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 Les rues sont pleines de surprises [Stefan / Hélène] [Nc -18, ohohoh]

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MessageSujet: Les rues sont pleines de surprises [Stefan / Hélène] [Nc -18, ohohoh]   Les rues sont pleines de surprises [Stefan / Hélène] [Nc -18, ohohoh] I_icon_minitimeDim 13 Mar - 19:13

    Il faisait un soleil radieux ce matin-là sur Mélior, et Hélène ouvrit ses grands yeux noisettes peu après l'aube, alors que les premières lueurs du jour caressaient son visage. Sa chambre était placée plein Est, ainsi elle se levait toujours tôt et en douceur, réveillée par la douce lumière rosée du matin et les chants des nombreux oiseaux qui peuplaient le jardin de la famille Vincade. Ce jour-ci, Hélène avait un jour de congé, et elle était bien décidée à l'utiliser avec une activité très importante pour son intégrité féminine : une matinée shopping, puis un après-midi à faire une longue promenade dans la région sur son pégase. Oui, la journée s'annonçait vraiment très bien.

    Mais pour la jeune femme, chaque jour, quoique difficile, se devait être plus radieux encore que le précédent. Aussi un immense sourire fleurit-il sur ses lèvres carmin, et elle se leva. Elle accomplit quelques étirements fort agréables, quelques courbatures de ses acrobaties de la veille se faisant douloureusement ressentir. Elle avait dû pourchasser un ou deux Laguzs corbeaux, et ceux-ci pirouettaient dans les airs comme des mouches. Elle en avait beaucoup demandé à Liam, son pégase, et elle-même avait été forcée d'user de toute sa dextérité à la lance afin de ne pas la faire tomber en plein air. Aussi, son corps tout entier la lançait, et elle avait même une ou deux ecchymoses à l'intérieur des cuisses, à force d'avoir serré de toutes ses forces la selle afin de ne pas tomber lors de virages serrés ou de vrille impromptue. Voyant les deux tâches verdâtre virant au jaune sur sa peau blanche, la jeune femme éclata d'un grand rire qui faillit bien réveiller toute la maisonnée. Mais finalement, chacun resta au lit, étant habitué à ces crises de gaité qu'Hélène avait de bon matin.
    Elle sortit de sa chambre et alla faire sa toilette dans la salle de bain. Elle ne manda pas les domestiques afin qu'ils chauffent son eau (bien que la plupart d'entre eux devait être levée à cette heure), et elle commença à se déshabiller en attendant que son bain soit chaud. Elle observa des griffures dues à des coups de becs et de serres, et les désinfecta soigneusement. Elle n'en avait pas eu le courage la veille, s'était couchée presque immédiatement après être rentrée. Le sergent avait été gentil de leur donner un congé pour leur dure journée.

    Elle entendit l'eau frémir. Elle la sortit du feu, et la versa dans la baignoire. Elle y ajouta de l'eau froide en quantité suffisante, puis elle se glissa dans le bain avec délectation. Elle en aurait presque ronronné de plaisir. Elle fut prise d'une envie de chantonner, mais se rappela sagement que son frère Léandre lui avait demandé le plus gentiment possible de ne pas le faire, car elle avait une justesse terrible. Elle fit une petite moue amusée face à son incompétence, et décida de passer les vingt minutes suivantes à observer le bout de ses doigts se plisser. C'était vraiment une activité pa-ssio-nante. Puis, elle se décida enfin à sortir. Elle mit un pied par terre, l'autre, et gloussa. Elle avait oublié de prendre une serviette de bain, et avait laissé ses vêtements dans sa chambre. Elle se gratta la tête, se mordilla les lèvres, haussa les épaules, puis alla ouvrir la porte. Elle passa sa tête seulement dans l'encadrement, et s'adressa au couloir vide.


    "Heuuuu, dîtes ! J'ai oublié ma serviette, quelqu'un pourrait m'en apporter une ? S'il vous plaîîît."

    Un sourire illumina son visage alors que trois serviteurs se précipitaient, chacun une serviette dans la main. Elle prit la bleue (il y en avait aussi une blanche et une pêche), et remercia gentiment les trois hommes, qui repartirent le rouge au joue, certains d'avoir aperçu une épaule, une gorge nues.
    Elle se frictionna, s'enroula dans sa serviette, et retourna dans sa chambre le plus rapidement possible, entendant quelques rires amusés des domestiques devant lesquels elle passa. Arrivée à destination, elle enfila une robe légère en mousseline bleu ciel. Elle attacha ses cheveux bruns en une longue et épaisse natte, qu'elle noua à l'aide d'un ruban blanc. Enfin, elle se chaussa de deux bottes arrivant en dessous de ses genoux, en cuir très souple et pâle, orné de jolies arabesques qui évoquaient des nuages.
    Puis, elle descendit en cuisine, prit avec elle un morceau de pain qu'elle tartina généreusement de confiture de cerises, et s'en alla bien vite. Dans la rue, elle mordit joyeusement dans sa tartine, saluant les commerçants. Et puis soudain, elle s'arrêta , la bouche ouverte au-dessus de sa tartine, se disant qu'elle avait omis quelque chose. Ah, mais bien sûr. Son sac à main. Qu'elle était stupide. Elle retourna chez elle en courant un peu. Léandre était dans l'entrée, en train de s'habiller pour se rendre à une réunion quelconque.


    "Et bien Hélène, que fais-tu là ? Tu ne voulais pas faire des courses ce matin ?
    - Oui, mais j'aurai du mal sans argent, n'est-ce pas ?
    - ... Certes. Allez, passe une bonne journée !"

    Elle se retourna dans sa course, lui envoyant des baisers de sa main libre (vu que l'autre tenait toujours sa tartine à moitié dévorée). Elle entra dans sa chambre comme une tornade, faisant sursauter la femme de chambre qui y faisait le ménage. Elle lui adressa un sourire radieux, s'empara de son sac, vérifia qu'il contenait assez d'argent, puis elle s'envola à nouveau. Léandre, qui s'apprêtait à passer la porte, sentit un baiser se coller sur sa joue, puis vit sa soeur courir dans le jardin et passer la grille, se dirigeant vers le centre-ville. Il fut prit d'un sourire. Un vrai pégase, celle-là. Toujours en train de courir, la tête dans les nuages.
    Hélène termina donc sa tartine joyeusement, et avisa la première boutique dans laquelle elle voulait se rendre : l'armurerie. Elle devait s'acheter un nouvel aiguisoir, car le maître d'armes des Vincade ne voulait plus lui en prêter : elle les perdait bien trop souvent. Elle fit un virage serré, mais calcula mal son coup et rentra dans quelqu'un. Elle rebondit presque, et se retrouva les fesses par terre. L'homme n'était pas tombé. Elle se fendit d'un sourire (encore parsemé de confiture) :


    "Ah messire ! Je ne vous avais pas vu. Je vous prie d'excuser ma maladresse !"


Dernière édition par Hélène le Sam 3 Sep - 23:31, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Les rues sont pleines de surprises [Stefan / Hélène] [Nc -18, ohohoh]   Les rues sont pleines de surprises [Stefan / Hélène] [Nc -18, ohohoh] I_icon_minitimeLun 21 Mar - 1:40

- Mais puisque je vous dis que je n’ai besoin de rien d’autre!
- Allons messire ! Vous ne me ferez pas croire qu’un guerrier de votre calibre n’a pas besoin d’une lame supplémentaire au cours de ses voyages !
- Non je n’ai pas besoin d’une lame juste...
- Que diriez-vous d’une hache alors ? Je suis sur qu’un style un peu plus agressif vous conviendrait à merveille ! Ou même une lance qui...
- Assez vous dis-je ! Vos produits sont peut-être de qualité mais je n’ai nul besoin de tout cela ! Vendez moi ce couteau immédiatement ou perdez tout espoir de voir la moindre piécette orner votre comptoir !

Epuisé, l’épéiste finit par quitter la boutique, poursuivi jusque dans la rue par le sourire mielleux de l’armurier. Il avait fallu qu’il choisisse une échoppe suffisamment célèbre pour que l’homme se souvienne qu’un guerrier aux cheveux verts et étrangement habillé avait longuement aidé les Mercenaires de Greil... La poisse. Bon, au moins avait-il récupéré un nouveau couteau, l’ancien ayant décidé de rompre définitivement le contact entre sa lame et son manche. Rangeant le nouvel achat, dans son sac, l’épéiste sentit le minuscule oiseau sur son crâne pousser un piaillement désapprobateur avant d’ébouriffer son plumage en ronchonnant.
- Ah ne t’y mets pas toi non plus !

Pyu avait apparemment du mal avec l’atmosphère encombrée des grandes villes et le babillage incessant du marchand n’avait sans doute pas été en défaveur de cet avis. Non pas que le nomade apprécie particulièrement les lieux également. Les rues étroites garnies de boutique de Melior contrastaient avec la grandeur des espaces qu’il avait l’habitude de parcourir et, à ses yeux, même la splendeur étincelante du château que l’on pouvait apercevoir au loin ne parvenait à rivaliser avec la magnificence des plaines désertiques de Begnion ou avec l’ondoyante beauté des sables chauds du désert. Il y avait foule ce jour là, comme presque tous les jours dans la capitale criméenne, et les rues dallées réverbéraient le bruit de fond incessant de la ville en mouvement.

Qu’était-il venu faire ici déjà ? Ah oui... La nostalgie... Foutaises. Mélior parvenait fort bien à se débrouiller sans qu’il ait besoin de venir vérifier par lui-même si les choses restaient entre les mains d’Elincia. Il avait songé un instant à rendre visite à la jeune femme mais doutait qu’elle ait réellement beaucoup de temps à lui accorder, surtout s’il se présentait simplement pour prendre le thé et papoter... Elincia était devenue reine tandis que lui était simplement retourné à sa vie d’antan.

L’épéiste se gratta machinalement la joue qu’une barbe mal rasée commençait à recouvrir. Ce soir il profiterait plus amplement du confort de sa chambre et en profiterait pour se raser. Sortant de sa rêverie, l’épéiste fit rapidement le compte de ce qu’il pouvait encore acheter et de ce qu’il devait absolument se procurer... Notamment quelques provisions et une nouvelle gourde, la sienne ayant lâchement décidée d’être percée et de remplir l’intérieur de son sac, trempant intégralement son contenu. Balançant le bagage sur son épaule, l’épéiste repartit du pas de celui qui, bien que loin d’être gai et enjoué, respirait la confiance et l’envie de ne plus penser à ses soucis pour se concentrer sur la belle journée qui éclairait la capitale. Marchant tranquillement, l’épéiste parvint à un tournant avant qu’une véritable furie ne lui rentre brusquement dedans.

Déboulant du tournant, frôlant le mur dans un virage des plus acrobatiquement serré, sa chevelure brune virevoltant au vent de sa course, la femme rebondit sans dommage contre l’épéiste avant d’atterrir un peu plus douloureusement sur le pavé poussiéreux.

Sous le choc, l’oisillon déséquilibré battit assez violemment des ailes avant de se stabiliser en pépiant de plus belle. D’une tape l’épéiste le fit taire avant de se pencher vers la demoiselle qui lui adressait un sourire rayonnamment confituré.

- Ah messire ! Je ne vous avais pas vu. Je vous prie d'excuser ma maladresse !

« Que nenni ! » eut-il répondu si l’envie lui prenait de parler tel le nobliau qu’il n’était pas. Cependant, ce trait d’esprit maladroit n’étant pas dans son caractère, l’épéiste se contenta de se fendre d’un simple sourire, aussitôt accompagné d’une protestation verbale de l’oiseau qui transcrit en langage Beorc ne devait pas être belle à entendre.
- Il n’y a pas de mal ne vous en faîtes pas. J’espère au contraire que vous ne vous êtes pas fait trop mal.

Son regard franc croisa sans ciller les iris noisette de la jeune femme. Elle était plus jeune que lui, aucun doute là-dessus, et était vêtue assez simplement. Une robe à l’étoffe bleue soulignait le ruban blanc qui nouait ses longs cheveux bruns, coiffés en une seule et unique natte. Une tenue somme toute typique d’une jeune citadine occupée à se balader en ville... Quoique celle-ci se démarquait par la superbe trace sucrée ornant le pourtour de sa bouche. Son éternel sourire aux lèvres, l’épéiste tendit une main calleuse mais galante à la jeune infortunée.
- J’espère que vous trouvez le pavé confortable. Pour ma part je préfère le bon cuir d’un fauteuil.


Dernière édition par Stefan le Sam 13 Aoû - 13:48, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Les rues sont pleines de surprises [Stefan / Hélène] [Nc -18, ohohoh]   Les rues sont pleines de surprises [Stefan / Hélène] [Nc -18, ohohoh] I_icon_minitimeLun 21 Mar - 17:45

    Hélène, pour peu, aurait été presque étonnée de voir qu'on lui réponde avec autant de galanterie. La plupart du temps, les gens dans la rue ne prenaient même pas la peine de vérifier qu'ils n'avaient bousculé personne, et continuaient leur chemin tête baissée, dans leurs pensées. Et puis en plus, il s'enquérait de son bien-être ! Ce que c'était gentil. Elle eut un petit rire.

    "Non non, j'ai l'arrière train solide fort heureusement. Mais ma petite robe a moins aimé ce traitement, je pense", ajouta-t-elle en faisant une très légère moue.
    Elle détailla quelque peu le passant, qui ne se gêna apparemment pas pour en faire de même. Une tenue de voyage, un sac solide, des cheveux... verts ? Spécial comme couleur. Et puis, ces cheveux semblaient asséchés par le vent et les longues marches. De plus, il portait une épée dans un fourreau. Hélène, avec beaucoup de logique, conclut donc qu'il s'agissait certainement d'un épéiste, qui plus est nomade. Ou en tout cas voyageur. Aaaah, elle comprenait mieux pourquoi il lui avait gentiment répondu alors. Parce qu'il n'était pas un citadin !
    Elle aperçut par deux fois qu'il s'attardait sur ses lèvres. Interloquée, elle les lécha machinalement et découvrit le pourquoi du comment : quelques traces de la délicieuse confiture y étaient restées. Elle fut bien contente d'être rentrée dans quelqu'un d'aussi gentil, au moins cela ne pourrait qu'améliorer sa journée qui promettait déjà d'être fort agréable. Il était toujours bon de rencontrer des personnes aimables. Surtout si ces personnes souriaient avec autant de bon coeur ! Aussi, ce fut sans hésitation qu'elle se saisit de la main qu'il lui tendait d'une poigne ferme, et qu'il la souleva sans peine, comme un ressort, pour la remettre sur ses pieds.
    Elle épousseta soigneusement sa pauvre petite robe de mousseline, sur les jambes et un peu le derrière. Puis elle se frotta les mains l'une contre l'autre, ferma et ouvrit ses poings, puis regarda ceux du passant.


    "Ah ça, ce sont de sacrés cals ! Vous devez avoir usé maintes fois votre épée. Je n'en suis pas encore là, pour ma part."

    La tête en l'air qu'elle était omit bien évidemment de préciser qu'il était normal pour elle d'avoir des cals. Mais bon, avec les huiles végétales qu'elle utilisait, elle parvenait à garder une peau relativement douce par rapport à la dureté de sa poigne.
    Elle regarda à gauche, à droite, ne se retrouvant plus. Puis elle se souvint qu'elle allait à l'armurerie. Elle se tourna vers le jeune homme, et remarqua quelque chose qui bougeait dans ses cheveux. Elle s'approcha doucement, le nez en l'air, et vit que c'était un petit oiseau jaune qui piaillait méchamment à son encontre. Elle eut une moue amusée, leva un doigt, et posa son ongle sur le bec du petit volatile, qui piailla de plus belle. Elle le regarda droit dans les yeux, et puis, prononça :


    "Pouit."
    L'oiseau se tut sur le coup, trop interloqué par la bizarrerie de cet être humain. Hélène éclata d'un rire cristallin, et adressa un grand sourire au propriétaire du moineau.

    "Au fait, je ne me suis pas présentée ! Quelle effronterie de ma part. Je me nomme Hélène, Hélène Vincade ! Je vous remercie d'avoir fait preuve d'autant de gentillesse, ce n'est pas tous les jours qu'on rencontre des passants sympathiques comme vous."
    Elle pointa un doigt joyeux vers l'armurerie.
    "Si vous n'avez rien à faire, voudriez-vous m'accompagner à l'armurerie ? Je dois me racheter un aiguisoir, le maître d'arme en a assez que je les perde."

    Elle fit une pause devant le regard interloqué du voyageur, qui semblait avoir du mal à faire le lien entre 'robe de mousseline et jolie natte' et 'armurerie et aiguisoir'. Elle se frappa le front.
    "Ah ! Mais oui, je ne suis pas en uniforme ! Je suis chevalière pégase au service du royaume ! Donc j'ai besoin de pouvoir aiguiser ma lance, c'est logique maintenant, non ?"

    Et puis, ses yeux s'agrandirent alors qu'elle réalisait qu'elle ne l'avait toujours pas laissé se présenter. Une légère rougeur envahit ses joues, et elle s'inclina doucement devant le jeune homme afin de s'excuser.
    "Désolée messire ! Ma bonne humeur me rend souvent fort active, et je ne vous laisse presque pas parler depuis tout à l'heure ! Pour me faire pardonner, vous pouvez me raconter n'importe quoi, je ne dirai plus rien, promis !"
    Et à relever la tête pour le regarder d'un air implorant qui ferait fondre une statue.
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MessageSujet: Re: Les rues sont pleines de surprises [Stefan / Hélène] [Nc -18, ohohoh]   Les rues sont pleines de surprises [Stefan / Hélène] [Nc -18, ohohoh] I_icon_minitimeSam 2 Avr - 19:54

D’un geste sec, il remit la demoiselle sur ses pieds alors qu’elle se pourléchait les babines et lui assurait qu’il ne lui était rien arrivé de grave. Toute enjouée qu’elle était, la demoiselle épousseta bien vite ses vêtements avant de contempler ses mains fines et graciles typiques des jeunes filles de bonne famille.
- Ah ça, ce sont de sacrés cals ! Vous devez avoir usé maintes fois votre épée.

Un sourire bienveillant gagna le visage de l’épéiste à cette remarque.
- Oui en effet je...
- Je n'en suis pas encore là, pour ma part.
- Euh...

Peut-être pas de si bonne famille que ça... La tenue de la jeune femme l’aurait-il induit en erreur sur sa véritable provenance sociale ? Le vêtement, bien que simple, semblait nettement plus convenir à une jeune bourgeoise qu’à une fille des rues... A moins que sa famille n’ait décidée de lui payer quelques leçons d’escrime ! Oui il avait entendu dire que ces pratiques étaient devenues chose courante en ces temps ou chacun devait au moins posséder quelques connaissances en matière d’auto-défense... Bien qu’il douta que de simples rapières puissent réellement apprendre l’art du combat ou même provoquer l'apparition de cals sur une quelconque paume de main, aussi douce ou fragile soit-elle...
- Pouit.

Le brouhaha constant de l’oisillon fut stoppé net par cet action fort peu habituelle perturbant par la même l'intense concentration de l'épéiste. Rares étaient les personnes à oser approcher trop près de Pyu au risque d’y perdre un doigt... En fait rares étaient les personnes à approcher un homme avec un volatile dans les cheveux. Toujours est-il que ce singulier animal semblait beaucoup amuser la demoiselle qui venait de le "pouiter" sans la moindre gêne.
- Je vois que vous avez fait la connaissance de Pyu.

D’un geste rendu expert par la pratique, l’épéiste plongea sa main dans la masse verdoyante de sa chevelure et en extirpa délicatement la petite boule de plume. Bien qu’en apparence simple, cette maîtrise de la capture de poussin sauvage lui avait demandé une pratique intensive d’un entrainement visant à augmenter la dextérité de chacun de ses doigts de façon à pouvoir les bouger tous presque indépendamment des autres et ce n’est qu’au prix de nombreuses égratignures fort douloureuses que le nomade avait réussi à saisir son compagnon d’une seule main et sans l’écraser pour la première fois il y a deux semaines de cela environ.

Actuellement, l’oiseau présentait une mine boudeuse à son interlocutrice, vexé de se faire capturer aussi facilement à chaque fois.

- Il est très râleur et je pense que vous l’avez vexé en l’interrompant mais ne vous en faites pas il ne mord pas... Pas trop fort en tout cas.

Son rire se joignit à celui de la jeune femme juste avant qu’elle n’entreprenne de se présenter. Elle s’appelait Hélène et appartenait à la famille Vincade. L’épéiste chercha un bref instant dans ses souvenirs mais ne trouva aucune concordance avec ses anciennes activités dans le pays. Probablement une petite famille de la bourgeoisie locale. La gaieté d’Hélène était toutefois contagieuse et, aussi surexcitée qu’elle puisse paraître, l’épéiste ne s’en sentit pourtant que revigoré. Une vraie bouffée de fraicheur dans cette atmosphère légèrement étouffante pour lui. Réalisant qu’elle s’était présenté mais pas lui, l’épéiste ouvrit la bouche pour immédiatement corriger cet oubli. Cependant, loin d’Hélène l’idée de lui permettre d’en placer une. Pointant son doigt frénétiquement vers le bâtiment dont il ressortait à peine, elle piailla gaiement qu’elle avait l’intention d’y entrainer son nouvel ami et plus vite que cela, arrachant un sourire crispé à l’épéiste dont la main toujours tendue tenait un Pyu impatient de retourner au calme des espaces verts.
- Euh... En réalité...
*Trouve un sujet de conversation !*
- Attendez... Vous maniez l’épée ?
*Excellent mon p’tit Stef excellent !*


Il était vrai qu’un aiguisoir pour la rapière qu’il imaginait cette jeune femme manier était peut-être légèrement abusé tant au niveau de l’utilisation qu’on fait d’un aiguisoir qu’au niveau de l’arme en elle-même... Sa question avait au moins eut pour effet de plaquer violemment la main d’Hélène sur son front pâle en une claque de rappel des plus efficaces.
- Ah ! Mais oui, je ne suis pas en uniforme ! Je suis chevalière pégase au service du royaume ! Donc j'ai besoin de pouvoir aiguiser ma lance, c'est logique maintenant, non ?
- Présenté comme ça, le tout me parait nettement plus convaincant en effet.

Il est vrai que sans son armure, ni son pégase, il n’aurait sans doute jamais assimilée Erin à une manieuse d’arme experte tout comme il imaginait très mal cette jeune citadine équipée de pied en cap pour partir en guerre. A bien y regarder, elle n’était pas spécialement fine non plus. Loin de la carrure de brindille qu’une femme de la bourgeoisie possède habituellement, Hélène présentait des muscles fins mais bien présents au niveau des bras, la robe camouflant habilement le reste sous son apparence délicate et élégante. Les rues étaient décidément pleines de surprise, combien de combattants en herbe pouvaient encore se trouver dans le périmètre que ses sens pouvaient percevoir ? Lui-même n’aurait jamais su le dire.
- Désolée messire ! Ma bonne humeur me rend souvent fort active, et je ne vous laisse presque pas parler depuis tout à l'heure ! Pour me faire pardonner, vous pouvez me raconter n'importe quoi, je ne dirai plus rien, promis !

Les yeux larmoyants, les joues empourprées et ce regard de chien battu, le tout associé à ces petites courbettes... Complètement pris au dépourvu, l’épéiste scruta la jeune femme avant de détourner son regard vers le poussin, puis vers la porte de l’armurerie, et d’enfin revenir vers Hélène... Non vraiment c’était insoutenable ! La situation était tellement ridicule que l’épéiste céda à la première pulsion qui agita son système nerveux paralysé : il explosa de rire. Un pur rire de bonne humeur qui acheva de dissiper le faible malaise que la précédente déclaration lui avait imposé. Il tombait toujours sur des gens bizarres mais celle-là, on ne lui avait encore jamais faite.
- Et si je commençais simplement par vous dire mon nom ?

