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 Les flammes dansantes (PV Stephan)

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Ruika
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MessageSujet: Les flammes dansantes (PV Stephan)   Les flammes dansantes (PV Stephan) I_icon_minitimeMer 3 Nov - 0:08

LES FLAMMES DANSANTES



Un souffle d’air gonflait ses cheveux et sa poitrine… La brise glissait le long de ses jambes, de ses bras et de son ventre… La caresse du vent sur son visage avait quelque chose d’enivrant. Ruika rêvait et volait depuis des jours sans s’être arrêtée ne serait-ce que pour manger. Elle n’avait nulle part où aller, nulle part où se poser, nulle part où se sentir chez elle. Le seul endroit où elle était à l’aise, en sécurité c’était dans les airs. Même pour dormir, elle faisait en sorte de garder une partie de son cerveau alerte pour maintenir son sort et rester loin de tous prédateurs animaux ou Beorcs. Néanmoins, son enchantement ne pouvait être maintenu si elle ne reprenait pas des forces. A plusieurs reprises elle avait voulu descendre sur la terre ferme mais avait renoncé. Elle ne se sentait pas encore prête à refouler les terres Beorcs.

Une fois seulement elle avait pris contact avec des humains. Sans restriction, elle avait affiché ses pouvoirs de mage du vent en refusant de souiller ses magnifiques bottes blanches. Elle avait préféré glisser sur le vent plutôt que de marcher sur leur sol boueux.

- Camarades bonjour, je cherche un endroit où m’approvisionner.

Sa voix avait été trop froide, son ton trop autoritaire, son attitude trop peu amène. Elle ne pouvait pas se montrer agréable avec les humains et savait qu’ils n’apprécieraient pas ses manières. La seule chose qu’elle pouvait faire c’était se montrer assez sure d’elle pour qu’ils ne la provoquent pas, assez agressive pour qu’il ne l’attaque pas. Néanmoins, elle faisait toujours un effort pour rester polie.

- On ne sert pas les étrangers ici, ma p’tite dame, rentrez chez vous.

- Oh Nadège, ne soit pas désagréable, notre invitée est charmante.

C’était toujours la même chose, les femmes la voyaient comme une rivale, les hommes comme un objet. Tant mieux, ils ne chercheraient jamais plus loin comme ça.

- J’ai de l’argent pour payer, j’ai besoin de viande séchée, de pain et si possible de pommes.

Elle avait jeté l’argent au sol et avait croisé les bras de manière hautaine. Un couple de Beorcs s’était empressé de se saisir des pièces d’argent et de bronze, il y avait largement de quoi payer ce qu’elle demandait. Les autres spectateurs avaient affiché un éventail d’expression assez intéressant à ce moment là. Certains étaient déçus de ne pas avoir réagit plus rapidement, d’autres avaient clairement envie d’elle, les femmes la jalousaient et certaines étaient horrifiées par son apparence. Cette mosaïque de visage avait quelque chose de très amusant et ça le serait resté si un crétin d’humain n’avait pas osé poser sa main sur elle.

- Dis moi petite magicienne du vent tu n’voudrais pas monter au septième ciel ave…

Il n’avait pas eu le temps de terminer sa phrase, personne n’avait le droit de la toucher. Par un reflexe qu’elle avait toujours possédé, elle avait sorti une lame acérée et la faisait glisser le long de la gorge du Beorc.

- Ote tes sales pattes de moi, être inférieur !


Depuis des années elle avait appris à ne pas utiliser le terme ‘humain’ qui aurait trahit sa vraie nature mais ‘être inférieur ‘ reflétait exactement sa pensée tout en la faisant passer pour une Beorc hautaine plutôt que pour une Laguz trop fière.
L’homme s’était écarté sans lui tourner le dos en baragouinant des mots incompréhensibles. Certains parmi les spectateurs s’étaient dispersés. Des fermiers avaient saisi leur fourche à deux mains. Elle ne bougea pas, ne fit pas un geste qui pourrait leur faire croire qu’elle avait peur d’eux. Les femmes avaient commençaient à jacasser à haute voix montrant leur déplaisir. De ce qu’elle avait entendu, elle n’était pas la bienvenue.

De toute façon elle ne s’était pas éternisée, quand le couple était revenu avec ses vivres, elle les avait faites voler jusqu’à elle, puis était partie sans se retourner. Elle s’en était plutôt bien tirée cependant, elle ne comptait pas réitérer l’expérience ou du moins plus dans un petit village. Elle n’aimait pas les humains, surtout ceux venant des campagnes. Les Beorcs étaient souvent plus grossiers et moins tolérants, cette fois-ci elle cherchait une grande ville. Elle voulait retrouver la civilisation. Elle ferma les yeux et s’endormit plus profondément, le vent la guiderait.

Elle ne sait pas combien de temps elle dormit mais la douceur de la brise qui la réveilla lui donna le sourire quand elle ouvrit les yeux. Une douce mélodie s’élevait dans les cieux. La musique, les artistes, c’était une preuve d’intelligence et de prospérité. Elle avait enfin trouvé un endroit où se rendre.
Avec la grâce d’un ange elle descendit. Elle perça les nuages et découvrit une cité magnifique. Plus belle et plus grande encore que Gallia. Des bâtiments à l’architecture surnaturelle se dessinaient sous ses pieds. Elle se posa sur le haut d’une tour se pencha un peu en avant et observa. Elle aurait aimé avoir gardé ses anciennes capacités visuelles pour pouvoir observer et analyser la beauté de cet endroit mais on l’avait aussi privée de ça. Elle sauta dans le vide les bras ouverts en croix. Le sol approchait dangereusement. A quelques mètres des dalles, elle se retourna sur le dos et s’arrêta juste assez haut pour que sa queue de cheval ne touche pas le sol. Elle donna une petite impulsion de la hanche et se redressa. Les passants étaient restés bouche-bée devant sa…prestation. Cela faisait longtemps qu’elle n’avait pas suscité l’admiration. Elle les détailla de haut en bas et leur demanda d’un air impérieux, orgueilleuse devant leur air ébahi.

- Mesdames, Messieurs auriez-vous l’obligeance de me dire où je me trouve ?

- A Sienne mademoiselle… La capitale de Begnion

- Merci jeune homme.


Elle lui adressa un grand sourire en lui tapotant la tête et lui donna une pièce d’argent. Sienne la capitale de Begnion, c’était très intéressant. Elle se déplaça tranquillement en direction de la musique en voletant quelques centimètres au dessus du commun des mortels.
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❝ Stefan ❞
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MessageSujet: Re: Les flammes dansantes (PV Stephan)   Les flammes dansantes (PV Stephan) I_icon_minitimeDim 7 Nov - 21:23

Sienne, joyau parmi les joyaux et capitale de Begnion. Merveille parmi les merveilles avec ses hautes tours dressées fièrement vers les cieux comme cherchant à atteindre le domaine de la Déesse. Véritable prouesse architecturale, personne n’a jamais pu rester insensible à sa beauté... Jusqu’à ce jour.
- ...

Le groupe de nomades marchait dans un silence des plus austères. Le shaman s’était échappé, laissant le camp à feu et à sang. L’alerte avait rapidement été donnée aussi les rescapés étaient-ils suffisamment nombreux pour permettre une reconstruction rapide et organisée du campement. Erin s’était proposée pour aider aux opérations les plus urgentes avec Velen tandis qu’un petit groupe comprenant Indir et Stefan s’était rapidement dirigé vers la capitale afin de racheter tout ce dont ils auraient besoin. Montés sur les petites bêtes des nomades, ils avaient rejoints la capitale le plus rapidement possible, accordant aussi peu de repos à leurs montures qu’à eux même et c’est en un temps record qu’ils aperçurent les cimes des hauts bâtiments de la capitale. Cela faisait donc deux jours qu’ils étaient arrivés sur place. Deux jours qu’ils parcouraient les marchés de la cité, achetant autant de vivres, de fournitures et d’outils que leurs mulets pourraient en porter. Chaque homme avait également accroché plusieurs sacs sur leurs montures et les plus robustes porteraient ce qu’il restait sur leur propre dos... Enfin ils n’en étaient pas là. Certains articles devaient être commandés et les délais étaient de quelques jours ce qui obligerait les nomades à prendre leur mal en patience. Indir avait bondi sur l’occasion pour sortir Stefan de sa dépression et l’entrainait maintenant, accompagnés de quelques hommes, à travers le dédale des rues de la ville. Le nomade animait leur visite de quelques blagues et d’une discussion vives et intelligente à laquelle il forçait l’épéiste aux cheveux verts à participer mais l’ambiance restait toutefois lourde. Même Pyu avait pris la décision de rester sagement dans la poche de son propriétaire ces derniers temps, sentant probablement que l’heure n’était pas aux gamineries habituelles.

L’épéiste à la chevelure verdoyante n’avait presque pas parlé depuis leur arrivée et son état ne s’améliorait guère. La mort de Shana l’avait gravement affecté sans compter que son assassin avait réussi à s’échapper. De nuit, dans le désert et dans son état il n’avait pu aller bien loin mais malgré les recherches lancées, personne ne l’avait retrouvé et il fallait s’occuper des blessés ainsi que de l’état du campement. Ainsi, son sentiment de culpabilité allait croissant jour après jour et rien de ce que pouvaient dire ou faire ses amis ne lui rendait le sourire. Il s’enfonçait inexorablement dans les abysses du désespoir et ne faisait pas le moindre effort pour s’en extirper.

Au bout d’un moment, le groupe se dispersa : chacun ayant choisi une activité, qui allant boire un coup, qui préférant continuer les achats, qui étant un brin paranoïaque allait vérifier si cet homme là bas n’était pas leur shaman. Seuls restèrent Indir et son ami aux cheveux d’herbe. Le nomade se tourna vers l’épéiste et posa délicatement sa main sur son épaule, invitant celui-ci à le regarder. Le regard autrefois si fier de son ami ne reflétait plus rien. Plus d’envie de se battre, plus d’envie de voyager. La flamme de vie qui l’animait avait été consumée par la noirceur des ténèbres.

- Tu tiens le coup ?

L’épéiste fit un effort sur lui-même et adressa un sourire des plus factices à son ami :
- Il faut bien... La vie continue même si elle n’est plus là pour l’égayer.
- ...
Le nomade balaya les environs du regard, désespérément à la recherche d’un moyen de distraire son ami. La mort de la jeune femme lui pesait à lui aussi mais, en tant que futur chef de l’une des quatre familles, Indir ne pouvait se laisser aller à la dépression. Nombreuses avaient été les pertes en ce terrible jour mais il se devait de rester droit et fier et d’aider son peuple à retrouver une vie plus ou moins normale. Alors qu’ils atteignaient un des grands axes de la cité, son regard accrocha un détail intéressant. Au bout de la rue, une petite place attirait nombres de badauds en masse tandis qu’un aboyeur public hurlait à qui voulait l’entendre :
- Approchez mesdames et messieurs ne soyez pas timides ! Venez participer à notre grand concours de danse ! Venez nous montrer votre meilleur pas, votre meilleur déhanché, laissez vous gagner par l’ivresse du rythme et repartez avec un prix de 1 000 écus ! Dix écus de participation laissez vous tenter.

Il s’agissait probablement d’un petit évènement organisé par les autorités locales. Un moyen de réjouir les gens ou de fêter un évènement quelconque. Toujours est-il que le nomade se retourna vers son ami :
- T’en penses quoi ?
- Bof... Je ne suis pas très...
- Et moi je pense que ça te fera le plus grand bien. Tu as besoin de te changer les idées Stef.
- Non Indir vraiment...
- Je comprends. Tu as peur de perdre contre moi c’est tout à fait normal après tout.
- ...

Le nomade contempla le regard éteint de son ami un instant avant de pousser un profond soupir.
- Ecoute Stef. Sa mort nous a tous affectés et toi sans doute bien plus que les autres. Mais à cause de la récente attaque, nous ne pouvons nous permettre de nous enfermer dans le désespoir. Je comprends parfaitement ton besoin de solitude et la nécessité de ton deuil... Mais je ne peux l’accepter tant que nous n’aurons pas ramenés les choses à la normale.
- La normale... Un sourire cynique envahit le visage de l’épéiste. Pour moi il n’y aura plus de normale. Je vais vous aider Indir. Je vais rebâtir ce campement et vous aider à repartir. Mais quand ce sera fait : je traquerais ce fils de pute comme une bête. J’irais le chercher jusqu’aux confins de l’enfer s’il le faut et quand je l’aurais retrouvé...

La main compatissante de son ami vint se poser sur son épaule et, une fraction de seconde, l’épéiste put lire toute la douleur et la haine du futur chef dans le regard de celui-ci :
- Ce jour là, j’espère bien être à tes cotés mon ami.
- ...

Un bref instant, les deux hommes se firent face sans mot dire avant qu’Indir ne se détourne non sans une certaine brusquerie. Lorsqu’il regarda de nouveau l’épéiste, il avait masqué ses sentiments derrière un visage souriant et impassible et l’épéiste comprit. Si Indir cherchait tant à le distraire, c’était autant pour son ami que pour lui-même. Oublier toutes cette peine ne serait-ce que l’espace d’un instant, d’un concours, d’une danse... L’épéiste ferma les yeux. Sa douleur, il la prit et la refoula dans les profondeurs de son âme. Sa haine, il l’enferma dans un coin de son cœur, telle une bête sauvage emprisonnée prête à saisir la moindre chance de s’échapper. La boule dans sa gorge était toujours présente mais il parvint à afficher un air souriant et détendu, peut-être même mieux qu’Indir.
- Tu sais qu’il vient de dire qu’il y aura une épreuve par couple.
- Eh bien dans ce cas tu auras le privilège d’être ma cavalière.

Et les deux hommes partirent tout deux d’un rire tonitruant qui sonnait vrai mais que chacun savait parfaitement factice.
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Ruika
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MessageSujet: Re: Les flammes dansantes (PV Stephan)   Les flammes dansantes (PV Stephan) I_icon_minitimeJeu 11 Nov - 0:38


Ruika se rapprochait de la musique en virevoltant avec légèreté. La foule se faisait de plus en plus dense et elle commençait à avoir du mal à éviter tout contact avec les Beorcs et leur crasse naturelle. Cependant, les toucher ne l’horripilait pas au point de la faire vomir, ce qui l’énervait le plus c’était leur petite conversation si insouciante et sans intérêt qu’ils partageaient tous avec entrain. D’un coté elle entendait :

- Maman je veux un cheval, donne moi un cheval, s’il te plait, s’il te plait, s’il te plait !!

*Mais qu’il se la ferme, s’il veut tant son cheval qu’il gagne son argent et qu’il l’achète lui-même, pas besoin de jérémiades incessantes.*

Elle aurait été sa mère, elle n’aurait pas hésité une seconde à lui en coller une…
A sa droite, un couple de jeune gens se bécotaient et se disait des mots d’amour à tout va… Savaient-il seulement ce que c’était qu’aimer ?

- Tu sais qu’il vient de dire qu’il y aura une épreuve par couple.


- Eh bien dans ce cas tu auras le privilège d’être ma cavalière.


Leurs rires à ceux-là lui avait paru tellement hypocrite qu’elle se demandait même la raison de leur discussion, ne pouvaient-ils pas se taire simplement. Elle savait lire les gestes, en tant qu’ex-maitresse d’un capitaine pirate, elle avait appris à décrypter toutes les marques d’hypocrisie ou de malaise et là, ils ne semblaient même pas vouloir réellement parler. S’ils n’avaient rien d’intéressant à se dire, ils pourraient au moins lui faire l’honneur de leur silence et lui laisser la chance d’écouter la musique, le son des violons et les harmonies qui se déversaient allègrement dans les airs sans leurs voix parasites…Mais non, ils étaient obligés de lui pourrir les oreilles avec leurs histoires, leurs problèmes, leur existence…

Elle avança encore un peu quand un gros porc de Beorc la bouscula avec son ventre bedonnant et poilu. Il sentait le purin et le sang séché, de la graisse coulait de ses cheveux comme de l’huile et se répandait le long de sa joue. Il suait et dégoulinait de partout et…

*Mais qu’elle horreur on devrait abattre une telle chose !!!*

Parfois, elle regrettait sa vie sur le bateau pirate, au moins les Beorcs qui y vivaient avaient une certaine allure, des épaules larges, des muscles puissants,… Les porcs étaient là pour approvisionner le bâtiment, jamais on engageait une bedaine à vin, elle se ferait écorcher trop vite et son sang sentirait le moisie et l’alcool pas frais.
Le Beorc la regarda d’un œil vicelard et en se frottant grossièrement le nez avec un reniflement des plus appétissant…

- Hé ma p’tite donzelle s’tu veux en mater plus on peut s’isoler dans un coin.

Avec un sourire goguenard il lui porta une main aux fesses. Le sang de Ruika ne fit qu’un tour avant qu’elle ne sorte son poignard et qu’elle le passe sous la gorge de l’humain puant :

- Ote tes sales pattes de là être inférieur avant que je ne t’ouvre cette poche de graisse qui te sert de ventre et que je ne répande sur le sol tes viscères puantes…

L’humain avait l’instinct de survie comme souvent chez les êtres inférieurs, sans perdre une seconde il avait fui à travers la foule et s’était plongé dans une taverne pour ne plus en sortir jusqu’à la nuit noire.
Certains regards oscillaient entre Ruika et la direction dans laquelle était parti le Beorc mais personne ne dit un mot. Ils tournèrent la tête, pliant sous les yeux furibonds de la mage du vent. Sa main tremblait nerveusement ce qui pouvait passer pour de la colère mal maitrisée mais intérieurement Ruika était dégoutée. Cet humain dégueulasse avait posé sa main sur elle et si elle n’avait pas eu sa lame qu’aurait-elle fait ? Le temps qu’elle sorte son tome de magie et récite son incantation de lames de vent le Beorc aurait eu le temps de la violer plusieurs fois et elle aurait certainement suffoqué sous sa graisse.

