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 Rei Hellbreath

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Rei Hellbreath Empty
MessageSujet: Rei Hellbreath   Rei Hellbreath I_icon_minitimeDim 10 Avr - 21:36

(Note : ceci est l'ancien compte d'Erras)

o Informations générales :

Nom : Hellbreath
Prénom : Rei
Surnom : La rose noire
Âge : 30 ans (20 en apparence)
Sexe : Masculin
Race : Laguz tigre
Peuple/Classe : Voleur
Pays d'origine : Gallia

o Description du Personnage :

Caractère :

La solitude est le fardeau du faible…

Rei est une personne errant sans but réel, en quête d’une chose dont il éprouve le besoin d’obtenir. Quoi donc ? Il ne le sait pas vraiment lui-même, mais il a l’impression d’être incomplet, que quelque chose manque au patchwork qui compose son âme, un carré de tissu devant s’imbriquer dans ce puzzle qui compose son être. Rei est un misanthrope : il ne peut s’attacher à personne et n’obéit qu’à lui-même la plupart du temps. Il y a en effet un moyen de le faire obéir mais encore faut-il le connaître. Quoi qu'il en soit, il n'hésitera pas à se débarrasser efficacement d'une personne trop ennuyeuse. Rei déteste donc le peuple, mais qu’aime-il ? Le sang… il adore voir le sang couler, sentir son parfum entêtant, son goût si addictif… le sang est sa drogue en quelque sorte. Quand il veut quelque chose, le tigre est prêt à tout, absolument tout. Torture, meurtre, vol, tout est bon pour avoir ce qu’il veut et il ne montrera aucun scrupule à le faire. Il a été formé pour ne pas en avoir après tout.

Physique :

Le corps est le fantôme de nos tourments passés…

L’homme-tigre est un grand spécimen aux muscles développés par les années. Son corps musclé tend la peau aux teintes solaires. Sa grande queue se balance au rythme de ses pas où sous l’impulsion d’un sentiment parfois trop poussé quand elle n'est pas enroulée autour de la taille tel une ceinture. Ses yeux gris aciers semblent pouvoir transpercer le corps d’un homme pour en lire tous ses secrets, sa chevelure d’or broussailleuse relevée par un bandeau manifeste une négligence de son apparence. Le tigre porte un pantalon brun aux pattes attachées à ses jambes par des ficelles solidement nouées, ses tibias sont couverts de bandes et ses chaussures, en harmonie avec le pantalon, sont déchirées, laissant à l’air libre orteils et talons. Le haut n’est composé que d’une veste brune laissant le torse apparent et de bandes aux bras et mains, cachant (pour le bras droit) un tatouage en forme de rose noire ayant une grande signification pour lui. Il porte également une ceinture en cuir à laquelle est fixée deux fourreaux pour ses dagues et une sacoche pour ses affaires de petite taille.

Passé* :

Quand la rose noire perdra son dernier pétale, le bouton sera mis à nu. Alors l’abeille captive s’envolera à la recherche d’une autre rose qui voudra l’accueillir en son sein.

L’histoire d’un oiseau commence toujours dans son nid natal…


Le clan Hellbreath fut une famille de tigres des plus connues sur les terres sauvages de Gallia. Tout cela par le fait de Putch Hellbreath, grand héros de son temps dans la première guerre qui opposa les hommes-bêtes aux Beorcs. Les légendes racontent que ce tigre d'or aurait fait face à un bataillon entier d'humains et s'en serait sorti sans la moindre égratignure alors que tous ses opposants agonisaient. Vérité ou mensonge ? Tel est la question, mais l'on sait malgré tout que ce guerrier à bel et bien accompli un acte héroïque pour que son nom impose respect et crainte. Cette brève introduction annonce bien le poids du nom de famille que le petit Rei, cinq ans quand tout commença, porte.

Ce jour là, le jeune garçon apprenait l'art de la chasse que son père s'évertuait à lui inculquer. La proie idéale pour le petit était un faon naissant, droit devant, broutant l'herbe émeraude qui inondait la terre des Laguz sous un soleil clément dans le ciel bleu azur. Le petit tigre était à l'affut dans les broussailles, ses yeux gris brillants d'excitation fixaient le gibier. Il sentait déjà l'odeur de la bonne viande et le goût qu'aura son repas.


<< Ne te précipite pas. Tout mouvement brutal ne servira qu'à te faire...
- YAAAAHAAAAAAAAAAA !!!!!!!!!!!!
- ... repérer... >>

Avant même d'avoir pu se lancer sur sa proie, le petit tigre fut trop distancé par le faon qui paniqua en entendant le cri du gamin. Le père soupira puis se dirigea vers lui.

<< Tu ne te fais pas assez silencieux. Un prédateur ne doit se faire remarquer que quand il porte le coup de grâce. Apprend à faire le plus grand silence si tu veux attraper le gibier. Tiens, regarde. >>

Il désigna un cerf, plus loin, s'abreuvant dans une mare. Le tigre s'approcha à pas feutré, observé par son fils ravi de voir son père à l'œuvre. Plus que trois pas et il pourra l'atteindre d'un bond ! Deux pas... un pas...

Le cri d'agonie du gibier résonna longtemps tandis que sa gorge se faisait déchiqueter et que son sang perlait par gouttes aux teintes rubis le long des brins d'herbe. Le jeune tigre ébahi par les performances de son père se précipitait vers lui, les yeux pleins d'étoiles témoignant d'une admiration sans limites.


<< Tu vois ? Il n'a rien senti venir. Reste calme et discret quand tu t'es trouvé une proie. Un coup suffit pour le tuer, il faut prendre le temps de le préparer. >>

Rei acquiesça en observant le futur repas saignant comme il l’aime. Rester discret… ça allait être dur pour une pile comme lui. Ses deux sœurs étaient des chasseresses redoutables comme le prouvaient la quantité de viande qu’elles ramenaient à chaque fois.