Essuyant la larme de joie qui perlait à son œil, l’épéiste entreprit de remettre Pyu à sa place habituelle avant de décocher un sourire embellit par sa bonne humeur du moment.
- Je suis Stefan. De la famille... Euh... Eh bien disons du Désert ça sera déjà bien comme ça !

Son regard s’attarda sur la devanture de l’armurerie avant qu’il ne reprenne.
- Et pour tout vous dire, je serais nettement mieux installé avec une boisson à la main et un vrai fauteuil pour m’assoir afin de vous « raconter n’importe quoi » plutôt que debout devant l’établissement de ce marchand trop bavard.

Son discours se ponctua d’un regard noir à la devanture accompagné d’un ricanement sarcastique qui pouvait aussi bien signifier « croyez-moi je sais de quoi je parle » que « attention ce type ne vend que des articles tout pourris! » mais son regard revint rapidement sur la jeune femme accompagné de son éternel sourire.
- Qu’en dîtes-vous ?
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MessageSujet: Re: Les rues sont pleines de surprises [Stefan / Hélène] [Nc -18, ohohoh]   Les rues sont pleines de surprises [Stefan / Hélène] [Nc -18, ohohoh] I_icon_minitimeJeu 14 Avr - 18:01

    L’experte en sourires ne pouvait, candidement, que s’attendre à ce que le charme fonctionne, une fois de plus. Oh, il fonctionna certes, mais elle fut étonnée du naturel avec lequel la conversation se poursuivit. Elle s’était plutôt attendue à un rabrouement, une conduite plus familière, un air interloqué qui durerait plus longtemps. Mais non, non. Le rire de l’homme éclata dans la rue, et quelques passants se retournèrent. Certains sourirent, d’autre s’en allèrent, crispés par ce rire soudain et cet homme qui ressemblait plus à un vagabond qu’à un citadin.
    Hélène, quant à elle, restait subjuguée par l’originalité du bonhomme. Elle songeait que c’était la première fois qu’elle parlait à un membre d’une des tribus nomades du désert. Elle était déjà passée au-dessus de leurs campements, à dos de pégase, mais n’y avait jamais fait halte. Aussi les cheveux si verts la subjuguaient-elle. Et puis, ce petit oiseau était vraiment trop mignon. Elle aimait bien les animaux. Elle aimait bien les voir grandir, observer leurs humeurs changeantes, deviner leurs goûts en nourriture. Elle avait fait ainsi avec son cher pégase, bien qu’elle l’ait obtenu alors qu’il avait juste atteint sa taille adulte.
    Elle se concentra quant au nom du bonhomme. Elle oubliait facilement ce genre de choses. Stefan. Mmh, oui, d’accord. Ce n’était pas un nom trop compliqué, alors ça allait. Elle nota que pour un nomade, il avait une façon de parler et de se tenir très courtoises ; elle se demanda bien combien de temps il avait pu voyager pour acquérir une telle retenue et une telle politesse.

    Et puis elle songea à quelque chose : elle n’avait aucune idée de l’âge de l’épéiste. Il avait dans la voix une maturité qu’on ne trouvait pas vraiment chez les moins de vingt cinq ans, songea-t-elle. Mais ses traits joyeux et son absence de ride vraiment marquée confondait la jeune femme. Il avait bien de très légères pattes d’oies, quelques plis au coin des lèvres à force de sourire, mais pas vraiment plus. Mmh, c’était un nouveau mystère à élucider ! Elle allait certainement tenter de lui arracher la confession de son âge, mais plus tard, n’est-ce pas. Il ne fallait pas brûler les étapes, tout de même. Ce n’était pas très poli.


     « Et bien, enchantée de vous rencontrer messire Stefan, et petit Pyu aussi ! », s’écria-t-elle après qu’il se fut présenté. L’oisillon toujours dans la main de l’épéiste piailla dans sa direction, déconfit, ne sachant vraiment comment réagir devant ce sourire ambulant. Et puis elle se souvint qu’elle avait promis de ne rien dire. Elle se cacha la bouche avec sa main, précipitamment, cachant un sourire malicieux qui s’y était plaqué.

    Puis, Stefan poursuivit, lui proposant d’aller boire un verre, insinuant la médiocrité du marchand d’armes. Hélène regarda d’un air innocent la boutique. Mais, mais pourtant, il était très gentil avec elle, ce forgeron ! Elle irait lui tirer les oreilles, à être incompétent avec d’autres clients. Enfin, lui tirer les oreilles, c’était bien une expression, parce qu’elle irait certainement l’abrutir de paroles joyeuses et l’accablant de tous ses défauts, avec sa franchise et sa candeur habituelles, jusqu’à ce que l’homme craque et lui promette de ne plus harceler ses clients. Oui, ça se passerait certainement ainsi. Elle se souvenait, vaguement, une fois, avoir fait monter les larmes aux yeux d’une tailleuse qui lui avait fait une robe sur mesure, mais qui n’était pas à sa mesure, et qui refusait de la reprendre. Finalement, la femme s’était réfugiée dans les bras d’Hélène, et la chevalière avait du la consoler comme une enfant, se demandant bien ce qui avait pu mettre la femme dans cet état, dans tout ce qu’elle avait dit. Elle reporta son attention sur l’homme, qui venait de lui demander son avis. Elle s’autorisa donc à répondre.


     « Oh, oui messire ! Il est toujours plus agréable de converser bien assis. Le petit bistrot là-bas est sympathique. Je vous montre ? »

    Elle se faufila dans la foule, se retournant de temps à autres afin de vérifier qu’il la suivait bien. Il semblait ne pas être trop perdu. Elle alla s’assoir à l’intérieur du bistrot, où il faisait un peu plus frais. Il y avait aussi moins de monde là que sur les tables du dehors. Un serveur à l’air affable s’avança, et prit leurs commandes. Hélène demanda le cocktail de la maison, qui était un jus des fruits de la saison légèrement alcoolisé, frais et agréable au palais, et qui ne mettait pas son buveur dans des états ineffables. Elle laissa Stefan choisir sa propre boisson, et se retourna vers lui alors que le serveur s’en allait chercher leurs commandes.
    Elle était subjuguée par Pyu. C’était assez drôle à dire, et cela semblait évident, mais Hélène avait un faible pour toutes les petites choses mignonnes, duveteuses, les bébés animaux, les vêtements très doux, la brise du matin qui balayait la plaine de Criméa. Alors, elle osa demander, timidement :


     « Heu, messire, je sais que ce n’est pas très convenant, mais… Puis-je tenter de me réconcilier avec Pyu ? »

    Puis, doucement, elle tendit la main vers l’oisillon. Celui-ci, attiré par la douce odeur de plantes aromatiques que la jeune femme utilisait pour ses mains, sautilla vers sa paume, mordilla un peu les ongles ronds et bien taillés, puis finalement sauta dans la main. Hélène, se concentrant pour toucher un minimum la chevelure de Stefan (il ne fallait pas paraître familière, que diantre), retira sa main et le précieux paquetage avec précautions. L’oisillon, apeuré d’être ainsi arraché de sa verte et moelleuse contrée, montra son mécontentement en picorant la paume de la jeune femme. Celle-ci serra les dents, alors que quelques gouttes de sang perlaient à l’intérieur de sa main. Puis, elle sourit, et de son autre main, caressa doucement la tête de Pyu. L’oisillon, sentant qu’elle ne lui voulait pas de mal, se laissa faire, et d’une langue minuscule, lécha un peu les petites plaies que son bec avait ouvertes. Puis il se roula sur lui-même, dans ses plumes douces, et ferma les yeux. La jeune femme sourit et remit le petit oiseau dans les cheveux de l’épéiste.

     « Voilà, je crois que nous sommes amis ! », dit-elle doucement. Puis elle reporta son attention sur l’homme à la verdoyante chevelure. « Et bien messire, quel numéro ce petit. Vous ne devez pas vous ennuyer, durant vos voyages. Mais, puis-je vous demander ce que vous faîtes dans notre verdoyante contrée ? Vous semblez être un combattant aguerri, mais vous avez une démarche comparable à celui qui sait s’y faire en société. C’est intriguant ! », conclut-elle avec un grand sourire, commençant à siroter le cocktail que le serveur venait de lui apporter.
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MessageSujet: Re: Les rues sont pleines de surprises [Stefan / Hélène] [Nc -18, ohohoh]   Les rues sont pleines de surprises [Stefan / Hélène] [Nc -18, ohohoh] I_icon_minitimeLun 18 Avr - 1:39

Bouché bée, l'épéiste contemplait cette simple jeune femme qui avait accomplie un véritable tour de force. Il devait avoir l'air stupide, la bouche ainsi ouverte, le regard perdu au loin car il zappa complètement la question de la jeune femme et ce n'est que lorsque le serveur le regarda d'un air inquiet en déposant sa bière sur la table qu'il revint à lui. Hélène avait dompté Pyu plus rapidement que quiconque auparavant. La boule de plume râleuse et feignante au possible avait acceptée la caresse de la jeune femme avec une rapidité que même Stefan sous l'effet d'un Stellaire à sa puissance maximale n'aurait pu maîtriser. Revenant à la réalité, le Beorc chassa de son esprit la pointe de jalousie que son rapport privilégié avec le poussin lui inspirait avant de poliment demander à son interlocutrice de bien vouloir répéter sa question.

Sirotant sa boisson sans lâcher la jeune femme du regard, le Beorc prit son temps pour répondre et pesa rapidement le pour et le contre de la question. Il y avait deux possibilité de réponse.

Réponse numéro une:

- Ce qui m'amène ? Eh bien voyez-vous, ma chère Hélène, on ne m'appelle point Stefan le nomade pour rien. Car oui, je suis CE nomade, l'homme qui a participé au conflit d'Ashnard et à la guerre de la Déesse, ce même héros qui a mit fin au chaos rêgnant sur ces terres il y a déjà quelques belles années de cela mouhahahahaha.

Peut-être un brin trop prétentieux quand on y réfléchissait trente seconde. Le nomade déglutit et s'apprêta à reposer son verre.

Réponse numéro deux:

- Je ne suis rien ! Oubliez moi et ne m'harcelez pas s'il-vous-plaît je ne suis qu'un honnête voyageur ! Pitié!

Peut-être un brin ridicule également. Il ne voulait pas paraître trop vantard pour ses anciennes aventures mais ne souhaitait pas également avoir l'air de fuir. Si la jeune femme sentait qu'il lui cachait quelque chose il y avait de fortes chances pour qu'elle essaie de lui arracher ce secret à tout prix et qu'au final, l'épéiste reparte dans un débat long et ennuyeux semblable à celui avec l'armurier... la scène l'avait passablement traumatisé par ailleurs. Son verre toucha le bois de la table et l'épéiste prit une simple inspiration, croisant les mains en un geste habituel.
- Ce qui m'amène ? Rien de bien palpitant pour une jeune femme de votre genre j'en suis persuadé. Juste un petit passage afin de dire bonjour à une vieille amie mais elle est probablement trop occupée actuellement pour avoir le temps d'évoquer le passé.

Sur ces derniers mots, le nomade inclina la tête, ses yeux se plissant et accompagnant un sourire dévoilant ses dents blanches. S'adossant au fond de sa chaise, il passa rapidement sa main dans sa tignasse un brin hirsute, chatouillant le menton du poussin au passage qui lui répondit en mordillant l'intrus sans vergogne. Croisant les bras, il détailla rapidement le port simple mais distingué de la jeune femme.
- Quand à ma tenue je vous répliquerais qu'un guerrier peut aussi bien manier l'épée que les mots. Ne faîtes vous d'ailleurs point partie de ces combattants éduqués aux us de la haute société?

Une lueur espiègle brillait dans son regard tandis qu'il reprenait une gorgée de sa boisson.
- Vous vous trouvez sans doute bavarde mais vos parents vous ont pourtant fort bien éduqué. Cependant, ils ont oubliés de vous inculquer une certaine notion de prudence ; vous n'avez pas hésité une seule seconde à accepter mon invitation. J'aurais pu être un dangereux mercenaire.

Le ton n'était pas menaçant et invitait même à la plaisanterie tout comme le sourire de l'épéiste. Il avait déclamé tout cela le plus naturellement du monde et sur le ton de la conversation.
- En parlant de vos parents, je n'ai à ce jour jamais entendu le nom des Vincades, sûrement du fait de mes nombreux voyages hors de Criméa... s'empressa-t-il de rajouter afin d'éviter de vexer la jeune cavalière... Pourriez-vous éclairer ma lanterne quand aux activités de votre famille ? Peut-être aurais-je pu croiser l'un de vos parents sans même le savoir qui sait? acheva-t-il, son éternel sourire de circonstance aux lèvres.


Dernière édition par Stefan le Sam 13 Aoû - 14:02, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Les rues sont pleines de surprises [Stefan / Hélène] [Nc -18, ohohoh]   Les rues sont pleines de surprises [Stefan / Hélène] [Nc -18, ohohoh] I_icon_minitimeJeu 21 Avr - 21:43

    Il avait l'air parfaitement estomaqué par le petit numéro avec l'oiseau. Hélène sourit gentiment lorsqu'il lui demanda de répéter sa question, trop étonné pour se concentrer sur son babillage. Elle reformula doucement, et le vit partir dans un grand mutisme concentré. Dans la tête de la jeune fille, bien des questions germèrent. Elle se demanda bien ce que pouvait donc penser cet homme étrange et souriant. Elle était assez impatiente de découvrir le pourquoi du comment, bien qu'elle se doutât qu'il resterait discret et posé quant à la réponse. Mais bon, c'est toujours bien de se créer un peu de suspens, ohohoh. Puis il lui fit une réponse somme toute, très simple. Il allait voir une vieille amie, et n'avait pas eu l'occasion de la rencontrer jusqu'alors. Hélène fut parfaitement satisfaite de la réponse qu'il lui fit. Habituée aux sommets mondains, il arrivait souvent qu'un haut placé ne puisse rencontrer telle ou telle personne à cause d'un emploi du temps relativement chargé. Néanmoins, ce devait être drôlement frustrant ! Elle ne put s'empêcher de soupirer :

    "J'espère vivement que vous pourrez voir votre amie avant de repartir..."

    Elle accompagna sa phrase d'une moue légère, et prit une gorgée de son cocktail, lentement, écoutant la suite du discours de Stefan. C'était comme un retour à l'envoyeur ; une lueur espiègle vrilla dans les yeux d'Hélène, enchantée de cette facilité qu'il avait à manier les mots et les modeler à sa convenance, tout en restant extrêmement correct, bien qu'ils soient tous deux attablés autour d'un verre. Plus d'un se serait relâché quelque peu, aurait eu un discours moins bien ficelé, ou plus futile. Mais non. Elle hocha la tête lorsqu'il évoqua l'éducation de certains combattants. Oui, il avait parfaitement raison sur ce point.
    Puis, il mentionna quelque chose quant à sa prudence et le fait de ne pas trop accorder sa confiance à des inconnus. On aurait dit son grand frère qui parlait ! C'était drôle, vraiment drôle ! Puis, il profita, pour permettre une conversation ne fâchant personne, de lui demander des informations sur sa famille. Elle répondit avec plaisir.


    "Oh, la famille Vincade est de la bourgeoisie, je dirais, heu, haute, mais nous ne sommes pas nobles. Mon grand-père était vendeur de textiles de luxe, et avait fait prospérer son entreprise, tandis que mon père fut un chevalier qui combattit bravement lors des guerres, vous savez... Il fit quelques actions pleines de bravoures, mais il resta toujours posté dans les environs du palais... Il ne voyagea pas à l'encontre des ennemis, mais resta protéger sa patrie avec beaucoup d'honneur. En récompense, il vit sa solde nettement augmenter, améliorant notre mode de vie qui était déjà relativement aisé grâce à l'entreprise... Aujourd'hui, c'est mon frère qui la gère, mais il voyage beaucoup, en fait. Quelqu'un est gérant de la boutique, et mon frère part chercher des clients. Et il aime beaucoup l'aventure, c'est une très fine lame. Léandre, c'est son prénom."

    Elle suspendit sa phrase, ne sachant que rajouter. Elle ne savait pas à quel point son frère pouvait être connu ou pas. Elle savait qu'il était bretteur, et qu'il avait offert sa lame de nombreuses fois à la reine, mais pas grand chose d'autre. Elle réalisa que depuis la mort de Leone, jumeau de Léandre, elle n'avait plus été aussi proche de son dernier frère vivant, qui avait dû prendre en charge le poids du double deuil, son père mort environ dans le même temps, et en plus devenir chef de la maisonnée. Elle se mordilla la lèvre en faisant tourner le fond de cocktail dans le verre. Le liquide s'irisa joliment.

    "Mais comme il manie lui aussi l'épée, peut-être a-t-il entendu parler de vous...", finit-elle par chuchoter. Elle le regarda dans les yeux, marqua une petite pause. Puis, consciente que les mots qu'avait lâché l'épéiste un peu plus tôt la turlupinaient, elle revint dessus." Je suis désolée d'avoir engagé une conversation, si vous ne vouliez pas. Il est vrai que j'ai tendance à accorder une confiance immédiate à des personnes qui me sourient avec tant de chaleur..."

    Elle but la dernière gorgée de la boisson faiblement alcoolisée, et regarda le fond de son verre, penaude."Je suppose que votre sourire ressemble un peu à celui de mon frère. J'aime beaucoup les gens qui sourient avec autant de... Gentillesse. Les hommes sont bien trop méchants, ces temps-ci. Enfin, depuis qu'on a de nouveau des problèmes. Je sais bien que je suis soldate, que c'est bizarre de dire ça, mais, le monde est bien mieux quand chacun est en paix avec soi-même, et est capable de sourire aussi spontanément."

    Naïvement, elle aurait bien aimé que les gens soient comme elle, sur ce point. Qu'ils ne se haïssent pas, qu'ils aiment apprendre à se connaître malgré leurs différences. Qu'ils sourissent. Mais c'était difficile, n'est-ce pas ? Un nouveau sourire, un peu plus timide, naquit sur ses lèvres. Qu'est-ce qu'elle devait l'embêter.
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MessageSujet: Re: Les rues sont pleines de surprises [Stefan / Hélène] [Nc -18, ohohoh]   Les rues sont pleines de surprises [Stefan / Hélène] [Nc -18, ohohoh] I_icon_minitimeDim 1 Mai - 22:52

- Mais comme il manie lui aussi l'épée, peut-être as-t-il entendu parler de vous...

Le nomade délaissa une seconde le regard brillant de la jeune femme pour fouiller dans sa mémoire. Léandre Vincade... De base, le nom de la famille ne lui évoquait pas grand chose pour ne pas dire rien du tout. Cependant, la jeune bourgeoise avait parlé d'une fine lame... Après tout il s'agissait de son grand frère, il était normal qu'elle le qualifie ainsi mais jamais, au cours de ses voyages il n'avait croisé le fer ou discuter avec cet homme.
- Peut-être... Demandez-lui lorsque vous le reverrez mais pour ma part, et vous m'en voyez navré, votre frère m'es parfaitement inconnu. Non pas que ce soit un mauvais point remarquez... Cette lacune va peut-être même me permettre de trouver un sujet de conversation pour nous empêcher de nous ennuyer et en apprendre plus sur votre famille par la même.

Et il la gratifia d'un sourire charmeur avant de boire une longue gorgée de son verre. Le soleil rayonnait mais malgré la température ambiante, le bretteur conservait son long manteau aux propriétés isolantes, nettement plus rafraîchissant que n'importe quelle bière. D'après ce qu'il avait compris, il avait mine de rien bien des raisons de ne pas avoir croisé de représentants de la famille de la jeune femme. Il doutait en effet que le frère de la demoiselle ait osé pousser un jour ses voyages jusqu'aux confins des terres désertiques de Begnion ou même qu'il ait seulement autant voyagé que lui l'avait fait. Ce qui était logique. Le sieur Léandre avait un foyer à rejoindre et une famille à laquelle revenir tandis que peu de choses rattachait Stefan au désert... Mis à part une sombre histoire de vengeance.

Leur conversation se poursuivit ensuite sur les excuses de la jeune femme pour avoir abordé des sujets peut-être personnels. Il s'apprêtait à lui répondre lorsque d'un air morose elle contempla le fond de son verre avant de lui expliquer la raison vraisemblable de sa présence, ici, à cette terrasse avec un parfait inconnu. Observant son air penaud, l'épéiste prit le temps de terminer son verre avant d'afficher ce sourire qu'elle avait tant apprécié et de répondre:

- Reprenez-vous voyons, il n'y a pas de quoi prendre un air aussi triste.

Posant un coude sur la table de façon très détendu, il s'avança légèrement sur son siège pour se pencher vers l'avant.
- J'apprécie votre franc-parler. Pour tout vous dire, vous me surprenez agréablement tant vos idées concordent avec celles que j'essaie de véhiculer. J'ai beau n'être qu'un homme comme les autres, avec une tenue un peu particulière je suis moi-même obligé de le reconnaître soit mais, si mes voyages m'ont bien appris une chose c'est qu'un sourire peut être bien plus redoutable qu'une lame.

Ses yeux brillaient tandis qu'il parlait. Il donnait son opinion sur le sujet et cherchait à prévoir les réactions de la jeune femme, tentant de connaître plus précisément la cause de ses pensées moroses.
- De même qu'une simple phrase peut blesser cruellement, un sourire peut guérir ou masquer des blessures bien plus douloureuses qu'on ne le pense. Y compris en ces temps troublés... Et ne vous excusez pas d'aborder certains sujets. Pensez-vous que je vous aurais répondu de la sorte si votre question me gênait?

Laissant un léger temps, de silence, l'épéiste parcourut rapidement l'endroit du regard, jugeant qu'il pouvait parler sans que des oreilles plus sensibles ne les entendent.
- Si vous me le permettez, j'aimerais d'ailleurs vous posez une question un peu plus personnelles quand à vos dernières constatations.

Un sourire malicieux s'étira sur son visage tandis que la prunelle de ses yeux semblait s'iriser d'une légère touche argentée. Le Stellaire pétillait dans son regard sous l'effet de l'amusement qu'il ressentait mais il n'y fit pourtant pas appel.
- Que pensez-vous des Laguz chère Hélène?
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MessageSujet: Re: Les rues sont pleines de surprises [Stefan / Hélène] [Nc -18, ohohoh]   Les rues sont pleines de surprises [Stefan / Hélène] [Nc -18, ohohoh] I_icon_minitimeSam 7 Mai - 21:37

    Ses paroles étaient sincères. C'était la sincérité qui manquait à Hélène dans ces temps troublés. Tout le monde pouvait sourire. Il le lui affirmait par ailleurs. Mais le sourire sincère se faisait bien trop rare en ces temps troublés. Elle baissa les yeux une ou deux fois pendant son discours. Il avait une façon de voir le sourire différente de la sienne. Il le voyait comme un outil ; enfin, c'est ainsi qu'elle le percevait. Mais peut-être qu'un outil bien utilisé peut faire de belles choses. L'artiste sculpteur ne pourrait rien sans marteau ni maillet. Et pourtant, lorsqu'il s'en sert, il peut faire des merveilles.
    Peut-être était-ce cela, le sourire, après tout ? Un ustensile, un moyen de combler les lacunes et de parvenir à ses fins. Peut-être aussi était-ce le moyen le plus doux de parvenir à ses fins. Elle se laissa bercer par les paroles de l'homme. Il semblait tellement heureux de pouvoir parler ainsi des bienfaits du sourire ! Et, peut-être, heureux de parler à quelqu'un d'aussi sincère que lui. Mais à quel point pouvait-on être sincère ? Bah ! Ce n'étaient que des spéculations. Il fallait vivre pour vivre, n'est-ce pas ? Allons Hélène, reprends-toi, montre à ce gentil Stefan que ses paroles ne sont pas vaines, et qu'elles te revigorent !
    Un sourire fleurit à nouveau sur ses lèvres alors que l'homme lui demandait joyeusement si elle pensait qu'il aurait répondu avec tant de franchise à une question le mettant mal à l'aise. Elle remua la tête énergiquement pour toute réponse. Non, non. Il ne l'aurait certainement pas fait. Ou alors, il aurait répondu à moitié, ou avec plus de retenue. C'était ça. C'était bien. Elle était parfaitement rassurée à présent. Il n'y avait aucune inquiétude à avoir.
    Le poids dans sa poitrine s'envola. Elle respira doucement, profondément, alors que Stefan se penchait encore un peu, jetant un coup d'oeil dans la salle pour vérifier l'absence d'oreilles indiscrètes.