Elle détestait les hommes…

Elle sortit son tome de magie ‘tsubasa’ et renouvela son lien avec le vent pour s’assurer de ne pas devoir fouler du pied le sol Beorc. Quand ce fut fait elle prit un petit élan pour s’élever au dessus de la foule. Quelques têtes se tournèrent vers elle d’un air ébahi, elle les toisa avec dédain et glissa dans les airs au dessus d’eux la tête haute sans accorder la moindre attention au compliment, à l’admiration ou à la colère qu’elle suscitait chez ces gens du commun.

Au milieu de la place centrale, elle vit une estrade avec des planches lustrées qui faisait face à un petit orchestre quelques personnes avaient prit place dessus mais il restait encore assez d’espace libre pour qu’elle puisse se poser sans que ces êtres inférieurs n’envahissent son espace vitale. Elle fit un grand arc de cercle afin que tous admirent sa dextérité et sa maitrise du vent puis elle se posa toute en douceur sur les planches de bois.
Cela faisait des jours qu’elle n’avait plus posé les pieds sur un sol ferme et dur. La différence avec l’air était notable et désagréable, elle avait l’impression d’être lourde et de rentrer en collision avec le sol. Elle se tint droite pour ne pas se ridiculiser devant tous ces gens amassés comme un troupeau prêt à l’abattage.

Soudain, l’un des Beorcs sur l’estrade lui prit le bras et le souleva en criant :

- Et voici, une courageuse participante qui nous rejoint pour ce concours de danse, venez, venez !! Suivez son exemple
_ il se baissa à l’oreille de Ruika et lui chuchota_ Si vous voulez participer à ce concours, il vous faut payer 10 écus et vous enregistrer là-bas.

Ruika regarda le Beorc d’un air incrédule, pensait-il vraiment qu’elle allait dépenser son argent pour de pareils sottises ? Elle secoua la tête affligée par la débilité des humains. Elle tourna les talons et s’apprêta à prendre son envol quand elle entendit :

- Quoi ?? Tu te la joues grande magicienne tu nous regardes de haut et après tu t’enfuis ? Enfin je peux comprendre si tu n’as pas le cran ou simplement le talent suffisant pour te joindre à nous…autant te carapater la queue entre les jambes comme un Laguz

Ruika tourna la tête avec lenteur espérant intérieurement que sa remarque ne la visait pas elle en tant que Laguz mais bien en tant que magicienne. L’homme qui lui avait adressé la parole ou du moins qui avait parlé à son attention ressemblait plus à une mégère qu’à un guerrier. Il n’avait rien remarqué. Ruika durcit son regard, elle n’avait pas peur des femmes ou des similis de femmes et elle ne laisserait pas passer une insulte aussi ouverte envers sa race.

- As-tu seulement idée de qui tu provoques être inférieur, je ne suis pas l’une de ces paysannes avec qui tu traines et jacassent sur les derniers potins…


Elle fit souffler le vent plus violemment sur l’impudent qui avait osé lui parler puis elle se dirigea vers le registre des inscriptions. Elle bouscula deux Beorcs sans la moindre excuse, posa sa main sur la table et bascula le poids de son corps sur ses doigts faisant blanchir leur extrémités.

- Mon nom est Ruika Yoi voici mes 10 écus.


Elle jeta négligemment les pièces sur la table et se retourna. Les deux Beorcs se tenaient juste derrière elle, elle les détailla de haut en bas et tourna la tête avec un sifflement de dédain. Elle s’envola pour se poser sur l’estrade au point le plus proche de l’orchestre et les humains s’écartèrent sur son passage. Elle s’assit les bras croisés sur sa poitrine. Elle essaya de se concentrer sur la musique et de se laisser porter par cet air mélodieux.


Dernière édition par Ruika le Jeu 23 Déc - 1:37, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Les flammes dansantes (PV Stephan)   Les flammes dansantes (PV Stephan) I_icon_minitimeSam 13 Nov - 0:35

- C’est lent...
- J’admets qu’ils auraient au moins pu penser à installer plusieurs guichets…

L’épéiste étouffa un bâillement sonore. L’aboyeur public et ses rabatteurs avaient finis par attirer du monde et les concurrents étaient assez nombreux. Instinctivement sa main alla retrouver le contact rassurant de la petite boule de plume recroquevillée au fond de sa poche. L’oiseau remua légèrement sous la caresse avant de nicher son minuscule bec au creux de la paume calleuse et de sembler se rendormir. La petite bête était rarement amicale avec son protecteur et lui cherchait bien plus souvent querelle qu’autre chose mais, malgré ses apparences de petit dur, Pyu avait autant besoin de réconfort et de soutien que l’épéiste. Etait-ce pour cela qu’il avait choisit de s’installer sur le nomade et de ne plus en bouger ? Tout à ses réflexions, l’épéiste se réveilla lorsqu’Indir le tira par la manche :
- Hey arrête de rêvasser et ramène toi c’est à nous.

L’épéiste secoua la tête et s’excusant auprès de son ami, s’approcha du guichet où Indir essayait déjà de leur négocier une place :
- Oui alors moi et mon ami souhaiterions nous inscrire. Je m’appelles Indir et...

Les deux nomades furent interrompus par l’apparition surnaturelle d’une créature des plus étranges. Une femme, à la beauté incomparable et tout droit descendue des cieux, atterrit avec grâce sur l’estrade où l’aboyeur continuait son petit speech. Aucune aile ne pouvait laisser penser à l’apparition d’un Laguz, ce qui était de toute façon stupide... A moins d’être suicidaire, aucun oiseau ne se risquerait au cœur même de la cité qui les utilisait autrefois comme esclaves. Ses longs cheveux noirs lui descendaient jusqu’au bas du dos, ondulant avec grâce sous une légère brise qui décrut lentement jusqu’à s’éteindre, laissant la jeune femme toucher le bois de l’estrade. Une mage du vent à n’en pas douter : seuls les adeptes de cette discipline de la magie élémentaire pouvaient s’élever ainsi dans les airs avec autant d’élégance. La femme posa un regard envouteur sur la foule qui la regardait maintenant bouche bée, la moitié du public masculin ayant déjà la bave aux lèvres. Il faut dire que la demoiselle affichait des courbes aussi généreuses que son visage était charmant, le tout mis en valeur par une tenue des plus osées. L’effet final était assez impressionnant et débordait d’un charme ravageur qui faisait maintenant son effet sur tous les hommes qui la dévoraient littéralement des yeux. Seul obstacle à ce dernier, et Stefan ne put s’empêcher d’en faire la remarque à Indir, ce visage si attrayant n’était qu’un masque froid et dédaigneux et le regard dont elle balayait l’assemblée était tout sauf allumeur. Autrement... Ils avaient devant les yeux une véritable bombe sexuelle !

Le silence plana pendant quelque secondes avant que l’aboyeur ne se décide à réagir, saisissant au passage le bras de la mage, il le leva vers le ciel en hurlant :

- Et voici, une courageuse participante qui nous rejoint pour ce concours de danse, venez, venez !! Suivez son exemple !

Remarquable coup de pub qui eut pour effet d’accroître la masse populaire autour de leur petit groupe déjà assez conséquent. En effet, qui n’aurait pas apprécié de voir se déhancher une pareille beauté ? Cependant cette dernière semblait réticente. Après que l’homme lui ait chuchoté quelques mots, elle secoua la tête et s’apprêta à faire demi-tour. Aucun intérêt. songea l’épéiste et il se retourna vers Indir qui ne pouvait détacher son regard de l’estrade. Avec un rire moqueur, il lui décocha une bourrade à l’épaule, forçant ce dernier à revenir à lui-même pour se replonger dans les inscriptions. Alors qu’ils finalisaient enfin la leur, une bourrasque les balaya au moment où la mage les bousculaient brutalement pour s’emparer de leur place :
- Mon nom est Ruika Yoi voici mes 10 écus.
- Nan mais ça va pas !

Indir était homme de paix mais il supportait mal les arrogants et cette femme, aussi magnifique soit-elle, ne ferait pas exception à la règle. Au moment où il allait s’avancer cependant, la main de son ami l’arrêta tandis que l’autre pointait les pieds de l’insolente. Deux bottes d’un blanc éclatant... Et qui flottaient à quelques centimètres du sol, portés par un souffle magique. L’épéiste pouvait d’ailleurs sentir une très légère brise entourant la mage. Elle était sans doute arrogante et issue de quelque famille noble de Begnion... Mais elle était également très puissante et mieux valait ne pas la provoquer. Indir devait avoir fais le même raisonnement car ses poings se contractèrent jusqu’à en blanchir et sa tête s’abaissa pour cacher sa colère. Tous deux connaissaient le terrible pouvoir de la magie. La jeune femme finalisa rapidement sa propre inscription avant de s’envoler de nouveau pour aller s’assoir sur une chaise proche de l’orchestre, l’air boudeur.
- Je ne l’aime pas...
- Crois-moi que son comportement risque de fort de m’énerver aussi mais évitons les ennuis veux-tu ? Je ne tiens pas à me mettre une quelconque famille de mage riche et influente à dos.
- Je te comprends. Je me contenterais de vous coller la raclée de votre vie aussi bien à elle qu’à toi.
- Dans tes rêves ! Ca fait longtemps que je n’ai pas pratiqué mais crois moi, j’ai de beaux restes !

Les deux amis payèrent leur propre participation et rejoignirent les quelques personnes déjà inscrites. Le concours allait se dérouler sur deux étapes : une danse en solitaire et une danse en couple. Cependant, ces derniers seraient tirés au hasard, au plus grand soulagement des deux amis qui avaient eu un mal fou à décider qui de l’un ou de l’autre mènerait la danse. Les spectateurs finirent de s’agglutiner autour de l’espace qui avait été dégagé et les concurrents s’écartèrent afin de laisser place au premier participant, un jeune homme quelconque aux cheveux bruns. S’adressant à l’orchestre, il leur cita la ballade qu’il souhaitait les entendre jouer et s’élança au son de la musique. Sa prestation, bien que bonne, resta toutefois quelconque par rapport à ce que les deux nomades avaient déjà pu observer et le jeune homme se retira sous les applaudissements de la foule. Les concurrents s’enchainèrent ainsi les uns après les autres avec plus ou moins de succès. Certains excellaient dans la coordination de leurs mouvements, d’autres suivaient le rythme avec brio tandis que d’autres encore enchainaient des mouvements complexes d’une rare élégance. Naturellement, les spectateurs eurent également droit à leur lot de chutes et autres cascades plus ou moins comiques. Le sol était sec heureusement pour certains mais d'autres mésaventures plus acrobatiques arrachèrent nombre de rires au public et les deux amis sentirent peu à peu le poids de leur chagrin s’alléger sous l’effet de cette belle journée. Vint alors le tour d’Indir. Adressant un clin d’œil à son ami, le nomade s’avança au centre de l’arène après lui avoir confié son arme.

Se tournant vers l’orchestre, Indir tenta sa chance en leur proposant un vieil air nomade... Un peu trop vieux visiblement. Fouillant sa mémoire un instant, le futur chef se lança alors sur un air un peu plus connu. Les premières notes cristallines s’élevèrent tandis qu’Indir avait fermé les yeux et battait la mesure du pied. Un léger sourire orna ses lèvres alors que le rythme s’accélérait. Levant les bras, le nomade pivota sur lui-même et entama une sorte de flamenco issu de son désert natal. Son pied battait la cadence tandis qu’il poursuivait la mélodie aussi bien de ses mains qu’avec le cliquètement des quelques bracelets qui ornaient son poignet. Virevoltant dans l’arène, le nomade laissa libre cours à l’art qu’il avait passé sa vie à cultiver et, l’espace d’une danse, le futur chef laissa place à un bel hidalgo venu de contrées accueillantes et ensoleillées. Ses doigts claquaient, ses mains frappaient, ses pieds rythmaient et ses bijoux tintinnabulaient, effaçant presque l’orchestre qui l’accompagnait pour ne laisser apparaître que son éblouissante présence. Lorsque les dernières notes s’éteignirent, Indir virevolta quelques secondes supplémentaires, achevant le propre rythme imposé à son corps avant de s’arrêter net, frappant une dernière fois le pied du sol, tête fièrement dressée vers les cieux, un bras en l’air, l’autre replié le long du corps.

- HEY !!!

Tout autant bluffé que le public, Stefan ne se reprit que lorsque les premiers applaudissements retentirent. Il avait déjà vu son ami danser mais c’était la première fois qu’il lui offrait une telle prestation. Epuisé, ruisselant de sueur, le nomade adressa un grand sourire à la foule qui l’applaudissait et salua bien bas avant de s’en retourner à sa place. Il venait de leur offrir la quintessence de son art et comptait sans doute parmi les meilleurs concurrents à être passé.
- Bon dieu ! A ce rythme autant abandonner toute suite je n’ai aucune chance ! Mon vieux tu as été...
- ... Extraordinaire je sais ! Arrête de dire des idioties et prépare toi c’est bientôt ton tour.
- N’empêche que t’as été génial !
- Je sais.

Et comme l’avait prédit Indir, vint le tour de l’épéiste aux cheveux verts. Un peu intimidé, ce dernier tendit néanmoins sa précieuse lame à son ami avant de se mettre en route. Le chemin jusqu’au centre de l’arène lui parut interminable puis bien trop court lorsqu’enfin il y parvint. Tétanisé, il contempla les dizaines de visages qui l’entouraient, le regard confiant d’Indir, celui glacial de la beauté, ceux interrogatifs de l’orchestre. Ses jambes flageolèrent tandis qu’une grosse boule prenait place dans sa gorge et l’empêchait de respirer. C’était idiot : ce concours n’allait pas décider de sa vie... Mais pouvait-il encore s’amuser avec tous ces évènements ? Hésitant, il resta pétrifié sur place sous le regard inquiet de son ami jusqu’au moment où un poids alourdit son épaule.
- Pyu !

La petite boule de plume avait bondit vaillamment de la poche et avait réussi à se hisser jusqu’à l’épaule, s’aidant de ses minuscules ailes pour améliorer la portée de son saut. Sous les yeux du public, un poussin ébouriffa soigneusement son plumage avant d’enfoncer ses serres dans le manteau bleu. Son regard cinglant se plongea dans celui du nomade :
- Pyu !

Le nomade ébahi contempla un instant l’oiseau avant de sourire. La boule dans sa gorge avait fondue sous le regard de braise de sa petite boule de plume. Tous deux avaient vécus de durs instants tantôt mais ils étaient en vie et c’était le principal. Faisant signe à l’orchestre, l’épéiste leur demanda un rythme plus lent que celui d’Indir. Son ami avait sorti le grand jeu, lui allait réaliser la promesse faite à son mentor des années auparavant :
*Maître laissez-moi partager votre art.*
- Allons-y Pyu.


L’épéiste glissa un instant à travers la place enchainant quelques mouvements basiques au rythme de la musique. L’orchestre jouait bien et le rythme s’emparait peu à peu de son être, guidant ses gestes et refaisant surgir toutes ces émotions qu’il avait enfoui. L’amitié qu’il portait à Indir, Velen et Erin, la tristesse que lui inspirait la mort de Shana, la haine qu’il vouait au Shaman, le respect qu’il avait pour son maitre... Son pouvoir émergea lentement, la magie coulant à travers lui tel un fleuve tranquille. Son aura n’était pas celle blanche et lumineuse du bon vivant qu’il avait été, elle n’était pas non plus le terrifiant dragon noir qui l’avait guidé lors de l’attaque du campement. Non, c’était la quintessence de son propre art : la fusion de chacune de ses émotions, une Danse de la Lune parfaitement exécutée. Sa danse parla de sa vie, des épreuves qu’il avait traversées, des gens qu’il avait rencontrés, haïs ou aimés, de tout ce qu’il avait ressenti jusqu’à ce jour mais aussi de l’histoire de leur monde, des guerres et de la paix, des amitiés et des haines communes. C’était la chronique non d’un seul être mais de dizaines de milliers exprimés à travers une danse emprunte de la magie du Stellaire. L’héritage de son vieux maître s’exhibait aujourd’hui au grand public comme l’avaient souhaités tour à tour le vieux chef puis son apprenti. Et tandis que l’épéiste valsait dans son grand manteau bleu, faisant virevolter l’étoffe comme s’il s’agissait de sa cavalière, son message de paix s’exprimait enfin comme jamais il n’avait su l’exprimer....

L’épéiste s’arrêta en même temps que la dernière note. Son corps cessa de se mouvoir et le manteau retomba simplement. Pas un souffle n’agitait la place et seul le bruit de fond de la ville venait perturber le silence que l’épéiste avait instauré. Personne ne parlait, personne n’osait même respirer trop fort de peur de briser la magie du moment. Epuisé aussi bien mentalement que physiquement par l’effort, l’épéiste n’osa pas non plus essuyer la larme qui roulait le long de sa joue. Quelques secondes s’écoulèrent avant qu’un petit oiseau n’ébouriffe son plumage avant de se redresser, fier comme un pan, et de pousser son cri de guerre si familier aux oreilles du nomade :

- Pyu !

