluer le combat à ce stade mais je me suis dis que ça prendrait trop de temps sinon. Vous avez naturellement le droit à nouveau d'agir comme vous le sentez pour les dialogues entre personnages du moment que vous respectez trame et caractère. Hector n'est pas mort mais il a bien besoin de récupérer. Dans tous les cas vous pouvez vous faire votre petit affrontement épique contre un joli dragon rouge de niveau 15 classe I (à deux contre un l'affrontement devient déjà plus faisable). De son côté Serra va sûrement demander à son adversaire de se rendre. Agissez comme vous l'entendez pour la suite.

Bon rp à tous ^^

C’était énervant, vraiment énervant… elle n’était pas là pour se battre, elle n’était même pas là pour être remarquée… Pourquoi avait-elle dû suivre ces humains ? Avec tout le saccage qu’ils avaient entrainé, elle aurait pu s’infiltrer dans Myron par ces propres moyens, profitant de la diversion pour remplir sa propre mission. Quant à leur venir en aide, c’était bien là sa pire erreur.

*Maintenant nous sommes amies !*

Etrange comme une simple phrase, une simple idée peut vous faire basculer dans l’idiotie. Si elle voulait encore pouvoir mener à bien sa mission, il serait pourtant mieux pour elle de tuer leurs adversaires. Cepedant, elle retenait chacun de ses coups comme pour suivre l’idéal de ces humains. Peut être était-ce ça le charisme…

*
La créature lui faisait face et ses mouvements d’une lenteur frustrante était également d’une violence inouïe. Elle connaissait leur mode de combat, elle connaissait leur limite et leur point faible. Elle savait comment les tuer. Mais elle n’en faisait rien. La queue de l’animal s’abattait sur elle avec fureur mais instantanément, elle disparaissait pour réapparaître quelques mètres plus loin. Ce faussé qui ferait qu’il ne pourrait pas la toucher, la vitesse. Il avait beau posséder une force de frappe dévastatrice, s’il ne l’atteignait pas, à quoi bon.
La louve, le corps bas contre le sol, avait ses pattes encrées dans la terre et lorsque la peau écailleuse frôlait sa position, elle prenait appui pour tantôt se rapprocher de lui tantôt s’écarter. Les flammes ne l’effrayaient plus maintenant que la mage était là et elle pouvait harceler son adversaire comme bon lui semblait.
En un éclair, elle plongea dans son dos et de nouveau, faisant rouler ses épaules, elle se propulsa contre sa grosse carcasse de toute sa puissance et de toute sa vitesse s’heurtant à son armure d’écailles. En une fraction de seconde, il avait vu son attaque et avait tenté de l’éviter mais il était trop lent. Personne entra en contact de sa chair rugueuse et s’enfonça avant de l’envoyer bouler dans le décor. Elle avait mis plus de force que dans sa première offensive, et cette fois-ci elle l’avait pris de coté après l’avoir fait tourner en bourrique. Il ne fallait pas sous-estimer l’insecte qu’elle était.
Quelle honte pour le noble dragon, se faire renverser par une louve, ces bêtes à poils, faibles et répugnantes… Lorsqu’il se releva sonné, ils avaient déjà gagné. La rage avait emplit le regard de la créature alors quand un rugissement de colère, il envoyait les dernières flammes qui lui restait.
- Je vais vous défoncer !!!

D’un bond sur le coté, elle esquiva le feu ardent et jeta un coup d’œil à la mage. Elle allait réaliser une petite folie qui s’était soldé par un échec la dernière fois qu’elle avait affronté un dragon. Mais elle n’était pas du genre à rester sur un échec. Reprenant une mi-forme humaine, la jeune fille devenait plus sensible aux attaques, cependant, ses jambes de louve portant le buste léger d’une jeune humaine, elle était bien plus rapide et agile.

Comptant silencieusement sur l’appuie enflammé de la jeune fille aux cheveux verts, elle fonça sur l’animal se déplaçant si vite, qu’on pouvait presque penser qu’elle disparaissait par moment. La trajectoire qu’elle décrivait n’était que zigzag incessant, et si le reptile arrivait à suivre son approche audacieuse il ne comprit pas ce qui se passa lorsqu’en un clin d’œil, elle passa derrière lui, profitant d’une diversion de la mage. En un saut élancé, elle se retrouva alors sur son dos, s’accrochant à lui en le tenant pas les cornes. L’animal se mit à s’agiter de manière frénétique essayant de désarçonner la Demoiselle mais elle s’accrochait de toutes ses forces, transformant ses lèvres en gueule et encrant ses crocs dans la chair de l’animal, là où la peau était moins épaisse, la gorge.
La créature hurla de fureur, c’était le comble de la honte pour lui, soldat de Goldoa, ce faire monter comme un simple destrier !!! Il essaya d’ouvrir les ailes mais à l’aide de ses jambes, Personne les retenait, il essaya de la saisir mais sa gueule et ses griffes n’arrivaient pas jusqu’à ses membres pour l’enlever, il pensa même se rouler au sol mais quelle humiliation… devait-il subir ça ?

Les dragons possédaient trop de fierté. Il ne saisit pas sa chance, il se débattit pour lui faire lâcher prise, à tel point qu’i en oublia la présence de la Beorc. C’était alors leur chance, celle d’achever ce Mastodonte. Son regard croisa celui de la jeune femme, c’était à elle de mettre un point final à leur affrontement.

*Frappe !!!!*

Nino'o'vision a écrit:: "Une ouverture mon capitaine!
-Diantre soldat, sommes nous à bonne distance?
-Bien sûr mon capitaine!
-Nous sommes prêt à faire feu!
-La cible est en vue!
-Cible confirmée!
-On a reçu une autorisation de tirer!
-Alors balancez la sauce les gars!
-Attendez mais on est dans un cerveau de fille chef!
-Ah, damned, alors euh... CRAMEZ MOI TOUT CE BORDEL!
-CHEF!
-Raaah... Bon bah boule de feu standard... FEU!
-A vos ordres!"

