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 Elryn Dueran [Terminé] Nc ~ -16

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Elryn Dueran [Terminé]  Nc ~ -16 Empty
MessageSujet: Elryn Dueran [Terminé] Nc ~ -16   Elryn Dueran [Terminé]  Nc ~ -16 I_icon_minitimeLun 19 Sep - 17:45

    o Informations générales


    Nom : Dueran
    Prénom : Elryn
    Surnom : Le Juge
    Rang : L’Arc des Ténèbres
    Âge : 24 ans
    Sexe : Masculin
    Race : Beorc
    Peuple/Classe : Cavalier (A)
    Pays d'origine : Près de la frontière entre Hatary et Daein

    o Description du Personnage


    Physique :

    Il ouvrit son unique œil alors que les premiers rayons de l’aube pointaient. Le feu s’était éteint pendant la nuit. Vifargent, son cheval à la robe presque aussi luisante que le métal dont il portait le nom, hennit de joie en entendant son maître se lever.
    Elryn étira doucement son grand corps d’un mètre quatre-vingts. Il massa ses épaules engourdies par la nuit, à dormir adossé à la selle posée par terre. Il finit par se lever, et marcha d’un pas traînant vers un ruisseau qui coulait lentement près de là. Il s’y glissa, nu comme un ver. Il entreprit de se masser. D’abord, les pieds. Ses pieds longs et aplatis par la monte équestre. Puis il passa aux jambes. Il les avait très longues, et soigneusement musclées. Le mollet fortement galbé soulignait encore ses habitudes de locomotion, tandis que ses cuisses bien entretenues étaient témoins de l’endurance et de la rigueur de l’entraînement qu’il se faisait subir.

    Puis il fit passer les circuits d’énergie au travers de ses mains aux doigts longs dotés d’une extrême dextérité, puis dans ses bras puissants et vigoureux, où l’on pouvait percevoir le dessin de chaque muscle noueux sous la peau pâle et tendue. Il fit affluer l’énergie à ses pectoraux finement ciselés, en passant par le cou large et les clavicules très osseuses. Puis, restant un instant sur le cœur qui pulsait lentement, il termina son effort de concentration, en faisant descendre l’énergie vers le ventre plat où les abdominaux formaient deux rangées serrées, puis en passant sur l’aine, et enfin rapporta le tout vers le visage, s’aspergeant d’eau au passage. Il avait pu ressentir les bienfaits du chemin d’énergie dans tout son dos, fièrement bâti, et là encore d’apparence très sèche.
    Il n’eut pas même un regard pour les rares cicatrices qui couturaient son buste droit. Il n’avait que faire de ses faiblesses passées.

    Se saisissant d’un petit couteau, il se rasa de près, la lame effleurant à peine le menton pointu, la ligne du visage fière, et les lèvres pâles et pincées. Il nettoya son visage, les doigts longeant le nez long et droit, les joues creuses, les oreilles petites mais à l’ouïe fine. Il attrapa enfin son cache-œil noir, l’apposant sur la cavité qui avait un jour accueilli son œil gauche. Il soupira, et posa sa prunelle d’acier sur ses vêtements qu’il avait laissés sur la rive.
    Il releva ses soixante-huit kilos, et ébouriffa ses longs cheveux d’un blond doré clair. Ils sécheraient sous le soleil du matin. Il faudrait bientôt songer à les couper ; ils arrivaient presque sous ses omoplates. Soupirant légèrement, il enfila un pantalon noir pratique pour les longues distances à cheval, chaussa ses bottes de voyage en cuir solide et bon marché, puis il accrocha sa ceinture autour de sa taille. Il put y glisser dans son étui son petit couteau, et à sa droite il accrocha son carquois gorgé de flèches empennées de fines lamelles noires qui faisaient à peine siffler l’air lorsqu’elles étaient décochées. Il mit soigneusement de solides gants d’archerie, en cuir eux aussi, qui protégeaient ses mains dont il avait tant besoin. Il vérifia qu’à son cou, la cordelette de cuir de son pendentif ouvragé était encore en bon état. Un petit pendentif en forme de croissant de lune, sculpté dans l’argent.

    Il se saisit de son arc d’érable, noir et parfaitement équilibré, difficile à manier au dû de sa dureté, mais pouvant expédier des flèches à une vitesse effrayante. Il passa une simple cape de voyage sur son dos, et alla seller Vifargent.
    La bonne bête remua la tête en le voyant arriver, frais et dispo. Elryn eut un sourire fugace, puis il harnacha son cheval, sauta lestement sur la selle, et le laissa l’emporter vers de vastes contrées, plus à l’ouest, peut-être. Il n’en savait rien. Il irait là où les Dieux le voudraient bien.


    Caractère :

    La fierté bâtit l’homme. Elle lui fait prendre forme. Elle lui donne l’impression d’exister pleinement. Elle encourage à accomplir des exploits. Elle le force à aller jusqu’au bout des choses. C’est ainsi.
    Elryn n’est pas une exception. Sa fierté, son honneur, tout cela forme le pivot de son existence. Ils remplacent le toit sous lequel il ne dort pas. Ils font glisser les affronts sur lui comme de l’eau sur une pierre trop lisse.
    Il ne s’agit pas de l’honneur de la famille ou du rang. Il n’en a pas. On ne peut bafouer son image, car il ne cherche pas à en prendre soin. Au contraire, son comportement fait tendre à l’incompréhension des autres. Il n’est pas bon, il n’est pas mauvais. Mais il n’est pas entre les deux non plus. Il est autre part. Il est là où son honneur le guide ; là où il sait qu’il doit se rendre, car les lois et sa façon d’appréhender le monde le poussent à faire ceci, à faire cela. Il ne prendra pas la mouche si vous lui crachez au visage. Il ne se vexera pas si vous roulez son nom dans la boue. De toute manière, son nom, n’est que celui de son père. A qui il ressemble tant. Et il sait son père intouchable, intouché depuis de longues années. Alors il n’a que faire des moqueries et des menaces.
    Il décidera de ses actions s’il sent qu’au fond de lui, elles l’aideront à avancer, sans pour autant briser les principes qu’il s’est fixé. Il est inflexible. S’il ne se sent pas en accord avec ce qui lui est demandé, il s’en va, tout simplement. Il lui est arrivé de refuser des missions car elles ne correspondaient pas à sa conception de la justice.
    Oui, sa propre conception. Lorsqu’il rencontre quelqu’un, Elryn le jauge. Il détermine qui il est depuis le premier regard, la première parole. La façon de marcher, de cligner des yeux. Et il choisit s’il apprécie cette personne dès cette rencontre. Presque rien ne peut lui faire changer d’avis là-dessus. De même, lorsqu’il engage un combat, il se décide dès le début s’il désire tuer son adversaire ou pas. Toutes les demandes de merci, tous les pardons n’y changeront rien. Sa flèche percera, ou ne percera pas le cou gracile. Il choisit. Il juge, selon ses propres règles.

    Il mérite son surnom. Bien souvent, ses déductions font mouche quant à ses rencontres. Bien souvent, lorsqu’il donne son avis sur un fait politique ou guerrier, il est capable de pressentir ce qui découlera de ces événements. Mais il ne fera certainement pas part de ses pensées à n’importe qui. L’homme est secret. Il n’aime pas que l’on s’intéresse trop à lui, il n’aime pas qu’on lui pose trop de questions. Il peut apprécier une conversation, tant que le sujet ne dérive pas trop sur lui. Il peut même faire des actions honorables, et secourir des gens, si cette action est en accord avec ce qu’il est et ce qu’il pense. Mais s’il est forcé, il reculera, forcément.
    Son inflexibilité le rend peu sociable. Il n’a que peu d’amis, car il considère que tout ce qu’il est, il l’a bâti seul, à deux ou trois rares exceptions. Il ne s’attache pas. Il a peur de s’attacher. C’est viscéral, c’est inscrit dans ses nerfs et sa chair comme au fer blanc. Ce n’est pas qu’il méprise les hommes, qu’il les déteste, qu’il en a peur ou qu’il les ignore. Ce n’est pas qu’il a une piètre opinion de lui. Ce n’est pas qu’il ne se sent pas capable de s’attacher.
    C’est qu’il court.
    Il n’a pas d’attache car il estime en avoir assez eu. Il traverse les continents et les pays, se souciant peu des guerres et des haines. Il observe, et parfois, juge un homme qui l’aura agressé. Il vagabonde et paie son pain en tant que mercenaire à son propre compte, choisissant lui-même ses commanditaires. N’hésitant pas à renier son contrat s’il ne le trouve pas honorable, selon ses critères. Il met son arc à la disposition de ceux qui partagent les mêmes idéaux que lui – ces idéaux étranges qui ne sont pas vraiment définis, ces idéaux qui consistent en l’appréciation des hommes, les aider à les tirer vers un monde plus paisible, mais sans pour autant interférer dans le cours des vies innocentes. Des vies qui n’ont pas attenté à la sienne.