Le cri rompit le silence aussi vivement que si une lame invisible venait de le découper en deux. Un applaudissement retentit. Les yeux rouges et humides, Indir applaudissait lentement, un large sourire aux lèvres. Il fut bientôt suivit de sa voisine que son voisin s’empressa d’imiter et bientôt, la foule applaudissait à tout rompre la performance du bretteur. L’épéiste chassa du revers de la main la goutte salée avant de se redresser, rayonnant face à son succès. L’oiseau piaillait joyeusement sur son épaule et manqua de tomber lorsque le Beorc se pencha pour saluer. Son compagnon à plume toujours sur l’épaule, Stefan rejoignit son ami qui le serra dans ses bras avec une force que son physique svelte ne laissait pas présager. Lorsdqu’il le relâcha, ses yeux étaient redevenus secs et il riait haut et fort :
- Quel est l’imbécile qui me disait déjà grand vainqueur !
- Toi bien sur qui d’autre.
- Sale vantard !

Et les deux hommes partirent d’un véritable éclat de rire resplendissant de l’amitié qui les unissait. Quand à sa tristesse, Stefan la sentait allégée. Elle était toujours bien présente mais plus scellée comme il avait tenté de le faire au début. Durant les quelques minutes qu’avaient durée sa danse, l’épéiste avait exprimé sa colère, l’avait acceptée et apprit à vivre avec. C’était son fardeau et il savait que jamais il ne s’en débarrasserait. Le silence se refit quelques instants plus tard, laissant la place au concurrent suivant. Le concours venait de commencer et pourtant, les deux hommes avaient donnés le meilleur d’eux même. Restait à voir qui les égalerait.
- Tu crois qu’il a pu voir que j’avais réussi ?
- De là où il est je suis persuadé qu’il t’applaudit aussi.
- Où alors il me maudit pour l’avoir rattrapé aussi facilement...
- Y’a des chances!


Dernière édition par Stefan le Mer 20 Fév - 22:56, édité 3 fois
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Ruika
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MessageSujet: Re: Les flammes dansantes (PV Stephan)   Les flammes dansantes (PV Stephan) I_icon_minitimeDim 14 Nov - 3:04



Ruika avait rarement ressenti pareil passion, pareil puissance et une telle générosité. Cet homme aux cheveux verts avait réussit l’exploit de l’émouvoir au plus profond de son âme. Sa danse contait une histoire, il avait partagé sa vie avec l’assemblée, sans peur, sans gêne. Il s’était montré comme il était et avait stupéfié le public. Dans cette danse somptueuse, le Beorc avait fait don de sa vie à des inconnus... Elle était restée muette devant sa performance.
Son camarade avait déjà réussit à élever le niveau de ce concours qui était d’un réel ennui jusqu’à sa performance mais cet épéiste semblait venir d’un autre monde. Comment pouvait-on exposer sa vie avec temps de désinvolture et de beauté ? Chacun de ses mouvements, de ses gestes, de ses expressions avaient transpercé le cœur de Rui en faisant échos à sa propre histoire, à son passé et à ses ressentiments. Son regard resta captivé par lui. Ce Beorc représentait un danger potentiel, il avait réussi à faire ressortir des sentiments enfouis au plus profond du cœur de l’ange déchu, des sentiments de rivalité, de tristesse, de jalousie... Tout un éventail d’émotions s’était emparé d’elle durant le temps de la musique et des notes mélodieuses. Il avait su éveiller son intérêt comme Ashtenn l’avait fait à une époque oubliée. Elle exila la compétition dans un coin de son cerveau pour n’observer que lui, pour se concentrer sur cet être mystérieux…
Elle devait éviter tout contact avec lui et son ami. Depuis près d’un an déjà elle faisait tout pour submerger Ruika Yoi sous le masque de Rui, la mage de vent, elle ne laisserait pas un humain, un être inférieur la perturber.

Sur son épaule, elle remarqua une boule de plumes jaune qui gigotait dans tous les sens et s’accrochait au Beorc comme un enfant s’accroche à sa mère… Robin agissait comme ce petit être parfois. Elle secoua la tête effaçant tous souvenirs de sa mémoire enterrant ce qui ne devrait jamais être exposé à la lumière du jour et détourna son regard de l’homme pour le porter sur la scène où une femme gigotait sur le rythme de la musique de manière aguicheuse.

*Elle se fera violer avant la fin de la journée…*

Son tour vint rapidement, l’animateur du concours appela son nom en criant encore et encore, elle se leva et vola jusqu’à l’orchestre passant au plus loin des deux Beorcs. Elle ne connaissait pas les airs des humains et ne pouvait demander une chanson Laguz. Elle réfléchit donc à une manière de formuler sa demande.

- Mademoiselle, que voulez-vous comme mélodie pour vous accompagner ?

Elle ne répondit pas. De son doigt, elle décrivit de petits mouvements dans le vide et le vent suivit ses gestes en heurtant les instruments de musique à un rythme qu’elle seule pouvait connaitre. Les musiciens regardèrent leurs instruments s’animer d’un air ébahit.

- Je veux ce rythme accompagné d’une voix. Pas besoin de parole juste un chant s’élevant à travers les souffle d’Eole, pourriez-vous me jouer ceci ?

- Avec plaisir mademoiselle si vous nous accordiez un sourire !!

Le Beorc qui avait parlé était un petit garçonnet qui s’occupait d’un petit tambourin. Il était mignon comme un ange et elle lui sourit avec chaleur en posant une main dans ses cheveux.

- Joue bien pour moi et je danserais à t’en faire pleurer.


Doucement elle se dirigea vers la scène, son visage était de nouveau impassible, froid et austère. Elle se posa droite comme un ‘T’, face à l’orchestre et tournant volontairement le dos au public. Elle n’avait rien à offrir comme l’homme aux cheveux verts, si elle dansait elle le faisait pour elle et seulement elle. Le public n’avait qu’à admirer son dos.


Alors que l’introduction de la musique commençait, elle sortit son tome de magie ‘arachi’ d’un mouvement de la main ample et gracieux et elle récita son incantation. Le vent l’enveloppa de ses arceaux mouvementés l’habillant d’air, de sable et de feuilles. Elle n’avait pas de robes dignes de ce nom, elle ne portait que ses vêtements habituels mais les fluctuations d’air qui l’entourèrent furent la plus belle des parures. Elle était unique et d’une beauté hors du commun. Aucune femme aussi riche, aussi puissante soit elle ne pourrait porter une toilette plus gracieuse et élégante.

Le son des tambours retentit une première fois démarrant la musique avec un rythme endiablé. Ruika ferma les yeux et son corps se mit en mouvement. De simples cercles agitèrent son bassin en même temps que ses mains se relevaient au dessus de sa tête avec d’élégants tours de poignée puis redescendaient en se croisant derrière son dos alors qu’elle se cambrait avec lenteur et continuait de légèrement onduler sous les regards languissant du public.
A mesure que les percussions s’intensifiaient et quand le chanteur entonna ses premières notes, les mouvements de son bassin se firent plus grands entrainant son ventre et sa poitrine et faisant tournoyer sa robe de vent comme des milliers de cerceaux. Des percussions violentes et rythmées, une voix légère et des notes claires et pures volaient dans les airs entrainant Ruika dans le méandre de ses souvenirs. Une telle mélodie… il n’y avait que dans son pays qu’on pouvait en entendre de plus belles. C’était un bon orchestre, elle se devait de les honorer pour leur performance.
Ses jambes quittèrent les planches de bois et suivirent le mouvement du reste de son corps sous l’impulsion de son bassin, engendrant de grands arcs de cercle dans les airs et sur le sol, dessinés par la pointe de ses pieds. Rapidement elle entra dans une forme de transe se rappelant ses danses passionnées avec le vent quand elle était encore une femme-faucon digne de ce nom. Son bassin diminua son mouvement marquant les percutions d’une légère ondulation, d’un déhanché discret au niveau du bas de son être mais ses mains et bras avaient pris le relais enveloppant son corps et remontant au niveau de sa tête. Son visage se tourna vers le ciel, elle ouvrit les yeux et des larmes perlèrent. Elle pouvait se laisser aller, elle savait que tous pouvaient la voir mais personne ne pouvait comprendre la subtilité de sa peine. Elle ne s’offrait pas aux Beorcs qui la regardait, non, son geste était plus égoïste, elle voulait se libérer de son fardeau, le temps d’une danse elle voulait retrouver celle qu’elle avait été.
Des ailes de vent grandes et majestueuses se formèrent dans son dos. Elle laissa son corps et sa magie s’exprimer, extérioriser sa haine, ses craintes et ses regrets. Chaque nouveau temps voyait son corps changer de direction, s’arrêter en plein mouvement pour en reprendre un autre avec une autre partie de son être. Elle s’élevait dans les cieux pour tomber de plus haut, pour chuter comme elle avait chuté autrefois. Elle se sentait coincée, prisonnière d’un corps tronqué. Elle se heurtait à un mur invisible déclenchant des bourrasques de vent éloignant son vêtement d’air qui revenait toujours. Son espace vitale rétrécissait pour ne bientôt plus lui laisser assez d’espace pour bouger, respirer, vivre. Soudain, sa magie explosa faisant souffler un vent puissant autour d’elle.
La musique se tut, son corps cessa tous mouvements et le vent s’estompa complètement. Heureusement elle se trouvait assez haut pour ne pas causer de dégâts à la ville. Cependant, elle sentit la Gravité rappeler son corps, elle n’y opposa aucune résistance et tomba sur plusieurs mètres entrainant de grandes exclamations de panique dans la foule. Cependant, à quelques mètres du sol, son corps se redressa pour la faire atterrir avec grâce sur les planches. Plus jamais elle ne chuterait devant un Beorc. La musique avait cessé, Ruika avait revêtu son masque fier et digne de la femme sur d’elle. Plus une trace ne pouvait prouver l’existence de larmes sur le visage de la Laguz. Plus une émotion ne transpercerait son masque froid et solennel. Libérer son être, ses émotions durant les quelques instants de cette danse lui avait permis de les enfouir plus profondément dans son âme, à un endroit qu’elle espérait hors d’atteinte de tout être vivant. Elle releva la tête vers l’orchestre et inclina la tête pour les remercier de leur prestation. Le gamin la regardait d’un air apeuré, des larmes ruisselaient de ses yeux comme d’un torrent. Il lâcha son tambourin sur le sol avant de fuir en courant.

Elle remarqua alors que nul bruit n’agitait la place à part celui du tambourin qui roulait au sol. Elle tourna la tête vers l’assemblée les dévisageant tous les uns après les autres. Se demandant ce qu’ils avaient pu voir dans sa danse. Avaient-ils ressenti sa fureur ? Avaient-ils eu un aperçu de sa peine et de son chagrin ? Avait-elle était trop expansive dans sa démonstration ?...
Soudain elle prit peur, s’ils avaient découvert la honte de son passé ou bien fait le rapprochement entre les ailes de vent et celles d’un Laguz faucon que ferait-elle ?

*Je les tuerais tous, je n’aurais d’autres choix…*

Cependant, une personne brisa le silence en applaudissant sa performance et avant qu’elle ne puisse noter l’initiateur de ce mouvement, tous les Beorcs suivirent. Quelques uns crièrent son nom d’autre détournait les yeux quand elle posait les siens sur eux… Elle ne savait pas ce qui s’était passé pour le public, s’il avait simplement était touché comme elle avait été touchée par la prestation du Beorc à la chevelure verdoyante ou s’il craignait sa personne. Elle ne comprenait pas ces créatures, elle décida donc d’ignorer leur réaction. D’une impulsion elle revint à sa place initiale, attendant le prochain concurrent.
Le suivant sur la liste devait être l’homme qui l’avait provoquée avant le concours. Un homme qui paraissait extrêmement sur de lui et imbu de lui-même. Il monta sur scène avec les jambes flageolantes. Puis il regarda dans la direction de Ruika qui capta son regard. Le Beorc s’affaissa brusquement et se ratatina sur lui-même avant de quitter la scène en pleurant et en gémissant. Les concurrents qui vinrent après semblaient si nerveux, inexpérimentés et gauches que ça en était comique. Ruika les regarda avec dédain et se dit à elle-même :

*Je ne sais pas ce que j’ai fait mais ça a eu son effet…*

A la fin de toutes les présentations, l’animateur de l’activité monta sur scène d’un pas chancelant. Il se racla la gorge pour reprendre de la contenance et cria avec force et une voix faussement enjouée :

- Eh bien Mesdames, Messieurs nous avons eu le droit à des performances remarquables mais un concours est un concours et nous ne pouvons garder que les meilleurs. C’est pourquoi, pour l’épreuve en couple, nous avons sélectionné 16 participants : Miss Lydia, Monsieur Jean Bombeur, Mlle Margueritte…


Il cita le nom de nombreux candidats dont le deux Beorcs qui ne lui inspirait pas confiance. Une forte approbation avait retentit quand leur nom fut prononcé alors que quand ce fut au tour du sien, un malaise s’installa, les esprits étaient mitigés. La peur, la joie, la tristesse et la colère se lisait sur les visages. Soudain, Ruika comprit ce qu’elle avait fait, pendant un millième de seconde les émotions, qu’elle avait voulu exprimer pour elle et elle seule, avaient débordé, affectant les personnes les plus attentives à sa danse, à ses gestes, à ses mouvements…. Pendant un instant, le vent avait soufflé la mélodie de son âme aux oreilles des plus admiratifs…

Ruika soupira avec mélancolie, elle n’avait pas voulu partager son soit intérieur mais sans le faire exprès, elle avait imposé ses sentiments, elle avait marqué comme on marque au fer rouge une vache, l’esprit de ces gens penauds et faibles. Elle eut un rire de gorge et alla rejoindre de son pas aérien la place qui était sienne au coté des autres participants. Le crieur public passa alors avec un petit sac contenant des bouts de papier et fit tirer chacun des finalistes. Ruika plongea la main dans le sachet saisit le numéro 7. A son grand malheur, l’homme aux cheveux verts avait tiré le même numéro qu’elle, elle devrait danser avec lui pour la prochaine épreuve. Elle devrait se laisser mener et diriger par cet humain…
Son corps se mit à trembler…
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MessageSujet: Re: Les flammes dansantes (PV Stephan)   Les flammes dansantes (PV Stephan) I_icon_minitimeSam 27 Nov - 21:09

Epoustouflant. A peine s’étaient-ils remis de la prestation l’un de l’autre que les deux nomades assistaient à un troisième spectacle des plus grandioses. Cette femme, la magicienne qui leur avait semblé si imbue d’elle-même... Lorsqu’était venu son tour, elle avait imposé son propre rythme à l’orchestre confirmant une fois de plus Stefan dans l’opinion qu’il avait d’elle. Mais rien ne le préparait à ce qu’il venait de voir. Se parant des quelques artifices que pouvait lui proposer sa magie, la jeune femme avait réussi l’exploit de se constituer une toilette digne des plus grandes dames de la société à partir d’un puissant courant d’air et de quelques débris. La musique exotique qu’elle avait choisie accompagnait parfaitement les mouvements langoureux de son corps alors qu’elle s’élevait petit à petit dans les airs, entrainant avec elle les regards captivés du public.

Sa danse ne transportait aucune émotion particulière comme celle de Stefan, elle s’apparentait plus à celle d’Indir mais à un niveau tout à fait différent. Alors que le nomade avait tout donné pour attirer l’attention du public et le détourner de l’orchestre qui tentait de l’accompagner, la magicienne leur avait présenté son dos et semblait uniquement danser pour les musiciens, pour les remercier de l’accompagner dans ses gestes. Son corps s’agitait parfaitement en rythme avec la musique tandis qu’elle continuait de prendre de l’altitude. Malgré la distance cependant, le vent qui soufflait désormais sur la place ne diminuait pas et, bien qu’elle soit désormais à une hauteur acceptable, aucun des spectateurs ne perdait une miette de ce qu’elle leur offrait. Enfin, alors que la musique cessait, son corps se cambra une dernière fois avant que le vent qu’elle semblait contenir jusqu’à présent ne se libère en une véritable tornade qui souffla sur la place un flux chargé de miasmes. C’était infime mais bien présent. Le souffle qu’elle avait relâché était chargé de sentiments : des sentiments de haine, de colère, de joie... Semblable à la mélodie du Stellaire, la magie du vent transportait la vie et l’être de cette jeune femme. Un souffle de mélancolie balaya l’assemblée tandis que l’épéiste jetait un regard en coin à son ami. Tout comme lui, les yeux de ce dernier étaient devenus presque blanc alors qu’il faisait des efforts visibles pour ne pas se laisser affecter.

La magie qui parcourait l’assemblée n’était pas dangereuse... Mais elle n’était pas contrôlée non plus contrairement à la Danse de la Lune. La magicienne s’était laissée aller, donnant une performance éblouissante qui tentait de retranscrire ses propres émotions mais ce faisant, elle avait inconsciemment chargé son sort de ce fardeau qu’elle semblait elle aussi porter. Aussi, certains spectateurs, plus réceptifs que d’autres, se courbèrent sous le poids de ce que la magicienne leur imposait. Plutôt que de les charmer par sa magie, elle risquait plus de leur infliger ses propres tourments. Cependant, l’attaque n’était pas volontaire et le vent se dissipa aussi rapidement qu’il était apparu, laissant la jeune femme sans aucun support aérien. Les ailes qu’elle avait matérialisées s’étaient dissipées sous l’ultime impulsion qu’elle avait donnée et son corps chuta, entrainant une réaction impulsive chez les deux nomades qui se rapprochèrent presque inconsciemment de la scène pour lui éviter un atterrissage mortel. Reflexe inutile au vu de l’habileté avec laquelle cette dernière se réceptionna, atterrissant tout en douceur sur les planches de l’estrade.