C'était assez monstrueux. Non pas qu'on l'ai laissée seule avec Serra dans un coin. Non, ça c'était la haine mutuelle entre magnifiques jeunes filles aux cheveux chatoyants de couleurs non-naturelles. Plutôt ce gros lézard là bas, qui avait une forte envie d'en découdre.
Mais le plus flippant, c'était sans doute l'autre Laguz en position. L'autre fille qui apparemment n'avait aucune envie de participer au concours de beauté. Elle fonçait sur un Dragon sans se poser de questions, comme si elle en mangeait tous les matins au petit déjeuner! Quelle classe!

Elle suivait des yeux les mouvements de cette inconnue, perdue dans ce combat épique de David contre Golliath. Enfin là David n'était pas un pécore avec un caillou mais un polymorphe rapide et puissant. N'empêche qu'elle galérait un peu, mais ça Nino ne s'en rendit pas compte. Elle était totalement fan, ébahis par tant de talent au combat.

Et puis un regard, glissé vers elle comme une autorisation à se battre à ses côtés. Ouah, quelle chance! Elle écarta les bras, les laissant un peu arqués en faisant apparaître des flammes dans chacune de ses paumes:

"C'est partit!"

Elle avait bien analysé ce qui se passait, et avait remarqué que la Laguz retenait ses coups. Alors elle était encore plus forte! Si elle avait voulu tuer ce Dragon, elle n'aurait aucunement eu besoin de l'aide d'une simple magicienne comme elle! Elle avait vraiment de la chance!
Alors il ne fallait pas tuer le gros lézard. Okay, elle avait une idée en tête:

"Regarde ça, le vrai pouvoir de la magie!"

Les flammes s'intensifiaient dans ses mains, ses mots filant déjà puissamment vers Serra pour la faire brûler de jalousie.
Elle rejoignit ses mains devant elle, claquant paume enflammée contre paume enflammée. Malaxant la magie à l’extrême, avant de lever le tout au dessus d'elle, mains vers le ciels. Naquit alors une énorme boule de feu.
Elle respira un bon coup, se penchant en arrière avant de basculer d'un coup sec en avant pour envoyer l'amas de flammes vers le dragon.

Tout était calculé, le Dragon usa de son souffle pour contrer la Laguz dans son élan. Le souffle en question absorba la boule de feu concentrée. Quelques secondes d'incertitude, et ce fut l'explosion. La différence de magie rendait le feu instable, il était clair que ça allait exploser. Pourtant, elle était assez faible. Juste assez puissante pour faire reculer la tête du Dragon durant quelques secondes, le désorienter pile le temps qu'il faut.

Nino serra le poing en ramenant son bras en arrière, dans un signe de victoire. Restait plus qu'à voir si ça suffirait.

C'était... Improbable. Ce matin encore, Maleen ne pensait faire que survoler rapidement le coin, avant de trouver un lieu accueillant, et pourquoi pas, de quoi soigner son aile, qui au fond, était dans un piteux état. Mais non. Il avait fallu que son sens de l'orientation tout à fait exceptionnel fasse des siennes, et la perde ici. En terre visiblement aussi hostile qu'inconnue pour elle. Mais le comble, c'était surement la situation actuelle. Engagée dans un conflit qui ne la concernait pas le moins du monde, elle se retrouvait à fuir en compagnie de ces gens. De parfaits inconnus, sauf un seul. Ishtar. Et sa monture, ne l'oublions pas, sachant que chose exceptionnelle, il la tolérait près de lui, au contraire de bien du monde. Enfin bon, en soi, cela ne les aiderait pas du tout. Ce n'était qu'un détail qui pour l'heure, restait tout à fait inutile.

Courir. C'était le mot d'ordre de l'instant. Courir pour fuir le combat à l'extérieur. Courir pour se mettre à l'abri. C'était très relatif, car courir dans le noir n'avait rien de bien sur ou rassurant. Elle n'avait pas particulièrement peur du noir, et quand bien même ses prunelles d'ambre avaient fini par s’habituer à l'ambiance sombre des lieux, la Laguz ailée n'en était pas rassurée. Qui sait si un autre dragon ne les attendaient pas au bout de ce tunnel ? Ou n'importe quel autre ennemi ? Il aurait l'avantage sur eux, sachant qu'il aurait pu les entendre venir. Cette idée arracha un frisson désagréable à la noiraude, dont le souffle se faisait bien court. Elle avait de l'endurance et une constitution physique acceptable, mais il ne fallait pas trop lui en demander. Surtout que lorsqu'elle le pouvait, elle passait plus de temps à voler que courir. A la rigueur, marcher. Seulement, voler dans un endroit pareil, il ne fallait même pas y penser, ce serait du suicide pur et simple. Un acte totalement stupide, en somme.

A force de longer ce tunnel qui donnait l'impression d'être sans fin, le tumulte du combat extérieur avait finit par s'estomper. Laissant le silence se faire roi, troublé par les souffles rapides des fuyards, les bruits de pas pressés et les sabots frappant le sol. Sol qui d'ailleurs, était assez traître, car passablement irrégulier. Par deux fois, la demoiselle avait failli chuter à cause d'une bosse ou d'un creux. Heureusement, elle avait pu se rattraper à la paroi rugueuse sans souci. Si ce n'est une petite écorchure sans gravité. Maladresse quand tu nous tiens...