<< Allez, montre moi si t’as bien compris ! >>

Et ils repartirent en chasse pour la soirée, mais il fallut malgré tout un certain temps à Rei pour parvenir à abattre un faon, d’autant plus qu’il a dû le pourchasser et non l’abattre sans qu’il ne fuie, mais c’étaient malgré tout des progrès appréciables.

Le père et son fils retournaient au village, portant chacun leur proie de la journée. L’herbe titillait agréablement leurs pieds ampoulés par la longue et fatigante chasse, ils étaient fourbus, partagés entre satisfaction de la journée et hâte de retourner à leur demeure sous le ciel teinté d’orange annonciateur d’une nuit étoilée sans nuages, empli d’air pur pollué par une odeur de brûlé tellement forte qu’on croyait que leur village tout proche brûlait tout entier pour alimenter un barbecue de l’enfer.


<< Mais que… AU FEU !!!!! >>

Le grand tigre laissa choir son cerf puis se rua vers l’intense chaleur du brasier qui dévorait les bâtisses de bois et d’argile en rependant l’odeur des démons de flammes. Que peut faire un petit enfant devant une telle catastrophe si ce n’est regarder la scène sans vraiment comprendre ? Rien… Rei s’assit en attendant son père, fixant de ses yeux emplis d’incompréhension les grandes langues aux couleurs chatoyantes. Que faisait son père ? Où étaient ses sœurs ? Sa mère allait bien ? Ils allaient revenir ?

Il s’élève dans les cieux tel un ange et plane sous la couverture azurée, avec ses semblables…


<< Rei… Rei ! Lève-toi ! >>

Le petit tigre était secoué à l’épaule. A force d’attendre, il s’était endormi et son père était revenu. Il était couvert de brûlures, tout comme sa mère et ses deux grandes sœurs, en plus de leurs habits bizarrement déchirées, mais elles étaient vivantes, au moins. Le cerf et le faon dégageaient une odeur de viande gâtée, maintenant…

<< Allez, debout, il faut y aller. >>

Le petit regarda autour de lui. L’aube venait de se lever et le village enflammé a laissé place à un tas de bois noirci fumant encore du drame qui s’était joué.

<< On va où ?
-Loin d’ici, déjà… allez, en avant !
- Mais j’ai faim… >>

L’homme hésita puis posa le sac sur ses épaules pour en tirer un morceau de pain aux épices et une gourde remplie d’eau et les donna à son enfant afin qu’il se sustente un minimum.

<< On va devoir se rationner désormais, le temps de se remettre de cette terrible épreuve. Alors profite bien de ce repas car tu ne mangeras sans doute pas avant ce soir. >>

L’enfant leva un regard d’incompréhension vers son père, la bouche pleine de pain. L’homme avait un regard chargé de colère et, maintenant qu’il y faisait attention, sa femme et ses filles avaient l’air terriblement bouleversées, elles pleuraient presque. Que s’était-il passé ?

Les jours qui suivirent furent toujours la même chose : ils marchaient sans but, dormant à la belle étoile. Rei et son père partaient chasser le temps de dégoter assez de viande pour eux cinq puis ils mangeaient. Le petit remarqua que les femmes mangeaient plus que les hommes et un autre détail l'intriguait au point qu'il posa la question, un soir, à son père :


<< Pourquoi Nina et Katty viennent pas chasser avec nous ? >>

Cette simple question innocente déclencha un torrent de larmes et de sanglots chez les deux sœurs. Leur mère et leur père tentèrent de les réconforter et Rei comprit qu'il valait mieux écarter le sujet : il s'était passé quelque chose pendant l'incendie et ça les empêchait de chasser.

Après un mois d'errance, ils investirent une maison abandonnée pour y vivre désormais. Les travaux pour leur confort prirent eux aussi un mois de leur existence et un second détail attira l'attention de Rei : plus le temps passait et plus les femmes prenaient du ventre.

La vie reprit son court avec quelques changements : seuls les hommes chassaient et les femmes restaient à la maison, sans sortir plus loin que leur propriété. Il posa bien évidemment la question :


<< Pourquoi vous ne sortez pas de la maison ? Pourquoi vous n'allez pas avec nous jusqu'au village ? Les gens sont très gentils là-b... >>

Une fois encore il y eut des larmes, et pas que chez les sœurs : la mère versa elle aussi quelques sanglots et le père dut réconforter les trois femelles. Rei se dit alors qu'il devrait ne plus poser de question si elles pleuraient à chaque fois.

Le père de Rei était aussi bizarre : il regardait toujours le ventre des femmes avec une lueur de haine dans les yeux, mais il se pliait en quatre pour les femelles. Il ne leur refusait rien et avait toujours des gestes tendres, plus qu'affectueux et protecteur avec elles. Rei n'avait le droit qu'au strict minimum de son côté.

Le temps passait et les ventres féminins grossissaient de façon alarmante selon le petit Rei, mais il préférait ne pas en parler, histoire de ne pas déclencher de nouvelles larmes. Finalement, un soir, les ventres retombaient, mais à quel prix ? 3 étranges petites choses.

Au début, Rei pensait qu'il s'agissait de Laguz, mais ils n'avaient ni queue, ni fourrure, ni oreilles en pointe. Rien qu'une chaire à nue et des cheveux. Blonds pour l'enfant de la mère, roux pour la fille de Nina et noirs pour le fils de Katty. Enfin, ils portaient tous les trois une même marque, mais à un endroit différent : la nuque pour le blond, le poignet droit pour le roux et sur l’omoplate gauche pour le dernier. Si Rei les trouvaient mignons et intriguant, ils inspiraient un profond dégout et une haine sans limites aux autres.

Enfin, ce n’était pas totalement rose non plus pour le petit Rei qui devait ramener deux fois plus de viande maintenant qu’il y avait trois bouches en plus à nourrir… toutefois, le comportement de ses ainés l’intriguaient fortement et, à chaque fois qu’il demandait ce qu’ils avaient, on lui répondait « tu es trop jeune pour comprendre… » et s'il demandait quand il serait assez grand pour comprendre, il n’avait droit qu’à un silence comme réponse.

