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 Les Péripéties Sanglantes de Burnagore

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Burnagore
BurnagoreMarqué


Messages : 107
Age : 31
Localisation : Un vagabond ne mentionne pas ce genre de détail.
Autre Indication : Attention ! Je suis armé.
Groupe : Ex-Membre de l'Ordre de la Lame

Feuille de personnage
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Les Péripéties Sanglantes de Burnagore Empty
MessageSujet: Les Péripéties Sanglantes de Burnagore   Les Péripéties Sanglantes de Burnagore I_icon_minitimeDim 9 Aoû - 15:10

Chapitre I : Un jour comme un autre : sanglant et répugnant.


Les Péripéties Sanglantes de Burnagore Burnag10

Partie I : Les bienfaits au coin du feu.

Il faisait sombre dans cette forêt étouffante. Les rayons du soleil avaient du mal à filtrer à travers les branches noueuses et bien trop feuillues au goût de Burnagore. D'ailleurs, le ciel ne se montrait pas clément, immensité nuageuse bordée d'altostratus inquiétants. Encore une fois, l'éclat de notre précieuse source de vie rencontrait quelques difficultés à percer cette horrible masse grisâtre. Le vagabond voyait en cela un présage, un mauvais signe, l'annonce d'un carnage inhabituel.
Cette impression désagréable le déroutait. Sans doute aurait-il voulu faire machine-arrière et refiler ce maudit contrat à un autre fou aussi téméraire que lui, mais une voix lui criait dans sa tête de ne pas agir de la sorte. La récompense promise, peu banale, trahissait le fait que son commanditaire vivait plutôt bien entouré de ses vastes champs. Toutefois, un détail le tiraillait : pas le moindre acompte fût versé.
S'agirait-il d'un manque de confiance ? Étrange, l'homme en question étant supposé plutôt honnête. Pas la moindre trace de fourberie dans son passé car oui, Burnagore enquêtait toujours sur son employeur avant d'accepter de lui rendre service.
Une fois de plus quand il voulut rebrousser chemin, la petite voix malicieuse martelant son esprit tourmenté lui commandait d'accepter tout de même cette requête. Bien qu'il ne voulût pas, celle-ci guidait ses pas comme ses choix.


« Haine ». C'est ainsi qu'il nomma cet esprit malin, ayant supposé Burnagore. La voix empruntait différents tons. Désagréable, fortement irritante, stridente et railleuse dans les pires moments. Intrigante, posée, douce ou calme quand tout allait pour le mieux. Haine se jouait de lui de temps à autre, imitant soigneusement la voix de sa sœur tout en jonglant avec celle de son bourreau, cet immonde traître de Céasar Vulturès !
Suite à la récupération de sa mobilité d'antan, après l'épisode désastreux de la chute depuis cette maudite falaise, il l'entendait chuchoter mais l'ignorait sans grande difficulté, espérant naïvement à ce qu'elle finisse par de dissiper avec le temps. Son esprit lui jouait des tours, tout simplement. Dans de telles circonstances, tout concordait.
Mais Haine était réelle, malgré son manque de consistance, elle ne s'effaçait jamais vraiment de son esprit, continuant amèrement de le pousser à surmonter des épreuves absurdes et très souvent sanglantes. Ainsi, il pouvait anticiper les désagréments provoqués par ses mauvais choix, ou ceux de Haine en l’occurrence, mais n'en faisait absolument rien. Haine guidait ses pas et ce, même quand il ne le voulait pas.


Burnagore évitait instinctivement les sentiers, ayant pris connaissance des nombreuses issues sinueuses de la forêt, éparpillant des repères un peu partout dans son sillage comme son ami chasseur le lui avait enseigné. Il n'était plus très loin de son objectif, suivant une série d'empreintes de pas tout en faisant travailler son audition.
Un chasseur digne de ce nom ne se contentait pas de voir, il devait aussi écouter attentivement, pousser son audition et sa concentration à l’extrême, affiner ses sens.
Le feu de camp crépitait dans un espace, assez large pour contenir un groupe de six personnes baraquées, encerclé par l'oppressante nature. Du coup, les trois bandits installés près du feu profitaient de ce moment de détente avant de retourner harceler ou piller des [/i]« bouseux », terme disgracieux sortant de leur bouches abjectes garnies d'une dentition ingrate jaunie par un manque flagrant d'entretien.
Comme tout pillard qui se respectait, ils portaient une hache attachée dans leur dos ou posée non loin de leur bras fétiche. Ils se gaussaient, se racontant des récits écœurants énonçant à plusieurs reprises les vilenies du jour considérées à leurs yeux comme des faits d'armes.
L'un d'eux s'arrêta net, coupant un passage salace de son histoire au sujet d'un viol d'une pauvre bergère impuissante sous la menace de son imposante hache.

- « J'ai toujours envie de pisser après un bon p'tit massacre ! Et c'est pareil quand je les raconte ! », s'exprima le barbare sans pudeur.

Ses collègues lui répondirent en s'esclaffant, la bouche grande ouverte, comme s'il venait de raconter la blague la plus drôle qui soit. Remercions pour cela les nombreuses bouteilles d'alcool jonchant le sol poussiéreux de cet endroit partiellement découvert par les nombreuses et hautes branches des arbres anciens.
Le temps s'écoula mais jamais leur camarade ne revint de cette vidange énoncée avant tant de fierté et d'amusement. Pire encore, pas un bruit ne provint des coins sombres de la forêt, comme si la Mort elle-même fauchait la moindre trace de vie autour du camp sans permettre à ses victimes de hurler. La Faucheuse peut se montrer sournoise et terriblement rusée. Mais quelle forme pourrait-elle prendre pour rendre visite à ces mécréants ?
Guidés par un instinct presque animal et parcourus par un frisson glacial, les deux bandits empoignèrent leurs armes et se levèrent d'un bond.

- « Tu l'as senti, toi aussi ? », s'enquit le plus costaud avec un crâne d'animal en guise de casque.

- « Ouais... et j'aime pas ça ! », répondit le plus grassouillet et sans nul doute le plus effrayé.

Soudain, un objet rond de prime abord percuta le front du plus costaud, projetée depuis les ombres de la forêt tel un ballon imprévisible aussi dure qu'une pierre. Il manqua de s'effondrer sous le choc et la source de sa souffrance s'écrasa dans les flammes. Le curieux y jeta un œil et poussa un cri d'effroi, proche de celui d'une petite fille égarée dans les bois.

- « Hiiiiiii ! C'est une tête ! Une putain de tête ! », s'écria le rondouillard, une main sur la bouche.

Dans un râle de douleur, le costaud se frotta le front et essuya la petite plaie résultante de ce choc peu commun. Il vit lui aussi le crâne de son collègue sans pudeur entrain de s'embrasser dans le brasier insatiable.

- « Reprends-toi abruti ! Ils ont eu Boris ! », cracha t-il à son stupide compagnon de massacre.

Trop apeuré pour parler, il ne répondit pas et serra sa prise sur la hampe de sa hache.
Le chasseur finit toujours par être traqué. Quand les rôles sont inversés, l'être humain regrette parfois de s'être comporté comme un fumier. Malheureusement, une fois l’orage passé, ils reprennent tôt ou tard leurs mauvaises habitudes. En ce sens : pardonner incite à l'offense.
Le duo de barbare ne prit même pas la peine de se coller dos à dos pour éviter une attaque en traître tant l’événement fut surprenant. Grave erreur.
Le sage attend le bon moment pour frapper mais ne le laisse jamais passer.
En poussant un cri inhumain, le costaud remarqua la pointe d'un sabre affleurer de son ventre. Une lame aux reflets dorés désormais maculée de sang. Incapable de se retourner, il s'effondra à côté du feu de camp et son camarade se retourna brusquement pour apercevoir le visage balafré de son pire cauchemar.

- « T-T-T-T'as buté mes amis ! J-J-Je... », bégaya le gros recouvert de sueur.

D'un regard ardent et expert, l’assassin avisa sa précieuse lame souillée du sang de sa victime avec nonchalance. Burnagore ne semblait pas contrarier le moins du monde de voir l'un de ses ennemis, pourtant situé à deux mètres de lui, équipé d'une hache massive. Sans afficher le moindre sourire, il interrompit son interlocuteur visiblement effrayé.

« En effet, c'est l'évidence même. Tu vas mourir. », dit-il aussi calme qu'un boucher entrain de nettoyer le sang sur son tablier.

Le barbare aussi gras qu'un porc contourna le brasier, trop imposant pour l'enjamber, et hurla des jurons au bourreau de ses compagnons, la hache tournoyant au rythme de son poignet grassouillet.
Il n'y a rien de plus stupide que de foncer sur son adversaire en brandissant une arme aussi grosse et aussi lourde au-dessus de sa tête. D'une part, si l'auteur de cet assaut ridicule manque sa frappe - pour la plupart du temps descendante - risque de perdre l'équilibre, d'autre part il perdra un temps précieux à se stabiliser et se remettre en garde. La peur donne des ailes, certes, mais elle laisse souvent place à la précipitation, mère des actes idiots et irréfléchis.