Sa prestation n’avait laissé personne indifférent et avait affecté les gens bien au-delà de ce qu’elle avait sans doute espéré. Bien que puissante, sa maitrise de la magie semblait encore peu développée même par rapport à celle de Stefan qui se cantonnait à utiliser le Stellaire. Tandis qu’on annonçait les noms des vainqueurs, Indir reprenait lentement son souffle, l’utilisation de son art l’ayant laissé épuisé.

- Respire calmement, on a le temps.
- Bon sang explique moi comment tu fais pour maintenir cet état aussi longtemps !
- Au début j’ai pas mal galéré aussi mais à force de devoir m’en servir... Disons que je suis sans doute devenu plus sensible et apte à contrôler ou à développer mes propres émotions.
- Je m’entraine pourtant régulièrement...
- Crois moi, rien ne vaut un test dans la vie réelle pour développer tes capacités... Et puis je ne peux pas le maintenir trop longtemps lorsque je bouge à moins d’être... Submergé.
- ...

L’épéiste se détourna un instant de son ami, le laissant se reposer tranquillement, pour revenir à la magicienne. En temps que futur chef, Indir avait appris l’utilisation de la Danse de la Lune et était régulièrement soumis à un entrainement drastique de la technique mais les occasions de réellement l’utiliser étaient rares. Aussi, le jeune chef mit plus de temps que l’épéiste à se remettre d’aplomb. Les deux comparses firent tout de même bonne figure au coté des autres vainqueurs de la première épreuve. Seize personnes en les comptant eux ainsi que la magicienne, tous excellents danseurs, figuraient parmi les participants de la deuxième épreuve, la danse en couple.
- En tout cas je ne sais pas pour toi mais... Je la trouve particulièrement bizarre moi celle là...
- Elle m’intrigue aussi. Je ne sais pas si tu l’as ressenti aussi mais...
- Elle n’est pas aussi insensible que ce qu’elle veut faire croire...
- Ou alors elle est particulièrement douée dans l’art de la comédie.

L’épéiste adressa un rapide coup d’œil à la magicienne qui se tenait un peu plus loin. Etait-ce réellement un aperçu du fardeau qu’elle portait qu’il avait ressenti ou n’était-ce là qu’un artifice destiné à déstabiliser les autres concurrents ? Si c’était le cas, elle avait particulièrement bien réussi son coup. Trois personnes parmi les finalistes semblaient abattues sans raison particulière et même le public semblait avoir perdu son enthousiasme premier. Haussant les épaules, le nomade se recentra sur l’épreuve. Il n’avait pas été affecté au-delà de ce qu’il pouvait supporter et Indir non plus c’était l’essentiel. De plus, dénoncer une tricherie sans preuve concrètes aurait été inutile. Ne restait plus qu’à vaincre la jeune femme par la danse.

Le présentateur, un petit sac contenant huit papiers en main, passa alors parmi eux leur demandant de tirer au hasard leur partenaire. L’épéiste plongea la main le premier et en retira le numéro sept. Anxieux, il lorgna sur celui qu’Indir, juste à son coté, tirait à son tour et poussa un soupir de soulagement que son ami reprit lorsqu’il aperçut le numéro trois. Danser avec un homme ne le dérangeait pas plus que cela mais aucun des deux n’aurait jamais accepté de se laisser guider par l’autre par simple souci de rivalité. Il n’y aurait qu’un seul gagnant à ce concours et il était hors de question de laisser l’autre prendre le dessus dans ce genre de situation. L’épéiste se crispa pourtant lorsqu’il découvrit sa partenaire. Autant Indir se retrouvait avec une brunette qu’il n’aurait sans doute aucun problème à faire valser, autant lui-même se retrouvait confronté au regard glacial de la magicienne.

- Eh beh mon cochon... Je ne sais pas si je dois te féliciter ou te plaindre…
- Moi qui voulait en apprendre plus sur ses talents...
- Te voila servi ! Bon et bien moi je file briefer ma propre partenaire mais je sens déjà le doux parfum de la victoire !

Le nomade acheva sa phrase d’une claque virile dans le dos de son ami avant de se diriger vers celle qui serait sa compagne l’espace d’une danse. Bien que mignonne, cette dernière ne parvenait pas à la cheville de certaines femmes nomades et Indir n’eut aucun problème à se concentrer sur la valse et rien d’autre... ce qui n’était sans doute pas le cas de la jeune femme. Elle était loin d’être timide et ce n’était pas la première fois qu’elle dansait avec un inconnu mais elle se retrouvait maintenant face à un homme grand, fin, et dont le vêtement à manches courtes laissait apercevoir deux bras à la peau halé et aux muscles tendus. Des cheveux noirs légèrement bouclés et en batailles, des yeux verts au regard vif surplombant une fine moustache taillée et un accent aux sonorités exotiques... Le nomade n’eut aucun mal à faire jouer son charme, cette femme danserait comme il le voudrait et se laisserait mener sans le moindre problème ce qui ne serait surement pas le cas de Stefan.

Ce dernier avait beau se triturer les méninges, rien ne lui venait en tête. Comment aborder une femme dont le regard vous fuit et dont chaque geste vous souffle de ne pas l’approcher et de rester loin d’elle. Car c’était effectivement le cas. Peu importe comment il analysait la chose, la magicienne ne lui offrait aucun angle d’approche or, il ne pouvait envisager d’entrer sur la piste sans même avoir fais connaissance ce qui visiblement serait le cas... Les premiers couples s’élancèrent tandis que le nomade réfléchissait toujours à son problème. Il n’avait toujours pas décidé de la danse qu’ils pourraient exécutés lorsqu’Indir s’élança à son tour, menant sa partenaire par la main jusqu’au milieu de la piste. La danse qu’il avait choisie n’était guère compliquée mais le brio avec lequel il mena sa cavalière fut un ravissement pour les yeux. Docile et presque soumise, la jeune femme se laissait mener avec entrain facilitant grandement la tache du jeune chef. Stefan se surprit même à oublier son problème tandis qu’il contemplait les mouvements agiles et gracieux qu’ils effectuaient. Son tour vint cependant bien trop tôt à son goût mais il ne pouvait plus se dérober. Une tension à couper au couteau régnait entre les deux « partenaires » lorsque chacun fit son entrée par un bout différent de la piste. Sous le regard amusé d’Indir, l’épéiste s’arrêta à quelques pas de la jeune femme, toujours en lévitation... Un autre problème qui se posait... L’épéiste s’était finalement décidé pour un tango mais comment le faire comprendre à la magicienne ? Il ne pouvait se permettre de l’attraper là comme ça et de l’emmener danser... Le regard de tueur qu’elle lui adressait lui déconseillait tout mouvement incongru de ce genre et ce n’aurait de toute façon pas été correct... Alors quoi ? Ils n’allaient pas rester vingt ans à se fixer bêtement ! Il fallait que l’un des deux fasse le premier pas et connaissant le caractère de la jeune femme... Fermant les yeux, l’épéiste inspira un grand coup pour se détendre. A l’intérieur de sa poche, Pyu émit un faible gazouillement et se retourna, cherchant une position plus confortable. Un sourire sincère s’afficha au son de ce piaillement sur le visage de l’épéiste juste avant qu’il ne rouvre les yeux. Son regard bleu était confiant et amène et son sourire était loin d’être aussi factice que ceux qu’il avait l’habitude d’utiliser pour duper son entourage. Puisqu’il fallait y passer, il avait décidé de commencer par mettre la dame à l’aise. S’inclinant légèrement, les yeux dans les yeux, il accentua son sourire avant de tendre une main engageante :

- Aurais-je l’honneur de vous voir m’accorder cette danse ?
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Ruika
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MessageSujet: Re: Les flammes dansantes (PV Stephan)   Les flammes dansantes (PV Stephan) I_icon_minitimeLun 29 Nov - 1:13



Son regard doré avait plongée dans le bleu azuré des yeux de son « partenaire ». Elle le dévisageait de haut en bas sans aucun souci de politesse en essayant vaillamment de se souvenir de sa prestation. Ces cheveux verts, cet air souriant et encourageant sur le visage, elle l’avait vu danser avec son épée. Une démonstration inoubliable qu’elle avait presque oublié. Il la regarda avec insistance, elle détourna le regard. Dans quoi s’était elle encore embarquée, elle n’avait aucune envie d’être là. Le bouffon qui l’avait provoquée était parti la queue entre les jambes comme elle s’y attendait. Elle avait prouvé à tous qu’elle savait danser et qu’elle leur était tous de loin supérieure. Elle n’avait que faire des récompenses, de l’argent ou des hommages. Elle n’avait besoin de rien venant de ces êtres infâmes et répugnants. Elle avait suffisamment d’argent en poche pour être tranquille pendant quelques mois encore et elle se voyait mal gagner son pain en s’exhibant devant des humains sales et dégoutants qui posaient leurs yeux avides et porcins sur sa personne.
Elle attirait trop l’intention, ce n’était pas une bonne chose. Plus de gens la regarderait, plus elle serait en danger. Elle devait fuir avant que l’un de ces Beorcs ne décide qu’il devait avoir le contrôle sur elle. Avant que l’un d’eux ne veuille trop en savoir sur elle. Ils pourraient la suivre dans les ruelles de la ville ou bien lui tendre une embuscade ou pire encore ils pourraient découvrir qu’elle était une Laguz et la lapider sur la place publique ou avait lieu le concours de danse. Elle imaginait très bien la scène avec le crieur qui dirait :

*Venez participer à la lapidation, venez mesdames messieurs, n’ayez pas peur d’exposer au monde votre horreur des sous-humains. On vous vend même les pierres alors venez sans hésiter.*

Si elle ne partait pas maintenant pendant qu’il était tous occupé par l’évènement peut être qu’elle ne quitterait jamais cette cité.
Un tremblement s’empara de son corps, un frisson glacial descendit le long de sa colonne vertébrale et elle se mit à transpirer plus fortement. Sans qu’elle ne le contrôle son pied avait déjà reculé. Elle se préparait déjà à fuir en s’envolant. Mais alors qu’elle s’élevait déjà légèrement dans les airs, l’homme aux cheveux vert s’inclina au milieu de l’estrade la regardant avec un sourire doux et ferme… elle ne connaissait pas ce type d’expression jamais on ne l’avait regardé ainsi. Il tendit une main vers elle, la paume vers le haut en signe d’invitation et non d’ordre.

Elle ne savait pourquoi mais elle superposait à l’image de l’homme celle de Ashtenn. Il avait la même silhouette mais la ressemblance s’arrêtait là. Jamais Ashtenn ne l’avait regardé avec un regard si chaleureux. L’homme était froid avec elle, même quand ils partageaient un lit ou qu’il l’embrassait sauvagement, il n’y avait rien de tendre dans leur relation. C’était froid, amer et douloureux. Jamais il ne l’aurait invité à danser. Savait-il seulement qu’elle savait danser… ?

- Aurais-je l’honneur de vous voir m’accorder cette danse ?

Une lueur de défi illuminait le regard de l’homme et une aura intense se dégageait de lui, lui inspirant confiance et l’encourageant à saisir cette main tendue. Ce Beorc était dangereux, encore plus que les autres. Les hommes étaient prévisibles, ils avaient des arrières pensées, agissaient selon leur intérêt et il était donc facile de les manipuler. Mais celui-ci ne dégageait rien d’offenssif, rien de vicieux et elle ne savait pas le moins du monde à quoi s’attendre… L’inconnu l’effrayait…

Sans réellement sans rendre compte, elle avait regagné l’estrade restant tout de même à quelques centimètres des planches et avec lenteur mais assurance elle avait rejoint le Beorc sur la piste. Cet homme l’attirait… Il était dangereux.
Dans son esprit le visage d’Ashtenn défilait et une phrase lui revenait à l’esprit, insidieuse, vénimeuse.

*Un danger est mieux mort que vivant.*

Elle sourit pour elle-même, le pirate lui avait empoisonné l’esprit avec tous ses principes de bandit et de hors la loi mais c’était peut être lui qui lui permettait de rester en vie car plus d’une fois ses conseils lui avaient la peau.

Elle déposa sa main dans celle du Beorc et la poignée se fit plus ferme. Ruika était captivée par ce regard et par l’adrénaline qui se répandait dans son sang… le Beorc posa son autre main sur le bas de ses reins avec une délicatesse tout à son honneur. Puis il raffermit sa prise sur la jeune fille. Le contact était doux comme le sourire du Beorc ce qui surpris Ruika. Elle était tellement habituée à la brutalité et aux gestes déplacés qu’elle ne se souvenait plus de ce qu’était la tendresse. Le Beorc lui adressa un regard confiant et déterminé, elle se lança à sa suite. Cet homme avait le don ou la malédiction de faire remonter en elle les souvenirs perdus qu’elle avait de son adolescence et des Laguz qui lui faisait la cour. Elle se souvint de la mélodie des mots qu’ils lui adressaient, du ton mielleux avec lequel ils vantaient ses qualités et ses mérites, des lettres d’amour qu’ils lui envoyaient... Elle se souvint de son premier baiser avec un loup d’Hatary avec qui elle avait dansé lors d’un bal. Le baiser avait été froid et sec mais tellement romantique, le loup lui avait fait la cours des semaines durant pour finalement l’embrasser en haut d’une falaise au soleil couchant alors que le froid les frappait avec violence. Ils avaient été malades une semaine après ça… ces vagues de souvenirs qu’elle avait perdu espoir de les récupérer un jour était douloureux et amers.
Elle ferma les yeux humant le doux parfum de ce passé piétiné et se laissa guider par les mains chaleureuses du Beorc à la chevelure verdoyante.

Les premières notes résonnèrent sur la place. Des notes fortes et intenses rythmant une musique des plus enflammées retentirent et se déversèrent dans tout le corps de la Laguz. Elle ouvrit les yeux et une étincelle ensevelit sous des tonnes et des tonnes de glace, brilla dans l’abysse de ses yeux d’or. Elle aurait pu sourire car une certaine joie mélancolique agitait son âme mais elle ne le fit pas. Elle n’était pas assez inconsciente pour se laisser aller à la joie. Quand celle-ci se montrait elle était souvent suivit de malheur, de tristesse et de pleures. Jamais plus elle ne se permettrait d’être heureuse, jamais plus elle n’aimerait quelqu’un au point de craindre de le perdre... Même si elle s’était promis de reconstruire la vie qu’Ashtenn avait pris plaisir à détruire jamais elle ne referait les même erreurs.
Soudain, la pression dans son dos se fit plus puissante sans pour autant être outrancière. Il la menait fermement et elle lui opposait beaucoup de résistance sans le vouloir réellement mais juste par reflexe inconscient. Son corps n’avait maintenant plus qu’un maître, elle et elle seule. Elle ne se laissait pas mener. Mais le Beorc ne s’était pas montré impoli ni même agressif envers elle malgré son manque de coopération. Elle décida donc de lui faciliter la tâche et de le laisser faire. De la confiance ? On en était loin. Néanmoins, elle-même avait envie de se laisser aller, de lâcher les rennes. Avec lenteur elle regagna le plancher des vaches s’exposant aux risques que quelqu’un l’attaque et qu’elle ne puisse pas s’échapper. Elle redressa la tête et se concentra sur la musique. Elle était entrainante, langoureuse et en même temps elle était comme un combat entre un homme et une femme. Cette mélodie était représentative de ce qu’elle imaginait de la relation dans un couple, elle n’eut donc aucun mal à s’adapter aux pas de l’homme.

Elle se faisait provocante avec un pas langoureux pour mieux fuir au temps d’après alors qu’il rattrapait sa main fuyante dans un mouvement élégant. Il caressait le haut de sa cuisse en attirant sa jambe sur sa hanche et en courbant son dos dans une cambrure des plus indécentes. Jamais, elle ne le lâcha du regard se prenant au jeu et passant une main tremblante sur la joue du Beorc alors que leur visage ne se trouvait qu’à quelques centimètre l’un de l’autre. Ils étaient si proches qu’elle pouvait sentir la chaleur et l’humidité de son souffle sur ses lèvres. Puis d’un mouvement brusque et ample il la rejeta, la faisant tourner sur elle-même, pour mieux la reprendre en main dans une prise plus profonde et plus violente.
C’était une danse de pure séduction, comment avait-il pu choisir un tel thème ?

Son cœur de glace commençait à fondre sous les flammes dansantes de leurs pas et de leurs mouvements, sa respiration se faisait plus haletante et son rythme cardiaque accélérait.
C’était dangereux, vraiment dangereux… mais tellement excitant.
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MessageSujet: Re: Les flammes dansantes (PV Stephan)   Les flammes dansantes (PV Stephan) I_icon_minitimeMer 8 Déc - 1:43

Un instant, il crut qu’elle allait refuser. Son regard glacial le détaillait comme s’il n’était qu’une vulgaire marchandise, jaugeant s’il valait vraiment la peine qu’elle tente sa chance avec lui. Déjà ses pieds avaient quittés le sol et, tandis qu’elle s’élevait toujours plus hors de sa portée, le Beorc ne se lassait pas de contempler les deux sphères de glace ambrée qui le dévisageait, se perdant dans ce regard si fermé au monde extérieur, mettant toute la sincérité et le charme dont il était capable dans ce simple sourire tandis que son regard bleu lui envoyait des éclairs de défi. Avait-il passé un quelconque test ? Lui semblait-il différent du reste de cette populace qui l’avait houspillée à son arrivée ? Toujours est-il que l’épéiste eut l’agréable surprise de voir sa partenaire réintégrer une hauteur appréciable pour le commun des mortels se trainant sur le plancher des vaches. La main, fine et gantée, de la magicienne se tendit avec, lui sembla-t-il, un semblant d’hésitation avant de se déposer avec douceur dans celle du nomade aux cheveux verdoyants.

