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 Aylin, Prêtresse Laguz ~NC-16~

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Aylin, Prêtresse Laguz ~NC-16~ Empty
MessageSujet: Aylin, Prêtresse Laguz ~NC-16~   Aylin, Prêtresse Laguz ~NC-16~ I_icon_minitimeMer 21 Sep - 5:54




Informations Générales

  • Nom : Séléné

  • Prénom : Aylin

  • Surnom / Rang : Prêtresse de la Lune

  • Âge : 26 ans

  • Sexe : Féminin

  • Race : Laguz

  • Peuple : Loup

  • Origine : désert d'Hatary

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Aylin, Prêtresse Laguz ~NC-16~ 608046histoire

L'histoire de Tellius a été bafouée tellement de fois qu'aucun historien, même omniscient, ne serait capable de retracer. Il faudrait être la déesse-même pour connaître la vérité vraie sur toute la génèse de ce monde, car c'est elle-même qui l'a créé, après tout. Le monde n'était auparavant qu'un vaste territoire désolé et sans vie, seule, la déesse Ashunera commença à vouloir former une terre apaisante, paisible, voir trop. Devant ce fait accompli, en voyant la banalité de cette nouvelle existence, l'ennui la prit de revers et las, décida de créer la faune et la flore au gré de son imagination. Par peur que l'abus de ses pouvoirs ne créé un déséquilibre, ces êtres n'avaient pas de vrai conscience ni de réel but dans une courte existence, car faiblement alimentés par la magie divine d'Ashunera. Cependant à force d'observation et de raisonnement, elle finit par définir petit à petit notre éco-système actuel, avec ses forces et ses faiblesses. Mais c'était là son seul passe-temps, elle s'ennuyait du peu de compagnie que pouvait avoir ces habitants. Au bord d'une profonde solitude, elle décida finalement d'essayer de briser son principe, et alla même jusqu'à utiliser sa propre essence spirituelle pour mettre au monde une jeune fille, qu'elle nomma Pandora : la première femme. On ne savait pas vraiment comment cela était possible, mais Ashunera se mit à considérer cet être comme son propre enfant, chair de sa chair, sang de son sang. Et si un oeil attentif pouvait, par la chevelure dorée d'Ashunera, la comparer au Soleil de l'Aube, alors la petite Pandora pouvait représenter alors la lueur de la Lune, reflet argenté de l'astre du Jour, et donc de sa mère. Heureuse à en verser des larmes, Ashunera prit soin de la petite fille comme la plus attentionnée des mères, veillant au bonheur de celle-ci plus que le sien. La jeune enfant grandit inéxorablement, devenant proche de sa mère, cependant durant cette enfance, la Déesse de l'Aube se rendit rapidement compte qu'une fois éveillée, Pandora possédait presque les mêmes attributs divins qu'elle. Mais en tant que reflet de la déesse originale, elle n'était pas aussi puissante qu'elle certes, mais Pandora pouvait facilement être qualifiée de déesse, elle aussi. Et si Ashunera était la Déesse de l'Aube, alors son enfant était la Déesse de l'astre lunaire.

Cela ne changeait en rien l'affinité qu'avaient les deux déesses, et Pandora considérait sa paire comme une mère avant tout... Du moins durant son premier siècle d'existence. Désormais identifiée comme une adulte au même titre qu'Ashunera au fil du temps, elle se mit à devenir plus impudente et un iota plus orgueilleuse qu'avant. Il fallait dire que son existence éternelle faisait en sorte que son comportement primairement enfantin devint par la suite plus matûre, mais hélas par la suite plus hautaine de par cette existence divine, et aussi par la dure réalité du temps qui s'écoulait. Les saisons passaient, les espèces déclinaient, mais elle restait inchangée, neutre. C'est alors qu'elle brisa le seul taboo que sa 'mère' lui avait imposé : ne pas utiliser ses dons divins au risque de chambouler l'ordre du monde établi. La perfection du monde fut modifiée à jamais, Pandora s'amusa à changer l'environnement premier, créa les montagnes et dénivelés, séparant divers contrées de façon naturelle, inventa l'aride désert d'Hatary, fit devenir certains paisibles animaux en féroces carnivores... Hélas Ashunera ne put rien faire par crainte de voir son enfant disparaître. Mais la dernière invention de Pandora changea la donne, telle l'utime goutte d'eau dans le vase : elle créa les prémisces de ce qu'on pourrait nommer de nos jours le Chaos. L'imprévu, ce que même la Déesse de l'Aube ne pouvait prévoir. Ashunera partit voir sa consoeur mais néanmoins enfant, dans le but de lui faire entendre raison. Mais la discussion tourna vite en dispute, et le chaos instauré dans le monde par Pandora fit naître en sa mère un sentiment négatif, la colère. Face à cette puissante émotion, Pandora ne put rien faire contre la déesse-mère, et fut vaincue, presque morte malgré son statut divin. Ashunera, après avoir repris ses esprits, ne put que constater l'horreur de ses actes, et prise par le chagrin, essaya de sauver Pandora. Hélas les blessures subies étaient emprunt de la colère même de la Déesse, et elle pouvait alors craindre à ce que ce sentiment puisse contaminer le coeur de sa fille. Contrainte malgré tout, elle enferma sa fille, encore dans un profond coma, dans la plus imprenable et puissante des prisons : la Lune. Ainsi écartée du monde réel, Pandora ne pourrait plus influencer le cours du destin. Prise par le chagrin et le remords, elle décida de ne plus réitérer cette 'erreur' , autant qu'elle puisse appeler sa propre progéniture de la sorte. Mais de crainte d'être à nouveau prise par l'ennui, elle fabriqua de nouvelles entités vivantes douées de conscience, mais dénuées de toute forme de pouvoir à l'exception de la vie éternelle : les Zunanmas, les ancêtres communs de ce que nous appelons aujourd'hui les Laguz et les Beorcs. Ces derniers purent alors contempler le monde de leurs yeux, et s'émerveillèrent devant la pureté du Soleil et, également la nuit venue, de la beauté de la Lune. Ashunera pleura alors face à ce commentaire, sans pour autant expliquer à ces êtres la raison de son chagrin.

Loin, très loin de cette terre, après plusieurs siècles de repos, Pandora s'éveilla de son coma, avait guérie de ses blessures, mais se retrouvait cependant enfermée dans la Lune. Elle ne pouvait qu'observer de loin l'oeuvre actuel de sa mère. Néanmoins peu après son réveil, d'étranges phénomènes réapparurent sur Tellius, à savoir essentiellement le 'retour' de la forme primitive du Chaos. Cette notion dérogea l'Ordre, et créa ainsi l'évolution, et les Zunanmas mirent au monde au fil des générations deux races bien distinctes : Laguz et Beorc. Ashunera vit celà comme un simple signe précurseur d'un changement prévu, cependant le pire vint rapidement : la diversité des races pensantes et leurs changements vis-à-vis de leurs conditions comme leur longévité diminuée par rapport à leurs ancêtres firent qu'ils devinrent très vite débrouillards pour palier à ce souci, et ainsi de plus en plus orgeuilleux. Les conflits commencèrent à éclater, et oubliant leur véritable passé, Laguzs et Beorcs se mirent d'accord pour faire front commun face aux anciens Zunanmas, désormais à cette époque largement inférieurs en nombre. Pourquoi cela ? Peut-être par simple jalousie parce que ces derniers étaient très proches de la Déesse, peut-être. Ou bien était-ce l'influence néfaste de la Lune éveillée. Quoi qu'il en soit, après ce presque génocide, Ashunera connut le pire doute dans son existence divine, et les réminiscences de la Colère enfouie au fond d'elle depuis son altercation avec Pandora à l'époque refirent surface. Submergée par tant de sentiments contradictoires, la Déesse de l'Aube se renferma sur elle-même pour mieux craquer après. Les exactions entre Beorcs et Laguzs ne faisaient qu'entâcher le tableau, et une nouvelle fois le vase venait de déborder. S'abandonnant malgré elle au Chaos, la Grande Inondation eut lieu, recouvrant presque tous les continents des terres qu'Ashunera avait créée il y a bien longtemps de cela. Beaucoup périrent, mais désormais même sur le dernier continent épargné par les flots, les batailles continuaient à faire face. La face sombre d'Ashunera continuait à croître, et la Déesse prit une décision fâcheuse : elle voulut se séparer de son Chaos intérieur, et elle le fit de façon prompte. De ce fait, elle se divisa en deux entités : Ashera, l'Ordre, et Yune, le Chaos. Les affaires qui s'en suivirent sont connues de toutes et de tous, et la Guerre entre les deux erzatzs de divinités éclata. Elle ne prit fin qu'après une grande alliance commune entre certains puissants Laguzs et Beorcs pour faire front face au Chaos, qu'Ashera avait jugée coupable de l'Inondation et des conflits. La défaite de Yune vint, et la suite est connue de tout le monde malgré qu'elle datait maintenant de plus de huit cents ans.