Comme convenu, le gros lard échoua lamentablement dans son entreprise, coinçant son arme non pas dans le sol mais dans le tronc d'un arbre ancestral. Burnagore, aussi souple qu'un félin, n'eût aucun mal à esquiver un assaut aussi prévisible et lent. Un simple pas latéral lui suffît amplement pour éviter le drame.

- « Je ne m'imaginais pas trouver un cochon aussi idiot en entreprenant de débarrasser la vermine de cette région », s'exclama t-il en secouant la tête.

D'un pas leste suivi d'un coup d'estoc impitoyable, il embrocha son ennemi sur le point de récupérer son arme bien enfoncée dans l'écorce.
Le visage de la victime s'écrasa contre le manche de sa précieuse hache et lui brisa quelques dents au passage. De toute manière, dans son état, il ne pouvait plus rien avaler. Le barbare ne poussa qu'un cri nasillard et s'écroula sur le sol tandis que Burnagore extirpa sa lame de cette carcasse adipeuse.

- « Bien trop cher payé pour un ramassis d'incompétents », confessa Burnagore en décapitant les corps inertes de ses victimes puis en récupérant la tête entrain de flamber.

Il en fourra ensuite une dans l'un des trois sacs en toile prévu à cet effet, patientant un instant pour ranger la tête cramée encore brûlante.
Pourquoi agissait-il ainsi ? Pour prouver à son employeur la réussite de cette mission, bien sûr.
Ainsi, en attendant l'heure fatidique pour ranger la dernière preuve de son crime, le vagabond essuya le sang récent avec le tissu composant la veste sale d'une de ses victimes, et posa une plume bordeaux plantée d'ordinaire sur son unique épaulière droite. La marque de son passage dictée par Haine.
Le bien est de plomb, le mal est de plume.


Partie II : Le résultat d'une tâche ingrate.

Le chemin fut d'un ennui mortel, presque autant que l'assassinat de ces trois demeurés imprudents.
Suivre les repères, les routes étroites, les chemins escarpés et parfois abruptes, éviter les sentiers trop fréquentés parce que ça la foutrait mal de croiser un marchand avec trois sacs perlant de sang dans les mains... la routine.

La vie d'un mercenaire solitaire n'est pas si différente de celle d'un assassin. Peut-être moins bien payée, avec plus de risques de dévoiler son identité, c'est un fait. Toutefois, tuer des brigands, des barbares sans foi ni loi, de telles vermines capables du pire pour quelques miettes de pain, Burnagore ne rechignait pas à la besogne.
Peut-être que si quelqu'un avait entrepris d'agir avec autant de hargne pour purger les forêts de créatures à forme humaine aussi impitoyables et hostiles comme il le faisait si bien, ni son père ni sa mère seraient morts suite à un raid de bandits. Sa sœur marcherait à ses côtés, elle-aussi.
Il n'aurait jamais croisé le chemin de cet enfoiré de traître. Cette pourriture ingrate, cette incarnation de la fourberie, cet ignoble personnage perfide... les mots ne manquaient pas pour décrire le comportement infâme de son bourreau, de son ex-meilleur ami.
Burnagore pensait à sa sœur. Qu'est-elle devenue depuis tout ce temps ? Il espérait fortement la revoir en vie tôt ou tard, qu'elle ne s'était pas suicidée pour le rejoindre et échapper à Céasar et sa clique.
Haine accompagnait ses pensées, comme d'habitude elle criait
« Vengeance ! ».
Pendant le trajet lassant, Burnagore se remémora Doryan et la façon dont il immobilisait sa sœur d'une poigne de fer avant son inéluctable descente aux enfers. Il se mordit instinctivement la lèvre inférieur jusqu'au sang, ce souvenir étant largement plus douloureux qu'une blessure aussi infime.

- « Il payera cher cet affront ! Tous... je les tuerai tous. Pas une seule de ces enflures ne s'en sortira vivante. A commencer par ce pourri qui a osé poser ses sales pattes sur ma sœur ! », s'écria t-il, ayant visiblement perdu le contrôle du ton de sa voix.

Dans ces moments-là, il se demandait si Haine ne s’exprimait pas à sa place. Impossible pour lui de le savoir, à son grand regret. Tout ce dont il avait connaissance à son sujet, c'est que cette voix manipulatrice lui offrit un cadeau inestimable : un pouvoir ardent comme la braise pour étancher sa soif de vengeance.
Le mercenaire aborda les champs de son employeur, ferme et décidé de recevoir son dû. Il ressentait le besoin de se presser pour conclure cette affaire soumise à la noirceur d'un ciel ombragé : cette mauvaise impression ne le quittait pas une seule seconde.
Il fronça les sourcils à cette idée, et encore plus à la vue d'un autre individu méconnu accompagnant le commanditaire de cette mission dégradante. Généralement, quand l'histoire part dans ce sens, un drame survient.
Un malheur finit toujours pas arriver quand on s'y attend le moins... pour Burnagore, il en avait vu assez pour savoir quand il finirait pas croiser son chemin.
A sa vue, l'employeur sourit de toutes ses dents tandis que son compagnon tirait la tronche, inquiété par la vision d'un homme trimbalant trois têtes dans trois sacs identiques. Le sang ne mentait pas, des têtes et non pas des boules de bowling.
En avisant le compagnon de son employeur, Burnagore engagea la conversation.

- « Que fait-il ici ? Cet engagement devait rester secret. », dit-il d'un ton glacial.

L'homme en question voulut répondra mais l'employeur l'interrompit d'un geste du dos de la main. Dégarni et assez âgé, voûté par le temps et les efforts, son sourire ne s'effaçait pas de son visage creusé par les rides.

- « N'ayez aucune crainte, c'est une de mes connaissances. Il ne dira rien à personne. », s'expliqua l'auteur du contrat avec sérénité. « Seraient-ce les preuves que je vous ai demandé de récupérer ? »

Sans quitter l'inconnu des yeux, un homme bien plus robuste taillé pour les affrontements directs avec de longs cheveux noirs, Burnagore répondit à cette question stupide car la réponse se trouvait effectivement devant ses yeux vieillissants.
Le sage s'interroge lui-même et le sot interroge les autres.

- « C'est exact. Maintenant, sans plus attendre, j'exige mon paiement. », prévint le mercenaire, la main gauche effleurant le fourreau de son sabre dissimulé sous son manteau.

Le grand gaillard aux côtés du commanditaire posa son regard amusé sur le mercenaire aux trois sacs morbides. Quelque chose se tramait, l'ambiance semblant aussi pesante que des chaînes d'esclaves. Il étouffa un rire malsain, fier et persuadé de connaître la suite des événements.
Burnagore fronça les sourcils en le regardant de plus près, pour la simple et bonne raison qu'il pensait le connaître.

- « Mes amis et moi, nous avons trouvés un autre arrangement plus lucratif. », répondit le dégarni en glissant ses pupilles vers sa chaumière spacieuse et bien entretenue.

Un malheur n'arrive jamais seul. Tel un nuage émietté, il se promène au gré du vent et se répand en un instant. Saloperie de ciel grisâtre.
Burnagore, ayant pris conscience d'un danger imminent, entendit aisément avec un peu de concentration, le bruit d'un arc bandé. « Nous » est composé d'un archer, et peut-être même de nouveaux éléments indésirables.
Assurément, devrait-on dire. Un autre homme vêtu d'une lame courbée, sans le moindre doute bien affûtée, aux cheveux en bataille et à l'air sournois avançait aux côté d'un archer prêt à tirer. Des frères ? Fort probable.
Un autre se tapissait dans l'ombre de la maison, prêt à surgir au bon moment pour enfoncer ses poignards dans la gorge du mercenaire et ne rien manquer du lynchage à venir.
Quatre. Trop d'ennemis aux armes distinctes. Deux capables de vous perforer à distance, deux autres pour vous entailler proprement et vous accorder une agonie peu enviable.
Que fallait-il en penser ? Deux possibilités, ils sont les descendants de cet employeur véreux et lui promettent ainsi de ne pas perdre d'argent en payant gracieusement un assassin comme Burnagore.
Ou alors, cette petite équipe aux habits usés par un travail salissant toucherait une part inférieure à celle de Burnagore. Les temps sont dures, il faut savoir faire avec.

- « Un accueil remarquable. Des pouilleux en guenilles. Je suis ravi d'assister à un tel rassemblement mais vous omettez un détail d'une importance capitale. », s'exclama Burnagore en esquissant un sourire factice.

- « Ah bon ? Dites. Je pourrai ensuite faire rentrer votre tête coupée dans l'un de ces sacs miteux. », prévint le commanditaire en affichant un sourire affable, le contraste absolu avec son intention du moment.

- « Ce pour quoi je me suis démené... Regardez-donc de plus près, vieux croulant ! », hurla Burnagore en jetant sauvagement ses sacs en direction des deux individus les plus proches.

