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 Analis

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MessageSujet: Analis   Analis I_icon_minitimeDim 26 Sep - 22:51

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Chers lecteurs, quand vous observez cette créature, vous ne pouvez que dire "quelle est jolie, elle doit être insouciante et naïve vue la pureté qui en émane". Et bien... Comme le dit si bien le proverbe, les apparences sont trompeuses. Vous êtes en face d'une de ces fleurs sublimes, mais terriblement venimeuses. Faites donc attention à ne pas tomber dans l'un de ses pièges, enfin, je dis ça, mais j'en serais réellement heureuse. Me délecter de votre sang, bouillant de désespoir...

Excusez-moi, chers lecteurs, c'est une mauvaise habitude que j'ai, me perdre quand je parle de choses que j'apprécie. Mais je peux vous assurer, que ma belle Analis, aime tout autant le sang que moi et, qu'une petite goutte ou, une légère brise au parfum ferreux, ne pourra que lui donner envie de planter ses crocs dans votre jolie chaire, afin de se désaltérer de la boisson la plus pure qui existe. N'est-ce pas ?

Bon, ne parlons pas de l'une de ses petites manies, elle n'est pas toujours aussi... Assoiffée... Elle aime se battre. Chose étrange... Elle aime les bains de sang... En même temps, vue ce que j'en ai dit plutôt, ce n'est pas si étonnant. Mais c'est tellement romantique. Le rouge est pourtant la couleur de la passion et le noir celle de la mort, le pourpre du sang est donc l'amour après la mort... Non ? Et bien pour moi et elle s'en est ainsi. Car, elle n'oublie aucune de ses victimes. Enfin, je dis ça, mais comme vous le verrez plus tard il y a eu une entorse à cette règle.

Alors bien sûr, je m'en vais changer rapidement de sujet, sinon, moi-même, je risque de perdre le fil de ma conduite et donc devenir folle rien que de parler de ce genre de pêchés.

Comme dit tout à l'heure, elle a l'air gentille comme ça. Et c'est un atout, car en réalité, elle ne l'est pas vraiment. Elle est assez sarcastique et ne se laisse pas marcher dessus. Cette jeune chatte est capable de vous dire les pires méchancetés avec un sourire, si angélique aux lèvres que vous ne pourrez qu'acquiescer bêtement. Elle est également très bonne comédienne. Et elle est capable de pleurer, comme ça, sans aucune raison apparente, pour vous attirer, encore plus près d'elle et ainsi vous voler tout ce que vous aimez.

Je vais vous avouer quelque chose, chers lecteurs. Elle n'a peur de rien. En tout cas, elle ne le montrera jamais. En réalité, ça seule et unique peur est... l'eau, parce que bien sûr, elle ne sait pas nager... Ce qui est une peur des plus grotesques, d'après moi. J'en suis presque honteuse d'avoir osé créer une chose aussi, pathétique. Mais au moins, elle n'a pas peur de la mort, car une chose qu'elle a toujours eue en elle, c'est-à-dire moi, n'a jamais cessé de lui répéter, que la plus belle mort et celle qui se passe à la fin d'un combat, il vaut mieux mourir sur un champ de bataille avec des ambitions qu'on a voulus protéger, plutôt que de vivre en traître et fuir ses obligations. Car être traitre est pire que la mort elle-même. Tout du moins, c'est notre point de vue, à ma création et moi-même.

Une chose qui me gène assez, c'est de devoir tout vous dire d'elle, chers lecteurs. Car son humeur change souvent en fonction de la mienne. Si je suis énervée, elle le sera également, si je suis triste elle aussi, si j'ai envie d'une chose, elle le voudra aussi. Nous sommes liées. Elle et moi... Car je suis une part d'elle tout comme elle est une part de moi. Et c'est là toute la différence entre toi et ta chose. Car la mienne et moi nous ne formons qu'une seule et même personne. Une âme qui traverse le temps. Elle est mon œuvre d'art, mon autoportrait, ma muse, ma sœur et en même temps ma femme. Elle est mon amour et ma haine. Elle est ce que j'aurais été dans un contexte pareil et ce que je détesterais être en même temps.