    Il est capable de laisser un meurtrier en vie car celui-ci ne lui a rien fait personnellement. Il est capable de donner sa paie entière à un groupe de mendiants, non pas car il les prend en pitié, mais parce qu’il estime que ceux-là en particulier méritent de vivre du mieux qu’ils peuvent. Car ils ont ce feu dans leurs yeux. Ce même feu qui brûle dans son unique prunelle d’acier. Un feu froid, de celui qui avance dans la vie sans se soucier du passé ni du futur, et qui cherche seulement à vivre chaque seconde, ressentant son existence et son énergie.
    Il n’est pas gentil, il n’est pas serviable. Il ne dit pas spécialement merci. Mais il n’agresse personne, se contentant, encore et toujours, de vous juger du premier regard, et de vous accorder ou non son estime, et qui sait, peut-être partager une bière avec vous.
    Mais toujours, il se tient à des règles précises. Violer l’une d’entre elles serait pour lui le pire déshonneur. Il se refuse à tout brigandage. Il ne détrousse, ni ne vole, ni ne braconne ou ne fait de demandes de rançon. De deux, il ne décide de la peine de mort que s’il a été attaqué, et non pas si lui attaque. Sauf, bien évidemment, si la mort lui a été commandée par mercenariat. De trois, il ne profite pas des êtres vivants. Il ne marchande jamais, ne force pas devant un refus, n’outrepasse pas la bienséance et les lois des pays qu’il foule des pieds. Et enfin, il garde tout ce qu’on lui dit pour lui. La torture ne le fera pas piper mot, elle le fera seulement souffrir. Les charmes des femmes ne le convainquent jamais. La plus belle des récompenses ne lui arrachera aucune confession.

    Il n’a pas peur de la mort, de la douleur, des malheurs. En fait, il ne fait que les accepter. Comme des choses faisant partie intégrante de sa vie.
    Il n’y a qu’une seule chose, une unique, qui le mettra en rage. Qui pourrait même lui faire lever la main vers vous, si vous en parlez avec trop peu de tact, délibérément. Cette seule faiblesse qu’il a, qu’il semble garder dans le seul but de se convaincre qu’il a encore des sentiments humains, et qu’il n’est pas seulement Le Juge parmi les hommes.
    Ne lui parlez pas d’elle. Ne lui parlez pas de cette seule femme qu’il a aimée, dont il a senti la peau contre la sienne, dont il a entendu les mots d’amour. Ne lui parlez pas de cette femme qui est partie. Qu’il ne recroisera jamais, même si finalement ces années d’errances n’étaient qu’un prétexte pour expier sa douleur. N’étaient qu’un prétexte pour espérer la croiser, un jour, au détour d’un chemin.
    Elle qu’il a tant aimée. Qu’il a trop aimée.


    Passé :

    « Vas-y, hurle.»

    La douleur. Elle ne ressentait que la douleur. Ce premier enfantement était bien trop dur. Bien trop long. Voilà trois jours que les contractions la lançaient. Elle avait perdu les eaux plus de dix heures auparavant. Oh, elle se battait. Elle restait digne, les larmes ruisselant sur ses joues rougies par l’effort et la proximité du feu qui la tenait au chaud. Au dehors, le blizzard soufflait. Parfois, la porte s’ouvrait à grands fracas, et des myriades de flocons entraient en trombe, soufflés par des vents violents. Elle frissonna, et hurla. De toutes ses forces. Elle broya la main de son compagnon qui n’avait pas quitté son chevet.

    « C’est bien. Résiste. »

    Il n’avait jamais été bavard. En fait, il lui avait toujours fait peur. Avec sa longue cicatrice qui lui barrait le visage. Son œil qui avait été emporté par ce coup de dague finement placé. Mais son aura semblait si douce et forte à la fois qu’elle était bien vite tombée sous le charme. Arrivant de nulle part, à moitié morte de faim, elle s’était effondrée dans la cour de cette petite guilde de mercenaires, à l’orée du désert. Sans rien lui demander, il l’avait recueillie. Il lui avait juste intimé d’entrer dans la guilde en échange de son sauvetage. Lorsqu’elle n’était pas en mission, elle et ses longs cheveux émeraude, ses yeux d’acier et son arc de frêne, elle aidait à la cuisine ou au ménage. Et puis, finalement, elle s’était lovée dans ses bras, un beau soir de nouvelle lune. Et il ne l’avait pas rejetée.
    « Arya… »

    Un nouveau cri perça les ténèbres environnantes. Elle faisait de son mieux. Mais elle n’y arrivait pas. Elle n’y arriverait pas. L’enfant ne pouvait pas passer. Elle enferma la main de son compagnon entre les siennes. D’une voix fiévreuse, elle le supplia.

    « Prends une dague, et extrais-le de ma matrice. Il vivra. Les dieux m’ont déjà accordé bien plus que ce qui avait été écrit. Sauve-le. Sauve notre enfant, Erald. »

    L’œil unique se plissa. Sans lâcher les mains de sa moitié, il s’arqua, et attrapa un couteau très fin qui reposait sur le bord de la table.
    Il glissa un linge mouillé entre les dents de l’archère, et se mit à l’ouvrage. Bientôt, l’enfant fut extrait. La vieille cuisinière l’aida à recoudre le ventre tendu et meurtri. On déposa le bébé sur le sein gauche de la jeune mère.


    « Un garçon… »

    Elle caressa doucement les cheveux d’un blond pâle. Les même que ceux de son compagnon. L’enfant hurlait. Il fixait sa mère, les yeux grands ouverts, comme s’il comprenait ce qui était en train d’arriver. Elle cilla en reconnaissant ses iris d’acier.

    « … Elryn. »

    Un sourire se peignit sur son visage alors qu’elle embrassait doucement la peau violine du nourrisson. Sa main se fit plus lâche autour de celle de son aimé. Et bientôt, elle ferma les yeux, comme pour s’endormir.
    Les pleurs déchirants de l’enfant furent couverts par une nouvelle rafale de vent glacé.


    ***

    « Et ça p’pa, c’est quoi ? »
    « Un arc. Celui de ta mère. »
    « C’est beau ! C’est maman… »

    L’enfant courut vers le long morceau de frêne, toujours aussi blanc après quatre années accroché à un mur. Il tendit ses petites menottes vers l’arme fièrement exposée, et sembla s’émerveiller des courbes parfaites du bois. Il émit un petit couinement empli de joie.

    « Quand ze serai grand, ze serai maman ! »

    Les phrases simples de l’enfant étaient pourtant suffisamment claires aux yeux de son paternel. Un jour, il prendrait les armes. Et il lui serait inculqué tout l’art du combat. Certainement celui de l’arc, puisque cette arme semblait tant lui plaire. L’avenir le dirait bien assez tôt. Mais pour lors, il y avait comme une résonance étrange dans la pièce. Les énergies tourbillonnaient autour de l’enfant et de l’arc, comme une acceptation. Elles l’enveloppaient avec une douceur incroyable, comme si sa douce Arya soufflait des mots doux à son unique enfant depuis le lointain royaume des morts. Comme un écho triste qui résonnait dans le cœur du petit garçon, et qu’il ne pouvait exprimer que par des mots simples. Je serai maman. Non, il ne le serait pas. Il serait bien plus. Il ne serait pas sa mère, il serait tous ses espoirs, ses espérances, et ses joies auxquelles elle n’avait pas suffisamment goûté. Ce jour-là, Erald décida que son fils serait heureux pour sa mère autant que pour lui.


    Le petit grandissait vite. C’était un enfant plutôt discret, qui écoutait puis agissait en conséquence. Il était obéissant et comprenait le fait que comme son père était le chef de la guilde, il n’avait pas autant de temps à lui accorder qu’il l’eût espéré. Lorsqu’il désirait quelque chose ardemment, il suivait son père, tel une petite ombre, toute la journée durant.
    Ce fut un de ces jours. Elryn n’avait pas cessé de courir après son père, qui, n’en pouvant plus, se retourna d’un coup vers lui, et posa son œil unique dans ceux de l’enfant. Les mêmes yeux que sa mère. Il attendit qu’il exprimât son souhait.


    « Papa, je veux apprendre le cheval. »
    « On dit apprendre à monter à cheval. »
    « Apprendre à monter à cheval. »

    Erald ne pipa mot. Son fils s’endurcissait rapidement, et du haut de ses six ans marchait et courait parfaitement, sans aucun déséquilibre. Peut-être était-il grand temps de lui apprendre à monter, s’il le demandait. Le plus tôt serait le mieux en tout cas.
    Elryn fut conduit dans les écuries où l’on le présenta à un charmant poney nommé Pomme. Simplement car l’animal adorait ces fruits croquants. L’enfant flatta l’encolure douce, caressa la longue robe crème, et fit connaissance avec le petit animal qui sembla apprécier sa compagnie. Son père ne le fit pas monter immédiatement. Il apprit d’abord à son fils comment bien s’occuper de Pomme, comment le nourrir, lui changer son foin, le panser, le seller. Puis finalement, il fut autorisé à monter.


    Quelle aventure que cette première monte ! Ce fut un sacré après-midi pour tous les mercenaires en attente dans la guilde, lorsqu’ils voyaient cet enfant si blond au regard si sérieux tomber de son gentil poney qui trottait doucement. Pour la vingt-sixième fois. Mais il se relevait toujours. Chaque fois qu’il tombait, il cherchait dans son jeune esprit la raison de sa chute. Et il faisait son possible pour ne pas répéter ses erreurs.
    Il travailla avec acharnement, s’occupant soigneusement du poney tout en essayant de comprendre comment se tenir dessus, garder son équilibre, accepter le rythme du petit cheval, et non le contraire. Au bout de quelques mois, il fut capable de monter, de galoper, de faire des courses d’obstacle de façon remarquable. Son père décida donc de commencer à lui enseigner les armes.


    « Es-tu toujours attiré par l’archerie ? »
    « Oui. Avec Pomme. Comme Gérard. »

    Gérard était un des mercenaires de la guilde. Il était connu pour être un archer monté de talent. Son cheval noir filant dans les plaines, il était capable de faire des tirs d’une précision incroyable à l’aide d’un arc hybride, ni court, ni long. Il était surnommé la Flèche Rouge, en hommage à ses cheveux rappelant la couleur du sang.

