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 Aëluvia, dragonne de la Lune

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MessageSujet: Aëluvia, dragonne de la Lune   Aëluvia, dragonne de la Lune I_icon_minitimeMer 16 Fév - 13:58

¤ INFORMATIONS GÉNÉRALES ¤



- Nom : Di Lunia

- Prénom : Aëluvia

- Âge : 28 ans

- Sexe : Féminin

- Race : Laguz

- Peuple : Dragon (blanc)

- Pays d'origine : Goldoa



¤ DESCRIPTION DU PERSONNAGE ¤



- Physique :

Malgré son âge mûr, Aëluvia possède une croissance ralentie du fait de son appartenance au peuple des Dragons de Goldoa, ce qui fait que du haut de ses vingt-huit ans, elle ne paraît en avoir à peine la dizaine. Cependant le tout premier signe distinctif notable chez cet enfant est sa peau mate, naturellement bronzée et lisse. En temps normal certains dragons possèdent la peau légèrement brunie, mais dans des teintes largement plus rougeâtres, tels que Nasir ou Gareth parmi les plus connus de la tribu, et proches du roi Kurthnaga. Cette spécificité est assez unique chez les dragons et certaines mauvaises langues parlent d'un brassage généalogique avec des Beorcs du désert d'Hatary. Mais officiellement c'est un teint naturel parmi d'autres, unique mais tout à fait normal. L'autre particularité, et qui contraste énormément avec la première, est que la couleur de sa longue chevelure est blanche, un peu grisée par endroits. Cet exotisme certain rend la petite fille à croquer pour ses proches, mais donnant une impression tout autre pour le reste de la tribu. L'iris de ses yeux est d'un bleu azur, et on dit qu'ils reflètent la Lune tellement leur beauté est hypnotique. Sa lèvre inférieure est légèrement gonflée, comme pour souligner une touche de sensualité sur un physique déjà prometteur. Ses cils sont très fins, presque imperceptibles à distance raisonnable. On peut en outre à peine distinguer la pointe de ses oreilles derrière ses cheveux, légèrement effilées. Elle possède sous chaque œil également deux petites marques en arc de cercle vertical, symbole d'appartenance à son peuple. Son corps plat est tout à fait représentatif de son âge apparent, offrant néanmoins une silhouette fine et agréable.
Au niveau vestimentaire, elle choisit le plus souvent de s'habiller de manière assez ample, choisissant cependant tout d'abord des tenues en tissu serré telle une chemise de petite taille et des bas remontant jusqu'aux cuisses, mais revêtant par dessus un manteau de cuir sombre à bordure de fourrure blanche ainsi qu'un pantacourt assez large de taille malgré l'étroitesse de son bassin. Une courte cape de satin blanchâtre lui recouvre le haut du dos, dans le prolongement de son manteau, virevoltant au gré du vent.

Spoiler:

Cependant du fait d'un sortilège assez particulier, Aëluvia peut avoir recours bien malgré elle à une seconde forme, plus... adulte. Au point de la confondre avec une Beorc tout à fait normale, ici seuls son teint ainsi que la couleur de ses cheveux et de ses yeux restent inchangés. Sa taille prend alors celle d'une jeune femme adulte, les traits de son visage sont plus fins, et les formes de son corps plus généreuses.
Dans cette situation, en dépit de son changement léger de comportement, ses envies vestimentaires varient également entre les habits de type bourgeois ou la panoplie de danseuse opulente, on s'accorde généralement à dire que tout lui va, notamment la gente masculine.

Spoiler:

Sa forme draconienne varie également selon son apparence infantile ou adulte de par sa taille, variant entre le mètre cinquante et quatre mètre de hauteur lorsqu'elle se met sur ses pattes arrière. Mis à part ce détail, les deux formes sont identiques en apparence. Ses écailles sont d'un blanc immaculé et recouvre une grande partie de son corps, le bas du cou se voit orné d'une protubérance osseuse tandis qu'en son dos se situe une crête démarrant de l'arrière de son crâne jusqu'au bout de sa queue reptilienne. Son museau profilé dévoile une mâchoire neutre mais non moins dangereuse, et des cornes fines partent en arrière de sa tête. Enfin ses ailes majestueuses lui permettent de parcourir à vitesse modérée les terres de Goldoa en toute liberté.