Mais Toi, cher lecteur, tu ne connais rien de moi et te dévoiler tout ce que je sais sur elle, signifierait te permettre de lire en moi comme dans un livre ouvert. Et bien évidemment je m'y oppose. Pour garder un certain voile de mystère, le même qui entoure ma belle création, je m'arrête là. Je vais arrêter de te parler d'elle. De te dire ce qui se passe dans sa petite tête de féline. Car ce qui se passe dans la mienne ne te concerne pas. Sans compter qu'une demoiselle sans mystère, est une demoiselle sans charme. Et ma fleur venimeuse en possède plus qu'il ne faut...

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Bonjour ou bonsoir très chers lecteurs, me voici contrainte de vous compter, ou plutôt de vous décrire, le paysage sublime qu'offre ma magnifique création. Oui Analis est ma chose, elle est la femme que j'aime en même temps que l'enfant à qui j'ai donné vie. Mais notre relation, plus qu'étrange, sera comptée bien plus tard. Pour le moment je dois juste vous la montrer comme elle est.

Tout d'abord, je vais vous parler de sa chevelure. Des fils de soie d'une couleur toute particulière, ceux-ci sont tout simplement violets. Mauve ou violet, quelle est la différence ? Je laisse donc à vos yeux ébahis le choix entre ses deux teintes, qui sont d'après moi assez similaires. On remarque également que ses cheveux ont ce qu'on nommerait une coupe peu banale. En effet, on verra qu'une grande partie est coupée en carré et remontée pour former des sortes de piques, qui s'en vont batifoler de tous les côtés. Le reste de sa crinière est attaché en une tresse. Tout ceci coule jusqu'au bas de son dos. Plutôt charmant pour le moment, ne trouvez vous pas chers lecteurs ?

Quoi de plus naturel que de parler désormais de ses yeux ? Deux grands joyaux pourpres, aussi pur que des rubis. D'ailleurs, souvent j'utiliserais cette pierre précieuse pour les désigner. Ses cils docilement recourbés agrandissent son regard envoutant. On m'a un jour compté, que ses yeux avaient pris cette couleur hors paire, car ceux-ci auraient fini par tomber amoureux du liquide bouillant qui coule dans vos veines très chers lecteurs. N'est-ce pas tout simplement romantique ? Pour ma part, je n'ai encore trouvé aucune solution à ce problème, je pense juste que Dame Nature trouvait que ces différents reflets de rouge et de violet la rendrait encore plus belle. Ô Dame Nature, que tu es cruel d'offrir tant de beauté à ma poupée, alors que certains ne sont que de pâles brouillons !

Pardonnez-moi, très chers lecteurs, c'est juste que, lorsque je dois parler de ma divine demoiselle, je ne peux m'empêcher de me perdre dans mes dires. Assez étrange pour quelqu'un comme moi, je suis bannie et forcée à écrire des récits dépourvus de sens. La preuve en elle-même. Enfin, je vais continuer la suite de mon histoire plus tard. Vous n'êtes points ici pour entendre une pauvre artiste raconter sa vie dépourvue de sens. Je me trompe ?

Son minois se pourvoit d'un nez en pointe au milieu de son visage angélique. Une fine bouche se dessine délicatement au pinceau juste en dessous. Et pour finir sa figure, elle se retrouve dotée d'un menton peu expressif. De toute manière les mentons longs et larges sont souvent les plus laids. Pardonne moi cher lecteur si c'est ton cas, mais c'est tout simplement mon point de vue. Ah oui, tu as remarqué que je ne te vouvoyais plus ? Et bien c'est simple, c'est parce que ce passage t'es dédicacé, à toi. Et donc, mes autres lecteurs sont laissés de côtés... pour toi. Ne suis-je pas parfaite à te préférer ? Et bien je m'en vais continuer, pour tous vu que cela te déplait, en oubliant aucun de mes chers lecteurs cette fois.