Nous connaissons tous le fameux mythe de l'Apôtre de Begnion, la seule personne de tout Tellius capable d'entendre la voix de la Déesse Ashera. Couvert par le sacro-saint Sénat du même Empire, cela ne pouvait être aux yeux de tous qu'une vérité indiscutable. Pourtant bien que les Beorcs avaient l'impératrice, certains Laguzs eurent foi en leur homologue de leur race, un clan de la famille des loups, les Séléné. La première particularité de ce clan était clairement physique : que ça soit sous forme humaine ou bestiale, leur teint était irrémédiablement blanc, peau, cheveux, pelage... La seconde particularité était que tout comme l'Apôtre, le premier enfant héritier du clan pouvait entendre une voix. Cette personne, souvent de sexe féminin, était toujours alors nommée Prêtresse de la Lune, en référence à leur teint très pâle. Et pourtant, la vérité n'était pas si éloignée, car depuis le scindement d'Ashunera en deux entités distinctes, son pouvoir sur la Prison lunaire avait diminué, laissant à la jeune Pandora enfermée en son sein une possibilité d'intéragir sur le monde. Personne ne sait exactement pourquoi, surtout à cause du fait que de base, personne ne connaisse l'existence de cette 'seconde' déesse, mais rien ne laissait présager à ce que cette dernière choisisse un clan de loups d'Hatary comme sorte de progéniture et médiateur. Mais le fait était là, et en effet la prêtresse entendait, de manière assez saccadée toutefois, la voix de Pandora, sans savoir réellement de qui il s'agissait. Cependant crédule et croyant, le peuple lupin écoutait toujours avec parcimonie les conseils prodigués par le clan Séléné, jusqu'à très proche dans l'histoire, où la prêtresse actuelle d'Hatary avait conseillé la reine des loups, Nailah, à aider la prêtresse de l'Aube dans sa quête. Et grâce à ce soutien, celle-ci parvint à l'épauler du mieux qu'elle le pouvait avec plus tard le champion Beorc Ike contre la volonté de la Déesse Ashera. D'ailleurs cet épisode fut assez contradictoire pour le clan Séléné, notamment lorsqu'ils se rendirent compte que la voix de la Déesse, qu'ils supposaient être Ashera, leur a demandé de se dresser contre elle. Rien n'est plus sûr qu'il devait s'agir ici d'un coup habile de Pandora qui, baignée par tout ce Chaos sur Tellius, pouvait ressentir à l'avance l'arrivée des événements marquants de cette seconde Guerre Sainte. Ashera fut vaincue, et Yune conscenta à la rejoindre afin de reformer l'entité suprême de ce monde : la Déesse de l'Aube, Ashunera.
La paix était revenue en Tellius, et nombre de Laguzs pouvaient se féliciter auprès de la prêtresse Séléné du désert, pour ses conseils prodigués à ce moment là... Si nous savions encore où elle pouvait se trouver à ce moment là.

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Depuis les origines du clan Séléné, la tâche de prêtresse était toujours donnée à l'aînée de la famille, car cette dernière pouvait entendre la Voix. Ce clan a vu le jour après la défaite de Yune contre les forces combinées d'Ashera et des trois Héros, dans le secret le plus total. La Vérité de la fondation de ceci et l'apparition de ses membres reste néanmoins un mystère, sauf pour la caste divine car il s'agit d'une énième intervention de Pandora sur Tellius dans un moment de faiblesse de sa prison lunaire. Elle parvint à laisser échapper une mèche de ses cheveux qui réussit tant bien que mal à arriver sur le continent et à créer les premiers membres du clan. Nul ne savait leurs origines si spéciales, mais il était aussi vrai que nul ne pouvait renier le fait que la patronne des Séléné entendait une voix divine. Les personnes au courant criaient au blasphème, notamment le nouvel Empire de Begnion qui ne pouvait admettre à ce moment qu'une entité inconnue se permette de prétendre à cette capacité de privilégié. Seuls quasiment les Laguzs de la race des loups comprirent leurs congénères, et pour éviter toute répression impériale sur leur 'apôtre' s'exila en Hatary. Depuis tout ce temps, la royauté des loups du désert suivait souvent les conseils de la prêtresse Séléné avec droiture et parcimonie, pour le peu d'informations que ces derniers pouvaient recevoir de leur Déesse. Aylin est née il y a vingt-six ans avant notre ère, et était toute désignée à devenir plus tard la treizième prêtresse du clan. La jeune louve d'argent fut instruite selon les préceptes ancestraux de sa famille, et force était de constater qu'à son éveil, son lien avec la Déesse était l'un des plus 'forts' depuis l'apparition du clan. La famille Séléné croyait alors en leur ère et un bon présage vis-à-vis de tout cela, et ses parents étaient devenus assez stricts sur le coup pour l'éducation de leur fille aînée. Aylin ne prenait pas vraiment ça comme une tarre au début, comprenant les enjeux de ce lien unique entre cette divinité et son esprit. Parfois recluse pour travailler son lien avec cette 'voix' , elle ressentait quelquefois un malaise vis-à-vis de ça, tout comme parfois elle pouvait sentir comme une compréhension quasi-humaine envers la Déesse.

Aylin rencontra le jeune Crynos, un orphelin de son âge alors qu'ils avaient tous les deux dix ans. Ce dernier avait été recueilli par la famille Séléné afin qu'il devienne le serviteur de la prêtresse. Du fait de sa condition assez spéciale, Aylin le vit d'abord tel quel, cependant plus les années passèrent, et plus leur relation évolua. Il devint tour à tour camarade, ami, confident, et enfin bien plus encore. Mais jamais ils ne purent s'embrasser, ni se toucher, il n'était qu'une entité inférieure aux yeux du clan, et la prêtresse de plus de par son statut avait voeu de chasteté jusqu'à la nomination de son futur époux. Cette pression commença à anéantir intérieurement le couple inavoué, mais Aylin ne comptait que peu faillir à ses devoirs... pour le moment.

Un présage récent l'envahissait subitement, la Déesse lui demanda brièvement mais avec ferveur qu'on apporte de l'aide à la "Chevelure d'Argent". C'était d'ailleurs la première fois que la voix de la Déesse se montrait aussi directe et suscinte dans ses révélations, et devant l'importance de la chose, le clan Séléné prit cette information avec le plus grand sérieux avant d'en référer à leur reine, Nailah. Aylin avait remplit son rôle d'intermédiaire à merveille, ce dont tout le monde pouvait se réjouir, sauf elle. C'est à ce moment qu'elle pouvait se rendre compte que personne ne la voyait comme la louve qu'elle était, mais juste comme l'intendante de la Déesse. Personne sauf Crynos, son aimé, et dans un élan commun, les deux quittèrent les lieux en secret une nuit sans Lune, dans une folle et romantique fugue. Ils galopèrent de leurs agiles pattes canidées, s'enfuyant le plus vite et le plus librement possible de cet endroit, sans même se douter que les affres de la guerre commencaient déjà à parcourir le continent. Cependant Aylin n'était encore jamais sorti de cette enceinte, et ne pouvait que peu se douter que la contrée la plus proche dans cette direction était l'Empire de Begnion. Du moins ils n'eurent quasiment pas le temps d'y arriver, ils furent fauchés par la roue du destin et du chaos plus vite qu'ils ne le pensaient. Des brigands comme n'importe lequels firent irruption dans la vie du tout jeune couple comme une tornade pouvait aussi bien apparaître entre deux points en ayant préalablement rasé ce qu'il s'y trouvait entre deux. L'attaque se fit à l'orès de la nuit, aussi brutalement qu'incisive. Le combat fut clairement désavantageux pour les deux loups, Aylin ne sachant pas se battre et surprotégée par Crynos, qui malgré plusieurs flèches plantées plantées dans son corps transformé, essayait de résister pour la protéger. En pleurs et paralysée aux jambes par la peur, Aylin ne put ni s'enfuir, ni résister longtemps avant l'inévitable, et le dernier souffle de l'être aimé. Des rires gras étouffèrent le gémissement de la prêtresse, qui n'arivait plus alors à prononcer une seule parole sous le choc.


" Eh regardez-moi ça, une louve blanche ! C'est rare c'truc, j'suis sûr que ça pourrait intéresser un des pourris du Sénat, ahahaha ! On va s'faire un paquet de pognon les mecs ! "

Il riait à gorge déployée, jusqu'à ce qu'une pointe se mit à dépasser par son orifice buccal. L'homme grossier s'effondra, une flèche en pleine tête l'ayant traversée de part en part. La sang de ce monstre se mit à souiller en une giclure démesurée la tenue immaculée d'Aylin, qui de son côté resta prostrée et choquée au point de ne pas comprendre une seule seconde la scène actuelle. Elle ne réalisa qu'à moitié que ses assaillants, les meurtriers de son aimé, n'étaient plus. Un Beorc s'approcha, l'air complètement neutre et rênes de son cheval en main. Celui-ci jaugea la situation, et faisait maintenant face à la seule survivante de ce massacre. Il ne s'excusa en rien, il ne semblait pas compatir le moindre du monde à la scène et l'horreur qu'elle devait avoir vécue, non, il se contenta de lui tendre la main.