    « L’archerie montée est difficile. Il te faut être un archer rodé tout autant qu’un cavalier hors pair, afin de ne faire aucun faux pas qui te coûterait trop cher. »

    Mais la détermination dans les prunelles d’acier eurent raison de la dureté du père, qui finalement accepta. Au début de sa formation, il le prit en charge. Il lui fabriqua lui-même un petit arc en noisetier, léger et souple, ainsi que des flèches dont il émoussa légèrement la pointe afin qu’elles ne blessent pas trop par accident. Elryn se mit au travail méticuleusement. Il semblait moins impatient et désordonné que lorsqu’il avait appris l’équitation. Peut-être que la présence de son père y était pour quelque chose.

    ***


    « Père, pourquoi sais-tu tirer à l’arc ? »
    « Dans le désert, bien des dangers rôdent. Des dangers que parfois une hache ne peut pas écarter. Alors il faut se défendre. Un arc est précis, rapide. Un trait bien placé peut faire tomber le plus large des oiseaux. Tu ne fermes pas assez ton œil gauche, fils. Redresse ton bras gauche. Plus de souplesse dans tes doigts, tu vas te faire mal. »

    L’enfant visa, et rata la cible de peu. Erald lui fit encocher une nouvelle flèche, et guida sa main. La flèche suivante frappa le centre du mannequin.

    « Père, comment fais-tu pour viser ? Tu n’as qu’un seul œil. »
    « J’ai appris à m’en passer. Dans le combat rapproché, du moins. Tu n’as besoin que d’un seul œil pour viser, ne l’oublie jamais. Ton œil droit est ton bien le plus précieux. »

    L’enfant tira à nouveau, seul, sans aide. Et cette fois-ci, toucha la cible. Oh, pas au centre. Mais il la toucha tout de même.


    Les jeunes recrues de la guilde n’aimaient pas Elryn. Ce petit d’à peine neuf ans, qui maniait son arc mieux qu’eux qui en avaient quinze. Bien souvent, ils le raillaient, le traitaient avec mépris, considérant qu’il était meilleur qu’eux car son père s’occupait plus de lui. Il tâchait de feindre l’ignorance. Il tâchait de ne pas les écouter, de résister à l’envie de se venger contre les mauvais traitements.


    « En plus, Elryn, c’est un nom de fille non ? »

    Cette fois-là, c’en fut trop. La douleur arriva d’un seul coup, si forte que la recrue tomba à terre, se tenant l’entrejambe, le corps en feu, le cri restant coincé dans sa gorge. Des larmes de souffrance perlèrent à ses yeux d’adolescent impertinent. Il sentit le froid de l’acier près de sa carotide. Sur lui, Elryn, un pied posé sur son aine, une main lui tenant les cheveux et l’autre posant une flèche aiguisée sur son cou, le transperçait de son regard d’acier. Le petit garçon ne souffla que quelques mots, gorgés de douleur.

    « C’est le nom que ma mère a choisi. Pour moi. Dans ses derniers instants. »

    Il lâcha d’un coup le jeune homme, récupéra son arc qu’il avait laissé tomber au sol en un bruit sourd, et rangea rapidement la flèche dans le carquois qui pendait à sa ceinture. Sans jeter un regard aux recrues médusées, il partit vers le bureau de son père.


    « Je ne veux plus m’entraîner avec toi. »

    Il avait fait irruption dans la salle, surprenant son père, en pleine conversation avec un des mercenaires. Un mercenaire à la longue chevelure flamboyante. Les deux hommes se retournèrent vers l’enfant aux yeux brillants de larmes, qui se retenait pour ne pas pleurer. Gérard eut un sourire. Elryn ouvrit la bouche en observant le pansement autour du torse du cavalier. Il manquait le bras droit.

    « La dernière mission a été un échec. Gérard va devoir rester ici, s’il veut continuer de vivre dans la guilde. »

    La peine brillait dans l’œil unique du guerrier. Gérald se leva avec précautions, pour ne pas aggraver sa blessure. Il marcha jusqu’à Elryn, et posa sa grande main gauche sur sa petite épaule.

    « Je peux t’entraîner, si tu veux. Si tu patientes quelques mois. »

    Le visage de l’enfant s’éclaira d’un sourire plein de reconnaissance. Il regarda Gérard, puis son père. Il s’inclina rapidement, puis sortit de la pièce.


    Il attendit. Quelques temps, il s’entraîna seul. Avec patience. Il se faisait de plus en plus précis. Il voulait être prêt, lorsque Gérard viendrait lui enseigner l’archerie montée. Il voulait suffisamment maîtriser son arc, ainsi que l’équitation, afin d’être fin prêt à allier les deux, lorsque le temps serait venu. Finalement, la blessure de Gérard cicatrisa, et il fut prêt à commencer les leçons. Ils se retrouvaient le matin, à l’aube.


    « Je ne pourrai jamais faire plus que te parler et te corriger. Tu ne pourras pas apprendre en m’observant, car je ne suis plus capable de te montrer l’exemple. Mais je saurai faire de toi un des meilleurs archers montés. Je te le promets. »

    Elryn haussa les épaules, se disant que son mentor lui faisait de bien belles promesses, mais qui ne devaient pas être prises au sérieux. Mais Gérard s’avéra être un professeur exigeant, réclamant concentration et meilleur de soi à chaque entraînement. La discipline demandait du talent. Et l’acceptation des chutes. Innombrables ! Il fallut d’abord tomber car Elryn perdait le rythme de Pomme lorsqu’il bandait son arc. Il fallut ensuite chuter car il ne parvenait pas à tenir la cible en joue, et de fait tournait trop sur lui-même et était déséquilibré. Enfin, il tomba de nombreuses fois à cause de l’arc et du recul imposé par chaque trait lancé, qui était bien difficile à maîtriser sur une selle. Mais il devait s’accrocher. Il voulait s’accrocher, leur montrer à tous qu’il pouvait devenir fort sans l’aide de son père, sans l’aide d’un exemple. Seulement grâce à des mots et des corrections qu’il devait comprendre seul. Car Gérard donnait les conseils, mais n’expliquait que peu les raisons des corrections. Il fallait trouver en lui le sens des mouvements, et apprendre à ne garder que les plus essentiels.
    Il fallut en outre s’habituer à diriger le cheval avec les jambes uniquement. Les premières leçons –qui durèrent bien des semaines-, furent consacrées à cet exercice. Gérard, pour cette fois seulement, fut capable de lui montrer que faire ; il avait encore ses deux jambes. Le poney était toujours en joie de voir le grand cheval noir filer dans la plaine, son cavalier lui indiquant où aller par une infime pression des jambes. Elryn avait beaucoup de mal à contrôler le pimpant petit animal, qui, grisé par la vitesse, tendait à ne plus suivre les ordres. Mais bientôt, il fut capable de diriger Pomme, et même des chevaux un peu plus grands, avec ses jambes.


    Deux années passèrent, les journées se ressemblant toutes. La matinée et le début d’après-midi étaient consacrés à l’entraînement avec Gérard. Le restant de la journée, Elryn aidait aux tâches ménagères et s’entraînait seul à l’arc. Le soir, il partait avec Pomme – et bientôt des chevaux plus grands, adaptés à sa taille-, pour de grandes balades dans les plaines environnant le désert. Il apprit les constellations, et comment se repérer grâce aux étoiles et au soleil. Il apprit à garder la chaleur de son corps lorsque les nuits étaient glacées. Il apprit à chasser les petits animaux, et à les faire cuire au feu de bois. Son père l’envoya une semaine dans le désert, seul. Il n’y rencontra pas une âme, dut se débrouiller pour trancher les cactus afin de recueillir de l’eau. Il observa les animaux afin de trouver les zones d’ombre. Il fit face à sa terreur des serpents, qu’il tua même les jours où il ne trouvait rien d’autre à manger.
    Il revint à la guilde fatigué, mais endurci, et bien vivant. Ses cheveux fins et doux d’enfant s’étaient faits plus drus au toucher. Une nouvelle lueur brillait dans ses prunelles d’acier. Mais cette lueur fit naître la convoitise dans le cœur des recrues. Celles qui le martyrisaient autrefois avaient fini par accepter le jeune garçon. Mais les plus jeunes, âgés de quatorze ou quinze ans, ne comprenaient pas d’où venait le don d’Elryn. Ne comprenaient pas son travail acharné et appliqué depuis toutes ces années. Ne cherchaient pas à voir les fines cicatrices qui couvraient déjà son corps maigrelet, dues aux chutes et aux traits mal lancés. Un jour, l’un des jeunes n’en put plus, et apostropha Elryn en le pointant de sa dague.


    « De toute façon, tu ne rattraperas jamais la légende qu’était ta mère ! »

    Arya, surnommée le Trait d’Argent. Parmi les peuples nomades du désert, elle avait été longtemps acclamée pour son génie dans l’archerie. Tous avaient considéré qu’elle était morte bien trop jeune. Elryn s’approcha tranquillement des jeunes adolescents. Ils eurent un mouvement de recul. Il saisit la dague par la lame, presque délicatement.

    « Je ne chercherai pas à atteindre la légende de ma mère. »

    Il tira, et la recrue lâcha l’arme, apeurée. Pointant toujours la lame vers son visage, Elryn empoigna fermement le manche.

    « Ni celle de mon père d’ailleurs. »

    Erald, le Mercenaire du Désert, puissant Guerrier qui n’avait jamais accepté de mettre sa hache au service d’un seul maître. Il avait préféré construire sa propre guilde et servir qui le paierait bien.
    Le jeune garçon rapprocha la lame, lentement. D’une terrible tranquillité. Et d’un coup sec, qui fit sursauter les trois adolescents railleurs, il fit sauter l’œil gauche de son orbite. Il lâcha la dague, sifflant entre ses dents serrées pour ne pas hurler. La petite arme tomba près du globe oculaire esseulé qui semblait fixer les recrues, les transpercer de sa couleur acier. Luttant pour ne pas tituber, Elryn dépassa les jeunes gens en avançant vers l’infirmerie.