Et tout à coup, elle réalisa que le mouvement devant elle avait stoppé, après que le jeune homme à l'avant en ait donné l'ordre. Matthew, si sa mémoire était bonne. Il fallait avouer que les présentations avaient été quelque peu précipitées. Mais pour l'heure, elle se concentrait plutôt sur ce qui se passait. Un bruit de quelqu'un qui fouillait dans quelque chose, une sacoche ou autre objet de ce genre. Par deux fois, de fines parcelles de lumière venant troubler les ténèbres. Avant que finalement, une réelle lueur ne naisse. Une torche, tenue par la femme qui se trouvait derrière elle, la fameuse Leila. Pivotant légèrement, Maleen put l'observer du coin de l'oeil, avant qu'une rapide discussion s'engage. Oui, les deux jeunes filles étaient restées à l'extérieur de la grotte, en compagnie de cet homme en armure, au gabarit des plus impressionnants. D'après les dires des du blondinet, il n'y avait pas de souci à se faire pour elles. Était-il donc si puissant que cela, ce Lord Hector ? Il fallait croire. Après tout, la noiraude n'était pas faite pour évaluer le talent de qui que ce soit en combat, elle qui ne savait pas réellement se battre, préférant la lâcheté de la fuite. Cela ne l'avait jamais desservie, jusque là. Ou presque. Peut-être aurait-elle pu éviter cette atroce blessure à son elle, ou encore, ce qui était arrivé à son épaule. Ou peut-être pas.

Parmi eux, les deux autres hommes ne semblaient pas très prompt à la discussion. Pas celui qui s'était présenté comme étant le protecteur de la magicienne à la chevelure émeraude, en tout cas. Ce fut sans une réponse à la question qui lui avait été justement posée qu'il avait rejoint sa monture. Très agréable. Le second, quant à lui, ne tarda pas à prendre la parole. Ishtar s'interrogeait sur leur destination. La réponse vint sans attendre, alors que la demoiselle ailée le regardait du coin de l'oeil. A la fois anxieuse et rassurée de le savoir non loin. Mais comme la plupart des gens, il n'était pas infaillible. Et elle le savait, il avait juré donner sa vie pour la protéger si c'était nécessaire. Chose qu'elle refusait obstinément. Elle ne voulait pas que quiconque meurt pour elle. Un seul avait été suffisant. Heureusement qu'il n'était pas là pour voir ce qu'elle était devenue aujourd'hui... Elle aurait honte de croiser son regard.

La remarque finale de l'espion lui fit hocher doucement la tête, alors qu'elle se trouvait follement mal à l'aise. Pas à sa place. Un fardeau plus qu'une aide bienvenue. Elle allait tout faire pour ne pas les déranger ou leur causer des soucis. C'était la moindre des choses. Mais pour l'heure, le mot d'ordre était d'avancer. Jusqu'à ce que les mots du cavalier pégase ne la concernent. Surprise, elle lui lança un regard interrogateur, avant que le regard inquisiteur de la demoiselle à l'arbalète ne se pose sur elle.

- Vous vous connaissez ?

Intérieurement, elle jura, avant de croiser le regard de celle qui venait de lui adresser une question qui attendait une réponse dans les plus brefs délai. Mais Ishtar la devança, et commença son explication :

-Hé bien, pour tout vous dire, nous nous sommes...

Mais il fut coupé par une Maleen inhabituellement sérieuse, qui, les bras croisés sous sa poitrine, s'adossait au mur derrière elle, pour ensuite expliquer :

« Nous nous sommes rencontrés il y a quelques temps de cela, par hasard. Il était blessé, j'ai pris soin de lui, nous avons sympathisé. D'où le fait que nous nous connaissons, et que son pégase ne soit pas particulièrement méfiant à mon égard. Voilà tout. Et nous n'aurions jamais du nous rencontrer ici, mais j'ai eu un... Imprévu. Outre mon sens de l’orientation des plus bancal, je l'avoue, ja'i été blessée il y a peu de temps, et je n'ai pas pu continuer mon voyage comme prévu. »

C'était la pure vérité, quoi que le baiser qu'ils avaient échangés, entre autre, n'avait pas été mentionné. Totalement futile. Et la preuve était là, sur son épaule bandée, de laquelle suintait à nouveau un peu de sang. Difficile de faire plus crédible.

La femme face à elle ne semblait qu'à moitié convaincue, chose qui arracha à la noiraude un soupir agacé, alors qu'elle ajoutait :

« Maintenant que je vous ai donné une réponse, vous préférez continuer à attendre ici et me fixer de la sorte, ou reprendre la route et atteindre le château ? »

Matthew semblait d'avis de continuer leur route, n'ayant pas particulièrement de temps à perdre, mais sa compagne, elle, restait suspicieuse quant au lien qui les unissait tous deux. Le cavalier pégase, toujours aussi impassible, ne semblait n'avoir rien à ajouter, quoi qu'il se tenait à présent près de la corbeau, prêt à la protéger. Elle lui adressa un rapide regard, accompagné d'un semblant de sourire, avant qu'il ne finisse par dire :

-Convaincue ou non, je vous conseille de la croire. Elle n'est pas du genre à mentir.

Cette fois-ci, ce fut l'espionne qui lâcha un soupir, alors que finalement, elle semblait convaincue, ne serait-ce qu'à moitié.

-Bien bien. Mais je vous tiens à l'oeil.

La jeune femme haussa les épaules et sans plus attendre, se tourna vers le cavalier qui venait de retrouver le dos de sa monture, lui tendant une main secourable et bienvenue. La saisissant, elle monta derrière lui, ses deux bras entourant son ventre, alors qu'elle soupirait, faisant attention à ne pas trop se redresser, on ne sait jamais.