" Viens. "

Aucune réponse. Aylin ne voulait pas, elle ne pouvait pas parler dans cet état, elle n'arrivait même plus à penser correctement. Sa vie, son existence n'avait réellement aucun sens. Était-ce une sorte de punition divine ? Dans ce cas, pourquoi cette Déesse avec qui elle avait passé son enfance à l'écouter lui faisait une chose pareille ? Était-ce là une juste récompense ? Autre tentative de l'inconnu pour qu'elle se relève, mais toujours rien. Pourquoi cela s'était-il passé, pourquoi est-ce qu'il devait mourir, pourquoi lui, pou...

Le flot de ses pensées s'arrêta net lorsque son corps se mit à quitter brusquement le plancher des vaches, et Aylin fit un retour à la réalité assez brutal. L'inconnu venait de la soulever tel un vulgaire sac à patates, et ce fut l'explosion interne. La Laguz se mit à protester énergiquement, à frapper de ses faibles poings le dos musclé du Beorc en gesticulant, mais rien n'y fit.


" Lâche-moi sale humain ! Assassin ! Pourriture ! Je...! Il est mort, et...! Lâchez-moi, je...! Sniff...! "

Les larmes montèrent subitement comme un torrent sortant de son lit. Ses nerfs venaient de lâcher, et elle se mit à pleurer toute l'eau de son corps sur l'épaule de l'inconnu. Elle ne parlait plus, ses sanglots constants communiquait toute sa peine à sa place, n'ayant même plus la force de s'opposer à cet homme qui la posa à l'arrière de sa monture et l'emmena sous un ciel noir après qu'il ait enterré le corps de feu Crynos du désert. Elle ne savait pas où elle allait, elle s'en moquait à vrai dire. Elle pouvait mourir qu'elle n'en avait que faire, du moment qu'elle pouvait partir de ce monde. De toute façon, que pouvait faire cet homme d'une Laguz en ces temps troublés ? La revendre ? La tuer ? Abuser d'elle ? Ou demander une rançon ? Tout se mélangeait dans sa tête, et éreintée de ces événements, s'endormit à dos de cheval...


" Chef ! Elle revient à elle, venez... "

Une lueur, puis à nouveau les ténèbres. L'ouverture de ses paupières fut trop brutale, et la lumière agressa sa rétine qu'elle protéga à nouveau par un battement de cils long. Elle rouvrit à nouveau ses yeux, pour ajuster malgré la luminosité violente du moment sa vision et appréhender ce nouveau lieu. Une couleur monotone, dans les tons gris, une fenêtre sans rideau, quelques meubles çà et là, dont le lit où elle se trouvait actuellement. Un bruit de pas se fit entendre, clairement en direction de cette pièce. Elle jeta un oeil suscint vers l'embouchure de la porte, où se tenait une femme d'âge mûr en tenue blanche, laissant rentrer un homme à la forte carrure, bourru et carré, ce qu'on pouvait appeler un véritable homme d'armes. Il avait un bandeau sur l'oeil, et malgré sa stature, le blond de ses cheveux et l'expression de son visage inspirait au calme. Aylin de ce fait ne paniqua pas instinctivement, et regardait avec désinvolture néanmoins cet humain. Il se présenta à la louve, droit et fier, un léger sourire sur cette bouche qui s'apprêtait à s'ouvrir pour prononcer les mots suivants :

" Vous êtes sauve... "

Ce fut tout ce qu'il dit avant de commencer à se retourner, s'apprêtant à repartir aussi vite qu'il n'était arrivé. Elle ne savait rien, sa mémoire était brouillée, même si elle pouvait deviner la suite des événements après sa perte de connaissance.

" Attendez ! "

Elle s'écria, comme si la situation était importante, car c'était à peu près le cas. Elle voulait savoir, pourquoi... Le colosse se retourna légèrement vers elle, toujours d'un air neutre et calme.

" Je me doute de ce que vous voulez me dire. Je ne connais pas les détails, mais mon fils vous a trouvé dans le désert aux prises avec des bandits, et vous a ramené ici. Tâchez de vous reposer, vous n'avez plus rien à craindre. "

Il repartit juste après, et la femme à ses côtés s'approcha d'Aylin, mais cette dernière n'y prêtait aucunement attention. Probablement pour vérifier son état de santé, mais le physique importait peu. Ceci était, bêtement et simplement la réalité. Il était mort, sous ses yeux... Elle réalisa avec douleur cette vérité, mais son corps refusa à laisser transparaître toute émotion. Pourquoi ? Elle ne le savait pas, et se mit à simplement fixer le vide tandis que la dame s'occupait d'elle, obéissant aux maigres directives qu'elle lui donnait. C'était son ressenti actuellement : elle était un pantin inanimé, vide de tout sens et de toute envie, ne faisant rien de particulier. Sa fierté, son honneur, son statut, rien n'importait, elle n'avait plus rien pour elle. Elle voulait mourir.

Les jours qui suivirent furent rudes, car Aylin refusait toute sorte de traitement de la part de ses 'hôtes' , même la nourriture qu'ils lui proposait. Elle n'était plus qu'une coquille vide sans volonté, animée seulement par le chagrin et le remords. Elle ne souhaitait rien, et attendait la mort par cette attitude. Elle ne réagissait à aucune intéraction avec quiconque autour d'elle, pas même celui qui semblait être le chef du groupe. Elle était là, constamment assise dans son lit, habillée d'une robe de rechange entièrement blanche, attendant son heure.

Quelques jours passèrent, sans qu'elle n'avale le moindre aliment. Plusieurs personnes avaient essayé de la persuader de manger, en vain. Ni l'infirmière ni même le chef ne pouvait l'y contraindre, c'était son choix et c'était son ultime résolution. Le troisième jour, vers la fin de l'après-midi, la porte s'ouvrit à nouveau, mais cette fois un visage étranger apparut. Aylin ne reconnut pas directement l'homme qui lui avait porté secours dans le désert, mais elle ne prêtait de toute façon plus attention à rien. Celui-ci s'assit à côté d'elle, vaguement, et commença une manoeuvre désespérée pour la faire manger. Mais évidemment, ses lèvres restèrent closes envers et contre tout. Restant cependant neutre, il imita des oreilles sur son crâne et prit une voix qui se voulait amusante, du moins selon ses standards.


" Woooh, je suis un gentil Laguz, tu vas manger la pomme. "

Cette boutade eut au moins le mérite de faire cesser la fixation du vide d'Aylin, et ses yeux écarlates fixèrent alors le Beorc de façon menacante. Comment osait-il ? Se moquait-il de son espèce ? Ou pire, de son aimé qui avait tragiquement péri ? Sa main droite se referma et trembla, mais elle savait que le frapper serait presque comme un caresse pour une brute comme lui. Elle ne fera pas cet honneur à ce monstre de ne serait-ce que l'effleurer.

" Il est parti en paix. "

Que...? Le rustre, il osait faire référence à un mort de la sorte. Il était inconscient qu'aborder ce sujet allait mettre Aylin encore plus bas moralement qu'actuellement ? Elle ne pouvait s'y résoudre, cette fatalité... Les larmes qu'elle croyait ne plus pouvoir faire ressurgir du plus profond d'elle-même commencèrent à se former, mais elle ne voulait pas.

" La déesse t’a épargné. Alors profite des heures qui t’ont été offertes. "

Les mots de cet homme étaient rudes, et pourtant si pleines de sens. Il avait raison, Crynos avait protégé son intégrité jusqu'à en mourir, alors pourquoi... Voulait-elle rendre son sacrifice vain ? Peut-être qu'il avait raison sur ce point, et malgré cette tragédie, elle avait survécu. Peut-être par la volonté de la Déesse, elle ne savait pas vraiment. Les larmes coulèrent de plus belles, et Aylin se pencha vers le bas, comme pour se recroqueviller sur elle, sans vraiment y parvenir. Le chagrin reprenait le dessus, et la coquille vide était à nouveau pleines de sentiments. Le Beorc se rapprocha et la prit dans ses bras afin de la consoler, et la résistance était futile, elle était si faible moralement. Elle continua à pleurer une nouvelle fois sur l'épaule de cet homme, tandis qu'elle mâchait machinalement les lamelles de pomme qu'il lui glissait de temps en temps vers sa bouche. Il fallu néanmoins de longues heures dans cette position, en sa compagnie, pour qu'elle finisse par cesser de pleurer, et une fois ses larmes séchées, elle s'allongea lentement sur son lit. L'homme commença à partir de la chambre, mais s'arrêta brièvement avant de la laisser seule.

" Mon nom est Elryn. "

" J- je... "

Elle bégayait, mais avait répondu presque instinctivement, par politesse et reconnaissance. Cependant sa voix était faible, et s'était arrêtée de parler presque aussitôt. Curieux malgré son air impassible, le Beorc revint près du lit sans s'y asseoir, et la regarda presque attentivement. Sans raison valable, elle se mit à sourire légèrement avant d'essayer de pousser sa voix de manière audible.