    « Je bâtirai ma propre légende. »

    ***

    « Tu t’es privé de ton œil gauche. »

    Elryn leva son visage couvert de bandages vers son paternel. Il ne dit rien, et se contenta de le fixer. Les deux yeux uniques se jaugeaient. Le père essayant de comprendre un tel geste. Le fils se concentrant pour ne pas montrer la douleur qui lui déchirait l’orbite.

    « Pourquoi ? »
    « Si un jour je pars, vos présences seront gravées en moi pour l’éternité. Et alors je n’aurai plus besoin de vos souvenirs. »

    Erald sortit de l’infirmerie, songeur. Cet enfant n’avait que douze ans. Et il n’avait pas hésité à sacrifier un de ses yeux. Pour quoi ? Pour rien. Pour des idées de gosse qui veut devenir un héros.
    Elryn dut s’habituer à la perte de son œil. Il visait toujours aussi bien, mais avait du mal à évaluer les distances. Les premiers jours, il tombait souvent, ou se cognait contre des murs ou des poutres qu’il n’avait pas vus si proches. Mais il s’entraîna, encore et encore. Jusqu’à ce que la lassitude le prenne, le soir, et qu’il s’endorme durant ses étirements. Jusqu’à ce que ses chevaux soient épuisés, jusqu’à ce que Gérard lui-même le supplie de faire une pause.
    L’avantage d’être archer monté résidait dans le fait qu’il n’avait pas à apprécier les distances pour se mouvoir ; son cheval le faisait à sa place. Elryn se contentait de viser avec une précision effrayante, gagnant en vitesse, n’ayant pas à se concentrer pour fermer l’œil gauche. Il était fermé à jamais. Ses traits touchaient les cibles, encore, toujours, ratant parfois le centre. Mais alors il recommençait avec acharnement jusqu’à réussir le tir parfait.

    Pour ses quatorze ans, son père lui proposa officiellement d’entrer dans la guilde. La Guilde des Sables, avec son large étendard aux douces couleurs de silice. Déjà connu par tous depuis les longues années où chacun l’avait vu courir, grandir, s’entraîner et s’endurcir, il devint plus. Il devint un camarade, calme et précis, dispensant des conseils pour ceux qui s’entraînaient, et quelques mots de soutien pour ceux qui le désiraient. Rapidement, il partit en mission avec ses camarades de la guilde. Il s’essaya à toutes sortes de tâches, de la simple bagarre en bonne et due forme à des essais de soudoiement, où il s’avéra malheureusement peu efficace. Il était capable de convaincre par peu de mots, mais se refusait à rallier à sa cause en usant de l’argent. Son père le comprit vite et lui confia alors des missions d’objectif simple et qui ne mettraient pas sa personnalité en jeu. Des attaques, des règlements de compte. Parfois, l’adolescent s’enfuyait la veille de la mission, et l’on devait envoyer quelqu’un d’autre.


    « Pourquoi n’y es-tu pas allé ? »
    « Le commanditaire ne me disait rien. C’était un fourbe. »

    Erald ne répondit rien. Il avait lui aussi remarqué l’attitude du commanditaire, mais ne l’avait pas soulignée. Son fils avait une empathie remarquable. Il déterminait le caractère d’un inconnu avec une facilité déconcertante. Mais il utilisait son talent étrangement. Il décida de ne pas faire de remarque là-dessus, compte-tenu de son jeune âge.

    Le temps passait. Cette année-là, Elryn grandit incroyablement, et atteignit le mètre quatre-vingts pour finalement s’y stabiliser. Sa musculature se développa au fur à et mesure qu’il continuait de s’entraîner, tout en effectuant des missions de plus en plus difficiles pour son père.
    A cette époque, il décida de prendre soin d’un jeune poulain qui venait de naître, afin de l’entraîner lui-même. Le bébé arborait une jolie robe gris perle, avait les pattes fines et longues, et l’esprit fougueux. Elryn le nomma Vifargent. Il dressa le poulain comme il avait vu les mercenaires le faire pendant de longues années. Il lui apprit à reconnaître le son de sa voix, à se diriger sur un claquement de langue précis, à choisir les chemins les plus faciles à pratiquer dans le désert. Il lui apprit à se passer d’eau en léchant de grands carrés de sel, et à ne pas craindre les fracas des armes. A ne pas fuir devant la chaleur du sang. Et à rester fidèle à son maître, uniquement.

    Elryn devint le mercenaire le plus dangereux de la guilde. On lui confiait souvent des missions en solitaire, qu’il effectuait proprement et sans éclat, du moment que les conditions lui convenaient. Parfois, il lui arrivait de laisser tomber une mission en plein milieu. Il était alors pourchassé et attaqué, et il se débarrassait de ses adversaires par des traits précis.
    Les temps se faisaient tendus et effrayants. L’aura de la guerre s’épaississait sur tout le continent, et les demandes de mission pleuvaient sur la Guilde des Sables.


    « Père, pourquoi a-t-on tant de commanditaires, nous qui sommes si reculés ? »
    « La qualité, mon fils, la qualité de ce que l’on fait. Les rumeurs de nos exploits sont capables de traverser le vent giclant du désert. »

    C’était une raison bien suffisante.




Dernière édition par Elryn Dueran le Mer 21 Sep - 0:16, édité 3 fois
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MessageSujet: Re: Elryn Dueran [Terminé] Nc ~ -16   Elryn Dueran [Terminé]  Nc ~ -16 I_icon_minitimeLun 19 Sep - 17:45

    Vers les dix-huit ans d’Elryn, Vifargent était devenu assez solide pour le porter durant de longues marches dans la plaine et le désert. Il décida de le faire sortir de nuit, pour la première fois. Alors qu’il sellait le jeune cheval piaffant d’impatience, son père s’approcha de lui, un paquet en main. Sans mot dire, il le lui donna. Elryn souleva le tissu, et vit en dessous un arc. Un arc de bois blanc. L’arc en frêne de sa mère.

    « On a parfois besoin d’objets pour se remémorer les légendes. »

    Il effleura doucement le cache-œil de son fils. Pas exactement le même que le sien. Tout comme sa carrure, sa chevelure. Pas pareils, mais pourtant si similaires. Il fallait qu’il vive pour lui-même à présent. Il avait l’âge de construire sa légende sans la guilde pour l’aider. Il allait devoir partir, un jour. Quand ? Le temps le dirait bien.
    Elryn laissa tomber son arc de noisetier, qu’il avait fait grandir avec lui, puis enfila l’arc de frêne. Il était un peu grand, mais très souple. L’utiliser à cheval était parfaitement possible. Il remercia son père d’un hochement de tête sincère, puis grimpa sur son cheval pour le lancer au galop dans la nuit.

    Les étoiles étaient timides cette nuit-là. La lune, nouvelle, s’était cachée dans un épais manteau d’obscurité. Vifargent hennit doucement. Il voyait bien dans le noir. Elryn eut une légère déception de ne pouvoir montrer le ciel étoilé au fier animal. Ils galopèrent ainsi pendant quelques temps.
    Une rumeur apportée par le vent sembla déranger le cheval. Doucement, en pressant ses flancs musclés, Elryn intima à l’animal de le conduire vers la source du bruit. En approchant, la rumeur devint un fracas. Un fracas d’armes qui s’entrechoquent, et de rires gras qui percent les ténèbres. Elryn crut apercevoir une silhouette prostrée autour de laquelle quelques hommes se serraient, pendant que deux autres s’acharnaient sur un être déjà à terre.
    Un pâle miroitement des étoiles lui permirent d’apercevoir la jeune femme, ses longs cheveux d’argent, ses oreilles pointues. Une Laguz. Trop choquée ou résignée pour tenter de s’enfuir, apparemment. Le choix fut bien simple ; Erald détestait que des bandits de grand chemin rôdent dans les parages.
    La flèche à peine encochée fut tirée avec une précision effrayante, traversant net la gorge d’un des hommes qui s’apprêtait à vérifier l’épaisseur de la robe de la Laguz. La seconde traversa le cœur d’un archer de part en part. Elryn faisait tourner Vifargent autour de la scène, profitant du cloaque des ténèbres environnantes afin de ne pas être aperçu. Il mit une flèche dans l’œil d’un de ceux qui entouraient la silhouette à terre, et perça le cou du second. Il ne restait plus qu’un homme, qui s’apprêtait à tuer la Laguz avant de mourir. Elryn galopa jusqu’à lui, et le reversa d’une ruée de son cheval. Il interposa l’animal entre la Laguz et le brigand, et visa.


    « Pitié, sa vie est bien moins importante que la mienne ! »

    Pour toute réponse, la flèche siffla et alla se planter entre les deux yeux. Il s’écroula, mort sur le coup. Elryn se retourna vers la victime. Il descendit du cheval. Elle ne semblait pas lui porter attention. Mais, elle était indemne, certainement. Il marcha vivement vers la silhouette allongée. Il était percé de nombreuses blessures. Un Laguz, loup certainement. Comme l’autre. Le jeune homme posa deux doigts sur la carotide, et se releva. Il souleva l’homme, et alla le poser près de Vifargent, qui émit un hennissement de désapprobation.
    Le jeune homme avança vers la Laguz prostrée, et tendit la main vers elle. Il fallait la retirer au plus vite de ce lieu.