L'un de têtes tomba entre les mains tremblantes du dégarni et celui-ci la laissa tomber suite à un sursaut comique. L'autre percuta le torse de son sous-fifre robuste, stupéfait par cette réaction soudaine et malsaine. Il ne s'attendait vraisemblablement pas à recevoir une tête ensanglantée en pleine poitrine. La dernière roula plus loin, s'échouant lamentablement toute proche des deux autres hommes armés en les observant, le regard vide.
Son employeur extirpa le colosse de son hébétement d'une voix paniquée tandis que Burnagore, prenant en compte le fait qu'un archer le ciblait, zigzaguait rapidement en direction de la forêt.

- « Rattrapez-le ! Tuez-le, bon sang ! Il reviendra incontestablement pour se venger ! », s'époumona le dégarni.

On ne pouvait pas dire mieux.
La vengeance est un plat qui se mange froid, toutefois elle adviendra bien plus tôt que prévu.

Quatre hommes armés à ses trousses, Burnagore s’enfonçait dans la forêt en évitant de se faire repérer par ses poursuivants.
Il évitait soigneusement les petites branches jonchant le sol alors que ses opposants empiétaient sans la moindre gène sur un territoire exploré méticuleusement par le disciple d'un traqueur d'une intelligence et d'une expérience redoutables, Bladen.
Le mercenaire se dissimulait aisément dans les bois, l'épée tirée de son fourreau prête à pourfendre la chair et à fendre les os. A l'insu de ses ennemis, il grimpa dans un arbre feuillu propice à ses projets. Contrairement à son départ, il remerciait mère Nature de lui avoir fourni une cachette aussi favorable, un arbre aussi bien garni.
Burnagore respirait par à-coups et s'efforçait de calmer les battements frénétiques de son cœur suite à ce trop plein d'adrénaline.
L'archer se trouvait en contre-bas, son arc entre les mains, une flèche déjà encochée. Il n'en croyait pas ses yeux : ces demeurés ne prenaient même pas la peine de chercher en groupe !
Pas la moindre trace de se camarades à l'horizon, tous trahis par le bruit lointain de leurs mouvements lourds et craquants provenant des branches sèches fragiles.
Le mercenaire embusqué venait de trouver sa première victime. Un des agréments de cette triste vie d'assassin.
D'un bond précis, sa fidèle lame pointée vers le bas, Burnagore écrasa l'archer avec une facilité déconcertante et lui traversa le trapèze gauche pour atteindre son cœur encore palpitant.... mais plus pour longtemps. Seul un cri étouffé sorti de sa bouche sanguinolente, couplé au bruit sourd de sa chute contre le sol dénonciateur. Les branches lui conféraient un avantage, mais aussi un inconvénient car elle rameutèrent les trois autres vers le cadavre, comme des moustiques autour d'une vive lumière.
Un de moins, plus que trois. Burnagore ne perdit pas de temps et s'empressa de fomenter une autre vengeance en s'inspirant de ce qu'il prévoyait de faire subir à ses anciens collègues. Douce colère en préparation ne t'éveille pas trop vite et laisse le temps à la ruse de s'exprimer.


Partie III : La ruse est notre meilleure arme.

La tâche s'avérait plus ardue, motivés par la mort de leur allié, proférant moult injures à l’encontre du fuyard, le trio ne se quittait pas des yeux tout en explorant les environs. Ils ne commettraient pas la même erreur une deuxième fois.
L'employé à la lame courbée scrutait les buissons d'un regard inquisiteur, donnant l'impression que chaque feuille les constituant, chaque mouvement provoqué par le vent, étaient une offense à ses yeux. Son compagnon muni de poignards regardait en l'air, l'air sombre. Et enfin, le dernier à la tête du groupe tapoté le plat de sa hache contre la paume de son autre main, un tomahawk. Une arme susceptible d'être lancée. Comme cela s’annonçait mal !
Dans ce genre de situation, mieux vaut tuer sur le coup les individus dotés d'armes de jet. Mais comment abattre les deux en même temps alors que l'un d'entre-eux ressemblait à une armoire à glace ? La ruse entre en action et propose un tas d’opportunités alléchantes, si l'on prend en compte le lieu, le moment et la diversion.
Burnagore, conscient qu'il prenait des risques absurdes pour le commun des mortels mais réfléchis dans son esprit dérangé, se rua dans une direction prédéfinie en s'assurant, de part le bruit produit par la semelle de ses bottes, que ses ennemis accourront pour mettre une terme à cette traque.
Ironie du sort, il s'arrêta au bord d'une falaise ! Encore une foutue falaise. Il déteste les falaises. Comment pourrait-il en être autrement après avoir expérimenté une chute pour le moins douloureuse ?
Cependant, ce terrain dangereux lui permettra de jouer un très vilain tour à ses poursuivants. Le mercenaire les entendait déjà accourir derrière ses talons et fit glisser un amas de pierres en contre-bas tout en soulevant un impressionnant nuage de poussière.
Il se dissimula aussitôt derrière un buisson adjacent.
Le trio aborda le bord de la falaise en faisant preuve d'une témérité et d'une naïveté sidérantes. Une belle brochette de comiques inaptes à la chasse, dénuée de connaissances et d'acuité.
Burnagore bailla presque en les voyant se pencher pour inspecter la falaise, espérant désespérément que le mercenaire revanchard se trouverait en bas, les membres brisés et du sang s'écoulant de ses fractures ouvertes.
Il les apercevait se consulter et s'interroger du regard, l'incompréhension se lisant parfaitement sur leur visages. En fendant l'air de son sabre, profitant de l'instant de surprise, et en s'extirpant de ce fait de son buisson avec la grâce d'un fauve, Burnagore expulsa deux de ses opposants droit vers des contrées plus dignes d’individus de cet acabit : les enfers.
Les mécréants laissèrent dans leur sillage une traînée de sang, étant incapables d'esquiver un revers ample aussi vif, ils furent tranchés dans le dos et s'écrasèrent la tête la première à l'autre bout de la falaise. Une couleur écarlate se répandit bien vite à ce niveau, sous l'air satisfait de Burnagore. Deux de moins, il n'en restait plus qu'un avant de passer au désert.
Haine frémit à cette idée et martelait la tête de Burnagore pour lui dire de se presser.
Elle ne patienterait pas longtemps. L'homme équipé de sa hache applaudissait doucement, sans trop de conviction. Plus intelligent que les siens, il ne s'était pas approché suffisamment près du bord de la falaise pour sombrer avec eux. Dommage.

- « Fascinant ! Tu viens de me retirer une sacrée épine du pied et ma prime va grimper en fonction du nombre de victimes tranchées par ton sabre, sans compter le prix que je pourrais en tirer si je parvenais à t'envoyer Ad Patrès sous ce ciel immonde. », s'esclaffa le colosse.

Burnagore fût submergé par la colère. La ruse prit son envol et la colère se substitua à sa place. Cette voix, ce sourire, cette façon de se mouvoir... tout lui rappelait les bourreaux de son père. Un véritable bandit se trouvait devant lui et, inconsciemment, Burnagore superposa le portrait du meurtrier de son père à celui de son adversaire machiavélique.
A ce moment précis, Haine lui hurla de foncer, lui arracher la tête avec sa propre hache et l'expulser d'un coup de pied par dessus la falaise ! Certes, le procédé ne serait pas aussi simpliste mais cela valait tout de même le coup d'essayer.

- « Tu ne vas pas tarder à rejoindre tes petites copains et brûler parmi les tiens ! », hurla Burnagore en cavalant dans la direction du bandit, son Ignifer dans sa main droite bandée.

Le colosse tint bon, disposant de solides appuis et d'une stature avantageuse.
Il ne disposait guère du temps matériel nécessaire pour balancer sa hache pendant la course de son adversaire afin de lui défoncer le torse ou même de lui fendre le crâne avec un peu de chance.

Burnagore se comportait comme un animal récemment libéré de sa cage, ivre de colère et aussi ardent qu'une pierre volcanique. Les deux croisèrent le fer à maintes reprises dans le tintement suraigu de l'acier, parmi des étincelles témoignant de l'intensité de la bataille.
Bien que le jeune épéistes se soit jeté comme un sauvage sur sa proie, il ne manquait aucune de ses parades. Haine guidait son bras armé.
L'image du bourreau de son père tenait bon et encaissait, contrait, esquivait avec des gestes millimétrés pour ensuite riposter, contre-attaquer, marteler le bretteur avec dédain.
Il souriait entre deux coups de hache, ce qui accentuait grandement la colère de Burnagore. A tel point que sa capacité affleura à la surface d'Eshkàrion, son Ignifer hérité de son défunt père, déjà chauffée par les chocs répétés.
Sous les yeux horrifiés du barbare, la lame s'empêtra dans les flammes et illumina le visage de sa future victime.
Le vilain bougre ne s'attendait pas à une telle apparition, d'autant plus qu'il projeta son regard effaré sur la balafre luisante d'une vive lueur rouge sang de Burnagore.
Le Don de Vulcaïn intensifiait la vengeance et l'envie de meurtre du jeune bretteur marqué. Le colosse ne voyait plus Burnagore comme un simple mortel, il semblait faire face à un démon.
Dérangé par les flammes parcourant l'Ignifer de long en large, il recula sous l'impact du dernier coup droit descendant, sa hache tenue horizontalement en guise de protection.
Même sous l'emprise de la colère, le mercenaire fît preuve d'une agilité foudroyante et d'un timing parfait, armant un impitoyable coup d'estoc en soulevant son manteau noir d'un mouvement d'épaule pour dissimuler la frappe aux yeux de son ennemi. Impossible pour lui de savoir où la pointe de la lame finirait. Dans son ventre, en toute logique.
Ce ne fût pas le cas.
La lame flamboyante perfora sa poitrine musclée, traversa deux côtes dans un craquement sec qui s'étouffa suite au cri de guerre, de rage et de victoire de Burnagore.
La poitrine du barbare prit feu et celui-ci se mit à convulser tel un pantin désarticulé en gémissant, puis en étouffant. L’épéiste dût soutenir un instant le poids du corps de son imposant adversaire pour déloger sa lame dépourvue brusquement de toutes flammes, la cage thoracique étant connue pour être un véritable piège à lames.
Le corps fumant du guerrier à la hache roula dans la terre labourée par les déplacements frénétiques des deux combattants, rasant l'herbe sur son passage et se dirigea, pour le plus grand plaisir de Burnagore, vers la falaise. La chute ne se fit pas attendre plus longtemps et le barbare rejoignit, comme convenu, ses petits camarades d'infortunes, disposant d'ores et déjà d'une place toute chaude au coin du feu le plus ardent qui soit.