" Je m'appelle... Aylin, je... "

Elle avait réussi à prononcer ces mots, mais bizarrement n'arrivait pas à continuer. L'effort avait peut-être été déjà suffisant, car sa vision se troubla légèrement et semblait sur le point de s'endormir. Le lendemain elle se réveilla, fixant le plafond de la pièce. Mais à l'inverse des précédentes fois, elle regardait d'un air concerné, et non vide, absent. La flamme s'était revigorée en elle, et la première chose qu'elle fit en se levant, ce fut d'aller manger.
Aylin n'était pas forcément la seule femme de la guilde, et encore moins la seule Laguz. Cependant il était presque indéniable de dire qu'elle était la plus belle créature foulant le sol de ce lieu. Cela attira l'attention des mâles de l'endroit, mais en peu de temps qu'il ne fallait pour le dire, elle avait repris du poil de la bête et affirmait son caractère pour ne pas se laisser marcher sur les pieds. Et bizarrement, elle se sentait revivre. Quand elle était prêtresse pour son clan, elle était souvent isolée, et toujours traitée avec la plus grande délicatesse. Or la guilde des Sables de son nom fourmillait d'individus pas forcément peu recommandables, mais au caractère bien trempé. Aylin se retrouvait dans des situations telles que si elle ne s'affirmait pas, elle se ferait sous-estimer pour le restant de ses jours passés ici. En peu de temps, elle fut reconnue comme aussi belle que farouche, telle une rose couverte d'épines. La seule personne insensible extérieurement à la fois à ses charmes et à son caractère était Erald, le chef, mais aussi son fils qui avait véritablement pris son paternel pour exemple. Cependant Aylin avait précédemment pu constater le bon fond d'Elryn, et au final une relation de réciprocité s'installa entre eux, et de suffisance. C'était avec lui qu'elle parlait le mieux, c'était avec lui qu'elle tentait de s'entraîner à combattre en forme lupine quand il n'était pas en mission... D'ailleurs la demande d'Aylin envers lui pour lui apprendre l'art du combat l'avait surpris au plus au point, même derrière sa carapace d'impassibilité. C'était entre autres le signe qu'elle commencait à le connaître et, dans un sens, à l'apprécier. Erald face à cette situation, et après avoir attendu que la prêtresse soit capable de se défendre, assigna Aylin dans la même unité qu'Elryn : peut-être avait-il une idée derrière la tête pour son fils, ça, personne ne pouvait le savoir à part lui-même.

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Cela ressemblait étrangement à la fin de toute chose. À moins qu'en fait ça ne soit que le début. Alors qu'ils se retrouvaient en mission, Elryn et Aylin s'étaient retrouvés en facheuse posture au sud du désert, dans les montagnes séparant Daien et Begnion, entre Talrega et Culbert. Par un concours de circonstances, les patrouilles de l'Empire tentaient d'intercepter un bataillon de la Chevelure d'Argent et nos deux mercenaires s'étaient retrouvés pris entre deux feux. Par réflexe à cause du terrain accidenté, Elryn avait laissé Vifargent s'enfuir dans la direction opposée, vers le campement le plus proche de la guilde des Sables, tandis que les deux mercenaires s'enfuyaient vers le Sud. Cependant la traque n'avait de fin qu'une amère falaise donnant sur la mer intérieure de Semper. La division de Begnion arriva peu après, et les archers bandèrent leurs arcs dans la direction de nos deux protagonistes. Plus aucune alternative, Aylin savait que la fin était là, mais ne voulait s'y résoudre. Elle ferma les yeux afin d'inspirer longuement, jusqu'à ce que la voix d'Elryn la sorte de ses pensées.


" Tu as confiance en moi ? "

Elle rouvrit les yeux avec étonnement, avant de fixer son compagnon de route d'un air surpris. Il semblait... différent. Elle avait l'habitude d'affronter ses expressions de totale neutralité cachant souvent un sentiment quelconque, mais c'était la première fois qu'elle vit son visage aussi expressif. Lui, tendait sa main dans sa direction, l'invitant à la lui prendre. Il répéta.

" Tu as confiance en moi ?! "

" ...Oui. "

Elle lui donna à la fois sa frêle main et un sourire apaisé, malgré la tension de la situation. Elryn prit son élan, sa force brute prenant le pas également sur Aylin, et d'un commun accord, sautèrent main dans la main de la falaise. Un bruit sec fendit la surface de l'eau, et ils disparurent dans le bleu azur des profondeurs.

Une goutte s'écrasa sur le sol rocheux dans un bref éclat cristallin, puis une autre... Le cycle régulier de ce bruit finit par réveiller la Laguz, qui fut parcourue d'un frisson. Elle rouvrit les yeux pour constater l'endroit lugubre où elle s'était trouvée. La première chose qu'elle ressentit sur l'ensemble de son corps était un froid permanent, et elle se rendit parfaitement compte sur le coup qu'elle était totalement nue, des pieds à la tête. Une rougeur se prononca sur ses joues, mais très vite elle se remémora les événements, et la chute qui aurait due être mortelle. Avait-elle survécue ? Et, plus important, lui de même ? Elle ne savait pas vraiment, sa mémoire s'arrêtant lors de l'impact violent avec la surface de l'eau. Elle plissa les yeux pour essayer de distinguer, dans ce qui semblait être une grotte, toute forme intéressante dans cette situation et, éventuellement humanoïde. Elle se dirigea vers la source de la seule lumière visible dans cette cavité, qui déboulait sur l'entrée d'un sorte de grotte au pied de la falaise. Elle admirait, elle, nue sur les rochers, l'étendue bleutée de la mer intérieure, telle une prison naturelle. Elle se perdit dans ses pensées, avant qu'une voix intruse vint la couper.


" Ah, tu es réveillée... "

Le premier réflexe qu'elle eut fut de tourner sa tête vers la source de la voix, étonnament très familière. Elryn était assis non loin de là, regardant l'horizon également. Il était visiblement torse nu, voir plus, simplement et uniquement vêtu d'une sorte de pagne probablement fait à la va-vite. Le second réflexe, qui aurait du être le premier, fut de se cacher à une vitesse impressionnante derrière un rocher suffisamment massif pour l'abriter, se rappelant de sa tenue actuelle. Le Beorc rétorqua, d'un air désolé.

" J'ai mis nos vêtements à sécher à l'air libre, là-bas. "

Seule la tête ressortait de derrière le rocher, mais rien que son visage exprimait la pire gêne du monde. Son intimité avait été bafouée, et si sa pudeur ne dépassait pas l'envie de le frapper sur l'instant, elle se serait déjà jeté sur lui avec force et hargne. Elryn s'excusa, devinant les pensées de la louve.

" Je ne voulais pas que tu attrapes froid, alors j'ai... "

La suite ne voulut pas sortir, de toute façon elle l'avait deviné. Elle savait également que même pour quelqu'un comme Elryn, ce moment du être des plus contraignants à réaliser. Elle se mit à rigoler de la situation, oubliant presque toute gêne. Imaginer le droit et fier cavalier de la guilde des Sables hésiter à agir devant le corps d'une vraie femme avec un teint de peau rouge pivoine la fit s'esclaffer. Même si d'un côté elle était réservée sur le fait qu'un homme l'ait vu ainsi, vu les circonstances ce n'était plus si grâve, pire cela avait même un petit air mignon. Cependant elle reprit son sérieux un instant, lorsqu'elle vit dans le dos d'Elryn une entaille qui avait à peine cesser de saigner. Probablement une séquelle de cette chute. Elle s'avanca vers lui doucement, tandis qu'il restait assis à fixer l'horizon. Elle arriva à côté de lui, et plus précisément dans son dos, et s'accroupit pour se mettre à sa hauteur.

" ...Ne te retourne pas, d'accord ? "

Le silence suffisait amplement comme réponse, après tout elle avait appris à le connaître. Elle frôla de son index la blessure, et même le grand Elryn frissona à son contact. Le toucher était encore humide, il fallait soigner rapidement cette blessure avant qu'elle ne s'infecte.

" Je suis désolée, Elryn... Je... Tu es toujours celui qui t'occupe de moi, je ne suis qu'un boulet, un fardeau... "

Son ton descendait au fur et à mesure, envahie par une tristesse qu'elle se pouvait expliquer. Elle s'excusa, encore et encore, avant d'annoncer qu'elle retournait dans la grotte. Cependant en se relevant, son pied dérapa sur un bout d'algue incrusté sur le rocher servant de support, et s'apprêtait à tomber lourdement au sol. Instinctivement Elryn se retourna et l'attrapa pour amortir le choc, et tous deux tombèrent au sol.