    Alors qu'il allait poser sa question, elle crut apercevoir un reflet étrange dans les yeux de l'homme. Elle eut un hoquet de surprise, mais fut presque autant surprise par la question. Ne sachant vraiment sur quoi il valait mieux se focaliser d'abord, elle décida que répondre à son interlocuteur était bien plus poli (surtout à propos d'une question aussi sensible) que de lui poser des questions sur la couleur de ses yeux (il pouvait avoir des reflets s'il en avait envie, bon sang !)
    Hélène ouvrit la bouche pour répondre, puis finalement la referma, songeuse. Elle ne s'était jamais vraiment demandé ce qu'elle pensait des Laguz. Elle fixa un instant un point imaginaire derrière l'épaule de Stefan, puis se mit à répondre tout en réfléchissant.


    "Et bien... C'est difficile à dire. En tant que soldate, j'ai de nombreuses fois été confrontée à des Laguz. J'en ai tué de nombreux. Mais ils auraient fait de même envers moi, sans aucune hésitation. Mais, finalement, je ne connais pas les Laguz, vous voyez ce que je veux dire ? J'étais encore trop jeune avant que les hostilités ne recommencent, et je n'ai jamais eu le loisir de visiter leurs contrées. De plus, je suis vite rentrée dans l'armée, qui ne nous apprend pas spécialement à les porter dans notre coeur."

    Elle fit une pause en continuant de réfléchir. Non, ce n'était pas là où elle voulait en venir. Elle continua.

    "Je considère les Laguz, et bien... Comme un soldat considère un ennemi qu'il ne connaît pas vraiment. Je n'aime pas la propagande, donc je n'écoute pas les atrocités qu'on rapporte sur eux. Mais j'ai lu des livres qui relatent des choses incroyablement belles à propos de leur civilisation. Notre différence nous rend incompréhensifs les uns des autres, ce qui apporte la haine. Je pense, pour ma part, que je ne les hais pas. Mais je ne les aime pas non plus ; je ne les connais pas assez pour trancher. Vous voyez, je ne peux pas dire que j'aime cet homme assis là-bas parce que c'est un Beorc. Mais je ne le hais pas non plus parce qu'il en est à sa cinquième bière. Et bien, les Laguz, je les considère ainsi. Je pense.

    Lui vint à l'esprit une comparaison étrange. Elle la jugea assez intéressante pour en faire part à Stefan.

    "Que pensez-vous de ceci, Stefan. Considérons un raid de Laguz sur un village Beorc ; l'un d'entre eux tue un enfant. Puis considérons l'inverse : des Beorcs attaquent un village Laguz, et tuent leurs rejetons. De façon tout à fait neutre, ces deux crimes de guerre sont absolument immondes, sans nom. On ne peut s'en prendre à la future génération qui ne fait qu'être victime de la stupidité des anciens. Mais, d'un point de vue Beorc (ou Laguz, c'est selon), le crime le plus grave sera celui de tuer un enfant de leur espèce. Pourquoi ? Parce que nous sommes différents. Et c'est bien dommage."
    Elle eut une petite moue. Oui, c'était vraiment dommage. Elle leva les yeux timidement, peur de ne pas avoir dit les choses dans le bon sens.
    "Enfin, ce n'est que mon avis, et il est peut être tout à fait faussé par les années de service. Heu, mmh... Messire Stefan ? Heu, ça va ? Votre oeil, il est... Enfin, depuis tout à l'heure..."
    Elle était un peu inquiète. Quel était cette chose ? Puis, elle réalisa qu'il s'agissait peut-être de quelque chose qui ne la regardait pas. Elle rougit en marmonnant un petit pardon, détournant le regard, sans oser revoir la petite étincelle d'argent.
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MessageSujet: Re: Les rues sont pleines de surprises [Stefan / Hélène] [Nc -18, ohohoh]   Les rues sont pleines de surprises [Stefan / Hélène] [Nc -18, ohohoh] I_icon_minitimeSam 21 Mai - 16:14

Tandis qu'elle parlait, l'épéiste approuvait petit à petit du chef. Elle avait choisi d'adopter une position neutre quand aux Laguz. Ces êtres mi-hommes mi-bêtes ne lui apportaient nullement la haine que le Beorc moyen ressentait à leur égard sans pour autant la gonfler d'un sentiment particulier envers eux. C'était un bon point de vue, le point de vue de quelqu'un qui ne souhaite pas s'engager dans quelque chose qu'il ne connaît pas.
-Je pense, pour ma part, que je ne les hais pas. Mais je ne les aime pas non plus ; je ne les connais pas assez pour trancher.

L'épéiste approuva de nouveau face à ce point de vue emplis d'une sagesse certaine. Cette fille accomplissait certes son devoir de soldate au service de Criméa mais elle conservait à côté son propre libre arbitre, se laissant la chance de déterminer par elle même ce qu'elle pensait des Laguz. Se souriant à lui même, le bretteur se félicita d’être tombé sur quelqu'un d'aussi compréhensif.
- Enfin ce n'est que mon avis, et il est peut-être tout à fait faussé par les années de service. Heu, mmh... Messire Stefan ? Heu, ça va ? Votre œil, il est... Enfin depuis tout à l'heure...

Surpris, l'épéiste leva un sourcil interrogateur avant de voir la jeune femme partir dans ses habituelles excuses et rougissements. Comprenant soudain, l'épéiste repéra rapidement la petite étincelle magique circulant en son être avant de partir d'un brusque éclat de rire qui fit se retourner les clients les plus proches. Maîtrisant son enthousiasme, et face à l'air confus de sa jeune amie, le bretteur appuya son front sur sa main le temps de se calmer avant de relever un regard enthousiaste vers l'autre bout de la table où l'attendait une Hélène visiblement perplexe.
- Ce n'est rien excusez-moi. Il en profita pour essuyer une larme de rire perlant au coin de son œil avant de reprendre. Mon œil va parfaitement bien ne vous en faîtes-pas. Je suis juste quelque peu... Magicien et cela se révèle plus ou moins en fonction de mon humeur.

Offrant un large sourire à sa nouvelle amie, le bretteur appliqua un exercice qu'il avait largement appris à maîtriser depuis et laissa sa magie l'envahir un court instant sans pour autant la laisser s'exprimer. Le Stellaire se gonfla une fraction de seconde, prêt à se libérer avant d'envahir le corps de l'épéiste, faisant étinceler ses yeux bleus d'un argent plus étincelant que le diamant, lui conférant un regard presque désincarné et transformant son regard azuré en deux splendides miroirs argentés. Cependant, ses nouvelles prunelles, bien que surprenantes, ne renvoyaient qu'un regard des plus chaleureux. Un regard qui transportait son habituelle jovialité couplée au sentiment de bien être qu'il ressentait désormais en si agréable compagnie. Plissant légèrement les yeux, il dévisagea Hélène en souriant de toutes ses dents.
- Par exemple, en ce moment même, je suis content d'avoir croisé quelqu'un d'aussi posé que vous. Mais appelez-moi simplement Stefan. Je ne suis pas assez noble pour mériter ce « messire » pompeux que vous m'attribuez.

Redressant la tête, il atténua l'éclat de son regard afin d'éviter de dépenser le faible potentiel magique qu'il cultivait.
- Votre point de vue sur les Laguz est exactement ce que j’espérerais au moins de la part de vos concitoyens. Mais certains sont plutôt... Réticents. Pour tout vous dire, ces créatures ne sont pas si différentes de vous et moi. Leurs traditions et leurs convenances ne sont pas les même mais c'est ce qui les rend si intéressants à côtoyer. Pour ma part je vous avouerais même avoir trouver plus d'humanité chez certains d'entre eux que dans la plupart de mes semblables.

Tournant la tête, il leva l'index, interpellant la serveuse à proximité avant de contempler son interlocutrice de nouveau.
- Je vous offre quelque chose?


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MessageSujet: Re: Les rues sont pleines de surprises [Stefan / Hélène] [Nc -18, ohohoh]   Les rues sont pleines de surprises [Stefan / Hélène] [Nc -18, ohohoh] I_icon_minitimeSam 4 Juin - 23:40

    Le rire avait traversé la salle en l'emplissant de bonne humeur. Il semblait avoir rebondi sur les murs, il semblait avoir éveillé tout le monde, il semblait avoir fait pétiller quelque chose dans l'oeil de chaque client. Hélène, au début, fut perplexe. Elle se demanda bien ce qu'elle avait pu proférer de si amusant. Puis elle se dit qu'elle l'avait offensé et que c'était un rire nerveux. Puis elle se dit qu'il craquait et qu'il avait besoin de rire pour décompresser.
    De nombreuses autres hypothèses farfelues lui vinrent à l'esprit, mais aucune de semblant lui convenir, elle décida d'attendre la fin des éclats de rire de Stefan, un petit sourire relevant le coin de ses lèvres. Elle ne savait pas vraiment comment réagir. Donc, pas défaut, il fallait qu'elle sourisse.
    Puis, se calmant, il finit par lui expliquer la provenance de fameux petit éclat.
    Ce qui suivit éveilla en Hélène tout ses merveilleux souvenirs de contes enfantins, où des personnages burlesques et sages venaient en aide au héros grâce à leurs fabuleux pouvoirs. Le changement brutal de la couleur des yeux de son interlocuteur arracha à la jeune femme un petit couinement d'émerveillement. Elle se retint de faire un bruit plus audible afin de ne pas attirer l'attention plus que de raison. Mais elle n'en restait pas moins subjuguée par la profondeur miroitante des toutes nouvelles prunelles de Stefan. Elle se complut à s'y perdre pendant un instant, aspirée par tant de remous et de beauté dans ce regard... Magique. Bien sûr, tout allait très vite, mais ces petites secondes où l'éclat habita les iris de l'homme semblèrent très longues à Hélène, qui ne se soucia plus des bonnes manières quant à dévisager son interlocuteur. On s'en fichait, non ? Il avait accepté de lui montrer le fameux scintillement, alors elle avait le droit d'observer, non mais.
    Puis, soudain, il lui parla à nouveau, très gentiment. La jeune femme tapa joyeusement dans ses mains, comme une jeune enfant amusée.


    "Je suis contente aussi de vous avoir croisé, mess... Stefan ! Vous êtes d'une agréable compagnie, et vous tenez des discours très sensés et intéressants. De plus, j'ai pu rencontrer le petit Pyu !"

    L'oisillon piailla assez peu aimablement depuis la masse de cheveux verts où il était confortablement installé. La jeune femme ne pouvait pas le voir de là où elle était. Stefan, par contre, continua sa réflexion sur les Laguz et les Beorcs. Hélène plissa le nez. C'était parfaitement compréhensible d'avoir des points de vue différents à propos de cette guerre, mais, et si elle avait répondu autre chose ? Si elle avait été fortement haineuse envers les Laguz, pour une raison ou une autre ? Aurait-il mal réagi ? L'aurait-il taxée de posée, ou aurait-elle grandement baissé dans son estime ? Elle ne savait pas, et ne cherchait pas à savoir. Avec des si, on mettrait Crimea en bouteille, n'est-ce pas.
    A propos de bouteille, il lui proposa de prendre à nouveau quelque chose. Elle sourit joyeusement.


    "Oh ! C'est si gentiment proposé ! Je pense que je vais reprendre la même chose, alors. Merci beaucoup ! Quelle galanterie."

    La serveuse finit par leur apporter leur nouvelle commande. Hélène but une ou deux gorgée, puis reposa son verre pensive. Elle finit quand même par souffler le fond de sa pensée à Stefan, se baissant un peu, la main posée contre sa gorge, le col de sa robe de mousseline blanche présentant un décolleté suffisant pour déconseiller ce genre de position pour une conversation mondaine. Les clients pouvaient avoir des regards mal placés, tout autant que des oreilles.

    "Je pense pour ma part qu'on trouve de tout dans chacun des peuples. Des braves, des couards, des faibles, des forts, et autant de personnes précieuses et pleines de bonté et de générosités que d'affreux tyrans, égoïstes et traîtres. On ne touche même pas à la nature humaine ou laguz, on parle tout simplement de l'état de conscience. Et qui a la conscience peut choisir sa vie comme il le veut. Certains, comme ceux qui débutent ce genre de guerre, ne voient qu'au travers de l'épais brouillard de la haine. D'autres réussissent à vivre en ayant l'amitié, l'amour, la paix, pour tout credo."

    Elle sourit à cette dernière phrase, se doutant qu'elle devait certainement s'appliquer à eux deux. Elle soupira un instant, et agita un doigt en l'air, pensive face à sa dernière tirade. C'était vraiment très naïf comme façon de voir le monde. Ou vraiment très détaché. Elle hésitait. Mmh.
    Agité par le va et vient du doigt d'Hélène, Pyu voleta hors de son nid douillet et alla se poser sur le-dit doigt. Enfin, plus précisément, il s'affala délibérément sur l'ongle, étonnant Hélène qui fit tomber sa main sur la table, paume vers le haut. L'oisillon, offusqué, se mit à piailler de plus belle, et à picorer la paume de la jeune femme. Hélène étrangla un petit cri au fond de sa gorge. Elle leva des yeux implorants vers Stefan. Au secours, la petite bête se fâchait contre sa main. Et Hélène, pauvre, gentille Hélène, qui n'osait pas balayer le petit animal d'un revers de son autre main, de peur de le blesser.
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MessageSujet: Re: Les rues sont pleines de surprises [Stefan / Hélène] [Nc -18, ohohoh]   Les rues sont pleines de surprises [Stefan / Hélène] [Nc -18, ohohoh] I_icon_minitimeDim 10 Juil - 17:39

Songeur, l'épéiste sirota sa boisson tandis que sa compagne de table lui exposait le fond de sa pensée. Elle parlait bien et possédait cette facilité de la langue qu'ont les gens de bonne famille tandis que son point de vue résonnait d'une sagesse qu'il s'était targué autre fois de posséder. Son esprit tiqua cependant légèrement à la dernière phrase. Oui il avait vu toute sortes de personnes dévorées par la haine... Dévorées jusqu'à n'en plus vivre que pour tuer... Et ces gens dont le credo n'était que la paix et la joie de vivre, instinctivement il s'était inclus dedans mais quelque chose au fond de lui le dérangeait. Pouvait-il toujours se considérer comme appartenant à ce camp alors qu'un recoin sombre de son âme abritait désormais le spectre de la vengeance ? Cette partie de lui même qui n'aspirait qu'à voir un homme tomber sous ses coups ? Depuis qu'il avait quitter les nomades c'était là le but de ses voyages, le but de son existence.

Basculant légèrement vers l'arrière, les bras croisés derrière la tête, le nomade inspira légèrement entre ses lèvres entrouvertes laissant l'air frais se mélanger à l'amertume de la bière. L'alcool lui chatouillait agréablement le bout des doigts tandis que son esprit vagabondait dans la fine brume que provoquait le brouillard.

- Vivre de paix et d'amour... Il y a des fois où je me demande si ce principe n'existe pas que dans notre imagination...

Un couinement le sortit de sa rêverie tandis que son regard tombait sur l'étrange spectacle d'un poussin maîtrisant par sa seule puissance la main d'une cavalière pégase d'élite. Le regard implorant de la dite cavalière convainquit rapidement l'épéiste de mettre un terme à cette agitation. Habituellement il laissait le minuscule volatile s'exciter tout seul jusqu'à l'épuisement avant de se couvrir la main de pansement dans son intégralité... Mais il ne s'agissait pas ici de sa main ce qui rendait le comportement de son compagnon parfaitement inacceptable. Claquant ses mains l'une contre l'autre, l'épéiste se frotta les paumes avant de se redresser sur son siège, écartant les bras de chaque côté de l'oiseau, ses doigts s'agitant à la manière de minuscules tentacules bien connu de certains futurs fans d'animations perverses et déconseillées aux mineurs.
- Admirez l'artiste!

Son regard se fit plus perçant tandis que son bras gauche partait aussi rapidement que la foudre elle-même. Mais l'oiseau démoniaque avait su lire dans son jeu et c'est d'un délicat saut sur le côté que le monstre esquiva l'attaque sans aucune difficulté, la poigne de l'épéiste ne se refermant que sur du vent. Loin d'être déstabilisé cependant, le valeureux héros tenta une attaque en fourbe avec son bras droit que l'oisillon esquiva d'une pirouette acrobatique, se propulsant dans les airs à l'aide de ses petites ailes.
- Ahah!

Dans les airs, son compagnon ne pouvait lui échapper et c'est avec un sourire triomphant que l'épéiste rapatria ses deux mains, les claquant l'une contre l'autre afin d'emprisonner la ridicule petite créature qui avait osée le défier!
- ...

Enfin... C'est ainsi que cela aurait du se passer... Mais l'oiseau, qui devait plus être un ninja qu'autre chose, le contemplait d'un air parfaitement rancunier perché sur le haut de ses mains et une lueur meurtrière au fond du regard tandis que son plumage ébouriffé le faisait paraître deux fois plus gros que d'habitude. Sans attendre que son compagnon Beorc se ressaisisse l'oiseau bondit vers l'avant et...
- J'te tiens!

D'un rapide mouvement de ses mains de nouveau libre, le nomade propulsa son verre de bière en l'air entre les deux adversaires, interceptant l'attaque du minuscule prédateur juste avant que la deuxième main, appliquant des semaines d'entraînement, ne chope au vol la petite chose jaune l'empêchant de bouger sans pour autant lui faire de mal. Debout à côté de la table, un pied sur sa chaise et l'autre au sol, l'épéiste approcha sa capture de son visage afin de lui décocher un parfait sourire de la victoire allié à son regard qui tue mais fut interrompu au dernier moment par l'horrible vision de son verre retombant lentement vers le sol, visiblement bien décidé à se fracasser. Il eut été vide que cela ne l'aurait pas dérangé mais en l'occurrence... C'est à peine s'il y avait touché.

Etouffant son hurlement de désespoir, le bretteur laissa toute la puissance du Stellaire l'envahir, ses yeux prenant instantanément une teinte encore plus resplendissante que précédemment tandis que sa main libre plongeait à toute berzingue vers le sol. Ses doigts se refermèrent sur le récipient de verre, dérapèrent, manquèrent de le laisser échapper avant que d'un mouvement totalement improbable sans une quelconque aide divine le nomade ne fasse sauter son verre de quelques centimètres vers le haut pour enfin refermer sa main en une prise ferme et assurée dessus.

En nage et penché au ras du sol tandis que ses pieds eux n'avaient absolument pas quittés leur précédente position, l'épéiste se redressa à grand peine, un sourire crispé aux lèvres tandis que son minuscule compagnon avait visiblement décidé de se venger sur la main qui le retenait toujours captif. Tournant la tête vers Hélène, le bretteur leva son verre dans sa direction...

- Un vrai jeu d'enfant ha ha...

Avant de vider le tout d'une seule gorgée. Pas question de risquer de perdre ce qu'il venait de sauver au péril de la vie de son pauvre dos. Poussant un soupir de soulagement, l'épéiste déposa son verre vide avant de replacer l'oiseau dans sa tignasse, que celui-ci s'empressa de tenter de dépiauter.
- Excusez son comportement... Un vrai gamin m'enfin on ne peut pas lui en vouloir hein.

Son éternel sourire aux lèvres, le bretteur leva un doigt en direction de la serveuse pour tenter de se refaire servir à boire avant de se retourner de nouveau vers la jeune femme.
- La prochaine fois essayez de ne pas vous laisser faire ou il va devenir insupportable. Avant de le reconnaître j'ignorais qu'un oiseau pouvait avoir un tel ego.

Un léger rire lui échappa tandis qu'il tentait de calmer l'oisillon de quelques caresses.
- Vous parlez bien des Laguz et des possibles causes de cette stupide guerre mais je me dois de soulever un point que vous n'avez pas évoqué...

Technique ultime du changement de conversation...
- Comment peux-t-on expliquer que nous nous battons pour un monde meilleur si notre réaction face au peuple opposé est de les éliminer en premier ? C'est une question à laquelle je pensais avoir trouvé une réponse mais depuis peu... Même mes propres arguments me semblent... Fades... La paix, l'amour tout ça c'est bien beau mais pouvons nous y prétendre si nous devenons capables de tuer des gens pour cela?

Quelle ironie... Un vétéran de la guerre d'Ashnard qui demandait son aide à une petite jeunette... Non même pas de l'aide... Une simple réponse... Ou même une excuse... Une excuse qui ne le ferait pas hésiter lorsqu'il tomberait face à son adversaire... une excuse qui lui permettrait d'éloigner le sentiment d'horreur que lui inspirait cette rancune qui grondait en son sein. Face à Ruika, la mage volante, il avait su trouver les mots. Il avait su dire pourquoi il se battait... Pour vivre... Pour sa propre survie et pour porter son fardeau... Mais que lui arriverait-il le jour où il pourrait se débarrasser d'un tel poids? L'épéiste poussa un léger soupir avant de prendre une gorgée de sa boisson nouvellement parvenue.


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MessageSujet: Re: Les rues sont pleines de surprises [Stefan / Hélène] [Nc -18, ohohoh]   Les rues sont pleines de surprises [Stefan / Hélène] [Nc -18, ohohoh] I_icon_minitimeMer 20 Juil - 23:13

    Parfois, certaines actions subjuguent. Parfois, l'on réalise sa position de jeune enfant devant un phénomène incroyable, ou inexplicable. Et bien que tout un chacun soit parfaitement habitué aux prodiges et à la magie, il est aussi notoire que ces merveilles ne sont que le fruit d'un travail acharné. Malgré tout, le travail n'est rien devant l'émerveillement. On ignore les années de labeur, et l'on se fait happer par le sublime ou l'étrangeté d'une action. Les yeux brillent, le souffle se saccade, et l'on se prend au jeu, l'on espère que tout se finira bien, que la magie agira jusqu'au bout, que personne ne sera blessé. Car, pour chaque enfant, les magiciens ne peuvent pas se brûler avec leurs flammes. Les épéistes ne peuvent pas se couper avec leur lame, malgré leurs acrobaties. L'émerveillement fait tout, illumine les prunelles les plus sombres, et mène doucement à un peu de bonheur.

    Hélène fut dans cette situation. Il était vrai que l'action n'était pas, en soi, grandiose, puisqu'il s'agissait seulement d'attraper un poussin. Mais l'enchaînement des mouvements, la mise en scène -bien involontaire !- de Stefan, les sauts incroyables du petit oisillon, rendaient la scène magique et merveilleuse, forçant la jeune femme à l'ébahissement devant une telle technique. La jeune femme avait toujours été un public agréable, à la limite de la niaiserie, appréciant chaque spectacle et artiste tel qu'il devait l'être. On comprend pourquoi la fière chevalière pégase s'attendrissait devant une scène si drôle, sincère et maîtrisée à la fois. Chaque personnage enchaînait son mouvement avec fluidité, comme s'ils l'avaient toujours fait. Un sourire fleurit à nouveau sur ses lèvres alors que ses yeux entraînés suivaient les mouvements des deux adversaires.
    A l'apparition du Stellaire -la seconde ! -, elle poussa un petit cri d'étonnement, audible à peine par Stefan. L'action fut mémorable ! Le geste vif, assuré, le verre rattrapé avec brio, et la pose finale... Ridicule, il fallait bien l'avouer. Elle éclata de rire alors qu'il prononçait quelques mots en tentant de reprendre son souffle.