Alors, recommençons. Je me demande si j'ai besoin de vous parler de ses courbes voluptueuses et enivrantes. En réalité, c'est assez simple, elle est petite dans le sens où elle mesure seulement un mètre soixante, elle a une poitrine rebondi, un ventre plat, une taille fine, des hanches arrondis, des fesses rondes, des cuisses qui se rejoignent et des mollets fins. Alors, si ça, ça ne suffit pas ? Pourtant, un corps c'est simplement des os, de la chaire et de la peau. La sienne est blanche et aussi douce que du velours. Sa chaire est tendre et légèrement humide à cause de son sang et de celui de ses victimes qu'elle aurait goûtés par mégarde. Ses os ? Ils sont solides et en même temps inclinés de telle sorte qu'elle soit ce qu'on appelle une personne souple.

Bon maintenant chers lecteurs, je pense qu'il ne me reste plus qu'à te parler de ses vêtements. À la fin de cette aventure je me permettrais de te poser une question. Oui à toi, parce qu'à vous ça risquerait de me donner la migraine.

Alors pour ce qui est de ses habits. Non, ce ne sont pas des guenilles ! Elle préfère juste être en harmonie avec son environnement. Elle porte une sorte de "bandeau", et oui le mot m'échappe, c'est une chose qui peut arriver même au meilleur auteur, n'est-ce pas ? Comment ça, non ? C'est juste qu'il n'est pas assez franc pour l'avouer ! Bon toi, Cher lecteur si tu continus à m'exaspérer de la sorte en pleine explication je me permettrais de te faire couper la tête, à la manière Reine Rouge, dans Alice au Pays des Merveilles ! Enfin... Ce "bandeau", comme le mot ne me revient, est fendu en quatre parties. C'est comme s'il s'agissait d'un ruban unique qui serait noué en haut et en bas, puis croisé. Intéressant... Mais, je n'en sais rien, je n'ai pas encore eut la chance de déshabiller mon magnifique portrait. Elle porte également des mitaines qui montent jusqu'à la moitié de son bras. J'ai dit bras, pas avant bras, donc au-dessus de son coude. Toute la partie avant bras et main se trouve recouverte d'un tissu blanc, pendant que l'arrière et fait de la même manière que son "bandeau".

Maintenant abordons le bas. En aucun cas ses sous-vêtements ne vous regardent pas chers lecteurs, donc je me dispenserais bien de vous les révéler. Ils vous seront montrés, seulement si vous le méritez. En réalité, elle porte une jupe courte qui arrive juste en dessous de son fessier. Pour le reste elle remet juste des bottes noires. Pourquoi une jupe si courte ? Tout simplement parce que je ne vous décris pas une humaine, mais quelque chose que l'on pourrait nommer mi-femme mi-chat. Et oui, elle possède une queue de chat qui sort d'en dessous. Et les oreilles au-dessus de sa tête sont également des atouts félins. D'ailleurs j'ai oublié de parler des accessoires, qui ne la quittent jamais. C'est-à-dire une rose, d'une teinte rose pâle en général, son écharpe assortie à sa fleur, ainsi qu'un collier offert par sa mère, à ce qu'on pense se souvenir.

Ma question ? Ah oui ! Tu fais bien de me le rappeler très cher lecteur. Et bien, je me demandais tout simplement, pourquoi me faire décrire ma créature si tu peux la voir de tes propres yeux ? Serais-tu aveugle ? Si c'est le cas j'ai oublié de te prévenir que les plus belles roses sont dotées des plus terribles épines. Quand tu verras la dague qu'elle porte près de ses hanches tu te rendras compte que je ne dis que la vérité.

Quelle belle créature, ne trouvez-vous pas? Chers lecteurs...

Analis Prsentation07
Vraiment besoin de le dire ?