    « Viens. »

    Elle ne répondait pas, toute emplie de douleur qu’elle était. Elle ne répondait pas, se contentant de laisser couler des larmes sur ses joues pâles, qui luisaient à la faible lueur des étoiles. Mais le temps n’était pas aux pleurs. La nuit devenait de plus en plus froide, et tout cela n’aurait servi à rien si elle mourait de froid. Il la souleva, la posa sur son épaule, et marcha vers la selle du cheval. Elle sembla réagir, puisqu’elle se mit à tambouriner de ses petits poings sur son dos tendu par l’effort.

    « Lâche-moi sale humain ! Assassin ! Pourriture ! Je...! Il est mort, et...! Lâchez-moi, je...! Sniff...! »

    Un hoquet la prit, et finalement elle se mit à pleurer sur son épaule. Elryn eut un instant d’hésitation, et finalement la fit glisser dans ses bras pour la laisser épancher ses pleurs. Puis il la posa sur la selle de Vifargent, qui semblait agité par la tristesse de la jeune femme. Il la laissa là, et alla creuser un trou dans le sable avec ses propres mains. Il y passa un certain temps, qui lui sembla long. Puis, il fit glisser le cadavre du Laguz dans l’orifice, le combla du sable dégagé, et retourna vers Vifargent, les doigts ensanglantés par l’effort. Il monta sur la selle et plaqua la jeune femme contre lui, pour entreprendre le chemin de retour vers la guilde. Au bout d’un moment, les sanglots s’évanouirent, et il sentit la tête dodeliner lourdement sur son torse. Il passa un bras autour de sa taille pour qu’elle ne tombe pas. Bientôt, le solide bâtiment des Sables fut en vue. Le soleil commençait à pointer à l’horizon.

    ***

    « Et tu l’as ramenée ici. »

    Elryn venait de faire un compte-rendu précis des événements à son père, alors que quelques mercenaires emmenaient la jeune Laguz à l’infirmerie pour qu’il soit pris soin d’elle.
    Elryn flatta l’encolure de son cheval d’un air pensif.


    « Elle risque d’être perdue à son réveil. J’ai enterré celui qui l’accompagnait. »

    Son père hocha lentement la tête.

    « Elle devrait se réveiller demain. Tu voudras aller la voir ? »
    « Seulement si elle le désire. »

    Rompant la conversation, le jeune homme se dirigea vers les écuries afin de déharnacher Vifargent. Son père partit d’un pas lourd vers sa chambre.
    Elryn ne se soucia pas de la santé de la louve les jours suivants, considérant qu’il n’avait rien à voir avec elle si elle ne l’avait pas mandé expressément. Bientôt, son père vint lui parler, l’air contrit.


    « Elle va mal. Elle mange plus. »

    Elryn toisa son père un instant, puis se dirigea vers la chambre de la Laguz d’un pas lent. A l’entrée du patio, il s’empara d’une pomme rose orangé dans un baril rempli des fruits croquants. Il ouvrit la porte, qui n’était pas verrouillée. Elle était là, blanche et pâle, affaiblie par le manque de nourriture et la peine qui la ravageait. Assise sur le lit, son regard rubis posé sur un point au-delà de la fenêtre, elle semblait presque ne plus respirer.

    Elryn s’assit sur un coin du matelas, et commença à couper la pomme en deux, puis en quatre, puis en de nombreuses petites lamelles. Il en tendit une vers la bouche close de la Laguz. Ses lèvres demeurèrent scellées. Il soupira, posant ses deux mains en triangle sur le haut de son crâne.


    « Woooh, je suis un gentil Laguz, tu vas manger la pomme. »

    Si elle avait eu la force de lui lancer l’oreiller, elle l’aurait très certainement fait. Elle se contenta d’un regard qui se voulait féroce. Il saisit une des lamelles et la mâcha pensivement.

    « Il est parti en paix. »

    Les grands yeux rouges se remplirent de larmes. Il tendit une autre lamelle vers elle.

    « La déesse t’a épargnée. Alors profite des heures qui t’ont été offertes. »

    Cette fois-ci, le petit corps se voûta, et elle commença à pleurer. Il glissa vers elle et la prit dans ses bras, comme une enfant. Elle tenta de se dégager, mais il la maintint contre lui, les larmes inondant sa chemise légère. Parfois, il glissait entre ses lèvres une lamelle de pomme qu’elle mâchait compulsivement, et avalait avec efforts. Il ne la lâcha pas tant qu’elle ne se fut pas totalement calmée. Lentement, mais sûrement, il sentait qu’il était capable de lui offrir du calme. Qu’il pouvait concentrer son énergie et lui offrir, comme une caresse.
    Lorsqu’enfin, alors que le soleil descendait vers l’horizon, ses pleurs se tarirent, il glissa la dernière lamelle de pomme dans sa bouche. Il la lâcha, et l’allongea doucement sur le lit. Posant son regard borgne sur le visage rougi, il souffla :


    « Tu mangeras plus demain. »

    Puis il s’avança vers la porte. Il eut un instant d’hésitation, et tourna son visage vers l’intérieur de la pièce.

    « Mon nom est Elryn. »

    Elle dut vouloir parler. Il se rapprocha d’elle, conscient de sa faiblesse.

    « Je m'appelle... Aylin, je... »

    La fatigue eut raison d’elle, et son petit corps s’écroula dans les couvertures. Elryn haussa les épaules, et la couvrit d’un drap, avant de sortir sans aucun bruit.

    ***

    Les mois suivants, la guerre avait éclaté. La seconde. Erald refusa de prendre parti pour un des camps. Il accepta des missions de tout acabit, et des mercenaires de tout horizon. Elryn partit de nombreuses fois, aidant les grands héros sur des champs de bataille, sauvant des villages de la destruction, se débarrassant discrètement de personnes et d’autres. Lorsqu’il revenait à la guilde, elle l’attendait. Elle avait mis quelques jours à se remettre. Elle avait refusé de lui raconter quoique ce soit sur elle. Erald supposait qu’elle était une prêtresse, ou quelque chose de ce genre, quoique la chose fût rare sinon inexistante chez les Laguz. Elle ne demanda qu’une seule chose à Elryn, un beau jour : lui apprendre à se défendre. Il haussa les épaules, et accepta. Lors de ses matinées à la guilde, lorsqu’il n’était pas en mission, il l’entraînait à éviter des projectiles, des attaques, à utiliser sa forme animale afin d’esquiver et contre attaquer efficacement. Il l’entraîna à la course ; à courir, courir plus vite que n’importe quel humain. Et une complicité s’installa entre eux ; à peine palpable, au dû de la fermeture du jeune homme envers les autres. Mais bien réelle.
    Parfois, lorsqu’il revenait blessé, car il s’était trop approché de l’ennemi, elle l’aidait à panser ses plaies.
    Il guérissait vite ; son père s’en étonna. Un jour, il vint lui demander l’explication de cette cicatrisation plutôt rapide.


    « Je me concentre sur la partie blessée de mon corps, et je souhaite qu’elle guérisse. »
    « C’est la première fois que tu fais ça ? »
    « Non, j’ai calmé Aylin de cette façon lorsqu’elle ne mangeait plus. »
    « Les flux d’énergie… »

    Erald lui expliqua qu’il était en mesure de contrôler les mouvements de son énergie corporelle, afin d’augmenter ses capacités. S’il mouvait l’énergie dans son corps, il pouvait en apaiser ou renforcer n’importe quelle partie. Lorsqu’il l’expulsait en dehors de lui, il pouvait augmenter son empathie avec les autres et leur faire partager des émotions, ou alors il pouvait donner plus d’impact à ses projectiles ; ses flèches. Erald proposa à son fils de l’envoyer s’entraîner chez le maître qui l’avait lui-même instruit des chemins énergétiques. Elryn accepta, mais lorsqu’il quitterait la guilde.
    Entre temps, son père décida que pour les missions de groupe, Aylin viendrait toujours avec lui. Au début réticent, Elryn finit par accepter, conscient qu’il s’agissait d’un des meilleurs moyens de renforcer la Laguz. Et il pourrait veiller sur elle.

    Ils furent envoyés en reconnaissance plus au sud-ouest. Elryn n’aimant pas vraiment la géographie, ne retint pas où ils se rendaient exactement, sachant juste où se rendre. Après, le pays, la région, qu’importe. Des bruits de charge les stoppèrent en pleine course. A gauche comme à droite, ils étaient encerclés. Qu’importe de quels camps il s’agissait, qu’importe la bataille. Elle était en danger. Elryn fit avancer Vifargent tout droit ; mais le terrain accidenté gênait le cheval. Même s’il était habitué à galoper dans ces conditions, avoir deux cavaliers l’alourdissait et le rendait pataud. D’un geste souple, Elryn prit Aylin dans ses bras et sauta à terre. Il siffla d’une façon spécifique au cheval ; c’était un bruit de ralliement. Lorsqu’il émettait ce son, Vifargent comprenait qu’il devait retourner à la base. L’intelligente bête hennit et galopa de toute la puissance de ses jambes vers la direction opposée. Eux coururent, cherchant une issue, là où le combat ne faisait pas rage. Bientôt, ils firent face à une falaise. Elryn aperçut quelques archers les mettant en joue. Tout d’abord, il se saisit de son arc et en tua de nombreux. Mais il en arrivait toujours. Ne sachant plus quoi faire, il se tourna vers la louve, essayant de rester calme pour ne pas l’affoler.


    « Tu as confiance en moi ? »

    Elle sembla ne pas comprendre, ses yeux fixés sur les traits tirés de l’archer, toujours concentré. Il répéta sa question, en tendant la main vers elle. Elle s’en saisit, presque sans hésitation. Les flèches pleuvaient toujours. Il tentait de les arrêter comme il pouvait, mais cela devenait impossible, à la longue. Sans attendre, ils sautèrent.