Cette simple prise... Il n’y avait aucune tentative de domination dans ce contact et l’épéiste avait l’impression de tenir quelque chose... Quelque chose d’extrêmement doux et fragile. Le moindre de ses gestes, la moindre de ses paroles... Chacune de ses actions lui semblait si grossière en comparaison de ce qu’il tenait au creux même de sa paume calleuse. Il avait l’impression que cette main n’était qu’un délicat papillon capable de lui échapper au moindre geste brusque. Calmement. Il devait agir calmement et avec simplicité. Cette femme n’était qu’à deux doigts de le lâcher et de s’enfuir, il se devait de la mettre en confiance. Ses doigts se refermèrent avec douceur sur ceux de la jeune femme sans pour autant que leur pression ne se fasse trop insistante. Sans lâcher sa partenaire du regard, le Beorc l’attira lentement vers lui tandis que sa main allait se nicher au creux de ses reins et qu’il adoptait la position de départ de leur danse. Il la sentit tendu sous son contact et se fustigea intérieurement d’avoir choisi pareil thème... Etait-ce sa faute s’il maitrisait mieux ce style qu’un autre ? Inspirant lentement, il constata que sa cavalière avait fermé les yeux et, lui adressant un sourire qu’elle ne pouvait sans doute apercevoir, il lança à l’orchestre :

- Nous sommes prêts.
*Enfin je l’espère...*


Les premières notes s’élevèrent alors qu’il donnait le rythme. D’abord légèrement anxieux, il constata que la jeune femme le suivait sans problème, ses yeux dorés désormais fermement plantés dans les siens. Elle savait danser c’était un fait... Mais il était tellement étrange de la guider ainsi alors qu’elle glissait sur l’air... l’épéiste avait l’impression qu’elle ne s’arrêterait pas s’il venait à la lâcher. Plusieurs fois l’image de sa partenaire virevoltant jusque dans le public sous l’effet d’un mouvement un peu trop poussé lui traversa l’esprit alors qu’il se concentrait pour s’adapter à cette étrange mode. Elle savait danser en effet mais elle ne se laissait pas faire. La résistance infime qu’elle lui opposait rendait leur échange quelque peu saccadé malgré un rythme de plus en plus endiablé. Au-delà de la frustration et du sentiment d’échec que cela lui inspirait, l’épéiste ne pouvait repousser l’idée que leurs capacités respectives étaient annihilées par cette simple dissension entre eux. Comment se laisser réellement aller à danser quand votre partenaire n’y mettait pas autant de passion que vous ?

Eloignant ces sombres pensées, l’épéiste revint rapidement à la réalité. S’il fallait la défier pour la forcer à réagir, alors il le ferait. Sa prise se resserra dans son dos alors qu’il l’attirait contre lui, leurs front sur le point de se toucher et leurs lèvres de s’effleurer, avant de la repousser presque violemment tandis que la musique repartait de plus belle. Continuant à évoluer sur l’estrade, l’épéiste se laissa complètement entrainé par la musique. Qu’importe que sa partenaire ne le suive pas, il danserait pour lui et lui seul. Son attitude provoqua cependant la réponse attendue. Les talons de la mage firent légèrement résonner le bois de l’estrade alors qu’elle atterrissait enfin, offrant pour la première fois l’occasion à l’épéiste de la regarder de toute sa hauteur ce dont il ne fit rien, trop heureux de pouvoir profiter de l’occasion. Ses gestes étaient moins maladroits, sa démarche moins saccadée, sa partenaire glissait à ses côtés tantôt se laissant diriger, tantôt reprenant la main le temps d’un passement de jambes.

Ses mains sur ses hanches, il reculait tandis qu’elle faisait mine de le repousser du bout des doigts, le suivant jusqu’à ce qu’il ne s’empare à nouveau de son bras pour la faire virevolter, l’attirant jusque à lui avant de manquer la lâcher. De passable, leur prestation évolua considérablement tant au niveau des mouvements que de l’expression de leurs regard. La tension qui les séparaient tantôt semblait avoir complètement disparue tandis qu’il relevait la cuisse de la jeune femme jusque à sa hanche, sa main se faisant taquine sans être vulgaire et que d’un gracieux mouvement, il ne la cambre sensuellement en arrière. Le violon ralentissait, s’adaptant plus au rythme des deux corps qu’il ne le marquait. L’archet vibrait en une trille sonore sur la note alors que du bout de ses doigts gantés elle effleurait son visage, les yeux dans les yeux, à peine à quelques millimètres l’un de l’autre. La note se prolongea presque juste à l’extinction avant que l’épéiste ne se décide à enchainer sur un autre mouvement, obligeant l’orchestre à repartit de plus belle. Il commençait seulement à s’amuser et son sourire rayonnant en disait long sur sa volonté de poursuivre.

S’emparant à nouveau du mouvement, il enroula la jeune femme sur elle-même, plaquant presque son dos nu contre son torse. Il s’apprêtait à la relâcher quand son regard accrocha un détail insolite, perturbant légèrement son tempo. La jeune femme repartit un peu trop tard et un peu trop brusquement mais il la retint juste à temps pour pouvoir enchainer. Son sourire était toujours présent et son regard continuait de berner son monde mais la magie de l’instant avait disparue. Soulevant la jeune femme, il virevolta sur lui-même alors qu’elle enroulait l’une de ses jambes autour de sa taille, il effectua encore deux ou trois pas avant de la pencher une dernière fois en arrière, le son des instruments mettant définitivement fin à la prestation.

Le public applaudissait tandis que l’épéiste reprenait son souffle après une performance assez éprouvante. Quelle idée de danser avec un aussi long manteau aussi... Mais la chaleur ne le perturbait pas autant que ce qu’il avait vu. Masquant son trouble, il releva la jeune femme et lui adressa un sourire étincelant. Sans mot dire, il se recula de quelques pas, ré affirmant une prudente distance de sécurité entre eux. La danse n’était que de la danse :

- C’était un véritable plaisir.

S’inclinant face à elle, il se permit néanmoins d’effleurer son gant du bout des lèvres en un baisemain distingué :
- Peut-être un jour aurais-je le plaisir de vous revoir.

Et sur ces aimables paroles... Il ne bougea pas. Il ne voulait pas partir le premier et tint bon jusqu’à ce que la demoiselle ne se décide à se retourner pour reprendre sa propre place. Son regard savait quoi chercher et à cette vue, une sainte horreur l’envahit. Non pas envers la Laguz... Mais plutôt envers ses bourreaux. Là, juste au niveau des omoplates et masquées par la chevelure d’ébène, deux cicatrices, piquetées de restes de duvet lui sembla-t-il, affichaient la cruauté Beorc dans toute sa splendeur. Son poing se crispa, son regard se durcit et il eut toutes els peines du monde à conserver son aimable sourire tandis que la rage qu’il avait jusqu’ici contenue refaisait surface. Commet pouvait-il exister en ce monde pareils monstres capables de telles atrocités ? Il comprenait maintenant. Le vent, la capacité de voler et cette attitude provocatrice... Comment cette petite avait-elle trouvé le courage de se relever ? Comment trouvait-elle la volonté de s’aventurer jusqu’ici pour cracher son mépris à la face de ce monde ? Bien loin du dédain qu’elle lui avait d’abord inspiré, il ressentait désormais presque de l’admiration pour elle... Oui s’il le pouvait, il irait lui parler une fois le concours achevé.

Sentant ses yeux le piquer sous l’effet de larmes de rage, il parvint toutefois à les contrôler le temps de faire demi-tour et de sortir d’un pas raide mais digne pour rejoindre Indir. Son ami lui jeta un regard soucieux au vu de l’état dans lequel il lui revenait mais ne fit aucun commentaire quand Stefan s’appuya simplement sur la barrière, respirant à pleins poumons afin de chasser son malaise. Sa rage ne connaissait plus de limite et il serrait le bois jusqu’à s’en faire blanchir les jointures. S’il avait eu en face de lui un ennemi digne de ce nom, il n’aurait certes pas hésité à l’attaquer avec toute sa fureur dans l’instant qui suivait.
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MessageSujet: Re: Les flammes dansantes (PV Stephan)   Les flammes dansantes (PV Stephan) I_icon_minitimeJeu 23 Déc - 17:49



Etes-vous déjà tombé de haut, de très haut ? Vous êtes-vous déjà écrasée face contre terre aux pieds d’un autre ? Car sachez que ça fait mal, affreusement mal.

Ruika avait continué de danser se laissant complètement portée par les mains fermes du nomade. Elle s’était abandonnée à lui durant les quelques minutes de danse, elle avait baissé sa garde quelques instants en espérant qu’une si courte durée serait sans conséquence… Mais encore une fois elle s’était largement trompée.
Ce n’était peut être que son imagination mais durant quelques millièmes de secondes, l’homme avait perdu son rythme, il avait perdu sa concentration et l’avait, avec une grande brusquerie, envoyée valser. Heureusement il l’avait rattrapée in extremis sinon elle se serait certainement écrasée dans le public mais la suite de leur échange devint moins fluide, plus maladroit.
Dans ce mouvement, l’homme avait vu quelque chose, quelque chose qui l’avait choqué ou simplement troublé…
Ruika se sentait idiote.
Bien sûr qu’elle savait ce qui l’avait perturbé, elle se doutait bien qu’à une pareille distance ce qui n’était pas caché serait vu. Pourtant il n’avait pas hurlé à l’ignominie, il l’avait repoussée certes mais pas rejetée. Cependant, cela pouvait simplement signifier qu’il n’était pas sûr de lui ou qu’il réservait son châtiment pour plus tard. Si elle regardait bien, sa maitrise à l’épée était exceptionnelle et si elle n’avait pas de chance, et elle n’en avait jamais eu, son acolyte se joindrait à lui. Elle devait fuir le plus vite possible mais en même temps, elle ne pouvait laisser derrière elle une personne au courant de sa vraie nature…
Elle avait pourtant réussit jusque là à ce cacher, à enfouir les signes de son ancienne fierté sous la superficialité des humaines. Elle ne voulait pas que tous ses efforts soient réduits à néant, elle devait se débarrasser de cet homme et de son ami. Son regard se durcit, elle n’aimait pas tuer mais désirait plus que tout survivre et vivre dans le secret de ce qu’elle avait été.

Sans qu’elle s’en aperçoive la musique se finit. Elle sourit intérieurement et sa personnalité froide et cruelle reprit le dessus. Elle avait tant de sang sur les mains qu’un peu plus ou un peu moins ne changerait pas grand-chose. Elle avait tué des femmes, des enfants, des vieillards et tant d’autres choses au cours de sa vie de pirate que tuer un guerrier ne lui poserait aucun souci de conscience. D’ailleurs, elle ne pensait plus en posséder une…

- C’était un véritable plaisir

Elle resta silencieuse.

- Peut être un jour aurais-je le plaisir de vous revoir


*Désolée petit gars mais non tu ne me reverras jamais, tu ne verras d’ailleurs plus jamais*

Il ne bougea pas et attendit qu’elle se retourne. Il savait. D’un pas lent et maitrisé elle s’éloigna et se replaça au coté des autres participants. Elle aurait voulu fuir mais si elle devait le suivre et le tuer autant rester proche de lui. Elle le regarda s’appuyer contre la barrière et vit ses mains crispées et serrées en poing. Il allait la tuer si elle ne le faisait pas en première.

Elle saisit son tome de vent ‘arashi’ et récita silencieusement l’incantation.

- Nous avons eu du mal à nous départager mesdames et messieurs c’est pourquoi c’est vous qui allez choisir l’heureux gagnant par vos applaudissements.


La foule se mit à hurler de joie. Certains la regardaient, elle rigolait intérieurement. Les uns après les autres les couples s’avancèrent pour s’incliner devant la foule quand vint le tour de l’ami de l’homme aux cheveux verdoyants elle fit s’élever le vent autour d’eux et lança deux lames de vent en direction de l’homme retourné sans un seul bruit à part celui d’une lame fendant les cieux. Puis des bourrasques de vent vinrent bousculer le public et heurtèrent l’estrade de bois avec une telle force qu’elles la firent tomber. Chaque participants excepté elle tomba avec les planches de bois elle ne vit pas l’homme aux cheveux verdoyant mais espérait qu’il fut hors service quelques instant. Elle se dirigea vers le première homme qu’elle avait frappé de son vent, il gisait inconscient mais vivant sur le sol face contre terre, elle rigola.
Elle détourna le regard de son corps et se tourna dans la direction où devait être le second Beorc.
Elle ne réussissait pas à le voir car son champ de vision était perturbé par les trop nombreux humains qui fuyaient en tous sens. Qu’ils étaient ridicules ! Certains criaient contre le vent espérant peut être le calmer d’autres s’évertuaient à lui résister. Quelques uns plus réfléchis que d’autres fuyaient se réfugier à l’abri. Ils y en avaient même qui avait pensé à récupérer la prime du gagnant du concours. Les humains étaient vraiment des être ridiculement faibles et disgracieux, elle avait l’impression de voir des gorets dans une basse cour… s’ils continuaient ainsi ils allaient finir par piétiner leurs semblables et l’homme à terre derrière elle finirait par se faire tuer par les siens plutôt que par elle…

*Tant mieux ça me fera un peu de sang en moins sur les mains*

Elle se dirigea vers l’endroit où devait également gire l’homme aux cheveux verdoyant tout en restant hors de portée d’un coup d’épée supposé. Cependant avant qu’elle ne l’atteigne, elle entendit la voix du jeune garçon au tambourin.

- J’ai mal, ma jambe,…

Elle se dirigea vers lui oubliant momentanément son devoir car elle ne pouvait voir un jeune garçon souffrir par sa faute. Sans un mot elle saisit le jeune Beorc dans ses bras et compris que sa jambe était cassée. Elle l’emmena sur une terrasse en hauteur, à l’abri du vent et toujours dans le silence le plus complet elle prit la jambe et réduisit la fracture. L’enfant hurla d’un cri déchirant l’âme, elle le serra contre sa poitrine et essaya de le calmer.
Elle savait au combien il était douloureux de subir ça mais elle avait côtoyé un chirurgien durant 5 années et elle savait qu’il était préférable de souffrir et de récupérer sa jambe que de souffrir et de la perdre pour toujours. L’enfant se calma et s’évanouit. Elle l’allongea sur le sol et s’insulta mentalement pour le temps qu’elle perdait. Elle attrapa un tissu au hasard qu’elle déchira pour bander la jambe du garçon puis elle se releva et l’abandonna.
Elle sortit sur la terrasse et observa, avec ce contretemps elle avait perdu de vu son objectif, son vent s’était réduit et les Beorcs recommençaient à affluer dans les rues. Elle soupira de dépit, on ne mettrait pas longtemps à faire le rapprochement entre la bourrasque de vent et la mage. Elle prit donc son envol et fuit la cité.
Elle connaissait très bien la réputation de Begnion et n’avait aucune envie de se faire capturer par ces esclavagistes. Néanmoins, une peur panique se développait dans son ventre et s’il la retrouvait, s’il la suivait que ferait elle. A réponse était simple elle le tuerait.
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MessageSujet: Re: Les flammes dansantes (PV Stephan)   Les flammes dansantes (PV Stephan) I_icon_minitimeLun 27 Déc - 5:00

La colère et la tristesse s’estompaient. L’injustice dont avait été atteinte la Laguz était toujours présente mais la douleur qui l’accompagnait et la haine qu’elle lui inspirait s’atténuait. Toutefois, il était belle et bien trop tard : cette jeune femme avait attirée son attention et il se devait de lui parler non pas pour la réconforter ou l’aider à supporter son fardeau d’une quelconque manière que ce soit, c’eut été une insulte à sa force de caractère, celle qui lui avait permise de se relever. Non, Stefan souhaitait seulement entendre son histoire, écouter cette femme et peut-être puiser dans sa volonté ce qui lui manquait pour atteindre ses propres objectifs. Discuter purement et simplement voila ce qu’il souhaitait. Une fois le concours terminé, il irait lui parler.

Le concours finissait avec la danse de leur couple aussi, le présentateur avait-il pris place sur la scène, annonçant que les vainqueurs seraient désignés à l’applaudimètre. Ce résultat agaça quelque peu l’épéiste : à quoi cela servait-il d’avoir un jury si ce dernier n’était bon qu’à s’assoir sur la récompense pour empêcher que cette dernière ne s’envole ? Prenant son mal en patience, l’épéiste attendit donc, regardant les couples défiler les uns après les autres. Il parvint même à adresser un sourire d’encouragement à son ami lorsque ce dernier se risqua à se tourner vers lui. Indir n’avait rien dis mais n’en pensait pas moins : l’attitude de son ami avait été trop... Démonstrative pour qu’il l’ignore simplement. Il s’était passé quelque chose avec cette magicienne et le futur chef en aurait le cœur net... Mais après avoir gagné le prix !