Analis Prsentation08
La troisième année, bientôt quatre !
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MessageSujet: Re: Analis   Analis I_icon_minitimeDim 26 Sep - 23:24

Analis Prsentation06
Chers lecteurs, me voilà en train de conter l'histoire de ma belle création, mais je ne peux vous en dire beaucoup, car moi-même je n'en sais presque rien. Je vais tenter de vous en dire le maximum, bien qu'elle soit, pour moi-même une énigme. Je vais vous parler de ce jour. Notre premier jour ensemble, elle et moi. Les sensations et ce qu'on a pu reconnaitre. J'espère, chers lecteurs, être à la hauteur de vos espérances.


La première sensation ressentie, fut la chaleur qui lui brûlait le dos et le ventre. Il faisait noir, très noir. Son sens de l'orientation n'arrivait même pas à dire si elle était debout, assise ou couchée. Puis sa vision changea. Le noir laissa place à du rouge. Un rouge de plus en plus fort et qui lui picotait les yeux. Ses sens recommençaient à fonctionner.

Elle sentait qu'elle était allongée. Sa main fine, enlaça doucement la texture sous son corps. C'était petit, ça glissait dans ses doigts, des sortes de grains... Chauds... Elle leva son bras et sentait les minuscules graines couler le long de son membre. Du sable. Cette pluie chaude avait la texture du sable.

Une fois que son touché fut retrouvé, elle s'empressa d'utiliser son odorat. Un parfum... Une senteur iodée... La puanteur du sel qui emplissait son nez. Elle devait être sur une plage près de la mer.

Puis se fut au tour de son ouïe de se réveiller. Le vent soufflait, c'était lui qui transportait cette odeur insupportable. Elle entendait également le son des oiseaux. Ceux-ci devaient crier pour une chose comme un poisson que leurs confrères leur avaient volé... Ou une banalité de même ordre.

Sa bouche, se mit également à éprouver un sentiment. Elle était sèche, mais le gout écœurant du sel empestait. Elle crut même sentir une dose d'eau dans sa gorge, à deux doigts d'entrer dans ses poumons. Des poumons, dont elle avait l'impression qu'ils étaient rêches. Elle pouvait entendre un son rauque lorsque l'air enflait en elle.

En dernier lieu, elle comprit pourquoi elle voyait du rouge. Ses paupières s'entrouvrirent. Au début, les rayons aveuglants du soleil lui étaient insupportables, puis au bout de plusieurs tentatives, elle réussit enfin à les garder les yeux ouverts, elle observa. Le ciel, les nuages, les volatiles, un visage...

Un visage ? C'était le visage d'un enfant. Un enfant humain. Il avait des cheveux d'un gris rocailleux, ses yeux d'un vert d'émeraude semblaient traverser la chair étendue de part en part. Ses sourcils montraient qu'il était heureux, son sourire enchaîna immédiatement. Il la regarda, puis regarda son corps. Elle avait l'impression d'être nue. Entièrement nue. Puis le visage se retira. Il quitta son champ de vision. À la place, elle sentit le sable bouger sous elle. Comme si elle se mettait à voler. C'est alors, qu'elle remarqua la poigne qui la retenait au niveau de son dos et de ses genoux. Son corps semblait élevé, mais elle sentait encore une partie d'elle effleurer le sable, blanc et chaud.
-Papa ! Elle est vivante ! Hein, papa ? Regardes p...

Ses oreilles se sont alors fermées aux sons extérieurs. Elle venait de s'entourer d'une coquille muette. Sa tête se pencha sur le côté et elle vit celui qui la soulevait, un homme au visage dur. Ses traits étaient marqués par les hivers, ses cheveux étaient longs et noirs. Noir comme le néant... Je ne peux dire, chers lecteurs, si c'est ce noir qui la replongea dans son sommeil... Mais ce qui est certain, c'est que ses paupières furent closes avant d'être arrivée à bon port. Même si son corps était endoloris, je restais éveillée. Et j'écoutais ce qu'on disait autour de moi. Ou plutôt j'écoutais les sons qui nous entouraient, comme le fils et son père ne parlèrent plus pour le moment.