Et c'est ainsi qu'ils continuèrent leur chemin dans ce lieu confiné, durant un certain temps encore. Pour finalement se retrouver face à une impasse. Une fin ? Une porte ? Aucune idée, mais là semblait être le terminus de leur fuite. Restait à savoir si c'était le passage attendu, et si tel était le cas, comment passer ? Car pour l'heure, ils étaient face à de la pierre, et à sa connaissance, personne ici n'avait la force nécessaire pour la briser, ou encore, la déplacer. Surtout pas la traverser, ne soyons pas fous.

La seule chose à faire restait de l'observer. Il devait bien y avoir un moyen d'aller de l'autre côté, d'une façon ou d'une autre. Sinon, c'était qu'ils étaient pris au piège, et que les deux jeunes gens avaient de bien mauvaises informations. Mais la demoiselle ne voulait pas être si pessimiste. Ils allaient devoir observer minutieusement cette impasse, histoire de trouver de quoi passer. Avec souplesse, la demoiselle quitta la selle de l'équidé ailé, pour ensuite se rapprocher de Leila, récupérant sa torche, disant en tournant les talons :

« Je vous emprunte ça pendant quelques instants, merci bien. »

Tout en ignorant les protestations de la demoiselle. Il fallait qu'elle fasse preuve d'un peu d'audace. Histoire de servir à quelque chose, pour une fois, et leur donner un coup de main. Devant l'énorme rocher, elle commença à en observer le pourtour, la flamme de la petite torche vacillant, montrant au moins qu'il y avait un léger courant d'air, et donc, quelque chose derrière. Ils étaient bel et bien au bon endroit. Maintenant, ils allaient devoir trouver comme déplacer ce bloc qui devait peser bien lourd. Et qu'aucun d'entre eux ne pouvait déplacer à main nue.

Commençons par le sol. La noiraude s'accroupit, alors qu'Ishtar et Matthew en faisait de même à ses côtés, tandis que le dénommé Aless restait encore et toujours aussi aimable et froid que le bloc qui leur faisait face. Leila, elle, était près d'eux également, restant debout. Rien de probant de ce côté là, si ce n'est un sillon assez large sur le sol. Là où le rocher avait du être glissé, pour passer, supposément.

Se relevant, elle lâcha un soupir, avant de lever les yeux. Allons bon, le plafond était plus haut que ce qu'elle aurait cru, finalement. Comme quoi, elle n'aurait pas eu besoin de rester penchée, sur le dos de Murphy. Qu'importe. Allons donc voir en haut ! Rien de plus facile pour elle, il lui suffit d'user de ses larges ailes sombres, pour finalement arriver à hauteur de plafond. C'était déjà plus intéressant. C'était surement ce qui permettait de déplacer leur problème actuel. N'étant cela dit pas vraiment connaisseuse de ce genre de mécanisme, elle put rapidement le décrire comme suit :

« Il y a... Quelque chose qui s'apparente à de la corde visiblement très solide, placé dans une fente creusée dans la roche tout le long du mur... Une idée ? »

En bas, car elle était tout de même à une petite distance du sol, on se concertait.

-Un mécanisme pour déplacer la pierre, hein... Il doit bien y avoir un levier à quelque part...

Sur ces paroles, chacun se mit à chercher, un peu à tâtons, car la torche, qui commençait à avoir un peu de mal à brûler, n'était pas assez importante, pour éclairer de façon correcte et le sol et le plafond en même temps. Dans tous les cas, le plafond était quelque peu inégal, à certains endroit, et elle le parcourait du bout des doigts, pour trouver quoi que ce soit qui pourrait les aider. Et justement, après quelques instants, ses doigts rencontrèrent une sorte de creux. Loin d'être vide. Glissant sa main dans ledit creux, elle réussi à agripper ce qui semblait être un levier, et tira dessus, du mieux qu'elle pouvait, sachant que son épaule recommençait à faire des siennes.

On entendit alors une sorte de grincement sourd, avant que la grande plaque de roche se décider à se déplacer, tirée sur le côté. Maleen revint promptement sur la terre ferme, alors que la torche finissait par s'éteindre. Qu'importe, il y avait un semblant de lumière de l'autre côté. Et enfin, un passage pour eux. Et rejoindre le château.

-Ne traînons pas trop. Nous sommes attendus.

Tout le monde semblait être d'accord avec elle, et le petit groupe reprit donc sa marche. Ils n'eurent pas à faire plus de quelques pas, pour se retrouver dans un lieu qui avait l'allure de cachots. Bel et bien au bon endroit, qui plus est. La Laguz, se trouvant derrière les autres, quoi que l'arbalétrière la précédait toujours, ne remarqua pas celui qui était là pour les accueillir, trop occupée à remettre en place le bandage précaire de son épaule.

Kurthnaga était là. Devant eux. Le roi des lieux étaient venu les attendre lui-même, ce qui sembla surprendre certains. Sans se presser, avec une prestance toute commune aux rois de sa trempe, il se leva, avant d'entamer un dialogue avec l'espion. Apparemment, cela faisait un moment qu'ils étaient attendus. S'excusant platement, il ne tarda pas à lui faire part de ce qui se passait à l'extérieur, ce problème s'avérant entre autre la raison de leur retard, qui plus est...

Un sourire illumina le visage du seigneur draconique alors que la pierre glissait lentement le long du mur, révélant le passage menant à l'extérieur. Enfin son attente se terminait. Le roi quitta son siège de fortune alors que la délégation pénétrait les lieux, son regard majestueux parcourant le petit groupe hétéroclite avant que l'un d'eux ne s'avance pour le saluer.
- Votre majesté. Mon nom est Matthew. Je fais partie de la délégation envoyée afin de soutenir Goldoa en ces temps sombres.
- Oui, je désespérais de vous voir arriver.
- Veuillez nous excuser, il nous a fallu un peu de temps afin de franchir les frontières du pays et vos hommes ne nous ont...
- Majesté!