Spoiler:

- Caractère :

Aëluvia Di Lunia est avant tout une représentante du peuple des dragons, et en tant que telle, elle possède malgré l'immaturité de son apparence humaine un caractère assez bien trempé. Fier de ce qu'elle est et de sa tribu, elle peut se montrer hautaine avec autrui qui n'est pas aussi bien racée qu'elle, c'est-à-dire toutes les autres populations de Tellius. Elle ne considère son respect que pour ses aînés ou des personnes ayant été capable de prouver qu'ils pouvaient le mériter. Suffisamment mature du haut de ses vingt-huit années, elle peut s'avérer susceptible qu'on la sous-estime ou ne la prenne pas au sérieux du fait de son apparence. Mais sous cet air souvent neutre se trouve une jeune demoiselle qui se cherche encore.Elle se sent parfois acculée par le sortilège qui la frappe, et recherche l'aide et le réconfort d'autrui dans ces conditions. Assez calme et possédant un sang-froid assez exceptionnel, seul les réminiscences de son passé sont capables de la faire craquer psychologiquement. Nomade, elle se promène désormais dans tout Tellius, n'ayant plus aucun point d'attache en ce monde, hormis à Goldoa. Très terre à terre, elle sait pertinemment que la réputation des dragons est telle qu'aucun répit ne lui sera accordé si on apprenait ses origines draconiennes, c'est pourquoi elle ne se voile jamais la face sur sa situation et sait très bien qu'il faudra des années et des années, voir des décennies ou des siècles entiers pour enfin trouver ce dont elle a réellement besoin.

Cependant une fois adulte, elle garde évidemment la majeure partie du contrôle de son comportement et de ses émotions, mais pas entièrement. Du fait de sa croissance physique imprévue et improbable à ces moments, elle a du mal à gérer son Moi intérieur comme elle le désirerait, aussi gouvernée par les modifications hormonales de ce 'corps' . Elle pourtant si sérieuse et réservée a bien du mal à se contrôler psychiquement devant le fait accompli et les plaisirs de la chair et des vices, et il ne manque que peu de choses pour qu'elle ne craque dans cet état. Mais heureusement pour elle, sa raison l'emporte toujours... pour le moment.

- Passé :

Une légende Beorc raconte que la gente féminine du peuple draconien de Tellius pond des œufs en guise de reproduction, mais fort heureusement ce ne sont que des croyances sans fondement...
Le temps de gestation des Dragons est inconnu pour le commun des mortels, si on considère les résidents de Goldoa immortels, bien que ça ne soit pas le cas, malgré ce qu'ils se plaisent à dire hautainement. Par conséquent on ne peut qu'à peine estimer le moment où la jeune dragonne avait été conçue, mais elle naquit voilà maintenant vingt ans avant les événements de la guerre du Roi Fou Ashnard, de Daien. La petite nouvelle, troisième enfant du clan, fut baptisée Aëluvia Di Lunia, ce qui signifiait littéralement en draconique "celle qui touchait la Lune" , car son teint mate symbolisait pour sa famille son appartenance à l'élément nocturne. Cependant le reste de la tribu du plateau de Sinoga voyait ça d'un mauvais œil, prétextant une quelconque influence de sorcellerie Beorc dans tout ça et au fur et à mesure, la nouvelle-née gagna le surnom de "la Batarde" . C'est au cours de sa croissance, certes ralentie du fait de ses origines, et donc de son enfance qu'elle comprit toute la gravité de l'intolérance tournant autour de cette appellation largement péjorative. Autant les dragons adultes se contentaient de ne pas la regarder, la fuyant du regard, autant il n'y a rien de plus influençable et cruel que les enfants. Car l'ignorance de ses pairs, lors de cette période clef pour bâtir les fondations de notre caractère, fait bien plus mal que celle des 'grandes personnes' . De plus, se sentant intouchables, il arrivait quelquefois que les plus jeunes s'en prennent directement à elle, aussi bien verbalement que physiquement.