    "Oui, la prochaine fois j'éviterai d'agir sans réfléchir face à un tel adversaire ! Heureusement, dans ma carrière de soldate, mes précédents ennemis étaient bien moins hargneux. Mais je saurai le maîtriser s'il m'attaque à nouveau, j'ai juste été surprise. Merci de m'avoir secourue de cette bête féroce !!"

    Un nouveau rire, plus enfantin, secoua les mèches sombres qui tombaient sur son épaule, hors de sa natte. Elle baissa les yeux vers les cheveux rebelles.

    "Ohlala, la bataille m'aura décoiffée."

    Elle lécha doucement l'intérieur meurtri de sa main, puis détacha sa natte et se mis à la renouer consciencieusement alors que son interlocuteur prenait à nouveau la parole, revenant aux problèmes de la guerre, des Laguz, et autres. Pourquoi se battre. C'était une question qui ne lui avait jamais traversé l'esprit.

    "Mais ne se bat-on pas afin de protéger sa patrie et ses habitants ?"

    Puis elle songea que sa remarque était bien stupide. Et si sa patrie était celle qui agressait l'autre ? Et si, comme Stefan, un nomade, elle n'avait pas vraiment de patrie ?
    Pourquoi se battre en prônant la paix et l'amour. Pourquoi continuer à prendre les armes alors que l'on ne souhaitait qu'une vie tranquille ? Le goût de l'aventure ? Les fines pattes d'oie pliant les coins des yeux de l'épéiste ne firent pas douter Hélène quant à la quantité d'aventures qu'il avait déjà dû connaître. Peut-être avait-il quelque chose à protéger. Tout le monde avait quelque chose à protéger.


    "Tout le monde a une raison de se battre. Sinon, vous n'auriez même plus la force de dégainer votre arme, je pense. Vous n'en auriez plus l'utilité. L'envie."

    Elle songea à son pauvre aiguisoir qui allait devoir attendre encore. Elle aurait bien le temps de l'acheter. Elle termina le contenu de son verre, prise soudain d'une soif presque gênante. Elle ne parvenait pas à trouver de réponse satisfaisante. En posant sa boisson, ses yeux noisette se posèrent sur le regard de l'épéiste. Elle plissa les yeux, songeuse. Elle avait l'impression d'avoir déjà vu ce regard un peu perdu lorsqu'elle parlait de combat et de la guerre en cours.
    Puis ses souvenirs lui revinrent d'un coup, voyant son frère en pleurs devant la tombe de son jumeau. Léandre avait continué à se battre et à persévérer en la mémoire de son frère.
    Hélène se mordilla les lèvres, puis passa un bras au dessus de la table, évitant les verres, ignorant Pyu qui piaillait à son attention.
    Elle posa doucement la main droite sur la joue gauche de l'épéiste, qui parut surpris au point de n'en plus sourire. La jeune femme eut un regard inquiet.


    "Ou peut-être combattez-vous pour oublier la douleur de trop de pertes."

    La dernière guerre n'était pas si loin, et elle se doutait qu'il avait du en faire partie. Combien d'amis avait-il vu périr sous la main d'un jugement trop cruel, trop injuste ? Qui avait-il pu perdre dans le conflit ? A quel point avait-il désiré noyer son chagrin dans le combat, le sang, le désir de protection de n'importe qui, n'importe quoi ?
    Elle retira précipitamment sa main, consciente de son comportement déplacé. La joue avait parut bien trop froide pour quelqu'un d'aussi chaleureux.
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MessageSujet: Re: Les rues sont pleines de surprises [Stefan / Hélène] [Nc -18, ohohoh]   Les rues sont pleines de surprises [Stefan / Hélène] [Nc -18, ohohoh] I_icon_minitimeLun 25 Juil - 15:28

Elle avait pris avec humour ses derniers conseils vis à vis de l'oisillon... Enfin de la Bête. Tant mieux ! Il aurait été gêné si le comportement ridicule de ce petit fourbe avait du l'énerver ou si même il s'était ruiné le dos pour au final vexer la jeune femme. Elle refaisait sa coiffure désormais, débattant toute seule sur les possibles réponses à fournir à cette question qu'il se posait un peu trop souvent ces derniers temps à son goût. Tout en triturant sa natte, elle évoqua d'abord la possibilité de se battre pour protéger sa patrie. Le bretteur croisa de nouveau les bras derrière la tête, songeur avant de réfléchir à cette possibilité. Pour un soldat comme Hélène, se battre pour la patrie était une chose naturelle mais pour lui qui avait déjà offert sa lame maintes et maintes fois aux différents royaumes, Beorc comme Laguz, il n'était plus question de protéger une patrie mais de travailler à l'unification des différentes nations. Or il lui était également parfaitement possible de refuser tout simplement de continuer à se battre pour des monarques ou des gens qui n'avaient cure ou presque de ses efforts. L'argument perdait donc de sa valeur en quelques instants
-Tout le monde a une raison de se battre. Sinon, vous n'auriez même plus la force de dégainer votre arme, je pense. Vous n'en auriez plus l'utilité. L'envie.

Or, bien loin d'avoir remis Katti au râtelier, bien loin d'être resté avec ce peuple qu'il aimait pour faire son deuil, l'épéiste avait repris la route, armé de haine certes mais toujours bien décidé à vivre sa vie de voyageur... Pourquoi ! Le contact impromptu et frais de la main de sa jeune amie le surprit autant qu'elle rendit muet le minuscule volatile. Voilà bien une réaction chaleureuse à laquelle il ne s'attendait pas. La phrase qu'elle prononça alors aurait pu le faire tomber à la renverse s'il n'avait point été assis et, lorsqu'elle retira rapidement sa main, visiblement gênée, sa première réaction fut de... Boire quelques gorgées bien fraîche de bière criméane. Déglutissant lentement, le Beorc posa son regard sur la jeune femme qui le fixait toujours. Quelques secondes s'écoulèrent avant que son visage ne s'éclaircisse d'un de ces doux sourires dont il avait le secret.
- Je crois que je suis grillé.

Un faible rire lui échappa, presque forcé tandis que des souvenirs refaisaient surface et qu'il faisait rouler son verre entre ses mains, le socle de ce dernier raclant légèrement le bois de la table, le regard perdu dans le vague. Il réfléchissait à ce qu'il pouvait dire... Pourquoi ne pas tout simplement raconter ce qu'il ressentait là, maintenant ?
- Vous savez... On dit souvent que la guerre est un fléau. Presque tout le monde est au courant de ce fait et les gens ont accepté ça comme une généralité...

Une pause à peine troublée par le froufrou des plumes de l'oisillon s'ébouriffant sous un coup de vent en provenance de l'entrée. Un nouveau client venait de faire son apparition.
- Moi je pense qu'on ne comprend vraiment le malheur d'un conflit que lorsqu'on le vit pour de vrai.

Son regard s'assombrit avant de s'éclaircir brutalement lorsqu'il le posa de nouveau sur Hélène.
- L'ironie du sort c'est que je possède également de très bon souvenirs de ces sombres périodes, des rencontres formidables, des expériences inédites que beaucoup de gens auraient également apprécié vivre...

Son regard dévia sur la lame rangée à son côté, sa fidèle épée, compagne de ses jours et de ses nuits, présent d'êtres qu'il avait chéris et chérissait toujours.
- Mais oui, j'ai perdu quelque chose. Lorsque l'on ôte la vie pour des raisons que l'on ignore parfois, il est bien dur d'en sortir indemne et il est encore plus dur de voir les autres le faire...

La phrase tomba comme un couperet sans pour autant paraître le perturber tandis qu'il prenait encore une ou deux gorgées. Son regard prit rapidement un aspect contrit alors qu'il reposait son verre.
- Ah ! Veuillez-m'excuser... J'étais perdu dans mes souvenirs... C'est loin tout ça maintenant. On pourrait presque dire que c'était le bon vieux temps par moment... Déesse, cette expression ne me rajeunit pas!

Son rire éclaircit d'un seul coup son visage assombrit. Il n'y avait pas eu que du rose dans son existence mais beaucoup de bons moments luttaient au côté des mauvais. Au fond de lui-même, le dragon de la vengeance s'assoupit légèrement. Il allait continuer à se battre ! Mais il le ferait en parfait accord avec ses convictions. Adressant un sourire rayonnant, contrastant avec son regard perdu de tout à l'heure à la jeune femme, le bretteur reprit.
- Cessons de ressasser le passé ! Si je vous raconte tout maintenant je n'aurais plus d'histoire la prochaine fois que nous nous verrons !

D'un geste expert il vida le fond de son verre tandis que l'oiseau dans ses cheveux braillait de nouveau gaiement. Il se sentait d'excellente humeur sans trop savoir pourquoi.
- Et vous gente Hélène, me direz-vous pourquoi vous avez décidé de prendre ainsi les armes?


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MessageSujet: Re: Les rues sont pleines de surprises [Stefan / Hélène] [Nc -18, ohohoh]   Les rues sont pleines de surprises [Stefan / Hélène] [Nc -18, ohohoh] I_icon_minitimeLun 1 Aoû - 0:51

    Elle n'aurait pas pensé une seconde lui avoir fait tant de peine, lui faire revenir en tête autant de questions et de souvenirs. Enfin, si, elle s'y attendait, mais la réaction fut étrange et mitigée. Entre le sourire terni par la douleur et le visage sombre qu'il tentait en vain d'éclairer. Elle attendit un instant, attentive. Buvant de temps en temps une gorgée de son cocktail irisé. Ses yeux noisette suivaient les mouvements des mains de l'épéiste, celui de sa bouche qui ne parvenait qu'à grand peine à se tirer en un sourire forcé. Elle écoutait ses souvenirs, ses ressentis qu'il lui confiait à mi-voix. Comme si l'on déversait une eau souillée dans un récipient propre et brillant, dans l'espoir qu'elle soit purifiée. Cette eau souillée pesait de plus en plus sur les épaules de la chevalière, qui retombait elle-même dans quelques sombres souvenirs qu'elle s'empressait bien souvent d'occulter afin de se concentrer sur ses joies et ses devoirs.
    Le flot des paroles de l'épéiste n'était en fait qu'un miroir de ses propres ressentis ; un miroir peut-être plus terne qu'elle. Elle qui était plus jeune, qui n'avait pas vécu la guerre précédente. Qui avait vécu dans la douce illusion de s'entraîner pour aider sa patrie, mais sans se rendre compte que les sacrifices seraient nombreux et douloureux. Elle avait préféré se laisser porter par la vague des sentiments et des aventures, plutôt que d'y faire face et s'en trouver détruite, déchiquetée par les flots troubles et agités des pleurs, des colères et des peines. Tout laisser couler, et ouvrir les yeux vers un lendemain plus sombre, mais cependant existant. Tangible. Peut-être que tout un chacun s'efforçait, à sa façon, de refaire surface. Car le sentiment de noyade empêche la prise de décisions. Il paralyse. Il nous rend prostré et meurtri. Et enfin, la lame d'eau nous balaie comme une poupée désarticulée.

    L'eau du cœur se retrouve dans les larmes. Au début, ce n'était qu'un faible miroitement tout contre la cornée délicate de la jeune soldate. Elle observait Stefan, qui lui offrait un étrange mélange entre monologue et dialogue, comme une faible ouverture de son intimité et de ses sentiments profonds. Mais pas entièrement pour elle. Il avait besoin de quelqu'un à qui dire cela. Elle se trouvait là, ouverte, et prête à accepter la dureté des propos. Et pourtant, il se reprit, buvant sa bière de bon cœur, content d'avoir expulsé ses regrets et ses douleurs. Il n'était pas entré dans les détails, bien sûr, mais ses gestes avaient beaucoup parlé. Il était heureux de s'être confié. Elle émit un petit rire à sa dernière boutade.


    "Oh, ne vous en faîtes pas, on ne saurait vous donner précisément un âge ! Aucune de mes suppositions ne m'a pour l'instant convaincue !"
    Encore un joli rire, et un petit hochement de tête.
    "Oui, ce serait dommage ! Surtout que j'adore les histoires d'aventure !"
    Chose parfaitement vraie. Dans la bibliothèque de la jeune femme, aux côtés des livres de sciences exactes qu'elle avait à peine feuilletés, des ouvrages de stratégie guerrière, d'histoire et de civilisation, on trouvait des romans. Des centaines de romans d'aventure qu'Hélène dévorait avidement. Aussi la présence d'un vétéran de la dernière guerre devant elle lui laissait miroiter les merveilleuses aventures qu'il avait dû vivre.
    Qu'on lui conte ces aventures la mettait totalement en joie.

    Mais parfois, on peut poser une question qui, de fil en aiguille, mène à une toute autre situation. Oui, la question en soit, était innocente et nécessaire. Logique. Pourquoi avoir pris les armes, elle qui venait d'une famille bourgeoise, et qui aurait pu passer sa vie à se consacrer à l'entreprise de son père, à trouver un gentil mari et à élever ses enfants ?
    Pourquoi avoir pris les armes. Elle répondit, mais sa réponse lui sembla creuse.

    "Et bien, parce que je me devais de protéger ma patrie !"
    Elle regarda un instant son verre, comme si elle cherchait une réponse à l'intérieur.
    "Non, attendez, ce n'est pas ça."
    Elle laissa doucement les souvenirs l'envahir, et bientôt des images lui revinrent à l'esprit. Ses chers frères qui lui apprenaient le maniement de la lance, en dépit de sa jeunesse. Le plaisir qu'elle avait à tenter de parer les feintes délicates de Léandre, et les attaques puissantes de Léone. Le froid. L'hiver. Les deux frères qu'elle ne voyait plus, tant ils étaient pris par leurs voyages. Son père mort avant de revoir ses fils. Et Léone. Le sang, son moignon de bras. Sa mort. Un instant de vide.
    Hélène se demanda. Était-ce à cause de ses frères qu'elle avait pris le parti de prendre les armes ? Elle se redressa un peu sur son siège.

    "Mon frère Léandre avait un jumeau... Léone. Il est mort à la suite de ses blessures."
    Elle termina son verre d'une traite pour cacher sa gêne.
    "Lorsqu'il est mort, jamais je n'avais vu Léandre aussi triste. Même la mort de mon père ne l'avait pas tant accablé. Je crois que... Je crois que je suis devenue soldate dans l'espoir de ne pas être un poids pour lui. Pour lui montrer que moi aussi, j'étais forte."

    Une seule petite larme vainquit le voile d'eau qui recouvrait jusqu'alors ses grands yeux. Elle ne prit pas la peine de l'essuyer.
    "Mais peut-être était-ce une erreur. Léandre a été très fâché lorsque je me suis enrôlée. Il a peut-être pris peur. Il a peut-être cru que sa petite sœur allait rejoindre son frère jumeau bien trop tôt."
    En fait, elle n'y avait jamais pensé de façon posée. Elle avait toujours refusé de revenir sur un choix. Elle y puisait du courage, et peut-être de insouciance. Elle n'aurait jamais cru que revenir sur ce souvenir la mettrait dans un tel désespoir.
    Gênée, se sentant mise à nu dans ses sentiments, son regard passa au travers de Stefan et se fixa sur la porte. Dans son sac, elle chercha quelques pièces amplement suffisantes pour payer toutes les consommations. Elle se leva vite.

    "Je, désolée, je... sors un peu."
    Un petit hoquet l'empêcha de plus argumenter, et, évitant le regard de l'épéiste elle se dirigea vers la porte. Un piaillement furieux s'accrocha à ses cheveux, et, de façon fort courageuse, Pyu se mit à escalader avec brio l'épaisse natte de cheveux bruns. Enfin arrivé en haut du crâne, le fier poussin réalisa que sa proie était parvenue à sortir. Il poussa un petit cri contrarié, et se mit à sauter sur la tête d'Hélène, s'emmêlant les pattes dans les cheveux tirés en arrière.
    Lorsqu'elle se retourna vers la porte, Stefan l'avait suivie. Bien évidemment. La rue était bondée, et elle avait Pyu sur la tête. Et, chose peu commune, elle pleurait.

    Ne sachant vraiment que faire dans cette situation (c'était surtout Pyu qui la gênait le plus ; elle ne pouvait fuir Stefan avec le poussin sur sa tête), elle opta pour la plus simple. Elle fit face à l'épéiste, et réajusta les plis de sa robe de façon presque machinale.

    "Désolée... Je, je ne voulais pas réagir ainsi."
    Elle releva les yeux, et n'en pouvant plus, se jeta dans ses bras. Répétant de temps à autres un timide "désolée" entre ses sanglots discrets.
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MessageSujet: Re: Les rues sont pleines de surprises [Stefan / Hélène] [Nc -18, ohohoh]   Les rues sont pleines de surprises [Stefan / Hélène] [Nc -18, ohohoh] I_icon_minitimeSam 13 Aoû - 18:26

Avait-il commis une erreur ? Posé la mauvaise question ? Il n'en savait trop rien mais la réponse creuse et somme toute banale qu'il reçut lui déplut. Elle lui avait répondu comme en réflexe sans plus développer son point de vue. Patient, l'épéiste contempla les deux iris noisette avec attention avant que la jeune femme ne se reprenne. La suite le surprit quelque peu. La gaieté et l'enthousiasme de la cavalière semblaient s'être envolés pour laisser place à une douce mélancolie. Elle lui parla alors de son frère... Mais pas celui qu'elle avait déjà évoqué non, le jumeau de celui-ci un certain Leone visiblement soldat également. Le pauvre homme n'avait pas eu de chance et était apparemment décédé des suites d'un combat. Une mort après une victoire... Monnaie courante en ces temps troublés où certaines blessures sortaient complètement du domaine de compétence des prêtres et de leurs bâtons guérisseurs. Laissant le temps à sa nouvelle amie de plonger dans ses souvenirs, le bretteur ne pipa mot lorsqu'elle termina son verre d'une seule traite. Même le petit oiseau sur son crane s'était tu, semblant comprendre l'importance de la situation et ses deux minuscules yeux globuleux étudiaient attentivement l'instant présent.

Lorsqu'elle reprit son discours, exposant ses véritables raisons de brandir une arme, une unique larme, perle salée et translucide, dégringola le long de sa joue, crispant les poings du bretteur autour de son verre. La gêne qu'elle ressentait n'était rien par rapport à celle désormais croissante du nomade. Jamais il n'avait voulu casser ainsi le moral de la jeune femme!

- Hélène, je...

Sa faible protestation mourut sur ses lèvres tandis que la cavalière poursuivait. Ce n'était plus des raisons qu'elle donnait à l'épéiste mais une analyse précise de ce qu'elle avait vécut à l'époque... Une manière comme une autre de prolonger son chagrin. Sans le vouloir, l'épéiste avait déclenché chez la jeune femme un flot d'émotions et de souvenirs qui lui permettaient désormais d'analyser autrement cette situation déjà passée... Pas forcément une bonne chose au vu de sa réaction. Lorsqu'elle se leva, s'excusant auprès de lui, le nomade n'eut pour toute réponse qu'un bref hochement de tête tandis que sa reconnaissance éternelle allait à l'oisillon qui venait de squatter la chevelure de la demoiselle. Maîtrisant le malaise qui allait croissant au sein de son estomac, le bretteur s'empara des piécettes laissées sur la table avant de payer de sa propre bourse les consommations. Après tout n'avait-il pas lui même dit qu'il invitait la jeune femme. Accélérant le pas, il sortit presque précipitamment de l'établissement pour retrouver une Hélène au bord des larmes. Et dire que c'était lui qui avait provoqué cela par sa simple question.

Gêné, il lui adressa un piètre sourire avant de s'approcher d'elle. Elle pouvait bien s'excuser autant qu'elle le souhaitait, les véritables excuses étaient celles qu'il se devait maintenant de présenter. Il n'eut cependant que le temps d'ouvrir les bras lorsque la jeune femme se précipita au sein de son étreinte, l'oisillon sur son crane effectuant un magnifique retourné acrobatique pour retrouver sa place initiale avant de se rouler en boule, poussant un petit piaillement de satisfaction... Sale bête !

Mettant de côté ses comptes avec la bestiole, l'épéiste se concentra à nouveau sur la frêle silhouette au creux de ses bras dont les sanglots silencieux agitaient par moment ses épaules blanches. Ses bras se refermèrent naturellement sur la jeune femme tandis qu'il la berçait doucement pour la réconforter.

- Ce n'est pas à vous de vous excuser. Je n'aurais pas du poser cette question.

Voyant que ses mots ne pouvaient de toutes les façons rien changer à la situation pour le moment, le nomade resserra légèrement sa prise. Il n'était plus question d'une faute quelconque, elle avait simplement besoin d'extérioriser sa tristesse et sa verte épaule était visiblement la plus accessible en cet instant donné. Ils maintinrent ainsi la position le temps que la jeune femme se calme. Sentant finalement ses pleurs se tarirent, le nomade se dégagea lentement sans pour autant rompre l'étreinte. Du bout du doigt, il saisit le menton de la jeune femme avant de relever son visage fin vers le sien, resplendissant d'un de ces sourires dont il était le seul à connaître le secret.
- Si cela peut vous rendre le sourire, sachez que la noblesse de vos raisons resplendit au moins autant que votre bonté d'âme...

C'était peut-être un compliment un peu trop élaboré pour ce qu'il voulait dire...
- … Et je dis ça très sérieusement!

Au moins c'était dis. Farfouillant dans sa poche, le nomade parvint à en extirper un mouchoir un peu poussiéreux mais suffisamment présentable pour qu'il le tende à sa nouvelle amie.
- Allez ! Séchez donc ces larmes qui ternissent votre sourire et... Ah!

Lâchant finalement la cavalière, il lui tendit son autre main au fond de laquelle reposaient les piécettes qu'elle avait laissées.
- Et je me suis permis de vous inviter.

Son sourire brilla de nouveau tandis qu'il penchait légèrement la tête sur le côté.
- Après vous avoir ainsi bouleversée c'était tout à fait naturel!
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MessageSujet: Re: Les rues sont pleines de surprises [Stefan / Hélène] [Nc -18, ohohoh]   Les rues sont pleines de surprises [Stefan / Hélène] [Nc -18, ohohoh] I_icon_minitimeJeu 1 Sep - 0:32

    On pourrait se croire fort. On pourrait croire que l'on résiste à toutes les épreuves que nous fait subir la vie sans broncher. On pourrait penser être au-dessus de tout cela. Mais c'est faux. Absolument.
    Et Hélène s'en rendait compte alors. La gêne croissante de l'épéiste mêlé à son désir de l'apaiser ne faisait qu'amplifier ses sanglots. Elle ne comprenait pas pourquoi elle avait ainsi craqué, elle ne comprenait pas non plus pourquoi il avait accepté de la calmer. Elle ferma les yeux un instant alors qu'il la berçait. Elle se souvint de son père et ses frères, qui eux aussi la berçaient pour sécher ses pleurs. Elle se souvint de toutes ces personnes qui lui avaient un jour donné du courage pour vaincre ses peurs. Doucement, tout doucement, la sérénité commença à l'envahir. Mais elle ne savait pas pour combien de temps elle parviendrait à rester calme. Qui sait, peut-être que lorsqu'on se met à pleurer, on pleure alors plus souvent ?
    Le raisonnement niais de la jeune femme la rendit presque honteuse. Elle se sentait petite fille. Mais pas tout à fait. Elle avait un sentiment partagé entre le réconfort qu'apporte un père à son enfant, et la simple affection qu'un homme peut offrir à une femme éplorée. Les bras qui se resserraient autour d'elle effaçaient toute image de ses frères et de sa famille. Mais pour le moment, elle ne réfléchissait pas vraiment à tout cela. Il fallait juste tarir ses pleurs. Et ce n'était pas chose facile, vu l'état de tristesse dans lequel elle s'était plongée toute seule.
    Ses pensées furent coupées lorsque Stefan releva doucement son visage vers lui. Son premier réflexe fut de détourner le regard, honteuse de ses yeux rougis par le chagrin. Puis, les mots qu'il prononça, même s'ils étaient autant recherchés que spontanés, lui arrachèrent un demi sourire qui lui fit reposer ses prunelles noisette sur lui.