" Je... t'avais dit de ne pas... te retourner... "

Aylin prononca cette phrase très doucement et de manière saccadée, à cause de la surprise et la gêne de la situation : dans un réflexe, le jeune homme s'était interposé entre le sol et elle, amortissant l'impact. Le hic était qu'elle se retrouvait désormais au-dessus de lui... totalement nue... En face à face. Leurs visages n'avaient même pas une dizaine de centimètres entre eux, et malgré que le temps passait tout de même, la situation restait figée. Ils se regardèrent mutuellement, yeux dans les yeux, torse contre poitrine... Que faire ? Aylin n'avait nullement aucune réponse à cette question. Peut-être qu'un mouvement même anodin ferait frotter sa peau dénudée sur la sienne, peut-être qu'en se relevant il puisse voir en gros plan son intimité, peut-être aussi qu'en vérité, elle avait perdu tout sens de la réflexion. Tout était occulté, elle était elle-même retenue par son inconscient dans cette position.

" ...Tu n'as rien ? "

" Non, je... Elryn... "

" Ah bah je vous ai enfin trouvé, vous deux ! Même si j'arrive au mauvais moment, ah ah ! "

Incompréhension. Puis conjointement, leurs regards se détournèrent vers la mer, ou plutôt vers le faucon volant non loin de là. Kashmyr, un Laguz affilié à la guilde des Sables. Puis malgré la dite incompréhension, une gêne extrême s'empara d'Aylin, et en aussi peu de temps qu'il ne faut pour le dire, elle se releva prestemment et retourna derrière son gros rocher, qu'elle n'aurait sans doute pas du quitter. Une fois rhabillés et sortis du pétrin, ils retournèrent à la guilde en silence. Apparemment Vifargent avait réussi à trouver le campement de mercenaires non loin de là et avait mené les secours jusqu'à la falaise. S'il existait des Laguz chevaux, sans doute que le compagnon d'Elryn en ferait indéniablement partie.

Aylin resta silencieuse sur tout le retour, et semblait vouloir éviter indirectement la présence d'Elryn. Gênée, c'était l'évidence même. Surtout qu'après cet incident, les rumeurs les plus folles circulaient dans la guilde, et elle ne voulait pas que cela l'affecte autant. Encore une fois, elle était une gêne, un poids... Lors d'une soirée pour fêter le retour massif des mercenaires en mission, Aylin continuait à l'éviter. Elle voulut partir s'isoler dans sa chambre, mais Elryn arriva de nul part et l'empoigna de sa main ferme. Elle tenta de forcer pour qu'il lâche prise, mais elle savait pertinemment que c'était peine perdue. Elle voulut s'excuser, mais rien ne sortit malgré le mouvement de ses lèvres. Finalement le jeune homme désigna sa monture, probablement pour proposer une balade au clair de lune.
La Lune, astre intriguant s'il en était, toujours présente mais veillait toujours à éclairer les voyageurs dans l'obscurité. Le trio parcourut les steppes désertiques sous la fraicheur de la nuit tombée, jusqu'à ce que le maître abandonne Vifargent pour s'entretenir avec Aylin. L'appréhension se fit ressentir, ce tête-à-tête était réellement dangereux. Pourquoi ? Elle ne savait pas vraiment... Avait-elle peur qu'il la blâme pour l'avoir évité ? Qu'il la dispute pour avoir souillé son honneur, sa réputation ? Ou avait-elle en vérité peur qu'il la rejette ? Malgré qu'il tentait de détendre l'atmosphère étrangement en parlant du ciel étoilé, elle écoutait à peine, redoutant le moment où il irait droit au but. Elle essayait de perdre ses pensées et ses songes en regardant les constellations, mais soudainement une étoile filante fit son apparition sous ses yeux. Dans sa religion, le hasard n'existait guère, tout était signe de la Déesse. Depuis le temps qu'elle n'était plus prêtresse, elle avait perdu foi en ces préceptes, mais il fallait croire qu'un présage divin n'était pas à négliger, car au même moment sans prévenir, Elryn se pencha subitement vers elle pour lui déposer un mince baiser sur ses lèvres, avant de se retirer plus ou moins promptement. Le temps, son existence, sa compréhension de la situation chacun de ces éléments se figea. Pourquoi avait-il...? Non, la raison n'avait plus lieu d'être, elle décida subitement de rompre toute logique. En théorie scientifique, le cerveau est le conteneur de l'âme, car c'est lui qui régit la vie d'un individu, ses mouvements, ses sensations par le biais de signaux. Mais dans le cas présent pour Aylin, seul son coeur guidait ses gestes, et presque aussitôt le premier contact des lèvres d'Elryn sur les siennes rompu, elle se pencha en avant pour le renouer, plus longuement.


Aylin, Prêtresse Laguz ~NC-16~ 141506aylin5


Les mois qui suivirent furent une sorte d'idylle malgré le fait que la guerre était à son point culminant. Le petit couple cependant n'avait vraiment guère le temps de savourer les moments passés ensemble, les missions se faisaient de plus en plus nombreuses. Et vu les tensions du moment entre Beorcs et Laguzs, les deux tourtereaux furent assignés à des divisions différentes, et ne se voyaient désormais que brièvement après chaque mission. Cependant la raison dépassait la passion, hélas. Ils s'aimaient, l'évidence était indiscutable, mais... Ils étaient tous les deux conscients des conséquences, et en ça ils étaient terrifiés. Aylin était une prêtresse avant tout, et malgré ses sentiments, elle ne pouvait se résoudre facilement à tomber dans les désirs de la chair, cela la bloquait. Quant à Elryn, il connaissait les conséquences d'une union avec une Laguz, et craignait qu'il porterait préjudice à son aimée si jamais il décidait de franchir le cap. Perdre ses pouvoirs devait être une véritable plaie pour un être à moitié animal, et cela il ne souhaitait pas le faire vivre à Aylin. Et ils n'eurent jamais le temps de parler de leurs craintes respectives. Enfin ils furent sur une mission commune... En réalité, toute la guilde avait été réquisitionnée sur le coup, employée exceptionnellement par Begnion pour faire face à l'armée Laguz. Cependant comprenant la situation extrême, Erald n'envoya que ses mercenaires Beorcs, refusant que ses camarades Laguzs aient à se battre contre leurs frères. Elryn fit la promesse à son aimée de revenir vivant, et qu'ils fêteraient dignement la fin de la guerre après ça. Les heures tournaient, et Aylin fit une chose dont elle avait perdu l'habitude depuis le temps : elle pria la Déesse. Soudainement un murmure se fit entendre au plus profond d'elle même, sans qu'elle ne puisse déterminer les paroles exactes. Mais elle avait reconnu l'intonation de la Déesse, c'était une évidence. Prise par un mauvais pressentiment, elle sortit dehors, et à cet instant un grand rayonnement jaillit des cieux. Aylin se protégea le visage, et en rouvrant les yeux, les personnes présentes autour d'elle s'étaient tous transformées en statues de pierre. Ses craintes prirent alors le dessus, et dans un ultime effort, elle se métamorphosa en louve et fonca vers les lieux de l'affrontement. Le spectacle était vraiment à la fois surprenant et terrifiant : tous, Laguzs et Beorcs, étaient pétrifiés. Aylin n'arrivait pas à contenir sa peur, et elle chercha désespéremment Elryn dans cette foule inanimée. Et elle le trouva, droit, toujours l'air fier, mais immobile... La tension explosa, et Aylin s'écroula à genoux, les larmes jaillirent après avoir été retenues aussi longtemps. Elle pleura, inéxorablement, durant un temps incalculable. Après une éternité, malgré que ses yeux continuaient à déverser le liquide coulant sur les joues de la louve, elle se releva et enlaça l'homme de pierre devant elle.

" Sniff, s'il te plaît Elryn... Ne m'abandonne pas, je... Je t'aime, je ne veux pas vivre sans toi, je ne... sniff, reviens Elryn, reviens je t'en prie...! "

Elle arrêta d'étaler verbalement son désespoir, laissant ses nombreux sanglots manifester sa tristesse. Elle ferma ses yeux inondés de larmes, jusqu'à ce qu'une voix rauque se dressa dans le silence le plus complet.

" Aylin, qu'est-ce qu'il y a ? Que fais-tu ici ? "

Elle recula sa tête de sur son torse, et le regarda dans les yeux. Malgré la vision troublée par son chagrin, elle pouvait tout de même distinguer la vérité : il bougeait, et était redevenu de sang et de chair. Elle sourit timidement tandis qu'elle versait désormais des larmes de joie, avant d'engouffrer à nouveau son visage dans le torse de l'être aimé, en prononcant machinalement son prénom. Les soldats alentours, devant ce fait ou peut-être à cause d'autre chose, perdirent toute envie de combattre...

Peu de temps après cet incident, l'annonce officielle de la fin de la guerre fit écho sur tout le continent. Au sein de la guilde des Sables, le retour fut des plus triomphants. Cependant malgré la fête en préparation, Aylin et Elryn décidèrent d'esquiver cette dernière afin de s'isoler en tête à tête. Elryn portait la jeune louve dans ses bras, s'arrêtant à chaque virage pour l'embrasser prestemment. Ils arrivèrent dans la pièce, et le jeune homme déposa délicatement la femme sur le lit en position assise, avant de retourner verrouiller la porte à double tour. Ils étaient rares, mais si magnifiques, les sourires qui pouvaient apparaître sur le doux visage d'Elryn. Aylin le lui rendit, et tendit ses lèvres vers lui légèrement, pour l'inciter à la rejoindre. Cependant, il eut un moment d'hésitation, serrant le poing machinalement. Le pouvait-il ? Avait-il le droit à ça ? Ces questions effleurèrent l'esprit de la louve alors qu'elle se questionnait sur la retenue de son aimé.