C'était durant l'année de ses sept ans, Aëluvia était encore très jeune et commençait à peine à maîtriser la marche en forme humaine. Elle tentait de s'habituer à cette forme handicapante à première vue, se fixant pour objectif de ne passer en forme draconienne uniquement pour dormir la nuit, ou bien exceptionnellement en cas d'extrême urgence. Elle avait décidé d'essayer de courir dans la plaine avoisinante, seule car le Dragon étant le plus en haut de l'échelle alimentaire, elle n'avait rien à craindre de la faune environnante. Non, le problème était tout autre... Alors qu'elle courait en footing dans l'herbe encore humide à cause de sa relative longueur, une ombre se forma au-dessus d'elle. Puis une autre, et encore une bonne demi-douzaine. De jeunes Dragons volaient dans le ciel, et, surprise par ce spectacle, elle s'arrêta pour admirer. Mais l'euphorie de la scène fut de courte durée, car les colosses se dirigèrent vers elle et il lui fallut sauter dans l'herbe à plat ventre pour ne pas se faire écraser par le passage en rase-motte pour l'atterrissage.

" Oulala, c'était moins une... "

Des rires d'enfants s'esclaffèrent derrière elle tandis qu'elle se relevait lentement. Elle se retourna, et constata que les jeunes Dragons ayant repris une forme humanoïde appartenaient à divers clans de sa tribu, de plusieurs années ses ainés. Ils continuèrent de rigoler, et Aëluvia se mit à rigoler faiblement à son tour, en réponse à cela. Mais il ne fallait pas avoir passé des décennies à étudier le comportement Laguz et Beorc pour comprendre que leurs intentions n'étaient pas saines, ce qui donna la chair de poule à la pauvre dragonne, sans pour autant continuer de rire nerveusement à ton bas.

" Qu'est-ce qui te fais marrer, la Bâtarde ? "

" Tu te moques de nous, c'est ça ?! "

" M-mais non, je ne faisais que r... "

" Pfeu à d'autres, les personnes de ton genre on les connaît par cœur ! "

" Ouais, et on sait comment s'en occuper... Avec des pierres ! Ah ! Ah ! "

Les huit voyous se penchèrent pour ramasser quelques cailloux de diverses tailles dans l'herbe, avant de commencer à les jeter sur Aëluvia. Celle-ci commença à geindre en leur demandant d'arrêter, mais après la cinquième volée elle comprit avec désarroi que c'était parti pour durer, à ce rythme. Des larmes se formèrent sous ses paupières mi-closes, et elle partit en courant à travers champ. Les autres enfants continuaient à lui envoyer des projectiles sur elle tout en avançant et en se penchant pour les ramasser au fur et à mesure, ce qui permit à Aëluvia de se déplacer plus rapidement qu'eux. Elle fondait en pleurs tout en s'enfuyant le plus vite possible, tandis que les quidams s'étaient arrêtés.

" C'est ça vas-y, cours la Bâtarde, cours ! Ah ! Ah ! Ah ! Ah ! "

Que pouvait un enfant seul contre tout un groupe... Dans le même schéma, que pouvait un simple clan contre tout le reste de la tribu... Et enfin, huit témoignages mensongers valaient mieux que la voix de la vérité, la seule, grâce au principe de majorité. L'impuissance était de mise pour aider la petite, et rien ne semblait pouvoir arrêter cette course infernale vers ce gouffre sans fond, là, en face d'elle. Et chaque journée était un pas supplémentaire dans cette direction.

Cependant les tensions s'amenuisèrent peu après, lorsque les deux frères ainés d'Aëluvia partirent corriger ces vauriens. Grâce à cette intervention, la maltraitance infantile envers leur sœur cadette avait baissé drastiquement, cependant ils furent exclus de la tribu de Sinoga, à jamais. Mais le spectre des deux frères hantait encore les nuits des huit gamins, tout comme il alimentait la déprime d'Aëluvia : s'ils avaient été renvoyés de leur terre, c'était uniquement de sa faute, de son existence... De sa vie même. Elle fut inconsolable durant un mois entier, environ... Le temps était long quand on possède du sang draconien, et c'est d'autant plus vrai quand votre vie était un véritable calvaire.

Au final, qu'était donc cette remontrance ? De la haine inconditionnelle ? Du dégoût ? Pour quelles raisons ? Aucune, vraisemblablement... Toujours à cause de croyances ancestrales, de standardisation de la pensée collective. L'influence du passé sur les générations actuelles était telle que Goldoa restait ancré dans une politique trop protectrice de leur simple nation sans voir ce qu'il se passait réellement à l'extérieur de leur pays. Au final c'est cette paranoïa, cette peur de l'inconnu injustifiée qui était la cause de ses souffrances, à l'origine. Sans ces superstitions, une histoire de couleur de peau différente de la normale n'aurait jamais atteint de telles proportions. Il était temps pour Aëluvia de partir elle aussi du plateau, voir de Goldoa entièrement. Elle prit un peu de temps à prendre cette décision qui bouleversera sa vie, et elle quitta définitivement Goldoa à l'âge de quinze ans. Peut-être reviendra-t-elle dans une décennie ou deux, après tout elle avait tout le temps devant elle.