La route des enfers est facile à suivre : on y va les yeux fermés.

- « Sage décision. Au final, tu auras donc fini par m'écouter. », énonça Burnagore en assistant à ce spectacle depuis le bord de la falaise.

La colère nichée au plus profond de son cœur, il lui restait une dernière mission à accomplir, un dernier chapitre à clore. Tuer le fourbe et vider sa carcasse putréfiée de toute trace de perfidie. Ainsi, il arpenta la forêt, le regarde pointé vers l'horizon, l'arme à la main recouverte du sang de ses poursuivants, priant pour que son dernier ennemi aurait le courage d'affronter son destin en attendant désespérément ses employés décédés.
Remarquable preuve d'idiotie et d'optimisme écœurant, il se tenait sur son champs situé non loin de la forêt, guettant le retour de ses allés en se servant d'une main comme visière.

La première fois depuis bien longtemps, Burnagore esquissa un sourire. Non pas aimable ou factice, un rictus sadique. La faucheuse venait réclamer son dû avec les intérêts en prime, quoi de plus normal étant données les circonstances.
A sa vue, le sourire légendaire du commanditaire dégarni s'assombrit, laissant place à un effroi palpable, il vit tout simplement la mort s'approcher de lui.
En se pressant pour faire volte-face, il coinça bêtement son pied dans une crevasse, pourtant creusée par ses bons soins, et s'effondra lamentablement contre le sol séché.
La précipitation est un mauvais guide, Haine se délectait ce spectacle.
Du bout du pied, il souleva le corps mou de son ex-employeur de sorte à ce qu'il puisse croiser son regard.

- « J-Je t'en prie ! J'ai un fils... une femme... Je ne peux- », gémit le commanditaire au bord des larmes.

Elle finiront assécher dans la minute qui suit.

- « Je n'en ai cure. Tu as voulu jouer et tu as perdu. Il faut savoir assumer tes erreurs. », l'interrompit Burnagore en souriant de façon démente.

- « Je peux te payer davantage ! On peut toujours s'arranger ! », expliqua le désespéré en sanglotant.

Burnagore chassa cette proposition d'un geste de la main avec nonchalance. L'argent ne sauverait pas la mise de sa victime, il ne tenait plus qu'à punir les agissements de ce traître via le tranchant de son épée.
Il fixa intensément le visage paniqué de son interlocuteur et parcourra la balafre creusant le côté gauche de son visage du bout de ses doigts non-bandés.

- « Il fut un temps où j'aurais plus accepter une telle proposition, faire preuve d’altruisme en t'accordant l'absolution. Dommage pour toi, la pitié s'est fait la malle depuis l'apparition de cette infâme balafre. Désormais, j'en suis dépourvu car pitié rime avec lâcheté. Tout comme toi, mon plus grand ami m'a trahi. C’est la trahison qui m'a affermi. C'est la trahison qui m'a transformé. C'est la trahison qui a fait naître un monstre dans cet univers putréfié. C'est la trahison qui s'est frayée un chemin dans ton âme pourrie. Et c'est la trahison qui, au final, causa ta perte. », dit-il d'un ton glacial.

Avant même que son interlocuteur interloqué puisse prendre une dernière bouffée d'air, Burnagore le poignarda sans merci au beau milieu de sa poitrine, lui brisant le sternum avec la pointe de sa lame dorée dans un craquement sourd et proprement répugnant. Le sang macula son champ aussi vaste que son avarice, et la terre, tout comme Ignifer, s'abreuvèrent de ce liquide pourpre.
Extirpant sa lame une nouvelle fois souillée par le cadavre d'un demeuré rongé par ses pêchés, Burnagore prit soin d'admirer cette fascinante couleur de la vérité en pensant à sa prochaine victime. Il savait éperdument à quoi s'attendre et qui pourfendre pour avancer dans cette tragédie.
Sur une liste rédigée par sa main bandée, un nom y figurait entouré de rouge. Entouré de sang.
Il y était inscrit « Doryan ». Ce nom résonnait comme une insulte à ses oreilles et bientôt, personne n'en entendrait plus parler : pas d'épitaphe pour les ordures.
Pour finir, il ne prit même pas la peine de déposer une plume synonyme de son passage sur le macchabée baignant dans son fluide vital car il venait de tuer son employeur, et personne ne voudrait engager un homme aussi fou et dangereux.
Par contre, il détroussa la dépouille de l'homme d'une main experte et récupéra soigneusement ses appointements.
Après tant d'efforts, Burnagore méritait une récompense : une petite bourse bien garnie contrairement au cuir chevelu de son ancien propriétaire. Dans la paume de sa main meurtrière, le mercenaire sentit le contact froid de l'argent et son tintement argentin si familier.
Douce mélodie résultante d'un dur labeur, et par contraste, de l’exécrable sottise de ses ennemis.


Dans un sens, le malheur grandit l'homme et dans un autre, il peut le rendre aussi mauvais et terrifiant que ses tourments.
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Burnagore
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MessageSujet: Re: Les Péripéties Sanglantes de Burnagore   Les Péripéties Sanglantes de Burnagore I_icon_minitimeMar 23 Fév - 0:18

( Cette action se déroule juste après le RP avec Phoenix, et avant celui avec Blaze )

Chapitre II : Le jour tant attendu de l'interrogatoire.


Partie I : Tu cracheras le morceau, que tu le veuilles ou non !

Un peu à l'écart du village dans lequel Burnagore avait pris refuge se trouvait une forge abandonnée. Une chaumière aux murs recouverts de lierre envahissant et au toit branlant. L'extérieur faisait également peine à voir, car plus rien ne poussait aux alentours, comme si toute trace de vie s'était faite la malle en présence de son nouvel occupant. A croire que ce dernier attirait la Mort en personne et, tel un sorcier de renom, empêchait la verdure d'affleurer à la surface de la terre labourée.
A vrai dire, hormis les pavés brisés en guise de chemin, quelques souches déchues se bataillaient çà et là, donnant l'impression qu'il restait tout de même quelque chose à conquérir dans cette zone morne.
Ce n'était pas l'avis de Burnagore car, après sa future mauvaise action, il laisserait la nature reprendre ses droits sur ce lieu de mort.
Mais pour l'heure, il se trouvait torse nu devant les flammes de l'âtre et juste à côté de sa carrure musclée se trouvait tout un tas d'outils pas très subtils... du matériel illuminé par le soleil levant qui reflétaient l'éclat sanglant de ce dernier.