Ce ne fut qu’un soir, alors qu’il dormait en veillant sur les trois petites choses, qu’il comprit en écoutant les messes basses. Il voulait sortir dehors afin de faire ses besoins quand il entendit le dialogue.


<< Papa ! Je ne veux plus de ces horreurs chez nous !
- Je suis d’accord avec Nina ! Ces trucs vont nous apporter le malheur et ils incarnent notre humiliation !
- Nina, Katty, calmez-vous. Nous allons les garder et ils devront travailler dur, très dur. Ca vous assurera plus de confort.
- Je me fiche de notre confort ! Ces horreurs nous ont pris notre vie ! Notre fierté ! Nos pouvoirs ! Nous ne pouvons plus nous transformer ! Nous ne pouvons plus chasser !
- Mais eux pourront chasser quand ils seront en âge. Rei leur apprendra.
- Tu as déjà vu un sans-parent chasser comme un Laguz ? Ils font comme les humains : avec des outils !
- J’irais leur chercher des arcs chez les humains.
- Et qui va leur apprendre à s’en servir ? >>

S’en suivit un long silence. Personne ne savait utiliser d’arc chez eux. Rei retourna s’allonger auprès des bébés, la vessie aussi pleine que sa tête était emplie de questions. Pourquoi haïr ces trois petites choses alors qu’elles n’y étaient pour rien dans cette histoire ? Avec l’âge, Rei commençait à comprendre, mais malgré tout il ne voyait pas pourquoi ces enfants devaient être haïs par leurs génitrices et leur grand père/beau père.

Cinq ans passèrent, ce qui amenait l’âge de Rei à 10 ans. De toute la famille, ce devait être celui qui montrait le plus d’empathie aux trois marqués. Leurs noms ? Malheur, Déshonneur et Désespoir. Ces êtres travaillaient comme des esclaves, ne quittaient pas la forêt et ne parlaient vraiment qu’entre eux ou à Rei qui feignait le mépris familial, mais devenait doux et attentionné avec eux quand ils étaient seuls. On leur avait fourni des instruments Beorcs, dagues et arcs, et ils apprirent d’eux même à s’en servir pour la chasse. Rei apprit à employer ces outils, lui aussi, mais il préférait malgré tout ses griffes et crocs pour l’art de la chasse dont il excellait un peu plus chaque jour.

Mais vient un jour où la tempête s’abat sur son bonheur, ne laissant que vents violents et désolation sur sa route qui s’unit à celle du petit volatile…

Rei et les enfants rentrèrent d'une chasse assez fructueuse. Cinq gros daims, voilà de quoi sustenter tout le monde ! Le soleil était à son zénith, il fallait se dépêcher de rentrer. Le ciel bleu azur et infini n'était masqué que par cette épaisse fumée provenant de la cabane droit devant qui brûlait comme un feu de joie...


<< Mais que... au feu ! >>

Dans un même bruit, les cinq victimes qui devaient faire office de diner tombèrent au sol tandis que Rei s’apprêtait à se ruer vers la cabane pour porter secours à sa famille... mais trois hommes s'interposèrent. Trois Beorcs musclés, chacun avec une teinte de cheveux différents : un blond, un roux et un noir.

<< Tiens ? Je pensais qu'ils les auraient tués à la naissance. Alors voilà nos descendants, les gars.
- Quelle réunion familiale inattendue. Et voilà notre beau frère... ou beau fils, c'est selon... qui a pris sa mère, déjà ?
- Toi...
- Ah oui, c'est vrai. Eh bien, petit... tu viens pas faire un câlinou à ton beau papa ?
- Qu'avez-vous fait ?... qu'avez-vous fait à ma famille ?
- Ce que dame Sheilah ne peut avoir disparaît. Ta famille à refusé la soumission, ils sont morts. Mais toi, tu es encore jeune... tu pourrais lui plaire ! >>

Les trois rirent en choeur, comme s'ils ne formaient qu'un seul être, et sortirent également leurs armes d'un même mouvement. Trois grands bâtons de bois qui se finissaient par un pointe argentée. Les enfants tremblèrent tandis que Rei s'avançait et se transformait. L'instinct de famille lui ordonnait de protéger sa famille. Le tigre doré grognait tandis que ses ennemis l'encerclaient. Puis ils fondirent sur lui d'un même mouvement. Simple, rapide et précis... Rei se retrouvait coincé entre les trois lances : l'un des bâtons se trouvait entre ses crocs, un deuxième entre les pattes avant et un troisième derrière lui, à la verticale.

<< Piégé... >>

Le roux fouilla dans sa poche et en sortit une fleur noire qu'il colla au museau du tigre. Le parfum entêtant de la fleur enveloppa son esprit d'un bien être total qui l'entrainait dans une torpeur infinie...

Le tigre se réveilla dans un endroit noir comme les ténèbres. Seule une pâle lueur vacillante de l'autre côté de barreaux d'une grille lui conférait un peu de lumière.


<< Où je suis ? Il y a quelqu'un ? Heur ? Déso ? Despy ? Maman ? Papa ? Mes sœurs ? YA QUELQU'UN ???? >>

Aucune réponse... Rei se leva et bougea ses membres douloureux. Il était dans un tas de paille. Devant lui, dans la lueur de la torche lointaine, se découpaient la silhouette d'un broc d'eau croupie, d'une gamelle contenant une miche de pain rassi et d'un pot de chambre qui, à en juger l'odeur, à servi il y a peu. Il se dirigea vers la grille et passa la tête à travers les barreaux. Rien de plus qu'un couloir dont il ne voyait pas le bout... était-il condamné à croupir dans cette geôle ? Qu'était-il arrivé à sa famille ? Qu'allait-il lui arriver à lui ? Il retourna dans la paillasse et se recroquevilla pour pleurer...

Combien de temps s'est-il écoulé ? Une heure ? Une demi-journée ? Une journée entière ? Il n'en savait rien... mais en tout cas, des bruits de pas le tirèrent de sa torpeur et il releva la tête en entendant sa grille s'ouvrir.