Elle voyagea en Criméa tout d'abord, terre où Laguz et Beorcs vivaient relativement en harmonie grâce aux efforts conjoints des rois Ramon et Caineghis. Mais une enfant sans le sou, et de surcroît ressemblant à une simple Beorc de sept ans, n'irait pas bien loin. Par chance sur la route elle croisa une caravane sur le chemin reliant les deux contrées. Elle leur expliqua avec des termes d'enfant qu'elle était perdue et seule désormais, et par chance il s'avérait que ce petit groupe étaient tous des artistes itinérants au grand cœur, et ne voyait aucun inconvénient à sustenter provisoirement une bouche de plus. De plus, ils la trouvaient bien mignonne la petiote, selon leurs termes. Et elle les remercia du plus profond de son cœur, qui après avoir reçu le premier compliment depuis sa naissance, semblait commencer à cicatriser lentement.

Elle rencontra notamment un jeune garçon de onze ans, Timmy Giks, jongleur en herbe fort sympathique et un peu charmant également. Il devint son premier ami, mais pas un confident, elle n'oserait jamais avouer qu'elle est du peuple des Dragons tout de même. Durant deux années complètes elle fit toutes les villes et escales de Criméa et de Daien, malgré l'arrivée d'une notion de censure plus tard sur les voyages entre ce dernier pays et ses voisins. Aëluvia apprit la danse et le chant notamment, ainsi que quelques tours de passe-passe sympathiques. La troupe poursuivit sa route vers Begnion, dernière étape de leur tournée, où ils passèrent encore une année complète ensemble. La jeune Laguz avait maintenant dix-huit ans et Timmy frôlait la quinzaine, tombant en pleine puberté Beorc. Et il fallait avouer qu'il avait encore plus de charme devenu une fois presque adulte. Un charme qui n'était pas insensible à Aëluvia, qui tomba amoureuse de lui malgré son apparence de fille de huit ans. C'était réellement difficile depuis, et avouer ses sentiments semblait relativement aisé pour une personne normale considérée comme adulte humainement parlant, mais pour une jeune dragonne, quand le physique ne suivait pas, c'était une autre affaire. Peut-être que s'il apprenait la vérité, il serait plus conciliant... Elle se décida à franchir le pas, et lui dit en tête à tête à la fois ce qu'elle ressentait pour lui et ses origines. Timmy ne put donner une seule réponse aux attentes d'Aëluvia, et s'en alla dormir sans dire un mot, probablement légèrement choqué, voir coincé. Ce cinéma dura une semaine entière, les relations entre les deux jeunes gens se refroidirent progressivement, jusqu'au point de non-retour : l'ignorance. Aëluvia se sentait triste, abandonnée malgré son entourage chaleureux, un trou béant ornait son cœur désormais incapable de battre pour un autre, et pourtant... Le destin avait choisi de changer la donne.

C'était un après-midi, et la troupe devait se produire dans un quartier de Sienne, la grande et belle capitale de l'Empire de Begnion. Il y eut un contrôle de routine des gardes d'entrée, avec la question habituelle qu'ils répètaient encore et encore :

" Vous avez quelque chose à déclarer ? "

" Rien de particulier monsieur le garde, nous ne sommes que des saltimbanques de voyage... "

Dans la caravane, on sentait un stress énorme monter, car les adultes étaient descendus pour le contrôle, il ne restait à l'intérieur que Timmy et Aëluvia. Cette dernière regardait en travers le jeune homme, tandis que celui-ci détournait complètement le regard vers le vide. Mais la petite dragonne tenta une nouvelle approche, elle se leva et alla se rasseoir à côté de lui, tout doucement.

" Timmy, je... "

" Non ! Je... Lulu, je ne peux, tu es.... Aaaaaah ! Monsieur le garde ! "

Le destin était une nouvelle fois en marche, et suite au cri du garçon, la totalité des adultes se penchèrent vers la caravane, tandis que Timmy s'était levé pour essayer d'en sortir.