Il en vint à se demander comment les choses avaient-elles pu aussi mal tourner et serra nerveusement le pendentif légué par son père encore et toujours accroché autour de son cou. Puis, comme soufflée par un agréable courant d'air hautement bienvenu, cette pensée se substitua à celle de sa dernière rencontre.
A Phoenix. A cette étrange danseuse entourée de mystères. Sa nouvelle lumière semblable à l'éclat d'un astre.
Elle l'attirait, l'hypnotisait, conservait son attention par un phénomène qu'il ne parvenait pas à comprendre. S'agissait-il uniquement des similitudes qui les rapprochaient ? Que ressentait-il vraiment pour elle ? Il en gardait des souvenirs si forts que tout cela lui paraissait chimérique. Des pensées sereines entourées par un flot d’événements désastreux. Mais même seul et unique, le souvenir de cette rencontre l'emportait sur tous les massacres engendrés par sa folie vengeresse. L'infâme couleur du sang laissait place au rose attirant de Phoenix.
Un sourire aimable se dessina sur le visage de Burnagore. Une expression volatile lorsque le vengeur entendit quelque chose remuer derrière lui.
Il se retourna, dos au feu, et prit le temps de parcourir la pièce du regard afin que sa future victime suive de ses propres yeux les deux rubis incandescents du bourreau en devenir. Une fenêtre aux volées pourrissants filtrait quelques raies de lumière orangeâtes, perçant le mur en pierres souillées sur sa gauche. Eskhàrion reposait dans son fourreau, lui-même posé contre ledit mur. Un cadre brisé pendait par un clou sur le mur du fond, accompagné d'une étagère fragilisée par l'usure et le temps. Une porte scellée par les bons soins de Burnagore ornait le mur de droite.
Une simple pièce très peu meublée pour envoyer Ad Patrès un salopard de traître.
Le bâtard en question pendait au beau milieu de la salle, ligoté par les poignets à une poutre renforcée par... les bons soins de Burnagore ! Et, à quelques mètres de ce porc puant la sueur dans son uniforme de L'Ordre de la Lame, trônait une chaise fixée au sol par l'apprenti d'un forgeron particulièrement doué dans sa profession. Il aurait sans doute pu obtenir une place de choix dans le village de son oncle, et un destin beaucoup moins sanglant si ce putain de noble n'avait pas pointé le bout de son nez et ne l'avait pas non plus menacé de briser la réputation de la forge de son oncle en se rendant compte que ce dernier hébergeait un Marqué.
Cette simple pensée attisa la rage dans son regard de braise.
Doryan, son captif issu de sa joyeuse fratrie de traîtres, bredouilla quelque chose à travers son bâillon outrageusement serré. Burnagore, loin d'être de bonne humeur, le lui arracha d'une traite en serrant ses deux mâchoires puissantes. Il crevait d'envie de buter ce salaud mais devait attendre d'en savoir plus sur sa sœur.
Le tissu serré dans sa main gauche, il se dressa devant le butor affaibli en s'assurant que ce dernier avise la longue balafre en diagonale qui lui traversait la poitrine.
L’œuvre de Céasar Vulturès, son meilleur ennemi.


- ...Gh... A... Boire..., balbutia Doryan avec difficulté.

Burnagore poussa un grognement désapprobateur empli d'un torrent de fureur contrôlé - ou presque - et enfonça son poing bandé dans le creux de l'estomac de son prisonnier, de la même façon qu'il frapperait un sac de bidoche. Il sentit la chaîne qui retenait les poignets du captif se soulever brièvement, avant de se tendre et de peser lourdement sur la poutre renforcée.
Doryan éructa une bile atroce du fin-fond de son estomac foudroyé par la douleur.
Burnagore, un petit peu plus calme, le criblait des yeux en affichant un air peu commode.


- "Tu te crois à l'auberge, connard ? Penses-tu réellement que je filerais de la flotte à un putain de traître doté d'une conscience de la taille d'un morpion, d'un sens de l'honneur aussi merdique et d'un manque de fidélité aussi... abject ?", cracha le mercenaire empli de haine.

Doryan toussa encore un peu de vomi sur le blason de sa veste et posa son regard fatigué sur le vengeur. Il se mit à baragouiner une question à la réponse si évidente que cela irrita Burnagore de plus bel.

- ...Que... veux-tu... putain ?

Le front plissé, le mercenaire énervé lui planta son poing dans le flanc droit sans la moindre pitié. Il crut sentir une cotte se fendre lors de l'impact et s'en réjouissait d'avance, sans pour autant le laisser paraître sur son visage de fer. Un cri de douleur, presque animal, jaillit de la gorge du butor. Burnagore le saisit par la mâchoire et le força à le regarder dans les yeux, double miroir de la colère incendiant les globes oculaires du captif.

- "Tu vas me dire où se trouve toute ton équipe ! Ne t'avise pas de mentir car je le saurai. J'ai cru comprendre que ma sœur respirait toujours, mais que vous autres, bande de putains, vous la retenez parmi les vôtres", souffla-t-il entre ses dents serrées.

Burnagore espérait utiliser uniquement ses poings pour faire parler Doryan, mais ce brise-fer brillait par sa robustesse. En outre, plus cet interrogatoire durerait, plus sa mauvaise conscience le harcèlerait pour tuer son prisonnier. "Haine" pouvait se manifester à tout moment pour accentuer la rage démoniaque de son hôte. Le mercenaire devait à tout prix empêcher un tel événement de se produire au risque de perdre de précieuses informations au sujet de sa sœur bien-aimée.
Doryan s'efforça de sourire et cracha un glaire de sang sur le visage mauvais de son bourreau.


- Va... te faire... sale enfoiré.... de balafré.

Une insulte plutôt ironique venant d'un homme dont la joue droite était sillonnée d'une cicatrice en forme de trait dentelé. Quoi qu'il en soit, cette réponse affligeante poussa Burnagore à se raidir un court instant.
Il leva sa main droite et s'essuya le visage du dos de celle-ci, tout en se rendant compte quelle tremblait de fureur. Ses deux rubis interloqués se ruèrent sur le visage narquois de sa victime suspendue par les poignets. Un silence de mort régna l'espace de quelques secondes durant lesquels le vengeur lutta pour ne pas saisir Eskhàrion, l'extirper de son fourreau et charcuter la carcasse pendante de Doryan en de trop nombreux morceaux de chair pour pouvoir les compter.
Pour cause, il entendait déjà les sinistres murmures de la voix taquine se profiler dans son esprit tourmenté et le motiver à faire carrière dans la boucherie.
Au lieu de ça, le vengeur agrippa violemment les longs cheveux noirs du butor et en arracha une poignée dans un excès de rage. Il lui adressa également une violente paire de gifle qui lui fit voir trente-six chandelles, et termina son ouvrage avec un coup de pied rotatif au niveau de la cotte supposément fendue de son sac de viande qui hurlait à la mort.
L'infâme bruit des coups résonna dans la chaumière. Burnagore ne se laissa pas démonter par sa folie et agrippa une nouvelle fois la tête du traître par les cheveux, mais de l'autre côté de son crâne. Il le regarda également en biais, les lèvres retroussées et le regard brûlant d'un torrent de flammes colériques.


- "Je vais te bousiller à petit feu jusqu'à ce que tu daignes me fournir une putain de réponse fiable. Le prochain crachat qui sortira de ta gueule de porc écorché me poussera à t'arracher le scalp, sale fumier ! TU M'ENTENDS, ESPÈCE DE MERDE ?!", lui hurla Burnagore au visage, donnant l'impression qu'il allait lui dévorer la face d'un coup de croc digne d'un prédateur assoiffé de sang.

Doryan sentit sans nul doute le souffle chaud de Burnagore, respiration choquante ressemblant fortement à celle d'un diable prédisposé à cracher un jet de flammes infernales sur le sujet de ses tourments.
Le butor lutta pour ne pas perdre pied et prit sur lui avec une assurance admirable. Une attitude qui ne plaisait déjà pas à son interrogateur au bord de l'explosion.


- Et alors... quoi ? Tu vas... me tuer ?, bava-t-il en laissant choir un filet de sang sur le sol. Je suis... déjà mort... Tu peux rien me faire... sal-

Ayant manifestement perdu patience, Burnagore martela le ventre de sa victime de coups de poings à un rythme effréné. Il poussa des cris furieux qui englobèrent ceux de sa cible étouffée par des éclairs de douleur. En autre, il se mit à hurler des jurons au sujet des parents de son sac de frappe. La rage dirigeait ses coups de façon chirurgicale, et le tout s'enfonçait de plus en plus profondément dans les entrailles du butor.
Le vengeur s'arrêta en avisant Doryan vomir le peu de bile qui lui restait, mélangé à un flot de sang extrêmement répugnant.
Ensuite, dégoûté par son acte, Burnagore se retourna brusquement en faisant les cent pas, les mains sur la tête et les poings parcourus de fourmilles, conséquences des multiples frappes à répétition.
Il pointa ensuite un doigt vindicatif sur le torse souillé de son prisonnier délabré.


- "Putain... Tu m'obliges à faire des choses si monstrueuses que... Putain !", cria-t-il en frappant sauvagement le sol du pied.

Burnagore se sentit si dérangé par sa folie, son envie de se venger et l'horrible voix maligne qui se frayait un chemin à travers son esprit que ses propres entrailles se nouèrent.
A lui ! Alors qu'éventrer des bandits ne le faisait pas ciller. Alors que décapiter des mercenaires lui paraissait tout à fait justifié. Alors que sa sinistre réputation d'"Oiseau de Sang" se répandait comme poussière au vent et faisait constamment part de sa cruauté.
Il en vint furtivement à se demander ce que sa sœur penserait de tout ça... ce que ses parents penseraient de tels agissements. Les ténèbres gagnaient du terrain sur sa bonne conscience et dirigeaient sa main meurtrière comme celle d'une marionnette attachée à des fils, symboles d'une prédestination nauséeuse.
Pourtant, il dut abréger ses tourments en s'immobilisant et en se remémorant la prise de Doryan sur sa sœur en larmes. Ce maudit sourire, trahissant ses pensées malsaines du moment ; le coup de vent frais qui souleva sa chevelure ténébreuse et accentua son expression sadique au détriment de la tristesse croissante de Ryanne.
Puis vint le début de la chute vertigineuse.
Un éclair rouge traversa le regard sinistre du vengeur, mu par une terrible envie de briser son prochain.
D'une poigne de fer et avec force rugissements, Burnagore empoigna la hampe du marteau de forgeron situé non loin d'un Doryan pétrifié aux yeux écarquillés de peur, et l'abattit dans un coup de tonnerre sur la rotule gauche de ce dernier. Un craquement terriblement éloquent s'ensuivit et entraîna également un effroyable hurlement animal de la part du brise-fer durement touché. La voix de Doryan mua d'un cri monstrueux à un croassement de moins en moins puissant, étouffé par des sanglots.
La vision embrumée par le rouge de la destruction, le mercenaire sanguinaire balança son marteau à l'opposé de la pièce en se retournant vers les flammes, dos à son prisonnier sur le point de perdre connaissance.