<< Voila votre peluche, maîtresse Sheilah.
- Un Hellbreath dans la fleur de l'âge... magnifique. >>

Une chevelure corbeau qui lui tombait à la limite des cheville, un visage de poupée sertis de deux saphirs en guise d'yeux, un corps de nymphe mis en valeur par une robe noire d'ébène brodée d'arabesques dorées. Etait-il devant la déesse en personne ? Rei se tira de sa contemplation avec difficulté et grogna en relevant la babine supérieure.

<< Il est hargneux... on devrait lui mettre une muselière et le dresser comme il faut.
- Le tatoueur est prêt, Maîtresse. Il vous attend dans le cercle.
- Parfait. Emmenez le petit la bas, je vais chercher la sève de rose noire.
- Oui Maîtresse. >>

Le roux s'avança et attrapa Rei par le bras, le menaçant avec un couteau. Rei continuait de grogner mais se laissait entrainer. Il ne pouvait rien faire, il en était conscient.

On le traina dans le couloir qui semblait ne pas avoir de bout avec son sous-éclairage fourni seulement par des torches très espacées. Ils marchèrent longtemps, passant divers embranchements, des portes, des grilles (par lesquels Rei jetait un coup d'oeil, espérant voir une de ses connaissances à travers). Finalement, ils s'arrêtèrent devant une porte plus grande que les autres. Les contours étaient dorés et des sortes de coussins en soie pourpres recouvrait le bois. L'homme entra et s'inclina devant la “Maîtresse Sheilah” et un homme emmitouflé dans une cape noire qui le masquait complètement, visage compris. Il tripotait entre ses doigts, recouvert de gants fins et noirs, une aiguille imprégné d'un liquide épais et noir transparent. L'encapuchonné fit un signe de main et le roux fit avancer Rei.

La pénombre l'empêchait de voir ça à son arrivé, mais un cercle bizarre a été tracé autour d'une table en marbre auquel on a fixé des chaines. On y plaça Rei qui, pris de panique, se débattait, mais le roux le maîtrisait parfaitement bien. Finalement, le petit fut entravé solidement à la table.


<< Quand vous voulez, Maîtresse Sheilah. >>

La femme sourit et entama un long chant résonnant en écho contre les murs. Pendant sa mélopée, ses cheveux flottaient et une aura noire, tellement noire que la pénombre semblait gris pale, émanait d'elle.

Nuca huena cuic my miha, dnécun t'ehvundiha, jyemmyhda lussa mac lrajymeanc, di téveac m'ytjancedé.

Nuca huena cuic my miha, yiq bédymac xie lnyekhahd mac teinhac, due xie nabnécahda ma symeh, di luhveac duh lrykneh.

Nuca huena cuic my miha, tyhc ma jahd lussa ih vihyspima, di nèkhac cin my hied, di lryhkac ah aclmyjac dac ahhasec.


Pendant le chant funeste, le tatoueur se pencha vers un bras de Rei et y planta une première fois l'aiguille. Sous le choc, Rei hurla de douleur avant que le roux n'enfonce un bâton entre ses mâchoires afin qu'il aie quelque chose à mordre. Le tatoueur fit son office jusqu'à la fin du chant répété aussi longtemps que nécessaire. Rei avait atrocement mal, mais pas qu'au bras. Il avait l'impression que le chant transmettait la douleur sur chaque atome qui composait son corps. Il souffrait le martyr comme jamais. Une fois que ce fut fini, il cessa de gémir. Les larmes aux yeux, il voyait flou à travers.

<< Conduisez-le à ma chambre.
- Tiens donc. Vous ne voulez donc pas l'employer comme élément de force ?
- Si on me voit employer un sous-humain, ce sera trop dangereux pour moi. Il travaillera dans l'ombre et pour ça, je veux museler ce qui ne sera jamais assez discret chez lui. Et puis... on dit que les métisses ont de grands pouvoirs. Imaginez ce que pourrait engendrer un Hellbreath en union avec une renégate comme moi.
- ... en effet... eh bien, je vais me retirer dans ce cas. J'ai fait les quatre roses, il ne vous reste plus qu'à les employer à bon escient Madame.
- Merci encore. >>

Les ailes arrachées, derrière tes barreaux, tu contemple l'infini azur en regrettant le temps de la liberté.

Lorsqu’il rouvrit les yeux, Rei se trouvait dans une autre chambre. L’air était lourd de fragrances diverses des innombrables fleurs dispersées dans la pièce éclairée par des bougies parfumées disséminées dans la pièce. Les teintes sombres de la tapisserie bleu nuit invitait à des sommeils agréables. Le lit sur lequel il se trouvait était agréablement confortable. Situé au cœur de la pièce, les draps et couvertures de soie des plus douces étaient de couleur bleu sombre et le bois massif de la charpente du lit comportait des gravures dorées.

Sheilah était assise sur une chaise dans un coin de la pièce. Elle était maintenant vêtue d’une jupe noire et de bas résilles assez aguichants.


<< La peluche s’est réveillée. A-elle encore mal ? >>

Presque aussitôt, le tigre observa son bras. Il n’avait plus mal, mais l’apparition d’une rose noire sur son bras droit l’effarait. Un tatouage…

<< Cette rose est la chaîne qui te relie à moi. Tu m’appartiens désormais. Je peux faire ce que je veux de toi à présent. >>

Lui appartenir ? Quelle idée de fou ! Jamais il ne se soumettra à qui que ce soit. Rei descendit du lit et se prépara à sauter sur la femme quand celle-ci se remit à chanter.

Nuca huena cuic my miha, dnécun t'ehvundiha, jyemmyhda lussa mac lrajymeanc, di téveac m'ytjancedé.

Nuca huena cuic my miha, yiq bédymac xie lnyekhahd mac teinhac, due xie nabnécahda ma symeh, di luhveac duh lrykneh.

Nuca huena cuic my miha, tyhc ma jahd lussa ih vihyspima, di nèkhac cin my hied, di lryhkac ah aclmyjac dac ahhasec.