" Je ne peux pas garder ça plus longtemps, je... Cette fille là-bas, c-c'est un Dragon de Goldoa ! "

Ni une, ni deux, les gardes appelèrent des renforts et encerclèrent la caravane. Peut-être était-ce une blague d'un enfant farceur, mais le risque existait quand même, le gamin semblait réellement sous le choc au moment des dires. Mais l'était-il plus qu'Aëluvia en ce moment même ? Probablement pas, son monde venait de se figer à la prononciation de ces mots. Trahie, meurtrie, blessée, elle venait de perdre une nouvelle fois tout en ce monde à ce qu'elle tenait encore. Son cœur à peine pansé venait de rouvrir ses plaies, et le petit corps tétanisé d'Aëluvia ne bougeait plus, comme coincé dans un vortex spatio-temporel. Ce n'est qu'au bout de dix minutes après ça, une fois les renforts arrivés, que les gardes appréhendèrent la fille sans effusion de sang.

Arrêtée, mis au cachot sous haute surveillance après vérification de ses origines -la pointe effilée du haut de ses oreilles- l'affaire fut néanmoins étouffée dans l'œuf par le concours du Sénat. Il ne fallait pas ébruiter la rumeur de la présence d'un Dragon en Sienne, sait-on jamais, cela peut être un otage de valeur ou encore une source d'informations, même légère. Le Duc de Seliora, sir Fildler, prit à cœur cette affaire et remua ciel et terre pour accéder à la "garde" de cette dragonne, ce qu'il obtint facilement de par sa position. De plus, ce cher duc de Tanas préférait largement les Laguz Hérons, pour sa part.

Démoralisée, déboussolée, Aëluvia ne faisait plus rien, à part songer à rien dans une chambre close, avec une maigre fenêtre à barreaux. Ce n'était pas non plus une prison, tout était meublé et en parfaite condition d'utilisation, cependant elle n'était plus libre. Trois ans, trois ans gâchés par une simple phrase, et tant d'espoirs vains. Mais elle ne savait pas que le pire restait à venir.

" Alors duc de Seliora, comment se porte votre nouveau jouet ? "

" Fort bien, enfin physiquement je pense, mais elle est peu coopérative pour le moment, duc de Tanas. "

" C'est normal, ils font toujours ça les Laguz. Non il faut y aller avec douceur, il faut du temps et de la patience. "

" Vous me connaissez bien voyons, la patience n'est pas mon fort. Surtout quand on voit déjà ses traits, je pense qu'une fois adulte, ce sera quelque chose de potentiellement rentable. Mais c'est une dragonne, et je serais sûrement mort avant de pouvoir la déguster à point. "

" Hmm voyez-vous, je pense que ça peut s'arranger... "

Ce qui était bon à savoir, mais ce que beaucoup de gens ignoraient, c'était que le Sénat de Begnion, non content de posséder une influence majeure sur la politique de presque tout le continent, jouissait de pouvoirs sans pareille grâce à l'aide de la Déesse Ashera. Ils sont capables entre autre de ramener à la vie l'un des leurs après un long rituel, et ceci n'est qu'un exemple parmi tant d'autres. Cela faisait un mois qu'Aëluvia était en captivité à Seliora, et il arriva un jour où, en se sustentant d'une viande bien cuite, elle sombra dans l'inconscience. Un puissant somnifère y fut déversé, et de ce fait les ducs de Tanas et de Seliora purent faire leur petite affaire en douce, sans provoquer d'incident durant le rituel. C'était un soir de pleine Lune.

Aëluvia se réveilla le lendemain soir, persuadée d'avoir fait un mauvais rêve, et se leva. Première impression étrange, elle avait un point de vue erroné par rapport à d'habitude : trop éloigné du sol ? Cette vision la fit sursauter, et le mouvement lui fit découvrir une nouvelle anomalie corporelle : un poids étrange, réparti en deux parties égales, venait de se mouvoir au niveau de son torse. Elle baissa les yeux, pour apercevoir clairement une poitrine plutôt opulente en face d'elle. Son souffle se coupa, elle ne comprenait plus rien. Elle se précipita vers le miroir de l'autre côté de la pièce, toujours sans respirer, et s'y regarda entièrement. Quelle ne fut pas la surprise, en effet, de se retrouver après une nuit de sommeil avec une version de son propre corps en adulte...!