    "Votre bonté d'âme doit être rayonnante comme l'herbe sous le soleil de l'été, alors !"

    Les mots étaient sortis seuls, sans vraiment être un remerciement pour le compliment qu'il lui avait adressé, mais étant à la fois une des choses les plus appropriées à dire concernant cet homme.
    Elle se saisit lestement du mouchoir qu'il lui tendait. Elle se tamponna délicatement les yeux, sécha les larmes sur son visage, hésita un instant, puis décida qu'elle n'avait pas envie de parler le nez bouché. Elle se moucha donc.

    "Je le garde pour vous le restituer propre."
    Le petit morceau de tissu disparut dans le sac de la jeune femme. Elle reçut, d'abord sans comprendre, les piécettes dans sa paume ouverte. Elle ouvrit des yeux ronds à l'épéiste, jeta un coup d’œil vers Pyu. Le poussin piailla avec désespoir en sautillant, tourné vers la taverne. Comprenant soudain, elle se tapota le front avec son index, une légère rougeur envahissant ses joues.
    "Oui, j'avais totalement oublié les consommations ! La prochaine fois c'est moi qui invite."
    Aucun doute, la candeur absolue de l'être certain d'en revoir un autre. C'en était presque mignon. Sachant que la jeune femme était comme cela avec tous et toutes, c'en était presque apeurant. Puis, revigorée par un tel flot de bonne humeur, son index passa de son front à Stefan, presque accusateur.
    "Je demande réparation quant à mon bouleversement !"

    Le sourire était brillant, apaisé. Il était plein d'une candeur nouvelle, une candeur confiante, une joie d'être avec quelqu'un qui était prêt à la consoler même s'il ne la connaissait que depuis quelques heures. Elle prit la main de l'épéiste et engagea une promenade au travers des rues de Mélior, passant par de jolis endroits insoupçonnés, évitant les lieux plutôt dangereux. La foule ne faisait pas attention à eux, et le gentil babillage de la jeune femme se perdait dans le fort vent sous le zénith. Elle parlait vraiment de choses et d'autres, Stefan lui répondant parfois avec la même insouciance. Ils parlaient de joie, de nature, de Pyu, de grandes aventures. Mais rien qui ne pouvait fâcher ou blesser. Tout allait très bien.
    A force de marcher, ils arrivèrent aux portes de la ville. Hélène indiqua un point au-delà, dans la campagne.

    "Là-bas, c'est très beau. Et il y aura moins de foule ! C'est fou comme Mélior peut être remplie à toute heure de la journée, et surtout par cette chaleur !"
    La charmante enfant mena l'homme aux cheveux verts dans des contrées plus accordées à sa chevelure. Les champs d'herbe tendre pour les pâturage des chevaux, ceux de fleurs multicolores, les arbres centenaires qui se dressaient fièrement au milieu du chemin... Tout était beau.
    Mais finalement, Hélène trouva ce qu'elle cherchait. Un petit bosquet d'arbres entourant une source d'eau qui chantait sur des rochers lisses et blancs. Elle venait dans ce petit coin de paradis pour rêvasser, quand l'envie lui prenait.

    "N'est-ce pas fort joli, ici ?"

    Parfois, lorsqu'on se sent très bien après un gros chagrin, il nous prend des idées saugrenues. D'un geste souple du bassin, Hélène pivota sur un de ses pieds chaussés de ballerines, sa robe de mousseline tournant légèrement, puis elle se retrouva face à Stefan. Elle leva le dos de sa main vers Pyu, qui monta gentiment dessus, son âme belliqueuse calmée par la douceur de l'endroit. La jeune femme émit un petit rire puis, se mettant sur la pointe des pieds, posa ses lèvres sur celles de l'épéiste.
    Oh, ce n'était pas soudain. C'était fait avec toute la douceur du monde. C'était un baiser plein de générosité, comme chaque baiser qu'elle avait pu déjà donner auparavant. Ce n'était pas un baiser qui forçait l'autre à le prolonger. C'était une invitation, une caresse légère qui se proposait d'être éphémère, ou bien de durer encore quelques temps.
    Les lèvres de la jeune femme papillonnaient doucement sur celles de l'épéiste. Elle avait l'impression d'être encore plus apaisée par ce baiser que quoi que ce soit qu'il eût pu faire d'autre. Cette pensée la faisant sourire, elle mit fin au baiser. Ses prunelles noisette cherchèrent les yeux bleus du bretteur. Ne se départant pas de son sourire.


Dernière édition par Hélène le Ven 2 Sep - 0:35, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Les rues sont pleines de surprises [Stefan / Hélène] [Nc -18, ohohoh]   Les rues sont pleines de surprises [Stefan / Hélène] [Nc -18, ohohoh] I_icon_minitimeVen 2 Sep - 0:29

Les grands yeux effarés de la demoiselle le firent douter un instant de la justesse de son geste quant au paiement des consommations. Il est vrai qu'on ne refusait pas le cadeau d'une jeune femme, qui plus est de la bourgeoisie, aussi impunément mais en l'état actuel des choses, c'était la moindre des choses qu'il puisse faire... C'est donc avec son large sourire habituel qu'il encaissa sans broncher les coups de butoir de l'oisillon sur son crane qui visiblement avait décidé de s'exciter un peu au plus grand désarroi de sa pilosité capillaire. Cependant tous ses doutes virent rapidement leur capital exponentiel d'accroissement réduit à néant par le mouvement d'index de la cavalière, signe notoire que son gros chagrin avait quelque peu perturbé sa réflexion sur l'instant. L'oisillon se calma alors même que l'épéiste retrouvait un sourire naturel et sincère. Oui voilà comme ça c'était bien. Elle allait aller un peu mieux et ils pourraient en rester là. Il ne l'avait que trop retardée dans l'achat de son aiguisoir et lui irait bien profiter du calme de son auberge après l'agitation musclée des ruelles encombrées. Peut-être un jour se reverraient-ils mais en attendant...
- Je demande réparation quant à mon bouleversement!
- … Eh?!

A son tour de prendre l'air ahuri devant le doigt vindicatif qui le pointait aussi naturellement que si Pyu en personne avait décidé de lui donner un ordre... Image que le nomade se dépêcha d'oblitérer de manière définitive. La demoiselle n'attendit pas qu'il retrouve son sens de la répartie ou même qu'il songe seulement à refuser avant de s'emparer de sa main et de l'entraîner à sa suite à travers le dédale de ruelles de la capitale. Pour ainsi dire, l'épéiste n'avait jamais pris le temps de vraiment visiter la capitale comme il le fit ce jour-ci. Oh bien sur en bon nomade qu'il était, il avait déjà pris le temps de déambuler sans véritable but à travers la cité, découvrant des recoins aussi égayants que plaisants mais, à travers le regard simple et presqu'enfantin d'Hélène, tout prenait une nouvelle touche de couleur. Telle rue avait déjà accueillie le plus grand marché de tout Criméa, telle boutique appartenait à la dame qui habitait par ici et, oh ce parc était très fréquenté le soir et servait généralement à l'organisation de petits événements communautaires. Une nouvelle vision de Mélior rejoignait celle, extérieure, du bretteur, celle d'une citadine joyeuse, enthousiaste et absolument charmante. Ils parlaient sans discontinuer, évoquant tout et surtout n'importe quoi, enchaînant plaisanteries vaseuses comme subtiles sans distinction aucune et ce malgré la chaleur étouffante qui régnait dans les rues. A aucun moment cependant la jeune femme ne lâcha-t-elle la main de son compagnon, la poigne calleuse et ferme de ce dernier enserrant avec précaution la peau blanche et douce de cette main à la prise pourtant si assurée. Cette petite promenade le revigora autant qu'elle l'amusa mais c'est avec un plaisir non dissimulé qu'il vit la jeune femme l'entraîner à l'extérieur de la ville, vers un lieu qu'elle disait apparemment fort joli.

Soulagé de quitter l’atmosphère oppressante de la capitale, le bretteur ne se fit pas dire deux fois de la suivre et c'est avec une inspiration calme et profonde qu'il accueillit l'ombre fraîche des arbres. Le petit bosquet vers lequel elle les avait conduit semblait absorber les sons en provenance de la cité de pierres blanches, ne laissant éclore que le gazouillis joyeux de quelques oiseaux invisibles, les bourdonnements ouvriers de quelques abeilles au travail depuis l'aube. Les odeurs de marché, de cuisine ou des bêtes de trait avait laissées place au parfum nettement plus subtil de quelques fleurs sauvages et tout ce calme rétablissait peu à peu la paix intérieure du bretteur, apaisant même l'oisillon grognon au sommet de son crane. Bientôt, le chant clair et cristallin d'un cours d'eau se fit entendre jusqu'à ce que le petit couple ne débarque dans un endroit pour le moins...

- N'est-ce pas fort joli ici?

Voila... C'était les mots qu'il cherchait.
- Vous nous avez dégoté un véritable petit paradis...

L'épéiste laissa un instant son regard vagabonder à travers le décor, s'imprégnant de chaque détail. L'endroit était une parfaite représentation de l'expression « jardin secret ». La rivière glougloutait joyeusement, ricochant sur les rochers nacrés, projetant moult éclaboussures dans les airs grâce auxquelles les rayons de soleil dessinaient d'éphémères arc-en-ciel.
- Dire qu'un endroit aussi paisible existe à quelques mètres à peine d'une des plus grandes villes du continent...

Pour un peu il s'en serait laissé choir au sol afin de pouvoir profiter d'une bonne sieste à l'ombre mouvante des arbres. Cet endroit lui inspirait le même genre de sentiment que la beauté sauvage des sables ondulants du désert de Begnion... Il était cependant clairement plus représentatif de la jeune femme qui lui faisait désormais face. Elle avait retrouvé son charmant sourire et plus aucune rougeur n'indiquait qu'elle ait pu seulement un jour avoir eu l'idée de se laisser aller à la morosité. Sa main se tendit à l'adresse du minuscule volatile, muet depuis le début de leur promenade, avant que celui-ci ne se déporte dessus d'un léger saut. Ses minuscules serres s’agrippèrent à la chair sans pour autant la blesser et l'oisillon ébouriffa son plumage d'un air satisfait. Les yeux de l'épéiste croisèrent ceux de la jeune femme une brève seconde après son rire... Et il comprit dès lors ce qui se passait, ce qui allait se passer... Mais il ne fit rien pour l'empêcher.

Leur baiser s'acheva de façon aussi impromptue qu'il avait commencé, tout en douceur comme une caresse qui aurait pu ne jamais exister s'il n'avait pas eu cette jeune femme devant lui. Un bref instant le bretteur songea à se demander si c'était une bonne idée ou s'il ne faisait pas une erreur qu'il pourrait regretter... Mais ce genre de préoccupations, surtout si elles n'ont guère de fondement en l'instant présent, ne sont rien face au regard de braise de deux grandes prunelles noisettes aux battements de cils captivants. Répondant au sourire de la demoiselle par le sien, il se rapprocha un peu plus, l'enlaçant par la taille.

- Je me disais aussi... Payer quelques cocktails n'est certes pas une compensation suffisante.

Ses lèvres retrouvèrent celles de la cavalière pour une étreinte plus passionnée mais toujours aussi délicate. Un assentiment face à sa première requête, une acceptation de cette échange intime entre deux êtres. Où cela les mèneraient-ils ? Qui s'en souciait dans l'instant présent, certainement pas lui... En tout cas pas autant que l'oisillon jaunâtre aux yeux exorbités par ce retournement de situation lui échappant complètement. Sa minuscule tête se tourna d'abord vers son compagnon de voyage, puis vers Hélène avant que dans un frisson, probablement de dégoût, il n'ébouriffe plus son plumage, doublant ainsi de volume et tirant sa minuscule langue rose.
- Pyark!

D'un geste parfaitement hautain, le volatile se retourna avant de voleter aussi habilement que possible à terre pour sautiller un peu plus loin, une parfaite moue humaine de dédain au visage. Ce fut au tour de l'épéiste de rompre le contact, incapable d'empêcher un ricanement malvenu de le surprendre avant de se tourner vers la bestiole:
- Rabat-joie!

Son regard revint bien plus vite à l'objet de ses préoccupations actuelles tandis qu'une légère impression de gêne venait marquer son visage.
- Quand je te disais qu'il était malpoli...

Se disant, il haussa très légèrement un sourcil interrogateur, défiant presque la jeune femme de lui interdire de la tutoyer ainsi comme l'aurait voulu quelque usage de la noblesse mais rien de plus désagréable qu'un autre baiser ne vint troubler ses paroles. Tant mieux !

Une légère brise traversa la petite clairière, rafraîchissant les deux tourtereaux avant que le bretteur ne se dégage légèrement de l'étreinte qu'ils avaient formés. Avec un sourire il entraîna la jeune femme un peu plus près du ruisseau avant de se poser à l'ombre généreuse d'un hêtre, l'invitant à le rejoindre dans l'herbe fraîche. La journée était loin d'être terminée et le bretteur ne manifestait nul désir de repartir en direction de la cité bruyante. De son côté, Pyu avait disparu à travers une touffe d'herbe un peu trop haute et semblait parti pour explorer les environs un bout de temps. Avec un soupir de satisfaction, l'épéiste passa un bras autour des épaules de la jeune femme.

- Je ne sais pas comment tu as trouvé cet endroit... Mais je crois que je pourrais passer ma vie ici...

Son regard se posa sur la cavalière à son côté.
- Ou tout du moins le reste de cette journée... Et avec toi de préférence.
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MessageSujet: Re: Les rues sont pleines de surprises [Stefan / Hélène] [Nc -18, ohohoh]   Les rues sont pleines de surprises [Stefan / Hélène] [Nc -18, ohohoh] I_icon_minitimeSam 3 Sep - 23:29

    Elle leva un sourcil semi-approbateur à la phrase de l’épéiste.
    « Une compensation à quoi ? Noyer mon chagrin ? »
    Non, elle ne rajouterait rien de plus hélas. Les lèvres à nouveau soudées à celles de l’épéiste, elle tiqua lorsque le poussin s’ébouriffa sur sa main, émettant un son peu mélodieux. Lui arrachant un petit lambeau de peau au passage, il s’en alla bouder. Mmh. Elle n’était plus certaine de la véracité de la nature animale de cet étrange oiseau. Qui sait, les dieux peuvent se montrer farceurs…
    Le tutoiement l’étonna. Non pas qu’elle fût outrée ou quoi que ce soit, non. C’était juste que… Cela avait été amené de façon si étrange ! Pyu, lien logique de l’intimité ? Mmh, c’était spécial. Elle s’apprêtait à faire part de son sentiment à Stefan, mais celui-ci l’empêcha à nouveau momentanément de l’usage de la parole.
    Ce faisant, elle continuait de réfléchir. Les cheveux verts, le sourire radieux, l’épée au flanc… En bonne soldate et jeune fille gourmande de l’histoire, elle avait épluché de nombreux ouvrages sur les guerres précédentes. Rompant le baiser, elle se laissa entraîner dans l’herbe sans mot dire, ses méninges fonctionnant à toute allure. Elle se laissa tomber délicatement sur la mousse, prenant soin à ce que sa jupe ne s’envole pas trop. Elle s’allongea, fermant les yeux, écoutant l’épéiste et ses mots doux. Elle eut un petit rire, qui se répercuta doucement dans la clairière.


    « A dos de pégase on remarque souvent des endroits insoupçonnés… Mais oui, c’est un lieu agréable pour terminer l’après-midi. »
    Un léger sentiment de timidité l’envahit. Elle n’avait pas osé de phrase directe, se demandant si elle hésiterait à le tutoyer. Chose à laquelle elle n’était pas vraiment habituée, il fallait bien l’avouer. Sa main droite alla titiller le nœud qui liait sa longue et épaisse natte, mais elle s’arrêta en plein geste, remarquant à regret sa pauvre peau, autant celle de la paume que du dos de la main, meurtrie par le bec et les petites serres de l’oisillon enragé. Dubitative, elle lécha doucement les plaies.
    « Tu diras à Pyu d’être plus sage avec les personnes qui ne lui veulent aucun mal. »
    Hop, la boucle était bouclée, le poussin était officiellement le leitmotiv du tutoiement pour ce jour. Elle eut un sourire, et se retourna sur le ventre, observant l’épéiste assis à côté d’elle. Elle effleura les vêtements colorés, la manche du kimono qui n’était pas enfilée. Son doigt glissa sur le fourreau du katana qui reposait dans l’herbe tendre, à moitié retenu par la ceinture. Et soudain, ce fut l’illumination.
    « Vague Katti ! »
    Très fière d’elle, Hélène leva des yeux brillants vers l’épéiste. Elle avait enfin retrouvé le nom de l’arme dans les méandres de sa mémoire. Elle se releva, rayonnante, et s’assit, pliant les genoux devant elle, sa jupe couvrant ses jambes.
    « Finalement, j’ai retrouvé toute seule qui tu étais ! Même si les livres ne parlent pas beaucoup de toi, hihi. »

    Effectivement, elle n’avait lu que quelques paragraphes à propos de ce mystérieux et puissant épéiste qui avait épaulé le héros Ike lors des deux guerres. On racontait qu’il lui avait même appris à mieux maîtriser le maniement de l’épée. Et voilà, le Stellaire. C’était clair à présent ! Toujours riante, elle tendit doucement la main vers lui –la gauche, la droite la lançait encore trop-, et lui caressa la joue.
    « C’est drôle. J’ai l’impression de croiser un personnage de roman. Vous êtes plus des légendes, des héros, qu’autre chose, même si peu d’années se sont écoulées depuis la dernière guerre. »
    Agitée d’un nouveau rire, elle alla poser ses lèvres sur celles de Stefan. Puis, elle pencha un peu la tête et piqueta le cou de l’épéiste de petits baisers. Confrontée à une veste violette bien trop voyante pour être gardée, elle releva les yeux, pleine de malice.
    « Est-ce qu’un héros de roman est fait comme un être humain normal ? »
    Et d’un geste souple du doigt, elle ouvrit la fermeture. En-dessous, elle fit face à un nouvel obstacle.
    « Ah, mais quelle idée de paraître aussi bien fait et d’autant se cacher ! »
    Nouveau rire illuminant le silence de la clairière. Il fallait le mériter, ce verdoyant personnage ! Se concentrant pour arrêter de rire, elle défit candidement le kimono, le plia soigneusement, et alla le poser délicatement près d’un arbre, le katana bien rangé entre les plis du vêtement. Ouf ! Une couche de moins. Plus que… Beaucoup trop ! En tout cas, il devait trouver son manège amusant, puisqu’il n’était pas encore parti en courant.

    Elle revint vers lui, terminant d’ouvrir la veste, et soupira devant l’épais sous-pull.

    « Mais tu dois mourir de chaud en cette saison ! Je n’ai qu’une robe en mousseline et je me sens étourdie par la chaleur ! »
    Elle se risqua à chuchoter un petit « quel homme ! » à son oreille avant de la mordiller gentiment. Elle sentit une main baladeuse chercher comment diable on pouvait ouvrir cette vilaine robe, mais qui finalement abandonna cette tâche pour se consacrer à diverses rondeurs qui paraissaient fort à son goût. Pendant ce temps, elle décida que le dernier rempart abritant le torse du « héros » ne tiendrait pas bien longtemps. Il fut vite envoyé sur le tas d’habits qui prenait du volume.
    Elle se releva un instant, puis s’assit sur lui, face à face, ses genoux enserrant la taille de l’épéiste. Ses doigts commencèrent à partir à la découverte des volumes qu’offraient le torse nu. Des vallées, de petites collines… Et les nombreuses, trop nombreuses petites fissures, marques des souffrances qu’avait subi la chair pendant tant d’années. Mais la jeune femme ne dit rien à ce propos. Elle aussi avait son lot de cicatrices (qui, avouons-le, avait un peu refroidi quelques-uns de ses amants).

    D’une légère pression, elle l’allongea dans l’herbe, quelques brins lui chatouillant le nez au passage. Après ses doigts, ses lèvres partirent en exploration sur la peau nue. Une petite langue rose passa, malicieuse, sur le téton. Elle émit un rire au sursaut de son compagnon.
    La main avait enfin trouvé l’ouverture de la robe –des boutons sur le côté-, et s’affairait à les ouvrir sans les arracher, malgré la tension qui les tiraillait. Une rougeur envahit les joues de la jeune femme alors que le tissu léger glissait le long de son dos. Elle leva un regard timide, presque apeuré, vers le visage de l’épéiste, pour observer sa réaction quant aux cicatrices qui striaient son buste blanc, ses cuisses. Les petites marques des flèches, la longue séparation de son torse en diagonale. Et puis la large brûlure sur son dos, certainement la plus impressionnante de toutes ses blessures.


    « PYARK !!! »
    Elle avait déjà entendu ça quelque part. Elle releva le torse alors qu’elle sentait la boucle de son soutien-gorge sauter.
    « Oh, pas devant les enfants ! »
    Petit clin d’œil pour apaiser l’un, tirage de langue pour faire fuir l’autre. En tout cas, le poussin, qu’il ait été apeuré, outré ou dégoûté, ou simplement obéissant, disparut à nouveau dans les fourrés. Hélène eut un soupir de contentement étouffé par un rire, et se laissa aller.

    Une rougeur qui prenait à nouveau ses joues. Des contacts, chauds et doux, des peaux l’une contre l’autre. Des sursauts, des soupirs. Quelques regards enfiévrés. Quelques actions téméraires qui arrachaient des sourires, quelques gestes trop brusques qui laissaient passer des petits cris. Et toujours cette façon candide et naïve d’accepter l’autre, de redécouvrir à chaque fois les sensations, les ressentir d’une façon toujours nouvelle. Expirer différemment selon. Et sourire, toujours sourire.


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MessageSujet: Re: Les rues sont pleines de surprises [Stefan / Hélène] [Nc -18, ohohoh]   Les rues sont pleines de surprises [Stefan / Hélène] [Nc -18, ohohoh] I_icon_minitimeLun 5 Sep - 15:08

Assis ainsi contre cet arbre, une jeune femme magnifique allongée contre lui, un vent frais ébouriffant ses cheveux libres de tout Pyu, l'épéiste se sentait plus détendu que jamais. Hélène remua légèrement pansant les plaies de sa main en bien piteux état après l'agression musclée du petit oisillon tandis qu'un sourire compatissant prenait place sur le doux faciès du bretteur. Combien de fois ses propres mains s'étaient-elles retrouvées dans un état si pitoyable, voire pire, alors qu'il avait vexé l'oisillon ? S'emparant délicatement de la main blessée, il la porta à ses lèvres alors que la belle se retournait sur le ventre, retirant sa main en riant après que le bretteur y ait déposé un coup de langue taquin. L'autre main se déposa paisiblement sur l'attirail coloré du bretteur tandis que la jeune femme affichait un air songeur.

Il allait pour lui demander le fond de sa pensée lorsqu'une exclamation lui échappa. Une exclamation qui peignit une étrange expression sur le visage du nomade... Quelque chose à mi-chemin entre le « Mouhaha oui c'est bien moi jeune femelle cultivée ! » et le « Et mayyyyyyyrdeuh ! ». Une expression pour le moins particulière donc, contraignant le bretteur à réagir de la première façon qui lui venait à l'esprit : un rire. Simple et efficace.

- Finalement, j'ai retrouvée toute seule qui tu étais ! Même si les livres ne parlent pas beaucoup de toi.