Leila venait de s'avancer, coupant la parole à son compagnon tandis que les prunelles royales se posaient sur elle. Après une brève inclinaison du buste, l'espionne reprit la parole.
- Pendant que nous perdons notre temps à discuter ici, vos homme s'en prennent à nos compagnons au dehors. Ils sont restés afin de protéger notre avancée mais nous ne pouvons nous permettre de les laisser ainsi!

Le regard paniqué de Matthew allait de l'une à l'autre. La servante d'Ositia avait parlé tel que l'exigeait la situation mais il n'était pas sur que s'adresser ainsi à un personnage royal était autorisé.
- Majesté je vous en prie...
- Oui naturellement je comprends. Kurag!

Quelques secondes après, le dragon rouge jaillissait du couloir, plongeant un genou en terre.
- Votre Altesse?
- Nos invités sont en difficulté à l'autre bout de ce tunnel. Veuillez dire à nos hommes de cesser immédiatement le combat. Menez ensuite nos amis à mes appartements
- A vos ordres.

Se relevant sans même demander de plus amples explications, le Laguz dépassa le petit groupe sans leur accorder un regard avant de se mettre à courir dans le couloir. Sa peau se recouvrit d'écailles écarlates tandis que deux immenses ailes se déployaient dans son dos. Quelques instants plus tard, un imposant dragon filait dans le souterrain, sa masse gigantesque frôlant les parois de ce tunnel où plusieurs Beorcs pouvaient courir côte à côte. Leila croisa le regard bienveillant du souverain avant de s'incliner en même temps que Matthew.
- Merci de votre compréhension.
- Ne vous en faîtes donc point pour vos amis, si j'en crois la raison de votre présence ici, ils n'auront aucun mal à tenir face à l'attitude quelque peu agressive de nos soldats. De plus, Kurag possède toute ma confiance, il les ramènera soyez en assurés.
- Nous n'en doutons pas un seul instant votre altesse.
- Si vous voulez bien me suivre maintenant.

Le roi amorça un mouvement pour repartir mais stoppa son geste lorsque son regard écarlate tomba sur la demoiselle aux ailes noires, un peu en retrait.
- Ah, je vois que ce vieux brigand de Naesala est toujours aussi entêté. Votre aide sera la bienvenue ma chère.
- En vérité Maj...
- Bien c'est par ici!

Et le seigneur draconique s'engagea dans les couloirs de pierre, aussitôt suivi par les deux espions, ces derniers ignorant totalement la tentative de prise de parole du cavalier pégase. Même s'ils avaient pu justifier le fait que la corbeau n'était pas censée être une combattante, elle en avait déjà trop vu ou entendu pour simplement lui permettre de repartir comme si de rien n'était. Elle devrait les suivre quoi qu'elle en pense et mieux valait dans sa situation qu'elle se fasse simplement passer pour une envoyée de Kilvas. Ishtar serra les dents avant de tourner un regard désolé vers la jeune femme puis de suivre le petit groupe. Ils étaient tous impliqués.

***

Vaincu par les flammes... Vaincu par sa propre puissance... Vaincu par ces êtres belliqueux qui envahissaient leurs terres... Quelle honte...

Le dragon vacilla sous l'impact, chercha son souffle sous l'emprise des crocs de la louve avant de simplement s'évanouir, sa masse gigantesque soulevant un nuage de poussière en s'écrasant au sol. La bête resta là, inerte sous le regard plutôt paniqué de son semblable sur lequel la prêtresse aux couettes rose posait le regard d'un chat allant manger une toute petite souris.
- Vous êtes seul désormais mon cher.
- M... Misérables...
- Il est peut-être temps de reconnaître votre défaite non?
- Jamais ! Plutôt mourir!

Les sourcils de l'évêque se froncèrent tandis que son visage se crispait sous l'effet d'un profond agacement... Comme si elle envisageait réellement la proposition du Laguz. Son bâton se leva finalement, illuminant les alentours de sa lueur étincelante.
- Vous ne me laissez décidément pas le choix.

La lumière s'intensifia alors que la bête arrondissait le dos, prête à charger de manière brutale et sanguinaire. L'orbe de lumière s'abaissa alors que le Laguz s'élançait, les deux adversaires se croisèrent du regard avant qu'une masse écarlate ne s'interpose entre eux. La prêtresse retint son attaque juste à temps mais le dragon, trop lent à réagir, n'eut que le temps de croiser le regard doré de son adversaire avant que la patte de ce dernier ne s'enfonce brutalement dans son estomac, pliant le soldat en deux.
- K... Kurag...

L'immense dragon sauvage était bien plus imposant que ses contemporains mais cela tenait sans doute à l'étonnante couleur de ses écailles cuivrées. Contrairement aux dragons rouges communs, l'armure écarlate du geôlier brillait par instant d'une étonnante palette de teintes brunes qui le faisaient paraître, l'espace d'un instant, rayé comme un tigre. Entre ses cornes pointées vers l'arrière se dressait une crête sombre et épineuse, presque noire, dont les piquants se prolongeaient tout le long de la colonne vertébrale jusqu'au bout de la queue épaisse et chitineuse. De sa gueule émergeaient quatre canines aussi tranchantes que des rasoirs tandis que chacun de ses puissants membres se terminait par cinq griffes n'ayant rien à envier aux meilleurs sabres Beorcs. La bête rugit avant d'abattre sans autre forme de procès sa queue en véritable massue sur le crâne du sous-fifre, l'étalant à terre. Repliant ses ailes aux membranes parcourues de fines artères rouges, le dragon se retourna vers la prêtresse aux couettes dont le bâton se tenait prêt à agir. Cet adversaire là n'était pas de la même trempe que ses comparses.
- Je ne suis pas ici pour vous affronter Beorcs.