Le jeune nomade adressa un sourire des plus charmeurs à sa cavalière avant de lui tendre une main élégante et raffinée qu’elle s’empressa de saisir avant de suivre son compagnon sur l’estrade. Tout deux firent face au tonnerre d’applaudissement qui leur était réservé et Stefan ne perçut que trop tard le sifflement cinglant de la lame. La décharge magique qu’il perçut juste après fut aussitôt masquée par le choc des lames contre l’estrade, le tout accompagné de puissantes bourrasques qui pulvérisèrent le faible socle de bois, soulevant un immense nuage de fumée. La poussière aveugla momentanément l’épéiste avant qu’une nouvelle bourrasque ne le jette sur le dos, le laissant totalement à la merci d’une nouvelle attaque.

Il n’avait rien vu venir, il n’avait même pas prévu la réaction agressive de la magicienne. Quel imbécile, il avait sous-estimé une Laguz blessée au plus profond de sa fierté et en payait maintenant les conséquences ! Roulant sur lui-même, il parvint à se remettre sur le ventre avant de se relever tant bien que mal, son frêle corps d’humain toujours en proie à la tornade qui soufflait sur la place. Sa main se dirigea instinctivement sur Katti mais aucun de ses sens ne lui indiquait que sa potentielle adversaire se trouvait dans les parages. Bien sur il y avait beaucoup de tempête mais il n’entendait aucune invocation, aucune psalmodie qui aurait pu laisser penser que la magicienne lui en voulait plus avant. Après tout, elle avait attaqué alors qu’il ne se trouvait pas sur l’estrade.

Revenant à l’estrade, l’épéiste se précipita délibérément à travers la tourmente vers le tas de bois brisé où reposait son ami. Evitant de s’empaler sur les débris, il parvint au corps inanimé du couple. Dans toute sa galanterie, le nomade avait enserré la jeune femme de ses bras afin de la protéger. Son dos avait été lacéré par la magie tout comme par le bois et le sang goutait de se blessures sur les échardes de l’estrade. Toutefois, il respirait normalement et aucune des blessures ne semblait particulièrement grave. Déjà, les secours s’organisaient sur la place et, tandis que certains allaient chercher la milice, d’autres tentaient de repousser les civils effarouchés pour s’occuper des blessés.

Relâchant un soupir de soulagement, l’épéiste chercha la Laguz des yeux. Indir n’était pas gravement blessé mais en une seule attaque, la jeune femme venait de faire resurgir le traumatisme du au shaman. Un magicien avait déjà décimé les siens et il ne laisserait pas cela se reproduire. Qu’il doive s’expliquer par l’épée ou par les mots, le nomade allait la rattraper. Donnant une rapide pression sur l’épaule du jeune chef, l’épéiste se releva et balaya les environ du regard. Le Stellaire le prévint plus rapidement du sort que ses yeux ne le firent et, scrutant les cieux, le nomade eut juste le temps de voir la jeune femme décoller d’un balcon situé à quelques mètres du sol. Que faisait-elle là-haut ? Elle aurait pu le localiser et l’éliminer en une seconde de sa position pourquoi n’en avait-elle rien fait ? Avait-elle seulement désiré lui donner un simple avertissement ? Manque de bol, il était plus têtu qu’Indir... Et ce n’était certes pas le meilleur des compliments à faire.

Traversant la place à grandes enjambées, le nomade se rua vers l’écurie où séjournaient leurs montures. La magicienne ne s’attendait surement pas à ce qu’il la pourchasse obstinément aussi peut-être aurait-il une chance de la retrouver s’il galopait dans la direction qu’elle avait prise. Enfourchant l’une des petites bêtes robustes des nomades, il la lança au galop à travers les grands axes de Sienne, rejoignant rapidement al porte qu’il pensait être la bonne. Il avait environ quinze minutes de retard sur la jeune femme mais si elle n’avait pas changée de direction, il pourrait la rattraper. D’après ce qu’il avait pu constater sa vitesse de vol n’était pas des plus rapides. La bête s’élança au triple galop à travers la campagne Begnionne, filant à travers champs, suivant à peine les sentiers, l’épéiste talonna sa monture jusqu’à apercevoir un point dans le ciel, légèrement plus épais qu’un simple oiseau. Un sourire aux lèvres, le Beorc relança sa monture sur les traces de la mage, bien décidé à régler ses comptes au moins avec celle-ci.
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MessageSujet: Re: Les flammes dansantes (PV Stephan)   Les flammes dansantes (PV Stephan) I_icon_minitimeLun 27 Déc - 16:03



La peur a le grand pouvoir de révéler nos capacités, que ce soit la force ou le courage pour certain, la vitesse de fuite pour d’autre,… c’est un sentiment qui vous donne des ailes au même titre que l’amour ou la haine. La peur faisait parti de ses sentiments si humains qui contrôlaient nos vies et nos destins. Elle nous fait faire des choses insensées et impardonnables dans d’autre circonstance que celle de l’effroi.
Ruika savait qu’elle avait attaqué ces humains lâchement, par surprise et son attaque avait été amplifiée par sa peur du moment. Son geste avait été des plus viles, mesquins, humain mais elle avait agit en réponse à une peur phobique qui la hantait depuis trop longtemps.

La peur d’être découverte, de perdre sa liberté, de perdre sa dignité, de perdre sa capacité à voler.

Cette frayeur était d’autant plus grande que Ruika l’avait déjà expérimentée une fois dans sa vie… elle s’était relevée sans savoir comment, avec l’appui d’Ashtenn peut être ou en réponse à sa provocation. Elle avait lutté dans l’espoir de pouvoir de nouveau danser avec les cieux en compagnie de Zéphire et d’Eole mais si elle devait perdre une nouvelle fois ce qu’elle avait arraché à la force de son corps et de son esprit à son capitaine… Elle ne survivrait pas, pas cette fois.

Elle les tuerait tous.

Cependant, elle était fatiguée. Elle était venue dans cette ville pour trouver du repos, pour refaire ses provisions et se régénérer magiquement. A la place de ça, elle avait dansé avec et pour des inconnus, elle avait épuisé ses dernières ressources de magie pour s’enfuir et elle avait faim. Durant quelques minutes de mélodie, elle s’était laissée aller, elle s’était ouverte au monde sans restriction et maintenant elle devait en payer le prix.


Soudain la brise lui apporta une odeur singulière… elle se retourna en faisant volte face et le vit. Son manteau bleu surmonté d’une tête verte de cheveux, monté sur un quadrupède vulgaire et grossier. Il l’avait suivie.
Ne pouvait-il pas la laisser tranquille… ?
Elle était épuisée, et ne demandait qu’à être seule et lui il venait la déranger, la provoquer !
S’il voulait mourir, elle pouvait arranger les choses. Son regard se durcit à en devenir effrayant et elle plongea sur l’homme à cheval, tel un faucon plongeant sur sa proie. Ruika passa juste à coté d’eux avec la vitesse d’une tempête rageuse et l’animal se cabra de toute sa hauteur en poussant un hennissement sonore auquel elle répondit par un cri d’une toute autre nature.

Avez-vous déjà entendu le cri strident du faucon ? Celui qui fait dresser les oreilles de tous les animaux avant de les faire fuir, se terrer à l’abri.

Avez-vous déjà perçu la plainte d’une bête se sachant acculée et condamnée à mort ?

Avez-vous déjà saisit la tristesse et la peine dans les pleures d’une enfant ?

Ruika avait hurlé à plein poumon, de toute sa force, de toute son âme, un son amplifié par le vent qui explosa les tympans du pauvre quadrupède. Puis d’une légère poussée de vent, elle fit chuter le corps déjà en déséquilibre du Beorc avant de reprendre de la hauteur. L’animal désorienté s’enfuit en courant sur une ligne loin d’être droite. Il était sourd et complètement inutilisable pour ces humains. Ruika mit fin à son supplice et le déchira de ses serres invisibles. Elle prit les provisions qu’il portait sur ses flans et les rangea. Au moins elle aurait pas tout perdu.
Elle se retourna vers l’humain et avec un ton tonitruant elle lui lança :

- N’en as-tu pas assez de me provoquer, humain! Je t’ai laissé la vie sauve dans toute ma mansuétude et tu viens à moi réclamer ta mort. Pourquoi ?

A vrai dire si elle avait pu, elle l’aurait tué sans aucune hésitation sans même essayer de parlementer, mais cet homme n’était pas un simple cheval, elle l’avait vu danser, il connaissait la magie et était capable d’y résister. De plus, elle le savait, elle se sentait à bout de force et une nouvelle tempête aurait raison de sa propre résistance.
Dans le passé, le vent ne lui avait jamais fait défaut, elle l’abordait avec une naturelle facilité. Elle le côtoyait tous les jours et il l’accompagnait dans chacun de ses mouvements. Mais en même temps que sa dignité, elle avait perdu ce lien et celui qui existait désormais ressemblait plus à une chaine factice, obligé par les incantations. Avant, elle n’avait rien à demander, le vent venait de lui-même à elle.

C’était frustrant…

Elle sortit son tome de magie et se mit à une distance suffisante pour éviter un coup d’épée. De toute la hauteur qui lui été permise par ses restes de magie, elle lui jeta un regard emplit de mépris, un regard qui cachait son vrai sentiment.
Intérieurement, elle se sentait si coincée, si faible. La situation était loin d’être à son avantage. Mais lui ne le savait pas et elle devait tout faire pour lui cacher son désarrois et la peur qu’il lui inspirait au plus profond elle-même.
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MessageSujet: Re: Les flammes dansantes (PV Stephan)   Les flammes dansantes (PV Stephan) I_icon_minitimeVen 31 Déc - 1:50

Elle n’était qu’un minuscule point dans le ciel mais un point qui se trainait à une lenteur incomparable vis-à-vis de celle des véritables oiseaux. La magie des éléments était puissante mais elle dépendait aussi énormément du potentiel de son utilisateur. Cette femme était puissante certes... Mais les Laguz n’avaient jamais cherchés à apprendre la magie. Cherchait-elle à épargner ses forces ou se sentait-elle suffisamment en sécurité pour ralentir l’allure ? Il est vrai qu’à cette hauteur, seul un autre mage ou un archer particulièrement talentueux pourrait la déloger et Stefan n’était ni l’un ni l’autre. Qu’arriverait-il si la Laguz passait au dessus d’une zone que sa monture ne pouvait franchir ? Ils avaient déjà traversés plusieurs champs un peu à l’arrache, sautant les barrières et les quelques fossés qui se présentaient et, même si la distance se réduisait d’instant en instant, sa bête n’était pas éternelle... Probablement pas autant que les réserves magiques de la jeune femme en tout cas.

Il n’eut toutefois pas le temps de s’interroger plus avant sur le futur de leur petite escapade. A peine débouchaient-ils sur une sorte de plaine que la magicienne ralentissait l’allure avant de faire demi-tour et de piquer droit sur lui. Ce n’était pas la chute d’une magicienne à cours d’énergie mais plutôt l’assaut féroce d’un rapace sur sa proie supposée sans défense... Ce qui était réellement le cas ! Porté par son désir de comprendre son geste, l’épéiste n’avait pas envisagé une seule seconde une possible réaction aussi agressive, sans même un avertissement, sans même une simple mise en garde... Pourtant la jeune femme s’abattait désormais sur lui depuis les cieux. Ses doigts se crispèrent sur les rênes alors qu’il tirait sauvagement sur les courroies de cuir. La bête freina des quatre fers, tentant de réagir à l’ordre contradictoire de son maître mais trop tard : telle les tornades qu’elle contrôlait, la magicienne s’abattit sur eux, passant en trombe à leur côté et déclenchant de puissantes bourrasques qui firent se cabrer la bête de terreur.

Paniqué, l’animal faillit désarçonner son cavalier alors que ce dernier tentait vaillamment de reprendre le contrôle. Comprenant qu’il allait rouler à terre et se faire piétiner, l’épéiste lâcha les guides et se cramponna à l’encolure trempée de sueur de l’animal avant de perdre contact avec la réalité. Un son suraigu venait de le frapper alors qu’il rentrait la tête dans les épaules, un son qui n,’en était pas un et qui ressemblait bien plus à son Stellaire qu’à autre chose. La magicienne venait de crier, de peur ou de haine, il n’aurait su le dire. Il avait automatiquement déployé son aura protectrice mais celle-ci semblait presque inefficace. Naturellement sa monture s’emballa et le Beorc chuta misérablement alors que l’animal se faisait la malle. Rendu à moitié sourd par l’assaut et étourdi par le choc de son crane contre le sol, le nomade ne perçut pas l’ultime gémissement d’agonie de sa monture alors que les lames de vent de la Laguz mettait fin à son existence. Tâtonnant, il sentit le contact froid et rassurant de la garde de sa lame alors qu’il tentait de reprendre le contrôle de sa vision. Le monde tournait autour de lui, le clouant au sol le temps qu’il parvienne à reprendre le contrôle de ses sens. S’il s’était attendu à pareille attaque, peut-être aurait-il pu mieux se protéger mais en attendant... fermant les yeux, il parvint toutefois à maitriser sa respiration avant de se redresser avec hésitation. Il venait de s’assoir que la voix de son agresseur lui parvenait aussi acide et tranchante qu’à son habitude.

- N’en as-tu pas assez de me provoquer, humain! Je t’ai laissé la vie sauve dans toute ma mansuétude et tu viens à moi réclamer ta mort. Pourquoi ?
Acide était le mot. A ce point c’était même pire que cela, elle le désintégrait de chacune de ses paroles mais la colère sans la motivation n’était jamais aussi tranchante que le cynisme dont certains étaient capables. Un sourire s’étira sur ses lèvres alors qu’il ouvrait les yeux. Ca tournait moins bonne nouvelle ! Il serait par contre obligé de rentrer à pied... Moins bonne nouvelle. Le cadavre déchiqueté de sa brave monture gisait quelques mètres plus loin, juste derrière la mage. Cette dernière s’était d’ailleurs de nouveau élevée dans les airs, un tome en main, alors qu’il se relevait prestement et d’un pas moins hésitant. Elle n’allait pas se renvoler mais s’il ne faisait rien, elle passerait surement à l’attaque. Au moins lui laissait-elle le temps d’en placer une.
- Je ne suis pas ici pour me battre !

Son fourreau s’écrasa au sol alors qu’il achevait sa phrase et levait les mains.
- Je veux simplement discuter.

La magicienne se contenta de le toiser du même air hautain qu’il lui connaissait. Sans remuer un seul muscle, le bretteur poursuivit. Il aurait pu essayer de s’approcher mais c’eut été provoqué la Laguz.
- Ca doit vous paraître stupide mais vous m’impressionnez. Oser se pointer comme ça à Sienne devant tous ces « humains »...

Il avait volontairement utilisé le terme insultant sans même essayé de l’accentuer ou de lui donner une quelconque connotation. Car c’était celui qu’utilisait probablement la jeune femme, car c’était également celui qui lui permettrait le plus de prolonger cette petite discussion.
- ... Il faut avoir un cran que je ne possède surement pas. Ca peut paraître... Soudain et impoli mais j’aurais vraiment souhaité entendre votre histoire. Et puis...

Ses pupilles pâlirent et son Stellaire se déploya. Une aura blanche de confiance et d’assurance. Il ne souhaitait réellement pas affronter la jeune femme, après tout il avait lui-même provoqué sa réaction... Certes un peu exagérée, mais elle s’était contentée de semer la panique. Cependant...
- ... Vous dites m’avoir épargné, vous dites avoir voulu me tuer. Si c’était le cas pourquoi ne l’avez-vous pas fait ? Quel motivation a empêché un acte que vous n’auriez visiblement aucun mal a exécuter ?

L’aura chaleureuse qu’il dégageait s’atténua légèrement alors que son regard se durcissait. Des images de la terrible nuit du shaman défilait devant ses yeux, réveillant une douleur qu’il espérait provisoire :
- De plus, si j’ai éveillé votre colère d’une quelconque manière que ce soit, laissez mes compagnons en dehors de cela. Vous n’aimeriez pas que je sois à mon tour obligé de m’énerver.

Sa colère s’évanouit aussi rapidement qu’elle semblait être apparu et son visage afficha son habituel sourire charmeur :
- Alors ? Aurais-je l’honneur de vous voir m’accorder cet entretien ?

Du bout du pied, il repoussa son arme quelques mètres plus loin avant d’incliner la tête sur le coté en signe d’interrogation.
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MessageSujet: Re: Les flammes dansantes (PV Stephan)   Les flammes dansantes (PV Stephan) I_icon_minitimeVen 31 Déc - 3:21



Ne comprenait-il pas ?

- Je veux simplement discuter… Ca doit vous paraître stupide mais vous m’impressionnez. Oser se pointer comme ça à Sienne devant tous ces « humains » ... Il faut avoir un cran que je ne possède surement pas. Ça peut paraître... Soudain et impoli mais j’aurais vraiment souhaité entendre votre histoire. Et puis... Vous dites m’avoir épargné, vous dites avoir voulu me tuer. Si c’était le cas pourquoi ne l’avez-vous pas fait ? Quel motivation a empêché un acte que vous n’auriez visiblement aucun mal à exécuter ?


Si elle en avait eu la force il serait depuis longtemps dans l’autre monde, il aurait passé l’arme à gauche des la première attaque et serait mort en même temps que sa monture. Mais, elle n’en avait plus la force, si elle ratait son coup, elle n’aurait plus l’énergie de recommencer, peut être même qu’elle n’aurait plus l’énergie de voler… Or Ruika ne savait se déplacer autrement ayant des jambes presque incapable de soutenir son poids véritable. Son corps se mit à trembler à l’idée d’être clouée au sol avec les êtres inférieurs et le tremblement augmenta en intensité quand elle sentit une chaleur et une confiance qu’elle n’avait plus éprouvé pour qui que ce soit monter en elle pour cet inconnu. Il avait lâché son arme et l’avait écartée, il se présentait paumes vers le haut en signe de confiance et de reddition. Néanmoins, elle ne devait avoir confiance en personne.