Il sentait quelque chose d’étrange le parcourir, comme un frisson désagréable. Sur le coup ça le surprit, mais il se ressaisit et bondit enfin.

<< Agenouille-toi devant ta maîtresse ! >>

La voix résonna en écho dans son esprit et il se sentit le besoin irrépressible d’obéir. Rei atterrit juste devant la femme et il posa un genou au sol, tête baissée, comme un signe de soumission. Sheilah sourit de satisfaction et caressa les cheveux broussailleux du tigre comme s’il s’agissait d’un vulgaire animal.

<< Tout doux, mon chaton. Tu vois ? Je t’avais dit que je pouvais faire de toi ce que je voulais. Il suffit que je chante et tu es mon esclave. >>

Rei grogna, incapable de faire un geste. Il n’arrivait pas à le croire. Quel déshonneur ! Un Hellbreath est devenu le jouet de cette femme !

<< Allons allons, cesse donc ce grognement si désagréable et retourne sur le lit. >>

Le même besoin vital se fit sentir et Rei, cessant d’émettre le moindre grognement, se leva et se dirigea vers le matelas confortable. Sheilah suivit le tigre et s’installa à côté de lui, gracieusement, comme un félin.

<< Dis moi, petit, quel âge as-tu ?
- Dix ans.
- Oh, c’est jeune. Mais tant mieux, ça me donnera plus de temps pour te dresser. >>

Elle posa une main sur le torse du tigre et celui-ci lui saisit violemment la main.

<< Laisse-toi faire. >> Ordonna-elle d’un ton calme et Rei lâcha aussitôt la main.

Sheilah sourit et commença à laisser sa main parcourir le torse du tigre. La sensation était agréable pour la victime. Que lui faisait-elle donc ? Pourquoi lui faisait-elle ça ? Que lui voulait-elle ?


<< Les Hellbreath sont très connus en terre Laguz. Vous êtes un trésor là-bas. Et j’aime les trésors. Je recherche tout ce qui a de la valeur pour me l’approprier.
- Pourquoi ? Que voulez-vous ?
- Une de mes aïeules a été maudite par la déesse alors qu’elle l’a servie corps et âme. A cause d’elle, ma famille est ce que l’on nomme des « renégats ». Je vais accumuler le pouvoir et renverser la Déesse pour prendre sa place.
- Renégats ? Qu’est ce que c’est ?
- Mon aïeule était un héron. Elle allait chaque jour chanter ses Galdr en l’honneur d’Ashera afin de lui rendre grâce. Elle était une servante des plus ferventes. Mais un jour, un prêtre Beorc lui a fait une chose horrible et les hérons ont refusés de la garder, la condamnant à vivre chez les Beorcs. Elle a supplié la Déesse de lui venir en aide, mais Ashera l’a abandonnée. Ses chants n’avaient plus d’effets, son karma s’était assombri, la haine l’avait consumée. Elle a transmit ses pouvoirs, son savoir et sa haine à chaque génération en espérant qu’un jour un de ses descendants la venge. C’est à moi de le faire et tu vas m’y aider. Toi, tes neveux, ton demi-frère et…
- Où sont-ils ? Où sont Heur, Déso et Despy ?
- Avec leurs pères. Tu pourras les voir une fois qu’on en aura fini, tous les deux. >>

Lentement, la main descendit jusqu’à l’entrejambe du tigre, se faufilant sous ses habits.

<< Quoi qu’il arrive, n’oublie pas que tu m’appartiens. Je peux faire ce que je veux de toi, tu ne dois jamais me faire de mal. Jamais… laisse-toi faire pendant que je te fais du bien. >>

Ce qui suivit était à la fois effrayant et fascinant. Rei ne comprenait pas pourquoi elle lui faisait ça, mais il savourait le moment avec toute l'ignorance dont il était dôté.

<< Alors ? Tu n’as rien à me dire ?
-
- J’attends.
-Merci…
- Merci qui ?
- Merci Maîtresse Sheilah.
- C’est bien. >>

L’enfant se sentait bizarre. Il sentait qu’elle lui avait pris quelque chose, mais il n’arrivait pas à savoir quoi…La femme quitta le lit et se revêtit.

<< Ta famille se trouve dans la pièce en face de ma chambre. Tu peux t’en aller, mais reviens ici demain à la même heure. D’ici là, je saurais si j’ai eu ce que je voulais et… je t’ai à l’œil. N’espère même pas pouvoir partir d’ici. Tu es à moi, ne l’oublie jamais. >>

Pour toute réponse, elle eut un grognement tandis que l’enfant se rhabillait et quittait la pièce pour ouvrir la porte en face. Une porte simple qui donnait sur une chambre simple. Trois lits et une table de nuit sur lequel brûlait un cierge. Les enfants dormaient, se tenant le bras au même endroit : le bras droit. Rei distinguait des traits noirs entre les doigts… eux aussi ont eu droit au tatouage de la rose noire, probablement appliqué alors qu’il dormait dans la cellule. Pour trois tatouages, il a du dormir longtemps. Combien de temps s’était-il écoulé ? Il l’ignorait… Sheilah a dit que les parents étaient avec eux… ils ont dû partir entre temps.

Rei s’installa dans un coin de la pièce et attendit le réveil des enfants. Il passera son temps libre avec eux, pour le peu qu’il en avait. Les enfants étaient terrorisés par ce qui leur arrivait et ne comprenait rien de ce qui se passait. Leurs pères parlaient de les « former », mais à quoi ? Il n’en savait pas plus qu’eux, hélas…

Même sans ailes, un oiseau reste une terreur pour les insectes. Apprend à survivre dans ta nouvelle demeure, petit oiseau, tu restes puissant quoi qu’il arrive.

Le rituel de Sheirah se reproduisit chaque jour. A chaque début de séance, elle lui demandait de se transformer puis de reprendre forme humaine. Que cherchait-elle à obtenir ? Il le découvrit un jour, le 5ème depuis sa capture pour être exact.