Au bout d'un moment qui me sembla durer une éternité, le corps de ma compagne fut posé, sur un lit au drap frais. Ce n'est pas le toucher délicat du linge propre, ou l'odeur d'orange qui s'en dégageait qui réveilla la belle endormie. Ce fût moi. Un discours interne. Ce fut la première fois que je prononçais son nom. Je ne pus dire pourquoi ce nom. Je ne connaissais pas ce nom. Était-ce seulement son véritable prénom ? En tout cas, elle se reconnut... Analis...
-Hum...

L'homme qui la tenait la déposa délicatement. Mais son regard insista sur la poitrine de celle que j'avais nommée. Il regarda ses seins avec insistance, puis son intimité. Elle ne le sentait, mais son regard plein d'obscénité avait réussi à me transpercer. Me glacer le sang. Et à partir de ce moment, cet homme serait un problème pour moi. Je me chargerai de lui... Et il ne s'en relèverait pas. Il avait de la chance, chers lecteurs, car le corps de la demoiselle était encore trop faible pour que je puisse l'utiliser. Alors, je me suis mise à lui parler. Analis... Réveille toi...
-Hm... Hum...

Je me mis à insister. Elle devait répondre, si son âme ne répondait plus, alors je serais obligée de rester en elle jusqu'à la fin de mes jours. Remplaçant son âme... J'aurais un corps. Mon corps... J'en ferais ce que bon me semble. Ô Analis. Ne me répond pas en fin de compte. Je pourrais faire de toi une simple marionnette.Ô Analis rendors toi ma douce enfant...

Mais ce fut un miaulement qui s'échappa de sa gorge. Signe qu'elle allait garder son corps. C'était vraiment injuste ! Moi qui me faisait un plaisir d'avoir ma propre chair et ma propre peau... Ce serait pour une autre fois. Le plus important s'était donc qu'elle se réveille. Analis, il faut que tu te lèves !

Un second miaulement. Pourquoi miaulait-elle ? On ne miaule pas normalement. Pas quand on est une jeune fille. Puis je me souviens de la sensation, quand l'homme portait cette enveloppe charnelle. C'est à ce moment que je pris, pour un temps possession de ce corps. J'étais trop faible pour prendre possession de ses lèvres, ce qui fait que lors de notre échange, je parlais dans son esprit et elle avec son corps.Analis nous devons faire vite...
-Analys...

Je me souviens alors que c'était mon nom. Analys... J'étais le venin de sa fleur. Je suis la sanguinaire qui vit en elle. Au moment où je m'apprêtais à parler, une voix cristalline se fit entendre, m'interrompant par la même occasion..
-Elle est réveillée! Papa! Papa!

Idiot, cet enfant ! Alors qu'Analis était heureuse de l'entendre, je me rendis compte de ces sortes d'oreilles. J'arrivais à les bouger. Étrange... Je pris ses mains comme miennes, les glissant le long de nos oreilles. Des poils... Donc nous ne sommes pas humaines... Ce fut une voix grave et forte qui se fit alors entendre.
-Tu sais qu'on ne doit pas savoir que cette Laguz vit chez nous.
-Mais, Papa!

Il est certain que si personne ne savait qu'on étaient ici, alors il pourrait profiter de nous comme bon lui semble ! Idiot d'humain... Tu es bien faible si tu crois que je me laisserais faire ! Le jour où tu tenteras de nous toucher je te dévorerai morceau de chaire par morceau de chaire, je te viderai de ton sang. Une fois celui-ci rependu sur mes mains, je m'en irai, laissant derrière moi la dernière partie de chaire qui t'appartient... Ton fils...
-Non...