" Quelque chose... ne va pas ? "

Aylin se leva du lit, et se rapprocha de lui. Cependant il fit un pas en arrière, comportement qui freina la Laguz dans son approche.

" Je vais entâcher notre honneur si... "

" Notre honneur ? Je ne... comprend pas, Elryn, tu... "

Elle marqua une pause, étouffant un sanglot qui n'avait pas lieu d'être là. Non, pourquoi maintenant, pourquoi cela ne pouvait-il pas se passer comme dans un conte de fées ? Elle baissa la tête timidement, et malgré la complexité de la confection d'une robe, il avait ici suffit d'un seul geste de la main, bien placé, pour que celle-ci glisse lentement le long du corps d'Aylin, attiré inéxorablement par la gravité.

" Elryn, je t'aime... Je me présente ainsi face à toi, sans crainte ni honte. Je ne peux sans doute pas comprendre tes craintes, mais sache que j'ai fais abstraction de mes peurs... Car je veux de toi, vivre avec toi, porter ton enfant malgré les conséquences que cela implique, avoir l'honneur d'être ta femme... Je n'ai qu'une seule envie, c'est que tu puisses accepter ces craintes, et m'accepter aussi... "

Elle s'arrêta, avant de prendre un air grâve. Il fallait s'y attendre, il y a toujours un contre-coup à ce genre de situation. Mieux valait ne pas y songer, mais elle prit ce risque. Elle savait qu'elle pouvait tout perdre, subitement et sans retour possible. Néanmoins, elle prononca tout de même difficilement ces quelques mots.

" Si tu ne veux pas m'accepter ainsi, ni même pouvoir me regarder en face maintenant... Pars. Sors de cette pièce, quant à moi je sortirais de ta vie, à jamais... "

Un sanglot, unique mais présent, fit irruption à la fin de cete phrase. Malgré tout le sérieux de son intonation, elle avait eu extrêmement de mal à la dire. Elle ferma les yeux, elle ne voulait pas voir cela. Trop peur de voir, centimètre par centimètre, seconde après seconde, l'homme de sa vie partir de la pièce. Plus le temps passait, et plus l'humidité montait à ses yeux clos. Elle commençait à trembler, comme si ces nerfs allaient lâcher à tout moment. Pourtant, elle n'ouvrit pas une seule seconde ses paupières. Cependant il suffit d'un simple contact avec sa peau nue pour cesser tout tremblement, toute crainte... Les bras d'Elryn vinrent l'enlacer délicatement, comme pour ne pas la froisser. Son torse vint se poser contre le bas de sa tête, tandis que discrètement elle esquissa enfin un sourire. Elle remonta les paumes de ses mains sur le bas de son torse musclé, puis finalement rouvrit les yeux en inclinant la tête vers celle de son homme.

" Je t'aime... "

Ce fut extrêmement bref, mais venant d'Elryn, même dans cette situation, c'était bien normal. Ces simples mots suffisaient à étouffer toutes les craintes de la louve, et à faire monter le désir de l'autre. Elle referma les yeux au fur et à mesure que la tête du jeune homme descendait vers elle, et à nouveau leurs lèvres vinrent se coller et se frotter. Mais ce baiser avait beau ne pas être le premier, il était lourd de sens, car il s'annonçait libérateur, salvateur. Les lèvres s'entrouvrirent afin de laisser cette fois leurs langues se caresser mutuellement, tandis que se balançait de gauche à droite lentement la queue en fourure de la louve, au comble du bonheur.
Au même moment, la fête battait son plein à l'extérieur de la guilde, le grand barbecue organisé par Erald et ses 'enfants' étaient en bonne voie, cependant le grand chef bourru remarqua un fait assez étrange : la Lune reflétait une lumière étrange, dans les tons rougeoyants.

Ashera venait d'être vaincue, et forcée par la suite à fusionner avec Yune pour accomplir la prophétie du retour de la Déesse de l'Aube, Ashunera. Cependant, bien que leurs essences magiques soient toujours présentes, les deux Déesses en cours d'union s'étaient fortement affaiblies durant la bataille... Et cela eut une grande influence sur la puissance de la barrière magique de la Lune, prison divine de Pandora. Bien que la magie était encore suffisante pour contenir la Déesse lunaire ici même, elle parvint cependant à commencer à étendre son influence sur le monde.

Pendant qu'ils se tenaient encore debouts à s'embrasser langoureusement, serrés l'un contre l'autre, Aylin commençait avec ses petites mains à retirer, petit à petit et lentement, les habits que portait son amant. Elryn se laissait faire sur ce point, continuant le ballet de sa langue par delà l'épiderme de la Laguz, qui frémissait à chaque caresse, chaque instant que la Déesse pouvait encore lui accorder avant l'échéance fatidique...
Elle tentait de sortir physiquement, mais son enveloppe charnelle ne pouvait pas quitter ce lieu. Cependant la prison vascillait, laissant apparaître quelquefois une brèche pas plus grande qu'une tête d'épingle. Dans ce cas si son corps ne pouvait partir de cet endroit, elle allait faire en sorte qu'une partie de son essence divine puisse rejoindre le monde d'en bas, qu'elle observait depuis plus d'un millénaire. Petit à petit, elle réussit à ouvrir une minuscule brèche encore une fois, mais plutôt que de faire sortir son corps, ce qui était impossible de par la taille du trou, elle modela une partie de son essence et sa conscience pour qu'enfin, elle puisse retourner sur la terre sacrée.
Allongée désormais sur l'unique lit de la pièce, elle se laissait bercer par la sensualité et le désir qui montait toujours un peu plus en elle. Elryn, lui, se trouvait au-dessus de son frêle corps, gardant suffisamment de distance pour ne pas aller écraser cette poupée par sa masse musculaire. Tout n'était que délicatesse et romantisme, malgré le manque évident de communication, leurs corps parlaient pour eux. Jamais elle n'aurait crû voir Elryn aussi sensuel, aussi doux dans ses gestes. Et puis finalement, le mâle se rabaissa pour frôler son corps à celui de la femelle, tout en l'embrassant longuement, comme si le point de non-retour allait bientôt être franchi. Le contact de leurs lèvres s'estompa, il la regardait avec des yeux intenses, amoureux, tandis qu'elle souriait de bonheur malgré quelques halètements.


" ...Tu es prête ? "

Ce sont les seuls mots prononcés jusqu'alors furent lourds de conséquences, et pourtant elle souriait de plus belle. Elle fit un hochement de tête positif, lentement alors qu'elle enlaca le cou d'Elryn de ses bras fins et délicats. Elle prenait le risque de perdre une partie de son identité, mais ce n'était pas une perte énorme lorsqu'on envisageait de s'unir pour la vie à l'être aimé. Lentement mais sûrement, le cap se franchit dans la douleur, le sang, mais surtout le plaisir partagé. La nuit fut intense, brève aussi du fait de leur inexpérience, mais ils étaient au comble du bonheur jusqu'à ce qu'épuisés par l'effort, ils s'endormirent dans les bras de l'autre.

Si la nuit possédait son zénith, on pourrait alors situer l'heure du réveil d'Aylin comme à cet instant. Elle ouvrit lentement les deux paupières, pour se rendre compte qu'elle était allongée, nue et dans les bras d'un homme... Le choc fut compensé par la réserve de la jeune femme, surtout pour ne pas le réveiller par un cri ou un mouvement brusque. Lentement elle du se résoudre à gesticuler doucement pour se dépêtrer de la presque-étreinte du Beorc, avant d'enfin se lever du lit. Elle toisa du regard ce mortel, si vulnérable... Il aurait été si simple de le tuer ici et maintenant, cependant une part d'elle-même ne s'en sentait pas capable. Un refus physique et inconscient de pouvoir ne serait-ce que lever la main sur lui, lui porter atteinte. Elle ne pouvait simplement pas. Pourtant il l'avait souillée, détournée de sa voie, celle de la Déesse, celle de sa propre personne. Mais Aylin se contenta de se mordre la lèvre inférieure, remettre ses vêtements normaux et partir précipitamment, ne laissant derrière elle qu'un pendentif d'argentoublié à la va-vite, et des regrets infinis.