- "Profite de ce temps de repos pour méditer sur ta stupidité, tas de fiente. La suite promet d'être grandiose...", déclara le vengeur d'un ton glacial, la moitié de son visage balafré fendu par un sourire satanique rendu encore plus effroyable par les flammes dansantes dans l'âtre.

"Haine" commençait tout juste à se manifester et les festivités allaient, bien évidemment, gagner en intensité.

( La suite plus tard... )
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Burnagore
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MessageSujet: Re: Les Péripéties Sanglantes de Burnagore   Les Péripéties Sanglantes de Burnagore I_icon_minitimeMar 23 Fév - 23:46

Partie II : Moins de sang, plus de mots... Vraiment ?


Burnagore se félicita intérieurement pour avoir réussi à garder un minimum de contenance lors de son interrogatoire: ne pas avoir tué son captif représentait déjà un véritable haut fait pour ce dernier. Et puis, il voyait ça comme une forme d'optimisme qui lui rappela grandement le doux visage enfantin de sa si précieuse sœur.
Mais l'heure n'était plus à la nostalgie. Il devait obtenir des réponses. Coûte que coûte. Quitte à s'avilir davantage.
Il déversa donc un seau d'eau glacé sur le crâne de Doryan. Le brise-fer se réveilla en prenant une grande inspiration, plus paniqué que jamais, et en poussant des hurlements de peur qui réjouissaient le vengeur mais qui, encore une fois, ne laissa strictement rien paraître.


- AAAAH ?!!!... Merde... Merde, merde ! Pitié, putain ! Je-..., ahana Doryan en se rendant compte qu'il se tenait désormais attaché par les poignets et les chevilles à la chaise.

Généralement, il est bien vu de se voir accorder le seul siège de la pièce, la preuve d'un grand honneur et d'une grande humilité...
Pas aujourd'hui.
Burnagore se positionna accroupi, les coudes appuyés sur les genoux et les mains jointes devant son visage. Il dissimula un sourire lugubre, donnant l'impression que le mal germait peu à peu sur ses lèvres fendues par son horrible balafre. Une position qui le rendait insondable, et également très intimidant. Surtout après ses précédents faits et gestes.
Une manière d'agir écœurante, mais indéniablement indispensable aux yeux du vengeur. Ce silence refroidit Doryan; il tremblait comme une feuille et serra les poings en s'enfonçant les ongles dans la paumes de ses grosses mains musclées.


- "Je suis capable de me montrer... exagérément gentil. Quand je le veux bien. Et quand j'y vois un réel intérêt", précisa Burnagore sans quitter sa position.

Doryan prit une courte inspiration pour répondre, mais Burnagore l'interrompit d'un geste avant de repositionner sa main devant son visage, jointe à sa comparse.

- "Pas d'impatience. Je t'épargne davantage de coups. Pour l'instant, ton genou droit me suffit ; tu peux déjà lui dire adieu. Je tiens à t'expliquer mon point de vue sur la situation, sur celle de toute une vie", continua-t-il en se redressant de toute sa hauteur, et de marcher doucement autour de la chaise sur laquelle trônait Doryan.

Le trône de la bêtise, de la cupidité, de la trahison, de l'insubordination et de la cruauté. Mais Burnagore, toujours étrangement calme et assagi, prit le temps de se déplacer autour de son ancien camarade, tout en le jaugeant fréquemment de son regard de sang. Ce coup-ci, il afficha un air malin.
Une vilaine idée lui trottait dans la tête pour parvenir à ses fins.
Il leva une main d'un geste désinvolte tout en s'exclamant d'un ton neutre.


- "Je vais te raconter une histoire. L'histoire d'un homme qui, loin d'avoir été gâté par son triste destin, vit encore en ce monde. Sous deux facettes différentes..."

Doryan, le visage crispé par la douleur lancinante de son genou droit, fit un effort colossal pour s'exprimer sans claquer des dents, ou sans proférer une insulte à l'encontre de la sœur du vengeur.
Espérait-il ainsi répondre de son acte ignoble sans pour autant y laisser la vie ? Qui pouvait savoir ce qui passait par son crâne galeux ?


- Je.... je sais pas... Céasar ne m'a r-, fit-il avant d'être interrompu par une autre levée de main sentencieuse de son interlocuteur vicieux.

- "La ferme. Cette histoire me tient à cœur", abrégea Burnagore en n'effaçant gère son expression faciale narquoise. "Bref. C'est l'histoire d'un homme qui, recouvert par les plaies du passé, et promu naguère à un poste de forgeron lui assurant une vie exemplaire sans avoir à faire couler le sang, fut banni de sa profession par l'impitoyable langue d'un noble tyrannique", dit-il en haussant brièvement les épaules, un regard en coin projeté sur son prisonnier chamboulé par la prétendue utilité de ce récit.
"Ami de longue date avec Céasar - enculé de première - et son frère - vile ordure au visage de pierre -, assisté par sa seule raison de vivre, le héros de ce récit s'appliqua à prôner la bienfaisance et la sûreté des plus faibles. En bâtissant de ses mains recouvertes de cals un groupuscule de mercenaires vertueux...", il s'interrompit un instant, le regard cloué au plafond avant de pousser un soupir peiné.
"Sa naïveté eut raison de lui, au bout d'un certain temps. Lui qui se comportait comme un 'justicier'. Lui qui se démenait pour nourrir ses propres hommes en permettant aux braves villageois de Begnion de vivre correctement, sans sombrer dans l'anxiété. Lui qui faisait tout pour contenter tout le monde, parfois au détriment de son propre bien...", son regard devenu féroce se braqua sur Doryan et sa bouche s’incurva en un sourire lugubre. "...rencontra un jour le pied d'une falaise vertigineuse. Projeté par-dessus cette dernière sous le regard attristé de sa sœur, incapable de bouger pour espérer lui venir en aide, muselée par les agissements d'un homme puant la cupidité, la complicité et la jalousie."

Doryan se mit à sangloter tout en gémissant. Ses cheveux noirs trempés lui collaient au visage, mais ses yeux grands ouverts et humidifiés s'exprimaient pour lui. La peur le pétrifiait. Sa bouche rougie par le sang s'ouvrait à intermittence mais n'évacuait pas le moindre mot. Juste un souffle court et fatigué.
Pour le moment tout se déroulait comme prévu.


- "Tu devines donc de qui je parle, n'est-ce pas ?" s'enquit le mercenaire d'un ton froid, les mains jointes dans le dos et l'air peu commode.

- De... toi ?... Je... Je suis déso-, parvint-il à éructer avant de se braquer en sentant le regard noir du vengeur lui brûler la peau.

Burnagore balaya cette question rhétorique d'un vague geste de la main. Il continua son speech en regardant droit devant lui, les sourcils froncés et les mâchoires solides.

- "Pas exactement de moi. Mais tu vas comprendre où je veux en venir si tu daignes fermer ta putain de gueule jusqu’à la fin de ma charmante petite histoire bourrée de rebondissements, vu ? Bien", répliqua le vengeur avant de se remettre à lister ses péripéties. "Il se trouve qu'au final, malgré son bras droit brisé et sa sœur enlevée, l'homme en question fit la rencontre d'un chasseur fort appréciable. Un beorc à l'esprit très ouvert. Un homme qui en valait bien dix comme toi", dit-il d'une voix grave qui gifla Doryan, piégé dans sa stupeur.

Le vengeur s'arrêta devant la fenêtre aux volets pourrissants, toujours les mains nouées dans le dos, et expira d'une façon tout à fait exagérée.

- "Jurant de se venger pour avoir été la victime d'un complot absolument infâme, tout en se remémorant constamment le sourire de sa chère sœur dévouée - vision très souvent substituée par une cascade de larmes -, l’ancien justicier pria Mère Vengeance de lui fournir la force de se rétablir pour pouvoir brandir de nouveau son sabre salvateur. Il fut entendu, renaquit de ses cendres tel l'oiseau mythique, changea son nom et se fit également connaître sous un titre très évocateur : L'Oiseau de Sang", prononça-t-il avec insistance.

En se retournant vers le torturé - homme particulièrement apeuré, douloureusement cramponné aux accoudoirs de sa chaise glauque -, Burnagore le foudroya du regard en esquissant le sourire le plus mauvais qu'il puisse afficher.
Un rictus propre à son "autre lui".


- "Atteint d'un mal mental incurable, il organisa sa vengeance en tuant d'innombrables bandits, brigands, salauds, raclures et criminels de la pire espèce pour le compte de ses employeurs, s'imaginant que le tour de ses anciens collègues finirait bien par affleurer. Force est de constater, désormais, qu'il n'avait pas tort", conclut-il en s'avançant vers le butor, les poings serrés, détachés de son dos.