Analis, tais toi ! Tu ne sais pas ce que tu dis ! Tu n'as pas vue comment il t'a regardée, tu n'as aucune idée de ce qui nous attend ! Il veut mieux que lui meurs plutôt que nous !
-Non...
Idiote... Je suis plus forte que ta volonté... Tu sais que je peux prendre ton corps en assaut quand je le désire et le commander à ma guise. Il sera fait ce que je désire.

Je mis fin à notre discussion, chers lecteurs. Elle comme moi, savions pertinemment que j'avais raison. Et que nous ne pouvions déroger à ce que l'une d'entre nous voulait. En fait, si l'une d'entre nous veut que quelque chose arrive, cela arrive. Comme mon désir de tuer cet homme était plus fort, que l'amour platonique qui s'était tissé entre elle et ce gamin, je pourrais mettre fin aux jours de cet homme, mais abandonner le petit était impossible. Son amour même platonique avec cet enfant, était sincère et non par procuration, ma haine était égale à son amour. Ce qui annulait plus ou moins nos désirs... Mais je pouvais lui faire changer d'avis, si je le voulais...


Les journées passaient. J'avais à nouveau laissé son corps à Analis. Elle commençait à se nourrir correctement, seule. Elle ré-apprenait la vie. Moi aussi, par la même occasion. Même si pendant qu'elle jouait avec le gamin aux cheveux d'argent, je m'occupais de garder le père aux cheveux noir à l'oeil. Peut être en faisais-je un peu trop... Après tout, elle était nue, il était évident qu'un homme n'ayant pas touché la douceur d'une femme depuis si longtemps, n'arrive pas à se maintenir devant un aussi joli corps. Pour autant, je refusais de baisser ma garde. Je ne savais pas si on pouvait lui faire confiance, ce que je savais, c'était que Analis voulait rester encore quelques temps, avec ce gamin.

Il était mignon ce gosse, je ne pouvais pas dire le contraire. Il ne ressemblait pas à son père. Plus je le regardais et plus je voyais son insouciance et sa naïveté. Il était pur... Mais jusqu'à quand ? Pour le moment, la princesse de ce corps l'aimait, comme une amie, comme une sœur, comme une mère... Ce que je craignais, c'est qu'elle en tombe follement amoureuse. Imaginez un peu, chers lecteurs, une jeune femme de 19 ans avec un gamin d'à peine 11 hivers... À force d'être forcée de jouer avec lui, j'avoue que j'ai pris gout à sa compagnie. Il était devenu notre raison d'être. Mais pendant encore combien de temps ? On devrait un jour ou l'autre partir, qu'importe où, mais il ne fallait plus trop tarder.

Déjà deux mois, que nous étions dans cette maisonnette. On ne sortait jamais, on devait seulement rester sagement avec le petit. D'ailleurs, son prénom ne nous avait jamais été divulgué. Sûrement pour le protéger, ou peut être que son insouciance lui avait fait oublier les présentations. De toute manière, il ne connaissait pas nos noms, non plus. Et il ne les connaitrait jamais.


Ce fut le mois suivant qu'arriva ce que je pressentais depuis notre arrivée. Analis était étendue dans son lit. Elle s'était endormie depuis quelques temps déjà. J'avais pris possession de notre corps. Je regardais le plafond craquelé, n'arrivant pas à trouver le sommeil. C'était souvent ainsi. Notre corps n'avait pas beaucoup de repos, car quand l'une dormait, l'autre était éveillée. Ou plutôt, moi, j'étais toujours éveillée. Mais je connaissais les limites de notre chaire et je la laissais dormir de temps à autres. Cependant, ce soir-là serait un soir ou le repos n'était pas de mise.

Comme d'habitude les bruits de pas du petit se firent entendre, il allait aller dans sa chambre. Et comme d'habitude, encore, il passerait dans la nôtre pour nous observer dormir quelques instants. Il était amoureux d'Analis. Il était vraiment amouraché d'elle... Je savais que s'il découvrait mon existence, il en aurait peur, c'est pourquoi je me suis effacée au moment où la porte grinça pour le laisser entrer.