- De plus, si j’ai éveillé votre colère d’une quelconque manière que ce soit, laissez mes compagnons en dehors de cela. Vous n’aimeriez pas que je sois à mon tour obligé de m’énerver.

Une menace… ? Oui, ça y ressemblait. Elle devait se concentrer sur ces mots sur ce ton pour ne pas se laisser envahir par la douce chaleur qui émanait de ce corps. Elle était attirante certes, mais ce n’était encore qu’un piège pour mieux la soumettre, pour la battre alors qu’elle avait le dessus. Pour attendrir ses pensées. Mais il n’y avait plus rien de tendre chez Ruika, plus rien de manipulable.

- Alors ? Aurais-je l’honneur de vous voir m’accorder cet entretien ?

- L’honneur dis-tu… je ne suis pas dupe être inférieur, je lis claire dans ton jeu tu es comme tous les autres, un être vile et mal intentionné… je ne sais pas ce que tu me veux, mais part tant que j’ai encore de la patience.


La seule raison pour laquelle elle se refusait de partir c’est qu’elle s’attendait à recevoir une flèche dans le dos dès qu’elle se retournerait. Elle avait tellement peur de lui…Cette homme dressait en face d’elle lui apparaissait avec deux facettes différentes comme un démon mais aussi comme un ange salvateur… balivernes !!
Elle ne savait pas qu’elle sort il utilisait mais elle ne se laisserait pas avoir si facilement. Elle l’avait déjà vu utiliser quelque chose de similaire durant le concours de danse, il pouvait apparemment le faire sans son épée, soit, mais elle ne se laisserait pas avoir, elle ne se laisserait plus avoir. Elle devait résister à ce sentiment de sécurité car c’était toujours au moment où elle se sentait protégée et à l’abri de tout que lui arrivait les pires malheurs…


La scène s’éternisait en longueur, le Beorc ne partait pas et elle n’osait le chassait par la force. Cependant, plus elle attendait, plus la jeune femme sentait sa méfiance diminuer en faveur du Beorc. Elle commençait à se demander pourquoi elle ne lui accordait pas le bénéfice du doute, après tout il n’avait rien fait de suspicieux pendant leur duo, elle s’était même amusée. Elle pourrait peut être comme sur la mélodie s’abandonner quelques minutes, parler, partager son fardeau, se faire réconforter, peut être même se laisser apprécier et… aimer.

*Tu es faible… voilà ce qu’il me dirait en un instant pareil, tue le si tu as un doute… également*

Or elle avait un doute. Sans se cacher, elle ouvrit son bouquin et posa sa main sur la page tout en récitant son invocation à voix haute. S’il voulait fuir c’était maintenant, elle détachait suffisamment les mots et parlait relativement lentement, il pouvait partir, mais il ne le fit pas. Il resta stoïque, face à elle.

- Dernière avertissement, disparait !

Il ne bougea pas d’un seul cheveu verdoyant…

Pourquoi ?
Ce foutait-il d’elle ?
Il croyait qu’elle n’allait pas le faire. Mais en même temps allait-elle le faire. Devait-elle le tuer ou pas ? Devait-elle lui faire confiance ou pas ?

Plusieurs voix dans sa tête lui hurler de lancer son sort alors que d’autre la suppliait de s’enfuir. Et cette présence inconnue qui l’incitait à se calmer à s’assoir et à parler… Que devait-elle croire ? Qui devait-elle croire ? Elle ne savait plus…

*Si tu as un doute tue-le !!!*

- ARACHI !


Le sort partit à toute vitesse à la suite de ce dernier mot crié avec une voix désespérée. Cependant, il ne rencontra aucune cible passant largement à trois mètres du bretteur. La maitresse de vent étant perturbée le sort l’était également et devint incontrôlable se chargeant d’une magie qu’elle ne lui avait pas fournie. Il se retourna contre elle et souffla ses dernières réserves de pouvoir et ses derniers espoirs de fuite. Elle attrapa sa tête de ses deux mains et hurla sa frustration et sa douleur d’être trahie par le vent qu’elle aimait.

Sans magie, son corps chuta comme une masse à peine ralentit par les frottements de l’air. Elle s’écrasa sur le sol froid, sale, humide en un craquement osseux sonore et se sentit dépérir. Ce corps tronqué qu’elle haïssait tant était de nouveau aplati aux pieds d’un humain. Elle n’avait plus aucun moyen de fuir, plus l’énergie de courir. Le vent l’avait abandonnée et elle était là, seule et tremblante à la merci de cet être inférieur qui la regardait surement de haut avec un air de triomphe.
Les larmes au yeux le corps parcouru de spasmes nerveux, elle saisit les lames d’acier de son frère dans sa besace et les serra à s’en faire blanchir les jointures des doigts. Elle ne se rendrait pas sans se battre s’il approchait elle l’étriperait comme elle en avait étripé tant d’autres avant lui. Pas d’avertissement cette fois-ci, les paroles n’étaient réservées qu’aux forts et non pas à ceux qui rampait sur la terre…
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MessageSujet: Re: Les flammes dansantes (PV Stephan)   Les flammes dansantes (PV Stephan) I_icon_minitimeLun 10 Jan - 2:45

- L’honneur dis-tu… je ne suis pas dupe être inférieur, je lis clair dans ton jeu tu es comme tous les autres, un être vil et mal intentionné… je ne sais pas ce que tu me veux, mais pars tant que j’ai encore de la patience.

C’était du délire... Que faisait-il ici ? Comment pouvait-il seulement se fourrer dans ce genre de situation ? Cependant, il comprenait parfaitement la réaction de la femme qui lui faisait face. Lentement mais surement les morceaux du puzzle se mettaient en place. Elle avait subi la tyrannie Beorc, de cela il était sur, il suffisait de voir dans quel état on l’avait laissée. Sa haine envers lui était tout à fait compréhensibles cependant, il se refusait à la laisser partir ainsi. Peut-être était-il trop gentil, peut-être était-il tout simplement trop con. En tout cas, il parviendrait à lui arracher autre chose que des menaces. L'esprit braqué de la magicienne pouvait bien le haïr s'il le souhaitait, il ne bougerait pas et parviendrait à se frayer un chemin au travers des mailles serrées de son honneur bafoué:
- Je ne vous veux aucun mal.

Ses paroles étaient simples mais sincères et, comme à son habitude, le Beorc y mettait tout son cœur. Ce n’était pas un mensonge, pourquoi refusait-elle de le croire ? Le Stellaire ne pouvait transporter un mensonge aussi bien qu’un sentiment et en ce moment, seul le besoin de se faire entendre de cette femme émanait du Beorc. Elle avait certes agressé Indir mais de cela il n’était plus question : l’épéiste ne pouvait tout simplement pas la laisser errer de la sorte, dans cet état dans lequel on l’avait relâchée. Brusquement, alors qu’il commençait à espérer un léger changement, la magicienne ouvrit son livre et prononça distinctement l’invocation des forces de l’élément venteux. Un sourire nerveux barra quelques instants le visage confiant de l’épéiste. Ainsi elle refusait de le croire... Sa main plongea rapidement dans sa poche avant d’en ressortir un Pyu légèrement secoué par leur récente chute et par les ultrasons qu’il avait subis. L’épéiste le plaça délicatement sur l’arrière de son crane avant de se camper fermement sur ses jambes. S’il subissait l’attaque, il serait le seul à encaisser. Le Stellaire s’intensifia mais d’une manière bien différente : sa détermination rayonnait désormais de tous les pores de son être, il ne reculerait pas quitte à finir déchiré.
- Dernier avertissement, disparais !
- Je ne vous veux aucun mal.

Encore la même phrase, prononcée sur le même ton, résonnant de la même volonté. Il était prêt ; La brise s’intensifia et bientôt ce furent de véritables bourrasques qui balayèrent la plaine, faisant claquer l’immense manteau du bretteur aux cheveux d’herbe. La magie croissait autour de la magicienne mais d’une façon plutôt déconcertante. Le sort qui se préparait serait dangereux... Et pas forcément que pour l’épéiste. Ses pupilles d’un blanc laiteux ne contemplaient plus que cette masse d’énergie qui n’allait pas tarder à le frapper de plein fouet
- ARACHI !

Fermant les yeux, l’épéiste ne perçut plus que le contact du vent contre sa peau. La tourmente charriait une masse conséquente de minuscules débris, sa fureur augmentant en force alors que les lames magiques se rapprochaient. Le hurlement des miasmes devint brutalement assourdissant et le fracas de l’attaque fit écho au hurlement de désespoir de son adversaire avant qu’une violente tornade ne manque de jeter le Beorc à terre. Plaquant son compagnon animal contre son crane, l’épéiste se courba sous la puissance du souffle... Et puis plus rien. Le calme revint sur la plaine, uniquement perturbé par le faible gémissement de son adversaire et les gazouillis paniqués de l’oiseau. Ouvrant les yeux, l’épéiste ne put que regarder la jeune femme, au sol, tremblante et l’air misérable.

Visiblement épuisée, la Laguz s’était effondrée au sol, incapable de reprendre son envol et encore moins de l’attaquer... Du moins l'espérait-il. Abasourdi l’épéiste sentit ses jambes flageoler et s’effondra à son tour au sol :

- Et moi qui croyait que vous bluffiez...

Sa main tremblante se perdit dans la tignasse de son crane baissé. Son corps frissonna brutalement et l’épéiste se mit rire. D’abord faible, celui-ci se transforma en une véritable expression d’une joie pure et enfantine digne du premier gamin venu. L’épéiste riait tel un gosse face à un phénomène distrayant :
- Mais en fait j’ai vraiment failli mourir !

Son rire se calma alors qu’il essuyait les larmes de joie qui perlaient à ses yeux :
- Je pensais que vous me menaciez parce que vous n’aviez pas envie de me faire mal mais... Quel crétin vraiment ! Vous êtes très forte vous savez ?

Tout en parlant, il avait cessé de rire et affichait désormais un sourire presque niais. Sa main s’était portée jusqu’à l’oiseau qui se remettait lentement de ses émotions et le petit volatile se reposait désormais sous la caresse qu’il lui procurait au creux de ses paumes :
- Votre magie est redoutable je pense que j’aurais été incapable d’encaisser une pareille attaque c’est vraiment impressionnant. J’aurais bien aimé m’essayer à la magie moi aussi ça doit être passionnant à apprendre.

Remis de ses émotions, il s’était accroupi et avait désormais replacé le poussin dans sa chevelure. Il avait à peine bougé de sa position initiale et ses mains reposaient sur ses genoux fléchis, accompagnant ses paroles des gestes seyant à l'homme assuré et bavard qu'il était:
- En plus vous pouvez voler ! J’adorerais ça vraiment vous êtes si gracieuse dans les airs. Presque autant que lorsque vous dansez mais je suppose qu’on ne peut pas comparer deux styles aussi différents ce serait les insulter.

Se relevant finalement, l’épéiste s’étira avec un soupir de plaisir. Il s’était mis à parler comme ça. L’expression du visage de la jeune mage disait clairement sa honte d’avoir été terrassée sans qu’il ait à la toucher. Stefan se rappelait d’ailleurs parfaitement la fierté si réputé des Laguz et n’avait aucune envie de venir rajouter un nouveau coup de pied dans cette dernière en portant secours à une créature qui considérait que les faibles n’avaient qu’à mourir. De plus la jeune femme était épuisée et blessée dans son honneur, inutile de la provoquer et de récupérer un mauvais coup. S’il voulait l’aider, il ne pouvait que faire ce qu’il était actuellement en train de faire : tenter de la mettre un peu plus à l’aise, de la rassurer. Il n’était pas son ennemi, il ne l’avait jamais été et il voulait le lui faire comprendre.
- Pouh fait soif je trouve pas vous ?

Le regard du Beorc se reposa sur sa monture qui gisait désormais, éventrée quelques mètres plus loin... Derrière la Laguz à bonne distance de cette dernière.
- Ah...

S’il voulait récupérer sa gourde il n’avait pas trop le choix... Le Beorc entama alors un large cercle autour de la Laguz d’un pas plus que détendu, passant par-dessus le fourreau de sa lame sans même paraitre l’apercevoir.
- Pauvre Pakan il était vieux mais c’était une brave bête. Il ne méritait pas ça... Il faudra en enterrer les... Restes avant qu’ils n’attirent les charognards d’ailleurs.

Arrivé près du cadavre, l’épéiste farfouilla vite fait dans les besaces éventrées avant d’en sortir une gourde ayant échappée à la razzia de la mage. Elle avait pris les réserves de viandes séchées mais avait laissé l’eau... Normal, une gourde l’aurait surement plus encombrée qu’autre chose. Tendant l’objet en direction de la Laguz, l’épéiste l’interrogea dans un doux sourire.
- Vous en voulez ?

Semblant réaliser quelque chose, le Beorc se redressa d’un seul coup, un air soucieux au visage :
- J’y pense mais c’est une sacrée chute que vous avez du faire. J’espère que vous n’êtes pas blessée attendez j’ai peut-être des bandages dans les autres sacs si vous le souhaitez.

Farfouillant à nouveau aux alentours du cadavre l’épéiste récupéra un mince rouleau légèrement taché par le sang du cheval :
- Ah mince... Il n’en reste pas beaucoup... J’espère que ça fera l’affaire.

Restait maintenant à déterminer comment lui faire parvenir. Le Beorc n’osait trop s’approcher et il se voyait mal lui lancer... Elle aurait pu penser qu’il la prenait pour son chien. Idem s’il les posaient à un endroit, il la voyait mal ramper devant lui... Devant hein...
- Ecoutez je sais que vous ne m’aimez pas mais si vous êtes blessée il faut vous soigner alors voila je vais poser les bandes ET la gourde ici...

Il s’avança lentement de deux pas avant de déposer les bandes.
- Vous n’aurez qu’à venir les chercher je ne regarderais pas. Quand à l’eau...

L’épéiste déboucha le récipient et en but allègrement plusieurs gorgées sans pour autant la toucher de ses lèvres avant de la déposer à coté des bandages. Après quoi, il invita la Laguz à les chercher d’un petit signe de tête avant de retourner à son point de départ et de s’assoir, dos à la jeune femme :
- Prenez votre temps, il n’y a personne d’autres aux alentours et je ne suis pas spécialement pressé. Par contre... Si vous pouviez éviter de m’attaquer, j’aimerais encore vivre de longs et heureux jours... Et puis j’ai moi aussi mes propres objectifs à accomplir vous savez...
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MessageSujet: Re: Les flammes dansantes (PV Stephan)   Les flammes dansantes (PV Stephan) I_icon_minitimeMer 26 Jan - 19:47


Elle avait mal, affreusement mal…

Sa jambe la lançait horriblement la faisant serrer les dents tant la douleur était insupportable. Son genou s’était plié dans le mauvais sens avant de revenir en place et au vue de la souffrance cuisante qui la parcourrait depuis la cuisse jusque dans la poitrine, elle devait s’être brisée ou fêlée le genou. C’était une sensation désagréable et son cerveau était embrouillé par les signaux contradictoires que lui envoyait son membre blessé. Elle avait déjà subit pire, douleur plus cuisante et humiliation plus venimeuse…
La blessure n’était pas que physique...

*Fait chier…*

Elle était atteinte dans son ego. Elle avait lamentablement manqué son coup et la chute brutale qu’elle avait faite lui donnait des vertiges et des envies de vomir. C’était d’ailleurs silencieusement qu’elle haletait pour reprendre la respiration que la chute lui avait coupé. Silencieusement qu’elle saisissait sa dernière défense entre ses mains.
Elle ne se sentait pas bien, elle était perdue, à la merci de cet humain. Elle n’avait aucun moyen de se relever, il ne lui restait que ses lames de fer et elle n’était pas sûre d’avoir la force de les porter à la gorge de l’humain. La souffrance endormait petit à petit son esprit et si elle ne se dépêchait pas, elle allait bientôt tourner de l’œil…
Ce serait peut être mieux ainsi, au moins avec un petit peu de chance elle se réveillerait meurtrie mais elle n’aurait rien eu à ressentir. Elle aurait simplement une douleur dans le bas ventre et peut être quelque ecchymoses… c’était peut être mieux que de rester éveiller et de tout voir…
Cependant, elle pourrait se réveiller dans une cave avec des fers aux jambes et aux bras enfermée comme une bête de foire et mise en vente, perdre tous ses droit d’être vivant et mourir seule. De toute façon elle était plus seule en vie que dans la mort. Au moins il s’y trouvait lui…

- Et moi qui croyais que vous bluffiez... Mais en fait j’ai vraiment failli mourir !

- Tais toi, ta voix m’insupporte…

Elle voulait avoir tout contrôle sur sa vie, elle ne voulait dépendre ou n’être prisonnière de personne.
Si seulement il pouvait s’approcher juste un peu, s’il pouvait venir la narguer de plus près plutôt que de rire dans son coin, s’il pouvait venir observer sa prise… elle lui trancherait la main qui s’approcherait d’elle, puis le bras, le torse et la tête, répandant tout son sang rouge et chaud sur l’herbe grasse à ses pieds.

* Approche…*

Mais comme pour la contrarié un peu plus, il s’assit en tailleur et continua à déblatérer un débit de paroles qui arrivait à son esprit dans un ordre incertain…

- Mourir… incapable d’encaisser… attaque c’est vraiment… passionnant … J’adorerais ça vraiment vous êtes si gracieuse...
_ spasme de douleur _ … insulter.