Doryan gigota farouchement sur sa chaise comme un poisson hors de l'eau; il hurla aux secours, la bouche grande ouverte, les tendons de son cou saillants.
Jusqu'à ce qu'une violente quinte de toux abrège sa stupide intervention.
Une main brûlante de rage se posa sur son épaule droite et ce dernier leva ses yeux noirs pour les river dans le regard de braise de son bourreau.


- "Néanmoins !", s'extériorisa le vengeur en levant un doigt professoral devant le nez tordu de son interlocuteur puant la sueur. "Il en vint à entendre une vilaine petite voix se propager à travers les sinistres couloirs de ses pensées. Un son qui muta au fur et à mesure de l'évolution de sa vengeance. Si bien que ledit son devint une partie de son être, un élément faisant désormais partie intégrante de sa personne. Une... nouvelle personnalité. 'Haine', selon ses dires. Ne trouves-tu pas cela un peu... simple ? Moi, si"

Doryan parut interloqué, ne comprenant vraisemblablement rien à cette étrange tournure d'un scénario qu'il pensait connaître. Il ne manqua pas de le faire savoir de sa voix cassée.

- Qu-Qu'est ce que... tu veux dire ? Qu-Qu-Quel rapport avec... ta sœur ?... Bordel !, lâcha-t-il avant de recevoir une violente claque qui le sonna un court instant.

- "J'allais y venir. Ta gueule. Tout simplement.", ragea l'homme sinistre qui se tenait devant le butor, avant de s'emparer d'un outil de métal situé à côté de l'âtre flamboyant de fureur. "En réalité... la deuxième 'facette de personnalité' de ce brave vengeur tant redouté portait un nom. Elle se l'était attribué dès sa naissance, au plus profond de la conscience de son hôte. Il se trouve que ce dernier l'ignore également, et que ça lui fait une belle jambe !", s'extasia Burnagore, changeant du tout au tout, en jonglant négligemment avec un tisonnier qu'il se décida à plonger dans les braises rougeâtres.

Une fois enveloppé d'un jaune étincelant à en faire frémir les plus sensibles, l'outil de torture jaillit des flammes et le vengeur se tourna vers Doryan, l'air ravi, puis s'avança en toute sérénité vers ce dernier. Il donnait la curieuse impression de danser à chacun de ses pas, ce qui eut pour effet d'accentuer les craintes du brise-fer aux yeux écarquillés et embués de larmes.
Baignant dans une allégresse bourrée de mystères, le mercenaire sanguinaire haussa les épaules en inspectant une dernière fois son outil chauffé à blanc.


- "Comme il est regrettable de devoir souiller l'acier de qualité...", soupira tristement son propriétaire sadique. "Mon nom n'est pas Burnagore. Je me nomme Erogan. Et je me dois de te remercier - toi et les tiens - de m'avoir libéré du carcan spirituel de mon hôte affligé ! Santé !" ricana Erogan en souriant de plus bel !

Il enfonça joyeusement la pointe de son tisonnier ardent dans la main de sa victime qui hurla de douleur, telle une bête sur le point de rendre tripes.
Ce son - douce mélodie à ses oreilles - le fit frémir d'excitation !
Les infâmes et odorantes volutes de chair brûlée s’élevèrent dans l'air nauséabonde. Une odeur de... porc. Un animal qui correspondait parfaitement à cet enfoiré ligoté à sa chaise. Erogan huma cette fragrance en ouvrant la bouche, les sinus légèrement boursouflés par sa réaction.


- "Putain, que c'est bon ! Encore un petit coup ? Juste pour le plaisir.", se languit-il en perforant définitivement la main droite de Doryan et en y laissant volontairement le tisonnier encastré dans l'accoudoir de la chaise, à la verticale.

Un cri de désespoir, de peur et de douleur gronda tel le tonnerre à l'intérieur du cloître abandonné par la vie. Erogan semblait rejoindre le septième ciel rien qu'en tendant l'oreille. Il attendit ensuite que Doryan cesse de geindre pour lui soulever le menton de son index autoritaire et lui cracher quelque chose de sinistre au visage..

- "Il me reste énormément de jouets sur ce plateau d'argent pour t'aider à tout nous dire, mon brave. La moindre des choses serait de te magner le cul et de répondre à ton... 'ami', sans trop te faire prier", conseilla-t-il en se retournant, dos au butor, avant de lui adresser ses dernières paroles. "Il est d'un manque de patience exécrable. Et il tient tellement à savoir où se trouve sa précieuse petite sœur que cela me file la nausée. Prépare-toi à sentir passer son impitoyable mauvaise humeur !" se railla Erogan d'une voix amusée.

La rotule droite en miettes, la main brûlée et perforée, une cotte brisée et les entrailles abîmées par des coups de poing, Doryan n'osa pas lever les yeux vers son ignoble bourreau moqueur par peur de croiser son regard de fou. Il ne reconnaissait plus son ancien chef; il ne voyait plus qu'un homme doté de deux personnalités bien distinctes. Il suspectait même que ce... démon se moquait du sort de Ryanne et prenait un plaisir écœurant à torturer son entourage aussi bien mentalement que physiquement.
Cet interrogatoire devenait de plus en plus glauque. Un sacré bordel durant lequel Burnagore n'allait pas y aller de main-morte car, contrairement au côté sadique de "Haine", il ne prenait pas le moindre plaisir à tourmenter sa victime.
Ce qui le rendait encore plus dangereux que son alter-ego.

( Suite à venir... au post suivant ! ;D )
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Burnagore
BurnagoreMarqué


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MessageSujet: Re: Les Péripéties Sanglantes de Burnagore   Les Péripéties Sanglantes de Burnagore I_icon_minitimeJeu 25 Fév - 0:59

Partie III : "Mieux que rien", c'est ce qu'elle lui dirait.


Cette folie commençait à lui peser sur les épaules comme une chape de plomb. Voire deux. Même davantage. Sa conscience commençait à le tourmenter et, même si "Haine" s'était éclipsée suite à ce blanc inquiétant, Burnagore posa ses yeux tourmentés sur son prisonnier.
Un horrible frisson traversa sa colonne vertébrale et lui hérissa les cheveux.
Comment diable ce tisonnier s'était-il retrouvé planté dans la main de cet homme, à la verticale ? Et que dire de cette infâme trace de brûlure accompagnée de cette odeur néfaste ressemblant fortement à celle d'un porc grillé ?
Il ne se souvenait quasiment de rien. De sombres échos, tout au plus.
Les mains serrées sur son crâne prêt à éclater, le vengeur poussa un cri de rage qui réveilla instantanément Doryan. Ce dernier sursauta mais fut rapidement ramené à la réalité par les lanières de cuir qui lui maintenaient les poignets contre les accoudoirs de sa chaise, et les chevilles contre les pieds du support en question. Également, la douleur lancinante de sa rotule droite et de sa main brisée le foudroyèrent.
Des cris d'agonie résonnèrent dans la pitoyable chaumière.
Burnagore n'en avait cure, trop occupé à soutenir ses lourdes pensées traumatisantes. Serait-il capable de tenir tout le long de cette... farce ? Ce bâtard de butor savait garder ses secrets et cela lui donnait des envies de meurtre ! Réciproquement, le mercenaire sanguinaire n'avait pas réussi à glaner les informations escomptées.
Il serra les dents de rage, le visage illuminé par les braises contenues dans l'âtre.
Toutefois, il se devait de garder contenance. Un strict minimum, du moins. Parce que la vie de sa sœur en dépendait. Son propre destin et le sien. L'imaginer entre les mains de Céasar Vulturès le torturait plus que n'importe quel coup de sabre encaissé dans toute sa vie.
Son regard de braise se dirigea machinalement vers les outils de tortures laissés à sa disposition...


- ...Pitié... Arrête... Je... je sais vraiment rien ! J-je... Céasar ne me dit que dalle ! Il... Il a aucune confiance en moi, bordel ! ...Putain que j'ai mal, bordeeeel !!! Raaaaah..., hurla-t-il avant de pencher sa tête en arrière, encore et toujours foudroyé par la douleur et risquant ,de ce fait , de sombrer une nouvelle fois dans l'inconscience.

Une occasion en or.
Burnagore se précipita vers le torturé, se positionna derrière le dossier de la chaise et saisit sa victime par les cheveux pour lui lancer un regard assassin.


- "Je perds réellement patience ! Je sais que tu détiens quelque chose d'intéressant ! Comme le prochain lieu susceptible de te fournir d'autres directives de la part de ton boss... sachant que moi-même je ne te confierais pas ma merde à enterrer, il est aisément compréhensible que Céasar te crache au visage", soutint Burnagore sans lâcher prise.

Doryan écarquilla les yeux, les traits crispés par la douleur et le visage perlant de sueur. Il commençait à craquer, et cela se voyait. Burnagore fit du mieux qu'il put pour ne pas gâcher cette occasion et réprima donc un de ses mauvais sourires.