Quelque chose n'allait pas. J'en étais persuadée. Mais qu'est ce qui pouvait bien me gêner ? Peut être que cette odeur âcre, remplaçant celle des sucreries mangées par le petit, en était la clé. Sans doute. La respiration haletante de cet énergumène était loin d'être la même que celle de l'enfant. En général il soufflait délicatement dans la nuque de notre corps, là il n'y avait pas de tendresse... On aurait dit un animal... Je percevais facilement le danger qui se faisait de plus en plus présent. Analis! Réveilles-toi !

Elle ne bougea pas. Trop éprise par Morphée, qui s'était changé en un garçonnet pour apaiser le coeur de ma colocataire. Très bien. Je devais prendre les choses en main. Je pris la place de l'âme de notre corps. Lorsque le visage dégoulinant de sueur s'approcha, je retiens ma respiration, priant pour que mes paupières ne trahissent pas mon sommeil fictif. Les oreilles de chat, dont étaient pourvus ma tête, entendaient des gouttes épaisses se cracher contre le sol. J'avais l'impression d'être l'une d'elles à me fracasser le nez par terre.

Je sentais de l'air couler contre mon visage. Une haleine fétide... Une soif qui se rependait dans tout ce corps. Plus le temps passait, plus la force du souffle était présente. J'entrouvris mes yeux, assez pour voir des formes, mais de sorte qu'on ne remarque pas la petite faille dans mes paupières. Dans la lueur laiteuse de la lune, j'ai seulement réussi à voir une forme ambigüe. Je ne peux décrire, chers lecteurs, ce que je voyais à ce moment précis...

Le touché glacé de cette main écœurante, manqua de me faire frissonner. Non pas de plaisir, mais de dégout. Je ne pouvais supporter qu'on touche ce corps quand c'était moi qui le manipulait. C'était tout simplement inadmissible ! Puis se fut une chose encore plus... atroce que j'eus "la chance" de sentir. Un membre humide, parcourir ma cuisse. Cette chose venait de me lécher... Comment osait-il ! Son visage s'approcha alors du mien. Je le sentais à cause de l'air que crachait ses poumons sur moi. Il glissa sa langue visqueuse dans mon cou, remontant vers mes lèvres.

Ce fut un geste vif qui trancha le moment. Mon bras se souleva, mes griffes s'enfoncèrent dans son cou. Un liquide épais se déversa sur ma nuisette immaculée. La chaleur de se liquide emplit mon corps d'une satisfaction nouvelle. Ou plutôt me rappela un souvenir que j'avais déjà vécu. Comment pouvais-je oublier cette sensation si apaisante et excitante à la fois ? Mon coeur battait au même rythme que celui de ma victime. Un filet de bave tentait de se jeter hors de mes lèvres. Je me sentis alors prise de légères convulsions.

Mes dents s'allongèrent, mon visage se modifia et tout mon corps également. Qu'avais-je bien pu oublier ? Pourquoi sentais-je une brûlure parcourir mon corps ? Lorsque ma tête se baissa, je ne vis pas des bras ou des jambes. J'admirais des pattes velues possédant une teinte sombre. Analis et moi avions donc oublié notre héritage génétique. Nous avions des oreilles et une queue, nous ne savions pas pourquoi, maintenant, moi, je le savais. Dors Analis, dors pendant que je massacre cet endroit...

Elle ne se réveilla pas. Mes nouvelles lèvres retroussées, j'enfonçais mes crocs, blancs et encore purs, dans la chaire tiédie. Le parfum de la mort se faisait sentir. Le sang ne circulait plus... Son coeur venait de s'arrêter de battre. Laissant de côté mon morceau de cou, j'approchais mon oreille contre le torse de cet inconnu. Les battements n'existaient plus. Les aiguilles, qui pendaient de ma bouche s'enfoncèrent avec facilité dans la chaire humide. Je sentais quelques os se briser, c'est là que je vis son coeur. Un coeur noir et puant de cruauté, ma langue coula dessus comme une cascade. Comme si je l'avais toujours fait. L'ivoire de ma bouche se planta dans son membre mort. Il ne me fallut que quelques bouchées pour le consumer entièrement.