    Elle dut se cogner la tête en arrivant dans l’eau, ou tout simplement s’évanouir de terreur. Elryn refit surface, prenant une grande goulée d’air dans ses poumons trop emplis d’eau. Il tenait toujours la main de la Laguz. Il la fit remonter, et la chargea sur son dos, alors qu’il nageait vers la falaise, espérant y trouver un rivage. Quelque chose lui lançait le dos. Une blessure. Etait-il mal tombé ?
    Il continuait de nager, luttant pour garder sa tête hors de l’eau. Le sel lui piquait son œil unique, et faisait comme bouillonner sa plaie à vif. Il finit par apercevoir l’entrée d’une grotte à même la falaise, invisible depuis le haut du roc. En un dernier effort, il porta la jeune femme le plus délicatement du monde, et s’écroula sur le sol, réunissant ses forces pour la poser doucement par terre. Ses genoux gémirent.
    Il souffla un instant, puis regarda la Laguz. Elle devait avoir froid. Lui-même avait froid. Son premier réflexe fut de retirer sa veste pour la mettre sur elle. Mais il se souvint qu’il était trempé. Un rayon de soleil éclairait l’entrée. Leurs vêtements pourraient sécher là ? Mais il hésita. Il ne pouvait pas. Elle ne voudrait pas ? Mais s’il ne faisait rien, elle pourrait mourir de froid, si l’on mettait longtemps à les retrouver. Alors, il devait… Ses mains s’approchèrent, tremblantes, du vêtement de voyage. Il dégrafa lentement le haut, et ferma d’un coup son œil en voyant en dessous la poitrine rebondie. Il ne s’était pas douté la trouver si vite bon sang ! Bon. Il retira la chemise aussi vite qu’il put, et, détournant machinalement le visage, enleva les bottes à tâtons, ainsi que le pantalon (avec lequel il eut beaucoup de mal, puisqu’il fallut finalement regarder comment se retirait le satané bout de tissu, et qu’en dessous se trouvait… Ohla.), et, à sa grande douleur, le sous-vêtement lui aussi trempé. Aussi vite que possible, il se détourna du corps blanc et nu, et alla poser bien à plat les morceaux de tissu sur les pierres chaudes. Il fit de même avec ses propres vêtements, la douleur lui arrachant une grimace. Et ce fut là qu’il s’en rendit compte. L’arc. L’arc en frêne de sa mère avait été cassé en deux, ayant certainement vilainement heurté une pierre durant la chute. Le bois avait meurtri la chair de son dos.

    Il serra les dents. Le dernier souvenir de sa mère, brisé. Il lança l’arc dans la mer. Regardant le bois dériver gentiment au rythme des vagues. Et puis, un bruit, derrière lui.


    « Ah, tu es réveillée… »

    La phrase était partie toute seule, un peu stupide, un peu timide. Encore troublé par la perte de son arc, la douleur qui le lançait vilainement, et la vue d’un corps féminin mis à nu, le pauvre Elryn ne pouvait pas faire grand-chose d’autre que de regarder le plus calmement du monde l’horizon, tout en continuant de parler pour se justifier. Et éviter de mourir, accessoirement.

    « J'ai mis nos vêtements à sécher à l'air libre, là-bas. »

    Il montra les habits au soleil, conscient de son geste inutile. Il avait l’impression d’être transpercé par le regard le plus assassin qu’il ait jamais connu.

    « Je ne voulais pas que tu attrapes froid, alors j'ai…

    Non, ça ne servait vraiment à rien de se justifier, elle devait avoir encore plus honte que lui. Et elle devait lui en vouloir à mort. Et il ne s’était pas bien occupé d’elle. Et il allait mourir dans la honte. Et il se perdait totalement car il avait vu un corps de femme nu. C’était incompréhensible. C’était…

    « ...Ne te retourne pas, d'accord ? »

    La meilleure phrase du monde pour donner envie à quelqu’un de se retourner, surtout dans ce genre de situation, il faudra bien l’avouer. De plus, elle ne se contenta pas d’être affreusement proche de lui (et nue), mais en plus elle s’inquiéta de sa blessure, l’effleurant de son doigt long et délicat. Mais le pire était sa nudité ! On ne le dira jamais assez.

    « "Je suis désolée, Elryn... Je... Tu es toujours celui qui t'occupe de moi, je ne suis qu'un boulet, un fardeau... »

    Elle continua de s’excuser, se releva (pour aller se cacher à nouveau ?), et glissa. Le cerveau étant quelque peu ralenti par la situation, ce fut le corps d’Elryn qui réagit à sa place, rattrapant la jeune fille in extremis. Plaquant leurs deux corps l’un contre l’autre. Son souffle, chaque pore de sa peau, ses cheveux d’argent, ses prunelles rubis… Il voyait tout, avec une proximité effrayante. Ses sens étaient affolés, et pourtant il essayait encore de se contenir, de ne pas lui faire savoir ce qu’il ressentait. Oui, il ne devait pas se retourner. C’était sa faute ! Elle n’avait qu’à pas tomber. Quelque chose l’envahissait. Quelque chose sur lequel il pouvait, mais n’osait, mettre un nom. Le désir. Effrayé par sa propre pensée, il brisa le silence gêné.

    « ...Tu n'as rien ? »

    Elle bafouilla. Et soudain, le son d’un fort battement d’ailes emplit la petite grotte. Kashmyr les regardait, Kashmyr avec ses ailes immenses de faucon. Le mercenaire hilare, mais heureux de les avoir retrouvés en forme (et à peu près en un seul morceau, comme il se plaisait à le répéter !), leur expliqua que Vifargent les avait conduits jusque là. Ils avaient eu beaucoup de chance. Quoique ?
    Ils s’en retournèrent à la Guilde des Sables, traversant les paysages, soulagés d’être encore vivants. Le souvenir du corps si proche de la Laguz le hantait pourtant. Il l’avait déjà tenue dans ses bras. Il l’avait déjà touchée, pour corriger des erreurs de placement. Mais les lèvres tremblantes, si proches des siennes, ne voulaient pas s’effacer de sa mémoire. Il restait calme mais pensif. Et surtout, silencieux. La honte ne le submergeait pas, malgré les joyeux racontars de ses camarades. Il était certain d’une chose, c’était qu’elle était sauve. Et sa propre blessure dans le dos saurait guérir bien vite. Il aurait vraiment été gêné si elle avait été blessée. Car il aurait failli à sa parole.
    Peu de temps plus tard, à la fin d’un joyeux repas fêtant le retour d’un nombre conséquent de mercenaires après une longue mission, il lui attrapa le poignet alors qu’elle retournait vers sa chambre. Devant son regard interrogatif, il désigna Vifargent qui piaffait dans la cour, tourné vers la nuit noire, désireux de galoper dans la plaine.
    Ils restèrent silencieux un long moment, alors que le cheval se défoulait. Elle était derrière lui, solidement accrochée, la joue contre son dos. Elryn finit par arrêter la monture, et il fit descendre Aylin délicatement au sol. Il laissa l’animal courir de son côté, et prit la main de la louve, lui montrant les constellations, lui expliquant où l’on pouvait les trouver dans le ciel à quel moment de l’année. Et, à un moment, alors qu’elle regardait une étoile filante qui déchirait le ciel de sa clarté, il se pencha, et posa ses lèvres sur les siennes. Il rompit rapidement le baiser, étonné par le sentiment électrique que lui avait procuré le contact. Mais déjà, ses lèvres étaient reprises en otage par la Laguz qui ne semblait pas d’accord avec ce contact trop éphémère, et en désirait un petit peu plus. Juste un petit peu.

    A partir de ce jour, on put affirmer qu’ils formaient un couple. Un couple bien étrange que cette jolie Laguz pleine de vie, qui ayant repris du poil de la bête n’hésitait pas à mener tous les hommes de la guilde par le bout du nez, et ce jeune homme de deux ans son cadet, silencieux et respirant la puissance malgré son jeune âge.
    Leur relation était distante et dévouée tout à la fois. Ils ne parlaient jamais d’eux, ni de leur famille, ni de leur passé. Ils se refusaient tout amour charnel, sauf pour s’enlacer et s’embrasser. Jamais plus loin. Ils avaient trop peur. Peur de passer le cap. Elryn craignait la priver de ses pouvoirs. Aylin craignait déshonorer son statut de prêtresse. Ni l’un ni l’autre pourtant ne le formulait. Ils passaient autant de temps que nécessaire ensemble, dès que l’un d’eux trouvait un temps libre en commun avec l’autre. Les missions s’enchaînaient, et à présent qu’Aylin était suffisamment forte pour partir seule, elle et Elryn furent bien plus séparés.
    La guerre continuait. La guerre déchirait. Et bientôt, la guerre arriva à son paroxysme. L’ultime bataille qui devait décider de la salvation de tous les êtres vivants. Ou de leur extermination.
    Erald envoya tous les Beorcs et Marqués disponibles dans la guilde, enrôlée par Begnion. Ils marchèrent. Elryn avait laissé son aimée là-bas, dans le désert, la comblant de promesses de retour qu’il n’était pas sûr d’honorer. Ne lui offrant qu’un baiser d’adieu.

    Elryn n’avait jamais vu une bataille si immense. Il avait construit un nouvel arc, de bois sombre cette fois-ci, et avait empenné ses flèches de noir. Il regardait chaque ennemi, et décidait de leur honnêteté ou non. Il devinait leur bienveillance, leur vérité. Puis, il décochait un trait mortel ou pas. De tous les mercenaires de la guilde des Sables, ce jour-là, Elryn fut le plus meurtrier. S’il ne tuait pas toujours, il mettait hors de combat un nombre incalculable d’ennemis, inatteignable du haut de son fier destrier qui se démenait pour aller aussi vite que ses pattes le lui permettaient sur ce champ de bataille infini. Bientôt, une lueur sembla envahir le ciel. Elryn sauta de sa monture, intrigué. Tout sembla s’arrêter.
    Il eut l’impression de s’éveiller, sentant contre lui la silhouette bien connue de la femme qu’il aimait, éplorée.