- "A quoi bon conserver de telles informations ? Tu sais que tu vas mourir, tu le sens au plus profond de toi. A partir du moment où tu fus installé sur cette maudite chaise, tu le savais très bien. Tu te considérais déjà comme condamné; tu me l'as dit toi-même. Alors... a qui est-ce la faute d'en être arrivé là, sinon à ce salopard de Céasar ? S'il n'avez pas profité de ta cupidité, tu n'en serais pas là à te faire torturer de mes mains. La Mort elle-même m'a laissé la vie sauve pour que je puisse tous vous châtier. Tout cela était... couru d'avance", expliqua-t-il en évacuant un soupir triste, les sourcils arqués.

Jouer la carte du Pourvoyeur de la mort.
Une idée qui commençait fortement à lui plaire. Doryan se sentait abattu, poussé dans ses derniers retranchements. Il déglutit, détourna son regard horrifié un court instant, et étouffa des sanglots avec une difficulté croissante.


- ...Putain de vie... je voulais juste... qu'on me considère comme un frère ! J-Je... voulais pas faire ça ! Je voulais pas ! Gghh... Mais tout le monde avait accepté et je... j'ai dû suivre le pas pour faire partie des leurs !... Cr... Crois-moi ! Je t'en prie..., geint Doryan, le regard embué de larmes.

N'importe qui aurait pu gober une telle comédie si l'on ne connaissait pas le véritable caractère sournois de cet énergumène. Malheureusement pour lui, Burnagore n'en démordait pas. Pourtant... il relâcha son étreinte de bœuf sur la chevelure noirâtre de son otage et s'approcha de la fenêtre close. Par petits pas, il entreprit de longer le mur délabré et moisi qui comportait l'interstice en question... il s'arrêta, dubitatif, les yeux posés sur le marteau étalé à ses pieds.

- ...Mon frère... J'apprécie ta sœur... on m'a simplement forcé la main... Je ne voulais pas... vraiment... pas... s'il te plaît..., continua le butor avec la voix cassée.

Une série de flashs revint s'imprimer dans la rétine du vengeur. Des images plus distinctes que jamais. Son œil droit, gorgé de sang lors du complot subi, reprit cette teinte funeste et empoisonna sa vision. Un gros plan totalement abject se focalisa sur le sourire sadique de Doryan. Cette expression... cette maudite expression... Comment pouvait-il OSER encore lui mentir et essayer de se JOUER du vengeur dans de telles conditions ?
Intolérable !!!
Ni une ni deux, Burnagore s'empara du marteau, le visage convulsé par la fureur et les muscles bandés. Chaque fibres de ses membres en disaient suffisamment long sur ses intentions bilieuses et, en poussant un cri inhumain, le mercenaire sanguinaire abattit son marteau sur le tisonnier planté dans la main du brise-fer. Doryan, les yeux exorbités, se mit à hurler en se pliant en deux et en se cambrant à plusieurs reprises. L'accoudoir céda et le marteau enfonça le tisonnier dans sa cuisse droite, en plus de s'écraser sur ledit membre lourdement atteint.
Malgré le choc de son détenu, Burnagore s'empressa de lever la tête de ce dernier par les cheveux et de lui cracher des insultes au visage avec toute la duplicité et la haine envisageables.


- "CALOMNIATEUR ! TRAÎTRE ! FUMIER !", ragea-t-il en haletant comme un monstre consumé par une folie furieuse. "Où ?! Où est-elle ?!! Dis-le moi maintenant et je mets fin à tes souffrances ! Ne serait-ce qu'une bribe d'information... ou ton calvaire perdura... CRACHE LE MORCEAU, BORDEL !", brailla-t-il.

Tout cela n'avait que trop duré et le vengeur se sentait de moins en moins stable. Sa tête commençait à lui tourner. Son sang battait dans ses tempes, et le rouge gagnait peu à peu l'intégralité de sa vision. Il ne pensait plus qu'à tuer. Même plus à sa sœur.
Tuer, tout ce qu'il prévoyait dans l'instant.
Doryan finit par avouer quelque chose, par balbutier deux simples petits mots, en expectorant une grosse quantité de sang.


- ...Adiature... Travis..., bava le butor épuisé, au bord de la mort.

Burnagore se figea aussitôt, lui qui armait déjà son prochain coup. Sa main droite bandée lâcha le marteau, et l'outil s'écrasa sur le sol dans un bruit sourd. Les yeux immobiles, il se replongea instantanément dans le passé.
Adiature.
Ce village situé dans Begnion. Un hameau plutôt triste, comportant une grande avenue entourée par quelques ruelles remplie de bouseux, de putes, de sang, de pisse et de pleins d'autres choses à en vomir. Mais un endroit doté d'une auberge capable d'attirer les mercenaires et de les loger efficacement, tout en leur fournissant quelques contrats intéressants. Burnagore fit le rapprochement avec l'avidité de Céasar qui ne laissait aucune occasion passer pour s’enrichir encore et toujours.
Travis.
Un homme de comptoir - également gérant de la taverne - capable de combines très lucratives et au sens de l'honneur fort douteux. Néanmoins, ce type en savait beaucoup sur les dernières rumeurs car chez lui, tout se payait. Certaines personne pouvaient tuer pour obtenir des informations sur des cibles de choix. Y compris Burnagore qui avait, paraît-il, déjà touché le fond depuis bien longtemps.
Ces deux mots parvinrent à le convaincre et le vengeur braqua son regard en direction de Doryan. Son ancien collègue... éclata d'un rire tonitruant ?


- Uh... Hu hu hu... AH HA HA HA HA ! ...Sa-Sale enfoiré ! vas-y donc ! ...Deviens... un salopard fini,... toi aussi !... Tu le payeras très vite !.... Ils te tomberont dessus... à ma mort !... Ils me vengeront ! Sois-en... sûr !, articula Doryan, le menton et la bouche pataugeant dans le sang.

Le vengeur fronça les sourcils, plus irrité que jamais.
Sans trop de précipitations, avec un calme tout à fait sinistre, il s'empara du fourreau d'Eskhàrion, extirpa son Ignifer dans un bruit métallique et enfonça le pommeau de son sabre dans la tronche du salaud.
La chaise manqua de se décrocher de ses fixations sous l'impact du coup.
Loin d'être empreint à la patience, pressé d'en terminer avec sa sale besogne, le vengeur trancha le bras armé de Doryan d'un simple revers. Il ignora les horribles lamentations de ce dernier et ramassa le bras avec un calme mortel.


- "Même de l'autre côté, tu ne toucheras plus personne. Tes sales pattes... ne méritent que de finir au feu !", hurla-t-il en jetant le bras... au feu.

Un jet de sang inonda le sol souillé tandis que Burnagore en réclamait davantage.
Pour combler sa folie meurtrière, il lacéra le poitrail de Doryan d'un coup oblique - le même que le vengeur eut subi de la part de son meilleur ennemi -, lui enfonça ensuite la pointe de son Ignifer au niveau du blason de l'Ordre de la Lame qu'arborait fièrement le butor, et sentit sa lame traverser le cœur de sa victime dans un bruit très éloquent.
Après tout cela, Doryan poussa un dernier râle de douleur avant de s'affaisser de manière définitive, le visage aussi mou que du vieux cuir. Il commençait tout juste à se soulager...


- "Ne t'en fais pas. Les autres te rejoindront bientôt", souligna le vengeur.

Pétri de haine, Burnagore retira son épée sanglante du corps de Doryan, le démembra à l'aide de cette même arme, et suréleva le tronc de l'homme au bout de sa lame... non sans avoir décapité promptement le gaillard juste avant.

- "Va au diable, toi et ta pisse !", cracha-t-il d'une voix démoniaque.

D'un chassé fulgurant, il envoya le cul-de-jatte s'écraser contre l'étagère miteuse située à l'autre bout de la pièce. Une volée de plâtre et de bois pourri se mélangea amèrement au corps sanguinolent découpé de parts en parts.
C'en était fini de Doryan.
Non sans esquisser une expression de dégoût prononcée, le vengeur rengaina son arme salie, récupéra sa veste fraîchement recousue la veille, l'enfila en silence et se couvrit de sa toge sinistre.
Il adressa une dernière pensée à sa sœur en jetant un coup d’œil furtif au corps démembré du butor. La scène de crime parvintt même à le dégoûter suffisamment pour le pousser à quitter les lieux au plus vite. Toutefois...


- "Je perds vraiment les bonnes manières...", souffla le mercenaire sanguinaire en glissant une main glacée sur son épaulière et y retirer quelque chose de lisse.

Une plume bordeaux virevolta, dansa dans l'air, et se posa au beau milieu du sang et des membres tranchés omniprésents.
Sa signature. Celle de l'Oiseau de sang.
Il tenait à revendiquer cet acte, au cas où quelqu'un aurait la malchance de trouver le cadavre en décomposition.
Sans demander son reste, Burnagore défonça les volets pourris de la maison en ruine et se volatilisa dans la nature, tel un assassin prédisposé à continuer son œuvre vers de nouveau horizons.
Les rayons orangés du soleil matinal le suivirent comme l'annonce d'un nouvel espoir naissant.
Vers une autre vengeance.

- Fin du chapitre II -
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