Mes pattes semblaient tellement lourdes, pourtant je bougeais avec une facilité dont je ne me doutais pas. Je quittais cette misérable chambre, me déplaçant furtivement jusqu'au centre de la maisonnette. C'est là, qu'Analis se réveilla.
-Analys...

Je savais que je devais lui laisser la place, mais je ne pouvais pas, j'aimais bien trop me déplacer dans ce corps de chat énorme. Pourtant, comme d'habitude je lui laissais place finalement. Une chose, chers lecteurs, qui l'a fait changer du tout au tout... Car elle reprit une forme "humaine". Quittant notre forme animal, elle pénétra dans ce qu'était la cuisine. Une odeur lourde de fer se fit sentir. Le gout encore prononcé de l'eau de vie, que j'avais fais couler de ma victime, était présent dans sa bouche. Et même si Analis ne connaissait plus ce gout, il raviva une soif oubliée. Ce n'était pas le moment d'y penser, la jeune chatte s'avança jusqu'au petit comptoir. Ses yeux perdirent leurs tendresses... Ils étaient écarquillés sur le corps qui semblait si minuscule à côtés de cette mare de sang.

Le père avait la gorge tranchée. L'incision n'était pas nette, sans oublier qu'elle était en biais. Elle n'était pas horizontale, ce qui signifiait que le meurtrier était de plus petite taille. En parlant de petit, l'enfant ! Où était il ? La jeune femme se mit à courir dans la demeure pour rejoindre la chambre du gamin. Elle était couverte d'un voile... de lumière... Comme s'il ne s'était rien passé. Surement, parce qu'il ne s'était rien passé. Aucun des meubles n'était bousculé, ni aucune petite tâche de sang. Par bonheur, il s'était enfuit. Heureusement... Mais on allait l'accuser du meurtre de son propre père si on le retrouvait. Par contre si s'était nous qu'on retrouvait, on se serait dans la même panade.

Notre corps se mit à courir vers notre chambre. Il nous fallait prendre quelques affaires et partir au plus tôt. La porte se fracassa presque contre le mur, quand Analis la poussa de toutes ses forces. La lueur argentée de dame lune baignait la pièce de blanc. On y voyait presque comme en plein jour. Sur le lit, la belle féline distingua une silhouette d'assez petite taille. Ses cheveux argentés flottaient grâce au vent qui s'engouffrait par la fenêtre. Elle s'approcha de lui et le prit dans ses bras. Elle sentit quelque chose d'humide contre elle. Entre lui et elle. Sa tête se baissa, elle vit son torse broyé. Un trou béant où il manquait... son coeur...

Les bras de la demoiselle tombèrent d'un coup net et lâchèrent la dépouille de l'enfant. Elle claqua ses mains ensanglantées contre son visage. Et là, pour la première fois, une lueur de colère se dessina sur son visage. Je sentais notre coeur se refroidir. La tendresse et la chaleur qu'avait été les sentiments d'Analis, avait été remplacés. Notre chaire était devenue dur, froide... égale à un bouclier. Un bouclier qui serait impossible à transpercer. Un cri brisa l'étreinte silencieuse de la nuit. Une bête sombre quitta la maisonnette. Maisonnette où plus personne ne revint mettre les pieds...


Voilà chers lecteurs, tout ce qui s'est passé entre Analis et moi... Voilà tout ce que je sais d'elle. Pour le moment, nous marchons de ville en ville, sans attache. Avec un coeur aussi froid l'une que l'autre. Car Analis et moi, Analys, nous ne formons plus qu'un... À la recherche de notre passé.
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Analis

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