Aylin, Prêtresse Laguz ~NC-16~ 517722aylin2


Deux jours et deux nuits lui suffirent à s'orienter dans le désert sans fin, et à retourner auprès des siens. Un an d'absence, et tout était bouleversé. Il était encore tôt lorsqu'Aylin arriva dans la demeure des Séléné. Mais elle ne fit que passer sans ne serait-ce qu'offrir un regard aux habitants, allant instinctivement vers les fondations du Temple familial. Au sein du bâtiment, ce fut une effervescence sans aucune mesure, la prêtresse était enfin revenue. De nombreux membres de la grande famille se rassemblèrent dans la pièce centrale du temple, pour y découvrir Aylin priant devant une sorte d'autel qui n'avait pas servi depuis un moment. La famille vint en son entier autour d'elle, formant un demi-cercle plein d'interrogations et de stupeur. Mais personne n'osait déranger la Prêtresse dans son recueil, malgré tout. Quelques minutes passèrent dans le silence, puis une mélodie fut fredonnée par la louve, finissant sa prière. Elle se contentait de murmurer l'air, mais les initiés pouvaient reconnaître un des hymnes à la Déesse en ancien langage nommé le Réveil de l'Aube. Puis la chanson se stoppa lentement, doucement, puis Aylin se releva et se retourna vers l'Assemblée présente en ce lieu. Devant elle, en évidence, sa mère se dressait majestueusement, mais cependant intriguée. Les formalités et le statut de la louve ne permit pas à sa génitrice de la prendre dans ses bras, surtout qu'elle était avant tout curieuse sur son départ et son retour si spontanés.

" Aylin, où étais-tu passée ? Pourquoi as-tu quitté notre famille de la sorte ? Ta mère ne comprend pas pourquoi sa fille a manqué à ses responsabilités. "

Le visage habituellement pur et neutre de la prêtresse se vit pourvoir d'un sourire malsain, tandis qu'un léger éclat de rire transperca au plus profond de la doyenne face à elle. Elle était méconnaissable sur le coup.

" Ma mère, dis-tu ? Je n'ai jamais rien entendu d'aussi grotesque, comment peux-tu prétendre cela alors que c'est moi qui ai engendré vos ancêtres ? Montrez-tous moi votre plus profond respect, mortels, que de vous avoir donné la vie en cette terre misérable. "

La chef du clan fit un pas en arrière, comme protrée devant les dires de sa propre fille. Son air apeuré en disait long sur l'incompréhension qui l'envahissait, tandis que derrière elle le brouhaha général commencait à résonner dans la pièce entière. Le ton haussa au fur et à mesure, mais sur le coup personne ne semblait continuer à prendre en compte véritablement la présence d'Aylin. Son sourire passa en grimace.

" Vous êtes décidément bien ignorants. Vous pensiez que je vous accorderais le privilège d'entendre ma Voix sans une contre-partie ? Je reprend ce qui me revient de droit, et j'ai le plaisir de vous annoncer solennellement mon Incarnation sur vos terres par le biais de votre actuelle prêtresse, comme vous pourriez le constater si vous arriviez à ouvrir votre conscience. "

L'aura qu'elle dégageait sur le moment ne laissait plus aucun doute sur la vérité, et la chef de famille se prosterna aux pieds du corps possédé de sa fille, et bon nombre des autres sujets s'abaissèrent plus bas que terre pour saluer la Déesse. Un grand sourire de satisfaction se dessina sur son visage, mais un des badauds de ce clan s'écria brusquement :

" Gloire à la déesse Ashera ! "

Un rictus d'incompréhension parcourut les paumettes de la louve, qui s'accentua lorsque la maigre foule dans le Temple répéta la maxime. L'erreur était humaine, mais elle n'avait pas songé à ce point-là. La mère se releva à moitié et fixa avec allégresse l'incarnation de la Déesse devant elle.

" Ô Ashera, commande et nous t'obéirons. "

La première réponse du corps de la Laguz immaculée fut un revers de main sur le visage de la patronne des lieux, qui sous le choc tomba au sol. Des cris de stupeur se firent entendre, mais personne n'osait vraiment bouger. Face au regard noir d'Aylin, plus personne n'osait ajouter un quelconque mot pour le moment.

" Bande d'idiots, ne me confondez pas avec cette part de ma Mère, cet erzatz de déesse, je vous l'interdis ! "

Le ton était sévère, néanmoins les paroles étaient totalement incompréhensibles pour le commun des mortels. Les souvenirs de sa mère, Ashunera, remontèrent alors dans la mémoire de l'être debout dans la salle, mêlés à sa conscience semi-humaine. Bien qu'elle ne comprenait pas pourquoi, une profonde colère naissait au fond d'elle. La frustration se lisait sur son visage, cependant le manque de tact évident d'un des mâles de cette scène pouvait être la goutte d'eau finale, lorsque ce dernier cria à l'hérésie. Celui-ci se leva en la pointant du doigt, criant à qui voulait l'entendre que ce blasphème, même de la part de la Prêtresse des Séléné, ne sera pas impuni. Les portes du Temple, pourtant lourdes et difficiles à manier, claquèrent littéralement, enfermant tout ce beau monde dans la grande pièce. Qui avait pu faire cela ? Personne ne le savait, et sur le coup personne ne s'en souciait, bien que la tension monta d'un cran.

" Je... vois parfaitement, donc vous niez mon existence, mon... statut. "

Tous se relevèrent, mais certains manquèrent de chuter à cause d'un léger mouvement sismique qui se faisait régulier depuis quelques secondes, dont l'épicentre se situait au niveau d'Aylin. Le point de non-retour était franchi à nouveau, et la Déesse déchaîna sa colère sur le clan lupin sans préavis, et jusqu'au dernier souffle de ses fils qui ne voulaient même pas croire en leur Mère. Le massacre fut sans pitié, et les portes de marbre se rouvrirent lentement pour laisser repartir Aylin vers l'extérieur.

" A... Aylin...!... "

Surprise d'entendre encore une voix, elle se retourna subitement, pour apercevoir parmi le carnage une survivante, grâvement blessée mais qui ne semblait pas pouvoir mourir dans ces conditions. Aylin se rapprocha d'elle, et fouilla dans la mémoire de son hôte pour reconnaître sa jeune soeur, haletante et dans l'incapacité physique de se relever, tendant sa main vers elle.

" Aylin, pourquoi as-tu fais ça, que...? "

Sans dire un mot, la prêtresse leva sa main vers le plafond, comme pour s'apprêter à la rabattre violemment sur la rescapée dans le seul but de l'achever. Son regard croisa celui de l'autre louve, et la mémoire de l'hôte de ce corps se mêla à sa conscience. Sa main redescendit se mettre sur son crâne, comme prise d'un mal de tête. Il fallait croire qu'elle aussi, elle ne pouvait pas encore se résoudre à la tuer. Elle fit volte-face et retourna légèrement son visage vers sa soeur, un léger sourire au coin des lèvres.

" Aylin, tu dis ? Soit, je vais emprunter ce nom un moment, mais tu peux être heureuse, je vais te mettre dans la confidence. Bientôt sera l'heure où le nom de Pandora se répendra à travers le monde. A bientôt, 'petite soeur' , ah ah ah...! "

Elle quitta les lieux sans autre parole, traversant les salles vides de gens, pour retourner dans le désert, aride, comme son coeur. Frustrée de comment les choses ont tourné, elle toisa l'astre solaire en plissant les yeux, et tendit son poing vers le ciel. Bientôt l'avènement de la Lune sera effectif. Elle avait certes l'éternité devant elle, mais les flux divins lui laissaient supposer du retour d'Ashunera, sa Mère, avant le prochain millénaire. Elle se mit une nouvelle fois à chantonner le Réveil de l'Aube, la berceuse que sa Mère fredonnait lors de son enfance, puis se mit à rire : l'Aube n'était pour le moment plus, le monde devait désormais connaître le Réveil de la Lune.

Durant les cinq années qui suivirent, Aylin voguait de régions en régions, anéantissant en cendres les divers lieux de cultes mineurs envers Ashera, cette simili-déesse qui n'existait même plus. Le monde devait savoir désormais : Pandora était maintenant là.
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MessageSujet: Re: Aylin, Prêtresse Laguz ~NC-16~   Aylin, Prêtresse Laguz ~NC-16~ I_icon_minitimeMer 21 Sep - 6:32

Aylin, Prêtresse Laguz ~NC-16~ 263540physique

Pandora, à la grande différence de sa mère, possède les cheveux longs et argentés, comme la Lune. En apparence, c'est une femme magnifique dont le visage fin aspire à la sagesse, et sa beauté à l'admiration. Ses traits semblent pourtant communs à ceux d'Ashunera, et malgré ses millénaires d'existence, on peut ressentir son statut divin au travers de la jeunesse éternelle. Sa chevelure immaculée descend jusqu'au bassin, seules les mèches de devant son visage parfait se trouvent être plus courts pour que quiconque puisse admirer sa magnificence, sa perfection. Presque naturellement, deux fleurs bleutées sont nichées dans sa crinière d'argent de par et d'autre de sa tête, donnant cette impression de fertilité en son physique. Son corps est gracieux et svelte, pur et fin, mais il ne fallait pas le croire fragile pour autant malgré cette apparence : Pandora reste avant tout une déesse majeure de ce monde. Son corps est couvert par un vêtement unique mais aux teintes variées, cependant toujours dans un ton glacial, bleu... Dernier détail, elle possède accroché à son cou un collier forgé par sa Mère, représentant la fertilité et la beauté de la nature.