Il finit sa phrase par un soupir marquant bien son plaisir à la situation et en relevant les yeux elle vit son sourire niais recouvrir sa face… sa pensée se précisait, il allait s’en prendre à elle. Elle ne se laisserait pas faire, elle le tuerait avant qu’il ne tente quoi que ce soit.

- Pouh fait soif je trouve pas vous ?

Ruika ne sentait rien d’autre que la brûlure de sa jambe et la peur devant ce qu’elle avait comprit des intentions du Beorc, quel ordure, essayer ainsi de l’amadouer après ce qu’il venait de lui dire. Il venait de la menacer d’une attaque qu’elle ne pourrait encaissait avant de la complimenter pour mieux la convaincre… Les humains étaient vraiment les pires des créatures, les plus viles et belliqueuses. Cependant, elle pouvait se montrer vile et manipulatrice bien mieux qu’eux.

Quand elle releva les yeux pour mieux voir où le Beorc se trouvait, elle le situa dans son dos près du cadavre de la bête. Sa jambe lui faisait perdre tout sens de la réalité, elle ne l’avait même pas remarqué. Elle resserra sa main sur la lame de fer s’assurant de sa prise. Elle avait encore assez de force pour la tenir fermement dans ses mains.

- Vous en voulez ?

Il lui tendait une gourde d’eau pleine de drogue surement avec un sourire avenant digne des Beorcs le plus mesquins, Ashtenn aussi savait sourire ainsi… puis il sortit autre chose des besaces recouvrant l’animal.

- J’y pense mais c’est une sacrée chute que vous avez du faire. J’espère que vous n’êtes pas blessée attendez j’ai peut-être des bandages dans les autres sacs si vous le souhaitez. Ah mince... Il n’en reste pas beaucoup... J’espère que ça fera l’affaire.

Ruika le regarda avec un air contrit, elle avait bien besoin de ces bandes et sa gorge était sèche mais elle n’accepterait rien de lui.

- Ecoutez je sais que vous ne m’aimez pas mais si vous êtes blessée il faut vous soigner alors voila je vais poser les bandes ET la gourde ici... vous n’aurez qu’à venir les chercher je ne regarderais pas. Quand à l’eau...


Il but une gorgée devant elle mais cela ne prouvait pas qu’il n’y ait pas de drogue dedans il avait un peu trop insisté à son goût sur son ‘et’, après tout il pouvait parfaitement les rajouter maintenant que le bouchon était ouvert ou même ce pouvait être une drogue anti Laguz. Les humains étaient bien capables de créer ça.
Il s’en retourna à sa place initiale et avant de s’asseoir dos à elle, il lança comme une parole pleine de bonté et de générosité :

- Prenez votre temps, il n’y a personne d’autres aux alentours et je ne suis pas spécialement pressé. Par contre... Si vous pouviez éviter de m’attaquer, j’aimerais encore vivre de longs et heureux jours... Et puis j’ai moi aussi mes propres objectifs à accomplir vous savez...

Il se pouvait qu’il attende des renforts ce qui expliquerait qu’il souhaite patienter. Peut être ce Beorc à la peau mâte dont elle espérait avoir régler le compte viendrait avec des amis pour mieux la maitriser. Il était intéressant de voir qu’elle les effrayait assez pour qu’ils décident de venir à plusieurs, mais ça n’arrangeait pas ses affaires. Elle devait se débarrasser de celui là avant l’arrivée des suivants.
L’humain avait fait une grossière erreur de jugement en lui tournant le dos. Le piaf qu’il portait dans la main pourrait le prévenir de l’attaque mais si elle utilisait le peu de magie qui lui restait elle pouvait suffisamment augmenter la vitesse du projectile pour le tuer à la vitesse de l’éclair sans qu’il ne puisse esquisser un mouvement. Cependant, sa vue était brouillé par sa blessure et elle n’avait jamais été très douée pour viser. Il fallait qu’elle se montre plus subtile.

Elle évalua sa blessure d’un œil critique et avec le peu de courage qu’elle possédait elle bougea sa jambe. La douleur lui donna un haut le cœur mais son esprit resta clair et elle réussit à retenir son cri d’agonie… Ce n’était pas brisé, déboité probablement, fêlé tout au plus. Elle pourrait le gérer seule ce qui était une bonne nouvelle, mais lui ne le savait pas. Elle pouvait l’utiliser.
D’une voix basse et parfaitement mesurée entre la gêne, la fierté Laguz, la douleur et le courage déterminé, elle murmura d’une voix à peine audible qu’elle fit augmenter en puissance pour simuler le désespoir :

- Je ne peux pas ramper jusqu’à vos bandages, ma jambe est brisée
_ petite pause pour appuyer ce dernier point_ J’ai besoin que vous m’aidiez… j’ai mal _ elle avait lâché ces deux paroles dans un soupir marqué d’un spasme et c’est les yeux remplis de larmes qu’elle cria avec peine, douleur et désespoir _Aidez moi !

Pour terminer sa prestation elle avait baissé la tête en sanglotant d’un pleure marqué de rire. Sa main sur sa lame, elle la glissa dans l’intérieur de ses gants dans un interstice prévu à cet effet, avec trois autres de ses sœurs pour les rendre invisibles.

*Viens…*


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MessageSujet: Re: Les flammes dansantes (PV Stephan)   Les flammes dansantes (PV Stephan) I_icon_minitimeSam 5 Fév - 18:24

Un sanglot s’échappa de la gorge de la jeune femme sous le regard écarquillé du bretteur. On pouvait appeler ça un revirement total de la situation, deux minutes plus tôt elle était sur le point de l’étriper mais elle l’appelait désormais au secours comme si sa vie en dépendait. Il lui avait même semblé voir des larmes s’échapper de ses yeux. Pouvait-il s’agir d’une feinte ? Ou n’était-ce que l’expression des effets bénéfiques de sa propre technique sur l’agressivité de la jeune femme ?
*L’ennui avec toutes ces conneries magiques c’est qu’au final, je m’y perds moi-même...*
- Aidez moi !

Bon eh bien tant pis pour la méfiance. Fidèle à son habitude, fidèle à tous ces principes qu’il n’abandonnerait jamais, l’épéiste se remit rapidement sur ses jambes avant de se diriger vers les bandages, quelques mètres derrière la Laguz. S’emparant du rouleau, il rapprocha également la gourde avant de s’accroupir aux côtés de la blessée :
- Vous avez vraiment du mal tomber si l’os est brisé, il va falloir vous faire une attelle pour l’immobiliser le temps de pouvoir mieux vous soigner.

Son regard rendu pâle par la magie remonta vers la tête baissé de la jeune femme. Il ne pouvait voir ses yeux mais pouvait très nettement percevoir la tension qui l’habitait. Bon ou mauvais signe ? Il n’aurait su le dire.
- Il est possible que cela fasse assez mal, il va falloir que je réaligne l’os pour vous permettre de vous remettre sans séquelles... Aussi je m’excuse par avance, ça risque de piquer un peu.

Sourire d’encouragement. Perçu ou pas, il allait falloir remettre cette jambe en place. Ses mains s’approchèrent lentement du mollet alors qu’il se penchait légèrement en avant, calant ses genoux sur le sol poussiéreux. Concentration maximale. Il allait falloir agir vite, bien et surtout le plus délicatement possible... Mais était-ce possible lorsqu’un certain nombre de morceaux d’aciers tranchants et effilés vous fonçaient dessus, guidés par une main vengeresse.
*Evidemment...*

Fataliste mais pas suicidaire pour autant. Avec une vitesse et une force qu’il ne devait qu’à sa propre technique, l’épéiste s’empara du poignet menaçant qui s’abattait sur lui. Son aura brûlait du feu de la détermination, bien qu’il la sente s’amenuiser de seconde en seconde suite à une utilisation trop intensive. Son regard, aussi étincelant que le reflet du soleil sur l’acier et aussi blanc que de la neige, passa sur les terribles lames avant de plonger dans les yeux furieux de la magicienne.
- Il suffit.

Son poing se resserra, forçant la Laguz à replier le bras. Si tel avait été son souhait, il aurait pu lui arracher les lames des mains voire même lui déboiter l’os d’une habile torsion mais il se contenta de repousser purement et simplement le bras avant de bondir souplement hors de portée. Il ne tenta plus de l'approcher et son regard, triste et déçu, accrocha celui doré de la magicienne :
- Je vous ai pourtant dis ne pas vous vouloir de mal.

Son ton parfaitement maîtrisé n’exprimait ni peine ni tristesse, ses yeux parlaient pour lui.
- Pourquoi vous acharner à ne pas me croire ? Vos blessures sont-elles si profondes que vous ne percevez aucune sincérité dans mes propos ?

Secouant la tête, il poussa un soupir résigné avant de se relever et de s’éloigner, dos à la Laguz. L’aura magique, devenue nettement plus faible désormais, se résorba et il chancela légèrement sous l’effet de la fatigue. Son pouls s’accéléra alors qu’il sentait un frisson glacé parcourir l’ensemble de son corps. Il avait poussé jusqu’à l’extrême limite de ses réserves, jamais il n’était resté aussi longtemps en transe... En tout cas jamais il n’avait du autant utiliser son énergie magique sur un autre être en un aussi long laps de temps. Marchant sans se retourner, il s’arrêta près de sa lame et la récupéra.
- Libre à vous de persister dans vos délires. Pensez de moi ce que vous voudrez, je n’en ai désormais cure.

Katti vint rejoindre son flanc et il se retourna vers la blessée :
- Retenez simplement une chose. La confiance mal accordée peut effectivement vous nuire, mais personne n’est assez fort pour supporter le poids de la solitude.

Sa main vint trouver l’oiseau toujours sur son crane avant de le descendre avec précaution jusqu’à sa poche, ce dernier remua légèrement avant de se renfoncer dans un coin du tissu chaud et douillet en poussant un léger sifflement. Un sourire illumina brièvement le visage de l’épéiste avant que ce dernier ne resserre les pans de son vêtement.
- Je retourne à Sienne voir ce qu’il est advenu de mon ami. Je reviendrais probablement enterrer Pakan et je vous laisse mes provisions, vous en aurez certainement plus besoin que moi.

L’épéiste adressa un dernier regard à la jeune femme avant de se retourner, prêt à parcourir le chemin en sens inverse.
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MessageSujet: Re: Les flammes dansantes (PV Stephan)   Les flammes dansantes (PV Stephan) I_icon_minitimeJeu 17 Fév - 13:31


- Pourquoi vous acharner à ne pas me croire ? Vos blessures sont-elles si profondes que vous ne percevez aucune sincérité dans mes propos ?

De la sincérité… Elle avait beau chercher dans sa mémoire, elle ne se souvenait plus de la dernière marque de sincérité dont on avait fait preuve à son égard. Son monde n’était que vilénie, haine et mensonge. Pourquoi ne serait-il pas comme les autres, pourquoi serait-il différent ? C’était un Humain, un être de la race de ceux qui l’avait brisé et enfermée dans une cage de honte et de peine.

- Libre à vous de persister dans vos délires. Pensez de moi ce que vous voudrez, je n’en ai désormais cure… Retenez simplement une chose. La confiance mal accordée peut effectivement vous nuire, mais personne n’est assez fort pour supporter le poids de la solitude.

Un délire… osait-il dire que tout ce qu’elle avait vécue n’était qu’un délire de jeune fille, que sa peur et que sa haine n’était pas justifiées… Pouvait-il seulement comprendre la frayeur intense que contenait son cœur, pouvait-il apercevoir cette ombre ténébreuse qui la suivait à chacun de ses pas et lui rappelait qu’elle n’était rien, qu’une souillure de l’univers.
Il l’avait battue alors qu’elle l’avait attaqué par surprise, il s’était montré plus fort qu’elle et l’avait maitrisée comme on mate un jeune chiot capricieux et il se demandait après pourquoi elle le craignait, pourquoi elle avait levé ses lames sur lui… la réponse lui semblait pourtant évidente pour elle. Elle était bien mieux seule, elle serait assez forte pour supporter cette solitude. C’était son seul havre de paix.

- Je retourne à Sienne voir ce qu’il est advenu de mon ami. Je reviendrais probablement enterrer Pakan et je vous laisse mes provisions, vous en aurez certainement plus besoin que moi.


Il se retourna et sans un regard en arrière s’éloigna d’elle. Ruika se surprit à tendre la main dans sa direction mais alors qu’elle se rendait compte de son geste, elle se ravisa rapidement gardant une expression impassible. Les reproches silencieux qu’il lui avait faits, la tristesse et la déception, la pitié qu’elle avait lu dans son regard… elle ne laissa rien l’atteindre, elle y resta complètement imperméable. Pourtant, une larme roula le long de sa joue… surement un reste de sa comédie…

Quand il fut hors de sa vue, elle regarda sa jambe plus attentivement et observa un léger gonflement, il fallait qu’elle se montre rapide et précise. Saisissant les bandages, elle en déroula une bonne partie qu’elle plaça en dessous de sa jambe. Elle prit l’une de ses lames entre ses dents et serra de toutes ses forces le métal froid et au gout ferreux. Elle mit chacune de ses mains autour de son genou en respirant profondément pour mieux se préparer à inévitable. Pour sa petite comédie elle n’avait que trop tarder à soigner sa blessure et celle si avait empiré. Elle devait rapidement réaligner sa jambe et se serait douloureux. Cependant, elle l’avait déjà fait plus d’une fois et la douleur faisait parti de sa vie depuis bien des années. Elle prit une dernière respiration la bloquant alors que ses poumons manquaient d’exploser dans sa poitrine. Ses mains saisirent son membre boursoufflé et comme si c’était un objet extérieur à son être, elle le bougea, le fit pivoter et l’ancra de nouveau au reste de son corps. Elle avait beau eut serré les dents, elle n’avait pu s’empêcher de hurler et d’emplir les environs de sa plainte aigue et déchirante.

Elle haletait comme un animal et son visage était en sueur et pâle comme la mort. Si elle ne faisait pas rapidement quelque chose, elle sentait que son esprit allé l’abandonner. Elle saisit la gourde que le Beorc avait laissé à sa portée et s’en plus s’inquiéter d’un empoisonnement éventuel, elle aspergea son visage de ce liquide froid et agréable. Puis elle but avec la même ardeur qu’un assoiffé dans un désert brûlant. Reprenant petit à petit son calme, sa respiration ralentissant et sa détermination revenant, elle saisit les bandages et en entoura sa jambe en serrant. Elle devait équilibrer son bandage pour qu’il tienne sa jambe droite et qu’il ne lui compresse pas de trop la jambe mais sa vue se flouait, non pas à cause de la douleur cuisante que lui procurait chaque frottement sur son membre mais plutôt à cause des larmes qui noyaient ses yeux.

Ce n’était pas des larmes de douleur ou plutôt pas celles d’une douleur physique car il était vrai que Ruika avait mal d’une souffrance intellectuelle. Ashtenn lui avait tant pris, même la moindre parcelle de confiance en l’humanité, il l’avait brisé. Il avait changé sa vision des choses la rendant sombre et suspicieuse. Quand elle voyait un enfant, elle devait lutter pour ne pas voir en lui l’homme puissant et fort qu’il deviendrait, dans les mains d’une jeune femme elle voyait les serres crochues d’une sorcière emplie de jalousie, de mesquinerie et d’hypocrisie… dans les propositions d’aide d’un homme, elle n’avait vu qu’un moyen détourné de lui faire du mal, de la soumettre. Il avait changé l’essence même de son être. Il l’avait marquée comme on marque une bête,… Pourtant, le monde ne devait pas être si sombre, ce petit garçon à l’orchestre deviendrait peut être un grand musicien d’une douceur caressante, la mère de cette enfant capricieux accepté peut être tout ses caprices par amour pour lui,… Ce danseur n’avait peut être jamais eu de mauvaises intentions envers elle comme il le clamait depuis le début.

Elle regardait le bandage grossier autour de sa jambe, la gourde et les provisions qu’il lui avait laissés et ses intentions lui parurent évidentes, il avait voulu l’aider, par pitié, par curiosité ou quoi que ce soit, il avait voulu l’aider… La chose était évidente, son désarrois, sa peine, toute sa gestuelle et sa façon de s’adresser à elle, c’était la même que celle qu’elle utilisait pour soigner son frère quand il avait perdu un combat et se sentait humilié. Les blagues stupides pour détendre l’atmosphère, les tentatives d’approches,… la peine quand elle était rejetée… Tout collé et malgré ça, elle continuait à se dire « et si ».

Et si ce n’était qu’une comédie poussée à son plus haut point…
Et si c’était sincère…
Et si la vision d’Ashtenn était vraiment celle du monde…
Et s’il s’était qu’une tromperie de plus d’Ashtenn pour la garder à ses cotés…
Et si le Beorc la trompait comme l’avait fait tant d’autres…

Elle n’avait pas le temps pour les questions, elle devait partir, s’éloigner avant de sombrer. Rassemblant ses forces, elle se traina jusqu’à la carcasse de cheval, espérant que sa puanteur éloignerait le Beorc. Elle préférait bien plus affronter les bêtes sauvages que ces derniers. Elle se posa contre le dos de l’animal et s’immobilisa. Elle ne pourrait pas aller plus loin, pas en rampant. Elle devait reprendre des forces et voler. Elle s’allongea près du cadavre encore chaud et se camoufla en se recouvrant d’une couverture ensanglantée.

Le sommeil vint rapidement les cauchemars également.
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