<< Je… je…
- Tu… ?
- Je n’y arrive plus !
- Merveilleux, nous y sommes enfin ! >>

Un sourire se dessina sur son visage tandis qu’elle caressait son ventre.

<< Que m’avez-vous fait ?
- Je t’ai offert un enfant.
- Un… enfant ?
- Oui, un enfant. Nos rituels quotidiens étaient faits pour ça : t’offrir un enfant. N’étant pas une Laguz, notre enfant sera un marqué et tu dois perdre ta transformation en conséquence, mais n’aie crainte, tu n’en auras pas besoin pour ton destin. A présent, fêtons l’évènement. Va sur le lit. >>

Le malheur de Rei fut englobé par l’euphorie de la passion. Cette femme lui a tout volé pour lui donner un enfant. Un enfant non souhaité par l’homme, certes, mais c’était apparemment le vœu de la dominante. Il ne pouvait haïr cet enfant, ce n’était pas lui qui a souhaité vivre après tout… après ses exercices quotidiens, elle l’accompagna jusqu’à une vaste salle où se trouvaient les trois enfants également.

<< Mes petits, le temps est venu de vous former. Vous quatre êtes destinés à être mes agents de l’ombre, mes outils de discrétion, mes fidèles soldats des ténèbres, les assassins de la rose noire. >>

Elle entama ensuite un long discours explicatifs : Ses « assassins de la rose noire » seront des assassins formés pour tuer ceux qui refuseront de se soumettre à elle ou bien s’avéreront trop dangereux pour elle. Ils commenceront par des proies faciles puis, une fois qu’elle sera assez puissante et eux plus habiles, ils s’en prendront aux grosses proies, l’apôtre par exemple. Suite à cela, un homme entra dans la pièce. Son visage balafré était à moitié masqué par une écharpe noire, ses cheveux d’ébènes tombaient en une frange devant ses yeux bruns. Il avait un corps svelte à travers ses habits troués par endroits. Dans ses mains se trouvaient des dagues en bois, deux par élèves… l’exercice pouvait commencer.

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<< Heur, fouille le rez-de-chaussée. Deso, tu iras avec moi aux étages supérieurs. Despy, reste ici et éloigne les gêneurs. Dans un quart d’heure, notre cible doit être éliminée. >>

Depuis cinq ans, ils sont formés à cet art. Ils sont formés pour œuvrer ensemble le plus efficacement possible. Tous avaient bien changé en cinq ans. Rei était plus grands et ses muscles plus développés. Sa queue, à la manière d’une ceinture, faisait le tour de sa taille. Heur était plutôt bien musclé pour un enfant de 10 ans. Ses cheveux noirs étaient coiffés en coupe au bol, Despy, petite rouquine, avait un charisme des plus inspirants pour les pédophiles, mais elle était aussi redoutable par son air mignon qu’au maniement de la dague. Quand à Deso, ses cheveux blonds étaient comme ceux de Rei : broussailleux et relevé par un bandeau, désignant ainsi son modèle, mais question pilosité, il n’y arriverait pas. Le groupe se sépara alors selon les directives du chef. Despy restait devant la porte crochetée tandis que les trois autres entraient en silence. Heur commença l’investigation des étages du bas et les deux autres prenaient l’escalier. Rei posait précautionneusement le pied sur chaque marche afin de débusquer celles qui grinceraient afin de les enjamber. La maison était bien entretenue, comme il convient à chaque bâtisse d’une personne faisant au moins parti de la bourgeoisie. Quelques signes de richesses, tels que des fleurs dans des vases raffinés ou encore un ou deux tableaux, parsemaient la demeure. Le duo se sépara, il n’y avait que trois portes à l’étage après tout. La première que Rei ouvrit donna sur un placard à balais. La seconde était la chambre des domestiques et chaque lit était occupé. Personne pour la veille… quel manque de vigilance ! Enfin, la seule personne qu’ils devaient assassiner était le propriétaire. Deso le rejoignit devant l’escalier pour l’étage suivant qui menait à une seule porte. Rei jeta un coup d’œil par la serrure, mais outre une fenêtre, il ne voyait rien. Il tourna précautionneusement la poignée et entra en silence.

La chambre était vaste et un lit tellement grand qu’on pourrait y coucher à quatre se trouvait dans le coin. Une seule personne l’occupait : un homme svelte avec un visage jeune y dormait. Rei murmura tellement bas que seul Deso pouvait l’entendre.


<< C’est bien lui ? Bunyan, l’homme qu’on doit abattre ?
- Ouais, ya pas de doute. Il a prit le thé avec Maîtresse avant-hier et ce petit con a eu l’audace de refuser son offre en se foutant de sa gueule. Elle veut du travail bien fait et sans tâche. >>

Rei hocha la tête et ouvrit sa sacoche. Il prit une aiguille très fine et la trempa dans un flacon contenant un liquide transparent avant d’avancer en silence vers sa proie. La nuque était déjà bien dégagée, planter la pointe ne sera pas un problème… et ce fut fait. Sous le coup de la douleur, la proie se releva brusquement puis retomba presque aussitôt.

« Goutte de Mort », un des poisons les plus redoutables conçu par la rose noire : il suffit qu’un micro-milligramme traverse la peau et la cible meurt en une seconde. Une mort « propre » car, à moins de pouvoir repérer l’infime trou dans la nuque, la cible semblera avoir fait un arrêt cardiaque.

Rei fit un signe à Deso et le duo redescendit au rez-de-chaussée. Heur les attendait devant l’escalier et Despy devant l’entrée. Un corps derrière elle indiquait qu’un badaud, ivre selon l’odeur, n’aura pas la chance de satisfaire ses pulsions ce soir.