La voix était grave et emplie d'une force calme et assurée. La puissance dont la bête avait fait preuve était absolument contrôlée. Un rire strident lui répondit toutefois.
- Vous excuserez ma prudence face à ce splendide acte de trahison que vous venez d'effectuer mon cher mais ma divine personne n'est étonnamment pas encline à vous croire sur parole.
- Pour une étrangère à ces terres, vous avez la langue bien pendue, humaine.
- Continuez à m’appeler ainsi et vous comprendrez pourquoi je peux me permettre de parler.

Le dragon grogna sous la pique tandis que Serra profitait de ce répit pour se décaler lentement entre le Laguz et le reste de son groupe. Les filles savaient se débrouiller mais cet adversaire était d'une toute autre trempe et le maître d'Ositia était dans l'incapacité de les aider... Et il lui avait demandé de les protéger. L'immense lézard darda son regard perçant sur cette étrange créature rose avant d'esquisser ce que l'on pourrait interpréter comme un sourire.
- Vous êtes bien insolentes pour une créature aussi jeune. Je commence à comprendre pourquoi nos hommes vous ont attaqués.
- Ils ont su comprendre à qui ils avaient affaire. Voulez vous le découvrir vous aussi « noble dragon »?

Elle avait volontairement accentué le ton pompeux que son maître employait pour s'adresser à ces lézards grotesque. L'insulte était volontairement blessante mais la bête écarta simplement le bras comme pour balayer les mots.
- Suffit je ne suis pas ici pour me battre.

Le bâton de la prêtresse s'abaissa légèrement sans qu'elle daigne toutefois baisser sa garde.
- Le roi m'a envoyé vous prêter assistance et vous transmettre ses excuses pour ce désagrément. Votre venue a été tenue secrète afin de respecter nos traditions.
- Nous avions cru le remarquer en effet. Enfin sa majesté daigne nous donner un coup de patte.
-... Sa majesté m'a également demandée de vous conduire en sa présence. Nous ferons en sorte que vos attaquants soient mis au courant de la situation... Bien que vu la situation, il soit possible qu'ils conservent une rancune tenace envers vous.
- Ils se sont frottés à trop fort pour eux voilà tout!

Visiblement rassurée, la prêtresse pivota sur elle-même avant d'adresser de grands signes de main à la louve un peu plus loin.
- Ouhou ! Mademoiselle Personne, ce gros lézard va nous conduire jusqu'à sa majesté en pers... Elle-même je veux dire ! N'est-ce pas formidaaaaable?

Son regard croisa celui de la jeune magicienne avant que son visage ne redevienne nettement plus sérieux. Son doigt se leva et pointa presque dédaigneusement la petite tête verte.
- Ah et toi aussi d'ailleurs... Au fait pas mal pour une débutante...

Virevoltant sur elle-même, l'évêque passa sa main dans ses couettes, les laissant gracieusement retomber en un délicat mouvement flottant.
- Mais pas aussi magnifique que moi naturellement ! Au fait monsieur le Laguz...
- Kurag.
- Voilà Kurag... Il faudrait que vous emmeniez avec nous cet homme là.

Ce disant, elle pointa l'orbe de son bâton vers Hector, toujours en train de ronfler dans son coin. Le bâton s'illumina doucement alors que l'énergie magique entreprenait la guérison du marquis tandis que la prêtresse continuait son discours.
- Mine de rien c'est quand même lui le chef de notre petite expédition. Il n'en a peut-être pas l'air mais c'est un redoutable guerrier et...
- Je le porterais.
- Parfait ! Enfin quelqu'un qui a un peu de jugeote !

La magie acheva d'opérer au moment où la prêtresse se tournait vers la caverne fort peu accueillante à son goût.
- Hmmm... Myron est-elle encore loin?
- Nous irons en volant. Je vous porterais sur mon dos à travers le souterrain. Le plafond en est assez haut et...

Il s'interrompit devant le regard pétillant d'étoiles de la magicienne. Elle semblait tellement en extase rien qu'à l'idée de voler que le dragon préféra éviter d'en rajouter pour se diriger vers le Lord toujours à terrer. Ses puissantes serres s'emparèrent sans difficulté de la masse du combattant et de sa hache tandis que Serra gambadait au devant des deux jeunes femmes.
- Kyaaah ! Mademoiselle Personne, petite magicienne, nous allons voyager à dos de dragon n'est-ce pas merveilleux?

Une vraie gamine qui s'empara sans hésiter de la main de la louve avant de presque la tirer vers le dragon.
- Allez vite vite ne perdons pas de temps ! Oh comme je suis impatiente ! Voilà comment devrait se comporter votre peuple vous êtes un vrai gentleman!
- ...

***

Installé derrière son bureau, Kurthnaga contemplait ses invités d'honneur, détaillant chacun d'entre eux avec soin. Ils avaient un peu discuté depuis que Kurag était parti sans pour autant aborder les détails de la mission. Maleen de Kilvas, Ishtar, Matthew et Leila de Begnion et... Aless... Un groupe bien curieux pour une telle mission, le souverain aurait volontiers douté de la bonne foi de ses alliés si l'un des deux espions n'avait pas mentionné la présence d'Hector d'Ositia, l'un des plus puissants guerriers à la solde de la théocratie. Le marquis était visiblement resté en arrière afin de protéger ses hommes du courroux des soldats de Goldoa... Un test peut-être prématuré mais qui témoignerait à lui seul de l'efficacité réelle ou non du Lord.