Elle émit un petit rire, faisant écho à celui du bretteur qui posa un regard attendri sur elle lorsqu'elle le compara à l'un de ces héros de roman qu'elle avait l'habitude de lire.
- Le « héros » que je suis tient quand même à préciser que ce n'est pas la Vague mais bien la Dague Kathhhmmrmmpfhh...

Après tout qui s'en souciait ! L'homme à la chevelure verdoyante haussa les épaules et se laissa aller à ce nouveau baiser, sa main descendant lentement le long du dos de sa compagne tandis que les lèvres de celle-ci se perdaient au creux de son cou. Ses doigts remontèrent lentement le long de la colonne vertébrale alors que la demoiselle se redressait candidement.
- Est-ce qu'un héros de roman est fait comme un humain normal?
- Cette téméraire demoiselle aura-t-elle l'audace de le vérifier?

ZIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIP!


- Je me disais aussi...

Une feinte déception se peignit pourtant sur le visage légèrement ovale de la jeune femme sous le regard plus amusé qu'autre chose du « héros » lorsque la fermeture se bloqua pourtant à la ceinture du long manteau. Innocemment, l'homme aux cheveux verts croisa les bras derrière la tête en sifflotant alors qu'elle lui jetait un regard noir agrémenté d'un sourire resplendissant et fort prometteur. Le vêtement ne résista pas bien longtemps. Il faut dire que son possesseur offrait une résistance si acharnée qu'il fallut au moins... Vingt secondes à la jeune femme pour s'en emparer et aller le déposer un peu plus loin, accompagné de sa fidèle lame. Les quelques secondes où la cavalière se pencha en avant furent toutefois accompagnées d'un coup de vent fort bien placé que l'épéiste remercia longuement avant que la lancière ne revienne à son ouvrage laissé inachevé.

La veste violette dut finalement s'incliner face à une adversaire bien trop coriace... Adversaire qui ouvrit de grand yeux effarés face à la troisième couche de tissu, noire qui plus est, que portait le nomade. A sa remarque l'épéiste sourit tandis qu'un léger pincement à son oreille le faisait frissonner.

- Pas vraiment non... J'ai mon petit secret...

Sur ces bien mystérieuses paroles, et dans un grand moment d’héroïsme pur, il décida de soulager la jeune femme de cette robe qui lui tenait si chaud... Encore eut-il fallut que ses connaissances en matière de vêtement féminin aient été suffisamment développées pour lui indiquer où diable se trouvait l'ouverture de cette saleté de bout de tissu !

Profitant de sa confusion, sa compagne s'empara à l'improviste du haut et lui fit rejoindre le reste des vêtements, révélant enfin ce qu'elle recherchait tant. Et tandis que ses mains exploraient le torse mis à nu, les yeux de l'épéiste se perdirent dans l'expression songeuse qu'elle prenait lorsqu'un doigt effleurait l'une des nombreuses, peut-être trop, cicatrices ornant ici une épaule, là une côte. Ses bras se refermèrent sur la taille de la jeune femme alors qu'ils basculaient au sol, les brins d'herbe lui rafraîchissant délicieusement le dos.

Ainsi, alors que les lèvres de la jeune femme entreprenaient à leur tour de découvrir ce corps aux multiples blessures, l'épéiste affichait un véritable sourire de triomphe alors que sa main découvrait enfin les boutons permettant de libérer le corps de la jeune femme de ce carcan de tissu, bien gênant il fallait le dire. Son regard se posa sur la chair blanche et étonnamment meurtrie malgré son jeune âge. Ses pupilles bleues détaillèrent avec un mélange de curiosité toutes ces petites marques qui faisaient l’apanage des guerriers, qui contaient leur histoire plus sûrement que n'importe quel livre. De véritables trophées pour certains, une malédiction pour d'autre, la vision de tout un chacun différait selon les cas. L'intervention du poussin tira l'épéiste de sa contemplation muette, le ramenant à son occupation du moment. La lingerie était peut-être sympathique mais elle ne lui résisterait pas longtemps. Aussitôt pensé, aussitôt appliqué.

La suite fut un déluge de sensation pur et simple. Ses doigts décrivant la fine cicatrice séparant le torse de son amante en deux, ses lèvres suivant les courbes de ce corps si fort et pourtant si frêle entre ses bras, leurs sourires qui s'entrecroisaient. La découverte de la brûlure dans le dos ne sembla pas l'émouvoir plus que cela mais c'est avec une douceur plus extrême qu'il effleura ce pan de peau par la suite alors que leur échange se faisait plus intime, plus audacieux et pourtant si délicieux.

Un voyage au cœur de l'empire des sens, une rencontre inespérée et qui se finissait pourtant de la meilleure des façons possibles... Et puis il fallait le dire, la demoiselle en question connaissait son affaire et n'en était certainement pas à son coup d'essai. Un plus non négligeable dans ce moment qu'ils partageaient. L'exploration mutuelle de leur deux corps se faisait consciencieusement, non pas comme deux enfants qui auraient appris leur leçon mais plutôt comme deux joueurs professionnels qui connaissent les règles du jeu depuis longtemps et qui en auraient profité pour les améliorer à leur façon. Les caresses et les baisers arrachaient tantôt un sourire, tantôt un frisson, parfois même un soupir de convoitise, de plaisir ou tout simplement de bien-être.

Mais vient un moment où le plaisir simple du torse de sa partenaire ne suffit plus. Un moment où, tel un enfant trop gâté, on en demande plus, on souhaite aller plus loin, un moment où l'audace dépasse la simple politesse et où l'on se risque plus avant, la plupart du temps à la grande joie de l'autre. Si l'oisillon jaune était encore dans les parages, sans doute aurait-il lâché sa fameuse onomatopée ou peut-être se serait-il caché les yeux de ses minuscules ailes mais, en l'occurrence, le bretteur n'en avait strictement plus rien à carrer. Tout ce qui comptait désormais c'était ces deux grands yeux noisettes qui le contemplait avec toute la malice et l'espièglerie de la jeunesse à son apogée. Qu'en était-il de son propre regard ? Il l'ignorait et une fois de plus préférait se perdre dans la contemplation de l'autre plutôt que de se soucier du reste. Il était loin, très loin. A peine perçut-il les éclaboussures d'une de ses bottes projetées un peu trop violemment, un peu trop loin, il préférait se concentrer sur le rire cristallin de sa compagne. Le soleil faisait chatoyer sa peau légèrement halée tandis que celle d'Hélène, plus pâle, étincelait au moindre rayon. Un détail qui ne rajouta qu'un peu plus à la perfection de la scène lorsqu'enfin les derniers pétales de tissus tombèrent, laissant apparaître les deux Beorcs dans le plus simple des appareils. Simple mais diablement attrayant songea-t-il au passage...

A un de ses regards coquins plus appuyé, il ajouta une apparition de sa langue, se pourléchant le coin des lèvres. Les yeux noisettes disparurent alors de son champ de vision alors qu'un sourire béat éclairait son visage tandis qu'il se laissait tomber sur le dos, les bras en croix. Les baisers et les caresses ne suffisaient plus il fallait s'intéresser au vif du sujet. Heureusement pour lui le vif du sujet l'attirait particulièrement, il aurait sans doute eu du souci à se faire dans le cas contraire mais rappelons-le, les soucis n'étaient certainement pas à l'ordre du jour en cet instant précis.

Se mordillant le coin de la lèvre sous le plaisir croissant, il entreprit à son tour de ne pas rester inactif, usant de toute son habileté et de sa dextérité lui permettant de capturer un poussin en plein vol, pour combler sa demoiselle. Le souvenir de son affrontement contre l'oisillon à caractère de cochon lui eut sans doute arraché un sourire s'il n'avait point eu la bouche prise aussi se contenta-t-il simplement de rester... concentré.


Dernière édition par Stefan le Sam 10 Sep - 12:34, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: Les rues sont pleines de surprises [Stefan / Hélène] [Nc -18, ohohoh]   Les rues sont pleines de surprises [Stefan / Hélène] [Nc -18, ohohoh] I_icon_minitimeJeu 8 Sep - 12:34

    Sentir ses vêtements glisser sur sa peau, la mettre à nu, est un plaisir discret mais bien réel, qui titille chaque pore de la peau et met les partenaires en joie. Déposer doucement ses lèvres sur un pan de chair, palper doucement, avec toute la gentillesse du monde, apporte de la confiance et de l’attendrissement. Ecouter le souffle de l’autre, regarder les yeux se clore quelque peu, permet de souder les esprits en plus des corps. Et alors, doucement, comme en agrippant prudemment chaque nouveau barreau d’une échelle, on monte. On ne sait pas encore où cela s’arrête, on peine à se rappeler du commencement. On ressent simplement l’instant présent, l’attente, patiente et impatiente tout à la fois.

    Elle l’aida, le plus innocemment du monde, à se défaire de ses bottes de voyage. Se mordillant légèrement les lèvres pour ne pas sourire en entendant l’une d’elles atterrir dans le ruisseau. Son rire continuait de résonner dans la clairière, se muant parfois en de petits soupirs. Oh ! Bien gentils, discrets, et diablement entêtants. Elle parvint finalement à débarrasser l’épéiste de tous ses vêtements, ne lui laissant que ses atours les plus naturels. Elle-même avait –très innocemment !- égaré le reste de ses vêtements. Oups ?
    Alors qu’elle prenait à nouveau le cou de son amant en otage, elle eut comme l’impression que celui-ci devenait bien plus gourmand. Affichant un de ces doux sourires dont elle avait le secret, elle opina du chef et… S’en alla visiter de vertes contrées ? Ohla, l’histoire ne le dira pas.
    Sentant le partenaire satisfait, elle se retourna et alla se nicher entre les pectoraux finement ciselés, parcourant leur contour de ses lèvres. Elle remonta doucement vers les clavicules, qu’elle longea d’un doigt, puis retrouva son ami le cou qu’elle se plut à mordiller. Son souffle, entre temps, devenait plus court ; ses joues plus roses. Ses prunelles noisette brillaient d’attente, ses mains se crispaient parfois très légèrement. Elle resserra délicatement ses jambes autour du bassin de l’épéiste, prenant garde à ne pas se poser totalement sur lui. Petit rire devant la frustration certaine.

    Une de ses mains trouva une des siennes. Délicatement, elle porta cette main à son visage, sentant les doigts parcourir l’arête de son nez, la courbure de ses lèvres. Sortant furtivement de son antre, une langue rose venait parfois effleurer le bout d’un doigt. De l’autre main, elle guidait gentiment celle de l’épéiste afin de partir à la découverte de ses formes. Les angles étaient rares, la peau douce parfois, tendue sur les cicatrices. La cambrure du dos se creusait au fur et à mesure de la visite guidée. A un moment, finalement, elle prit le visage de son amant entre ses deux mains, et l’embrassa doucement, tendrement. Et tout aussi doucement, tout aussi tendrement, son bassin se mit à se mouvoir.
    Rien ne pressait. Il n’y avait personne, à part si le petit poussin comptait comme une personne à part entière. Elle soupira à nouveau, mais accompagna le tout d’un sourire radieux, rompant le baiser. Sa notion du temps se perdait. Ils pouvaient très bien être là depuis dix minutes comme depuis une heure. Le soleil piquait sur sa peau. Il devait être plus de midi. Elle ne savait pas. Elle ne voulait rien savoir. Elle se concentrait simplement sur le contact des peaux l’une contre l’autre, l’odeur de l’épéiste légère comme l’herbe d’un champ fraîchement coupé, le goût du sel sur sa langue qu’elle passait de façon taquine dans le cou, derrière l’oreille. Elle écoutait le glougloutement joyeux du ruisseau, la respiration hachée de l’épéiste, les soupirs qu’elle lui arrachait.

    Bientôt il fallut plus ; elle se sentit soulevée, et posée délicatement sur le lit de mousse et d’herbe tendre. Au-dessus d’elle, projetant de l’ombre sur sa peau délicate, l’épéiste la regardait. Le regard était brûlant. Brûlant d’un désir certain, mais toujours attentif à ses réactions à elle. Il se pencha vers elle ; le contact éphémère de ses mamelons roses sur le torse de son amant lui arrachant un petit soupir. Puis c’en fut assez de l’attente. Redressant légèrement son buste, elle referma doucement ses jambes souples autour du bassin de son compagnon, comme une invitation. Qui fut acceptée par un sourire ravi.

    La jeune femme se mordit les lèvres pour s’empêcher de gémir, et préféra fermer ses bras autour du cou de son partenaire, réfugiant son visage dans le creux sous la clavicule, fermant doucement les yeux au fur et à mesure du va-et-vient qui s’imposait comme une évidence. Ses mains parcouraient la base du cou, ses ongles s’enfonçant légèrement dans la peau lorsqu’un nouveau soupir lui était arraché. Ses joues étaient alors parfaitement colorées d’un rose adorable, et ses yeux semblaient perdus, comme si elle découvrait ce plaisir pour la première fois. Ce regard troublé croisa les prunelles bleues de l’épéiste. Un sourire timide ajouté à ce regard le fit redoubler d’ardeur, arrachant un rire à sa –faussement- candide partenaire.
    En ce genre d’instant, nous ne sommes plus que sensation. On réalise l’existence de chaque petit pan de peau, on met à l’épreuve chacun de ses nerfs. On s’enivre de la présence de l’autre presque autant que de son toucher. On cherche des sourires, à croiser le regard. On veut savoir si tout va bien ; mais en même temps, on
    sait pertinemment que tout va bien.
    Une fine pellicule de sueur recouvrant les peaux, l’effort commence à se faire plus intense, plus recherché. L’étape de la découverte passée, on tente avec audace, on cherche à décupler les sensations de l’un et de l’autre. On cherche ses soupirs.

    Cherchant du renouveau, Hélène, d’un coup de bassin expert, retourna la donne. Surplombant à présent son partenaire, le soleil faisant étinceler sa peau humide, elle s’amusa à défaire ses cheveux. Lentement. Très lentement. Prenant soin de continuer un mouvement de bassin imperceptible, et pourtant diablement efficace.
    Les cheveux croulèrent sur son dos, et le ventre de l’épéiste alors qu’elle se penchait à nouveau vers lui. C’était une nouvelle forme de caresse, légère comme un vent frais sur la peau mise à l’épreuve des sensations. Les rayons du soleil les faisait chatoyer de rouge, d’or, et rendait le brun aussi brillant que du bronze. Quel chaste rideau utilisé pour couvrir à nouveau le corps de son partenaire de tendres baisers, tout en continuant son ouvrage. Et puis, quelques mots, à peine soufflés, dans un sourire des plus innocents :

    « Tu fais une bien solide monture, dis-moi… »
    Petit éclat de rire devant l’air quelque peu effaré de son compagnon. Nouvelle danse délicate, prenant soin d’attiser le désir tout en faisant durer le plaisir. Un fragile équilibre, difficile à maintenir. Mais le regard noisette avait de ces secrets qu’on aurait crus bien improbables. Un infime changement d’expression, accompagné d’un mouvement souple du corps, qui, si le regard bleu était capté, arrachaient bien des frissons. Et autant de sourires.

    L’herbe tendre et l’ombre des arbres donnaient un aspect bucolique et presque fantasmagorique à leur tendre ballet. Comme un retour à la Nature, au sens le plus simple et le plus vrai du terme. Un véritable hommage à la nature profonde de l’être humain, une acceptation du cadre forestier comme au tout début de l’humanité. Finalement, rien n’avait changé depuis des millénaires. Les humains s’aimaient parfois, se tuaient d’autres. Acceptaient ou refusaient certaines différences. Cherchaient à tout découvrir.
    Et puis, soudainement, les reins de la jeune femme se creusèrent un peu plus ; le rythme se faisait plus soutenu, les lèvres restaient entrouvertes afin de chercher de l’air qui se faisait, autour d’eux, comme plus rare. Elle se redressa un peu plus, le surplombant joyeusement, avec toute la candeur du monde peinte sur son visage. Puis, se mordant les lèvres, elle se pencha vers son cou, son oreille. Le souffle devenant court.

    « Encore… »
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MessageSujet: Re: Les rues sont pleines de surprises [Stefan / Hélène] [Nc -18, ohohoh]   Les rues sont pleines de surprises [Stefan / Hélène] [Nc -18, ohohoh] I_icon_minitimeJeu 27 Oct - 3:06

Le plaisir n'est qu'une succession d'émotions intense et éphémères. Un enchevêtrement de joie, d'amour ou encore de tendresse dans sa forme la plus simple. Mais lorsque l'on partage ces sensations avec une personne. Lorsqu'on parvient à communiquer de telles émotions sans même parler alors ce plaisir partagé n'en est que décuplé. Les gens ont toujours accomplis l'acte sexuel qu'il s'agisse de perpétuer l'espèce ou tout simplement de faire l'amour pour rechercher ce plaisir. Donner pour recevoir c'était la définition même de cet acte. Et s'il fallait savoir savoir quelque chose à propos de Stefan, c'est qu'il n'avait jamais été radin.

C'était comme d'explorer de nouvelles contrées. Il fallait découvrir, tâtonner, chercher l'approbation de l'autre, trouver ce qui plaisait. Un jeu auquel s'adonnaient les deux partenaires avec la même candeur et une soif de savoir incontrôlable. Et tandis qu'elle le surplombait, offrant un panorama divin à peine altéré par la ligne rosée de la cicatrice, au regard azuré de son amant; tandis que ses cheveux tombaient, masquant sa nudité provocante à la manière des sirènes de certains romans fantastiques, c'est toujours avec ce sourire qu'il lui avait dépeint comme un outil qu'il la fixait. C'est avec ces yeux emplis d'une sincérité à toute épreuve qu'il la contemplait et c'est avec ce corps meurtri qu'il répondait à ses attentes. Le fin rideau des filaments bruns lui effleura le torse alors qu'elle s'allongeait presque sur lui, l'allusion salace semblant aussi bien surprendre le bretteur qu'elle le revigora. Ses mains avaient lentement remonter le long des cuisses pour s'agripper aux hanches puis plus haut sur les côtés du ventre rond et blanc. Une prise ferme mais sans aucune violence qui accompagnait les mouvements calculés du bassin.

Le souffle se faisait court, les pupilles se dilataient tandis que les lèvres et la gorge se faisaient sèches, obligeant sa langue rose à les humecter. Tout à sa besogne, il se surprit à comparer l'attitude candide de sa compagne avec la maîtrise qu'elle possédait. Parfois son sourire timide, presque effarouché, se muait l'espace d'un instant en celui de la femme d'expérience qu'elle était et son regard transcendé prenait les teintes de l'amusement face à ce petit jeu qu'ils menaient. Ce n'était qu'un détail mais toute cette affaire n'était qu'histoire de détails. Le soupir à son oreille lui fit resserrer son étreinte dans le dos de la jeune femme alors qu'il se redressait presque en position assise, forçant sa cavalière à entourer son bassin de ses jambes et son cou de ses bras pour ne pas être désarçonnée. Le souffle chaud chatouillant ses lèvres les attira irrémédiablement en un long baiser tandis que la proximité de leurs corps ne faisait que s'accroître.

Les yeux fermés, il ne se concentrait plus que sur le contact doux, et qu'il savait éphémère, de cette peau satinée à l'odeur parfumée, l'odeur de cette fleur délicate qu'il tenait entre ses mains rudes de guerrier. Ses mains qui repartaient à la découverte du corps blanc de la demoiselle tandis que le rythme ne se faisait que plus intense, plus ardent. Ils rompirent le contact, à la recherche de l'air que réclamait leurs efforts, avant que ses lèvres ne repartent à l'assaut de ce cou qui s'offrait à lui, impatientes de retrouver ce goût qui lui manquait déjà.

Basculant vers l'avant, il l'entraîna avec lui, reprenant la situation en main pour ainsi dire, imposant son propre rythme, brisant la cadence mise en place pour reprendre sur un autre ton, jouant avec la patience de sa partenaire. Ses coudes de chaque côté de la tête brune, une mèche masquant l'une des prunelles noisettes, il laissa le plaisir simple et pur l'envahir tandis que tout s'accélérait. Son pouls grimpa en flèche tandis qu'il mordillait légèrement plus fort la peau blanche de la gorge offerte, la toile des cheveux lui chatouillant les narines alors qu'il laissait une trace bientôt bleuâtre sur la chair pâle.

Sentant sa résistance faiblir, il se laissa aller à l'envie d'emmurer toute protestation en scellant de nouveau leurs lèvres tandis que dans un dernier caprice il libérait le Stellaire. Ce n'était plus uniquement des sensations physiques que le nomade donnait, c'était un pur sentiment de plaisir, d'envie de l'autre et de volonté qui se déversait de manière orgasmique entre ces deux êtres. La magie annihilait toute résistance achevant de combler les deux Beorcs dans cette ultime étreinte qui dépassait l'intimité la plus profonde. Un présent que l'épéiste faisait à sa compagne sans rien attendre d'autre en retour que les sensations qu'il éprouvait en cet instant. L'extase s'accentua brièvement avant que la magie ne se rétracte en même temps que la conscience du nomade ne lui revenait. Epuisé, il jeta un dernier regard de diamant à la jeune femme avant de doucement s'allonger sur elle, reprenant son souffle, son visage niché au creux de son cou. Inspirant lentement à plein poumons, il laissa l'odeur de son parfum l'emplir en même temps qu'un immense sentiment de satiété. Il se dégagea ensuite sans mouvement brusque pour ne pas trop lui imposer son poids et son dos brûlant rencontra la fraîcheur de l'herbe aussi verte que ses cheveux. D'un souffle bien placé, il chassa la mèche qui avait décidée de l'aveugler tandis qu'Hélène se blottissait dans ses bras.

Il savourait cet instant de silence tandis que ses muscles se détendaient et qu'un vent frais refroidissait brusquement la sueur sur sa peau, aussitôt réchauffée par les rayons solaires. Le ruisseau glougloutait toujours et Pyu avait visiblement décidé de ne pas reparaître pour le moment. Tout n'était que calme, un calme apaisant mais contenant aussi une trace de gêne... Ces quelques instants pendant lesquels on ne sait quoi dire, on attend un signe, quelque chose à dire à l'autre. En y réfléchissant, il ne connaissait pas la jeune femme aussi bien qu'il l'aurait souhaité et ne ne trouvait tout simplement pas quoi dire. Une nouvelle brise ébouriffa ses cheveux alors qu'il se laissait aller à la première chose qui lui passait par la tête.

- Je suis... Heureux.

C'était le mot. Que pouvait-il dire d'autre, c'était exactement ce qu'il ressentait. Rien ne l'obligeait à se lever, à briser ce doux moment qu'ils partageaient maintenant aussi voulait-il en profiter, que le temps s'étire et s'arrête, même l'espaces de quelques secondes.
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MessageSujet: Re: Les rues sont pleines de surprises [Stefan / Hélène] [Nc -18, ohohoh]   Les rues sont pleines de surprises [Stefan / Hélène] [Nc -18, ohohoh] I_icon_minitimeLun 7 Nov - 23:03

    Tandis qu’elle sentait un petit pan de son cou capturé par les lèvres de son partenaire, la jeune femme ne peut réprimer un large sourire, presque un rire discret qui s’envolerait haut dans le ciel. Elle aurait bien du mal à cacher ce méfait, n’est-ce pas ? Le léger relâchement de son bassin encouragea l’épéiste à redoubler d’ardeur, et tout d’un coup, quelque chose arriva.
    C’était comme un courant électrique violent, mais tout à la fois plein de douceur, qui les traversait l’un l’autre, les liait et les détachait à une vitesse ahurissante, se propageait partout à la fois sans crier gare. Jamais elle n’avait ressenti une chose pareille ; c’était incomparable. Chaque expérience était unique, mais celle-ci était extraordinaire. De la magie ?
    Alors que dans un souffle court ses lèvres caressaient doucement celles de son partenaire, leurs regards se croisèrent ; et Hélène sut alors que, dans l’espace d’un instant, elle aussi avait partagé le regard aux prunelles d’argent. Elle se mordit les lèvres alors qu’ils rendaient ensemble un dernier soupir, qu’ils arrachaient à l’autre une dernière émotion pleine de puissance et d’extase.