<< Allons-y, Maîtresse nous attend.
- Vous avez trouvé la cible ?
- Ouais, et sans problèmes.
- Pour une première mission, c’est une belle réussite. Nos pères seront fiers de nous.
- En parlant de parents… Rei, comment se porte ton rejeton ?
- Maîtresse se charge de sa formation. Elle a décidé qu’il apprendra les arcanes de la magie noire et la voie de l’épée.
- Deux arts totalement opposés… elle a de grands espoirs en son fils, dites-moi.
- Au fait, pendant la reconnaissance, ce matin, j’ai surpris deux Fang en pleine conversation.
- Je croyais que l’organisation allait disparaître : vu ce qu’on raconte sur elle, ce n’est plus qu’une question de temps.
- Ils se dispersent petit à petit, mais ils gardent l’uniforme, Rei. Et je reconnaîtrais leur cape entre mille… bref, ces deux là parlaient de s’en prendre à des riches. Et Maîtresse Sheilah est la plus riche du coin. On devrait la prévenir.
- Je lui en toucherais deux mots… >>

Les silhouettes drapées de noir se dirigeaient vers l’imposante battisse de la ville située au nord de Begnion. La demeure de Sheilah était sans conteste la plus grande de la ville et ses environs. Les quatre assassins entrèrent par la porte de la cave et se dispersèrent selon leurs besoins. Rei se dirigea vers la chambre de Sheilah pour sa part. Il se présenta devant et frappa avant d’entrer une fois qu’il y fut invité.

Sheilah se trouvait, comme chaque soir où Rei y était convié, dans son lit dans une robe de chambre noire raffinée. Depuis les cinq ans qu’il était à son service, la pièce n’avait pas changé.


<< Me voici, Maîtresse. L’opération a été un franc succès. Les jeunes assassins ont réussi leur examen avec brio.
- J’en étais sure. Installe toi donc. >>

Le tigre ôta sa cape et se dirigea de lui-même vers le lit. La malédiction de la rose n’a pas été activée depuis que Rei a perdu ses pouvoirs : il a bien compris qu’il ne pourra jamais fuir cette femme aussi longtemps qu’elle vivrait.

Comme chaque soir où Rei était convié à son lit, ils firent leur rituel. Sheilah assurait ainsi en quelque sorte sa domination sur le tigre, une laisse supplémentaire pour ce félin.

Une fois leurs affaires réglées, Rei ajouta la remarque de Deso au sujet du Fang à son rapport.


<< … vous devriez vous montrer vigilent : vous nous avez toujours dit que le Fang était l’organisation la plus susceptible de vous vaincre. Même s’ils ne sont que deux, ils ont été formés pour le même travail que nous. Ils sont sans doute mieux formé, même.
- S’ils ne sont que deux, il n’y aura pas de problèmes.
- Et s’ils sont plus ?
- Alors nous verrons à quel point mes objets me sont fidèles. Maintenant va, ton fils aimerait te voir. >>

Rei se rhabilla et quitta donc la chambre avant de s’engager dans le long couloir jusqu’à trouver la porte qu’il cherchait. Cette fois-ci, il entra sans frapper dans le sanctuaire de son fils, Teepo.

La chambre en elle-même était une chambre standard pour un enfant : quelques jouets éparpillés, une étagère remplis de quelques livres, une bougie et un lit. Seul le contenu de la bibliothèque changeait : il y avait bien quelques ouvrages de contes pour enfant, mais également des livres à la couverture noire ébène et des manuscrits sur les traités de la magie noire. Sheilah veillait à ce que son enfant soit érudit dès le plus jeune âge.

Teepo avait cinq ans. Son physique était un brin plus musclé que celui d’un enfant de son âge ordinaire car déjà on lui enseignait les bases de l’escrime. Il avait les cheveux noirs de sa mère qui poussaient petit à petit dans une coiffure soignée. Son vêtement était une simple bure de mage noir raffinée dans le style de sa mère : des arabesques cousues en fil doré. Ses yeux gris acier étaient ceux de son père. La marque qui trahissait ses origines métisses se trouvait en haut de son front, à moitié caché par ses cheveux.


<< Bonsoir papa !
- Il est tard et tu n’es toujours pas au lit ?
- Maman a dit que j’ai le temps : j’ai ma journée de repos demain. Tu iras au parc avec moi, dis ?
- Tu sais très bien pourquoi je ne peux pas. >>

L’enfant fit son habituelle moue de déception. Il posait la question à chaque fois et chaque fois Rei lui annonçait la même réponse. Il n’y a pas de place pour un Laguz, même s’il a perdu ses pouvoirs, dans un parc Beorc. Rei s’avança et s’installa à côté de son fils qu’il prit dans ses bras. Bien qu’il incarne sa captivité et l’entrave éternelle de sa forme animale, Rei aimait son enfant. Peut être était-ce dû au fait qu’il aimait également ses neveux et son demi-frère, qui sait ?

Ce n’est pas parce qu’on a essuyé une tempête qu’on n’aura plus jamais affaire à elle. Reste vigilent petit oiseau !

Les dix ans qui suivirent, Rei, Deso, Despy et Heur se firent une réputation inquiétante pour les ennemis de Sheilah. Toute personne, possédant un minimum de richesse, la respectait soudainement et nul ne refusait d’alliance lorsque celle-ci en proposait. Seul le Black Fang restait un danger pour elle. Des tentatives d’assassinats ont déjà eu lieu, mais toujours elle s’en est sortie. Les seules attaques commanditées eurent lieu les premières années, mais après c’était des anciens membres qui n’en avaient qu’après sa richesse suite à la dissolution de l’organisation d’assassins. Sheilah se montrait plus puissante chaque jour, Teepo était un génie de la lame et de la magie noire et les quatre assassins de la rose n’en étaient que plus redoutables.

Mais un soir, tout changea pour le tigre…


Dame Sheilah n’est plus. Que les pétales de rose s’envolent au plus vite avant que les flammes ne les consument.


Ces mots écrits en lettre de sang attendaient les quatre assassins et Teepo sur la porte d’entrée de la demeure. Juste au dessus, Sheilah gisait pitoyablement, pendue au bout d’une corde, le corps ensanglanté faisait tomber des gouttes rubis sur le perron.

<< C’est impossible !
-Maman…
-ATTENTION ! >>

Le groupe s’écarta brusquement de la porte qui s’ouvrit dans une explosion. Deux hommes en sortaient et jetaient trois cadavres devant les cinq jeunes gens. Il s’agissait des pères des trois roses noires qui prirent un air encore plus apeuré.