    « Aylin, qu'est-ce qu'il y a ? Que fais-tu ici ? »

    La voix avait eu du mal à sortir. Comme s’il s’était réellement endormi. Pendant trop longtemps. Elle leva les yeux vers lui, et son visage inondé de larmes sembla s’éclaircir grâce au soulagement. Elle n’en arrêta pas moins ses pleurs, et nicha son visage sur son torse aux muscles tirés par l’effort. Il l’enlaça, avec toute la douceur du monde. Autour de lui, chacun s’était arrêté. Plus personne ne combattait. Plus personne ne le désirait. Et c’était bien normal.

    La fête à la guilde des Sables fut grandiose. On fut triste pour les camarades perdus, mais on acclama ceux qui étaient revenus. Elryn en particulier fut un centre d’attention, ses exploits ayant été rapportés. Mais bien vite, il parvint à s’éclipser, emportant avec lui sa douce louve après avoir partagé avec elle quelques danses où ils furent applaudis malgré la petite gaucherie de l’archer. Il la prit dans ses bras et la mena doucement vers sa chambre. Une sorte de chaleur tranquille montait en lui, engourdissant ses sens. Ses lèvres contre les siennes, la chambre bien rangée, le lit douillet. La pénombre dans la pièce. Il la déposa sur le lit, et alla fermer la porte. Souriant. Plein d’amour pour cette femme si fragile et si forte à la fois. Il s’avança vers elle… Et soudain hésita. Le voulait-elle vraiment ? Prendre ce risque ? Etait-elle vraiment préparée aux conséquences ? N’allait-elle pas regretter ?


    « Quelque chose... ne va pas ? »

    Il posa son regard d’acier sur elle. Oui, ça n’allait pas. Quelque chose l’empêchait d’avancer. Il fit prendre forme à sa pensée, par quelques mots.

    « Je vais entacher notre honneur si... »

    Elle n’apprécia pas. Elle ne devait pas apprécier. C’était bien normal. Elle était bien trop amoureuse. Il se demanda si un sentiment aussi fort que le sien l’étreignait à cet instant. Certainement. Peut-être pouvait-il moins bien l’exprimer, mais il souffrait de la même façon. Et les mots le touchèrent profondément, le plongeant dans une certaine mélancolie. Son enfant. Elle était prête à abandonner sa nature la plus profonde pour faire naître un fruit de leur amour.
    Se dévêtant de sa robe, elle mit les choses au clair une bonne fois pour toutes, ne le laissant pas répondre.


    « Si tu ne veux pas m'accepter ainsi, ni même pouvoir me regarder en face maintenant... Pars. Sors de cette pièce, quant à moi je sortirais de ta vie, à jamais... »

    Il la regarda longuement, nue qu’elle était devant lui, offerte, gorgée d’amour et de peur, peur de le voir faire demi-tour alors qu’ils avaient marché si loin. Pas une seule fois il ne détourna le regard. Il avança d’un pas, d’un second. Puis finalement arriva vers elle, et la prit dans ses bras, séchant ses pleurs, baisant ses joues mouillées de larmes. Très doucement, il se pencha à son oreille, et chuchota ces deux syllabes si douces.

    « Je t’aime… »

    Un baiser plein de tendresse, plus fort encore que ceux qu’ils n’avaient jamais échangé, les lia. Doucement, les pans de vêtements tombèrent sur le sol, rejoignant la jolie robe de la Laguz. Elryn arrêta de penser à cet instant. Qu’importe le monde. Qu’importe cette lune rouge qui éclairait leurs corps d’une teinte sanglante.
    Il la souleva, et la posa tendrement sur le lit.
    Leurs ébats furent timides. Chacun ne sachant que faire, ils partirent à la découverte du corps de l’autre, cette moitié qu’ils aimaient tant. Le désir de faire plaisir était couplé à la peur de décevoir, de ne pas savoir comment faire exactement. Les peaux brûlantes s’effleuraient puis se fondaient l’une dans l’autre. Les corps bougeaient en un rythme confus, mais qui se répondait. Parfois, une exclamation ou un soupir échappait à l’un ou à l’autre. D’autres fois, le mouvement se faisait saccadé, ratait même. Mais ils continuaient, emplis d’amour l’un pour l’autre. Emplis de la joie de la fin de la guerre, du début de leur histoire, qu’ils pensaient capable de durer jusqu’à la fin des temps. Jusqu’à la fin des temps, sentir le souffle chaud de l’autre sur soi, respirer son cou chargé d’odeurs, toucher sa peau couverte de sueur par l’effort, voir son corps rien que pour soi.

    Mais parfois, jusqu’à la fin des temps ne peut durer qu’une nuit.

    Les premières lueurs du jour sortirent le jeune homme de son sommeil paisible. Il se tourna dans le lit pour se blottir contre son aimée… Et ne rencontra que le vide. Un vide déchirant. Terrible. Il ouvrit son œil unique d’un seul coup, parfaitement réveillé. Sur l’oreiller de sa douce moitié, un pendentif en forme de croissant de lune brillait, formant de doux reflets d’argent sur la peau nue d’Elryn. Elle n’était plus là. Elle était partie.
    Il fouilla la guilde de fond en comble. Il demanda à chacun s’il avait vu sa chère louve. Retournant dans sa chambre, il réalisa que la fenêtre était ouverte. Bien évidemment, elle était partie par-là. Un sentiment de profonde horreur l’envahit. Et s’il l’avait ? … Et si, gorgée de honte, elle avait préféré s’enfuir ? Non, ce n’était pas possible. Trop de vérité et d’amour transparaissaient dans ses yeux, lorsqu’elle lui avait avoué être prête à tout sacrifier pour lui. Elle n’aurait pas pu changer d’avis si vite. Elle l’aimait trop.




    « Je vais partir. »
    « Elle doit avoir eu ses raisons de fuir. Si tu laisses la colère t’envahir, elle ne te quittera jamais, fils. »

    Elryn serra les dents. Son père avait parfaitement raison. Il devait retrouver son calme, avant de décider de son départ. Pas sur un coup de tête. Ses jointures blanchirent autour du petit pendentif.

    « C’était un adieu. »

    Il montra le bijou. Erald soupira. Il jeta un regard à Gérard, qui venait d’entrer dans la pièce. Le manchot secoua sa longue crinière.

    « Si tu pars, sais ce que tu vas faire. »

    Il devait étouffer sa peine. Il devait la noyer. L’oublier. Il leva son œil vers ses deux mentors.

    « J’irai apprendre à contrôler l’énergie. »

    Ils hochèrent la tête.
    Les préparatifs furent discrets et rapides. Le soir même, il était prêt à s’en aller, le sac empli de provisions et de vêtements propres. Son père lui donna des instructions précises afin de retrouver le vieux maître. Il n’habitait qu’à un ou deux jours à cheval, en plein cœur du désert, à l’ouest, plus près de la mer. Elryn fit quelques adieux, refusa tout cadeau de départ ou tout compagnon de voyage, et s’en fut, ayant adressé un ultime regard plein de reconnaissance à son père.

    La douleur de la perte de son aimée le broya tout le long du voyage. Maintes fois, il fut tenté de rebrousser chemin afin de tenter de la retrouver, par tous les moyens. Mais à chaque fois, son esprit froid et posé le forçait à garder le cap, à résister. Il ne savait même pas où elle s’était rendue. Il ne la retrouverait jamais. Elle pouvait se rendre n’importe où. Et quelque chose l’empêchait de tenter de la rattraper. Quelque chose qu’il n’arrivait pas à expliquer. Comme la certitude de la revoir un jour, mais dans des conditions différentes. Bien différentes.
    Il arriva au bout de deux jours à une maisonnette esseulée dans le désert, avec une grande cour protégée par un toit, et un petit potager sur son côté, lui aussi soigneusement couvert. Elryn arriva dans la cour, descendit de cheval, et marcha vers la porte. Il allait cogner lorsqu’elle s’ouvrit. Un homme étonnamment jeune lui faisait face. Ses cheveux étaient longs, aussi noirs que la nuit. Il portait une simple robe de voyage, pratique dans le désert. Il avait les traits durcis, mais fins, dégageant un charisme fou. Sur la gauche de son cou et le début de son visage, une longue marque noire serpentait. Elryn hésita.


    « Êtes-vous… Le vieux maître ? »
    « Hey, pour me dire ça tu dois être le rejeton d’Erald. Ou alors t’es Erald, mais vraiment très jeune. Mmh. Je penche pour le fiston. Tu rentres ? »

    Il le suivit, dubitatif. Il savait que les Marqués vivaient longtemps, l’âge paraissant à peine les effleurer, mais il ne s’attendait pas à rencontrer quelqu’un qui semblait âgé de quarante ans à peine. Il l’installa dans une chambre simple mais bien entretenue, et le fit s’assoir à sa table pour boire un grand bol de café. Le voyage l’avait extenué.

    « Mon garçon, si tu veux apprendre chez moi, il va falloir faire un sacré effort d’épuration, parce que là ta mauvaise humeur et ta déprime dégoulinent tellement que je n’ai même pas besoin d’empathie pour le voir ! Au fait, c’est quoi ton petit nom ? Et ta maman, c’est qui ? La dernière fois que j’ai vu Erald, c’était, pfiou ! Il y a trente ans, au moins.»