    Puis, comme une marée descendante, la vague de magie retourna se loger dans son propriétaire. Stefan se posa un instant, épuisé par son ouvrage. Elle aussi n’en pouvait plus. Blotti chacun dans le cou de l’autres, ils s’emplirent quelques temps de leurs odeurs respectives, puis le verdoyant épéiste s’allongea sur l’herbe verte en soupirant. Il souffla quelques mots. La jeune femme eut un sourire.


    « C’est parce que c’était magique. »

    Depuis toute jeune, elle avait toujours adoré les contes de fées, emplis de bonheur, de magie et de rencontres inattendues. Cet après-midi semblait tiré d’un de ces livres charmants. Les yeux mi-clos, elle observait le soleil percer à travers les mèches qui couvraient son visage. Elle chercha la main de l’épéiste, finit par la trouver, et la serra doucement. Elle ferma les yeux en soupirant, un petit sourire aux lèvres.
    Elle aurait très bien pu s’endormir. Ce qui aurait été fâcheux ! Imaginez qu’un promeneur arrive dans la clairière et les voit ainsi ! Tout du moins, il ne verrait pas deux corps disgracieux. Mais les pensées malicieuses de la jeune femme furent coupées court, car elle sentit sur son sein gauche comme une pression piquante. Ses deux yeux noisette se posèrent, écarquillés, sur Pyu qui, sournoisement, venait d’approcher les amants pour les surprendre. Il sembla presque rebondir sur la peau encore gonflée, et s’en amuser avec un air presque méchant. Un air qui voulait dire qu’elle avait suffisamment profité de SON paillasson attitré pour les trente années à venir. Hélène soupira, et se relevant d’un coup, parvint à saisir le plus délicatement possible l’oisillon entre ses doigts. Celui-ci piailla d’indignation, mais se tut d’un seul coup lorsque la chevalière pégase déposa sur sa tête ébouriffée un gentil petit baiser, avant de le glisser sur le sommet du crâne de Stefan. Puis elle se releva souplement, laissant les rayons du soleil se refléter une dernière fois sur sa peau blanche. Elle se tourna vers l’épéiste en lui tendant la main.


    « Je vous invite à déjeuner en ma demeure ? »

    Considérant un sourire comme une acceptation, elle attrapa la main qu’il leva alors, et le tira vivement vers lui, presque sans peine. Elle eut un grand sourire accompagné d’une roseur aux joues lorsque ses tétons effleurèrent le torse du bretteur avant qu’elle ne s’enfuie récupérer ses affaires éparses. Les sous-vêtements, la petite robe bleue, le sac de ville et les jolies bottes furent enfilées rapidement. Il fallut par contre du temps pour qu’elle se recoiffe comme elle le désirait. Un temps qui fut nécessaire à Stefan afin qu’il puisse retrouver toutes ses couches de vêtements ainsi qu’une des bottes qui avait eu la bonne idée de dériver un peu au sud. Pyu n’avait pipé piaillement. Peut-être ne savait-il pas comment réagir. Allait-il retrouver son maître pour lui tout seul, ou cette vilaine dame allait-elle encore le lui voler pour quelques temps ? Patience, patience : il le saurait très bientôt. En tout cas c’était mal parti.
    Puis, les deux amants, les deux amis, les deux on ne savait trop quoi, retournèrent vivement vers Mélior. Ils marchèrent jusqu’à la demeure des Vincade, et cette fois-ci Hélène laissa parler Stefan et l’écouta, un sourire candide aux lèvres. Les aventures, elle aimait tant entendre les aventuriers conter leurs escapades. Elle-même pressait son frère de tout lui raconter en détail à chaque fois qu’il rentrait d’un voyage qui ne concernait pas trop ses affaires.
    Ils marchèrent dans l’allée. Liam était resté aux écuries de la garde, ce jour-là.


    « Oh, je ne pourrai pas vous présenter mon cher pégase… Vous devrez revenir pour le voir alors ! »
    Conclusion pleine d’une logique qui devait échapper à tous sauf à elle. Ce fut dans un rire éclatant qu’elle ouvrit la porte du la coquette maison. Melina, toute de vert vêtue, son ventre rond offert à la vue de tous, l’accueillit. Elle n’aperçut pas Stefan immédiatement, et leva un sourcil en observant le cou de sa belle-sœur. Hélène eut un sourire et Melina rit légèrement. Elle avait toujours été amusée par la capacité de la scintillante jeune femme à attirer les hommes entre ses bras adorables. Puis elle vit enfin l’invité surprise, surmonté de son fier poussin. A la vue de Melina, Pyu poussa un cri de ravissement, et –miracle ! Voleta jusque dans le cou de la maîtresse de maison pour s’y loger. On l’aurait entendu ronronner, personne n’aurait été étonné. Puis les yeux verts de la future mère détaillèrent les cheveux verts, l’accoutrement vif, l’épée à la ceinture. Elle eut comme un moment d’absence, puis s’écarta de la porte et ouvrit un bras vers l’intérieur de la demeure.
    « Je vous en prie, entrez. »

    A peine se furent-ils engagés dans l’entrée que Léandre parut, sortant du petit salon, un livre dans une main, l’épée au côté. Il s’approcha de la petite troupe, observa Hélène, observa Stefan, observa sa femme. Eut un coup d’œil entendu avec son épouse, jaugea Stefan du regard. Il passa devant sa sœur, et chuchota, si bas qu’elle seule put l’entendre
    « Tu les prends bien âgés, dis-moi. »
    Elle se mordilla la lèvre supérieure. Elle n’avait pas fait ses courses, et avait ramené (encore ?) un de ses amants au logis. Mais c’était la première fois que son frère semblait si fâché. Habituellement, il était le premier à rire à gorge déployée lorsque sa petite sœur racontait malicieusement comment elle avait fait la rencontre de tel ou tel homme. Elle ne comprenait pas.
    Léandre s’approcha du verdoyant personnage, lui présentant une main tendue.

    « Léandre, chef de la maison des Vincade. Enchanté de faire votre connaissance, messire Stefan. »
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MessageSujet: Re: Les rues sont pleines de surprises [Stefan / Hélène] [Nc -18, ohohoh]   Les rues sont pleines de surprises [Stefan / Hélène] [Nc -18, ohohoh] I_icon_minitimeDim 4 Déc - 22:52

Rien ne l’aurait obligé à se lever en effet à part une intervention divine… Aussitôt exaucé. Un piaillement plus machiavélique que divin l’arracha et, à sa douce quiétude et à sa compagne, la vile créature responsable de ce méfait les regardant d’un air parfaitement… Jaloux ? Sa confusion laissa place à un début de fou rire lorsque la bestiole reçut son châtiment des lèvres de la cavalière pégase avant de retrouver ses vertes contrées, visiblement beaucoup plus confortables que l’herbe tendre dans laquelle les deux amants s’étaient allongés.
- Se pourrait-il que tu sois jaloux petite chose ?

Chatouillant son démon portatif du bout de l’ongle, le bretteur n’eut droit pour toute réponse qu’à une morsure qui, transcrite dans le langage Beorc donnait surement : « Mêles-toi de s’qui t’regarde ! »
Un incompréhensible sourire de triomphe se peignit alors sur son visage tandis qu’Hélène lui tendait la main pour l’aider à se relever, lui proposant dans un sourire de partager son déjeuner. Après tout pourquoi pas, il avait l’estomac dans les talons et comme le disait le proverbe : l’exercice ça creuse.

C’est donc sans autre forme de procédure que les deux compagnons entreprirent de se revêtir… Enfin d’essayer sans trop se mouiller avec plus ou moins de succès pour sa part, et c'est dans un demi floc-floc, donc un seul floc, que le bretteur suivit la jeune femme vers sa demeure. Bras dessus bras dessous, les deux tourtereaux se dirigèrent paisiblement vers ce qui promettait d'être un succulent repas alors qu'à la demande silencieuse de la cavalière pégase, le nomade se lançait dans le récit de ses péripéties.

Il lui parla des peuplades du désert, de son engouement pour le fantastique spectacle que pouvait offrir ces chaudes contrées, de tout ce qu'il avait appris sur les ressources insoupçonnées de ces terres arides. Il lui parla des gens qu'il avait rencontrés, de son vieux maître à qui il vouait toujours un profond respect, d'Indir le sage et de Velen le brave ses compagnons au pays des dunes.

Il lui parla des gens qu'il avait rencontrés lors des conflits d'Ashnard et de la Déesse, des combats qu'ils avaient menés, de la détermination du jeune Ike, de sa propre foi en ce bretteur devenu si célèbre ainsi que du courage de l'héritière de Criméa. Ce n'était pas un récit historique, ce n'était même pas un conte de fée, c'était simplement sa vision des choses et les affrontements tels qu'il les avaient vécus. Il y avait des moments de joies et de bonheur lors de victoires improbables, les commémorations aux valeureux guerriers tombés au combat mais aussi les moments de peine lors de la perte d'être chers.

Une véritable fresque se peignait sous les mots du nomade aux cheveux verts et c'est à peine à la moitié de son récit que la jeune cavalière lui fit remarquer qu'ils étaient arrivés.

- La suite au prochain épisode donc.

Levant les yeux vers la bâtisse aux murs de pierre blanche, le bretteur dut effectivement reconnaître qu'il serait certainement mieux servi ici que dans la petite auberge où il s'était installé. Pénétrant la cour à la suite de sa compagne, il eut un sourire à la remarque sur le pégase. Il était vrai qu'il aurait apprécié croiser l'intelligent animal car après tout l'on disait souvent que le cavalier et sa monture ne formaient qu'un seul et même être... Et il avait maintes fois pu confirmer cet adage, les pégases étant d'une intelligence et d'une douceur sans égale dans le monde animal. Adressant un sourire jovial à Hélène, il entreprit de confirmer sa dernière affirmation.
- Je serais ravi de faire la connaissance de votre compagnon. La prochaine fois je ne manquerais pas de faire un détour pour venir le saluer alors.

Une réponse aussi naïve que la phrase qu'avait pu lui soutenir Hélène. Il n'était même pas sur que ces deux êtres se recroisent un jour et pourtant ils agissaient comme s'il ne pouvait en être autrement. L'une pouvait prétexter sa jeunesse mais l'autre... Pouvait dire qu'il avait un poussin jaloux dans les cheveux qu'on le croirait forcément même sans preuve à l'appui... Partant de ce principe, le fait qu'il puisse recroiser la cavalière pégase devenait parfaitement logique. Arrivant à la porte, l'homme aux cheveux verts s'écarta naturellement afin de pouvoir laisser passer la maîtresse des lieux. Poussant vivement le battant, cette dernière gambada à l'intérieur avant de s'arrêter face à une charmante femme visiblement enceinte jusqu'au cou. S'apprêtant à présenter ses hommages à la délicieuse créature, l'épéiste n'eut toutefois pas le temps d'empêcher le drame qui suivit. Voletant joyeusement, le poussin jaune fila droit vers la pauvre créature sans défense et ce sans même laisser le temps à son compagnon de le saisir au vol. Paniqué, l'épéiste s'apprêtait à bondir vers l'infortunée victime, récupérant par la même son turbulent compagnon dans un geste plein de grâce et d'une classe certaine tout en gratifiant son hôtesse d'un sourire spécial détournement d'attention mais... Il n'en eut heureusement pas le besoin.

Créant la surprise générale au sein des neurones du nomade, la petite bête se blottit dans le cou de la future mère avant d'aussitôt piquer un roupillon. Si l'expression avait été inventée, un superbe
« Wait... What! » aurait retenti dans toute la maisonnée mais le dit juron pouvant à peine effleurer l'actuelle conscience d'un seul être vivant et rose sur Tellius, le Beorc ne put que rester là, bouche bée et impressionné. Cette famille avait-elle des pouvoirs particuliers pour pouvoir ainsi calmer l'un des plus puissants démons qu’ai connu ce monde ?
- Je vous en prie, entrez.
*V'la autre chose tiens...*

Le ton employé avait ricoché aux oreilles du bretteur, ne laissant aucun doute quant à la courtoisie de la jeune femme. Encore quelqu'un de trop instruit... Qu'avait donc tous ces gens à vouloir l'élever à un statut dont il ne voulait pas et que beaucoup d'entre eux mériteraient peut-être même mieux que lui ? Remerciant toutefois son hôtesse avec toute la courtoisie qui lui était propre, il s'introduisit alors dans le salon à la suite d'Hélène tandis qu'un nouveau protagoniste faisait son apparition. Grand et élancé, son visage et sa couleur de cheveux prouvaient clairement qu'il s'agissait d'un membre de la famille de la jeune cavalière pégase. Le père ou le frère ? Il avait l'air d'être jeune et en bonne santé et et le bretteur ne douta pas un instant être son aîné de... Plusieurs années. Le frère donc, premier test.

L'homme portait une lame à la taille à laquelle le nomade jeta un coup d’œil appréciateur. Le fourreau noir était de qualité et la garde, bien que peu ornée, semblait avoir été ciselée avec un soin extrême. L'arme devait être plus lourde qu'une banale épée mais la forme du pommeau respirait un confort parfait pour la paume et une prise sans faille. L'épéiste paria un instant sur une lame à deux mains avant de se rabattre sur un sabre, la garde étant bien trop petite pour permettre un maniement correct du glaive. Pour assurer son équilibre, il fallait alors que la lame, actuellement toujours rangée, soit légèrement moins large que la moyenne, sa longueur lui permettant alors de posséder un léger avantage sur des armes de qualité usuelle. En clair, il s'agissait là d'une pièce non seulement exceptionnellement artistique mais dont l'efficacité au combat devait parler d'elle-même... Un défi lancé au regard du premier pécore un peu connaisseur.

- Léandre, chef de la maison des Vincade. Enchanté de faire votre connaissance, messire Stefan.

Ah tiens, lui aussi lui donnait du « messire ». C'était bien le -supposé- frère de sa sœur tiens. Jaugeant la main tendue, le bretteur y nota les cals formés par le maniement de son arme. Hélène lui avait effectivement parlé du Léandre en question et l'avait qualifié de « très bon » voire « d'excellent »... Non vraiment c'était trop tentant... Levant la main, Stefan la passa largement derrière sa tête, un air déconfit de circonstance au visage avant de se gratter l'arrière du crâne sous l'oeil surpris des gens alentours.
- Ahlala... Je ne sais trop comment dire mais... je crois qu'il y a erreur sur la personne.

Instant de flottement, un ange passait alors que le Léandre levait un sourcil visiblement agacé.
- C'est-à-dire...
- C'est-à-dire que vous me donnez de ce titre si pompeux et complètement inutile depuis tout à l'heure en vous basant uniquement sur des connaissances que vous prétendez posséder... Vous comme cette charmante dame.

Son doigt pointait maintenant la femme enceinte, ignorant toute convention à la manière d'un enfant qui accuserait ses camarades pour éviter la punition. Voyant que son discours ne faisait que perdre encore plus ses interlocuteurs, le nomade haussa les épaules d'un air dépité, soupirant largement devant la lenteur de réaction de ses hôtes. Ses mains se posèrent sur sa taille alors qu'il sentait très pertinemment le regard incompréhensif d'Hélène sur lui. Sans même la regarder il poursuivit.
- Je ne suis pas ce « Stefan » que vous semblez tant attendre.
-... Ah... Je...
- Non ne dîtes rien!

L'index dressé du Beorc venait de s'arrêter à quelques millimètres des lèvres du chef de la maisonnée. L'insolent aux cheveux verts le laissa en place tandis qu'il reprenait de plus belle.
- Inutile de vous excuser, même les riches de ce monde peuvent faire des erreurs. Il ne me reste plus qu'à partir avant que votre invité n'arrive.

Faisant demi-tour avec toute la superbe que procure un long manteau claquant au vent, l'épéiste pivota avant de se diriger vers la porte, ignorant froidement ses hôtes éberlués. Se retournant avant de franchir le cadre de l'entrée, il ne put toutefois résister à l'envie d'afficher son plus ironique sourire avant de lever la main en signe d'adieu.
- Merci pour la ballade jeune fille. C'était... Instructif!

Et il partit... Ou plutôt il fit trois pas en dehors de la maisonnée avant que des pas furieux ne le rattrapent. Bingo !

L'homme à l'épée le dépassa avant de s'interposer devant lui. La colère brillait au fond de ses yeux. Un brave gars, on insultait pas sa famille comme ça.

- Si nous nous sommes trompés de personne vous m'en voyez navré... Bien que je doute moi-même de la véracité de ces mots.

Ironique avec ça. Il lui plaisait de plus en plus.
- Cependant je vais vous demander de supporter notre présence quelques instants de plus. Le temps que vous présentiez des excuses en bonne et due forme à ma sœur.

Le frangin donc ! Manque de bol, il était protecteur. Les plus susceptibles...
- Et pourquoi donc je vous prie?
- Que vous vous invitiez dans ma demeure passe encore. Que ma sœur vous ait trouvé à son goût cela ne me regarde pas...
- J'espère bien!
- Mais je ne vous permettrai pas d'insulter ma famille plus longtemps. Excusez-vous. Maintenant.
- Voyez-vous ça... Un vrai petit chevalier.

L'épéiste moqueur avait croisé les bras d'un air crâne et souriait maintenant de toutes ses dents, ce qui ne semblait qu'ajouter à la rancune de son vis à vis.
- Si ma mémoire est bonne, ce genre de personne ça lave son honneur dans le sang nan?

Détournant d'un seul coup la tête, le bretteur se caressa le menton tandis qu'il prenait un air songeur.
- Quoique le sang ça doit pas laver si bien que ça... Tous fous ces nobliaux.
- Pardon?!
- Ah oui désolé j'avais oublié que vous étiez là!

Et il partit d'un grand rire que le crissement de l'acier coupa net. Ben voilà!

La lame était exactement comme il l'avait imaginée à la différence prêt qu'elle était faite d'argent. Le secret de sa maniabilité ! Bien que lourd, l'argent n'offrait que peu d'adhérence à l'air et son poids était amplement compensé par le tranchant que des lames forgées ainsi possédaient. Avec un peu d'exercice et une poigne solide, ce genre d'arme devenaient dévastatrices. Et c'était lui que l'épée en question pointait avec de l'autre côté un épéiste dont la colère glaciale transperçait le bretteur toujours souriant.

- Voilà c'est de ça que je parlais tout à l'heure ! Alors ça se fait encore?
- Soit vous le faîtes exprès... Soit vous êtes un crétin!
- Euh...

Que devait-on répondre si la réponse en question se composait d'un peu des deux?
- Dans tous les cas, je vous provoque en duel. Je ne peux laisser votre insolence impunie.

Rengainant sa lame aussi vite qu'elle était sortie, le bretteur s'éloigna d'un pas vif et rageur vers le centre de la cour. S'il s'était retourné il aurait très certainement été perturbé par le geste de son futur adversaire, ce dernier agitant son poing serré en un geste victorieux plein... D'excitation?
- Yes!

Se dépêchant de rattraper le jeune homme, Stefan l'observa appeler un certain George qu'il identifia rapidement comme étant le maître-d'arme. Ce dernier ayant assisté à la scène, comme à peu près tous le personnel, traînait avec lui un râtelier d'armes diverses et variées. Des lames d'à peu près toutes les tailles, des rapières, de simples épées... L'épéiste laissa jaillir un sifflement impressionné alors que son adversaire tirait à lui... Deux fleurets...
- Voyons si vous vous battez aussi bien que vous ne parlez !

L'arme décrivit un cercle dans les airs avant que le bretteur ne le saisisse pour l'examiner d'un air... Idiot ? Voire peut-être même complètement perdu?
- C'est une blague...
- En garde!

Un bourgeois restait un bourgeois... Ce dernier avait d'ailleurs pris la position rituelle : genoux fléchis, un bras dans le dos et sa lame dressée devant lui... Au contraire de son adversaire qui, après un soupir, se dirigea vers le râtelier.
- Revenez!
- Non sérieusement je ne sais pas utiliser ça... Vous n'auriez pas quelque chose avec un peu plus de standing ?

D'abord interloqué, Léandre se rendit à l'évidence. Un péquenot ne pouvait avoir été éduqué à l'art gracieux de l'escrime. D'un geste il indiqua au maître d'arme de laisser son adversaire choisir son arme. Ravi, l'épéiste tira l'une des lames de son fourreau avant de l'examiner à la lueur du soleil, pensif. Testant la prise sur la garde, le bretteur pris une posture de combat avant d'effectuer quelques moulinets vifs et précis sous le regard intéressé de Léandre. La lame se rengaina avec un chuintement appréciateur.
- C'est du beau travail... Mais ça ne me résistera pas.

L'air fier qui s'était peint sur le visage de George disparut instantanément sous le regard courroucé qu'il lui jetait maintenant. Léandre voulut dire quelque chose mais Stefan enchaîna.
- Quand je parlais de standing, je parlais de ça.

Son doigt pointait le fourreau noir qui le faisait rêver depuis tout à l'heure. Le regard de son propriétaire laissait cependant très clairement sous-entendre ce qu'il pensait quant à l'utilisation de sa lame contre un imbécile. Katti glissa presque sans un bruit de son fourreau tandis que le nomade laissait briller sa propre lame au soleil.
- Alors ? Qu'en dites-vous ? Ma lame, Katti, contre votre sabre.

Une ombre de sourire glacial se peignit sur le visage de son adversaire. Depuis le début, cet hurluberlu aux cheveux verts se moquait d'eux et il venait seulement de le comprendre. Le sabre étincela à son tour dans la lumière du jour tandis que les deux adversaires prenaient place, un sourire féroce aux lèvres.

Sans un mot, sans que personne n'ait lancé de signal, les deux hommes s'élancèrent en même temps l'un contre l'autre, les deux lames se heurtant avec force. Le temps se suspendit tandis que les adversaires se jaugeaient à la force du bras. Le regard de Stefan glissa sur la lame parfaite à quelques centimètres de son crâne pour se perdre sur les yeux concentrés en face. Ca allait être super !

Se décalant, il enchaîna une botte simple que Léandre dévia d'un simple revers avant d'aussitôt plonger sa lame vers l'homme en bleu. L'acier hurla encore alors que Stefan paraît pour glisser juste sous la lame d'argent. Se relevant brusquement, il tenta d'atteindre la nuque offerte mais sa lame croisa à nouveau un obstacle. Ferraillant à qui mieux mieux, les deux hommes s'écartèrent finalement l'un de l'autre, à peine essoufflés par l'effort. Un sourire de gamin trônait sur le visage de Stefan alors que la colère de Léandre semblait avoir laisser place à un intérêt particulier.

- Alors satisfait?
- Pas vraiment. Est-ce réellement tout ce qu'un bretteur de légende peut faire?
- Je ne suis pas une légende...

Levant sa lame à deux mains, le nomade aligna l'acier parallèlement à son œil tandis que ses jambes assuraient sa position.
- Mais je vous propose de cesser ces enfantillages pour passer au niveau supérieur. Au premier sang ?
- Au premier sang !

Une impulsion, un léger nuage de poussière et les deux bretteurs se rentraient férocement dedans. Les lames s'entrechoquaient, faisant pleuvoir d'éblouissantes étincelles, les coups sifflaient dans les airs tandis que les bottes se multipliaient, tentant de passer outre la barrière d'acier. Ce n'était même pas de la stratégie c'était simplement du talent. Leurs jambes semblaient fixées au sol alors que leurs bras décrivaient toute une arabesque de mouvements élaborés et maîtrisés après des années d’entraînement. Et tous deux souriaient visiblement ravis.