<< Eh ben quoi ? On vous apporte les corps de vos parents et vous ne dites pas merci ?
-Allons, Alexia, ils ont beau avoir la même profession que nous, ce ne sont pas des Fang pour autant. >>

Une femme aux cheveux blonds coiffés en natte, tenant un livre de magie de feu en main et un homme musclé avec une épée bâtarde, cheveux grisonnants, descendirent le perron d’un air narquois. L’homme trainait également un grand sac empli d’or à en juger le cliquetis qu’il produisait. Immédiatement, la famille se jeta sur les deux intrus, lames dehors.

<< Maelström Ignis >>

Une tornade embrasée enveloppa le duo qui continua de marcher tandis que toute attaque physique se révéla futile pour leurs ennemis.

<< Luna ! >>

Une sphère noire gigantesque fut projetée par Teepo sur la tornade, rempart inefficace pour un projectile de cet acabit. La femme hurla alors qu’elle fut projetée au loin sous forme d’un cadavre calciné. L’homme, lui, à préféré les brulures à la mort.

<< Merde ! Il manie la magie noire en plus ? >>

Une lame transperça presque aussitôt son cœur. Rei avait réagi vite fait. Le cadavre s’effondra.

<< Comment mère a-elle pu perdre face à ces deux là ?
- On n’a aucun mérite : ils sont bien plus puissant, d’habitude. Combattre Maîtresse Sheilah et l’élite de ses soldats les ont épuisé tous les deux.
- Qu’est ce qu’on va devenir ? … Rei ? Rei ! Où vas-tu ?
- Vérifier qu’il n’y en a pas d’autres… >>

Mais il n’y avait personne d’autres. Les deux Fang étaient de simples agents plutôt performants, comme l’a prouvé leur exploit, mais également les deux premiers à quitter le navire de l’ancienne organisation d'assassins. Ils n’œuvraient plus que pour l’argent…

La demeure de Sheilah fut brûlée avec son corps et celui de ses fidèles objets. Seuls subsistaient comme preuve de son existence les quatre roses et le rejeton de celle qui voulait toucher les cieux.


<< Que va-on devenir maintenant ?
- Maîtresse Sheilah nous a apporté le savoir afin qu’on la soutienne, Teepo, tu as également été formé dans un but : si elle échoue, c’est à toi de reprendre le flambeau.
- Mais… le but que je me suis fixé, c’est de vous faire plaisir à toi et maman. Papa, qu’est ce qui te ferai plaisir à toi ? >>

Rei resta silencieux. Qu’est ce qui lui ferait plaisir à lui ? Une question à laquelle il n’existait aucune réponse. Depuis le début de sa captivité, il ne s’est jamais soucié de son plaisir personnel. Comment donner une réponse à son fils ?

<< Je ne sais pas… fais comme tu veux, fais ce qui te plais à toi… de toutes façons, le rêve de Maîtresse Sheilah ne pouvait être réalisé que par elle, je pense. >>

Au fond de la taverne du village, les cinq silhouettes buvaient en marmonnant entre elles comme si elles préparaient un truc louche. En fait, quatre d’entre elles s’éveillaient à une perspective étonnante : voler de leurs propres ailes, ces ailes qu’on leur a arraché dans leur enfance viennent de leur être rendues. C’était bizarre… ainsi en fut il décidé : les quatre roses noires allaient faire ce que bon leur semblait. Teepo, lui, souhaitait malgré tout essayer de vivre le rêve de sa mère, aussi restera-il et vivra comme avant. L’argent dont il a hérité lui permettait de tout reprendre à zéro. Les quatre autres restaient silencieux sur leurs objectifs.

Depuis ce jour, Rei vagabonde et vit du fruit d’un labeur qu’il a toujours exécuté : assassin. Il dépouille ses victimes pour survivre et se paye ce qui l’intéresse soudainement. Il a été formé comme ça et la liberté lui va mal puisqu’il n’a pas reçu l’éducation d’une personne comme les autres…

Le caractère de Rei a bien changé en somme : ce n’est plus l’obéissant petit tigre de compagnie qui obéit à sa Maîtresse, c’est un homme qui n’obéit qu’à lui-même, refusant le contact de qui que ce soit. Il n’accepte aucun travail puisqu’il lui suffit d’aller dans une grande maison et la dépouiller pour subvenir à ses besoins. Mais malgré tout, le sentiment d’être incomplet subsiste. Que lui manque-il ?

Le vent soufflera toujours pour toi petit oiseau, il ne tient qu’à toi de profiter de ses brises et de surmonter ses tempêtes.


Comment avez-vous connu le forum ? : J'ai toujours un oeil sur vous, misérables membres... ah mince, c'est un supérieur qui m'évalue ?

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(PS : je sens venir la question du correcteur : « pourquoi avoir gardé Heur, Deso, Despy et Teepo en vie alors que les tuer aurait encore plus amélioré le scénario ? » . réponse : pour mes rp à venir, je pense que je pourrais faire de très beaux trucs avec eux lors d’une rééval ou un truc du genre.)
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Allen
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MessageSujet: Re: Rei Hellbreath   Rei Hellbreath I_icon_minitimeLun 25 Avr - 16:22

Langue: 2.5/2.5.

Quasiment pas de faute, c'est bien.

Style: 2.5/2.5.

Pas mal de redondances, et un style pas toujours épuré. Pour l'évaluation de départ ça va, mais ça ne passerait pas dans une réévaluation.

Caractère: 1/2.5.

Il y a à peine ce qu'il faut.

Physique: 1/2.5.

Same as before.

Histoire: 7/8.

L'histoire est plaisante est bien complète. Rien à dire si ce n'est la transition ou il apprend à se battre et tout le tintouin que tu ne montre pas alors que son apprentissage de la chasse, si.

Originalité: 2/2.

L'histoire fait tout ^^

Note Finale: 16/20.
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Rei Hellbreath

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