On put entendre quelques applaudissements venant de la porte, qui vraisemblablement fut ouverte sans que la Laguz n'y prête attention, trop absorbée par l'étrangeté de son reflet. Le duc Fildler se tenait debout, et semblait dévorer du regard la nouvelle femme, vraisemblablement bien en chair et à son goût désormais.

" Parfait parfait parfait ! C'est extraordinairement ! Magnifiquement parfait ! "

" Qu-qu-que se passe-t-il, qu'est-ce qui m'est arrivé ?! J- "

" Un peu de sorcellerie entre amis nous a permis d'accélérer magiquement votre métabolisme corporel pour vous vieillir, et actuellement la magie se noie en vous tel le fleuve de la passion que je nourris à votre égard, très chère. "

Le souffle coupé, elle reprit très lentement sa respiration alors qu'elle ne pouvait continuer de croire à ces foutaises. Elle, adulte ? Ce n'était pas concevable, elle avait toute une vie de dragon devant elle, et... Sa réflexion cessa au moment où elle s'évanouit par terre.

Le lendemain soir, les deux ducs arrivèrent dans la chambre d'une Laguz encore plus écœurée de la vie qu'à l'accoutumée. Elle tremblait de peur, elle ne savait pas ce qu'il pourrait se passer désormais avec ces détraqués. Fildler prit la parole d'un air presque solennel.

" Veuillez nous suivre mademoiselle, nous avons besoin de vous dans le petit salon. "

" ..... "

" C'est un ordre, à moins que vous ne vouliez me voir user de ma magie Lux pour vous convaincre par la douleur ? "

Ces types étaient clairement suffisamment fous pour faire ce genre de menaces sans reculer, c'est donc en tremblant de tout son corps qu'elle les suivit docilement. Ils arrivèrent dans une pièce de taille moyenne, avec deux canapés en angle droit dans un coin de la pièce, une table basse devant avec deux verres de vin, et à côté un espace libre où Aëluvia se mit à la demande, ou plutôt à la menace du duc de Seliora.

" Très bien, maintenant déshabille-toi. "

" Qu-.... Enfin je... "

Il tapota son tome de magie du doigt, l'air amusé mais presque déterminé dans sa sommation. Elle ne pouvait pas reculer, et elle commença à enlever les fils du corset qu'elle portait.

" Non non non ! Je veux de la sensualité, donne-moi du rêve ! Bouge ! Danse même ! Allez...! "

Elle commença sous la menace à faire un déhanché qui laisserait rêveur plus d'une personne tout en retirant au fur et à mesure le haut, jusqu'au soutien-gorge. Elle pleurait, elle fondait en larmes tellement la croix était trop dure à porter, mais elle s'exécutait tout de même. Les deux nobles semblaient à la fois ravis et impatients de voir la suite. Et une nouvelle fois encore, l'improbable se produisit, et une légère lueur bleutée entoura Aëluvia. Son corps se mit à rétrécir, au point que les vêtements ne deviennent deux fois trop grand pour elle, sous le regard médusé des deux cinglés. Elle avait reprit son apparence normale, au nez et à la barbe des deux ducs.

" Qu'est-ce qui s'est passé ?! C'est improbable ! Impossible ! Duc Tanas, j'exige des explications ! C'était votre plan ! "

" Ahem, j'avoue être tout autant décontenancé que vous, mais... Cela fait maintenant deux jours que le rituel a été accompli, oh non...! "

" Quoi !? Qu'est-ce qu'il y a ?! "

" Nous avons utilisé le sommet de la pleine Lune comme catalyseur au processus magique, or nous sommes en train de repartir sur une demi-lune désormais. Ce qui signifie... "

" ...Non, ne me dites pas que...! "

" Si, le sort n'agit et n'agira uniquement que quand la pleine Lune sera à son zenith et presque, ce qui donne quasiment une fourchette d'à peine cinq jours totaux de transformation à chaque cycle lunaire. "

" NNNNOOOOOOOOOOOOOOOOONNN ! "

Aëluvia continuait de pleurer à chaudes larmes dans ses vêtements d'adulte, tandis que le duc Fildler semblait entrer dans une rage folle. Il empoigna les vêtements de la Laguz pour la soulever à son niveau et comme pour les lui arracher par la même occasion.