La lame de Léandre s'élança, un brin imprudente, avant que l'épéiste vert ne la bloque du tranchant de Katti. Glissant le long de l'argent étincelant, le bretteur pirouetta sur le côté, son long manteau bleu valsant au vent avant que sa lame ne se repositionne, d'un élégant mouvement rotatif dans sa main droite. Placée pointe vers l'avant, la lame glissa droit vers son adversaire en une rapide et dangereuse charge que Léandre esquiva d'un saut sur le côté, Katti ripant sur le riche tissu. Dangereuse... Mais pas que pour la cible. Ainsi étiré, le bras et la jambe tendu, l'épéiste était à la merci du sabre d'argent. Les dents blanches du nomade brillèrent alors que Léandre initiait son mouvement. D'un geste bref, Katti quitta la paume de son maître, pivotant légèrement dans les airs tandis qu'elle retombait lentement vers le sol. Un mouvement de bassin plus tard, le bretteur récupérait sa lame de l'autre main, abattant son attaque sur la garde complètement ouverte de son adversaire.

La pointe d'acier ricocha contre le sol alors que le chef de maisonnée effectuait une esquive désespérée, plongeant au sol avant de rouler plus loin. En une seconde, le chef de la famille des Vincades était debout, prêt à encaisser l'assaut, mais seul le sourire illuminé du bretteur lui faisait face.

- C'est la deuxième fois que j'essaye ce mouvement. Vous avez été plus vif que le premier cobaye.

Les souvenirs de son affrontement contre la petite épéiste rousse remontaient à loin maintenant.. Katti s'envola à nouveau pour rejoindre la main droite du bretteur d'un saut bref.
- Un style de combat ambidextre...
- Non je n'irais pas jusque là... Manier deux épées est réservé aux brutes sans aucune notion de l'escrime. Je dirais plutôt que je me suis préparé à toute éventualité.
- Intéressant.

Inspirant à fond, Léandre fit rouler ses épaules avant de reprendre sa garde.
- Pour ma part je préfère parier sur la stabilité de ma main directrice.
- Me ferez-vous l'honneur de me montrer le résultat de votre entraînement ?
- Vous ne serez même plus capable de bouger le petit doigt quand j'en aurais fini avec vous.
- Je suis impatient de voir ça.

S'élançant à nouveau, les deux guerriers firent chanter l'acier et rugir l'argent. Les feintes s'enchaînaient sur de puissants assauts parés ou esquivés pour aussitôt être contrés par une toute nouvelle stratégie. Léandre possédait effectivement un style moins aérien que celui de Stefan. Ses pieds ancraient fermement sa position alors que sa lame se dressait en véritable mur protecteur entre lui et Katti. Ses frappes étaient précises et vives sans pour autant être prévisibles alors que le nomade virevoltait, dansait avec la lame d'argent comme il l'aurait fait avec une humaine. Cette comparaison lui arracha un bref rire qu'une nouvelle attaque de Léandre interrompit. Il ferraillait avec le frère comme il avait couché avec la sœur : avec ardeur, passion, et surtout beaucoup d'expérience.

Leur duel se poursuivit de longues minutes durant dans un semblant d'égalité sans qu'aucun des deux ne parvienne à prendre l'avantage. Les lames se faisaient lourdes et la chaleur environnante faisait perler la sueur au front des deux combattants mais ni l'un ni l'autre ne voulait abandonner, aucun d'entre eux ne souhaitait que ce moment ne s'arrête. Ils avaient appris le maniement de l'épée pour vivre cet affrontement. Reculant brusquement, l'épéiste déséquilibra le bretteur avant de repartir en une superbe reprise de volée, frappant de toutes ses forces sans même essayer de contourner la lame d'argent qui s'interposait. La note, aiguë et sonore, résonna longuement dans la cour alors que les deux combattants s'immobilisaient, leurs lames vibrant encore du dernier choc, le souffle court, le bras tremblant. Leurs deux mains étaient crispées sur les gardes tandis qu'ils forçaient pour repousser l'autre. Les pieds glissaient sur la terre sèches, s'accrochant désespérément aux aspérités que leur offrait la cour intérieure. Les sourires avaient laissé place à la concentration sur les traits tirés par l'effort. Le dénouement était proche.

- Vous semblez... en difficulté... mon cher... Quelque chose ne vas pas ?
- Et vous... Vous êtes... Sur le point... de vous écrouler...
- Dans vos rêves peut-...être.

Se repoussant mutuellement, les deux bretteurs s'éloignèrent l'un de l'autre. Léandre releva aussitôt son arme avant de s'immobiliser. Face à lui, l'épéiste venait de rengainer son épée sans pour autant que cette dernière ne soit complètement rangée. Jambes arquées, le nomade tenait la garde, prêt à dégainer au moindre geste en un arc de cercle mortel. Mais le plus étonnant n'était pas cette posture, somme toute logique lorsque l'on souhaite rester sur la défensive, mais plutôt l'aura qui se dégageait du bretteur. Les yeux fermés, l'épéiste avait retrouvé son calme, respirant harmonieusement maintenant qu'il laissait libre cours à sa magie. Ses précédentes utilisations avaient amoindries ses réserves mais cela ne représentait pas un problème. Le Stellaire se basait sur les émotions ; tant que ces dernières seraient fortes alors il serait imbattable. La Joie ? La haine ? L'amour que lui évoquait certains de ses souvenirs ? Lequel choisir ? Lequel serait le plus idéal ?

Et tandis que l'aura l'enveloppait, tandis que ses yeux s'ouvraient révélant les deux miroirs, l'épéiste contempla son adversaire. C'était Léandre qu'il affrontait, c'était cet homme qui allait l'inspirer. Jamais détermination à poursuivre cet affrontement n'avait été plus forte que la sienne, jamais personne n'avait jamais semblé aussi combatif et désireux d'en découdre que cet homme tout de bleu vêtu. Oui, les Vincade étaient une bonne source d'inspiration... Quel que soit le but du Stellaire.

- Ainsi donc la voici... Cette fameuse technique...

Le regard était provocant, la posture ne demandait qu'une attaque, ce duel l’appelait. Léandre se jeta au devant de son adversaire alors que Katti jaillissait de son fourreau en un éclair lumineux. Le flash étincelant de la rencontre des deux lames aveugla momentanément les spectateurs alors que les deux hommes volaient sur plusieurs mètres, chacun effectuant une réception parfaite. Le chant du combat les enveloppait l'un comme l'autre et, alors que le Stellaire amplifiait l'ardeur de combattre du nomade, le bourgeois lui se laissait complètement entraîner par cette pulsion du sang émanant de son adversaire.

Fonçant l'un vers l'autre, les deux hommes se heurtèrent à la manière de véritable bœufs. Les lames s'entrechoquèrent tandis que leurs propriétaires poursuivaient leur chemin respectif, l'acier vibrant à s'en briser s'échappant des mains du nomade alors que Léandre parvenait à conserver son arme. Katti décrivit un superbe arc de cercle dans les airs tandis que Stefan se redressait un peu plus loin, l'air grave et concentré, sa main tendue au dessus du sol. Le temps sembla se ralentir alors que Léandre faisait demi-tour, sa lame allant pour entailler la peau de son adversaire, Katti fouettant l'air au rythme de ses pas. Redressant son dos, Stefan inspira avant de rattraper la Dague Katti au vol, comme s'il savait où et quand sa lame allait retomber et de nouveau, le choc de l'acier contre l'argent, brutal et sans aucune concession, les deux adversaires se repoussant mutuellement.

Plus prompt à la réaction sous l'effet de la magie, le bretteur vert agrippa fermement son arme avant de s'approcher à pleine vitesse de Léandre. Ce dernier releva le sabre d'argent avant de plonger droit sur la poitrine du nomade. Il devait esquiver pour ne pas mourir mais c'était sans compter la magie. Son pied changea brusquement d'appui tandis que son bras se levait juste devant la lame. Sentant le souffle froid du passage de l'épée et, tandis que son bras suivait le fil tranchant de l'argent, ce dernier s'engagea dans la manche béante du Beorc. Un moyen comme un autre de s'approcher sans se blesser. Ses pieds le propulsèrent vers l'avant alors qu'il mesurait la distance restante avant que la pointe du sabre n'entaille son côté et que Katti se propulsait vers l'avant, vive et dangereusement proche.

Le tissu céda facilement sous la pression de l'acier alors que Léandre fendait l'immense vêtement pour se baisser juste à temps, le mouvement déséquilibrant Stefan qui roula aux pieds de son adversaire. Le Stellaire s'amenuisait, le sabre d'argent se levait, Katti resplendissait !

Les miroirs d'argent plongèrent dans les yeux du bretteur alors que Stefan pivotait violemment, propulsant son arme vers le haut tandis que le sabre d'argent s'abattait. Le sang gicla, accompagnant une douleur fulgurante tandis qu'un voile rouge de souffrance le domptait une fraction de seconde. Le Stellaire se dissipa instantanément tandis qu'un large filet pourpre s'écrasait sur le sol poussiéreux. Plus aucun son ne résonnait dans la cour des Vincade qu'un vent chaud balayait. Un large ruisseau sanglant dégoulinait le long du bras du blessé, aussitôt absorbé par le tissu de son vêtement, venant goutter au sol tandis qu'un large sourire éclairait le visage du nomade.

- Vous êtes mort...
- ...

Bien droit au centre de son domaine, Léandre Vincade contemplait, l'air perdu, son sabre d'argent transperçant l'épaule de son adversaire de part en part, la lame ensanglantée ressortant de l'autre côté du manteau bleu. A deux centimètres de son cou, Katti brillait d'une lueur sinistre, menaçant sans blesser. Cette attaque était stupide, tous les deux l'avait vu, le sabre d'argent était plus long que Katti. Pour atteindre son but, il aurait fallu que cet homme s'embroche volontairement sur l'arme de son adversaire... Et maintenant, il était là, cette même arme fichée dans le corps... Et il souriait toujours. Le regard de nouveau bleu de l'épéiste se releva sur son rival.
- Félicitation... Vous venez de battre une légende.

Semblant soudain reprendre ses esprits, Léandre arracha brutalement son arme du corps de son adversaire avant de se rendre compte de son erreur lorsque le sang glouglouta joyeusement au sol.
- Ah ça fait un mal de chien!!!
- Je... Je suis désolé! Je ne voulais pas...

Seul le rire de son adversaire lui répondit alors qu'il le regardait comme s'il était devenu fou. Ignorant complètement sa blessure, l'épéiste se releva, tenant Katti de sa main encore valide tandis que le tissu bleu s'assombrissait de plus en plus, l'hémoglobine ayant imprégné les deux premières couches de tissu. Son bras pendait pitoyablement sur le côté et le sang gouttait au bout de ses doigts mais jamais l'épéiste n'aurait pu paraître plus en forme que quand il reprit la parole.
- Roh allez soyez pas modeste ! Vous auriez fais un superbe héros de la guerre tiens. Nous avions dis au premier sang, voilà qui est fait!
- Il faut soigner ça, vous ne pouvez pas rester comme ça.
- Oui, oui, attendez...

Redressant Katti, le bretteur effectua un salut en bonne et due forme avant de rengainer sa lame, celle de Léandre reposant au sol tandis que l'homme s'approchait, l'air inquiet.
- Voilà, nous pouvons y aller...

Et comme si ses forces l'abandonnaient, le nomade bascula vers l'avant, aussitôt rattrapé par un Léandre qui passa le bras valide de son hôte autour de son épaule.
- Eh, ne vous évanouissez pas ! Restez avec nous!
- Hrrgn... Arrêtez de crier... J'ai juste un peu forcé... C'est le Stellaire... J'ai besoin de repos.

Trimballant son invité bon gré mal gré, Léandre le rapprocha de la maison, plus inquiet de l'air furax de sa femme que de la blessure de son invité... Bizarrement, un sentiment similaire tenaillait le dit blessé quant à Hélène... Il était peut-être allé un tout petit peu trop loin...


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MessageSujet: Re: Les rues sont pleines de surprises [Stefan / Hélène] [Nc -18, ohohoh]   Les rues sont pleines de surprises [Stefan / Hélène] [Nc -18, ohohoh] I_icon_minitimeMar 13 Déc - 23:04

    Elle ne comprenait pas le jeu auquel il se prêtait. Quelle était cette prestance, cette façon de parler parfaitement inconnue ? Ce sourire insolent sur ses lèvres, cette assurance, et surtout, cette façon de nier son identité ?
    Un instant, pendant un instant, les paillettes dorées se ternirent dans les prunelles noisette. Hélène pressa doucement la main de sa belle-sœur, qui observait les deux hommes en silence. Melina connaissait son mari. Elle savait très bien que, fier et honnête comme il était, il ne penserait pas à percer le jeu de cet homme aux cheveux verts. Elle-même n’était pas certaine d’y arriver dans la même situation. Mais en tant que spectatrice, elle voyait tout. Léandre était encore trop jeune, elle aussi. Tous étaient trop jeunes pour comprendre cette soif que ressentait l’épéiste de légende. Cette soif de combat. Cette soif de découvrir la force de l’autre, et ce quel qu’en soit le prix. En réponse, elle garda doucement la main d’Hélène dans la sienne.

    Hélène observa, dubitative, Stefan sortir de la pièce visiblement satisfait de son manège. Puis elle regarda Melina. Puis son frère, qui tiqua furieusement face à l’odieux remerciement fait à sa sœur. Puis elle se retourna à nouveau vers Melina, pour y observer Pyu toujours aussi content lové dans son cou. Pyu qui ne bougea pas d’un millimètre en voyant son maître quitter la maisonnée. A peine un bruissement d’ailes ennuyé.
    Elle eut un sourire en coin, qu’elle cacha bien vite en croisant le regard de son frère. Lui ne prenait pas la situation à la légère. Techniquement il avait parfaitement raison. Dans les faits… Il allait se faire rouler.


    « Léandre… »
    « Laisse, Hélène. Il ne t’écoutera pas. Et puis, quel épéiste ne sentirait pas son sang bouillonner à l’idée de combattre une légende ? »
    La jeune femme observa son frère, puis son amant, songeuse. Tout ce cirque était bien inutile, tout de même. Melina eut un gentil sourire.
    « Et puis, si ça peut soulager Léandre quant à la proximité de l’accouchement, ça me ferait des vacances. »
    Le clin d’œil échangé entre les deux femmes voulait tout dire. Elles devaient juste espérer qu’ils ne se fassent pas trop de mal, les saligauds. Melina poussa Hélène vers le pas de la porte alors qu’elle s’enfonçait dans la maison en soupirant. Pyu émit une sorte de petit roucoulement lorsqu’elle lui grattouilla la gorge.
    La chevalière porta son attention sur les deux hommes qui n’en finissaient pas d’échanger des pics. Comme on aurait pu le prévoir, ce fut Léandre qui craqua le premier, puis dégaina son magnifique sabre. Hélène avait toujours été hypnotisée par ce sabre. Peut-être parce que cette arme ressemblait aussi beaucoup à celle de Léone, mais en plus fine. Feu le jumeau de Léandre portait à son côté une hache à la lame recourbée qui faisait grandement penser à un sabre monstrueux. Là où l’un des jumeaux tranchait en finesse et précision, l’autre tranchait en force et profondeur. Les voir combattre ensemble avait toujours été un véritable spectacle, plein de beauté et de sueur froide.
    Puis les souvenirs mélancoliques furent effacés d’un coup en voyant le manège de Stefan pour parvenir à obtenir son combat à véritables armes. Elle éclata de rire.


    « Des fleurets ?? Léandre ! »
    Quelques années plus tôt, son frère l’aurait gratifié du magnifique spectacle de sa langue tirée. Il l’aurait certainement fait en privé d’ailleurs. Mais son courroux était tel (et sa concentration sur Stefan aussi), qu’il ne porta aucune attention aux rires de sa petite sœur. Tel qu’elle le connaissait, il avait certainement déjà oublié pourquoi il l’avait provoqué en duel ; seul croiser les fers l’intéressait alors. La lueur de ses yeux noisette ne trompait pas. L’attente de tester la puissance d’une Grande lame de la guerre était trop grande. Les paillettes dorées caractéristique à la famille Vincade emplirent ses yeux.

    Et déjà, ils s’élançaient l’un contre l’autre, cherchant la faille dans le jeu de jambes de l’autre. C’était beau, c’était vraiment beau. Melina revint à cet instant.

    « Au premier sang ! »
    « Ah non ! Le premier qui meurt aura affaire à moi ! »
    Hélène eut un sourire face à la colère ingénue de sa belle-sœur, qui dans sa crainte de les voir blessés n’avait pas songé à l’absurdité de sa phrase. Elle vit néanmoins la raison de son précédent départ : dans ses mains reposaient son fidèle bâton lui servant à canaliser sa magie de soins. Toujours aussi prévoyante, même enceinte jusqu’au cou.
    Puis leur attention fut totalement absorbée par le combat. Les lames vrillaient, les jambes virevoltaient, les parades étaient à n’en plus finir, les esquives étaient admirables. Hélène put admirer le jeu des épéistes, qui parmi la grande majorité des manieurs d’armes devaient le plus se concentrer sur la perfection de leur technique et la vivacité de leurs réflexes. Leurs épées étaient moins grandes, frappaient moins mal que les autres armes. Il fallait des années d’entraînement afin de forcer le corps à se plier aux instincts et à des techniques rigoureuses afin de pouvoir outrepasser le manque de force de frappe. Il fallait frapper plus vite que l’ennemi.

    Leur vitesse était grande, si grande ! A un moment, Stefan effectua une passe incroyable, lui permettant vivement de changer de main son épée en plein mouvement, afin de prendre Léandre en contrecoup. Léandre dut esquiver en plongeant, chose qu’il détestait. Son sourire était ravi, mais son regard furibond. Melin pouffa.

    « Quels gamins… »
    Ils continuaient. Tous les serviteurs s’étaient réunis dans la cour, entourant, à une distance gérée par le maître d’armes, les combattants. Cela dura longtemps. Ils se jaugeaient, s’épuisaient. Hélène était curieuse de voir comment tout cela finirait. Plus ils fatiguaient, plus l’un deux pourrait prendre l’avantage. Et plus le temps passait, plus le sourire de Melina s’effaçait. Elle avait peur qu’ils ne se blessent gravement, s’ils étaient trop étourdis par la fatigue. Hélène eut soudain plus peur de la colère sourde de sa tendre belle-sœur que de l’issue du combat.

    Puis Stefan invoqua quelque chose qu’Hélène avait déjà aperçu (ou ressenti d’ailleurs) par deux fois cette journée-là : le Stellaire. Un frisson la prit tout le long de son échine. Léandre n’avait pas de tels pouvoirs. Il ne pourrait contrer des attaques telles que… Mais ? Il semblait aller moins vite que…
    Puis l’étourdie se souvint qu’après un effort physique tel que celui un peu plus tôt dans la clairière, le mâle a une tendance au relâchement. Moment de blanc dans le crâne de la jeune femme. Si c’était ça… Alors Stefan avait provoqué Léandre en duel alors qu’il était déjà épuisé ?


    C’était stupide un homme, quand même.

    Sproutch.
    Le bruit fut peu élégant, la manœuvre trop rapide pour être entièrement analysée par la chevalière, mais le résultat resta le même : Léandre venait de transpercer l’épaule de Stefan, ce qui avait permis au verdoyant personnage de poser délicatement son épée sur le cou offert du frère éberlué. Puis il se retira promptement, annonçant bien sûr qu’il avait perdu, vu qu’il était le premier blessé.
    Léandre rangea rageusement son sabre encore ensanglanté dans son fourreau. Bien sûr qu’il avait perdu. Sacrifier son corps pour accéder à la victoire, voilà une belle leçon pour ce jour. Mais le moment était aux sentiments confus, et son éducation bourgeoise pris le dessus pour prendre soin de son hôte blessé. Il chargea Stefan sur son épaule (côté valide), puis le traîna en direction de sa sœur et de sa chère et tendre.

    … Sœur et chère et tendre qui…
    … N’avaient pas…
    …Un gentil regard…
    …Du tout.

    Reprenons les sentiments actuels des deux jeunes femmes voulez-vous. S’empaler directement sur la lame de son adversaire par simple crânerie (oui, parce que c’était stupide il fallait l’avouer), puis montrer par la suite combien on était un bon gars, c’était une chose. De l’autre côté, se laisser emporter par sa soif de combat en se laissant prétexter une offense à sa famille sans réfléchir au revers de la médaille, c’était une autre chose. Et puis accessoirement, utiliser des armes de manufactures si excellentes qu’un mauvais jeu de jambes les aurait tués tous les deux.
    Vous voyez où on veut en venir ?

    SBAF.
    Les yeux verts de la rousse étaient brûlants de colère. La joue du mari était brûlante sous la force du coup.

    « Reprends un air digne immédiatement, et considère que c’est ton manque de sang-froid qui a mis notre hôte dans cet état ! »
    Puis elle l’embrassa tendrement (ne pas chercher la corrélation entre les événements), lui influant directement le soin dans le corps, refermant ses blessures superficielles.

    SBAF (²).
    En fait, les deux gifles avaient été portées simultanément, mais pour la compréhension de chacune d’elle nous avons préféré les séparer dans la narration. Hélène n’était pas très contente, ça non. Elle pointa furieusement le bas de la blessure béante, juste deux centimètres en dessous.

    « Le cœur c’est là !!! »
    Ses yeux s’embuèrent de larmes alors qu’elle se taisait, n’ayant rien à ajouter. Melina avança vers Stefan, et prit le temps de soigner sa blessure comme elle le put, soutenue par Hélène qui la fournissait en force vitale afin de soigner plus vite l’épéiste téméraire.
    « Pyu ! »
    Le petit poussin furibond sauta du cou de Melina pour arriver sur le nez de Stefan, et le lui picorer sans ménagement. Non mais !

    Puis finalement, tout le monde fut à peu près entier. Ils se retrouvèrent dans le salon, où ils s’écroulèrent tous dans un fauteuil de cuir moelleux, épuisés. Léandre servit un verre de vin pour tous, qui fit un effet merveilleux au moral. Melina faisait toujours un peu la tête. Hélène plus du tout. En fait elle n’était pas fâchée, elle avait surtout eu peur.
    Le chef de la maison Vincade soupira.

    « Et bien, heureusement que mère est en voyage, sinon elle nous aurait tapé sur les doigts… Quant à vous, mess… Stefan, puisque dorénavant vous ne pouvez plus nier votre identité, je suppose que vous ne me ferez pas l’affront de rester ici pour dîner ? … »
    Il se retint d’ajouter « ou pour la nuit », conscient que sa sœur n’apprécierait certainement pas, même si elle n’en pensait pas moins. La gentille jeune femme décidait d’elle-même si une relation devait durer ou pas. Et pour le moment, son grand record avait été de deux mois, avec un archer d’élite dont nous ne parlerons pas ici. Peut-être avait-elle été amoureuse, qui sait. Léandre avait ouï dire que c’était lui qui l’avait quittée.

    Hélène se releva en entendant un bruissement au dehors. Elle alla ouvrir la fenêtre et poussa un petit cri de joie.

    « Liam ! »
    Elle embrassa le grand front du pégase, puis ouvrit délicatement la lettre cachetée glissée dans son mors. Elle la lut, puis eut un sourire passager.
    « Mmh, je pars en mission demain à l’aube, donc ils me renvoient Liam pour que je n’aie pas à repasser par la caserne. »
    Elle se tourna joyeusement vers Stefan.
    « Voulez-vous que nous fassions une balade à dos de pégase en attendant le dîner ? Les environs de la maison sont très jolis, et on peut voir toute la ville… »

    Pour une fois, aucun sous-entendu dans sa phrase. Après toutes ces aventures, une gentille visite du domaine Vincade serait la bienvenue. Et puis, ce n’était pas encore l’heure du repas.


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