Dans un coin de la pièce, Elinkah se tenait droite et fière comme elle avait toujours parue. Sa tenue et son port étaient aussi nobles qu'à leur habitude et seuls ses yeux rougis de fatigue trahissaient sa faiblesse. L'on frappa à la porte et Kurag entra, suivi des invités royaux. Le Lord à la hache s'avança avant de s'incliner aux côtés du dragon rouge.
- Votre Majesté...
- Ah Lord Hector, il me tardait de vous voir arriver.
- Vous me voyez navré d'un tel retard.
- Vos hommes m'en ont déjà expliqués les raisons. Naturellement, il ne vous sera nullement tenu rancœur pour vous être ainsi défendus.
- Nous vous en sommes reconnaissants.
- Mais laissons là cet incident. Je constate que votre groupe est plus imposant que ce que l'on m'avait initialement affirmé.
- A vrai dire... Notre groupe s'est vu renforcé de quelques éléments... D'élite et les seigneurs Nailah et Naesala ont, comme vous pouvez le constater, choisis d'apporter leur pierre à l'édifice.

D'un geste, Hector invita Maleen à approcher tandis que Serra poussait doucement Personne sous les feux ambrés du regard royal. Celui-ci les dévisagea sans mot dire... Une louve et un corbeau... pas d'insigne d'appartenance quelconque à une armée, des tenues pour ainsi dire de civil... d'étranges renforts que le scepticisme du roi effleura sans pour autant se manifester. Ce dernier soupira finalement. Qu'avait-il de plus à perdre.
- Vous avez là une armée bien étrange, espérons seulement qu'elle vous portera plus chance qu'à ceux vous ayant précédés.

Quittant sa place, le roi s'avança jusqu'à la fenêtre la plus proche, son regard se perdant au dehors, avant qu'il ne se retourne vers les hommes ayant répondus à son appel. Sa voix était grave et sans appel.
- Si vous êtes ici aujourd'hui, c'est car j'ai de bonnes raisons de croire que quelque chose de dangereux nous guette... Quelque chose que nous avons probablement réveillés.

Un silence précéda la nouvelle prise de parole du roi alors que chacun l'écoutait.
- Il y a quelques semaines de cela, un groupe de nos confrères composé d'Elinkah, que voici, ainsi que de ses deux frères à mis au jour dans les souterrains même de notre cité une étrange construction. Poussés par la curiosité et le désir de découvrir les secrets enfouis de notre propre cité, j'ai moi-même autorisé l'excavation et l'exploration de ces ruines.

A cet instant du récit, Elinkah se redressa, sa robe bleue saphir ondulant légèrement dans son mouvement tandis qu'elle prenait la parole après un regard vers le souverain.
- Mes frères et moi avons engagés quelques hommes et nous nous sommes mis au travail, révélant un véritable tunnel souterrain. La construction est ancienne mais n'est nullement ornée ou décorée comme le pourraient l'être d'anciens lieux de cultes... Au contraire il a simplement été creusé à même la roche, visiblement sans aucun effort de style, et s'enfonce assez profondément sous le sol même de Myron.

La dragonne blanche ferma les yeux tandis qu'elle se remémorait ces instants.
- Nous avons longuement progressé avant d'enfin arriver à cette immense porte... Si vous descendiez, vous n'auriez aucun mal à la louper. Elle est immense, bien plus grande qu'un dragon et est bloquée par un gigantesque madrier... Ou tout du moins l'était...
- Saydar et Digmah, les deux frères d'Elinkah ont été les premiers à tenter d'ouvrir la porte...
- Ils n'en ont pas eu le temps!

La colère faisait vibrer la voix de la dragonne alors qu'elle s'était vivement relevée.
- Les hommes se sont enfuis lorsque cette... Chose a commencée à bouger... Nous n'étions plus que tous les trois lorsque le premier coup a ébranlé la Porte... J'ai été forcée de prendre la fuite lorsque les garçons me l'ont ordonnés... Ils sont restés là-bas pour maintenir la Porte fermée... Ils sont restés... Et ne sont jamais revenus...

Des larmes d'impuissances perlaient aux yeux de la jeune femme désormais alors que des sanglots déchiraient sa voix. Visiblement insensible, le roi poursuivit.
- Saydar et Digmah ne sont pas revenus. Au cours des dernières semaines, j'ai discrètement dépêché un bataillon d'hommes de confiance au cœur même du souterrain... Mais ils ont également disparus.

A ces mots, Elinkah ne put s'empêcher de fixer le roi d'un air abasourdi. Quand avait-il pris ces mesures ? Le sourire empli de bonté du souverain se déposa sur elle.
- Je suis désolé. Je ne pouvais accentuer ainsi ta détresse.

Moment de gêne palpable alors que le souverain de Goldoa tutoyai un membre de la noblesse avec autant de familiarité. Son ton redevint aussitôt sérieux lorsqu'il se retourna vers les soldats.
- Nous n'avons nulle information sur ce qui sa cache là-dessous et mon but n'est pas de vous envoyer à un combat que des dragons ne peuvent gagner. La puissance que nous avons réveillée nous menace tous ici et afin de la combattre nous avons besoin de savoir de quoi il retourne. Je ne vous demande pas de vous mettre en danger inutilement, simplement de récolter les informations qui nous permettraient d'identifier ce à quoi nous allons devoir faire face. Si un seul d'entre vous se sent assez vaillant pour entreprendre cette mission, je veillerai à ce que vous ne soyez pas seul. Kurag vous accompagnera.

Le dragon soldat acquiesça en silence alors qu'une voix féminine retentissait dans la pièce.
- Majesté...
- Et... Si elle le désire, Elinkah vous guidera à travers le souterrain. Elle est la seule à connaître l'emplacement de la Porte.

Un sourire de reconnaissance éclaira le visage de la jeune dragonne. Elle allait enfin pouvoir se rendre utile. Le silence emplit la pièce un instant alors que le roi demandait silencieusement l'avis des hommes ici réunis. Beorcs, Laguz... Tous sans exception.
- J'ai promis à l'Apôtre d'offrir mon bras sans condition au souverain de Goldoa. Ositia vous soutiendra dans cette épreuve.