Aylin est née au sein du clan Séléné, dont la principale particularité était d'avoir la peau pâle, les cehveux argentés, et le pelage blanc. Dès sa naissance, elle était couverte de tatouages rougeâtres, symbole de son futur statut de Prêtresse de la Lune, telle une prophétie. Ces marques sont d'autant visibles sur sa forme humaine que lupine, sur sa peau et ses poils. D'abord mignonne, au fil du temps elle devint une créature telle qu'elle pouvait tenter n'importe quel mâle d'un simple sourire bienveillant. On disait que sa beauté était proche de l'incarnation de la Déesse, ce qui en soi n'était pas si faux. Aylin était une très belle femme dont les cheveux en cascade tombaient jusqu'aux reins, d'un blanc pur et immaculé. Son visage respirait la jeunesse, ses traits fins démontraient un certain charme ainsi qu'une apparente fragilité, telle une poupée dont il fallait s'occuper nuit et jour. Sur sa tête, ses oreilles de Laguz surplombaient ses cheveux, et sa queue blanche touffue à l'arrière de sa croupe étaient révélateurs de son appartenance à son clan. Sur son visage, au niveau du front, un tatouage rouge en forme de rond et pouvu de deux extrémités, en haut et en bas de cette forme symbolisait son statut, et pour compléter cela un trait rouge arrondi sous chaque oeil s'ahrmonisait avec sa couleur rubis de ses iris. D'autres tatouages étaient disséminés sur son corps à divers endroits tels les épaules, le bas de ses bras délicats, ses hanches...
On retrouvait ces marques sous sa forme lupine, contrastant avec le blanc pur de son pelage. Son front et ses yeux étaient ornementés de ces tatouages à même sa fourrure, ainsi que le long de son corps canin. La forme animale d'Aylin était plus petite que la moyenne, peu pratique pour le combat féroce ou la chasse sauvage, du fait de son éducation privilégiée elle n'eut pas vraiment de chance de pouvoir s'exercer dans sa jeunesse à ces activités. Cependant la grâce de ce corps était indéniable, et la course de la Laguz semblait défier la gravité, d'autant plus qu'extérieurement sur le haut de ses pattes, son poil était redressé et long de manière à ce que cela semble former un aspect d'aile à ce niveau.
Habituellement, Aylin conserve son héritage et son rang de prêtresse, même vestimentairement parlant. Ses habits sont majoritairement de couleur blanche, un peu rouge sur les bordures, ressemblant à un kimono par moments. Une longue et épaisse ceinture pourpre lui enroule la taille, maintenant au plus proche de sa peau, laissant transparaître sa fine silhouette. Elle possédait jadis un pendentif argenté représentant à son extrémité la Lune, mais il semblerait qu'elle l'ait perdu à un moment, et de ce fait même la Déesse ne pouvait savoir où il se trouvait actuellement.


Aylin, Prêtresse Laguz ~NC-16~ 805956pandora
" Pandora, Déesse de la Lune "

Aylin, Prêtresse Laguz ~NC-16~ 448478caractre

Psychologiquement, comme tout être vivant, Pandora n'était qu'une enfant à peine consciente de son statut de divinité. Elle aimait sa Mère et était, en retour, aimée. Cependant cette relation entre les deux déesses remontaient à la nuit des temps, car désormais la déesse de la Lune pouvait se targuer de posséder moultes et moultes siècles d'existence. Les dragons, seule race vivante dont la longévité était presque infinie, avait une vision tronquée du temps et du comportement face à cette fatalité, ne pouvant posséder la même notion qu'un Beorc dont la vie s'éteignait bien avant leur premier centenaire. Alors en ce qui concerne une divinité à l'essence éternelle, la comparaison était bien pire. Au fil du temps, Pandora devint inéxorablement adulte, lassée et orgueilleuse face à sa supériorité après de nombreuses observations sur le monde. Elle essaya néanmoins de se créer une identité : elle ne voulait pas être simplement une des 'créations' de la Déesse-Mère, au même titre que ces terres, mais souhaitait apporter également sa pierre à l'édifice. C'est ainsi qu'elle créa le changement, l'évolution, en d'autres termes : le Chaos. Et cette notion lui plaisait, au point de la faire sienne. Mais face à ces événements, l'improbable se produisit, et après une bataille qui dura à l'échelle humaine près d'un siècle, Pandora fut battu par sa propre mère. Et à son réveil, en se rendant compte qu'elle avait été bafouée et enfermée loin de l'existence de cette terre qui l'avait vu naître, elle ne pouvait que changer drastiquement. Contaminée par la Colère d'Ashunera, elle sombra dans une réflexion malsaine, au point qu'au fil des siècles de captivité, elle en fasse son identité. Bien que simple observatrice du monde, elle vit grandir en elle une sorte de jalousie et de remords en voyant le monde de sa Mère changer uniquement grâce à son influence de la Destinée, de l'évolution et du Chaos. Devant le fait accompli, et le fait qu'Ashunera avait déserté Tellius, Pandora ne pouvait que se dire que ce monde était en réalité devenu sien, au fil du temps et des changements du à son influence. De ce fait, elle devint dans sa bulle encore plus orgeuilleuse qu'avant, et fière. Mais le souci étant que du fait de so nenfermement lunaire, elle développa également un caractère bien trempée et parfois extrêmiste sur sa personne, pouvant se montrer sans pitié pour quiconque bafouerait son existence.

Aylin est la treizième Prêtresse du clan Séléné, et de ce fait reçu une éducation spartiate et religieuse, même pour une Laguz. Souvent renfermée sur elle-même, so ncaractère faisait qu'elle acceptait cette condition avec un léger entrain. Mais plus elle grandissait, et plus sa crise d'identité se ressentait : personne ne la voyait comme une louve, comme une femme, comme... un être vivant, pour son entourage elle n'était que l'intermédiraire de la Déesse. C'est la raison de son amour pour Crynos, et plus tard pour Elryn, car ils ont été les deux seuls individus à l'avoir réellement estimé dans sa condition de femme. Très fragile physiquement et moralement après de tragiques incidents, elle réussit néanmoins à forger une carapace de dureté face à l'adversité et au regard des autres, intensifiant son caractère et devenant une Laguz fière au fil du temps. Mais malgré cela, et le fait qu'elle s'entraînait durement physiquement pour apprendre à se défendre, elle restait phychologiquement parlant faible face au Destin et à ses sentiments, craquant souvent et fondant en larmes quand une chose importante pour elle se retrouvait en danger. L'humilité de son être était poussé de façon presque extrême, en contradiction avec son comportement extérieur. Ce n'est qu'avec sa relation avec Elryn qu'elle put reforger cette part d'elle-même, et son amour semblait pouvoir transcender ses craintes.

Cependant, Pandora parvint à s'incarner en elle, faisant sien ce corps mortel malgré son essence éternelle. Pandora avait réellement le dessus sur ses actes et pensées, cependant après cinq ans d'existence sous cette forme, son mental semblait se confondre avec une partie de l'inconscient de son hôte. Malgré le manque évident de pitié qu'elle pouvait démontrer par ses actes, son intérieur trahissait un changement latent, lent, mais non négligeable sur sa personnalité. Elle s'identifie de plus en plus à Aylin et semble commencer à ressentir au plus profond d'elle-même une part d'humanité. Peut-être est-ce encore insignifiant, mais sans doute que cet état de fait réussit à lui faire prendre conscience sur les appréhensions d'une existence mortelle. Assez contradictoire, malgré tout. C'est à cause de cela d'ailleurs qu'elle semble imparfaite et tendrait à évoluer une nouvelle fois, car son être est après tout une source de Chaos, synonyme de changement.

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MessageSujet: Re: Aylin, Prêtresse Laguz ~NC-16~   Aylin, Prêtresse Laguz ~NC-16~ I_icon_minitimeSam 24 Sep - 20:31

Langue: 2.5/2.5

Rien à dire.

Style: 2/2.5 (-)

Le style est assez lent. Il n'y a pas vraiment de fluidité à lire. Certains mots familier viennent se glisser dans un vocabulaire étriqué mais divers. Et ça coupe la lecture.

Caractère: 2.5/2.5

Rien à dire.

Physique: 2.5/2.5

Pareil.

Histoire: 7/8

L'histoire est complète et fourmillante de détails et d'expression. Mais c'est bien trop cliché et gros pour bien passer par endroits.

Originalité: 2/2

Rien de plus à dire que ce dont tu te doutes déjà.

Note: 18.5/20 (-)

Note Finale: 18/20


Essaye de ne pas abuser de ton personnage. Je le valide, mais toute escapade de pouvoir se doit d'être minutieusement accordée par un MJ ou le joueur avec qui tu RP et délimité par tes compés sur tel sont tes souhaits.
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MessageSujet: Re: Aylin, Prêtresse Laguz ~NC-16~   Aylin, Prêtresse Laguz ~NC-16~ I_icon_minitime

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