" C'est trop injuste, non ! Et bien tant pis, même si c'est une gamine, je vais faire en sorte de prendre du bon temps, moi ! "

Une explosion de briques et de pierres vint entacher le tableau, un pan du mur venait de sauter littéralement après un coup énorme d'origine inconnu. Le duc de Seliora lâcha inconsciemment Aëluvia, qui tomba au sol lourdement, tandis qu'on pouvait voir le toit se déchirer sous la pression et le mur se faire balayer par un dragon blanc. Celui-ci empoigna la jeune fille et fit volte-face pour repartir comme une fleur.

" Ah ! Mais que fait la garde ! Tuez-moi ce...! "

" Désolé, mais Lörentz s'est sûrement occupé d'eux. Sur ce, je vous tire ma révérence. "

Le dragon prit son envol et partit par la voie des airs de la villa de banlieue du duc Fildler, qui accompagné du duc de Tanas faisaient ensemble une tête abasourdie. Pendant ce temps, un autre dragon blanc d'envergure un peu plus petite que le premier rejoignit les deux autres protagonistes en vol, et ils planèrent sur dix bons kilomètres jusqu'à une forêt éloignée. Les deux dragons se posèrent ensemble et firent de même pour leur transformation humaine, laissant à la jeune fille le loisir de découvrir leurs identités.

" Vous... sniff, vous êtes... "

" Petite sœur, ça faisait longtemps ! "

" Ouais, on peut dire qu'on arrive juste à temps. "

" Glarmès, Lörentz, vous.... aaaaaahhh ! "

Et elle fondit en larmes dans leurs bras, heureuse enfin après une longue série de péripéties tumultueuses. Tout était enfin fini, ou presque...

La portion de famille réunie décidèrent de repartir en territoire Laguz directement. Ses frères, bien que bannis du plateau de la tribu familiale, avait élu domicile dans les montagnes entre Goldoa et Begnion. C'est grâce à leur mère qu'ils ont été prévenus de la fugue d'Aëluvia il y a trois ans, et malgré l'étouffement de l'affaire, le fait d'avoir entendu parler d'une dragonne à Sienne a fini par faire écho en Goldoa et de fil en aiguille, ils réussirent à la retrouver, pour le meilleur et pour le pire.

" Allez sœurette, retournons à Goldoa. "

" Mais vous avez été bannis, et je... je ne peux plus vivre avec les autres, ce sortilège s'il est découvert risque de pourrir encore plus les relations avec les autres clans et... "

" Qui a dit de retourner à Sinoga ? On a une bonne battisse à la frontière, du coup je veux bien et l'autre aussi t'héberger le temps qu'il faudra. Mère est aussi au courant que nous te cherchions, elle pourra aussi passer de temps en temps, et pis voilà. "

Enfin, Aëluvia sourit. Rares étaient ces sourires, mais tellement revigorants, n'est-ce pas. Elle passa à nouveau quatre années à Goldoa en compagnie de sa famille adorée, mais à la fin de la seconde guerre Sainte, elle décida de repartir sur les sentiers battus.

" L'expérience a prouvé désormais que l'ère n'était plus aux Dragons, cependant le changement amène le changement, et j'espère ne pas refaire deux fois les mêmes erreurs... Tchao ! "


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Allen
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MessageSujet: Re: Aëluvia, dragonne de la Lune   Aëluvia, dragonne de la Lune I_icon_minitimeJeu 17 Fév - 15:17

Langue: 2.5/2.5

RaZ.

Style: 2.5/2.5

Parfait, comme d'hab'.

Caractère: 2.5/2.5

Rien à dire, on fait bien le tour du personnage.

Physique: 1.5/2.5

Description un peu trop courte pour trois formes, les images ne font pas tout.

Histoire: 6/8

C'est bien mieux! Ça semble un peu long mais c'est l'effet de beaucoup de dialogues, donc en somme taille standard. Pour le reste l'histoire est toute à fait correcte, aucun reproche à y faire si ce n'est que tu m'a déjà mieux convaincu.

Originalité: 2/2

Un personnage avec trois formes? Encore un perso' pour attirer les lolicons et les pevers. Toutefois je reste prostré sur l'utilisation d'une compétence pour si tu veux qu'elle le puisse à volonté et sans contrainte. Sinon, tu m'en trouves une.

Note finale: 17/20.
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Aëluvia, dragonne de la Lune

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