Frappant son torse d'acier du poing, Hector s'avança noblement au centre de la pièce.
- Je ne peux cependant décider pour mes hommes et...
- Allons Milord ! Cessez-donc tous ces chichis, vous savez parfaitement ce que nous en pensons.
- Et puis adieu notre bonus si vous veniez à stupidement vous faire tuer.
- Je ne peux qu'approuver.

La délégation au grand complet se tenait désormais au côté de son leader, unis comme un seul homme sous le soupir de soulagement du souverain. Le dragon noir tourna ensuite la tête vers ceux qui ne s'étaient pas encore exprimés.
- Et vous nobles Laguz ? Fiers combattants Beorcs ? Nous prêterez-vous votre bras?

Bien fin de ce tour ! Tout d'abord veuillez m'excuser pour le manque d'action épique de petit interlude mais il fallait bien vous exposer votre mission n'est-ce pas ?

Vous êtes parfaitement libres de refuser la proposition du roi comme de l'accepter la mission continuera dans les deux cas mais sous des aspects différents ^^

Comme d'habitude méga possibilité de rajouter des dialogues, de faire intervenir les pnjs toussa toussa hésitez pas à développer les passages que j'ai zappé (genre l'arrivée dans le bureau les présentation sen règles etc etc....) je vous fais confiance pour trouver de quoi vous occuper.

Profitez de l'accalmie, au tour suivant ça va chier !!!!

Kurag… si puissant et si majestueux. Un dragon parmi les dragons, il inspirait la force et le respect. Pourtant, Serra ne savait pas tenir sa langue, elle était si irrespectueuse, si imbue d’elle-même… Incapable de voir que son comportement la rendait minable devant cet être qui gardait calme en ne tenant pas rigueur à cette ignorante. Tant de bonté, tant de sagesse faisait ressortir la bêtise et l’ignorance de la jeune femme…
La louve s’inclina bien bas devant le dragon, créature de légende et non pas un lézard quelconque. Elle hésita à monter sur son dos quand il le proposa, ne pouvant simplement pas le considérer comme une vulgaire monture. Pourtant, elle se fit entrainée, voire même trainée par l’évêque.
Entre elle et la mage… elle se demandait si toutes les Beorcs manquaient à ce point de modestie. C’était assez désagréable en fait que de se retrouver au milieu de se manque de savoir vivre, au milieu de ce combat de poules.

Puis elle arriva devant lui, l’homme qu’elle voulait voler, sa majesté le roi… il semblait si épuisé, si rongé par ce problème dont elle ne connaissait même pas l’ampleur. Serra la poussa en avant attirant le regard de sa majesté sur elle, alors qu’elle aurait voulu se terrer comme une petite souris. Elle s’inclina une nouvelle fois embrassant presque ses genoux alors qu’elle brûlait intérieurement de se retrouver devant une telle figure. Elle que même sa famille ne voulait voir, elle qui était une voleuse et une pilleuse, elle qui avait tué l’un des imminents membres de la royauté… Elle se sentait presque honteuse de se retrouver devant lui dans le plus simple des appareils…
- Tu peux te relever fifille c’est bon maintenant.

Personne lança un regard noir à Serra qui se comportait comme si elle était chez elle. Devant le roi des dragons, elle ne se relèverait que s’il l’autorisait à le faire.
Une main se posa alors sur son épaule.
- Quel est ton nom représentante d’Hatary ?

Personne releva la tête et aussi rapidement qu’elle le put, elle écrivit

Je suis Garugha Gar’ga,
fille d’Hatary
et votre humble servante mon seigneur
Un sourire accueillit ses lettres et alors qu’elle y répondait. Puis elle déchira ses mots et ce nom que seul le roi était digne de connaître. Il les emmena tous dans une pièce plus accueillante et elle y brûla les morceaux de parchemin. Un mensonge de plus, le nom donné par son père, un nom illustre parmi la noblesse d’Hatary… Une autre famille qu’elle avait détruite de ses mains, de ses griffes.
- Hey petite louvinette, on fait la gueule ? Tu ne veux pas jouer avec la grande Serra ?

Elle resta silencieuse, comme elle l’était toujours et se rapprocha subrepticement de la mage. Douce vengeance ou simple coïncidence… qui sait.
- J’ai l’impression que tu viens de te faire voler ta peluche Serra
- Oh la ferme Matthew !

***
Ils se rendirent dans un bureau royal, écouta leur histoire, la galère dans laquelle elle s’était engagée… Un bataillon de dragons de confiance avait échoué et eux, ils devaient faire ce qu’ils n’avaient pu réaliser… Etait-elle la seule à trouver ça hallucinant…
Pourtant, elle avait donné sa parole au roi et elle voyait un autre intérêt ressortir de cette histoire.

Elle, voleuse pour la troupe des griffes acérées, qui avait pour mission de voler le livre de l’histoire de Tellius du peuple draconnique pourrait trouver un autre moyen de l’obtenir. Le livre en lui-même n’intéressait pas Alek, il ne voulait que le contenu. Elle pourrait l’obtenir, marchander plutôt que voler, elle pourrait honnêtement le gagner et simplement le recopier.

C’était étrange comme sentiment, se sentir ainsi galvanisée par une telle intention, être le dernier espoir d’une telle personne, d’un tel peuple. Comment refuser un tel honneur. Comment refuser une telle demande.
Lorsque chacun affirma sa participation elle avança d’un pas signifiant son accord et se transforma en mi bête, mi homme, créature de deux mètres de haut et d’un d’envergure. Plus impressionnant qu’une simple gamine, plus digne d’un dragon.
- Mes crocs et mes griffes sont à votre service mn seigneur

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