    Elryn laissa parler l’homme, répondant à ses questions docilement. Il n’osait pas le contredire mais n’avait pas assez de forces pour cacher quoi que ce soit. Il lui raconta toute sa vie, la guerre, sa triste histoire d’amour, l’archerie montée. Le maître s’esclaffa parfois, le regarda sérieusement d’autres. A la fin, Elryn fut essoufflé d’avoir tant parlé. Le Marqué se leva et le détailla de la tête aux pieds.

    « Bon, ben on va commencer ton entraînement le plus vite possible. Tu vois, l’énergie ça peut être ça : » dit-il en faisant apparaître une boule d’énergie magique noire dans sa main, « Mais ça peut aussi être ça. »

    Il toucha l’épaule du jeune garçon, qui soudain se sentit très calme, sa tristesse s’effaçant progressivement pour laisser place à un grand vide.

    « Dans ton cas, je vais t’apprendre à utiliser l’énergie pour te battre (c’est très bien avec les flèches, ça fait bon ménage, oui oui), et pour mieux contrôler ton corps et tes émotions. Mais tu devras m’écouter, rester le temps qu’il faudra ici, et ne jamais dire non. Sinon je te fous dehors fissa. Comme t’as l’air d’être un bon petit, je pense qu’on va quand même bien s’entendre ! »

    L’homme gesticulait, plein de vivacité, donnant presque mal à la tête d’Elryn. Il allait avoir bien du mal à le supporter pendant… Combien de temps au fait ?
    Trois ans. Et oui. Son professeur, qui, plutôt que ‘vieux maître’, préférait largement qu’on le nomme Tenos, lui enseigna les circuits d’énergie. Le jeune homme apprit d’abord à la capter dans son propre corps, la reconnaître, la faire circuler. Il l’utilisa pour apporter des bienfaits à son corps. Le réchauffer lorsqu’il avait froid, le refroidir lorsqu’il avait chaud. Il pouvait ralentir son rythme cardiaque pour qu’un poison n’envahisse pas ses veines trop rapidement. Il pouvait canaliser l’énergie vers une blessure afin de la faire guérir presque deux fois plus rapidement que pour un être humain normal. Enfin, on lui enseigna comment utiliser l’énergie pour renforcer une partie de son corps, donner plus de force à un muscle ou plus d’endurance à ses jambes fatiguées par les entraînements corporels rigoureux.
    Quand cela fut fait, il étudia comment transférer cette énergie, et même l’échanger. Avec un être vivant, il pouvait échanger ses émotions, ou influer sur certaines. Cet apprentissage l’aida à nouer des liens encore plus forts avec son fidèle Vifargent. Cela lui permit aussi d’affiner son jugement envers les inconnus. Il était capable, au bout de quelques temps, de déterminer le caractère d’une personne rien qu’en l’observant. Oh, il ne pouvait pas sonder le caractère en profondeur, ne connaissait pas les traumatismes et souvenirs, ne déterminait pas les raisons pour laquelle untel avait ce caractère. Mais il le connaissait très bien, dès le premier coup d’œil.
    Le transfert d’énergie pouvait aussi être appliqué aux objets. Il donnait plus de puissance à un tir de flèche, plus de vitesse à une arme lourde. Elryn focalisa ses efforts sur l’arc, bien évidemment, mais s’entraîna aussi au maniement de l’épée. Au cas où, un jour, sa connaissance en plusieurs types de combats devienne indispensable.

    Trois longues années à entraîner le corps tout autant que l’esprit. A la fin de ces trente-six mois de dur labeur, Elryn n’avait jamais si bien tiré à l’arc, il n’avait jamais été si bon cavalier. Et il avait changé. Il avait enfermé ses peines dans son cœur, à l’aide de longues discussions le soir au coin du feu. Il savait ce qu’il voulait être. Il voulait être spectateur parmi la bêtise humaine. Il voulait voir le monde d’un œil neutre, se demander ce que valait réellement la vie. Il voulait juger les êtres, décider de leur valeur.
    Il souriait toujours aussi peu. Et sa conversation était toujours aussi pauvre. Mais l’expérience l’avait marqué au plus profond de sa chair. Un beau jour, il fut prêt à partir. Tenos arrangea ses affaires, ses flèches empennées de noir, ses vêtements de combat, l’harnachement de son cheval. Il eut pour son élève une accolade généreuse.


    « Tu vas me manquer petit. Allez, merci pour ces années. J’espère que tu en as bien profité. Et puis si ce n’est pas le cas, je viendrai te botter le derrière. »

    Elryn eut un sourire fugace pour cet étrange professeur si plein de vie, et il s’élança vers la frontière de Daien.

    ***

    Cette même année, il fit une bien singulière rencontre. Un soir, alors qu’il était attablé au bar d’une petite auberge de Begnion, une jeune femme vint s’assoir près de lui. Son œil d’acier se révulsa devant les yeux rouges, les cheveux et les oreilles blancs. Et un petit sourire triste. Avant qu’il n’eût prononcé quoi que ce soit, la jeune femme commença à parler.


    « Bonsoir, besoin de compagnie ? Je suis Lyna. »

    Il laissa passer un petit soupir. Il avait bien cru la reconnaître. Il passa donc la soirée avec elle, appréciant son doux babillage. Elle n’était pas méchante. Elle lui raconta qu’elle avait dix-neuf ans, et qu’elle voyageait pour se renforcer et découvrir le monde. Ill restait tantôt muet, tantôt répondait-il brièvement à l’une de ses nombreuses –trop nombreuses !- questions. Mais elle ne devenait jamais déplacée dans ce qu’elle demandait, aussi ne s’en alla-t-il pas.
    Quelques bières plus tard, dans sa fatigue, il se trouva troublé par les vapeurs de l’alcool. Plus il regardait la candide Laguz à ses côtés, plus l’image d’Aylin se superposait à la sienne. Bientôt, il n’en put plus, et la prit dans ses bras.


    ***

    « Aylin… »

    Lorsqu’il réalisa ce qu’il était en train de faire, il était déjà trop tard. Les habits épars sur le parquet, la louve sous lui. En lui. Et ces deux regards pleins de terreur qui se croisèrent. Ils s’arrachèrent l’un de l’autre avec précipitation. Elryn se rhabilla à toute vitesse, et s’apprêta à sortir.

    « Attendez ! »

    Il arrêta son geste, la main posée sur la poignée de la porte.

    « Vous la connaissiez ? Vous connaissiez Aylin ? »

    Il serra un peu plus fort la poignée, qui émit un crissement indigné devant un tel traitement. Mais il ne répondit pas.

    « S’il vous plaît, savez-vous où elle est ? Elle… C’est… Ma sœur. »

    Il se retourna, marchant à pas lents vers elle.

    « Elle fut mon seul amour. Voilà trois ans que je l’ai perdue. »
    « Voilà trois ans qu’elle a massacré toute notre tribu. Me laissant seule vivante parmi les cadavres de nos frères. »

    Il n’en écouta pas plus. Quoi qu’ait été l’élément déclencheur, quelque chose avait plongé son aimée en pleine frénésie, trois ans plus tôt. Un sentiment d’horreur, qu’il n’avait pas connu depuis des mois, l’envahit. Il avait osé faire cela à sa tendre moitié. Avec sa sœur, sa propre sœur. Et puis, oh, Aylin. Comment avait-elle pu perpétrer un tel acte ?

    Elryn ne revit jamais Lyna. Il supposa qu’elle avait continué son chemin afin de croiser sa sœur, un jour. Et se venger. Mais lui, ne faisait qu’espérer la croiser. Pour s’expliquer. Pour comprendre. Et en attendant, il jugeait, sur son destrier couleur argent, les hommes qui retombaient stupidement dans les massacres, dans la haine et dans la guerre. Le Juge ne se rangerait pas dans un camp. Il serait impartial pour ce monde. Le serait-il seulement pour son aimée, si un jour il la retrouvait ? C’était la seule, l’unique certitude, qu’Elryn ne pourrait jamais avoir.
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Allen
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MessageSujet: Re: Elryn Dueran [Terminé] Nc ~ -16   Elryn Dueran [Terminé]  Nc ~ -16 I_icon_minitimeSam 24 Sep - 20:16

Cette évaluation sera courte et dénuée de commentaires long et fastidieux car ceci est ton troisième personnage et en plus ce ne sera pas nécessaire.

Langue: 2.5/2.5

Rien à dire.

Style: 2.5/2.5 (-)

C'est toujours aussi beau, mais l'écriture est très plate et vite ennuyeuse à lire. D'accord c'est un vocabulaire très varié et complet mais on ne ressent aucune émotion en lisant. Et Elryn en a, le narrateur aussi.

Physique: 2/2.5

C'est très bien fait mais bien trop confus, les détails sont dans tous les sens et c'est parfois difficile de se faire une idée en une simple lecture. Je noterais par exemple le poids et la taille dissociés de façon trop lointaine.

Caractère: 2.5/2.5

Parfait.

Histoire: 8/8

Long, détaillé, aucune miette ne t'échappe. Mais le texte est plat et ennuyeux, je n'ai pas accroché du tout. Mais ceci est subjectif. Ce personnage à beaucoup moins de caractère que tes autres personnages et c'est normal que ce soit "discret". Mais si on en croit le caractère, cela ne devrait pas ressembler à une narration passive.

Originalité: 1/2

C'est quand même frais et sympathique, du fait de la totale immersion via la science du détail. Mais comme je l'ai déjà dis, il manque quelque chose. Toute cette fiche me semble trop monotone bien que tu te sois clairement appliquée.

Note: 18.5/20 (-)

Note Finale: 18/20

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MessageSujet: Re: Elryn Dueran [Terminé] Nc ~ -16   Elryn Dueran [Terminé]  Nc ~ -16 I_icon_minitime

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